.

J'regarde Sabo en train de jouer du fouet dans le saladier rempli de pâte à gâteau, et j'peux pas m'empêcher de baver comme un affamé. Il parait qu'y'a des gens qui sont excités sexuellement par la nourriture. J'sais pas si j'en suis à ce point non plus parce que j'préfère quand même largement quand c'est dans ma bouche qu'ailleurs, mais quand j'vois des scènes pareilles, ça m'donne des sensations presque érotiques sans déconner. J'ai limite l'impression que j'vais avoir une demi-molle rien qu'en regardant...

Ouais non, quand même pas. Mon estomac, lui, par contre...

- Luffy... T'es en train de faire une mare de bave sur le plan de travail. C'est un peu dégueu' quand même. Tu peux partir ?

J'fais la moue direct et m'éloigne pour bouder. 'Pas ma faute si j'ai faim quand même.

- Ça sera pas prêt avant au moins quarante minutes, tu as le temps d'aller baver ailleurs.

- QUARANTE MINUTES ?! C'est trop long, j'ai faim MAINTENANT moi !

- Ben mange ta main.

- Gneugneugneu, elle est marrante celle-là, tiens. Ça se passe bien les années 20, Papy ?

J'esquive le fouet dont les restes de pâtes giclent partout dans la pièce et j'me sens aussi esclaffé qu'horrifié. Il a gâché de la nourriture, ce crétin ! Mais d'un autre côté, voir sa tronche qui réalise qu'il va devoir tout nettoyer n'a aucun prix.

- Bonne chance pour frotter les murs, Cosette !

Et j'm'enfuis en courant sous une pluie d'insultes, tout en me marrant comme un phoque. C'est beaucoup trop facile d'embêter Sabo.

J'arrive dans le salon et je hausse un sourcil devant la vision de mon frère affalé par terre en train de dormir, le téléphone fixe dans la main. C'était donc ça le « boum » qu'on a entendu y'a quelques minutes... J'm'approche de lui et le pousse du pied.

- Hey, Ace. T'as encore fait une crise.

Il se réveille d'un bond, l'œil hagard, et s'attrape la tête de douleur.

- Ah putain... J'me suis quand même pas endormi alors que j'marchais ?!

- J'crois qu'si, j'lui réponds en croisant les bras derrière ma tête.

- 'Fait chier...

Il s'assoit sur le rebord du canapé en se frottant le crâne, tout en remettant le téléphone fixe à son oreille.

- Bon, elle a raccroché... J'espère qu'elle a pas cru que j'me foutais de sa gueule...

- C'était qui ?

- Betty, encore... Mais elle est venue en paix cette fois, aussi improbable que ça puisse paraître.

- Oh ? M'étonné-je.

- Ouais, elle a proposé qu'on mange ensemble dans la semaine pour discuter tranquillement entre nous... Et j'me rappelle même plus si je lui ai répondu ou pas, du coup...

J'le vois commencer à s'agacer en ronchonnant dans sa barbe alors qu'il fixe le téléphone des yeux.

- Elle veut qu'on mange ensemble ? Genre ici ? Ça va partir en vrille...

- Évidemment que ça va partir en vrille ! Grogne-t-il. Tu te doutes bien que j'suis pas très chaud, mais d'un autre côté c'est pas vraiment à moi de décider... Donc t'en penses quoi, toi ?

- Pourquoi ça serait pas à toi de décider ? Lui demandé-je en fronçant les sourcils, ayant peur de comprendre son allusion. Tu fais autant partie de cette famille que moi !

- Va lui dire ça à elle... Marmonne-t-il.

Je roule des yeux. J'ai aucune idée de c'que j'peux bien lui répondre, pour le coup. J'ai aucune affinité avec cette femme, mais d'un autre côté, mis Shanks et Jiji à part, elle est la seule famille qu'il me reste... Maman disait toujours que la famille c'est le plus important et j'valide à cent pourcents. Donc peut-être que ça vaut le coup d'essayer, avec elle. Après tout, j'lui ai pas vraiment parlé depuis que je l'ai revu à l'enterrement...

- Ouais bon, on peut toujours essayer... Si t'arrives à pas trop péter un plomb, bien sûr.

La tête qu'il me tire n'a autant pas de prix que celle de Sab' un peu plus tôt. J'peux lire toute sa non-motivation et son dédain envers la tante sur son visage.

- Après... Rajouté-je pour lui remonter un peu le moral. Rien n'nous empêche de l'embêter un peu sans qu'elle puisse y dire quelque chose...

J'lui envoie un sourire diabolique au possible et très vite, ses lèvres s'étirent pour en faire un pire que le mien. Oh bon sang, il a le don de me donner des frissons quand il m'envoie ce regard-là.

- C'est pas une mauvaise idée ça, p'tit frère...

.

Une sonnerie. Deux sonneries. Allez, on est dimanche, il va me répondre quand même ?! À moins qu'il ait son entraînement de kendô...

- Ouais ?

- Ah, Zoro, te voilà !

- Bah ouais puisque c'est mon portable.

- Shishishi, comment tu vas mon pote ?

- Pas trop mal, et toi ? Bien reposé ? Tu t'es complètement effondré devant le film avant-hier, tu manques de sommeil ou quoi ?

Toujours à s'inquiéter pour rien, hein ? Il est trop chou. J'me calle mieux dans ma chaise de bureau et j'commence à la faire tourner mécaniquement de gauche à droite.

- T'inquiète, j'ai juste eu beaucoup trop d'émotion entre votre passage surprise et la reprise de Thunderstruck de Brook ! Et vous, vous êtes bien rentrés avec Robin ? Vous aviez la foi quand même, ça fait un trotte à pied jusqu'à Sunny...

- Nan t'inquiète, Franky nous a récupéré à mi-chemin, donc on a pas trop galéré.

- Il a encore dormi chez vous ?

- Comme d'hab'.

- Ça te soule pas ?

- Pourquoi ça m'soulerait ? Tant qu'ils baisent pas devant moi dans le salon j'm'en fous. Ils sont super respectueux là-dessus, tu sais.

- Ah ouais... ? J'demande ça parce que les parents de Barto' supportaient plus de m'avoir chez eux, j'crois.

- Oui mais toi c'est toi, Luffy. On parle de Franky, là. Si on fait fi de ses tendances d'exhibitionniste, il est quand même beaucoup plus calme que toi.

Il a un peu trop appuyé sur le beaucoup, j'trouve.

- J'suis une crème moi, qu'est-ce qu'y'a.

Un silence me répond et j'devine qu'il a même pas envie d'user de l'énergie à me répondre. Ça vaaaaaaaa, je sais que j'ai zéro crédibilité en disant ça.

- Bon bref, j't'appelle pour te demander un grand service !

- Ah ? Je t'écoute.

J'me pince les lèvres pour me retenir d'me marrer. En vrai, j'me trouve un peu cruel de lui demander ça, mais y'a que lui qui pourra m'aider dans notre plan diabolique avec Ace. Et en plus j'sais pas pourquoi mais je sens que sa présence pourra nous être vachement utile si ça part en vrille...

- Alors voilà, commencé-je à lui expliquer. Notre tante Betty veut organiser un repas avec son mari et on est pas hyper chauds avec Ace, mais faut c'qui faut quand même, c'est la famille quoi, donc faut bien qu'on fasse des efforts...

- Ouais ok, même si j'vois pas le rapport avec moi.

- J'y arrive calmos ! Donc bon voilà on va le faire, mais on a grave envie de les embêter un peu au passage tu vois... Et il se trouve qu'Ace m'a dit qu'ils avaient des tendances... « légèrement » homophobes, tous les deux...

J'passe ma langue sur ma lèvre inférieure en me retenant d'imiter un rire sorti d'outre-tombe. L'idée d'faire chier des crétins fermés d'esprit et du cul m'éclate tellement, j'en peux plus. Ace a toujours les meilleures idées démoniaques, de toute façon.

- Doooonc, j'pense que tu peux bien imaginer leur tête si j'me ramène avec mon petit-ami au repas...

- ... Mais t'as personne en ce moment.

Mon sourire machiavélique se fane et j'dois bien reconnaître que j'suis un peu déçu qu'il soit aussi lent d'la caboche, sur l'coup.

- J'veux que tu te fasses passer pour mon mec, Zoro.

- ... Eeeeh... Réalise-t-il doucement, mais j'le sens se reprendre direct. Eh ! Eeeeh ?! Moi ? Pourquoi moi ?

- Shishishi, parce que tu seras parfait dans ce rôle ! On est tellement proches qu'on peut passer pour un vrai couple facilement !

- Franchement, parfois toi et Usopp êtes pires que toi et moi...

- Ouais mais j'peux pas demander ça à Usopp : il va s'planquer sous la table dès qu'il croisera le regard d'ma tante ! Il m'faut quelqu'un qui ait pas peur de l'affronter, tu vois ! Et Sanji refusera direct, c'est même pas la peine que j'lui demande !

- Ouais... Bah écoute... C'est quand ?

- Mardi midi, apparemment ! Et on ira au resto, histoire que ça soit un peu moins malaisant ! On te le paye, si tu veux !

- Nan c'est bon, j'me le paierai tout seul. Ça marche pour mardi midi. Renvoie-moi l'heure par sms.

- Shishishishi tu sais que t'es un vrai pote, toi ?

- Si tu l'dis... Tant que tu me demandes pas de te rouler une pelle devant elle...

- Oooh, même pas un p'tit bisou pour la forme ?

- ... On verra...

J'explose de rire : j'm'attendais vraiment pas à ce qu'il y réfléchisse ! Est-ce que j'peux vraiment tout demander à ce mec, sans déconner ?

- Pour te remercier, j't'offre mes fesses !

- Va te faire foutre.

Oh, il m'a raccroché au nez. Pas cool mais j'peux pas m'empêcher de me marrer comme un âne. J'arrive pas à dire s'il est vraiment coincé ou pas côté sexe, on arrive jamais à en parler ensemble. Si ça se trouve, il est encore puceau...

J'laisse là mes réflexions sur la vie sexuelle de mes potes pour détaler dans le salon annoncer la bonne nouvelle à Ace. Mais j'l'y trouve pas. J'fais un pas vers la cuisine pour les voir tous les deux dos à moi, penchés sur le plan de travail en train de faire des messes basses. J'fronce les sourcils direct.

- Vous faites quoi ?

Ils sursautent de la même manière qu'un gosse en train d'se faire prendre à faire une bêtise et ils se tournent vers moi d'un même mouvement, en prenant grand soin de se coller l'un à l'autre comme pour me cacher quelque chose.

- Hey coucou Luffyyyyyy ! Minaude Sabo d'un air absolument pas crédible.

- Luuuu' ! T'as déjà fini ton appel ?

J'plisse les yeux, mauvais. Ils me cachent quoi, ces deux traîtres ?

- C'est quoi l'arnaque... ?

- Euuh, rien rien... Commence Sab'.

- Bah rien du tout, qu'est-ce que t'as ?! Le coupe Ace beaucoup plus agressivement tout en lui envoyant un coup de coude dans les côtes pas du tout discret. Alors t'as trouvé un pseudo-mec pour mardi ?

- ... Ouais... Réponds-je de ma voix la plus suspicieuse possible. Y'a quoi derrière vous ?

- Le plan de travail, me claque Ace de son air hautain hyper relou. T'en as d'autres des questions débiles comme ça ?

J'vois Sabo à côté qui s'retient de se marrer comme un con et j'réfléchis à quel genre de blague ils auraient pu me préparer en si peu de temps. Et puis, d'un coup, ça fait tilt dans mon cerveau.

- ... Il est où l'gâteau ?

J'les vois se figer, Sabo envoyer un regard paniqué au frangin, alors que ledit frangin, lui, tente de garder sa poker-face bien en place, mais j'sens bien qu'il est pas le mec le plus frais du monde, actuellement.

- Quel gâteau ? Qu'il ose me demander d'un ton ferme. Y'a pas d'gâteau, ici.

- TE FOUS PAS D'MOIIIIIIIIIIIIIIIII ! SABOFAISAITUNGATEAUY'AUNEHEUREILESTOÙVOUSAVEZPASINTÉRÊTÀL'AVOIRMANGÉDANSMONDOSSINONJ'VOUSPROMETSQU'C'ESTVOUSQU'JEMANGE !

- Woh woh Luffy, respire ! S'inquiète ce crétin de blondinet, mais ça m'empêchera pas d'les tuer tous les deux !

J'me jette sur eux en hurlant et en mordant tout c'qui me passe sous les dents et une courte bagarre démarre. Autant j'maîtrise ce corps de lâche de Sabo en deux secondes, autant c'est un peu plus compliqué pour Ace qui m'étrangle par derrière pour me forcer à lâcher le bras du blond, qu'j'retiens par terre entre mes jambes. Mes canines libèrent la chair –tendre, en plus- du traître qui me sert de pseudo-frère, tandis que j'agrippe le bras de l'autre de toute ma hargne pour qu'il relâche sa prise.

Et c'est là que j'le vois, sur le plan de travail : le gâteau, mais totalement carbonisé.

J'suis tellement choqué que j'bloque complètement et j'sens mes premières larmes couler malgré moi.

- ... Le... Le gâteau...

- J'suis vraiment désolé Luffy ! Hurle presque Sabo sous moi. On discutait avec Ace et j'ai pas vu le temps passer ! Mais j'vais en refaire un, t'en fais pas !

- Mais... Mais... C'est du gâchis... Chouiné-je en m'en remettant pas.

- Bah t'as qu'à te l'faire quand même, sac à bouffe, me rétorque Ace dans mon dos, limite mauvais.

... Ok.

J'me libère de sa prise et croque un énorme morceau du gâteau cramé d'un coup, avant d'utiliser le moule pour lui exploser la tête avec.

.

.

L'interphone sonne, me faisant légèrement sursauter. Je jette un œil à l'horloge et je sais pertinemment que ça ne peut pas être Betty et Hack, puisqu'il m'ont dit qu'ils leur restaient encore un quart d'heure de route. Ça veut donc dire que c'est l'autre. Je me renfrogne sur ma roulée. Ça va vraiment être l'une des pires journées de toute ma vie, je crois.

Luffy appuie sur le bouton d'ouverture tout en sifflotant, tout joyeux. Évidemment qu'il est content, ce petit con. Il va passer la journée avec son super copain/bff/plan cul/friendfuck ou je sais pas encore quelle connerie. Et qu'il ne me dise pas que c'est pas vrai. Il a été le premier qu'il a appelé pour cette idée, sans hésitation. Je t'en foutrais moi des « mais c'est pas mon genre » ou des « t'inquiète Ace il est pas branché mec »...

- Mec, ça va ? T'es en train de niquer ta roulée comme je t'ai jamais vu niquer quelque chose ou quelqu'un comme ça de toute ta vie... !

Je regarde Sabo qui est tranquillement assis dans le fauteuil à ma gauche. J'aime pas la manière dont il me scrute, mais alors pas du tout. Je vois bien que son petit sourire en coin est forcé et qu'il est juste en train de me juger. Je le connais pas cœur, ce connard. Il l'oublie trop souvent.

- Et si j'te nique toi, tu vas arrêter de te mêler de ce qui te regarde pas ?!

Son sourire triple de taille et ça m'énerve encore plus. Je vais le lui faire ravaler s'il continue.

- C'est toi qui t'es dit que c'était mieux pour tout le monde que tu ne fumes pas aujourd'hui. Assume tes décisions de grand garçon au lieu d'agresser les autres, Ace.

Je vais le butter.

- Merci d'me rappeler que j'ai pas fumé depuis hier soir.

- Drogué.

- La weed provoque pas de dépendance, connard !

On est interrompu par les couinements heureux de Luffy qui se jette dans les bras de son pote l'asperge. Oh putain, rien que de le voir j'ai déjà envie de lui faire ravaler son balai dans le cul.

- Salut Luffy. Ace, Sabo.

Sab' lui répond avec sa gaieté naturelle et se lève même pour lui serrer la main, mais je ne lui ferai pas ce plaisir.

Pourquoi, mais POURQUOI j'ai eu cette idée de merde, sans déconner ?! Sur le papier ça passait crème, pourtant ! Je m'attendais vraiment à ce qu'il demande son aide à Usopp ! Alors quand il m'a annoncé qu'il avait demandé à cette tête de gazon de Zoro et qu'il avait accepté tout de suite, j'ai juste vrillé. Je ne peux pas piffrer ce mec, c'est physique. Il veut jouer les baby-sitters avec Lu' et je le sens pas. Je suis sûr qu'il a une mauvaise influence sur lui.

- Ça va, Ace ? Me demande-t-il tout en s'asseyant pas loin de moi sur le canapé.

Je t'en foutrais des « ça va Aaaaace » moi, sac à merde.

- Il est un peu sur les nerfs, fais pas attention ! Lui répond Sabo de son sourire lumineux.

- J'ai surtout hâte que cette journée de torture se termine vite... Marmonné-je en rallumant ma roulée.

- Ouais, j'comprends...

- Hey, si ça s'trouve on va trop se fendre la poire à faire tourner Betty et Hack en bourrique ! Rigole Luffy.

- Mouais, souffle Sabo. Avec ta subtilité naturelle, je pense qu'ils vont plutôt voir arriver l'arnaque à trois kilomètres et qu'ils vont rapidement péter un câble...

Je jette un regard à mon blond pour le gratifier d'un sourire en coin.

- Bah c'est pas l'but ?

- Nan c'est pas le but ! Bon sang, heureusement que je viens, sinon je pense que vous vous entretueriez au bout de trois minutes...

- Trois minutes, t'es large... Ajouté-je.

- Tu viens toi aussi, Sabo ? S'étonne la pelouse.

- Obligé, sinon il va finir en taule. Y'a un mot pour désigner le meurtre de tante ou pas ?

Je roule des yeux. Ça va, je ne la tuerai pas, je ne veux pas me faire coffrer pour une connasse pareille. Aller foutre le feu à sa baraque en douce, par contre...

Je sursaute de nouveau quand la sonnette retentit une deuxième fois : et ça y est, le glas sonne -littéralement. On s'observe avec Luffy et je le vois beaucoup moins enjoué à aller ouvrir, tout à coup. Petit con lâcheur, va. Je me lève en soupirant et je prends quand même la peine de décrocher l'interphone pour leur signifier l'étage. Avec tout ça, ça fait quand même facilement six ans qu'ils n'ont pas mis les pieds ici...

Un silence lourd suit leur arrivée quand je leur ouvre la porte, surtout quand on fait les présentations.

- Notre tante Betty et son mari Hack, dis-je bien trop formellement à Sabo, avant de me tourner vers eux de la même manière. Mon meilleur pote, Sabo. Mais vous l'avez peut-être déjà vu puisqu'il vivait quasiment ici quand on était plus jeunes.

- Ça me dit quelque chose... Réfléchit la tante en serrant la main bienveillante de Sabo -mon dieu j'en peux plus de lui et de sa sympathie naturelle. Tu es le petit voisin qui avait des problèmes avec ses parents, c'est ça ?

- Euh... ouais ! Répond-il avec un petit sourire. Et c'est avec moi qu'Ace a pris la colocation pour la fac !

Je les vois acquiescer poliment et jeter un œil au deuxième inconnu de la pièce.

- Et lui c'est... Commencé-je dans un réflexe.

Puis je me tourne vers Luffy et son « mec » et fixe mon petit frère pour lui faire comprendre que je ne vais pas faire tout le boulot à sa place non plus.

- Ah ! Atterrit-il enfin, oui, ça c'est Zoro, mon copain !

Il nous envoie un sourire-soleil d'une largeur et d'une brillance impressionnantes et je me surprends à y répondre comme un benêt, tiraillé entre la fierté et l'attendrissement.

Attendri parce que Lu' est le mec le plus mignon de l'univers, pas parce que… L'autre merde et leur vraie-fausse relation, quoi.

- Ton... Copain ? Se fige Betty en prenant son air hautain qu'elle adore tellement.

Mais si, vous savez : ce genre de regard que vous envoyez à une merde fumante sur un trottoir ? Et bien actuellement, aux yeux de Betty et Hack, Luffy et Zoro sont deux chiasses de chien puantes que quelqu'un a oublié de ramasser.

Le même regard que je reçois toujours de leur part, en somme. Génial, je me sens un peu moins seul !

Ah, fausse joie : elle me jette un coup d'œil en coin rapide et je devine facilement un « c'est sûrement de ta faute » dont je suis habitué depuis pas mal d'années.

- Et bien c'est… Bien pour vous deux, je suppose ? Bafouille Hack avec une grimace fort sympathique à voir.

- Et vous êtes ensemble depuis combien de temps ? Enchaîne la tante, qui arrive déjà mieux que son connard de mari à garder sa superbe.

Je vois clairement le cerveau de Luffy se bloquer à cette question. Ses yeux prennent cette expression de poisson mort que je lui ai toujours connue et on peut aisément ressentir le vide béant qui s'échappe de sa boîte crânienne. Mon adorable nigaud, va…

- Un peu plus de sept mois, je pense, débarque l'asperge à son secours et je me garderai bien de trop féliciter sa vivacité d'esprit dans ma tête.

- Ah oui... C'est plutôt sérieux, commente Hack en essayant de paraître le plus détaché possible.

Et je vois Betty se tourner lentement vers moi pour me regarder de haut en bas un court instant.

- ... Et toi, Ace ? Personne en vue pour stabiliser un peu ta vie chaotique ?

J'entends vaguement un son bizarre sortir de la gorge de Sabo derrière moi et je me promets mentalement de le buter dès qu'on se retrouve que tous les deux.

- Nop. J'suis très bien tout seul pour l'instant. Et puis c'est chaud de trouver quelqu'un pour encaisser ma perfection, tu sais, ajouté-je avec un sourire en coin.

Je la vois lever les yeux au ciel et se détourner de moi pour faire un petit tour de la pièce. J'ai pris grand soin de cacher toute la paperasse de Dragon avant qu'ils n'arrivent et je m'en félicite en avisant son air curieux qui observe tout comme une rapace. Mais je déchante un peu en la voyant se figer face aux photos de famille accrochées au-dessus de la télé. Et la tête qu'elle tire…

Sabo discute avec Hack et Zoro de la pluie et du beau temps à côté, mais je vois que Luffy a remarqué aussi le regard de notre tante en fixant une photo en particulier où nous sommes tous les quatre : un regard triste.

Peut-être qu'elle a plus de cœur que ce que je le pensais, au final. Dragon m'avait toujours dit que leur relation s'était détériorée pendant leur adolescence, mais ils restaient un frère et une sœur…

- Bon, dit-elle soudainement d'une voix forte, comme pour se reprendre elle-même, tu sais où tu vas nous emmener pour manger, Ace ?

- Ouaip. On y va maintenant ? Vous voulez peut-être un café, avant, ou…

Je m'épate moi-même de mon talent d'hôte faux-cul.

- Non, allons-y maintenant. Nous aurons bien tout le temps d'en prendre un au restaurant après le repas, annonce-t-elle en faisant claquer ses talons aiguilles vers la porte d'entrée.

.

Prendre un café après le repas, hein... ? Ça va être compliqué, on a même pas fini le putain de plat de résistance.

Je claque la porte du restaurant derrière moi et me met à hurler comme un enragé. Je dois être rouge comme une pivoine tellement je suis en furie et que j'ai envie de la butter, cette salope et tous ses putains de grands morts.

Je tourne en rond comme un tigre enragé devant le resto pendant quelques secondes sous le regard des passants plutôt choqués d'entendre l'énumération de toutes les pires insultes du dictionnaire, jusqu'à ce que la tête d'asperge ne sorte à son tour pour se planter à côté de moi.

Je m'arrête net et je le fixe.

- Qu'est-ce que tu veux, toi ?! Craché-je.

- Sabo est en train d'essayer de les gérer de son côté, alors je suis venu m'assurer que ça va pour toi.

Mais sérieusement. Pourquoi LUI ?! Pourquoi il joue au samaritain comme ça, cette face de laitue de mes burnes ?! Putain, j'en ai ma claque de cette journée, ma claque ! Je vais juste rentrer m'éclater la gueule et aller me coucher directement, ça évitera que je commette un putain de meurtre de masse !

- Ace, je sais qu'on se connaît pas, continue-t-il doucement, mais avec tout ce que m'a dit Luffy à ton sujet, je me rends bien compte qu'ils te sous-estiment totalement… Après, il faut aussi se mettre à leur place : comme elle dit, t'as que 20 ans. Et s'occuper de Luffy qui connaît rien de la vie, c'est pa…

- MAIS DE QUOI J'ME MÊLE, TOI AUSSI ?! Tu crois que j'suis incapable de m'occuper de mon p'tit frère, comme cette connasse ?! Tu crois que c'était qui qui le gardait quand les parents étaient trop occupés par leur taf de merde pour le gérer quand il rentrait de l'école ?! Qui lui faisait faire ses devoirs quand le père était rappelé au parti pour la soirée ?! Alors que j'avais même pas son âge, putain !

Je me mets à tourner de nouveau, la rage pulsant dans la moindre partie de mon corps. Les chaînes sont lâchées comme elles ne l'ont pas été depuis longtemps : je ne donne pas cher de la peau du fils de pute qui osera s'approcher de moi.

- J'ai tout plaqué pour venir ici pour m'occuper de lui, continué-je sans trop savoir si je parle encore à l'autre ou pas, mais j'ai besoin d'évacuer. J'vois pas pourquoi cette espèce de connasse croit qu'elle est plus à même que moi pour le rendre heureux ! Moi j'suis son putain de grand-frère ! J'ai toujours été là pour lui, TOUJOURS ! Elle, elle était où pendant toutes ces années ?! Elle était où quand il a fallu le ramasser la semaine dernière, quand il passait ses journées à chialer toutes les larmes de sa vie dans son pieu ?! Elle est où la nuit quand il s'réveille en hurlant et qu'il faut au moins un quart d'heure pour le calmer ?! ELLE EST PAS LÀ CETTE CONNASSE ! ET J'ACCEPTERAI JAMAIS QU'ELLE LE SOIT ! C'EST PAS SA PUTAIN DE PLACE D'ÊTRE AUX CÔTÉS DE LUFFY, C'EST LA MIENNE ! ELLE LE VEUT ?! BEN IL FAUDRA DÉJÀ QU'ELLE ME PASSE SUR LE CORPS !

… Ouais, pas de doute, ça fait du bien. Je reprends doucement mon souffle et ralentis légèrement la cadence de mes aller-retour, toujours les yeux rivés sur le trottoir, complètement bouffé par mes propres pensées enragées. Je capte rapidement que l'autre ne me répond rien, se contentant de m'écouter de son air neutre. Je ne sais pas s'il reste silencieux consciemment, mais je le remercie de le faire.

Vraiment.

- … Qu'elle ait jamais pu m'sentir depuis l'début, soit, continué-je déjà un peu plus calme. J'm'en bats les couilles au final, elle pense ce qu'elle veut de moi, j'ai l'habitude qu'elle me traite comme de la merde, depuis l'temps ! Mais cette pute réalise même pas qu'en embarquant Luffy loin d'ici, elle va juste le rendre malheureux ! C'est sa ville, y'a tous ses potes, le peu de famille qui lui reste, mais putain je sais pas, c'est pourtant logique non ?!

- Ouais. T'as totalement raison.

- Bah ouais et bah non : Madaaaame Belo Betty a décidé -personne ne sait le putain de pourquoi-, qu'elle allait soudainement s'occuper de son neveu qu'elle a ignoré comme une merde pendant sept ans, comme ça, pour le plaisir ! Genre le connard de père est plus dans l'coin donc on récupère le fils : on sait jamais, des fois que sa saloperie de raté d'aîné l'ait pas trop influencé et qu'il y ait encore quelque chose à sauver chez lui pour le transformer en bobo d'bas étage, comme ses enculés d'enfants avec leur balai dans l'cul !

Je continue mon manège et il reste encore planté là, à me suivre du regard et à m'écouter attentivement.

- Sérieusement, ça lui avance à quoi d'me foutre absolument tous les défauts de Luffy sur le dos ?! Elle croit qu'il a rien dans l'crâne et qu'il sait faire que m'imiter bêtement, ou quoi ?! Elle le prend à ce point pour une merde ?! Putain, je sais que Lu' est pas une lumière, mais il a quand même un minimum de bon sens ! Elle croit qu'il a toujours cinq ans ou quoi ?!

- 'Possible, vu les conneries qu'elle raconte.

- En plus, t'as bien vu comme moi, j'suis pas taré : elle le regarde même pas quand elle parle de lui ! Elle pète un plomb sur ses défauts en me parlant à moi, comme s'il était pas là ! Comme s'il était un putain de mioche !

- Ouaip.

- Putain ! C'est ouf d'être comme ça !

Je me sens déjà plus calme. Je souffle un coup et me sors une clope vite fait pour me l'allumer, continuant un peu à marmonner dans ma barbe.

Et Luffy et Sabo sortent à leur tour du restaurant. Seuls. Je leur jette un coup d'œil interrogatif : mon blond m'envoie un sourire fier tandis que Luffy est étrangement calme.

… Nan, après réflexion, je connais cette expression tendue qui ne laisse rien filtrer : il est aussi enragé que moi.

.

On est posés sur l'un des murets qui bordent le petit canal de la ville. On s'est barrés comme des voleurs en laissant les deux autres là-bas, mais rien à foutre. Savoir qu'ils se sont tapés l'addition entière est un plaisir personnel que je savoure autant que les quatre clopes que je me suis enchaîné depuis tout à l'heure.

Luffy bat des pieds de part et d'autre de ma tête, alors que je me suis affalé à même le sol, dos au muret. J'inspire la nicotine avec toute la passion dont je suis capable pour essayer de retrouver un calme presque total, mais ça n'arrivera pas avant que je ne sois posé à l'appart avec au moins deux splifs dans la gueule.

- Nan, j'ai rien à redire Luffy, t'as assuré ! S'exclame joyeusement Sabo à côté de lui. Tu l'aurais vu Ace, j'ai cru qu'il allait lui sauter dessus au moindre mot de travers !

- On insulte pas mon frangin d'vant moi comme ça.

Je souris derrière ma roulée : c'est pas la première fois que Luffy prend ma défense, mais ça me fait toujours quelque chose à chaque fois. Ce n'est pourtant pas à lui de prendre soin de moi, mais putain qu'est-ce que ça fait du bien quand ça arrive. Il est le seul que j'accepte qu'il le fasse, d'ailleurs.

- Et pour toi, ça a été ? Demande d'un coup Sabo d'une voix un peu plus lointaine.

Je me demande de quoi il parle quand la voix de l'autre asperge lui répond.

- Ouais t'inquiète.

... Ok, je comprends mieux pourquoi il m'a suivi dehors ce trou d'balle. Cette putain de blondinette qui a dû lui dire de me suivre pour s'assurer que je ne bute pas quelqu'un. Putain. Qu'il arrête de me materner, lui aussi.

Et ça m'ré-énerve, bordel.

- Shishishi, t'as vraiment assuré Zoro, n'empêche ! Merci d'être venu jouer la comédie avec nous, au moins c'était un peu marrant...

« Marrant » qu'il dit. Ce gosse est son positivisme exacerbé.

- C'est normal Luffy. Ça m'a pas dérangé, t'inquiète pas.

Un petit silence plus tard et je me prends un des mollets de mon frère dans la tronche.

- Mais, Luffy qu'est-ce que tu f-

Je m'arrête net dès que je suis retourné : ils sont en train de se faire un putain de câlin. Et j'aimerais dire que la plante verte n'est pas réceptive, mais ce connard a passé une putain de main dans son dos pour le frotter affectueusement.

... Je fais quoi, je les pousse tous les deux dans la flotte ?

Je me remets bien contre mon muret en poussant la jambe qui me casse les couilles et tire de nouveau sur ma clope, fusillant la route en face de moi du regard. Je capte le coup d'œil malicieux de la blondinette dans ma direction et j'ai encore plus envie de l'étriper. Qu'il arrête de se foutre de moi, sinon je l'envoie nourrir la poiscaille avec les deux autres.

Ou mieux : je les noie tous les deux et je me barre avec Lu' sous le bras. Bon plan ça.

Ça s'agite au-dessus de ma tête et je devine à ses rires étranglés que Luffy est en train de se faire chatouiller. Un autre coup de pied dans la tête plus tard et c'est la goutte de trop : je me relève brusquement, enfonçant mes mains dans mes poches d'un geste rageur.

- On bouge ?! Ordonné-je presque sèchement.

On se retrouve dans la voiture quelques instants plus tard et je démarre sous les rires des deux adolescents derrière qui s'envoient maintenant des piques dans la tronche. Et je sens toujours le putain de petit regard de Sabo sur moi.

- ... Ace ?

- Toi ta gueule.

- C'est pas gentil ça, se marre-t-il comme un enfoiré.

- Fais pas ton malin Sab' : j'suis déjà bon prince et j'vais attendre d'avoir couché les gosses pour te mettre la correction qu'tu mérites, alors n'en rajoute pas !

- J'aime quand tu me parles comme ça Chéri, qu'il me répond en se marrant encore plus.

Il me soule mais je l'aime, cette tête de nœud. Je crois qu'on a toujours communiqué par la violence lui et moi, ça convient bien à ma manière de penser en plus. Et qu'il m'ait envoyé l'asperge pour me gérer tout à l'heure… J'oublie parfois qu'il est sacrément intelligent et qu'il a un don pour cerner les gens à une vitesse de malade, le Sabo. Donc s'il me l'a envoyé, ce n'est pas pour rien, je le sais bien…

Je jette un coup d'œil dans le rétroviseur pour regarder Zozo se marrer avec mon frère : ça ne m'empêchera tout de même pas de continuer à le détest-

- PUTAIN !

Je braque vivement à droite par réflexe et j'appuie sur le frein comme un malade. La ceinture me coupe violemment le souffle mais j'évite la bagnole de gauche de peu. De tellement peu, putain...

... Putain.

PUTAIN !

J'entends plus rien autour de moi, mon cerveau s'est carrément bloqué par l'afflux trop violent d'adrénaline et de rage. Je décroche la ceinture et ouvre la portière avec une force qui m'étonne moi-même et je sors comme une furie, avisant par à-coups les maximum deux centimètres qu'il doit y avoir entre la caisse de gauche et la mienne et la connasse qui vient d'en sortir, blanche comme un linge.

- Je-je suis désolée, heureusement qu'on a pa-

- MAIS ÇA VA PAS LA TÊTE PUTAIN DE BORDEL DE MERDE ?! C'EST QUOI TON PROBLÈME ESPÈCE DE CONNASSE ?! T'AS PAS VU QU'IL Y AVAIT UNE PUTAIN DE LIGNE BLANCHE ?! T'AS ENVIE D'CREVER OU QUOI ?!

- ACE ! ACE ! CALME-TOI !

Sabo me chope le bras l'instant d'après pour m'empêcher de lui rentrer dans le lard, sûrement. Heureusement, parce que je sais pas ce que je lui ferais si je pouvais l'approcher. Putain quoi. Putain putain putain PUTAAAAAIN !

COMME SI C'ÉTAIT LE PUTAIN DE MOMENT !

- SANS DÉCONNER Y'A UN PUTAIN DE PANNEAU STOP, VOUS SUCIEZ UNE TEUB POUR PAS L'AVOIR VU ?! C'EST PAS POSSIBLE D'ÊTRE AUSSI CONNE !

- Ace, allez calme-toi, c'est rien, ça arrive…

- MAIS ÇA ARRIVE DE QUOI ?! Y'AVAIT MON P'TIT FRÈRE DANS LA BAGNOLE !

- Mais tout va bien, ok ? La caisse à rien, personne à rien, alo-

Il est coupé par un hurlement. Un putain de hurlement que je reconnaîtrais entre mille, puisque j'ai le malheur de l'entendre régulièrement depuis deux semaines.

Je vais la buter cette pute.

Je prends sur moi comme jamais pour faire volte-face et retourner à la caisse. Les portières arrières sont toujours fermées mais je vois Zoro totalement hébété qui essaie de calmer mon petit frère, recroquevillé sur lui-même sur la banquette arrière. Il se tient la tête entre les mains et s'époumone à intervalles réguliers, les yeux résolument clos.

Je fais le tour en bouillonnant de l'intérieur et sort Luffy de là. Il se laisse complètement faire, s'accrochant à mon cou quand je le décolle pour l'emmener un peu plus loin sur le trottoir.

- Sab', ramène la caisse à l'appart.

Je l'entends vaguement arguer mais j'en ai plus rien à foutre, qu'il se démerde. Luffy devient ma priorité numéro un. Je lui murmure quelques mots rassurants et lui propose de rentrer à pied, ce qu'il accepte d'une voix presque suppliante.

- Ace... Ace... J'veux plus... J'veux plus jamais monter dans une voiture de ma vie... Plus jamais... Plus jamais...

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- Orelsan – Défaite de famille -

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ACTION 117 : Faire une crise de panique (lien) - Foire aux folles actions

Alphabet des thèmes : F : Famille

Personnage 113 : Roronoa Zoro

A comme Ace (One Piece)

Belo Betty/Hack – Ships farfelus

Situation 318 : A est en voiture avec B


Erf quelle fin de chapitre tristou. Désolée, I guess ?

Et on dit RIP à Zoro qui s'en mange plein les dents par Ace beaucoup trop gratuitement xD Alors qu'il est si chou avec Luffy. Best bro' ever, moi j'vous dis.

Et j'en profite pour répondre à Akane : Merci beaucoup, ça me fait plaisir que la relation entre les frangins te plaise ! En espérant que ça continue ! :)

À très vite o/