.
Qu'est-ce que j'suis bien, ici. J'ai l'impression d'être dans un méga cocon. Il fait tellement chaud, comme si on m'avait collé sur un radiateur.
Ah oui ça m'revient, y'a Ace qui vient de rentrer et qui est venu me faire un câlin tout de suite... Trop chou. J'l'aime trop quand il fait ça.
J'entends la télé au loin mais j'ai vraiment pas envie d'ouvrir les yeux. J'suis tellement bien dans ce demi-sommeil confortable, entouré de mes potes et collé dans les bras de mon grand frère...
Beaucoup trop bien...
- ...
- ... bien nul...
- Arrête, c'est culte !
- Franchement j'suis d'accord avec Sab', mais c'est p't'être parce qu'on est d'jà trop vieux pour vos trucs de nazes...
Hmmm... ? Qu'est-c'qui s'passe ? Pourquoi ils font autant de bruit... ?
- Bon, j'vais coucher Lu'.
- Borde le bien, Papy Ace !
- Ta gueule !
J'sens que j'décolle, mais j'sais très bien que j'suis dans les bras d'Ace, alors pas de problème. J'me rattrape par réflexe à sa nuque et j'le sens qui me trimballe. J'niche mon nez dans son cou et c'est juste trop bien. J'aime tellement son odeur... C'est pas la même chose avec les garçons et les filles avec qui j'ai pu sortir, clairement. Certains sentaient vraiment bons, mais l'odeur d'Ace reste ma préférée et de loin. P't'être parce que je la connais depuis que j'suis p'tit...
J'le sens qui m'allonge dans mon lit -tout frais, trop agréable- mais j'le lâche pas pour autant. J'ai pas envie qu'il parte. Et ça tombe bien, j'crois qu'il en a pas envie non plus. J'le sens gigoter contre moi, mes doigts toujours collés entre eux derrière sa nuque.
- Héhé, attends un peu Lu', j'voudrais au moins pouvoir retirer mon t-shirt...
Hmmm tentant. C'est encore mieux quand j'peux me coller à son torse brûlant. Surtout en ce moment où ça caille un peu dans l'appart...
J'le lâche et m'étale comme une crêpe contre le matelas. Cette sensation de demi-sommeil est juste trop parfaite quand j'sais que j'suis parti pour faire une nuit complète derrière. Et d'autant plus quand Ace me reprend dans ses bras juste après. J'me pelotonne tout contre lui avec un grand sourire niais qui doit m'étirer la tronche. Tant pis. J'suis trop bien là.
J'l'entends respirer drôlement vite, quand même. Même les battements de son cœur sont hyper rapides. 'Même temps, son haleine d'alcool et les cris qu'il beuglait en rentrant laisse pas beaucoup la place à l'imagination. J'sais très bien qu'Ace est un gros fêtard, j'l'ai déjà vu rentrer dans un état bien pire que ça.
Ça m'fait rire. J'aimerais bien aller à une de ses soirées avec lui, un jour...
Un jour...
.
Fiou. Trop chaud.
J'remue pour m'échapper des bras d'Ace, sortant allégrement la langue pour me rafraîchir. Chaque nuit c'est la même et j'me fais quand même avoir à chaque fois. En même temps, j'suis toujours enroulé dans le plaid. Le suicidaire.
J'voudrais me rendormir, mais j'ai grave envie d'pisser. J'ai la flemme... Mais d'un autre côté, j'pourrais p't'être en profiter pour faire un détour dans l'frigo pour voir si j'trouve pas un truc intéressant à piquer... Vu qu'Ace en est à ronfler, il est pas prêt d'se réveiller, héhéhé.
J'me lève silencieusement et j'vais direct dans les toilettes pour faire mon affaire. Puis demi-tour dans le couloir pour aller vers la cuisine en passant à côté du salon... Attends voir, c'est Nami qui dort dans le canap', là ?!
J'me secoue un peu pour retrouver mes esprits et ça m'revient : elle et Sanji m'ont demandé s'ils pouvaient passer la nuit ici, vu comme ils habitent loin. Chopper était parti pour aller chez Usopp, normal.
J'sors de mes pensées pour constater que Sanji, justement, est pas sur l'autre partie du canap'... Et vu que Sab' squatte la chambre d'Ace, je... Euh...
... Je suis soulagé de constater qu'il est juste sur le balcon, en fait. Fiouuu...
J'le vois emmitouflé dans une couverture, assis à même le sol en train de fumer sa clope. Il doit se les cailler grave là, qu'est-ce qu'il fout ?
J'me glisse dans l'ouverture de la baie vitrée et me fait mordre par le froid direct. Comment il faiiiiiit ?!
- Hey Luffy !
- Y-yo, Sa-Sa-Sanjiiii...
Il se marre en me voyant claquer des dents direct. Les bras d'Ace me manquent. J'retire tout c'que j'ai dit : il est pas trop chaud. Il est JAMAIS trop chaud.
J'le vois qui soulève sa couverture pour me faire une place près de lui et j'hésite pas une seule seconde pour m'engouffrer là-dessous et me coller à mon pote. Mieux.
- Qu'est-ce que tu fais debout ?
- Envie d'pisser. Et toi tu dors pas ?
- Nan. J'ai toujours du mal à dormir quand je suis pas chez moi.
- Ah ouais ? Perso j'peux m'endormir n'importe où, moi !
- Je sais. T'as déjà oublié comme tu t'es endormi comme une loque à la table du Baratie ?
- HAHAHAHAHA C'ÉTAIT TROOOOOOP MARRANT !
- Chuuuuut ! Tu vas réveiller Nami !
- Oups.
J'me pince les lèvres pour me retenir de me marrer nerveusement et Sanji m'envoie un sourire en coin. Il se fout d'moi j'crois.
- Tu crois que la sortie a fait du bien à ton frangin... ?
- Ouais j'pense ! Ace va toujours mieux dès qu'il sort, t'façon !
Enfin j'suppose, puisqu'il passe les lendemains complétement détendu à larver devant la télé. Soit ça ou alors... Il comate, juste ? Ah ouais, p't'être qu'il comate juste en fait...
- Sabo nous a dit que vous dormiez tout le temps ensemble depuis... L'accident. C'est vrai ?
Je jette un œil à mon pote, j'trouve le ton de sa voix bizarre. Et effectivement, ses sourcils sont légèrement froncés alors qu'il attend ma réponse.
- T'sais, je sais que t'as une relation spé' avec tes frères mais... Ace et moi, c'est pas pareil... expliqué-je en tâtonnant. On est hyper fusionnels, tous les deux.
Mais j'vois ses sourcils qui se froncent un peu plus.
- Je me doute, j'suis pas complétement idiot et je sais bien qu'on est loin d'être un exemple de fratrie classique avec mes connards de frères ! Mais dormir ensemble de manière régulière quand on dépasse les dix ans... Je sais pas, je trouve ça bizarre.
- ... Ah bon ?
Ça m'rend un peu penaud. J'trouve pas ça bizarre, moi. Certes ça faisait un bail qu'on le faisait plus depuis les quinze ans d'Ace, quand il a plus voulu presque du jour au lendemain... Ça m'avait rendu triste, d'ailleurs. Pouvoir le retrouver tout le temps en ce moment où me coucher seul dans mon lit me fait bader direct, c'est plutôt sympa. Et rassurant. Surtout rassurant, en fait.
- Mais bon, continue Sanji, je suppose que vous devez en avoir autant besoin l'un que l'autre, en ce moment... Désolé Luffy, j'veux pas juger. Je trouve ça bizarre mais vous faites ce que vous voulez.
- Encore heureux ! Même si t'étais pas d'accord je continuerais à le coller de toute façon !
Ça le fait rire, heureusement.
- S'il est consentant, vous faites ce que vous voulez... Je lui tire mon chapeau pour arriver à te supporter, déjà. J'avais déjà beaucoup de respect pour Shiraoshi et Barto'...
Il marque une pause pour fixer intensément un point au loin avant de pousser un énorme soupir.
- Ouais, même si t'as rendu Shiraoshi tarée et que Barto' l'était déjà de base, en fait...
J'éclate de rire en entendant ça : c'est carrément vrai pour Barto, ce mec est un taré complet sinon j'serais jamais resté aussi longtemps avec lui ! Mais pour Shiraoshi, pour ma défense j'étais OBLIGÉ de passer mon temps à la faire tourner en bourrique ! C'est beaucoup trop marrant de lui faire peur toutes les deux secondes, vu comment elle réagit !
- Shishishishi, elle s'est bien amusée ça vaaaa !
- Mouais. C'est pour ça qu'elle a fini par te larguer en disant que ses frères viendraient te casser la gueule si elle le faisait pas ?!
Tout de suite les grands mots. Mais c'est vrai que ses frères étaient pas hyper fans de moi, bizarrement.
- D'ailleurs... continue pensivement Sanji. Je veux bien qu'ils étaient méga protecteurs envers elle, mais pourquoi en venir à vouloir carrément te refaire le portrait ? T'as fait quoi encore comme connerie pour le mériter ?
Je réfléchis quelques secondes pour me remettre la situation en tête et me rappelle de ce fameux week-end que j'avais passé chez eux, là où je m'étais mangé plusieurs fois trois regards plutôt flippants.
- J'crois qu'ils ont pas aimé que j'la fasse crier quasiment toutes les cinq minutes quand j'étais resté chez eux.
- ... Tu faisais quoi encore, pour la faire crier ? me demande-t-il avec une tronche de trois kilomètres de long.
- Soit j'l'embêtais, soit on couchait ensemble, réponds-je en me grattant la tête, comprenant un peu mieux avec le recul pourquoi j'avais manqué de m'faire butter par ses frangins ce week-end-là.
Sanji s'étrangle en avalant sa fumée et se met à cracher ses poumons, puis deux secondes plus tard c'est moi qui me fait étrangler. Argh.
- T'ES PAS OBLIGÉ DE ME RAPPELER QUE TU T'ES TAPÉ L'UNE DES PLUS BELLES FILLES DU LYCÉE, ENFOIRÉ ! ESPÈCE DE SALE VANTARD !
- Mais j'me vante pas !
- POURQUOI T'AS PLUS DE SUCCÈS QUE MOI ?! QUAND JE PENSE QUE T'AS MIS UN RÂTEAU À HANCOCK, BORDEL ! À HANCOCK, LA FILLE LA PLUS MAGNIFIQUE DU MONDE !
- Bof, commenté-je en grimaçant à moitié, la langue sortie pendant que les mains de mon pote se resserrent un peu plus sur mon cou.
- COMMENT ÇA « BOF » ?! T'AS VRAIMENT DES GOÛTS DE CHIOTTES, MON PAUVRE !
- Tu viens de dire que Shira' était super jolie, alors la ferme ! Lui répliqué-je en l'attrapant à mon tour pour essayer de le frapper pour me dégager. Moi aussi j'la trouve jolie !
- Et Bartolomeo, tu vas me faire croire qu'il est objectivement sexy peut-être ?!
- J'm'en fous de ça, il me plaisait c'est tout !
- C'est bien c'que j'dis, t'as des goûts de chiottes !
- Mais j't'emmerde !
- Il t'en fallait pour rester quatre mois avec ce taré qui t'adulait comme une foutue groupie, en plus ! Comment t'as pu te le taper, sérieux ?! Il bave littéralement dès qu'il te voit !
- J'sais pas moi, il est sympa et 'pi c'est tout !
- Pourquoi tu l'as largué alors ?!
Je bloque à cette question et je sens ma tronche fondre dans une grimace presque énervée. Il est con ou il le fait exprès ?!
- Ah... Oui c'est vrai...
Il finit par me lâcher, apparemment toujours énervé mais déjà plus calme. Il va pour se rallumer sa clope pendant que je boude pour la forme. J'ai pas forcément voulu larguer Barto', mais j'pouvais plus le regarder en face après la boulette que j'avais faite. Le tromper comme un salaud alors que je savais pertinemment qu'il était amoureux de moi, c'était pas le truc le plus classe que j'ai pu faire dans ma vie... Pour ma défense, j'étais complètement bourré ce soir-là et ce connard de Kidd est vraiment très, très sexy quand il s'y met...
Bon, ok je sais, j'ai aucune excuse. Mais j'ai vraiment du mal à prendre le délire du couple au sérieux, au final. J'comprends rien à l'amour, c'est un concept trop obscur pour moi. J'comprends les règles et quand j'suis casé, j'essaie de les respecter un maximum, mais j'suis un mec qui marche à l'instinct, moi ! Alors quand ce connard de roux commence à me chauffer, si j'ai trois grammes dans chaque œil, 'faut pas trop m'en demander non plus...
J'voulais même pas parler de ma connerie à Barto, à la base. J'voulais pas lui faire de la peine, mais j'ai eu le droit à une « intervention » de la part des potes quelques jours plus tard. Ça avait fait un drama pas possible toute cette histoire et j'me rappelle encore de leurs débats interminables entre eux sur la gravité de tromper, sur le fait de préférer le savoir ou non si ça arrivait et blablabla...
Au final, ça c'était terminé par un largage pur et simple de ma part. J'ai tout expliqué à Barto' et quand j'ai vu que cet idiot faisait tout pour ne pas m'en vouloir et qu'il était prêt à me pardonner, j'ai préféré arrêter les frais. Si j'avais été capable de le faire une fois, j'aurais forcément recommencé. Et j'ai beau adorer embêter les gens, leur faire du mal c'est vraiment pas mon délire. Au final j'ai brisé le cœur de Barto mais on reste amis et je sais qu'ça lui fait plaisir malgré tout.
- N'empêche, pour revenir à Ace... Me dit Sanji. C'est pas tant ton comportement qui m'fait drôle, mais plutôt le sien, en fait...
- Hein ? Pourquoi ?
- J'sais pas, il est pas un peu... « trop », avec toi ?
- Trop quoi ? Insisté-je en haussant un sourcil.
- Trop tout : trop collant, trop flippé, trop protecteur... Sa réaction quand il est rentré par exemple, c'était super bizarre... Après personne a réagi, même pas Sabo, donc c'est que c'est peut-être moi qui vois le mal partout...
- De quoi tu parles ? Il a fait quoi, en rentrant ?
- ... T'étais aux premières loges, j'te signale.
- J'dormais à moitié !
- Ah... Ben, il a pas l'air d'avoir apprécié de te retrouver collé à la tête d'asperge, quoi. J'ai cru qu'il allait déterrer tous ses ancêtres pour les tuer une deuxième fois...
Ça me laisse songeur. J'me rappelle bien qu'Ace m'a arraché des bras de Zoro pour me câliner, mais c'était plutôt normal, non ? Il est beaucoup plus tactile quand il est bourré, et ce soir il était clairement complètement déchiré... On se décolle pas l'un de l'autre depuis la semaine dernière, donc j'me rends pas trop compte...
- ... Mais pourquoi il aurait été en colère contre Zoro ?
- Ben parce qu'il était jaloux de votre proximité ?
... J'explose de rire : Ace, jaloux ?! J'l'ai jamais vu être jaloux de qui que ce soit dans ce bas monde, est surtout pas pour moi ! C'était limite le contraire quand on était plus jeunes, quand il partait s'amuser avec ses potes dehors en me laissant tout seul...
- Raconte pas n'importe quoi, Ace a aucune raison d'être jaloux, en plus ! Zoro c'est mon meilleur pote !
- Mais reconnais que t'es super tactile avec lui. J'ai jamais compris ce délire, d'ailleurs... Ce crétin déteste être touché, mais toi tu le glues tout le temps et il se laisse faire...
Je hausse les épaules.
- Il se laisse faire aussi quand c'est Choppy.
- Oui mais Chopper c'est Chopper ! S'exclame-t-il en rougissant légèrement. Même moi je ne peux que fondre quand il me réclame un câlin !
- Shishishishi ! Normal : Choppy il est trop chou !
J'le vois écraser sa cigarette dans le cendrier en soupirant de nouveau tandis que mon ventre me rappelle soudainement à ma mission prioritaire d'il y a quelques minutes, à savoir : le frigo.
- Sanji, fais-moi à manger.
- Il est quatre heures du mat', casse-couilles de ventre sur pattes ! Tu peux toujours aller crever la bouche ouverte ! Surtout demandé comme ça !
Je soupire de déception et finis par m'extirper difficilement de la couverture pour rentrer dans le salon en grelottant.
- Tu devrais rentrer, tu vas finir congelé ! Conseillé-je à mon pote.
- Ouais ouais, j'vais pas tarder.
J'file vers la cuisine et j'ai l'impression que j'vais mourir de plaisir en trouvant le jambon que Sabo m'a ramené hier trônant fièrement sur le plan de travail. J'me découpe consciencieusement plusieurs énormes morceaux que j'mets dans du pain et j'avale le tout. J'aurais bien croqué directement dedans, mais j'pense qu'Ace m'aurait littéralement décapité en le voyant. Il me reproche toujours de n'pas savourer assez la nourriture et il me force à avaler petites quantités par petites quantités... Une vraie torture... Donc autant quand il peut pas avoir de preuve, j'engloutis tout dès qu'il a le dos tourné. Mais quand j'ai vu son regard sur moi quand Sabo a sorti le jambon-surprise, j'ai compris que j'avais intérêt à le savourer, celui-là.
J'laisse échapper un énorme bâillement quand j'ai fini et j'retourne vers ma chambre d'un pas traînant, voyant au passage que Sanji est toujours sur le balcon à regarder la ville. Il est fou, j'vous dis. Complètement timbré.
Moi j'arrive près de mon lit et j'peux pas m'empêcher de zieuter mon frère endormi dans la pénombre un instant. C'est pas souvent que j'peux l'voir dormir, vu qu'en général il se lève plus tôt et se couche plus tard que moi. Son rythme de sommeil a toujours été infernal à cause de sa narcolepsie, le pauvre. Alors, à cet instant où il a l'air de dormir super profondément, j'en profite un peu. Il ronfle légèrement et un petit filet de bave s'échappe de sa bouche entre-ouverte, mais j'peux pas m'empêcher de trouver ça chou.
Je m'allonge près de lui et m'amuse à entortiller une de ses mèches noires entre mes doigts. Est-ce que c'est vraiment si bizarre que ça, qu'on dorme ensemble ? Le soir où on a appris la nouvelle pour les parents, j'ai juste voulu me coucher dans mon lit en boule pour plus en sortir et Ace venait me câliner et me rassurer régulièrement. Et ça allait un peu mieux, dès qu'il était là. Ça va toujours mieux dès qu'il est là, de toute façon...
Alors j'lui ai demandé s'il pouvait rester, et il m'a juste répondu un de ses « Idiot. » qu'il utilise pour me faire remarquer que je pose des questions stupides, parce que j'devrais déjà connaître la réponse. Et on a recommencé la nuit d'après, et la nuit suivante...
J'sais qu'on est fusionnels quand on s'y met, Papa et Maman nous l'faisaient assez remarquer comme ça, avec leur petit air attendri. Mais pour moi ça m'parait normal. C'est plutôt devenu bizarre ce fameux jour où Ace m'a repoussé pour la première fois d'un seul coup et pétait des câbles dès que j'voulais l'toucher après. Maman m'avait dit que ça faisait sûrement partie de sa crise d'adolescence, mais moi ça m'a toujours paru bizarre, son comportement. Faudrait que j'lui demande pourquoi, un jour...
En attendant, j'me colle de nouveau contre lui pour profiter de son corps bouillant. C'est quand même incroyable de dégager autant d'chaleur ! Mais j'vais pas m'en plaindre après me les être caillé pendant un quart d'heure avec Sanji...
J'me love dans ses bras, et j'le sens qui resserre sa prise autour de moi automatiquement, tel un réflexe. Parfait. C'est un sacré bon réflexe que t'as là, frangin...
.
J'entends un bruit désagréable au loin, mais j'suis incapable de dire c'que c'est... J'suis bien là, laissez-moi tranquille...
Puis j'sens Ace faire un bond dans l'lit à côté de moi et crier un « Merde ! » paniqué avant d'se barrer en courant, ce qui m'arrache définitivement de mon dodo dans un sursaut horrible et effrayé. J'me redresse avec la main crispée sur la poitrine, prenant doucement conscience de ma chambre dans la pénombre du matin et d'la sonnerie du téléphone fixe au loin...
Il va finir par m'tuer... Quelle heure il est ? J'avise mon réveil et pousse un gémissement dépité en voyant écrit 8h43... Trop tôt, c'est trop tôôôôôt ! On est samedi bon dieu, même si j'ai pas cours en ce moment, laissez-moi faire la grasse mat' le week-end, pitié... !
J'm'enfonce la tête dans l'oreiller avant d'entendre Ace au loin qui commence déjà à gueuler... Qu'est-ce qui s'passe encore... ?
Et puis j'me rappelle que Nami et Sanji dorment normalement toujours dans le salon. Et zut, ça veut dire qu'il faut qu'j'me lève...
J'me traîne dans le couloir avec zéro motivation, croisant et saluant Sabo qui tire une tête de trois kilomètres de long au passage. Ace s'est apparemment réfugié dans la cuisine pour crier tranquillement après je sais pas quel casse-couilles, et moi j'me pose entre mes deux potes complétement réveillés et apparemment à moitié traumatisés, vu la tête que tire Nami.
- Shalut... Baillé-je en me décrochant la mâchoire. Désolé pour le réveil un peu violent...
- Nous ça va, mais Ace ? S'empresse de demander Nami. Il est pas en train de vivre le réveil le plus joyeux de sa vie là, je crois...
- Je sais... Mais les relous connaissent pas les grasses mat', qu'est-c'tu veux...
- C'est votre tante, annonce Sab' en venant se poser dans le canapé à côté de Nami, au moins aussi dépité que moi.
- Ah, forcément... soufflé-je, comprenant mieux pourquoi Ace s'est énervé direct.
Et ça fait que s'confirmer quand on l'entend soudain hurler encore plus fort à côté :
- ARRÊTE UN PEU AVEC TES CONNERIES ! T'as voulu m'aider juste pour pouvoir fouiller dans ses affaires tranquillement, tu m'prends pour le dernier des demeurés ou quoi ?! J'suis plus un putain de gosse, Betty ! Va falloir que tu te l'fourres dans l'crâne !
Je soupire et vois Nami et Sanji raides comme des piquets à ma gauche et à ma droite. J'devrais leur proposer de manger quelque chose pour détendre un peu l'ambiance, mais Super Sabo me devance.
- Vous voulez boire quelque chose ? Je vais aller chercher des verres et les jus que je peux trouver.
Il se lève et va dans la cuisine, tandis qu'Ace re-hurle pour notre plus grand bonheur.
- MAIS DE QUOI TU PARLES ?! T'AS SERVI À RIEN PENDANT DIX ANS ET TU CROIS QUE TU PEUX TE RAMENER DANS NOS VIES COMME UNE FLEUR ET NOUS FAIRE CROIRE QUE TU T'INQUIÈTES POUR LUFFY ?! T'EN AS JAMAIS RIEN EU À FOUTRE DE LUI, J'M'OCCUPERAIS MILLE FOIS MIEUX DE LUI TOUT SEUL QUE TOI ET HACK !
J'sens que Nami glisse son regard sur moi, mais ça me laisse un peu de marbre cette histoire. À part que ça met les nerfs d'Ace en pelote, moi j'me sens pas concerné tant que j'suis pas obligé de partir vivre avec elle. Et je sais qu'Ace la laissera jamais faire, donc j'suis plutôt serein.
- Ta tante voudrait te récupérer... ? glisse-t-elle d'une petite voix, ce qui me fait bien soupirer. Mais tu nous as pas dit qu'elle habitait loin ?
- Si, et j'veux pas partir. T'façon j'la connais à peine. J'sais pas pourquoi elle insiste comme ça, mais si ça se trouve c'est juste pour faire chier Ace.
- Pourquoi elle voudrait faire chier Ace ? s'étonne Sanji.
- Parce qu'elle peut pas l'sentir.
J'sens ma propre colère monter en disant ça. Ça m'débecte. Tout ce truc avec elle me débecte. Ace m'en parlait des fois quand on la voyait encore quand on était plus jeunes, mais revoir ce qui ressemble à du dégoût dans ses yeux en regardant mon frère à l'enterrement, j'me souviens bien que ça m'a pas aidé à me sentir mieux. Ma propre tante qui méprise à ce point un de ses neveux, c'est juste ignoble.
- À ses yeux, Ace est qu'un raté et il a soi-disant eu une influence catastrophique sur moi. Elle dit qu'il est incapable de s'occuper de moi et que j'ferais mieux de partir vivre avec eux... Alors qu'elle parlait plus à mon père depuis des années.
- Elle est dure, un peu...
J'regarde Nami du coin de l'œil, ayant grandement envie d'me foutre d'elle pour rester aussi polie.
- Ne te prive pas pour dire ce qui est Nami : c'est une plaie point final ! Balance Sabo en riant à moitié alors qu'il revient de la cuisine avec un plateau.
Je me marre avec lui pendant que mes deux potes font un sourire gêné. Vu que Sab' fait quasiment partie de la famille, il a bien le droit d'insulter ma tante, lui aussi. Ace a dû tellement lui en parler qu'il doit la connaître aussi bien qu'lui, de toute façon.
Et le frangin déboule dans le salon à sa suite, le visage fermé et le fix pendant dans la main.
- J'lui ai raccrochée au nez mais j'l'ai pas insultée, t'es content ? Crache-t-il à Sabo qui lui renvoie un sourire Colgate.
- Bien joué Monsieur le psychopathe, y'a de l'amélioration !
J'l'entends marmonner et il fait demi-tour vers la chambre.
- Tu vas t'recoucher ? je lui demande la bouche pleine des gâteaux que Sab' vient de nous apporter.
- J'vais foutre un futal !
Ah ouais. C'est vrai qu'il est toujours en caleçon. D'ailleurs, j'vois Nami qui pince les lèvres en le regardant partir. Elle lui matte le cul là, hein ?
- Arrête ça, grogné-je en réalisant à moitié que j'me mêle totalement de c'qui me regarde pas.
- Hmm ? Que j'arrête quoi ?
Et elle ose m'envoyer son sourire vicieux que je déteste. J'vais la tuer.
.
.
Je suis sur le point de crever... Mon estomac est en train de s'auto-bouffer, je le sens, là. En plus j'ai des foutues coupures partout sur les avant-bras qui me tirent dans tous les sens... Qu'est-ce que j'ai encore branlé, hier soir ? Je ne me rappelle pas de beaucoup de trucs... La soirée au bar de la vieille Dadan était bien cool, comme d'habitude. Sab' et moi on a retrouvé des potes du lycée qu'on avait pas vu depuis un bail, et je me suis peut-être bien enchaîné les shooters à un moment donné...
- ... Saaaaaab', est-ce qu'on a pris des shooters hier ?
Il ne me répond pas, je ne sais pas où il est. J'ai un coussin sur la tronche et ça fait un moment que je comate sur le canapé de tout mon long. Depuis que les deux potes de Luffy ont dégagé, en fait. Et heureusement qu'ils ont vite dégagé. Je n'aime pas avoir des inconnus autour de moi. Surtout quand je suis dans le mal comme ça, pouah...
- SAAAAAAAAAAB ! entends-je hurler près de moi et ça me fait faire un bond.
J'arrache le coussin de ma tête et je jette un œil glacial à mon adorable petit frère et sa voix criarde qui joue tranquillement sur sa console à mes pieds.
- Lu', espèce de petit...
- QUOIIII ? Répond la voix du blond au loin et je devine qu'il doit être aux chiottes, vu la direction.
- ACE DEMANDE SI VOUS AVEZ PRIS DES SHOOTERS HIER !
- ARRÊTEZ DE GUEULER PUTAIN ! hurlé-je à mon tour.
- IL A COMMANDÉ UN FOUTU MÈTRE, IL A DÉJÀ OUBLIÉ CE SAC ?!
- T'as commandé un foutu mètre, t'as déjà oublié, gros sac ? Répète consciencieusement le petit merdeux, un sourire rayonnant jusqu'à ses oreilles.
- ... Allez vous faire foutre.
Je remets le coussin sur mon visage en râlant. Ils le savent pourtant, aussi bien l'un que l'autre, que je ne suis pas d'humeur un lendemain de cuite. Et aussi bien l'un que l'autre, ils adorent d'autant plus me casser les couilles. Je les déteste. Je vais les tuer dans leur sommeil.
- T'as ronflé cette nuit, me fait utilement remarquer mon cadet qui sera le premier à crever.
- Et toi tu lâches tout le temps des caisses et j'dis rien.
Ça le fait exploser de rire, évidemment.
- C'était bien ta soirée, sinon ? lui demandé-je pour changer de sujet.
- Ouais, on a pas fait grand-chose... Contrairement à toi, j'avais pas envie d'm'exploser la tronche shishishi !
- Ok, c'est la journée où t'as décidé de me casser royalement les couilles, là en fait.
- Chaque jour qui se lève est une nouvelle journée destinée à te casser les couilles frangin, mais c'est vrai que d'te voir dans cet état, ça m'motive encore plus !
... Ok. Je souffle un coup pour trouver la motivation au fond de moi et je me redresse d'un bond pour l'attraper. Il couine de surprise et la seconde d'après, je le retourne comme une crêpe sur le canapé et je le bloque en dessous de moi pour commencer à le chatouiller comme un malpropre. Son rire suraigu me vrille les tympans mais c'est un sacrifice nécessaire à la communauté.
- ARRÊÊÊÊÊÊÊTE AAAAAAACEUUUUUUUUH HAHAHAHAHAHAHAHA !
- Supplie-moi d'arrêter et je verrai c'que j'peux faire...
Je me fige à ma propre phrase, que j'ai évidemment susurrée à son oreille. Et ça y est, ça me reprend. Chassez le naturel et il revient en Boeing 747, cet enfoiré. Je ne sais pas comment réagir alors que mon cerveau déjà au plus mal se transforme en fondue, pas aidé une seule seconde par le regard étonné de mon petit frère.
Ok, tactique de repli : je planque ma tête dans son cou et je me remets à le chatouiller. Bingo, il rigole de nouveau comme un idiot. Je finis par le lâcher rapidement néanmoins et je me relève pour m'asseoir sur le canapé et lui tourner le dos. Si ça c'est pas le comportement le plus suspect du monde, je ne sais pas ce que c'est...
- ... Ace, ça va ?
Je lui jette un coup d'œil : son regard est pas inquisiteur et heureusement, juste légèrement inquiet. Mais je ne suis pas stupide et je prends conscience que lui l'est de moins en moins. Il est dans un âge où il a sûrement déjà dû entendre ce genre de trucs depuis un bail et il doit bien savoir quand ça rentre dans le domaine du lubrique ou non...
Calme Ace, calme. Je pose ma main sur sa tête pour lui frotter affectueusement les cheveux, tout en prenant grand soin de fixer la télé.
- Ça va t'inquiète. J'ai juste trois de tens', ça ira mieux quand j'aurais bouffé.
C'était mon ton le plus posé et je me félicite intérieurement : tu mérites un Oscar, mon vieux Portgas. Dommage que personne d'autre que moi-même ne connaisse l'étendue de mon incroyable jeu d'acteur.
J'essaie de me vider la tête en prenant mon grinder pour m'en rouler un, mais j'ai qu'une envie c'est de m'enfuir loin de Luffy et de ses petits yeux noirs qui me scrutent. Je suis vraiment débile... Je ne peux pas me permettre de me laisser aller à ce genre de choses, et encore moins maintenant. Il n'a plus quatorze ans, il n'est plus un petit gamin innocent, je le sais bien pourtant...
D'ailleurs, en parlant de ça, il y a une scène d'hier soir que je n'ai pas oublié, par contre. Et vu qu'on est déjà plongés en plein malaise, je pense que c'est le moment parfait pour en rajouter une petite couche.
- Sinon p'tit frère... Vous êtes très proches, Zozo et toi, pas vrai ?
- ... C'est Zoro qu'il s'appelle... pouffe-t-il en se retenant d'éclater de rire, mais il ne tient pas plus de deux secondes.
Je souris pour moi-même : d'habitude ça m'agace d'oublier le prénom des gens, mais là, avec ce type en particulier, ça me fait plus rire qu'autre chose, tiens.
- Et donc ? insisté-je.
- Et donc quoi ?
- Vous deux... ?
Un silence horrible me répond et ce n'est pas vraiment habituel. Je tente un regard derrière moi et je vois mon cadet qui me scrute de toute sa concentration –c'est dire-, les yeux écarquillés.
Qu'est-ce que j'ai dit encore... ?
- ... Quoi ?
- Nan rieeeeen ! siffle-t-il en fuyant mon regard.
Il le sait pourtant que moi tout particulièrement, je le vois à trois kilomètres quand il ment. Pas comme s'il avait littéralement la tronche du mensonge à chaque fois. Ce gros débile.
- Maiiis, euuuh... Zoro et moi on est juste potes ! s'empresse-t-il de me répondre, ce qui me fait un peu plus plisser des yeux. On est super proches mais y'a rien de ce style entre nous. C'est pas mon genre et en plus, j'suis pas sûr qu'il soit branché mec...
Je le vois se mettre à réfléchir tout en analysant ce qu'il vient de me dire, entendant très bien la petite alarme qui s'est allumée dans mon cerveau. « Pas son genre », qu'il dit... C'est quoi, le genre de Luffy ? Merde, pourquoi on a jamais parlé de ça... ?!
- Mais... T'as... T'as déjà eu des meufs ou des... ? tenté-je, pas franchement serein.
Il va pour me répondre, mais ses grands yeux glissent derrière moi. Oui, quoi ? Je me tourne à ma droite et je vois Sabo, les sourcils haussés avec un petit sourire surpris.
- ... Vous parlez de quoi, là ?
Mais lui... Les deux pieds dans le plat à chaque fois, hein !
- Est-ce que ça te regarde ?! grogné-je, prêt à mordre.
- Non, effectivement. Je vais prendre ma douche et je vous laisse tranquille, hein !
- C'est ça, va te laver l'cul, gros crade !
Il se casse et je souffle un coup. Mon joint est prêt, je l'enfourne vite fait entre mes lèvres pour l'allumer et me prendre une taf. Dans trente secondes ça ira mieux. Mais un silence de mort retombe dans la pièce. J'avise Luffy qui est hypnotisé par l'écran de la télé et je me demande s'il cherche à esquiver la conversation... Il n'a peut-être pas envie de parler de ça avec moi... Après tout, c'est bien l'un des rares sujets qu'on a jamais abordé...
Ça m'arrangeait bien il y a quelques années quand ça ne concernait que moi, et maintenant je m'en mords les doigts.
- ... Lu' ?
- Ouais ?
Il revient sur moi toute sa candeur sortie et il semble revenir à la réalité.
- Ah oui, Sabo nous a coupé ! s'exclame-t-il tout sourire, balayant ma paranoïa d'un revers de main. Ouais j'ai déjà eu une copine et un mec « officiels », mais j'crois que c'est pas vraiment mon truc d'être en couple ! Ça me soûle vite !
Je manque de me cramer les cuisses en laissant mon joint s'échapper d'entre mes doigts, totalement sur le cul de sa réponse. Je bataille trois secondes pour le récupérer et reprends une autre bouffée, beaucoup, beaucoup plus longue. J'en ai besoin, là.
- Ah... Ah ouais... bégayé-je en tentant de prendre un air détendu tout en fixant la télé sans la voir. Une meuf et un mec, hein... Tu te cherches, ou... ?
- Hmm ? Nan, c'est juste que j'm'en fous. La personne me plaît et puis c'est tout.
Allons bon. Pourquoi ça ne m'étonne absolument pas venant de lui... ?
Il n'empêche que s'il m'avait annoncé qu'il était hétéro pur et dur, ça m'aurait BEAUCOUP arrangé. Pourquoi il me fout une telle épine dans le pied, hein ? Pourquoi il faut que tout devienne encore plus compliqué dans le bordel qui me sert de cervelle quand ça le concerne ?!
- Mais du coup... T'as déjà... Euh, t'as déjà couché ou... ?
Je m'enfonce. Pourquoi je m'enfonce. Pourquoi je fais ça. Je vais vous le dire moi pourquoi : le masochisme à l'état brut, voilà ce que c'est. Je suis pas fan de la pratique sexuelle, mais mentale là il n'y a pas de problème, je suis un putain de maso obsédé inconscient en puissance !
Et voilà qu'un petit silence me répond encore et je suis quasiment sûr qu'il y a de nouveau un indésirable à ma droite... Je tourne la tête et je vois Sab' à moitié à poil, les sourcils encore plus hauts que tout à l'heure.
- ... J'avais oublié ma serviette... nous explique-t-il avec un sourire que je devine vicieux, derrière sa gueule d'ange.
Il est en train de se foutre de moi, cet enculé !
- CASSE-TOI BORDEL, ESPÈCE DE PUTAIN DE CLOPORTE !
Je lui balance tout ce qui me tombe sous la main et je me sens rougir comme un foutu d'adolescent effarouché. Allez c'est bon, j'arrête les frais pour aujourd'hui ! Je récupère mon briquet et mon cendrier et je fuis mon petit frère, littéralement.
- Ace ?! m'appelle-t-il derrière. Tu fais quoi ?
Je ne lui réponds pas et je pars m'enfermer dans ma chambre. Le temps que Sab' prenne sa foutue douche, j'ai le temps de me mettre bien. Toute cette histoire me prend trop la tête. Et je ne devrais pas me prendre la tête comme ça. Je suis sûr que c'est parce que je suis en manque de cul. Ça fait deux semaines que j'ai pas tiré mon coup et que je dors tous les soirs collé à Luffy, ça ne peut pas fonctionner correctement dans mes deux cerveaux, dans ces putains de conditions. Pourquoi j'ai pas essayé de pécho hier soir, d'ailleurs ?
Ah ça me revient : j'ai bien essayé en emballant un mec, mais j'étais tellement raide que j'ai dû finir par le dégoûter, puisque je me rappelle vaguement qu'il m'a carrément fui à un moment donné. Sac à merde incapable de me contrôler que je suis... Ça devient problématique cette histoire, si je ne peux pas m'empêcher de me mettre une race à chaque fois que je sors, comment je vais faire pour me vider... ? Reste plus que la branlette sous la douche... Triste vie...
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- AC/DC – You shook me all night long -
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Et oui, triste vie \o/ (ou pas du tout ? C'est quoi cette réflexion d'obsédé, Ace ?!)
See youuuu !
