Bonjour,

Voici un nouvel OS. Je ne sais pas vous, mais j'ai eu un sentiment de trop peu, à la fin du 3x06 quand Balthazar remercie Hélène pour ce qu'elle à fait et l'arrestation de Janvier. Il lui dit juste "Merci" ? Après tout ce qu'elle a fait... Trop peu à mon goût, alors j'ai imaginé cet OS, j'espère qu'il va vous plaire.

Bonne Lecture


Elle avait accepté. Si cela pouvait les faire avancer et obtenir des explications, c'était possiblement la meilleure chose à faire. Elle était têtue, très têtue, et puis surtout, elle lui devait bien ça, à Balthazar, des réponses sur la mort de Lise. En reprenant ce dossier et cette enquête, elle s'était promis de lui apporter des réponses, et elle était actuellement en train de le faire.

Ce n'était peut être pas une bonne idée, mais Janvier n'allait pas lui parler… Elle n'était même pas sûre qu'il parle à Balthazar, mais cela valait la peine d'essayer. Alors elle avait appelé le légiste, et il faisait désormais face aux provocations de Janvier alors qu'elle et Delgado observaient derrière une vitre sans teint.

Janvier devait se douter qu'ils étaient là, à les observer, d'ailleurs quand il se tourna vers la vitre, elle eut la désagréable impression de sentir le regard du tueur en série la transpercer, mais elle ne pouvait pas se laisser perturber par ça. Elle était concentrée sur Balthazar, priant pour qu'il ne craque pas face au provocation de l'homme qui lui avait tout pris.

Et le légiste était incroyablement fort, il ne se laissait pas faire, non, il restait calme, terriblement calme, peut être beaucoup trop calme… Mais au moins, personne n'allait les séparer puisqu'il n'avait visiblement pas l'intention de sauter à la gorge de Janvier et de le massacrer. Non, parce que si jamais il faisait ça, il allait avoir des problèmes… Peut-être qu'il ne voulait pas la décevoir… Une nouvelle fois…

Elle avait de l'appréhension alors que Balthazar s'approchait du tueur pour qu'il lui parle, comme pour qu'il soit le seul à entendre ce qui avait poussé cet homme à tuer Lise Castel, il y a de nombreuses années. Mais la suite ne se passa pas vraiment comme prévue quand Janvier, après avoir dit quelque chose à Balthazar, lui cracha au visage.

Hélène ne put masquer sa stupeur mais continua d'observer ce qui se passait, et quand Balthazar quitta la pièce, elle fit de même, pour aller le retrouver et s'excuser… Ils n'avaient rien obtenu de plus qu'une nouvelle provocation, Janvier ne disait rien, et n'allait rien dire pour le moment, mais il était absolument hors de question qu'elle le lâche, elle allait le faire parler, elle allait y arriver, pour Balthazar, et pour tous les autres proches de ses nombreuses victimes.

Quand elle le retrouva, le légiste semblait un peu perdu, alors elle s'approcha doucement de lui. Elle aurait tellement voulu le prendre dans ses bras et le serrer fort contre elle, lui dire qu'elle était là et que tout allait bien se passer… Mais elle ne le pouvait pas, elle ne le pouvait plus… Ce n'était pas vraiment elle, ce genre de geste affectueux, surtout avec lui… Lui qui n'hésitait pas à la toucher un peu trop, qui n'hésitait pas à se mettre parfois trop près, mais surtout, lui, qui n'hésitait pas à la prendre dans ses bras quand il en avait envie…

Mais elle, elle ne pouvait pas, parce qu'elle avait peur de ce que cette étreinte pouvait représenter, elle avait peur que tout dérape, et tout ne pouvait pas derraper, tout ne pourrait jamais derraper, parce que le légiste était en couple… Et malheureusement, pas avec elle…

"Je suis désolée il s'est foutu de nous" commença Hélène, un peu émue. Elle était vraiment désolée qu'il ait fait ça, elle y avait cru, que si il ne voulait pas lui parler, peut être qu'il allait parler à son légiste.

"C'est pas grave, Capitaine, vous avez fait ce que vous pouviez" commença Balthazar "Il n'était pas possible de prévoir qu'il allait faire ça"

"Il refuse de parler depuis des jours et soudainement, il veut le faire… Et qu'à vous ?" repris la flic "Non j'aurais dû me douter qu'il se foutait de nous…" ajouta la blonde "Mais j'vais pas l'lâcher, il va finir par parler"

"Qu'il parle ou pas, je voulais vous remercier, Hélène." commença Balthazar en posant ses mains sur les bras de la flic "Pour tout ce que vous avez fait, et surtout pour n'avoir rien lâché" il essaya de lui sourire, mais il était très ému. "Merci. Merci de m'avoir apporter une réponse"

"C'est normal, Balthazar" sourit Hélène, elle aussi, un peu émue, mais surtout, elle se demandait si il allait la prendre dans ses bras "Je vous le devais bien. Et puis, je ne lâche jamais rien. Vous avez eu votre réponse, certes il refuse de parler, mais vous savez désormais que l'homme qui à tuer Lise est derrière les barreaux" elle le regarda, droit dans les yeux, comme si elle lui demandait de faire pour deux ce qu'elle n'avait pas le courage de faire, à savoir, la serrer dans ses bras, elle aimerait bien qu'il le fasse…

C'est vrai, elle la mérite cette étreinte pour tout ce qu'elle a fait, elle l'a vraiment pas volée… Mais visiblement il ne compte pas le faire, puisqu'il relâche doucement ses mains et donc sa prise sur elle… Elle est déçue, elle mérite mieux bordel, après tout ce qu'elle à fait, juste un merci et puis voilà… Non c'est pas suffisant, pas pour elle en tout cas, pas pour elle, qui rêve de ses bras et qui aurait tout fait pour lui… Elle ravale sa déception pour continuer de lui faire face, elle pourra pleurer après, quand elle sera seule, déçue du manque d'affection et d'amitié qu'elle aurait tant voulu…

"Il faut que j'avance maintenant, que je passe à autre chose" reprit le légiste "C'est important pour moi." il la regarda "Maintenant que je sais, je ne peux plus rester dans le passé, je dois me reconstruire et avancer"

Hélène ne sait pas pourquoi, mais cette phrase lui fait mal, comme si elle sonnait un nouveau départ, comme si elle sonnait une perte pour elle, une perte qu'elle sait d'avance, impossible à supporter… Mais putain, il ne voit pas combien elle tient à lui, combien elle ferait tout pour lui ? Elle irait jusqu'à sacrifier sa propre vie pour sauver la sienne… Mais lui semble aveugle face à tout ça, face à la force de ce qu'elle ressent…

Elle ne veut pas ne pas le voir, c'est pas possible… Cette réalisation la frappe de plein fouet, et putain ça lui fait encore plus peur qu'avant… C'est ça le problème, elle a peur, d'un tas de choses… Et elle aimerait tellement se libérer de tout cela, se libérer de ses chaînes et enfin, arriver à être elle-même avec lui et arriver à se laisser aller…

Ils se fixent un long moment, comme si, ils attendaient un mouvement de la part de l'autre, quelque chose qui n'arrive pas… Les yeux d'Hélène voyagent de nouveau entre ceux de Balthazar et ses lèvres qu'elle rêve de goûter pleinement, mais qu'elle ne peut pas goûter, qu'elle ne pourra sans doute jamais goûter…

Le temps semble être comme arrêté, pour tous les deux, ils ne bougent pas, ne bougent plus et continuent de se fixer. Hélène le sait, elle va devoir baisser les yeux ou bien détourner le regard pour éviter de faire une grosse connerie… Une énorme connerie qu'elle allait ensuite, profondément regretter… Elle avait tenu jusqu'ici, elle ne pouvait pas craquer maintenant…

Balthazar de son côté avait bien du mal à détacher ses yeux d'Hélène, elle ne disait plus rien, ne bougeait plus non plus… Il avait l'impression qu'elle attendait autre chose sans réellement le demander. En même temps, elle méritait mieux, bien mieux qu'un simple merci. Mais la vérité, c'était qu'il ne savait pas vraiment quoi faire sans que cela ne finisse par déraper, parce qu'il avait le sentiment clair, que si il faisait quelque chose tout allait déraper…

En fait, cette fois, ils attendaient sans le dire que Delgado finisse par couper leur moment. Lui qui était en retrait depuis de longues minutes et qui ne disait rien. Comme si il n'osait pas les déranger cette fois, alors que c'était la seule fois où, ils attendaient qu'il finisse par le faire…

Seulement Delgado ne semblait pas décidé à couper le moment, et Balthazar finit par prendre le visage d'Hélène en coupe et l'embrasser à en perdre la raison. C'était devenu trop, il avait eu ce besoin presque vital d'unir ses lèvres avec celles de la blonde.

Et Hélène n'était pas contre du tout… Au moment où Balthazar s'était presque jeté sur elle, elle se jetait sur lui aussi. Les mains du légiste avaient quitté son visage pour aller prendre place sur ses hanches et elle avait passé ses bras autour de son cou, s'accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.

C'était trop bon, ça faisait trop de bien d'enfin s'embrasser, d'enfin se laisser aller dans les bras de l'autre, c'était doux, c'était chaleureux et plus que tout, c'était vivant. Ils se séparèrent qu'une fois à bout de souffle, ne pouvant plus s'embrasser, le besoin de respirer étant devenu plus vital que celui de voir leurs lèvres unies. Leur souffles étaient courts et leurs cœurs battaient à l'unisson, pourtant, quand la réalisation de ce qui venait de se passer les frappa de plein fouet, ils s'éloignèrent l'un de l'autre comme brûlé par ce feu qu'ils n'avaient tout simplement, plus sût maîtriser.

"Pardon" s'excusèrent-ils en même temps avant de se regarder gênés… Balthazar fini par sourire à Hélène pour lui dire de commencer à parler en premier

"Pardon" reprit la blonde. "Je… J'aurais jamais dû faire ça" s'excusa-t-elle en baissant la tête… "Je suis désolée"

"Je…" commença le légiste "C'est moi qui vous ait embrassé, Capitaine…" soupira-t-il "Je suis désolé" continua Balthazar

"Non mais j'aurais pu vous repousser aussi" ajouta la blonde pour essayer de le déculpabiliser "J'aurais dû le faire d'ailleurs…"

"C'est moi qui suis en couple…" répondit Balthazar "C'est moi qui est fauté, pas la peine de vous blâmer pour ça, Hélène" cette phrase fit l'effet d'un coup de poignard dans le coeur à Hélène, mais elle ne dit rien, ne montra rien, préférant le cacher derrière son habituel masque de capitaine de police. "On oublie ?" demanda finalement le légiste

"Ouais, on oublie, on oublie" répondit Hélène "C'est mieux" murmura-t-elle sans vraiment le regarder… La vérité, c'était qu'elle ne voulait pas du tout oublier ce doux baiser, elle voulait même recommencer, encore et encore et encore et encore…

"Tout va bien ?" demanda Balthazar un peu inquiet "Il n'y a aucun problème entre nous ?" continua-t-il

"Oui oui, tout va bien" répondit Hélène "Aucun problème, on a dit qu'on oubliait donc on oublie" elle lui sourit pour le rassurer.

Le légiste finit par la laisser seule et quitta la prison, elle entendit la porte s'ouvrir et se fermer mais ne bougea pas, se battant avec elle-même et ses pensées désorganisées… Elle voulait le rattraper pour qu'il l'embrasse comme ça, comme si plus rien d'autre n'avait d'importance,encore une fois…

Ce baiser avait réveillé ce qu'elle essayait désespérément de cacher et d'enfouir depuis un moment maintenant, depuis le dîner raté en fait… Ses sentiments pour lui… Ses sentiments qui semblaient de plus en plus fort au fur et à mesure qu'elle essayait de les enfouir au plus profond d'elle depuis des mois… Elle allait finir par exploser, et là, elle risquait de tout perdre - lui par-dessus tout - et elle ne pouvait absolument pas le concevoir.

"Hélène ça va ?" demanda Delgado au bout de plusieurs minutes sortant la blonde de ses pensées "T'as l'air complètement ailleurs"

Hélène ne répondit rien… Il avait du culot, son lieutenant là… Il était supposé être son ami, et surtout, il était supposé l'empêcher de faire une grosse connerie… Sauf que là, le mal était fait et que, pour une fois, il était resté bien sage dans son coin, et ne les avaient pas empêcher de commettre, selon elle, l'irréparable.

"T'aurais pas pu intervenir avant qu'on s'embrasse toi ?" commença la blonde en colère "T'es le roi pour nous interrompre quand il ne faut pas, pour nous empêcher de nous embrasser quand on le pouvait encore, quand on était tous les deux célibataires…" commença-t-elle en se tournant pour le regarder "Et là, là qu'il faut le faire, tu nous laisse faire cette connerie ?" demanda-t-elle "Mais putain Jérôme, c'était le moment de faire ton Delgado !" cria-t-elle "Comme tu l'as si bien fait dans la chambre froide en arrivant pile au moment où enfin, où enfin on s'embrassait ! À cause de toi on ne l'a même pas fait parce que t'as débarqué deux minutes trop tôt !" cria-t-elle "Et au bowling, là aussi t'arrive comme une fleur alors qu'on allait le faire, qu'on allait s'embrasser… Tu nous à empêcher de le faire un nombre incalculable de fois ! Et quand enfin, TU DOIS LE FAIRE, tu ne le fait pas ?" demanda-t-elle les larmes au bord des yeux "Tu fais vraiment chier !"

Delgado la regardait interdit, lui, qui pour une fois, c'était dit qu'il pouvait bien les laisser consommer ce qui les bouffaient depuis des années, se faisait engueuler pour ne pas les avoir stopper… Il ne comprenait vraiment plus rien… Pire, il semblait avoir grandement blessé celle qu'il appelait sa meilleure amie alors qu'il avait juste voulu qu'elle soit heureuse… Il voyait bien que ce qu'elle ressentait pour Balthazar allait bien au-delà de l'amitié, et il avait juste voulu qu'elle soit heureuse… Au final, il avait fait plus de mal que de bien, et il s'en voulait un peu… Déjà que tout semblait douloureux pour Hélène depuis le retour de Maya, là, c'était pire… Bien joué Jérôme… Tu parles d'un meilleur ami…

Hélène commençait à quitter la prison, alors il la suivit sans un mot, sans rien dire de peur de faire plus de mal que bien… Et puis, de toute façon, pour le moment, elle semblait bien décidée à l'ignorer, alors autant attendre que la tempête passe… Il savait qu'elle allait passer, mais, ce qu'il ne savait pas, c'était dans combien de temps le calme allait revenir…

Le retour vers la DPJ fut incroyablement calme. Hélène ne disait rien du tout, tournée vers la vitre de la voiture, son regard se perdant sur le paysage parisien qui défilait sous ses yeux. Elle essayait tant bien que mal de ravaler ses larmes et d'oublier ce baiser échangé avec son légiste, mais elle n'y arrivait pas, c'était plus fort qu'elle… Tout ce qu'elle pensait c'était combien elle avait été heureuse au moment où, même si ça leur était désormais interdit, les lèvres de Balthazar avaient rencontré les siennes dans un baiser renversant, dans un baiser qu'on ne lui avait jamais donné avant aujourd'hui.

En arrivant, elle continua d'ignorer Delgado, possiblement irrationnellement en colère contre lui, mais elle lui en voulait vraiment… Parce que, putain, quand ils étaient libres tous les deux et qu'ils pouvaient s'embrasser, son lieutenant intervenait toujours, et là, qu'ils ne pouvaient plus le faire, il ne disait rien ? Aucune logique pour elle…

Elle préféra s'enfermer dans son bureau pour travailler et juste oublier, tout oublier… Elle ne voulait pas que son esprit pense au baiser, mais il ne faisait que cela, et elle n'arrivait vraiment pas à se concentrer sur autre chose… En plus, il commençait à se faire tard, alors autant rentrer chez elle, de toute façon, elle n'arriverait plus à rien aujourd'hui…

De son côté, Balthazar était aussi très perturbé par ce baiser et y pensait beaucoup. Il avait littéralement craqué, ne contrôlant plus rien, et en même temps, il ne le regrettait pas vraiment. Avoir embrassé Hélène avait été merveilleux, des sensations qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. Avec Maya c'était tellement simple et léger qu'il en oubliait ce que c'était d'être vraiment amoureux… Alors qu'avec Hélène, il vibrait, il était vraiment heureux. Être juste simplement avec elle, lui provoquait plus de sensations et de sentiments qu'embrasser Maya… Non, il ne pouvait pas continuer comme ça… Il devait choisir, et réellement choisir celle avec qui il voulait être pour les années à venir.

Hélène, qui avait fini par rentrer chez elle, voulait juste oublier ce baiser… Pourtant il la hantait et elle ne pouvait pas oublier… C'était tout simplement impossible… Elle l'avait vraiment attendu, ce foutu baiser, et il n'arrivait vraiment pas au bon moment… Mais maintenant qu'elle l'avait eu, oublier semblait impossible. Déjà que ce qui c'était passé dans la chambre froide la hantait, là, ça allait être pire… Oublier semblait impossible, surtout en sachant ce que cela faisait réellement de l'embrasser…

Elle ne pouvait oublier, pourtant elle allait devoir, parce que lui était en couple avec une autre et que jamais elle ne pourrait avoir cette place… Elle allait devoir se faire à l'idée qu'il ne serait jamais à elle, et que plus jamais elle ne l'embrasserait, plus jamais on ne l'embrasserait comme Raphaël Balthazar l'avait embrassé dans le couloir de cette prison… Oui, elle avait voulu plus qu'un simple merci, mais maintenant elle regrettait d'avoir voulu plus, finalement, c'était bien qu'il lui dise juste merci, parce que maintenant, elle n'avait que ses yeux pour pleurer…

Dès que la belle blonde fermait les yeux, elle revoyait le baiser, pire, elle avait l'impression de sentir, encore une fois, les lèvres de Balthazar embrassant les siennes… Comme si, il était là, comme si elle était encore dans ses bras… Pourtant elle était seule, terriblement seule… A cette simple pensée une larme coula sur sa joue.

Elle était malheureuse, et le fait qu'il l'embrasse comme ça, comme jamais elle avait été embrassée et comme plus jamais elle ne le serait la rendait encore plus mal. Elle s'écroula sur son canapé alors que des dizaines d'autres larmes suivaient le même chemin que la première, mourant à la commissure de ses lèvres… Elle ne serait jamais réellement heureuse…

Cette réalisation la fit pleurer encore plus si c'était possible… Elle n'avait rien demandé, elle… Elle n'avait pas demandé à tomber amoureuse du légiste avec qui elle travaillait, elle n'avait pas demandé à ne penser qu'à lui et encore moins à tout perdre… Parce que, avec cet amour, elle avait tout perdu…

Oui, elle avait divorcé, mais elle n'était plus heureuse avec Antoine, elle était amoureuse d'un autre, et surtout, ce connard l'avait trompé… Mais ce qu'elle avait le plus perdu, c'était son cœur, elle y avait laissé pas mal de plumes dans toute cette histoire, et la personne qui pouvait la réparer, n'était sans doute pas née…

Malheureuse comme les pierres et le regard dans le vide, elle pleurait la bataille qu'elle avait perdue… Elle s'en doutait depuis longtemps que jamais le légiste n'allait la regarder autrement, surtout avec l'autre, mais ce soir, en particulier, ça la frappait, et ça faisait mal…

Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé entre le temps où elle s'était mise à pleurer, roulée en boule sur son canapé, et le moment où l'on frappa à sa porte. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne voulait pas ouvrir et rester seule… Elle ne voulait voir personne, encore moins dans cet état…

Seulement la personne de l'autre côté de la porte ne semblait pas vouloir lâcher l'affaire et continuait de frapper, de plus en plus fort… Si elle continuait elle allait se faire entendre par un voisin… La honte, elle n'avait pas besoin de cela en plus…

Machinalement, elle se leva et avança tel un robot vers la porte. Elle s'arrêta dans le couloir et regarda son image dans le miroir. Il n'y avait plus rien de celle qu'elle était habituellement, la femme brisée avait prit le pas sur la femme forte qu'elle était tous les jours. Elle essaya d'arranger un peu son image, histoire d'être un minimum présentable et pas trop ridicule avant de continuer son chemin vers la porte.

"Ça va, ça va j'arrive" répondit-t-elle à la personne qui était derrière la porte et qui frappait de nouveau.

En l'ouvrant, elle ne pu pas cacher la surprise qui prit place sur son visage. De toutes les personnes qui pouvaient venir la déranger, il était actuellement, le dernier sur sa liste. Pourtant il se tenait là, en chair et en os devant elle, et elle ne savait vraiment plus, ni quoi faire, ni quoi dire…

En voyant la porte s'ouvrir enfin, Balthazar fût soulagé, mais cela ne dura qu'un instant… En voyant Hélène, son visage et ses yeux rougis par les larmes, son cœur se serra immédiatement et il se sentit mal… Il comprenait désormais pourquoi elle ne venait pas lui ouvrir…

Il ne savait plus quoi lui dire, il avait peur que le moindre mot ne la brise encore plus… Il n'avait pas mesuré l'impact que pourrait avoir un simple baiser sur elle… Il se demandait encore plus ce qui lui avait pris de faire ça… Mais la vérité, c'est qu'elle était là, qu'elle avait toujours été là, et que cela lui avait semblé tellement naturel… Il en rêvait depuis des mois, depuis la chambre froide, et ce, malgré qu'il soit de nouveau avec Maya, et il n'avait pas réfléchi… Et puis, Hélène était tellement belle. Il aurait fallu être fou pour ne pas vouloir l'embrasser.

"Balthazar qu'est-ce-que vous me voulez à cette heure ?" demanda Hélène lassée par le silence. Surtout, elle voulait être seule pour pouvoir retourner pleurer sur tout ce qu'elle avait perdu, et sur tout ce qu'elle ne serait jamais dans les yeux de l'homme qui se tenait en face d'elle "Vous avez pas une petite amie avec qui passer la soirée ?" ajouta t'elle.

"Euh…" commença le légiste. Il venait de perdre toute capacité à parler en la voyant comme cela. Elle semblait encore plus froide et distante qu'à son habitude… Il ne voulait pas de cette Hélène, il voulait celle qu'il avait appris à connaître et qu'il avait fini par aimer…

"Si c'était juste pour ça, vous auriez dû rester chez vous" râla Hélène "Bonne soirée" ajouta la blonde

Elle essaya de fermer la porte mais c'était sans compter sur la détermination de Balthazar qui l'empêcha de le faire. Il n'avait pas les mots pour lui parler… Donc comme toujours, il allait utiliser les gestes… Il y avait des risques, mais il était carrément prêt à les prendre.

Doucement, il s'approcha d'elle avant de prendre son visage en coupe et de l'embrasser de nouveau, chastement et très brièvement. Parce que cette fois, Hélène le repoussa, deux mains sur son torse. Non il ne pouvait pas faire ça, pas encore… Ne voyait-il pas à quel point elle souffrait après leur baiser dans le couloir de la prison.

"Non. NON !" commença-t-elle en essayant de le tenir à distance, loin d'elle. Il ne pouvait pas faire ça, elle n'était pas un jouet… De plus, elle ne savait pas si elle allait lui résister longtemps "T'es …" commença-t-elle.

"Pas en couple" coupa le légiste sachant très bien ce qu'elle allait dire, et il devait lui dire la vérité avant qu'elle ne dise ce qu'elle croyait. "Plus en couple" rectifia-t-il et il vit Hélène froncer les sourcils "J'ai quitté Maya" ajouta Balthazar en la regardant droit dans les yeux.

"Comment ça ?" demanda Hélène complètement perdue "Je ne comprends rien…" continua la blonde.

Il est vrai, elle était complètement perdue. Il y a encore quelques heures, il était en couple avec Maya, qui lui avait pris sa place et sa chance au moment où elle pouvait enfin l'avoir, et il lui avait dit vouloir oublier le baiser qui avait eu lieu entre eux… Ce fameux baiser qui tournait depuis en boucle dans sa tête et qu'elle n'arrivait pas à oublier… Et là, il débarquait chez elle, et essayait de l'embrasser avant de lui dire que non, il n'était plus en couple… Elle ne comprenait pas, et elle avait vraiment besoin de comprendre…

"Je l'ai quitté" répéta Balthazar, mais cela ne suffisait pas à Hélène, il fallait qu'il développe un peu "Je me suis rendu compte que j'étais pas vraiment heureux avec elle, que ça m'allait pas cette relation… Et surtout, je me suis rendu compte que je voulais quelqu'un d'autre, que j'aime, quelqu'un d'autre" souffla le légiste.

"Qui ?" demanda Hélène en murmurant. Il était si bas que Balthazar ne comprit pas tout de suite qu'elle avait posé la question. Elle semblait si vulnérable à cet instant précis, et il voulait juste la serrer dans ses bras et lui montrer combien il tenait à elle, combien elle était aimée.

"Quelle question" sourit le légiste refusant de lâcher son regard pour scruter la moindre réaction "Toi, évidemment"

"Que… Quoi ?" commença Hélène pas sûre d'avoir compris ce qu'il venait de lui dire. Non elle avait dû halluciner, c'était pas possible autrement, il ne pouvait pas vouloir d'elle, il ne pouvait pas être amoureux d'elle. Son cerveau lui jouait des tours, lui faisant comprendre ce qu'elle souhaitait absolument entendre.

Mais, au lieu de répondre, Balthazar coupa le fil de ses pensées en l'embrassant. D'abord tendrement et ensuite avec plus de passion, la poussant contre le mur de son couloir. Hélène, elle, s'était résolu à en profiter, ne sachant pas si cela allait se reproduire. Elle était perdue, elle ne comprenait plus rien du tout. Mais Raphaël Balthazar était en train de l'embrasser comme si demain n'existait pas et elle n'avait pas, elle n'avait plus, la force de le repousser.

Il mit fin au baiser avec tendresse. Il ne voulait pas se détacher d'elle, parce que ça faisait trop de bien d'être avec elle de cette façon, d'enfin l'embrasser et assumer ce qu'il ressentait depuis si longtemps… Et aussi, Hélène semblait s'accrocher à lui, refusant de le laisser partir, mais il comptait aller nulle part.

"C'est toi que je veux, Hélène, c'est toi que j'aime. N'en doute plus jamais" il lui sourit, il avait besoin qu'elle comprenne que c'était la réalité, et qu'elle n'était pas en train d'halluciner, loin de là.

"Je…" commença Hélène perdue. Elle ne devenait pas folle ? C'était vrai ? Il était bien là, en face d'elle, à lui dire que celle qu'il veut, c'est elle. "Je comprends plus rien…" soupira-t-elle "Il y a quelques heures, tu me dis qu'on oublie ce baiser qu'on vient d'échanger, ce que j'accepte bien que je sais que cela va être impossible pour moi. Et là, tu débarques chez moi, tu me dis que t'as quitté Maya et que celle que tu veux c'est moi ?" demanda la blonde.

"Oui. Je suis désolé de t'avoir fait souffrir comme ça… J'ai jamais voulu te faire du mal… Autant de mal" il retenait difficilement ses larmes, si seulement il n'avait pas été aussi con, si seulement il s'était un peu battu pour elle… "La vérité, c'est que j'étais, que je suis, bien plus heureux juste quand tu es dans la pièce, quand tu viens à l'IML pour une autopsie où des résultats d'analyse que quand je suis avec Maya. La vérité c'est que la personne qui me rend heureux, c'est toi. C'est avec toi que je veux être. Il m'a fallu du temps pour comprendre que je me mentais à moi même, mais maintenant que je le sais, je ne compte plus perdre une seule seconde"

Hélène ferma les yeux, elle ne pouvait pas retenir ses larmes, et quand elles commencèrent à s'échapper des ses yeux, elles furent rapidement essuyer par les pouces de Balthazar qui cherchait à effacer l'intégralité de son chagrin et de sa tristesse. Délicatement, alors qu'elle avait toujours les yeux fermés, elle sentit qu'il déposait un baiser protecteur sur son front. Il était là avec elle, et visiblement, il ne comptait pas aller ailleurs.

"Si tu savais…" commença Hélène en ouvrant les yeux pour le regarder "Si tu savais à quel point tu comptes pour moi, Raphaël Balthazar. Si tu savais combien je t'aime" elle lui sourit en s'approchant doucement.

"Je crois que j'ai une petite idée" sourit le légiste, en s'approchant lui aussi. "Mais tu vas me le montrer non ?" il s'approcha d'elle avant de l'embrasser de nouveau.

Ils avaient envie de tout oublier, ce soir-là et de juste être dans les bras l'un de l'autre, parce que, ça, c'était simple. Ils penseraient au reste demain, car pour le moment, c'était juste Hélène et Raphaël, et ils ne pensaient qu'à s'aimer.


Et voilà.

On se retrouve Mercredi prochain, à 10h pour un nouvel OS

Kiss