Bonjour, Bonjour

Voici un nouvel OS. Je me suis longtemps demandé pourquoi Hélène allait au mariage alors que clairement, ça lui faisait beaucoup de mal. Du coup, j'ai écrit ce petit OS en pensant : si elle lui avait finalement dit qu'elle ne pouvait pas ? Et voilà. J'espère qu'il va vous plaire.

Bonne Lecture


Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait dit qu'elle serait là… C'était complètement stupide, parce qu'elle n'en n'avait pas la moindre envie… Non, elle aurait préféré rester dans le fin fond de son lit, sous sa couette, à pleurer avec une bonne bouteille d'alcool histoire d'oublier… De tout oublier… Son cœur brisé, son amour pour lui et tout ce qu'elle ne sera jamais…

Elle lui a dit qu'elle viendrait, parce qu'elle est son amie, qu'il compte sur elle et que ça lui fait plaisir qu'elle soit là, pour ce jour si important, elle qui l'a vu au fond du trou plus d'une fois. Et puis, c'était important pour lui, qu'elle soit présente, parce qu'elle faisait partie de son cercle proche et qu'avec le temps, ils étaient, tous ensemble devenu une famille…

Mais là, elle n'avait aucune envie d'y aller, elle voulait se terrer chez elle et attendre que ça passe, que ce mauvais moment passe et qu'il parte faire sa vie, loin d'ici, loin de Paris et surtout loin d'elle, pour pouvoir essayer de réparer son coeur et surtout, essayer de l'oublier. Elle savait que cela n'allait pas être simple de l'oublier, voir même impossible, mais elle pouvait toujours essayer de tout effacer, d'effacer ce qu'ils avaient vécu pendant trois ans, d'oublier qu'elle était tombée amoureuse comme lui semblait avoir si bien réussi à le faire…

Enfin, peut être que lui n'était même pas tombé amoureux d'elle, peut être que, finalement, il s'était joué d'elle pour voir jusqu'où il pouvait aller, n'ayant même pas anticipé qu'elle tomberait amoureuse à ce point… Il avait joué avec elle, sauf que pour elle, ce n'était pas un jeu et qu'elle s'était réellement attachée au légiste, plus qu'on pouvait l'imaginer…

Finalement, elle n'allait pas y aller, à ce putain de foutu mariage dont elle voulait absolument ignorer l'exsistance. Elle ne pouvait pas supporter la vision de l'homme qu'elle aimait plus qu'elle n'avait jamais aimé personne en épouser une autre, une autre qui lui avait tout prit, tout volé, en un putain de claquement de doigt…

Elle détestait Maya, c'était un fait, mais jamais elle ne le dirait à haute voix, non, car tout le monde semblait la trouver si parfaite et si bien pour Balthazar que même partager ses doutes sur qui elle pensait que la brune était vraiment était douloureux… Elle l'avait bien appris à ses dépends quand Delgado lui avait dit qu'elle était pathétique… Il avait raison, au fond, elle était carrément pathétique avec sa jalousie qui la rongeait comme un feu de forêt alors qu'elle devrait être heureuse de voir son ami prendre le chemin du bonheur après avoir tant souffert… Elle aurait juste aimé que ça soit avec elle… Mais ça, c'était quelque chose que personne ne semblait comprendre…

Hélène avait le regard dans le vide depuis quelques minutes, perdue dans ses pensées, elle ne pouvait pas juste ne pas venir, c'était impossible, et puis, ce n'était pas du tout elle… Non, la flic le savait, elle allait devoir envoyer un message à Balthazar pour lui dire qu'elle ne serait pas là et lui expliquer pourquoi, sinon le légiste allait vouloir savoir à tout prix, ou pire, vouloir qu'elle vienne à tout prix, et si il venait là, devant elle, pour lui demander de venir, elle n'était pas sûre de pouvoir lui dire non…

Mais ce message allait aussi être douloureux, elle allait devoir lui expliquer que la raison de son absence était qu'elle ne supportait pas le spectacle devant ses yeux, parce qu'elle était amoureuse… Il fallait qu'elle lui dise… Certes, c'était loin, très loin d'être romantique, on avait fait mieux, mille fois mieux, mais à ce stade, c'était tout ce qu'elle avait.

Elle prit son téléphone, le déverrouilla puis ouvrit la conversation avec Balthazar fixant l'écran longuement réfléchissant quoi écrire. Elle commença, puis effaça le message avant de recommencer et d'effacer plusieurs fois… Rien ne semblait trouver grâce à ses yeux, rien ne semblait assez bien… Sans doute parce qu'elle réfléchissait trop… Alors elle ferma les yeux brièvement avant de décidé de se laisser porter par ses sentiments, ça viendrait sûrement tout seul…

Balthazar, Raphaël…

Je suis désolée, mais je ne peux pas venir à votre mariage, je n'en ai tout simplement pas la force… La vérité, celle que je cache depuis de longs mois derrière mon indifférence et mes mensonges, derrière mes piques, mes remarques, mes sourires et tout le reste… C'est que j'ai menti, ce jour là dans la voiture quand j'ai dit que coucher ensemble aurait été une connerie, quand j'ai dit qu'on se respectait trop pour tout gâcher pour une histoire de cul… La vérité c'est que je gâcherais mille fois notre amitié pour ça, pour une autre histoire, même si elle ne doit durer qu'un instant…

Si j'ai menti, c'est parce que j'étais morte de trouille à l'idée de me laisser aller dans quelque chose de nouveau entre nous, dans quelque chose qui allait me rendre beaucoup plus vulnérable, atteignable, et facile à blesser… J'avais peur, j'ai toujours peur, ça me terrifie même, mais je ne peux pas lutter, je ne peux plus lutter… J'ai bien trop lutté contre tout ce que je ressens. Je lutte depuis la Bretagne en me disant que c'est pour le mieux si on a pas franchi ce pas, que c'était juste pas le bon moment pour le faire, que ce n'était pas le bon moment pour nous…

Elle était revenue dans ta vie au moment où on avait décidé de se l'accorder cette chance, j'ai cru que c'était un signe comme quoi, c'était voué à l'échec, que on était pas fait pour être ensemble… Seulement, plus le temps passait, plus cela devenait difficile de cacher ce que je ressens vraiment, j'avais même l'impression que cela débordait et que tout le monde allait le voir… Je crois que ça a été le cas, tout le monde à compris, sauf toi… Ou peut-être que tu n'as tout simplement pas voulu comprendre, ou pas voulu me blesser…

La vérité, c'est que je t'aime, tout simplement… Ça ne sert à rien de tourner plus autour du pot, je t'aime Raphaël Balthazar. Et je suis désolée de ne rien t'avoir dit avant, de l'avoir caché et de m'être un peu laissé dépasser par tout ça. C'est pour ça que je ne vais pas venir, parce que te voir en épouser une autre, ça me tue.

Sois heureux, et essaye de m'oublier pour deux, parce que moi, je ne crois pas que j'y arriverais…

Une fois son long message fini, Hélène ne le relu pas, elle appuya directement sur envoyer pour éviter de trop réfléchir et de finir par le garder en brouillon dans son téléphone, où même l'effacer… C'était douloureux, ça avait fait mal, ça lui avait même tirer des larmes, mais c'était fait… Au moins, elle ne le laissait pas sans explications sur la raison de son absence pour ce qui devait être le plus beau jour de sa vie.

Quand le téléphone de Balthazar sonna, il ne l'entendit même pas, trop occupé à se préparer pour son mariage. En revanche, une personne entendit très bien le téléphone sonner et piqué par la curiosité et surtout son envie de savoir, elle alla regarder l'écran.

En voyant le nom de la flic s'afficher, Maya fronça les sourcils avant de saisir le téléphone et de le déverrouiller. Balthazar n'avait pas de code, c'était donc facile pour elle de fouiller. Directement elle alla lire le message de la flic, et plus elle avançait dans sa lecture, plus elle était verte de rage et de jalousie. Si jamais Balthazar tombait sur ce message, il était capable de tout plaquer pour la flic.

Alors, et sans même réfléchir, elle appuya longuement sur le message avant de l'effacer. Elle venait d'effacer cet unique message, si Raphaël ne savait pas, il ne pourrait pas aller la rejoindre, il allait l'épouser et enfin, ils partiraient loin tous les deux, loin très loin d'ici, et surtout très très loin d'Hélène.

Elle reposa comme si de rien était le téléphone avant de continuer à se préparer. En plus, si la flic ne venait pas, il allait lui en vouloir et c'était encore mieux. Si ils étaient fâchés, elle ne pourrait plus intervenir dans leur vie. Et c'était absolument tout ce qu'elle voulait.

Balthazar n'avait aucune idée que son téléphone avait sonné et qu'Hélène lui avait envoyé un message. Non pour lui, tout était normal, il allait se marier sous les yeux des ses amis, des personnes qui comptaient le plus pour lui, et c'était tout ce qui comptait.

C'est lui qui quitta l'appartement en premier, ils avaient prévu d'arriver séparément pour que personne ne voit la robe de Maya avant qu'elle n'entre dans la salle pour épouser le légiste. En vrai, ça arrangeait bien la brune que cela se passe comme ça, car si jamais il devait y avoir un quelconque problème elle pouvait le régler sans éveiller les soupçons de son futur mari.

Balthazar avait pris la route, heureux et euphorique, il n'avait jamais osé penser, après la mort de Lise qu'un tel moment pourrait arriver, même si inconsciemment, ce n'était pas avec elle qu'il aurait envisager refaire sa vie…

Non, il avait plutôt osé pensé que ça serait avec une belle blonde qu'il ferait ça, mais non… Bien sûr, il y aurait pu avoir plus entre eux qu'une simple amitié, ça serait même mentir de dire qu'il n'en n'avait pas eu envie, mais cela ne s'était pas fait, et il avait fini par se faire à l'idée qu'elle ne serait qu'une amie, et c'était déjà bien…

Il ne pouvait pas avoir de regrets, pas maintenant, pas aujourd'hui. Hélène et lui étaient amis, et même si aujourd'hui allait probablement être la dernière fois qu'il la voyait, la dernière fois qu'il allait la prendre dans ses bras pour la remercier d'avoir été une amie si fidèle, si incroyable, il allait faire en sorte de garder le contact, pour savoir si tout allait bien pour elle et si elle était heureuse.

Il avait attendu pour lui annoncer son futur mariage et sa future paternité, car oui, il avait eu un peu peur de sa réaction… Elle l'avait un peu ignoré, et il s'était demandé si elle allait venir, c'était important pour lui qu'elle soit là, elle était une de ses meilleures amies, comment pouvait-il faire ça sans elle ? C'était impossible…

Alors, oui, elle avait fait des recherches, et il lui en avait voulu, mais dans le fond, il savait qu'elle avait fait ça pour son bien, pour être sûre qu'il allait épouser une fille bien, et il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir pour ça.

Mais dans le fond, il le savait, il allait lui en vouloir si elle n'était pas là, parce que cela voulait dire qu'ils allaient se quitter sur cette conversation, sur lui qui lui dit qu'elle va lui manquer et sur l'agression ainsi que la mort de Janvier. Et, honnêtement, il n'avait pas envie qu'ils se quittent sur ça. Ce qu'il ne savait pas, c'est que ça allait être le cas, et que Hélène était loin d'être au mariage, mais chez elle, en train de pleurer sur beaucoup plus de choses qu'il ne pouvait l'imaginer…

Le légiste l'ignorait également, mais tant qu'il n'était pas dans la vie de la blonde, tant qu'elle ne le voyait pas, elle ne pourrait jamais être vraiment heureuse… Il ignorait combien elle avait été malheureuse pendant six mois, il ne pouvait donc pas imaginer que l'effet de toute une vie sans lui, serait plus destructeur que jamais.

Hélène, elle, était chez elle, elle aurait espéré une réponse, mais rien, son téléphone ne s'allumait pas, ne sonnait pas… Il restait désespérément silencieux et cela lui faisait beaucoup de mal… Elle comprenait qu'en fait, il en avait vraiment rien a foutre d'elle, là au moins c'était clair, et même plus que clair…

Elle se sentait tellement mal, tellement seule et tellement abandonnée… Cette sensation était carrément horrible pour elle, elle se sentait si mal… Elle ne demandait pas grand chose, juste un peu de considération… Seulement Raphaël Balthazar s'en fichait complètement d'elle, la preuve, elle avait été la dernière au courant de ce foutu mariage…

Elle quitta son canapé pour aller chercher une bouteille d'alcool, elle n'avait plus que ça de toute façon, l'alcool était son seul ami, son seul réconfort… Une fois la précieuse bouteille trouvée, elle retrouva son canapé, et commença à boire. Boire pour oublier qu'elle était seule, qu'elle n'était pas aimée et que elle n'avait plus que ses yeux pour pleurer…

Finalement son honnêteté n'avait pas payé, pire, elle se sentait encore plus mal… Mais après tout, si c'était pour lui briser le cœur, c'était peut être mieux que Balthazar n'ai pas répondu… Au moins, cela lui évitait un message douloureux qui aurait sans doute fait beaucoup plus mal qu'un silence, ce silence qui était en train de la tuer à petit feu…

Une pensée très sombre traversa un instant son esprit, si elle venait à disparaître, elle ne manquerait à personne, puisqu'ils s'en fichaient tous d'elle, et que tout le monde semblait trouver ce mariage précipité génial, oubliant qu'elle avait été là en premier, que c'était grâce à elle, qu'il était revenu après six long mois, mais surtout, oubliant qu'elle était amoureuse, très amoureuse, beaucoup trop amoureuse…

En arrivant sur le lieu du mariage, Balthazar croisa Eddy et Fatim, tout sourire, ils étaient vraiment heureux pour leur patron et ami. D'ailleurs ils ne s'en cachaient pas. Balthazar avait tellement souffert dans sa vie, il avait bien le droit au bonheur, et Maya semblait être la personne parfaite pour lui offrir. Et en plus, il allait être papa. Il démarrait enfin une nouvelle vie et ils lui souhaitaient tout le bonheur du monde.

Après avoir discuté un peu avec eux, il se dirigea vers la petite pièce réservée aux mariés pour terminer de se préparer avant que Maya n'arrive et surtout avant que la cérémonie ne commence. Cette pièce étant attenante à celle de la cérémonie, il en profita pour jeter un coup d'œil, cherchant spécialement deux personnes.

Il ne trouva ni l'une ni l'autre et il soupira déçu. Si il ne s'offusquait pas vraiment de l'absence de Delgado, pensant que le lieutenant avait été retenu quelque part avant de venir, celle d'Hélène le frappa de plein fouet… Comment la belle blonde ne pouvait pas être là, elle était toujours à l'heure et même en avance, non, elle aurait déjà dû être là, quelque chose n'était pas normal.

Il prit alors son téléphone et regarda si il n'avait pas un message de cette dernière lui disant qu'elle était en route et qu'elle allait arriver, ou bien, même si ça lui ferait mal, un message lui disant qu'elle ne venait finalement pas. Mais rien, aucun message, ni même aucun appel manqué, et cela ne lui ressemblait pas, non Hélène l'aurait prévenu si elle ne pouvait pas venir…

Il regarda, par aquis de conscience, leur conversation SMS mais il n'y avait rien, non c'était silence radio et cela était inquiétant… Il y avait un truc qui clochait, mais il n'y arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il réfléchit pendant quelques secondes à ce qu'il pourrait faire, et l'appeler semblait être la bonne solution. Il composa alors le numéro de son amie et porta le téléphone à son oreille.

De son côté, Hélène avait commencé à boire, et l'alcool dans son sang commençait à faire effet. Mais elle n'arrivait pas à ne pas pleurer, c'était trop difficile, trop douloureux… Même pas un petit message… Voilà ce qu'il faisait de leur amitié, à la poubelle, comme leur trois ans de collaboration… Peut être que c'était elle qui devrait disparaître et partir loin d'ici, peut être que ça lui donnerait enfin une chance d'oublier tout ça, de l'oublier…

Alors que ses pensées partaient complètement dans tous les sens et qu'elle buvait de plus en plus, son téléphone sonna enfin, affichant le nom de Balthazar… Cependant, la flic était désormais fâchée et ne voulait pas entendre parler du légiste… C'était trop tard, c'était avant qu'il fallait l'appeler, avant qu'il fallait lui parler et essayer de la comprendre.

Elle ignora royalement l'appel, c'était trop tard, encore une fois… De toute façon avec eux, tout était toujours trop tard avec eux… Trop tard pour le dîner, trop tard pour une histoire et trop tard pour recoller les morceaux. Son cœur était définitivement en miette et personne n'allait pouvoir le réparer…

Pourtant son téléphone sonna encore et encore et encore et elle continua de l'ignorer… Chacun de son côté était déterminé mais pas pour la même chose. Hélène avait décidé de l'ignorer royalement, après tout, lui aussi l'avait fait après son long message et sa belle déclaration et elle avait eu si mal et puis, à quoi bon, il allait lui faire encore plus de mal…

Alors que Balthazar était de plus en plus inquiet face à l'absence de réponse d'Hélène, cette dernière buvait de plus en plus d'alcool… Cela ne l'aidait pas à oublier ni à avoir moins mal, bien au contraire, parce que si elle buvait de plus en plus, c'est parce qu'elle pensait de plus en plus à ce qui lui déchirait le coeur, et son téléphone sonnant continuellement, affichant le nom du légiste, ne facilitait pas les choses…

Mort d'inquiétude pour la blonde qui définitivement ne répondait pas à ses nombreux appels - ce qui ne lui ressemblait absolument pas - Balthazar se décida à quitter le lieu du mariage en vitesse, envoyant un bref message à Fatim et Eddy, leur disant qu'il devait régler quelque chose, sans préciser quoi. Il n'avait pas de temps à perdre, plus il perdait du temps, plus Hélène ne pouvait pas lui revenir, et c'était inconcevable. Il tenait bien trop à elle pour la perdre…

Tous les scénarios possibles et inimaginables passaient dans sa tête. Et si elle avait eu un accident ? Si elle était au bord de la route dans une situation critique ? Si elle avait été agressée ? Bref, son cerveau était en marche continu sur les pires choses possible, sauf la réalité de son amie, en larme, buvant trop d'alcool parce qu'elle ne supporte pas, ne supporte plus, n'a en réalité jamais supporter de le voir dans les bras d'une autre…

Il roulait sans doute plus vite que de raison, motivé par la peur de la perdre, l'envie de la retrouver saine et sauve et de la serrer contre lui. Il allait aller jusqu'à son appartement pour la trouver, et il donnerait finalement tout pour qu'elle soit juste en train de l'ignorer car elle ne souhaite pas venir. Absolument tout ! Parce qu'il s'imaginait que le pire ait pu lui arriver, et il savait qu'il ne pourrait pas le supporter…

De son côté, Hélène soupira, un peu soulagée quand enfin son téléphone s'arrêta de sonner. Elle avait plus d'une dizaine d'appels manqués du légiste. Ca y est, il avait renoncé à elle, il allait épouser Maya, c'était sans doute pour ça qu'il avait mit fin à toutes ses tentatives pour la joindre. Pour elle, il ne pouvait pas en être autrement…

Sa première bouteille étant déjà vide, la blonde était allée en chercher une autre. Elle aurait sûrement des regrets, demain, quand elle aurait mal à la tête… Ou pas parce que peut-être que ce foutu mal de tête lui ferait oublier à quel point elle a mal au coeur… Finalement peut être que provoquer un coma éthylique était une bonne solution pour tout oublier… Elle savait, dans le fond, que ce n'était pas sain, même pas du tout, mais elle avait si mal qu'elle n'arrivait plus à se contrôler, voulant tout faire pour oublier…

Elle repensa à cette fois, ou elle avait sonné chez lui, en larmes après avoir eu la confirmation que son connard d'ex mari la trompait. Tout ce qu'elle aurait voulu, en premier lieu, c'était les bras de Balthazar autour d'elle, et lui, lui disant que tout allait bien se passer… On pourra dire que c'était un peu parti en cacahuète vu qu'elle avait fini par boire un peu trop et oublier la quasi intégralité de la soirée…

A la suite de ça, il y avait eu cette enquête, cette femme qui avait eu, réellement le coeur brisé. Tako-Tsubo comme Balthazar le disait si bien… Et elle se demanda si elle aussi, son cœur brisé ne l'était pas réellement… Si physiquement, son coeur manifestait sa grande peine par ce foutu syndrôme…

Elle ferma les yeux, essayant d'oublier tout ça, car plus jamais elle ne verrait le beau légiste qui lui avait appris tout cela, plus jamais ils n'allaient partager une enquête ensemble… Finalement, elles allaient lui manquer, ses explications à rallonges, ses détours pour ne pas aller droit au but, ses putains de blagues de médecin légiste, ou pas d'ailleurs et ses gestes déplacés, cette façon dont il la regardait, dont il plongeait parfois, de manière un peu trop prolongée, son regard dans le siens.

Ahhh mais foutu légiste qui ne voulait pas quitter son esprit. Elle était vraiment trop accro, trop amoureuse, et c'était beaucoup trop douloureux de penser à lui… Elle en avait marre ! Il ne pouvait pas quitter son esprit pour deux minutes ? Histoire de lui foutre un peu la paix et qu'elle arrête d'avoir mal… Visiblement c'était trop demander…

De son côté, Balthazar arrivait à Paris, il n'avait pas vu Hélène sur le bord de la route, pas d'accident donc, enfin pas d'accident de la route, car il ne savait pas encore ce qui avait pu arriver pour qu'elle ne soit pas à son mariage. Mais il n'allait sans doute pas tarder à la savoir, car il venait d'arriver en bas de chez elle.

Par acquis de conscience, il vérifia son téléphone, pas de message ni d'appel manqué de la blonde. En revanche, de Maya oui, mais le légiste choisi d'ignorer sa future femme, préférant ce concentrer sur la blonde. Il ne savait pas ce qu'il allait trouver en haut, mais il avait un peu peur, cependant, il devait s'assurer qu'elle allait bien avant de pouvoir retourner là bas, et éventuellement, épouser Maya.

Le légiste quitta sa voiture pour rejoindre l'immeuble de son amie. Après son divorce, Hélène avait quitté la maison qu'elle occupait avec son ex-mari et ses enfants et s'était trouvée un appartement dans Paris. Il entra donc avant de montrer plus vite que jamais les marches qui menaient à l'appartement de la blonde, l'estomac noué par la peur.

Une fois devant la porte, il frappa énergétiquement et en continu, il avait peur pour elle et peu importe son état elle devait à tout pris l'entendre et venir le rassurer… Il ne pourrait pas s'en remettre si jamais il devait la perdre.

De l'autre côté, dans son appartement, Hélène sursauta en entendant les coups contre sa porte, mais décida, là aussi, d'ignorer royalement la personne qui se trouvait de l'autre côté… Peu importe qui elle était… De toute façon, si elle était honnête, elle était persuadée que c'était Delgado, car c'était impossible que ça soit Balthazar… De toute façon, c'était trop tard…

Cependant, la personne de l'autre côté de la porte ne voulait pas lâcher et continuait de frapper avant de se mettre à crier son prénom. Cette fois, elle reconnut la voix de son légiste, cela expliquait pourquoi il avait arrêté d'essayer de la joindre… Comme elle ne décrochait pas, il avait fait la route…

Cela lui mettait un peu de baume au cœur, il s'inquiétait pour elle. Au moins un peu… Parce que si il en avait vraiment eu rien à faire d'elle, il serait en train d'épouser l'autre sans se poser aucune question.

"Hélène s'il te plaît ouvre moi que je vois si tu vas bien" continua le légiste pour la pousser à ouvrir la porte, il avait besoin de la voir, de la serre fort contre lui, de respirer son odeur, de sentir son coeur battre, juste de savoir qu'elle allait bien et qu'elle était en vie.

Hélène eut un rire amer, il était drôle lui, il ignorait complètement son message, ne répondant même pas avant d'essayer de la joindre puis de se déplacer pour s'assurer de son état de santé… Culotté le légiste… Elle n'allait pas bien, c'était une certitude, et il devait s'en douter au vu du message qu'elle lui avait laissé… Il pouvait bien aller se faire voir tien…

"J'ai pas besoin de toi" répondit Hélène en s'appuyant contre sa porte, sa bouteille toujours en main. "C'était avant qu'il fallait t'inquiéter et réagir" ajouta la blonde "Tu peux aller épouser Maya et m'oublier, j'en ai plus rien à foutre…"

"Comment ça avant ?" demanda le légiste "Je comprends pas. Ouvres moi qu'on parle en face à face et pas au travers d'une porte close" ajouta-t-il

"Te fous pas de ma gueule ! Tu sais très bien de quoi je parle" repris Hélène "C'est trop tard… Moi aussi j'écrase notre relation, enfin ce qu'il en reste car après tout, il n'y a plus grand chose à sauver" ajouta-t-elle "Aller laisses moi tranquille et va te marier"

"Mais de quoi tu parles. Je ne comprends pas… Explique moi putain" cria le légiste. Si elle ne voulait pas ouvrir, il allait au moins obtenir des explications, des vraies, et pas ce semblant de discussion dont il ne comprenait pas le sens…

"Arrête tes conneries. T'as CHOISI de m'ignorer, d'ignorer ce que je t'ai écris, alors maintenant, fais moi plaisir et vas-t-en" cria Hélène, avant de boire une nouvelle gorgée, de plus en plus son coeur se serrait… Il se foutait vraiment de sa gueule et elle en avait juste marre, elle n'avait plus de forces, elle était épuisée par toute cette situation…

Si au départ, savoir qu'il était venu lui avait un peu réchauffer le coeur, lui montrant qu'il s'inquiétait peut être un peu pour elle, là, il se foutait vraiment de sa gueule et c'était trop pour elle, elle voulait juste que tout s'arrête, qu'il arrête de lui faire mal et juste qu'il la laisse respirer et reprendre une vie normale…

"Mais putain de quoi tu parles ?" demanda Balthazar "Qu'est-ce-que tu m'as écrit ? Je vois pas de quoi tu parles là !"

"De mon message de ce matin, pauvre con" cria Hélène "Tu m'as déjà ignorer ce matin, tu le fais très bien depuis quelques temps, alors juste continue de le faire, va l'épouser et oublis ce putain de message, notre amitié, notre collaboration et surtout OUBLIS MOI !" Hélène bu de nouveau, elle voulait juste oublier, et elle ne savait même pas comment elle faisait pour lui parler si normalement avec la quantité d'alcool qu'elle avait dans le sang… C'était sans doute la colère qui prenait le dessus et qui lui donnait de la force comme ça.

"Mais quel message ? Tu m'as rien envoyé ce matin…" répondit Balthazar en vérifiant tout de même son téléphone, mais non, il n'y avait pas de message de la belle blonde datant du matin même…

"Mais arrête de te foutre de ma gueule… J'avais très bien compris de part ton absence de réponse tu sais… C'était pas la peine de venir enfoncer le couteau dans la plaie…" reprit Hélène avant de sangloter.

Le cœur de Balthazar se serra en entendant son amie pleurer, il ne comprenait plus rien… De quel message était-elle en train de parler ? Pourquoi elle pleurait comme ça ? Qu'est-ce-qu'il avait fait de mal putain ? Il avait besoin de comprendre… Il n'irait pas épouser Maya tant qu'il n'avait pas de réponse, au non, il en était hors de question…

"Non je sais pas. Je n'ai pas de message de ta part. Je n'ai rien reçu ok ?" répondit Balthazar "Mais tu sais quoi, j'ai tout mon temps hein, mon mariage peut attendre, je ne vais pas bouger de là tant que tu ne m'aurais pas expliqué…"

"Mais va l'épouser, tu sais déjà tout… Juste va l'épouser et laisse-moi tranquille… Laisse-moi oublier, s'il te plait… Arrêtes" soupira Hélène

"Non justement je sais pas tout… Tu me parles jamais, tu ne me dis pas ce que tu ressens mais j'ai vu que ça n'allait pas, je ne suis pas aveugle, Hélène…"

Il laissa en suspens ce qu'il venait de dire, et Hélène ne répondit pas non plus. Alors pour lui prouver qu'il n'avait vraiment pas de message, Balthazar fit un screen de leur conversation par messages avant de l'envoyer à Hélène. En entendant son téléphone sonner, la flic quitta la porte sur laquelle elle était appuyée depuis quelque temps pour aller le regarder, et constata en regardant la photo qu'il n'avait pas son message, il avait été effacé…

Elle se remit à pleurer de plus belle, buvant en même temps. Le message avait été effacé, ce qui expliquait le comportement du légiste, il ne l'aurait pas effacé lui-même… Si ? Non, non, ça ne lui ressemblait pas du tout de faire ça… Alors à son tour, et même si ça lui coûtait parce que c'était très douloureux, Hélène fit un copier collé de son message et le renvoya à son destinataire…

Elle entendit le téléphone de Balthazar sonner, cette fois, plus de doute, il l'avait bien reçu et il allait donc, enfin tout savoir… Elle n'avait plus qu'à attendre… Attendre que soit, il lui brise le cœur, soit il finisse enfin, par la choisir…

Le long silence qui s'en suivit était douloureux pour elle, très douloureux, trop douloureux. Elle avait mal, elle avait déjà tellement souffert et il avait la possibilité soit de lui mettre le coup final et de l'achever, soit, celle de la sauver…

En voyant le message arriver, le cœur de Balthazar se serra, elle venait de lui renvoyer le message qu'il n'avait pas eu… d'ailleurs il se demandait toujours comment c'était possible… Pourtant la réponse était simple, si simple et lui apparaissait comme une évidence alors qu'il lisait le message… Maya. Elle avait, sûrement par pure jalousie, effacé le message au combien important qu'Hélène lui avait envoyé…

Il avait le cœur déchiré en lisant cela… Comment n'avait il pas pu comprendre que son amie était en fait très très amoureuse de lui. Il avait mal au cœur pour elle en imaginant combien elle avait dû souffrir…

"Oh Hélène…" commença Balthazar "Est ce que tu peux m'ouvrir maintenant, histoire que l'on parle ?" demanda t il "Je n'aimerai vraiment pas parler de ça face à une porte"

Hélène soupira avant de se décider à enfin ouvrir la porte. Et le spectacle qui s'offrait à Balthazar était bien triste… Sa Capitaine, son Hélène, les yeux rougis, une bouteille d'alcool à la main.. Son coeur se serra encore plus. Mon dieu mais dans quel état il l'avait mise…

Il s'avança doucement avant de la perdre dans ses bras, il ne voulait faire que ça, la serrer, encore et encore, et essayer de lui faire oublier tout le mal qu'il avait pu lui faire. Doucement, Hélène le serra aussi contre elle avant de craquer de nouveau, il ne l'avait pas rejeté, il la prenait dans ses bras et ca lui faisait un bien fou et surtout ça lui donnait l'impression d'être enfin à sa place…

En l'entendant de nouveau pleurer, Balthazar craqua aussi, c'était dur de la voir comme cela, et surtout ça lui faisait mal, beaucoup de mal… Comment avait-il pu être aussi horrible avec une femme aussi merveilleuse ? Il avait envie de se frapper… La douleur d'Hélène le transperçait de part en part et il ne voulait plus jamais qu'elle souffre autant… Surtout à cause de lui.

"Je suis là, maintenant. Tout va bien, je ne vais pas t'abandonner, plus jamais" murmura le légiste alors que les larmes d'Hélène redoublaient d'intensité.

Hélène ne savait pas trop où se mettre, ni ce que cela signifiait, pour elle, pour eux, pour l'avenir. Alors elle se contentait de simplement profiter du moment, parce que c'était simple, elle était dans ses bras et ça lui faisait un bien fou.

"Je suis désolé, Hélène" repris Balthazar "Si j'avais compris que tu souffrais à ce point…" ajouta-t-il, la voix nouée par l'émotion

"Pardonne moi de ne pas te l'avoir dit plus tôt" murmura à son tour Hélène, la voix pâteuse… Elle avait définitivement trop bu, mais là, elle s'en fichait… "J'ai voulu, vraiment, mais elle était revenue, et tu étais heureux… Je ne voulais pas gâcher tout ça…"

"Hélène tu as conscience que tu empestes l'alcool ?" demanda le légiste "Non parce que, ça me touche énormément ce que tu me dis, mais là c'est pas possible…"

"Oui, bon, ok je suis bourrée… Mais quand j'ai écris le message, j'avais que du café dans le sang" répondit la blonde.

Balthazar n'y croyait pas vraiment qu'elle ait pu écrire ce message sans l'alcool dans le sang tant cela ne lui ressemblait pas, mais là, il fallait absolument qu'il lui rafraîchisse les idées pour qu'ils discutent calmement.

"Allez viens, je vais te rafraîchir les idées. T'en a bien besoin" commença le légiste en s'éloignant doucement, ce qui ne plût pas forcément à Hélène qui s'accrocha un peu plus à lui.

Sans hésiter, et parce qu'elle ne voulait pas le lâcher, Balthazar souleva Hélène du sol et se dirigea vers la salle de bain. La blonde ne comprenait pas vraiment ce qu'il faisait mais elle se laissait faire… Cependant quand il la posa dans sa douche, la détachant de lui en lui demandant de ne pas bouger elle sembla avoir un éclair de lucidité en se disant qu'elle allait sûrement prendre une douche froide.

Et effectivement, Balthazar enlevait sa veste et sa chemise se retrouvant torse nu devant elle. Elle détourna le regard un peu gênée mais laissa s'échapper une exclamation de surprise en sentant l'eau froide, presque glacée sur elle… C'était vraiment pas agréable du tout.

"Balthazar arrêtez" demanda Hélène mais le légiste continuait, il fallait qu'elle décuve un minimum si il voulait avoir une vraie conversation avec elle. "Raphaël, s'il te plait" murmura-t-elle alors que l'eau froide coulait encore le long de son corps…

"Encore un peu, t'as besoin de décuver là" répondit Balthazar. Il n'aimait pas qu'elle le supplie comme cela, mais c'était pour son bien.

Sous la douche, Hélène continuait de pleurer, et le cœur de Balthazar se serrait de plus en plus, elle était vraiment au plus mal, et le pire, c'était qu'il était entièrement responsable de son état… Cela lui faisait si mal, qu'une femme comme elle se retrouve dans un tel état à cause de lui…

Il finit par arrêter la douche et prit doucement la main d'Hélène pour la faire sortir sans qu'elle ne tombe. Elle n'avait rien de la femme forte qu'il avait presque toujours connu, elle n'avait plus rien du Capitaine Bach. Là elle était simplement Hélène, une femme amoureuse et brisée…

Il l'attira contre lui, se fichant bien qu'elle soit complètement trempée et la serra fort contre son torse, plus fort qu'il ne l'avait jamais fait, encore plus fort que dans la chambre froide. Il s'accrochait à elle comme à une bouée de sauvetage, comme si elle était la seule chose qui le maintenait en vie.

Hélène se laissa faire, encore un peu perdue, elle ne savait pas ce qu'allait être la suite, mais elle voulait juste profiter de ce moment, d'être dans ses bras. Même si évidemment, ils allaient devoir discuter de tout ce qui venait de se passer, de son message, de leurs sentiments, là l'important était qu'il la serrait fort contre lui, comme si jamais, si il devait la lâcher elle allait finir par disparaître.

Au bout de plusieurs minutes, la blonde frissonna et Balthazar se rendit compte qu'elle portait toujours ses vêtements mouillés, enfin, vêtements c'était un bien grand mot vu que la flic était vêtue d'uniquement un top en une petite culotte…

Doucement il l'éloigna de lui et lui retira son haut, ses yeux fixés sur son visage avant, de nouveau de la prendre dans les bras, la soulevant du sol pour qu'ils quittent enfin la salle de bain… Ce lieu n'était pas propice à la discussion…

Lentement, Hélène toujours dans ses bras, il se dirigea vers le salon avant de s'asseoir sur le canapé. Il avait une drôle d'impression de déjà-vu, sauf que, cette fois, il c'était encore passé un nombre incalculable de péripéties et ils n'étaient pas du tout dans la même situation qu'il y a quelques mois…

"J'ai une impression de déjà-vu" murmura soudainement Hélène sans pour autant se détacher de lui, ni s'éloigner de son cou, tant elle se sentait bien.

"Moi aussi" répondit Balthazar "Sauf que de un, il faisait beaucoup plus froid, et de deux, tu n'étais pas trempée" il rigola doucement.

"La faute à qui si je suis trempée hein" répliqua Hélène en rigolant "J'avais rien demandé moi" soupira-t-elle "J'étais bien au sec"

"Tu étais surtout pas mal bourrée" répondit Balthazar "Et clairement, on ne pouvait pas discuter avec toi dans cet état" ajouta le légiste.

"Ouais ok, un point pour toi" rigola la blonde en s'éloignant un peu de lui "Je suis vraiment désolée…" recommença Hélène "D'être dans cet état, et de ne pas t'avoir dit tout ça plutôt et de gâcher ton mariage aussi" soupira-t-elle.

"Tu ne gâches absolument rien Hélène" répondit Balthazar "Tu m'empêches sans doute de faire une grosse connerie" ajouta-t-il, ce qui poussa Hélène à s'éloigner un peu pour l'observer une question dans le regard. "Parce que je t'aime, moi aussi, et que c'est absolument inconcevable de te perdre"

"Raph…" commença Hélène ne pouvant retenir un sanglot, elle n'en revenait pas, lui aussi l'aimait… Elle qui s'était fait tout un film comme quoi il ne l'aimait pas comme elle, comme quoi il ne l'aimerait jamais… "Je t'aime" ajouta-t-elle, en larmes.

Doucement, elle s'approcha de lui pour l'embrasser, cette fois, Delgado n'avait pas la possibilité de faire sauter la putain de porte pour les empêcher de le faire. Mais c'était sans compter sur le téléphone du légiste qui se fit entendre depuis la salle de bain, où il avait laissé sa veste…

"Putain" souffla-t-il alors que ses lèvres étaient à quelques millimètres de celles d'Hélène "On va jamais y arriver c'est pas possible" soupira-t-il.

"J'en peux plus, on nous coupe toujours" soupira Hélène en s'éloignant un peu de lui.

"Ne t'éloigne surtout pas, on s'en fiche du téléphone" commença le légiste en s'approchant de nouveau d'Hélène "Surtout si c'est la personne à qui je pense… De un j'ai pas envie de lui parler et de deux, elle nous à suffisamment empêcher d'être ensemble" ajouta Balthazar.

Hélène sourit avant de s'approcher elle aussi et de laisser enfin leurs lèvres entrer en contact pour la première fois et ça faisait beaucoup de bien d'enfin s'embrasser et s'avouer avec les lèvres tout ce qu'ils retenaient depuis des mois, voire des années.

Le baiser était tellement tendre, il faisait tellement de bien, ils l'avaient tellement attendu et enfin il avait lieu. Cette fois, et à cet instant précis, plus rien ne pouvait les empêcher d'être ensemble et de savourer ce moment.

Au bout de longues secondes, ils mirent fin au baiser sans pour autant réellement se lâcher. Ils étaient tellement heureux d'être dans les bras l'un de l'autre, ils avaient d'ailleurs complètement oublié que Balthazar devait se marier avec une autre femme…

"Tu sais, je crois que je sais pourquoi je n'ai pas eu ton message…" commença Balthazar "Je ne vois qu'une seule possibilité… Quelqu'un l'a effacé…" continua le légiste "Et il y a qu'une seule personne qui ait pu le faire, et qui à eu accès à mon téléphone ce matin… Maya"

"Mais…" commença Hélène "Comment ? Pourquoi ?" demanda-t-elle "Je sais bien que j'avoue mes sentiments dans ce message… Tu penses que c'est à cause de ça ?" demanda la blonde.

"Pas que…" répondit Balthazar. "Oui, bien sûr qu'elle l'a fait pour ça, mais aussi pour t'éloigner, t'éliminer en quelque sorte… Si tu n'étais pas là, plus personne pouvait m'empêcher de me marier…" expliqua-t-il "Mais je pense qu'en plus de sa jalousie maladive envers toi, elle voulait m'empêcher de douter d'elle…" ajouta le légiste "Parce que peut être que tu avais raison et qu'elle me cache quelque chose… Et ça me le confirme."

"Mais elle a aucune raison d'être jalouse" répondit Hélène "Par rapport à moi elle avait vraiment aucune raison de me jalouser… Elle avait tout, et surtout elle t'avais toi, quand moi j'avais rien et j'étais seule… Je ne vois pas pourquoi elle aurait été jalouse."

Balthazar la regarda surpris. Vraiment ? Elle ne comprenait pas comme Maya pouvait être jalouse d'elle, alors qu'elle était une femme tellement incroyable et formidable avec des qualités merveilleuses que n'importe quelle personne pourrait lui envier. Et en plus, elle ne s'en rendait même pas compte, elle était vraiment parfaite.

"Ah mais, moi, je peux te donner des raisons d'être jalouse de toi hein" répondit Balthazar, alors qu'Hélène le regardait surprise "Quoi tu ne me crois pas ?" demanda-t-il.

"Bah j'ai du mal à croire qu'une fille comme elle puisse être jalouse d'une fille comme moi, simple, dure, parfois très masculine et qui porte la majorité du temps un flingue à la ceinture…" soupira la blonde.

"Ok, alors, tu vas ouvrir bien grand tes oreilles Hélène Bach, parce que j'ai besoin que tu entende ce que je vais te dire" commença le brun "Tu es une femme incroyable, tu es belle, non pardon, tu es magnifique, tu caches une grande douceur derrière ton armure de Capitaine de police et le fait que tu portes non seulement une arme à la ceinture mais aussi des menottes je trouve ça super sexy" il lui sourit avant de l'embrasser tendrement.

"Merci Raph, vraiment ça me touche beaucoup ce que tu me dis. Je ne me vois vraiment pas comme ça, mais si toi tu me vois de cette façon, alors je crois que j'ai tout gagné" elle sourit tout en laissant une larme s'échapper de ses yeux.

"Je t'aime, Hélène. Vraiment, je t'aime et je vais m'en vouloir longtemps de t'avoir fait souffrir à ce point et de ne pas avoir insisté pour qu'on est notre chance plus rapidement. Parce que c'est toi, ça sera toujours toi, tu es la numéro un dans mon coeur"

Tellement touchée par ses mots, Hélène préféra l'embrasser doucement et tendrement, ne faisant absolument pas confiance pour répondre à cette déclaration de son légiste. C'était rare qu'il s'ouvre ainsi, mais elle appréciait fortement qu'il le fasse et qu'il puisse être vraiment honnête avec elle.

Balthazar comprenait dans ce baiser qu'elle essayait de lui dire tout ce qu'elle n'arrivait pas, qu'elle n'arrivait plus à sortir. Elle avait donné beaucoup dans son message et il voulait avancer petit à petit avec elle pour ne pas qu'ils se fasse encore plus de mal.

Ils étaient dans leur bulle, pourtant le téléphone de Balthazar sonna de nouveau, c'était toujours Maya qui commença à devenir folle de rage de ne pas savoir où était son futur mari. Balthazar dû se forcer à se détacher d'Hélène pour aller enfin écouter les nombreux messages qui avaient été laissés par Maya… Il n'avait pas vraiment envie de la retrouver, pourtant il le devait, parce que pour que son histoire avec Hélène est un départ réellement propre et sain, il devait tout régler avec Maya et il devait aussi tout comprendre… Parce que, en y réfléchissant, il y avait quand même pas mal de petits trucs louches…

"Je crois que je vais devoir retourner là-bas pour régler deux trois trucs avec elle" soupira Balthazar en regardant Hélène, il n'avait pas vraiment envie, mais il savait qu'il devait le faire, que c'était pour le mieux…

"C'est mieux Raph, même si t'en a pas envie, il faut le faire, tu peux pas la laisser comme ça, malgré ce qu'elle a fait… Ce qu'elle nous a fait… Elle ne va pas te lâcher sinon" Hélène le regardait, elle comprenait qu'il ne veuille pas voir Maya, mais il ne pouvait pas faire ça, sinon, elle allait continuer de lui pourrir la vie…

"Tu viendrais avec moi ?" demanda le légiste "Je me sens pas vraiment d'y aller seul et puis je t'avoue que là, je remets en question pas mal de choses… J'ai l'impression qu'elle me cache un truc et qu'elle veut vite en finir avec ce mariage…" ajouta-t-il "En plus, c'était son idée de refaire notre vie loin de Paris… Elle savait que toi, et tes soupçons vous seriez bien loin de nous et que… Bah que tu ne serais plus dans ma vie, que je ne te verrais plus, qu'on aura plus cette complicité qu'elle jalouse de façon maladive… Bref tout quoi" il souffla.

"J'ai pas vraiment envie de la voir tu vois, mais putain j'ai quand même bien envie de lui dire ma façon de penser à cette connasse là… Elle se prend pour qui à effacer mon message et faire comme si de rien n'était ?" ronchonna Hélène "Puis aussi, là, comme par magie, madame à débarquer au moment où on devait dîner ensemble et enfin s'accorder notre chance… Comme par hasard, elle revient, ce soir-là, à ce moment-là ?" ajouta-t-elle.

"Ah ouais, tu l'as encore en travers de la gorge hein ?" demanda le légiste "Mais en même temps, je comprends… Je sais pas ce qui m'a pris ce soir-là… J'ai eu la trouille qu'on fasse une grosse connerie, qu'on gâche notre amitié qui, soyons honnête, n'était pas vraiment gagnée d'avance… J'ai été con… Je suis désolé Hélène" soupira Balthazar.

"Bien sûr que je l'ai encore en travers de la gorge. Putain j'étais tellement prête, t'imagine même pas à quel point… Toutes mes barrières étaient tombées… Et j'arrive et elle est là, dans tes bras… Ça fait mal…" répondit Hélène "Mais moi aussi, j'ai eu peur, je t'ai rejeté le lendemain parce que j'avais peur que tu ne ressentes finalement pas la même chose que moi… Que ce que j'avais cru comprendre, c'était faux… Alors j'ai préféré refermer tout à double tour pour ne pas souffrir…" ajouta la blonde "Grosse erreur, parce que j'ai quand même beaucoup souffert"

"Je sais.. Pardonne moi de ne pas avoir su voir derrière tout ça et d'avoir voulu te sortir de ma vie quand, en fait, il m'est absolument impossible et inconcevable de vivre sans toi, sans que tu sois dans ma vie…" une larme solitaire s'échappa de ses yeux, il se sentait soulagé de reconnaître tout ça à haute voix.

Doucement, Hélène se leva du canapé que le légiste avait quitté un peu plus tôt pour aller chercher son téléphone et s'approcha de lui. Elle l'entoura de ses bras et le serra fort contre elle. L'étreinte dura un peu avant qu'elle ne se recule pour l'embrasser tendrement.

"Tu m'attends, je vais m'habiller et on pourra aller régler tout ça et enfin, être pleinement ensemble" elle sourit "Maintenant que je t'ai, je compte bien te garder bien précieusement" elle rigola et Balthazar se joignit à elle, en se disant que plus jamais il ne voulait passer un jour de sa vie sans elle.

Hélène ne mit pas plus de cinq minutes à revenir, vêtue d'un jean, d'un chemisier et d'une de ses vestes en cuir. Pendant ce temps, Balthazar s'était lui aussi rhabillé et attendait patiemment la belle blonde dans son salon.

Quand il la vit revenir, il ne put s'empêcher de sourire. Hélène, peu importe ce qu'elle pouvait porter, était magnifique. Il s'approcha d'elle et posa ses mains sur son visage avant de l'embrasser une nouvelle fois, tendrement. En fait, il serait bien resté ici à juste profiter de la vie avec elle, mais son téléphone sonna une nouvelle fois, et il imagina bien Maya appuyer avec rage sur la touche de son téléphone.

"Elle doit vraiment s'énerver" commenta Hélène quand le téléphone arrêta enfin de sonner "Elle doit être folle de rage que tu ne lui donne pas de nouvelles et que tu ne sois pas là pour l'épouser" ajouta la blonde.

"Sûrement. Si elle pensait se débarrasser de toi, c'est raté… C'est même l'inverse qui va se produire" il sourit "On y va ?" demanda-t-il.

Hélène fit oui de la tête avant de le suivre. Par acquis de conscience, elle prit quand même le temps de prendre son arme de service avec elle, on ne savait jamais ce qui pouvait se passer… Surtout avec Maya qui semblait déterminée à l'effacer et à se débarrasser d'elle.

Elle suivit Balthazar dans sa voiture et au moment de monter, elle remarqua le dossier qui se trouvait sur le siège passager… Intriguée, elle le prit en main avant de l'ouvrir avant de rendre compte qu'il s'agissait d'un dossier d'autopsie, enfin plus ou moins, et que, plus particulièrement, il s'agissait de celui de Janvier… Comment Balthazar avait pu entrer en sa possession ? Elle n'était même pas au courant que Janvier devait être autopsié ni par qui…

"Dis moi, pourquoi tu as un dossier d'autopsie sur Janvier ?" demanda-t-elle alors que Balthazar roulait déjà en direction du mariage…

"Euh…" commença le légiste, il avait peur que si il lui dise la vérité, elle finisse par s'énerver en lui disant que lui, aussi bien que Fatim et Eddy étaient complètement irresponsable d'avoir fait ça… Parce que, en toute honnêteté, il n'était pas vraiment sûr que ses assistants avaient le droit de faire ça… "Tu ne vas pas t'énerver hein ?" demanda-t-il.

"Pourquoi je m'énerverai ?" demanda la blonde "C'est si tu ne me dis rien que je vais le faire, Raphaël…" continua la flic "Alors j'aimerai bien savoir comme ce dossier est tombé entre tes mains et qui te l'a donné"

"Ok… C'est Fatim et Eddy" répondit le légiste "Ils me l'ont offert comme cadeau de mariage, pour que je comprenne qui il était vraiment et que je trouve peut être un détail…" expliqua-t-il "Je l'ai même pas ouvert depuis que je l'ai… J'étais trop inquiet pour toi" soupira-t-il "Et pour répondre à ta prochaine question, non je ne sais pas comment ils ont fait et honnêtement, je ne veux pas savoir"

"J'ai rien dit moi" sourit Hélène "N'empêche vous en loupez pas une hein… Si jamais ils se font prendre ils sont dans la mouise" soupira la blonde "Bon, si toi, tu ne l'as pas regarder, moi je viens de jeter un oeil et il avait un tatouage un peu chelou on va dire…"

"Ah ?" demanda le légiste "Tu peux m'expliquer un peu, parce que je ne vois pas vraiment ce que tu veux dire par là… Et comme je ne peux pas vraiment voir le tatouage, vu que je regarde la route" il rigola

"Oui bah continue, j'aimerai éviter qu'on est un accident tous les deux" commença Hélène "Quant au tatouage bah je sais pas… C'est un personnage…" repris la blonde et Balthazar soupira, elle ne l'aidait pas vraiment là… "Oui bon je suis pas une experte non plus hein" ronchonna Hélène "Mais on dirait un personnage d'Alice au Pays de Merveilles… Genre un Twiddle où je sais pas…"

"Quoi ?" demanda le légiste avant de freiner assez fort sur la route, surprenant Hélène qui failli, malgré la ceinture, se prendre le tableau de bord dans la tête "T'es sérieuse là ?"

"Et toi, t'es malade de freiner comme ça !" cria en retour la blonde "Je t'ai pas demandé de nous provoquer un accident… T'aurais fais quoi si je m'étais fait mal ?" demanda-t-elle.

"Pardon, pardon… C'est juste que ce que tu viens de me dire, ça m'a mit un coup… Et je pense que j'ai un élément sur lui… Enfin, une personne qui pourrait nous en dire beaucoup plus sur son complice…" répondit Balthazar.

"Comment ça ?" demanda Hélène "Sois concis s'il te plaît et arrête de faire des détours parce que, mine de rien, ça me fatigue un peu quand même…"

"Alice au Pays des Merveilles, c'est le livre préféré de Maya…" répondit Balthazar "Ca plus tes soupçons et tous ses trucs sur ce foyer dont elle ne veut pas parler… Sur le fait que pendant six mois, pas de meurtres, elle revient et hop, un nouveau meurtre, elle était là pile au bon moment pour te sauver la vie…" énuméra le légiste "Et les bougies… Tu te souviens de toutes ses bougies pour deux mois de relation ?" demanda-t-il.

"C'est elle…" murmura Hélène "Elle est complice de Janvier, et en m'éloignant, tu n'avais plus de raison de douter, tu allais la suivre, et elle allait partir en cavale avec toi, faire de toi son complice…" soupira-t-elle.

"Oui… Mais on va l'arrêter juste à temps" il sourit "Tout ça, grâce à toi, la seule, l'unique, la merveilleuse, Capitaine Hélène Bach" il la regarda avec tendresse.

"N'en fais pas trop, tu sais que tu as déjà mon coeur, pas la peine d'en rajouter" elle sourit avant de s'approcher pour l'embrasser tendrement "Aller redémarre, on a une meurtrière à arrêter" elle sourit et le légiste redémarra en direction du lieu où son mariage aurait dû se dérouler.

La route ne fut pas très longue et sur le chemin, ils avaient pris le temps d'élaborer un plan pour pouvoir prendre Maya à son propre piège. Balthazar allait y aller seul, avant qu'elle ne finisse par débarquer à son tour pour l'arrêter… Elle avait également prévenu une équipe. Deux précautions valent mieux qu'une.

Une fois garé, le légiste échangea un long regard avec Hélène cherchant son soutien en premier lieu, mais cherchant aussi à se rassurer. Le sourire qu'elle lui offrit le rassura mais lui donna également envie de l'embrasser, encore une fois, et il ne se fit pas prier pour le faire, trouvant dans cet échange une certaine force dont il avait besoin.

Il finit par quitter la voiture et se dirigea directement vers la salle où il pensait que Maya était, la salle qui était réservée aux mariés. Hélène le suivait à bonne distance, histoire d'arriver pour tout entendre et intervenir au bon moment, surprenant Maya… Il ne fallait pas qu'elle puisse anticiper ce qui allait se passer, sinon, elle et Balthazar allaient possiblement, encore une fois, avoir des problèmes…

Quand le légiste entra dans la salle, sa future, ex future femme était en train de faire les cent pas, s'énervant, ruminant et parfois même l'insultant… Elle en devenait complètement folle de ne pas savoir où pouvait se trouver Balthazar…

Quand elle entendit la porte, elle releva la tête et sourit en voyant celui qu'elle pensait toujours épouser… Elle venait d'oublier que cela faisait un moment qu'elle ne pouvait pas le joindre et s'approcha de lui pour le serrer fort dans ses bras. Malgré son dégoût, son envie de la frapper voire même de l'étriper, le légiste la serra doucement dans ses bras… Il fallait agir le plus normalement possible, comme si il ignorait qu'elle était une sociopathe à l'origine de la mort de Lise.

"Mon dieu Raph, je me suis fais un sang d'encre" commença Maya en s'éloignant doucement "T'étais où bordel ?" demanda-t-elle

"Je devais régler un petit truc avant qu'on se marie" répondit Balthazar, il était un peu nerveux, mais finalement, il se révélait plutôt bon comédien… Et puis, il pouvait mettre cette angoisse sur son mariage imminent

"On y va ? J'en peux plus d'attendre" répondit Maya, se fichant bien de ce qu'il avait à régler avant de l'épouser, elle voulait juste devenir sa femme et que plus jamais, sa saleté de Capitaine ne puisse intervenir "J'ai tellement hâte d'être enfin ta femme" elle sourit

"On va y aller" commença Balthazar "Mais avant ça, ôte moi d'un doute. Mon téléphone n'a pas sonné ce matin pendant que je me préparais ?" demanda-t-il et Maya fronça les sourcils, cela ne lui disait rien de bon…

"Non non pas du tout" nia la brune "Pourquoi tu me demandes ça ?" elle se posait la question, et elle espérait vraiment qu'il ignorait toujours qu'Hélène lui avait envoyé un message…

"Parce que, je n'ai pas vu Hélène, tout à l'heure, et ça ne lui ressemble pas vraiment… De plus je n'arrivais pas à la joindre, alors je me suis demandé si elle ne m'avait pas prévenu qu'elle ne viendrait pas où qu'elle allait être en retard…" répondit Balthazar, cachant toujours que la vérité, il la connaissait et surtout que Maya était foutue

"Ah non pas du tout…" répondit précipitamment Maya "C'est ça que t'es allé vérifier ?" demanda-t-elle un peu en colère "Vraiment si elle n'ai pas venue, c'est qu'elle n'en vaut pas la peine et que tu as accordé ton amitié à la mauvaise personne" ajouta-t-elle, dénigrant au passage la blonde, plus elle le faisait, mieux c'était pour elle. Enfin, ça c'était ce qu'elle pensait

"Et pourquoi ne pas dire la vérité, Maya ?" demanda une troisième voix, une voix qui n'était pas étrangère ni a Maya ni au légiste "Pourquoi tu ne lui dis pas que la méchante dans l'histoire, c'est toi ?" ajouta Hélène en s'approchant d'eux "Et surtout, pourquoi tu ne lui dis pas que tu as bel et bien effacé mon message ?" elle ravala un salope qu'elle rêvait de lui balancer à la tronche, mais elle se dit que cela pouvait bien attendre car elle était loin d'en avoir fini avec elle…

"Mais pas du tout, c'est n'importe quoi" répondit Maya piquée au vif "Elle raconte n'importe quoi. Ne l'écoute pas Raph !" ajouta-t-elle "C'est juste une vipère malhonnête jalousie qui te veux pour elle toute seule. Elle veut juste nous empêcher de nous marier, mon amour…" ajouta-t-elle

"Parle pour toi" répliqua Hélène "Parce que, honnêtement, entre nous, je pense que la vipère malhonnête et jalouse, c'est plutôt toi" ajouta la blonde en fixant Maya, qui au vu de son regard était prête à sauter à la gorge de la flic

"Salope" gronda Maya entre ses dents "Tu crèves tellement de jalousie que t'invente des trucs sur moi pour essayer de le récupérer. C'est dommage pour toi ma pauvre Hélène… Il ne te croit pas, ça ne sera jamais le cas… C'est moi qu'il aime, c'est moi qu'il va épouser, et c'est avec moi qu'il va avoir un bébé, et pas avec toi… Vieille peau" elle était prête à tout pour garder le légiste rien que pour elle.

Balthazar observait attentivement l'échange entre les deux femmes et il bouillonnait intérieurement… Comment pouvait-elle se permettre d'insulter une femme aussi incroyable qu'Hélène. Elle n'était rien à côté d'elle, et elle allait vite s'en rendre compte… Mais ce n'était pas le moment d'intervenir, parce qu'il voyait qu'Hélène mourrait d'envie de lui répliquer quelque chose. Alors il allait la laisser faire, et ensuite, il lui dirait ce qu'il a sur le cœur.

"Pardon ?" demanda Hélène "Je crois que j'ai pas bien entendu" continua-t-elle "Non parce que entre nous, Maya, je suis peut-être pas aussi jeune et jolie que toi, mais moi j'ai un coeur, un vrai, et je suis honnête" ajouta la blonde "Alors je serais toi, je regarderais dans le miroir avant de sortir des insultes qui te sont, en fait, dirigées à toi même" elle sourit "Entre nous deux, la menteuse, c'est toi" conclut la blonde

Maya allait répliquer, mais cette fois, Balthazar se dit qu'il devait vraiment couper l'échange entre les deux femmes, sinon, il allait durer encore longtemps vu comment elles se fusillaient du regard, prête à se jeter sur l'autre… Elles voulaient avoir raison toutes les deux auprès du légiste, sauf que lui, il avait déjà fait son choix et une des deux, n'avait même pas besoin de se défendre, il savait laquelle disait vrai et laquelle n'était qu'une menteuse, manipulatrice… Laquelle des deux était vraiment une vipère…

"Tu sais, Maya" commença Balthazar "J'ai pas besoin qu'Hélène invente des trucs sur toi pour que je la crois ou non. J'ai plus besoin de ça… Parce que, la vérité, je la connais déjà" Maya se mit à sourire, pour elle, il la croyait et Hélène avait tout perdu… La blonde n'avait plus qu'à se tirer une balle… C'était parfait "Je sais que c'est toi, la vipère menteuse dans l'histoire. Je sais ce que tu as fait…" repris le légiste "Je sais que tu as effacé son message de ce matin…"

"Je peux expliquer…" murmura Maya en commençant à pleurer "Je voulais pas que tu m'abandonne pour elle… Je t'aime plus qu'elle, plus que personne ne t'a jamais aimé"

"Arrête de mentir. L'amour, le vrai, le pur, le réel, tu ne sais pas ce que c'est… Tu n'es qu'une menteuse, une manipulatrice et par-dessus tout, tu es une meurtrière. Et jamais, au grand jamais, je vais épouser la femme qui a tué Lise, qui est à l'origine de sa mort… Parce que tu me dégoûte, tu me donne envie de vomir… Tu es allé jusqu'à me séduire alors que tu m'avais pris la personne la plus importante de ma vie" il la fixait, les yeux noirs. Il voulait qu'elle souffre, elle aurait pu tout lui prendre, mais il ne la laisserait pas faire, jamais. "Je ne te laisserais pas le faire une deuxième fois. C'est fini, tout s'arrête ici, tu as perdu"

Maya le regardait comme si il disait n'importe quoi, comme si il était devenu fou… Non, c'était impossible, comment il avait fini par tout comprendre alors qu'elle était si proche du but ? C'était forcément à cause d'Hélène… Elle aurait dû laisser Janvier l'étrangler cette salope, au moins, elle ne lui poserait plus aucun problème.

"A genoux, Maya" commença Hélène en pointant son arme sur elle "À genoux, les mains où je peux les voir" continua la blonde, si jamais Maya faisait un mouvement qu'elle interprétait comme dangereux pour elle ou pour Raphaël, elle n'hésiterait pas à tirer.

Mais Maya ne bougeait pas, cherchant comment s'en sortir, comment s'enfuir, comment échapper, une nouvelle fois, à la justice, et si possible, en emportant avec elle Balthazar, elle ne voulait pas le laisser à Hélène, jamais. Il était à elle et rien qu'à elle.

"Je serais toi Maya, je m'exécuterais tout de suite" commenta Balthazar "Parce que, tu n'as aucune issue, il y a des flics partout qui savent à quel point, tu es dangereuse." ajouta-t-il "Oh et aussi, t'as pas envie de tester combien Hélène vise bien. Elle ne manque jamais sa cible. JAMAIS !"

Perdue, Maya finit par s'exécuter alors que d'autres flics entraient dans la pièce, la couchant sur le sol avant de lui passer les menottes. Hélène, elle la braquait toujours, tremblant un peu. Elle n'en revenait pas d'avoir autant d'aplomb avec autant d'alcool dans le sang. Même si la douche froide l'avait en partie aidé à décuver, elle avait toujours de l'alcool dans le sang.

"Maya Deval, vous êtes en état d'arrestation pour meurtre et complicité de meurtre" commença Hélène une fois que Maya avait été relevée et se tenait debout face à elle "Et pour sans doute plus de chef d'accusation qu'on ne peut l'imaginer toutes les deux" elle ne la lâchait pas du regard et elle s'approcha doucement "J'ai pas le droit de te frapper" commença la blonde en murmurant "Mais je sais pas ce qui me retiens de me faire ce petit plaisir" ajouta-t-elle

"Mais fait toi plaisir" sourit méchamment Maya, qui finalement, n'attendait que ça. Parce que elle pourrait parler de violence policière et cela pourrait bien tourner en sa faveur

"Je vais pas te faire cet honneur et m'abaisser à ta petitesse" répliqua Hélène "Et puis, ça te ferait trop plaisir que je le fasse" elle lui sourit avant de s'éloigner d'elle "Vous pouvez l'emmener" reprit plus fort la capitaine et on sortit Maya de la pièce en direction des voitures dehors. Elle allait partir en détention provisoire et ce dès le soir même.

Une fois Maya sortit, Hélène se tourna vers Balthazar et lui sourit. Enfin c'était fini, enfin il était libre et ce, dans tous les sens du terme. Libre d'avancer, car enfin, il avait eu la réponse pour Lise, il savait qui était à l'origine de sa mort, mais aussi, libre d'être avec elle, réellement, et surtout d'être lui-même… Avec elle, pas besoin de se cacher, de cacher ses blessures. Elle savait presque tout, et elle était là, elle avait toujours été là.

Balthazar la regardait avec beaucoup de tendresse, et parce que les mots ne lui suffisait pas, parce qu'il ne les trouvaient tout simplement pas, il s'approcha d'elle et uni leurs lèvres dans un baiser passionné, rempli d'amour et d'émotions. Hélène se laissa porter par le baiser, elle était heureuse. Heureuse et amoureuse, et surtout, elle était libre de l'être, sans devoir le cacher.

"On fait quoi maintenant ?" demanda-t-elle une fois que le baiser prit fin.

"On passe du temps ensemble" sourit Balthazar "On va chez toi, où chez moi, comme tu veux, et on passe juste du temps ensemble" il la regarda avec tendresse, il avait encore envie de l'embrasser, en fait, il voulait le faire tout le temps, tous les jours, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus le faire.

"Et pour les autres ?" demanda Hélène "Il y a quand même des personnes qui sont venues à ton mariage… Tu comptes les laisser là, comme ça, sans rien dire ?" continua-t-elle "Tu devrais au moins les prévenir avant qu'on aille passer du temps ensemble"

"J'peux pas le laisser à Eddy et Fatim ?" demanda Balthazar en rigolant "Non parce que j'ai pas vraiment envie de leur expliquer le pourquoi du comment…" soupira-t-il

"Oui, Raphaël, tu dois le faire. C'est ton mariage, enfin, c'était ton mariage" répondit Hélène "Et tu dis juste que Maya n'était pas celle que tu croyais et qu'elle vient d'être arrêtée… C'est simple et t'as pas besoin d'en dire plus" elle sourit

"T'es géniale" il l'embrassa "Qu'est-ce-que je ferais sans toi ?" demanda-t-il à haute voix, mais la réponse il l'avait déjà… Sans Hélène, il serait bien seul et perdu et elle lui manquerait cruellement… Il avait mit du temps à le comprendre, mais il ne pouvait pas vivre sans elle sans qu'elle ne soit dans sa vie.

"Je pense que tu t'en sortirais très bien sans moi quand même" répondit Hélène "Allez vas-y, parce que plus vite tu le fais, plus vite on rentre chez toi et plus vite on passe du temps ensemble" elle sourit, l'encourageant à passer la porte pour expliquer aux invités pourquoi le mariage n'aurait pas lieu

"Tu seras nue ?" demanda Balthazar en détaillant son corps habillé. Si elle était nue, passer du temps avec elle était encore plus réjouissant.

"Ça va dépendre de toi" sourit Hélène en lui faisant comprendre qu'elle n'était pas vraiment contre cette idée de passer du temps avec lui, nue, dans un lit… Ou ailleurs, ça n'avait pas vraiment d'importance pour le moment.

Balthazar lui sourit avant de l'embrasser une dernière fois, puis d'enfin passer la porte pour expliquer à tout le monde que le mariage n'aurait pas lieu. Il ne donna pas trop de détails, il n'avait pas envie d'expliquer tout cela, il ne voulait plus remuer ça… Même si, il allait devoir le faire encore un peu pour obtenir justice, là, il ne voulait pas en parler… Non, il voulait finir, vite, et juste retrouver Hélène histoire d'oublier un peu que celle qu'il voulait, qu'il allait épouser, était, en fait, la meurtrière de Lise…

Une fois qu'il eut terminé, il retrouva Hélène derrière et l'embrassa avant de lui prendre la main et de l'entraîner à sa suite, il voulait juste passer du temps avec elle peu importe où. Et c'était ce qu'il allait faire, sans s'occuper du reste, parce que, clairement, il en avait besoin, et elle aussi. Ils avaient mis tant de temps à comprendre qu'ils pouvaient bien en prendre pour eux et rien que pour eux.


Et voilà

On se retrouve Mercredi Prochain, à 17h, pour un nouvel OS

Kiss