Hello tout le monde !

Désolée du retard, mais cette semaine j'ai fini mes examens, appris que j'ai possiblement foiré mon écrit du 12 mai, et été vaccinée contre le Covid ce qui m'a rendu malade durant 48h. Bref, ça a été animé x)

Et je poste ce chapitre depuis ma salle de cours à l'INFN ! Yep, les cours en présentiel ont repris ! Après un an de visio et de cours à distance ! Youhou ! Ca fait bizarre.

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Bref ! Sans plus attendre... Voici les réponses aux reviews !

Hello Tiph l'Andouille ! Ah aha h tu as bien raison d'avoir peur pour ce chapitre, après tout, on s etourne vers un épisode qui, dans le canon, tourne assez mal... niark niark niark. Contente que le chap' précédent t'ai plu ! Ecrire Tsunade était plus dur que ce que je pensais x)

Yo Mabri03 ! Oui, Tsunami pourrait être Hokage (à vrai dire, elle ferai un moins bon Hokage que Hashirama, Tobirama ou Sarutobi, mais elle serait certainement meilleure que Kakashi... Peut-être même que Naruto...). Mais elle est dans le déni ! xD

Oh, Aqualyne, Tsunami sait qu'elle pourrait être Hokage, ce n'est pas ça le problème ! Le problème c'est que si elle devient Hokage, alors elle devient en charge du village, et Tsunami ne peut pas s'empêcher d'aimer (férocement, possessivement, à la façon Uchiha) les gens sous sa protection. Et ensuite, aurait-elle le recul pour faire son job... ou mettrait-elle le continent à feu et à sang dès le premier Genin blessé ?

Coucou Sam est classe ! Le truc marrant avec Tsunami et Tsunade, c'est qu'en addition avec leurs personnalité, leur héritage met tout un poids ironique sur leurs épaules. Et oui, là on a une Uchiha persuadant une Senju du bien-fondé du village x)

Salut liamireldib-b ! Il y avait pas mal d'enjeux pour cette rencontre, je suis contente que ça ne t'ai pas déçue =D Aaaah, Tsunade qui apprend pour Tenzo, j'en rêvais de ça ! Tsunade est à la fois furieuse qu'on le lui ait pas dit, coupable de ne pas avoir été là, et horrifiée que ça se soit produit (je headcanon qu'il n'imaginais pas l'ampleur des horreurs d'Orochimaru). Tsunade sait que le massacre a eu lieu, et elle en connais l'envergure : mais pour elle, la guerre est pire parce que... ça dure tellement plus longtemps. Et d'une certaine façon, Tsunade a réellement perdu davantage que Tsunami, parce que Tsunami a protégé les personnes auquelles elle tenait... Alors que la Sannin les a perdues. BREF ! Pour ce qui est de Jiraya, il y a un peu de ça ! Premièrement, Tsunami n'est plus son élève, donc il n'a plus cette rancoeur du "on t'a imposé à moi" qu'il avait lors de leur rencontre. Ensuite, Tsunami s'est décoincée (plus assurée, etc.) et ne le regarde plus avec autant de méfiance, et donc par instinct, Jiraya est également plus détendu. Et enfin : ouiii, Tsunami a ramené Tsunade au village, ça l'impressionne ! xD

Yo IceQueen ! Contente que ça t'ai plu ! Tsunami, Elisa, Castia et Toki (mes quatre SI "viables" on va dire) on toutes les trois cette idée de dévouement à une cause et d'adoration de leurs proches. Parfois les deux se mixent très fort (chez Tsunami, c'est le cas le plus absolu)... Et ça donne des étincelles x) BREF ! Ah ah, le pays des Vagues va être riche en rebondissements, je te le garanti x) Je n'imagine pas les Senju fonder un autre village que Konoha, sorry =/ Mais c'est un bon headcanon !

Coucou Lazy Cocombre ! Oui, quand un Uchiha et un Senju s'allient, ça évoque des histoires assez légendaires... Leurs clans sont diminués, mais la légende est toujours là ! x)

Hello Klonoa ! Même si Tsunami a ramené deux des Sannins à Konoha, ça ne changera en rien l'opinion du Sandaime. Il la respecte en tant que combattante et il apprécie son dévouement au village, mais elle a tué Danzô. Elle a aussi gagné beaucoup de pouvoir très vite, et ça le rend circonspect. Oh, c'est un homme rasionnable, il ne va pas piquer une crise si on lui propose Tsunami comme Godaime... Mais il ne vas certainement pas lui refiler le chapeau avec le sourire. BREF! Sinon, sérieux, une conversation entre Tsunami et Tobirama vaudrait de l'OR. Sérieusement ! xD

Tout à fait Rose-Eliade, ce chapitre va mettre un sacré coup de pied au cul de Kakashi ! Ahah, je m'en frotte les mains d'avance avec jubilation. Il va morfler. Toute la Team 7 va morfler en fait... x)

Yo Papymothe ! Pour ta question : on sait que tout se copie lors du clonage. Genre, Naruto a la même quantité de kunais, etc. Mais son équimement est aussi résistant que son clone, et son clone est limité par la quantité de chakra qu'il y a dedans. Bref, contente que le chap' tai plu ! C'était vraiment très centré sur Tsunami et sa progression "spirituelle" si on peut dire. On voit qu'elle a beaucoup changé depuis le début de la saga !

Salut B-8 ! Oui le Kage Bunshin est un Jutsu très complexe. Super-pratique, mais (dans le cas de Tsunami) gare au contrecoup ! Pour ce qui est de Tsunade... Ah ah, ouais, le casino était un passage obligé x) Et la tension à couper au couteau ! Je suis fière de mon coup xDDD Pour ce qui est de Tsuande qui n'a pas reconnu Tsunami : déjà elle n'a pas vu l'emblème (dans son dos) et ensuite elle est coupé du village depuis des années. Certaines fanfics headcanon même que Tsunade n'était pas au courant de trucs capitaux comme la désertion d'Orochimaru ou le massacre des Uchiha, et... vu comment les infos circulent bizarrement dans ce monde... ce n'est pas incohérent. BREF ! Tsunade ne revient pas pour être Hokage, c'est ça le truc important. Tsunade revient parce quelqu'un lui évoque les Hokage passés (Hashirama, mais aussi Tobirama et même, sans une certaine mesure, Hiruzen) et que ça lui redonne espoir... Mais aussi parce que Tsunami a fait miroiter devant elle l'idée de cesser d'être seule, et que c'est ça qui l'a tenté. Ah, et non, Tsunami Uchiha est toujours dans le déni absolu concernant la possibilité qu'on lui passe le chapeau xD

Yep Redheadead, la rencontre qui fait des étincelles ! Le Mokuton est si rare parce qu'il était unique à Hashirama. C'est comme si Sasuke apprenait que quelqu'un avait le Mangekyo de... bon, pas Itachi parce que, TRAUMA, mais disons : le Mangekyo de son père. C'est précieux, personnel. Et aussi : hyper-puissant. Hashirama a battu MADARA avec son Mokuton, et Madara était tellement fort que la menace de son retour a uni les cinq nations ninjas dans le canon !

Je suis morte de rire Leen Hogwarts xDD Tsunami présidente ! Ca serait drôle, j'avoue. Mais je ne suis pas encore décidée ! Et ouiiii, dans ce chapitre on va au pays des Vagues taper sur Zabuza ! Et sur la Team 7 xD

LE CHOC DES TITANS YUEDRA ! Et oui, le casino tient toujours. Surprenant, hein ? xD Le fait que Tsunade se sente si furieuse en apprenant l'existence du Mokuton n'est pas surprenant. Imagine si Sasuke (dernier de son clan) apprenait qu'il y avait un autre gars avec le Sharingan, qui a grandi et vécu à Konoha et dont l'Hokage lui a caché l'existence... Ca coince. BREF ! Tsunade a décidé de rentrer à Konoha un peu pour les mêmes raisons que dans le canon (la flamme qui brûlait en Hashirama/Da/Nwaki ne s'ets pas éteinte, blablabla) mais aussi parce qu'il y a une rupture avec le passé. Tsunami est plus pragmatique que ne l'étaient les grands rêveurs Hashirama/Dan/Nawaki, et ça résonne beaucoup avec Tsunade. S'entendre dire "c'est vrai, ce qui se passe est horrible, et le 'bon vieux temps' n'était pas si bien que ça", c'est validant. Mais rajouter à la fin "changeons les choses, faisons mieux, utilisons cette rage pour retourner le système" c'est nouveau, effrayant et grisant à la fois. Donc ouais, Tsunade tente sa chance x) Et ouais, il est temps qu'une Uchiha devienne Hokage ! Le favoritisme de Kishimoto envers les Senju est HONTEUX ! xD

Bienvenue Kana-chan01 ! Contente que ça te plaise =) C'est pas facile d'avoir une SI pas exaspérante alors si tu apprécie Tsunami, c'est que je m'en sors bien ! x)

Coucou Mayne =) Oui, Tsunade a toujours sa phobie du sang, ça n'a pas changé. Et Kakashi ne va pas emmerder Tsunami pour que Sasuke arrête de parler de Jeunesse, parce que ça reviendrai à admettre qu'il a besoin d'aide... Et tu connais Kakashi, il est allergique à ça xDDDD Sinon, nope Tsunami ne peut pas utiliser le Senjutsu, elle n'a jamais appris. Et je headcanon que les chats n'ont pas cette compétence, donc elle n'apprendra jamais... Pour ce qui est de Tsunami Hokage : oulà, tu vas vite en besogne ! xD Mais si ça arrivait, ça ne choquerait pas les villageois. La réputation des Uchiha a bien changé en six ans. Ils sont quasiment en position de faiblesse, donc aucun risque qu'ils "dominent" le village. Alors ça serait relativement bien accueilli... Mis à part par ceux qui ont des préjugés plus ancrés (les vieux du Conseil).

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Et voilà !

Passons à présent au chapitre. Vous avez du faire des bonds en voyant le titre, pas vrai ? xD

Et... Oh oh oh, vous avez bien raison xD Vous savez, dans le canon, cette première mission de la Team 7 avait vraiment le potentiel d'être CATASTROPHIQUE. Ce qui les a sauvé, ce sont les circonstances... un peu de chance... Et l'incroyable versatilité de Naruto (soyons honnêtes, il sauve leur couenne dans le combat contre Zabuza, en libérant Kakashi). Mais là, cette équipe 7 ne compte pas Naruto. Et les circonstances, tant au niveau de Konoha qu'au niveau de Kiri, ce qui impacte les nukenins de Kiri, sont différentes. Donc je me suis demandée... Comment garder une trame proche du canon, parce que soyons honnête c'était un arc assez cool, tout en m'adaptant aux changements ?

Et la réponse est... en lançant cette Team 7 à l'assaut de la mission, tout en sachant que la chance de Naruto n'est pas là pour les sauver.

Alors accrochez-vous, parce que ça commence mal et ça ne fais qu'empirer à partir de là, parce que la Team 7 est MAUDITE et qu'ils ont tous besoin d'un grand coup de pied au cul pour réaliser à quel point ils sont dépassés, et que je suis bien moins gentille que Kishimoto pour le leur donner !

(Also : c'est un chapitre entièrement sans Tsunami, mwahahaha)

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Bref. Enjoy !

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Drame au pays des Vagues (1/2)

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Pendant que Tsunami partait à la recherche d'une princesse Senju caractérielle, l'équipe 7 avait reçu sa première mission de rang C.

Et, qu'il s'agisse du destin, ou juste du sens de l'humour pourri d'une quelconque entité cosmique… Cette mission les emmenait au pays des Vagues. Personne d'autre que Tsunami n'aurait pu en saisir l'ironie, et en prédire le danger. Mais Tsunami n'était pas là, alors la Team Kakashi se mit en route d'un pas guilleret, persuadée que tout allait bien se passer. Et après tout, pourquoi pas ? Le trajet s'était bien déroulé : ils n'avaient pas été attaqués une seule fois par des bandits, et même la courte traversée en bateau s'était déroulée sans encombre. Une vraie promenade. Ils étaient à moins de quatre heures de marche de chez Tazuna quand le vent avait tourné.

Un gars mal habillé, armé d'une épée plus grande que lui et apparemment complètement cinglé, avait décidé de se pointer pour zigouiller leur client.

Et tout était parti en vrille.

Kakashi para l'attaque de Zabuza de justesse, mais l'épée mordit profondément dans son épaule… Et il n'avait pas été assez rapide. La lame gigantesque frappa leur client à la tête, et il s'écroula en couinant, terrifié par la quantité de sang. Sakura se précipita vers lui en criant, Sasuke et Kiba bondirent en arrière avec un cri de stupeur : ils avaient tous été pris par surprise. Si encore ce lunatique avait eu des complices de plus petit calibre, qu'ils auraient croisé sur leur route et qui leur aurait fait comprendre que leur client était ciblé par un nukenin, ça aurait changé les choses. Ils auraient été préparés ! Mais là, non. Kakashi retint un juron. Même lui avait été pris au dépourvu. Il n'avait pu parer l'attaque que parce qu'Akamaru, le ninken de Kiba, avait poussé un aboiement d'alarme. Sans lui… Kakashi n'aurait absolument pas pressenti l'approche de l'ennemi.

Affronter un assassin sanguinaire n'était absolument pas la façon dont cette première mission de rang C était supposée se passer.

– Kakashi au Sharingan ! déclara Zabuza d'un air railleur, perché sur une branche et toisant les ninjas de Konoha avec un amusement sinistre. Quelle bonne surprise. J'ai pas d'intérêt à t'tuer : casse-toi, laisse crever le vieillard, et je laisserai ton équipe survivre.

– Zabuza Momochi, lâcha Kakashi avec froideur. Tu es bien loin de chez toi. Quel intérêt as-tu avec mon client ?

– Moi ? Rien. Mais mon client veut sa tête.

Tazuna, blême de peur et une main tremblante pressée sur la coupure de son crâne qui saignait abondamment, sembla se ratatiner. Kakashi sentit son cœur manquer un battement, puis repartir de plus belle dans un rythme furibond. Cette enflure avait menti sur le rang de la mission !

Tazuna, sentant sans doute le danger, se mit à balbutier toute l'histoire. L'oppression du pays des Vagues, l'importance du pont qu'il construisait, le règne de terreur de Gatô…

Et maintenant ils étaient bloqués dans cette situation ! Ils ne pouvaient pas revenir en arrière, pas face à un ennemi aussi puissant que Zabuza. Ce serait perdre la face. Kakashi était un Jounin de Konoha, il représentait son village. Il ne pouvait pas se permettre de livrer son client dès qu'une difficulté se présentait ! Surtout face à un nukenin ! Kakashi serra les dents sous son masque. Normalement, il se serait jugé tout à fait capable de battre Zabuza. Mais le nukenin l'avait blessé, et Kakashi était désavantagé. Affaibli. Il sentait le sang chaud qui coulait le long de son bras, la douleur lancinante de la blessure, la façon dont la mobilité de son épaule était affreusement diminuée.

Tant pis. Il ne pouvait pas abandonner maintenant. Pas alors qu'il avait trois Genins à protéger. Il bondit à l'attaque.

Son taijutsu était limité par la blessure de son épaule, alors il découvrit immédiatement son Sharingan et tenta de noyer Zabuza sous des genjutsu tout en lui balançant une avalanche de ninjutsu destructeurs. Ses réserves de chakra se drainaient à toute allure, mais tant pis, il fallait en finir au plus vite. Zabuza semblait sourire comme un maniaque derrière ses bandages, balançant Suiton sur Suiton, faisant voler en éclat Katon ou Doton par de grands coups d'épées. Ils étaient à peu près à égalité…

Et puis Kakashi… se… fit… capturer.

Comme un idiot, comme un imbécile, il se fit prendre dans la Prison Aqueuse de Zabuza. Il ordonna à son équipe de fuir. Ils n'obéirent pas. La gorge du Ninja Copieur se serra. Ils n'avaient aucune chance… Leur loyauté était admirable, et ils avaient bien retenu la leçon sur le fait qu'il ne fallait pas abandonner leurs camarades, mais… Ce genre de leçon n'avait pas vocation à s'appliquer à eux. C'était Kakashi qui devait les sauver, pas l'inverse ! Et maintenant… Maintenant, il les avait menés à la mort. Depuis qu'ils étaient devenus ses élèves, Kakashi ne leur avait pas appris grand-chose : il avait peur de détruire leur innocence. Il voulait les laisser profiter de leur enfance tant qu'il le pouvait. Ils étaient tellement différents de lui, tellement naïf, arrogants et confiant en la possibilité d'un avenir, et Kakashi était terrifié de briser quelque chose d'irréparable. C'était tout ce à quoi il était bon, après tout : briser, tuer, porter malheur à ceux qui l'entouraient. S'il gardait ses distance, l'équipe 7 ne s'en porterait que mieux, non ? Et pourtant… Cette passivité les avait condamnés. Ses Genins étaient faibles. Et puisqu'ils refusaient de fuir, ils allaient se faire trucider.

Ou plutôt, Sakura et Kiba n'avaient aucune chance. Parce que Sasuke, lui, était un prodige.

Sasuke attaqua. Sasuke se mit à courir sur l'eau (et hein ?! Quoi ?! Depuis quand il savait faire ça ?!) et se jeta sur Zabuza. Même avec une seule main le nukenin était à peu près capable de se défendre, mais il était acculé, et Sasuke était comme un fauve enragé. Il balançait du Katon, un Raiton, des shurikens, du taijutsu, déchaînant tout son arsenal. Zabuza était de plus en plus agressif dans ses ripostes, ne cherchant plus seulement à repousser ce gamin ennuyeux mais cherchant activement à le décapiter avent qu'il ne le blesse pour de vrai. A chaque seconde qui passait Sasuke devenait de plus en plus violent et plus frénétique, les yeux étincelant de colère et détermination, comme s'il réalisait qu'il y avait une différence entre simplement être le meilleur de la classe, et soudain se battre dans un combat à mort dans l'enjeu était la vie de quelqu'un. Et puis il finit par lancer un Katon parfaitement ajusté et à bout portant, et Zabuza fut obligé de bondir en arrière pour ne pas être changé en grillade.

Dans le mille ! La Prison Aqueuse s'écroula. Kakashi se libéra, et se tourna vers Zabuza… Puis marqua un temps d'arrêt face à son élève, qui vibrait presque d'énergie mal contenue.

– Sasuke, tes yeux.

Il n'y avait qu'un seul tomoe dans son regard écarlate, mais sans aucun doute, c'était bien le Sharingan. Sasuke avait activé son Dôjutsu.

(Que fallait-il pour activer un Sharingan ? De la peur ? De la rage ? Était-ce propre à chaque Uchiha ? Kakashi n'avait jamais pensé à poser la question à Obito. Mais là, voyant Sasuke hagard, haletant et triomphant à la fois, il ne put soudain s'empêcher de penser que peut-être c'était une question de désespoir. Peut-être que ce qu'il fallait… c'était juste un gamin traumatisé qui voyait son incapable de sensei capturé, et qui refusait de laisser quelqu'un d'autre mourir sous ses yeux.)

Et, à la grande horreur de Kakashi, Zabuza se pencha en avant d'un air soudain fasciné.

– Le Sharingan, hein ? Est-ce que t'serais pas apparenté à Itachi, par hasard ?

Oh bordel.

Le monde bascula sur son axe. Sasuke se figea. Kakashi aussi. C'était mauvais, c'était terriblement mauvais. Comment Zabuza connaissait Itachi ? Est-ce qu'Itachi était impliqué dans cette histoire de pays des Vagues ? Est-ce qu'il était ici ?!

Immédiatement le cerveau de Kakashi envisagea les pires scénarios imaginables. Face à Zabuza, il avait presque été vaincu : mais face à Itachi, il savait qu'il se ferait réduire en miette, surtout dans son état. Oh, non, c'était vraiment très mauvais.

– Comment connais-tu ce bâtard ? feula Sasuke quand il avait retrouvé sa voix.

Zabuza ricana d'un air ravi :

– Oh, donc tu es apparenté à lui ! Oh, ça promet d'être fun.

Kakashi gronda comme un chien de garde en colère, irradiant d'intentions meurtrières, puis bondit à l'attaque. Mais Zabuza l'ignora. Au lieu de lui faire face, il se tourna vers la droite, et haussa la voix pour s'adresser à un interlocuteur invisible :

– Changement de plan. Capturons-les vivants.

Kiba et Sakura s'écroulèrent sans même voir leur assaillant. Puis le chasseur masqué apparut, et Kakashi réalisa avec horreur qu'il ne pourrait pas emporter ce combat-là. Contre Zabuza seul, peut-être qu'il aurait pu l'emporter… Mais pas comme ça, pas si leur ennemi avec des renforts.

Kakashi n'était pas du genre à abandonner facilement, alors se battit quand même. Suiton, Doton, Raiton, genjutsu, il balança tout ce qu'il pouvait pour essayer d'abattre l'un ou l'autre de leurs ennemis. Mais Zabuza et son complice se battaient comme un seul homme, chacun couvrant parfaitement les faiblesses de l'autres. Sasuke était doué mais il était encore trop inexpérimenté, trop facilement guidé dans un piège ou entraîné par son élan. Au final, Sasuke fut assommé d'un grand coup du plat de la lame de Zabuza (et bon sang, Kakashi était si soulagé que ça soit le plat de la lame : son cœur avait manqué un battement en voyant l'immense épée s'abattre sur la tête de son élève !). Tazuna avait disparu, profitant sans doute du combat pour se terrer sous des buissons comme un lâche : mais Sakura et Kiba gisaient toujours sur la berge, inconscients, sans défense…

Oh, Kakashi se battit, oui, il se battit comme un enragé. Il se battit comme le jour où Obito avait été capturé, comme le jour où il avait fallu forcer les lignes ennemies pour aller secourir Rin : mais comme ces fois-là, au final, il perdit. Les senbons du ninja masqué se plantèrent profondément dans ses côtes et son épaule blessée, le paralysant temporairement. Le temps qu'il parvienne à se remettre debout, vacillant à cause de la perte de sang et de la fatigue… Ses deux ennemis s'étaient volatilisés.

Ses trois élèves aussi.

Il ne restait même pas Akamaru. Le chiot avait été enlevé aussi. Il n'y avait plus personne, plus personne, ils avaient été capturés, ils étaient peut-être morts… !

Kakashi essayait très fort de ne pas penser à une autre Team 7 qui avait été séparée de son sensei et dont un membre avait été enlevé par l'ennemi. Ce n'était pas une histoire qui s'était bien terminé. Oh, ils avaient secouru Rin. Mais à quel prix ? Et puis, ça ne l'avait pas sauvée pour autant. Rin était morte moins d'un an après.

Non, il essaya de ne pas y penser : mais il ne pouvait penser qu'à ça. Rin, Obito, Minato-sensei. Kakashi resta immobile, tremblant légèrement, fixant sans vraiment le voir l'endroit où Zabuza s'était tenu un instant plus tôt. Un hurlement animal lui brûlait la gorge sans parvenir à franchir ses lèvres. Ça recommençait encore. Combien de fois encore est-ce que Kakashi allait échouer à protéger les siens ?! Combien de fois encore allait-il être le seul à rentrer à Konoha, avec le sang de ses camarades sur les mains ?!

Kakashi ne hurla pas. Kakashi ne tomba pas à genoux, les jambes coupées par le désespoir, le choc ou l'épuisement. Non, parce que ce n'était pas fini. Kakashi le refusait. Zabuza avait parlé de les capturer vivants. Il y avait encore un espoir. Alors Kakashi inspira profondément, puis se tourna d'un pas mécanique vers la forêt, et alla arracher Tazuna du buisson derrière lequel il s'était planqué. Sans prête attention à son couinement de protestation, il le plaqua contre un arbre si violemment que le vieillard émit un hoquet de douleur. A moins que ça ne soit de la peur, peut-être. Kakashi peignait une image cauchemardesque, avec ses blessures ensanglantées, avec son Sharingan à découvert, et son rictus glacial.

– On va avoir une sérieuse discussion, gronda-t-il.

Tazuna, terrorisé, lui dit tout ce qu'il voulait savoir. Qui était Gatô, quels étaient ses armes, où était son quartier général… Mais même avec tous ces infos, Kakashi n'était pas très avancé. Il était blessé. Il était vulnérable. Il ne pourrait pas sauver ses élèves par lui-même, et ça lui brûlait la gorge, parce que sur qui d'autre pouvait-il compter ?!

Kakashi était un Jounin-sensei qui avait choisi d'envoyer son équipe en mission dans cet endroit. Ce combat… Leur défaite… C'était sa responsabilité. L'Hokage n'avait pas à le sortir du pétrin. L'Hokage ne le sortirait pas du pétrin, point final. Pas quand les otages capturés n'étaient que trois Genins. Ce n'était pas le genre de folie que ferait le Sandaime. On n'envoyait pas une force de frappe dans un pays étranger pour sauver les fesses d'une mission d'escorte qui avait mal tournée. Même si Sasuke était un Uchiha, même si Kiba était le fils de la matriarche Inuzuka. Parce que… Parce que c'était politique. Parce qu'ils étaient sur le sol d'un pays étranger, un pays frontalier entre eux et le village caché de Kiri. Parce que c'était la règle, tout simplement : en matière de politique étrangère, il ne fallait pas faire de vagues.

C'était une leçon que tous les ninjas de Konoha avaient appris à la dure. Personne ne souhaitait déclencher une nouvelle guerre. Personne ne souhaitait se trouver dans la situation où on devrait choisir entre sauver un proche et déclencher une guerre.

Oh, tout le monde n'y croyait pas de la même façon. Kakashi pensait à Gai, ou Anko, ou Genma, ou encore Tsunami, et il savait que ces gens-là… Ils refuseraient d'abandonner un camarade. Même pour le bien de Konoha, même si c'était un ordre, même si c'était nécessaire. Kakashi se souvenait d'un autre Uchiha qui avait brûlé de la même ardeur, avec les mêmes convictions, et il avait honte de lui-même. Obito aurait mis le monde à feu et à sang pour sauver Rin. Si le Sandaime avait ordonné de ne pas faire de vague, Obito lui aurait craché à la figure, parce qu'il refusait d'abandonner ceux qu'il aimait. Il n'aurait pas compris qu'on puisse tourner le dos à son équipe. Et Kakashi n'allait pas tourner le dos à ses Genins, bien sûr que non, il allait se battre pour eux ! Mais il savait aussi que Konoha n'allait pas l'aider. Ne pouvait pas l'aider. Et il comprenait pourquoi.

Après tout, c'était pour ça qu'il ne cessait de marteler que ceux qui abandonnaient leurs camarades étaient pires que des ordures. Pas pour que ses camarades intériorisent ses paroles et refusent de l'abandonner, lui. Kakashi méritait d'être abandonné. Non, s'il se répétait ce mantra encore et encore, c'était pour ne jamais l'oublier. Pour ne jamais se laisser persuader que, même si c'était plus facile de laisser tomber, de renoncer, de mourir, d'obéir docilement… Il fallait continuer à s'accrocher. Il fallait continuer à tenir bon, et ne jamais perdre de vue ce qui était bien.

Plusieurs années plus tôt, il y avait eu un ninja abandonné à son sort dans ce genre de situation… Un homme dont le nom était si profondément enterré que Kakashi était certain qu'aucun des gamins de la nouvelle génération n'en avait entendu parler. Mais Kakashi, lui, se souvenait du drame d'Hizashi Hyuga. Il se souvenait du choc qui avait saisi le village, de la résignation amère de ceux qui avaient connu Hizashi. Konoha avait reculé, ce jour-là. Ils avaient abandonné l'un des leurs à Kumo pour éviter une nouvelle guerre, et ça avait sans doute la meilleure décision, parce qu'ils avaient tous été fatigué des combats. Mais ça n'avait pas été une bonne décision pour autant.

Et pourtant, chacun avait bien retenu la leçon. Lorsque l'Hokage doit choisir entre maintenir le statu quo, et sauver la vie d'un innocent… Ce sera toujours le statut quo qui l'emporterait.

Oh, si seulement le combat s'était passé différemment… Si seulement Kakashi avait pu prévoir cette attaque, si seulement il avait pu vaincre Zabuza… !

(Appelez ça l'effet papillon, ou peut-être l'effet domino. Mais il aurait été impossible de déterminer à quel moment l'univers avait définitivement changé de course. Peut-être… Quand Mangetsu Hozuki avait été nommé Mizukage, et que les nukenins de Kiri étaient rentrés au bercail, laissant Zabuza et Haku sans complices dont l'embuscade aurait mis Kakashi sur ses gardes ? Ou bien quand Zabuza avait rencontré Itachi, causant par la suite sa décision impulsive de capturer les trois Genins au lieu de les tuer ? Ou peut-être quand Naruto avait été affecté à une autre équipe, privant la Team 7 d'un tank inépuisable ? Ce n'était la faute de personne. C'était juste comme ça que se passaient les choses.)

Non, Kakashi ne pouvait pas attendre d'aide de la part de Konoha.

Peu importait. Il sauverait ses élèves lui-même. Même s'il devait affronter Zabuza et son complice, même s'il devait affronter Itachi Uchiha en personne, et même s'il devait en crever. Kakashi Hatake n'abandonnerait plus jamais un camarade à la mort.

oOoOoOo

Kiba n'avait jamais été capturé auparavant. Il n'était pas sûr d'apprécier l'expérience. Outre la peur qui le prenait aux tripes, et la migraine qui lui vrillait les tempes… Le mépris de leurs ennemis le hérissait de rage.

Zabuza et Gatô étaient en train de pinailler sur l'utilité de leurs otages. Derrière Gatô, trois gardes du corps baraqués faisaient craquer leurs jointures, essayant sans doute d'intimider leurs prisonniers. Kiba retint un rictus de mépris. Ils avaient beau être massifs, ces gars étaient des civils, sans chakra. S'il n'était pas enchaîné, Kiba pourrait les casser en quatre d'une seule main, en moins de deux minutes.

Puis Zabuza parla, et Kiba se tendit. Autant les trois gorilles n'étaient pas une menace, autant Zabuza était dangereux. Lui, et l'individu masqué et silencieux qui l'accompagnait. Ils avaient battu. Kakashi-sensei. Kakashi-sensei et Sasuke (et bon sang, qui aurait cru que Sasuke était aussi fort ?!), en plus. Ils avaient même capturé Akamaru. Le chiot était ligoté du museau aux pattes, et gisait sur le sol à côté d'eux, grondant furieusement.

– Ces trois gamins ont de la valeur, grogna Zabuza.

– Ouais, c'est que tu m'as dit ! rétorqua Gatô d'un air mauvais. Et c'est la seule raison pour laquelle je ne t'ai pas mis à la porte et tué ces gamins. Je suis un homme rai-so-nna-ble.

Il détachait bien les syllabes, comme s'il savourait le mot. Raisonnable. Gatô était un nabot, un homme qui ne devait pas dépasser le mètre vingt, trapu et rondouillard à la fois, avec un visage aux traits mauvais, des petits yeux noirs et méchants enfoncés dans ses orbites, et une courte crinière de cheveux d'un blond sale. Il avait les mains grasses d'un homme qui palpe davantage de billets que de couteaux, mais le sourire cruel de quelqu'un qui a déjà vu bien du sang couler sous ses ordres. Il avait une canne à la main, à la poignée ornée de pierre précieuse, mais Kiba n'avait eu besoin que d'un coup d'œil pour savoir qu'il n'avait pas besoin de béquille pour marcher. Cette cane était un objet ostentatoire de pouvoir, avec un bon poids pour occasionnellement servir de matraque. L'arme d'une sale brute. Kiba émit un grondement sourd et se débattit dans ses liens :

– Alors laissez-nous partir, espèce de psycho, ou bien je vais te… !

Il ne finit pas sa phrase. Sans même lui accorder un regard, Gatô lui avait asséné un coup de cane dans la mâchoire. Sur un civil sans chakra, ce coup aurait probablement déchaussé quelques dents. La tête de Kiba pivota violemment avec l'impact et il se tut, sonné.

– Je suis un homme raisonnable, continua Gatô en arpentant son bureau de long en large. Un homme raisonnable dans un monde violent se doit d'être implacable, après tout. Mais je ne suis pas cruel. Je fais simplement affaire, et le monde des affaires requiert parfois des sacrifices. Tout est une affaire de pertes, de profit, de risques… de réputation. La réputation est importante. Comment faire confiance à un investisseur, s'il n'a pas su garder le contrôle de ses précédents marchés ? Tu devrais savoir cela, Démon. Comment faire confiance à un assassin, si tout ce qu'il ramène à la maison le soir venu sont des gamins vivants, et non pas la tête décapitée qu'on lui a acheté à prix d'or ? Car j'ai été généreux dans notre contrat. Je t'ai offert une prime, Zabuza. Une prime, pour la tête de ce vieux crétin de constructeur. Et tu ne me ramène même pas sa tête !

Zabuza cracha par terre :

– Tch' ! La prime était pour me faire rester deux mois de plus dans ce trou perdu après le terme de notre contrat initial. N'essaie pas de déformer les faits, Gatô.

Gatô émit un grognement mécontent, mais ne nia pas.

– Si j'avais eu davantage de shinobi, je n'aurais pas été obligé de prolonger ton contrat… Surtout à un prix qui tient davantage de l'extorsion que de la négociation ! Maudits nukenins… Pourquoi ont-ils tous choisi ce moment pour rentrer la queue basse à Kiri, hein ? J'espère qu'ils se feront tous trucider, c'est ce qu'ils méritent… ! Enfin bref. Tu me dis que ces gamins ont de la valeur ? Ils n'en ont pas l'air.

Zabuza s'avança d'un pas. Il était derrière eux, alors Kiba ne le vit pas, ne l'entendit même pas (pour un homme aussi massif, le nukenin était mortellement silencieux) mais il sentit sa présence s'approcher, et ses cheveux se hérissèrent sur sa nuque. Danger ! criait son instinct. Zabuza n'avait pas besoin de submerger la pièce d'intention meurtrière pour que sa présence soit perçue comme une menace.

– Ils sont de Konoha, grommela l'épéiste. Dans leur village de baiseurs d'arbres, l'enlèvement des mioches, ça fait toujours bien chialer dans les chaumières. C'pas des gamins, c'est des rançons en attente de paiement.

Gatô contempla l'idée un instant. Un éclat avide avait brillé dans son regard à l'évocation d'une rançon.

– Hum. Des rançons de combien ?

Zabuza émit un reniflement dédaigneux et il y eut un claquement métallique, comme s'il avait violemment posé son épée par terre pour s'appuyer dessus. À ses côtés, son complice au masque blanc et rouge était toujours complètement silencieux.

– Wow, avant de parler chiffre, parlons de mon pourcentage.

– Ton pourcentage, Démon ? répéta Gatô incrédule.

– Change de ton, gronda Zabuza. C'est moi qui aie fait le plus dur. Je les ai ramenés. Sans moi, ces trois petits bonus ? T'en aurait même pas vu la tête. Alors je veux ma part. T'as de la chance, je te laisse les deux tiers du pactole. Je veux juste lui.

Il flanqua un coup de pied à Sasuke, qui faillit s'écraser par terre. Il se rattrapa de justesse, essayant de se retourner dans ses chaînes avec un feulement de rage, tandis qu'à ses côtés Kiba et Sakura éclataient en protestation outragées. Gatô posa sur Sasuke un regard perçant :

– Ce gamin ?

– Ouais, lâcha Zabuza avec un sourire malveillant derrière ses bandages. Je sais déjà qui le rançonner.

– Oh ? Qui ?

Zabuza émit un rire rauque et glaçant.

– Un collègue. Itachi Uchiha a tué son clan tout entier en une nuit. Il sera sans doute ravi d'avoir un survivant sous les yeux…

Kiba écarquilla les yeux. Quoi ?! Le clan de Sasuke avait été quoi ?! Bien sûr, tout le monde savait que le clan Uchiha avait disparu, qu'ils étaient morts, que Sasuke était orphelin et tout ça, mais… Les adultes n'avaient jamais parlé des détails, et chez les ninjas, on évitait de fouiner dans les drames des autres. C'était la première fois que Kiba entendait la chose dite comme ça, sans artifice, brutalement exposée. Le clan Uchiha avait été massacré par l'un des leurs ?! Et Zabuza voulait lui rançonner Sasuke ?!

Sasuke s'était figé, livide. Kiba n'avait jamais vu Sasuke terrifié avant. Oh, la peur essayait de se cacher derrière un masque de colère, mais le nez d'un Inuzuka pouvait sentir la différence. Sasuke était terrifié. Plus que tout le reste, ce fut cela qui convainquit Kiba que la situation était mauvaise.

– Hum, fit pensivement Gatô. Et cet… Itachi Uchiha… Il paierait davantage que Konoha ?

Zabuza haussa ses épaules massives :

– Ch'sais pas. Sans doute. Quoi, ça t'intéresse ? La rançon de celui-là est à moi, occupe-toi des deux autres.

Gatô tapota le bout de son cigare sur son cendrier, l'air pensif.

– Mmh. Et pour ces deux mioches, qui paierait plus cher que Konoha ?

Zabuza fixa ses prisonniers. Kiba montra les dents, un grondement sourd montant de sa gorge. Enflure.

– Qu'est-ce qu'je sais ? grinça Zabuza. Sont trop jeunes. Ils ont pas assez d'missions sous la ceinture pour que Kumo ou Iwa soient prêt à cracher du pognon pour la chance de les pendre par leurs tripes. Et y viennent pas d'clans importants.

Une expression mauvaise passa sur le visage de Gâto :

– Pas comme ce gamin, j'imagine. Tu as dit que c'était quoi, son nom ? Uchiha ?

Zabuza plissa les yeux d'un ai soupçonneux.

– Qu'est-ce que tu prépares, Gatô ?

– Oh pas d'inquiétude, fit le nabot en agitant dédaigneusement la main. Tu auras ta part du gâteau, et ton acquéreur Itachi Uchiha ou quel que soit son nom recevra une offre, bien sûr, pas question de l'exclure du marché. Reste à savoir s'il sera le plus… compétitif.

– Compétitif, répéta Zabuza d'un ton sourd.

Gatô écarta les bras d'un air triomphal, comme s'il annonçait une idée révolutionnaire.

– C'est bien simple, Démon. J'ai déjà entendu le nom Uchiha, par le passé. Je vais faire passer le mot à mes contacts, et… Peut-être que quelqu'un me fera une meilleure offre. Après tout, pour trouver le meilleur marché, il faut ratisser large. Et bien sûr, la différence entre l'offre d'Itachi et celle de mon contact me reviendra.

Il y eut un silence incrédule. Puis Zabuza lâcha :

–T'es sûr de toi ?

– Quoi, tu as une objection morale peut-être ? se rebiffa Gatô.

Pendant un instant, le nukenin et le gangster se toisèrent, chacun jaugeant l'autre avec mépris et dédain, chacun le soupesant selon les règles et les mesures de son propre monde criminel. Puis Zabuza grogna :

– Nan. Mais si un de ces contacts viens cracher à Konoha que t'as un Uchiha sous le coude et que tu le vends aux enchères… Ça va mal finir. Viens pas dire que j't'ai pas prévenu.

Gatô leva les yeux au ciel, puis claqua des doigts pour attirer l'attention de ses trois gorilles. D'un geste de sa canne, il indiqua dédaigneusement les trois Genins.

– Flanquez-les en cellule. Attachez bien leurs mains. Demi-rations, pain sec et eau, rien d'autre. Ce ne sont que des mioches, mais mieux vaut ne pas prendre de risques avec ces aberrations de la nature que sont les ninjas.

Akamaru grogna, et Gatô lui jeta un coup d'œil presque surpris, comme s'il remarquait le chien pour la première fois.

– Et débarrassez-moi de ça.

NON. NON IL NE POUVAIT PAS FAIRE ÇA.

Kiba rugit et essaya de se jeter sur lui. Un des gorilles lui flanqua un coup de poing dans l'estomac en le traînant jusqu'aux cellules, mais ça n'empêcha pas le jeune Inuzuka de se débattre comme un diable, vomissant un torrent d'injures et de menaces. Un mélange de terreur primitive et de rage animale décuplait ses forces, mais ses bras étaient toujours enchaînés, ses gestes rendus maladroits par sa récente paralysie. Qu'importait : Kiba ruait, frappait, se tordait dans ses liens comme si sa vie en dépendait. Un autre des sbires de Gatô avait attrapé son ninken par la peau du cou, et Akamaru se débattait de toutes ses forces. Kiba pouvait sentir sa terreur, qui agissait comme un écho à sa propre peur.

– Akamaru ! vociféra Kiba. AKAMARU ! Si vous le touchez, bande de sales… !

–Mettez-le dans sa cellule, ordonna d'une voix douce le ninja masqué en se tournant vers le gorille qui tenait Akamaru.

Le ninja masqué ne respirait pas la même aura de danger que Zabuza, mais il devait imposer un certain respect, car le gorille ne discuta pas. Il haussa les épaules, prêt à obéir. Mais Gatô croisa le regard de Kiba, qui brûlait de rage, et sourit d'un air malveillant.

– Non. Tuez-le.

Non. Non, non, non, il ne pouvait pas… !

– SALE BÂTARD JE T'INTERDIS DE… ! AKAMARU !

Kiba se mit à hurler et à se débattre comme un possédé, le sang rugissant à ses oreilles. Non, non, ils ne pouvaient pas faire ça ! Akamaru poussa un jappement terrifié, comme un appel à l'aide, et Kiba hurla de plus belle. Non, non ! Pas Akamaru !

Le ninja masqué (un homme ? Une femme ?) tenta doucement de protester. Un geste de compassion, peut-être ? En tous les cas, ça n'avait servi à rien. De sa voix bourrue, Zabuza lui ordonna de s'en aller. Les kidnappeurs traînèrent Kiba au sous-sol, tandis que le gorille qui tenait Akamaru restait à l'étage. Avant que la porte ne se ferme, Kiba eut le temps de voir Zabuza sortir un kunai de la pochette attachée à sa cuisse. Mais c'était impossible, son esprit refusait d'admettre ce qui se passait : non, non, pas Akamaru, ils n'avaient pas le droit ! Kiba s'égosilla à s'en arracher la gorge, hurlant le nom d'Akamaru, hurlant des injures, des menaces, sa voix déraillant dans des aigus sous l'effet d'une terreur hystérique. La porte s'était refermée, les sbires de Gatô le traînait dans le couloir, mais Kiba pouvait encore entendre Akamaru se battre, il y avait encore une chance… !

Le grognement d'Akamaru se coupa net.

La mince connexion spirituelle que Kiba n'avait même pas conscience d'avoir, tant son ninken partageait ses propres émotions, frémit une ultime fois (peur, sang, douleur, au secours, peur, peur, peur) puis s'éteignit comme la flamme d'une bougie qu'on souffle.

Kiba hurla.

oOoOoOo

Quand il était plus jeune, Sasuke s'était juré de ne plus jamais être faible. Ne plus jamais être vulnérable, impuissant. Il faisait encore des cauchemars de cette fameuse nuit où Itachi avait tué le clan. Il voulait être fort. Il voulait ne plus jamais avoir peur. Ne plus jamais voir quelqu'un mourir devant lui. C'était ça qui avait éveillé son Sharingan, peut-être. Cette réalisation terrifiante que Kakashi-sensei allait mourir si personne n'agissait. Et Sasuke avait été le seul à pouvoir agir.

Sasuke n'était pas altruiste comme Hikari, qui avait le cœur sur la main. Non, Sasuke était plutôt comme sa cousine Tsunami. Il fonctionnait par la colère. C'était la rage qui l'avait saisi en voyant Zabuza capturer son sensei. Une colère désespérée et viscérale, personnelle, parce que comment osait-il ?! Est-ce que Sasuke n'avait pas assez souffert ?! Alors Sasuke s'était jeté à l'attaque, révélant sans la moindre hésitation tout le panel de compétences que Tsunami lui avait enseigné. Marcher sur l'eau. Les différents Katons. Les frappes de taijutsu qui visaient la gorge. Un Raiton vicieux qui électrocutait la cible au moindre contact. Et Sasuke avait été si fier, si fier de sauver Kakashi ! Il s'était senti si électrisé, si grisé, si terrifié et triomphal à la fois. Il n'avait pas imaginé… Il n'avait pas réalisé… Il ne pensait pas que les choses vireraient à la catastrophe aussitôt après.

Et pourtant…

Zabuza connaissait Itachi. Zabuza voulait le rançonner à Itachi. Sakura et Kiba avaient été capturés avec lui. Akamaru était mort. Kakashi-sensei était blessé.

Cela faisait à présent presque trois jours qu'ils étaient emprisonnés.

Le premier jour, Kiba avait vociféré comme un possédé, s'était débattu, s'était jeté contre la grille de sa cellule encore et encore. Mais à la fin, il s'était tut. Il s'était juste mis à pleurer, et c'était sans doute ça le pire. Kiba, bruyant et fanfaron et exubérant, qui pleurait doucement, en gémissant comme un animal blessé. Depuis, il était silencieux. Il ne mangeait plus. Sakura avait beau l'appeler, il ne lui répondait pas. Sasuke non plus ne parlait guère, essayant plutôt de trouver une faiblesse dans la grille de sa cellule, dans les chaînes ligotant ses bras, dans l'ouverture de ses menottes. Le silence était lourd comme du plomb, qui empestait l'angoisse et le désespoir.

Sasuke n'avait même pas aimé Akamaru. Le chiot avait été bête, ennuyeux, agaçant, prompt à faire pipi dans les parterres de fleurs de leurs clients. Un cabot stupide qui n'avait d'utilité que quand il fallait capturer Tora, le chat fugueur… Et encore ! Mais voilà, ça avait été le chien de Kiba. Le partenaire de Kiba. Il avait fait partie de leur équipe parce qu'il avait fait partie de Kiba, et Sasuke… Sasuke aurait dû le protéger. Il aurait dû tous les protéger.

Sakura parlait peu, elle aussi. Elle avait beaucoup pleuré, le premier jour, mais ensuite, ses sanglots avaient été secs et sans larmes. Elle n'avait plus d'eau à gaspiller. A présent, elle n'avait même plus l'énergie, ou même l'émotion nécessaire pour pleurer. Quand elle appelait Sasuke ou Kiba, sa voix était rauque et creuse, sans inflexion. C'était comme si elle avait dépassé le stade de la tristesse ou de la peur ou des émotions banales comme ça, qu'on peut décrire d'un seul mot. Sakura était une fille de civils, une fille de personne. Elle n'avait pas été préparée à ça.

Sasuke l'avait toujours dédaignée avec mépris, mais il avait un peu honte, à présent. Oui, Sakura était faible, et elle avait besoin d'aide. Mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'elle n'était pas digne d'être aidée.

Mais quelle aide Sasuke pouvait-il lui accorder, à présent ? Il était aussi impuissant qu'elle.

Le deuxième jour, Kakashi-sensei avait essayé de les sauver. C'était sans doute ça qui avait le plus détruit leur moral : il avait essayé, mais il avait échoué. Kakashi-sensei était toujours en retard, toujours désinvolte et moqueur, exaspérant, stupide, ennuyeux, mais il était un Jounin. Il aurait dû réussir. Les bruits de combats étaient venus jusqu'au leur sous-sol, avec les claquements de l'acier, le rugissement des Jutsu. Mais l'épéiste, Zabuza, l'avait repoussé. Lui, et Haku, sans doute. Kakashi-sensei avait été tout proche, elle avait même entendu sa voix qui grondait des menaces, peut-être dans la rue sur laquelle donnait le soupirail, et… ! Et Sasuke avait essayé d'appeler, ils avaient tous essayé de l'appeler. Mais leurs voix n'avaient pas porté au-delà du fracas du combat. Kakashi-sensei n'était pas venu.

Est-ce que Tazuna, leur client, était mort ? Est-ce que Kakashi le gardait toujours ? Est-ce que c'était pour ça qu'il n'avait pas réessayé de les sauver ? Ils étaient dans l'ignorance la plus totale. Ça rendait Sasuke malade.

Tout le rendait malade, d'ailleurs. La ration d'eau qu'on donnait aux prisonniers était probablement drogué. Sasuke était nauséeux et fatigué en permanence. Le pain sec qu'on leur donnait suffisait à peine à les nourrir. Kiba ne mangeait pas sa part. Quand c'était les gardes de Gatô qui descendaient pour les nourrir, ils se moquaient cruellement d'eux, et imitaient les jappements impuissants d'Akamaru avant que Zabuza ne le tue. Mais quand c'était le ninja masqué (Haku, il leur avait donné son nom : il avait eu le culot de se présenter et de retirer son masque devant eux, comme si ça rendait les choses meilleures !) qui venait leur donner à manger, sa voix était douce et pleine de compassion. Sasuke avait envie de le frapper rien que pour ça.

– Je suis désolé, murmura Haku.

Il disait ça tous les jours. Sasuke serra les dents en silence. Kiba resta muet, lui aussi. Mais il y eut un bruissement dans la cellule de Sakura, comme si elle se traînait jusqu'à la grille. Comme si elle avait finalement rassemblé assez de courage, et pensait pouvoir discuter avec ce sale type.

– Pourquoi l'aider ? demanda Sakura d'une voix rendue rauque par la déshydratation. Ce type, Gâto, il est affreux. Ce qu'il fait à ces gens, à ce pays… !

Haku hésita brièvement. Puis il baissa les yeux :

– Zabuza-sama a passé un contrat avec lui. Il veut le remplir avant de rentrer à Kiri et de se présenter devant le nouveau Mizukage.

Sakura resta silencieuse, ne saisissant sans doute pas l'importance de cette révélation. Mais Sasuke était assez versé en géopolitique pour saisir ce que ça signifiait. Il cracha :

– Kiri a été ruiné par la guerre civile. Zabuza compte utiliser l'argent de Gatô pour revenir à Kiri en vainqueur, pas vrai ?

Haku lui jeta un bref regard, et hocha la tête. Sakura émit un hoquet de protestation, et il y eut un tintement métallique, comme si elle se cramponnait à la grille de sa cellule.

– Mais c'est mal ! Il n'a pas besoin de faire ça, et… Et… Haku, tu t'appelles Haku, non ? S'il te plaît, on n'a rien à voir avec cette histoire. Konoha a accueilli plein de réfugiés de Kiri, nos deux pays ne sont pas ennemis. Laisse-nous partir. On n'a pas à être ennemis !

Bien sûr que si, aurait voulu dire Sasuke. Ils étaient ennemis parce qu'Haku servait Zabuza, et que Zabuza avait tué Akamaru. Est-ce qu'il y avait besoin de chercher plus loin ? C'était simple. Ils étaient ennemis et Sasuke les détestait.

– Non, murmura Haku. Je suis désolé, mais je ne peux aller à l'encontre des souhaits de Zabuza-sama. Je veux lui être utile. C'est… la raison de mon existence.

Sasuke s'agrippa à la grille si fort que ses jointures devinrent blanches. La raison de son existence. Comme s'il fallait une raison. Il n'y avait pas de raison, parce que sinon pourquoi Itachi l'aurait épargné, le jour du massacre ? La vie n'avait pas de sens caché ou d'absurdité comme ça. Il fallait juste s'accrocher, et se battre, et survivre.

– C'est tout ? cracha-t-il avec dédain. Tu vas te contenter d'exister pour quelqu'un d'autre ? Tch'. C'est faible.

Sakura émit un bruit inquiet dans sa cellule, comme si elle avait peur qu'il provoque Haku. Mais Sasuke ne revint pas sur ses paroles. Il fixa leur ennemi avec défi, sans ciller. Haku se contenta de pencher la tête sur le côté, l'air songeur. Il gardait ses distances avec la cellule de Sasuke, mais il était si près de celle de Sakura qu'elle sans doute pu le toucher si elle avait tendu la main à travers les barreaux.

– Vraiment ? murmura le jeune nukenin. Je pense que c'est quand on a quelqu'un à protéger…. Qu'on peut réellement devenir fort.

Sasuke serra les dents. Tsunami avait des platitudes de ce genre, elle aussi. Des trucs comme : être aimé par quelqu'un te donne de la force, mais aimer quelqu'un te donne du courage. Tsunami était tellement moralisatrice, des fois. Mais elle n'avait pas tort, non ? Haku n'avait pas tort. La force… La vraie force, ce n'était pas trucider des innocents, comme Itachi. Ce n'était pas terroriser des civils, comme Gatô. La vraie force, c'était être capable de défendre les siens. C'était… C'était ne pas avoir peur qu'il leur arrive quoi que ce soit, parce qu'on savait qu'on pourrait les protéger.

C'était ce genre de force que Sasuke voulait. Dans une autre vie, peut-être qu'il n'aurait rien eu à protéger mis à part sa vengeance. Mais ici, il avait sa famille. Tsunami, Izumi, Hikari, Neji, même Karin. Ils étaient siens, tout comme il était des leurs. C'était le genre de force qu'il brûlait d'avoir, et n'était-ce pas douloureux, de réaliser que ce gars, Haku, l'avait réalisé avant lui ?

Cela ferait bien rire Tsunami. Mais Sasuke ne voulait pas penser à elle, parce que Tsunami n'était pas là. Elle était la personne la plus forte que Sasuke connaisse, mais elle n'était pas là. Elle ne pourrait pas le protéger. Et Itachi… Sasuke resserra son emprise sur la grille, tremblant de rage et de peur et de chagrin entremêlés. Itachi avait été fort, si fort, mais il l'avait trahi. Il l'avait trahi, abandonné, torturé. On ne devenait fort que si on avait quelque chose à protéger ? Peut-être. Mais qu'est-ce que Sasuke pouvait protéger d'Itachi Uchiha ?!

– À quoi ça sert de devenir fort, si cette force est mise au service d'un monstre ? rétorqua-t-il.

Haku eut l'air attristé. Peut-être pensait-il à Gatô. Peut-être désapprouvait-il ses actions. Mais ça n'avait guère d'importance, parce qu'Haku n'aurait jamais le cran de s'y opposer. Il était juste un instrument pour Zabuza. Un pantin qui obéissait aveuglément. C'était beau, de vouloir se dévouer à une personne ou à un rêve. Mais ce n'était pas assez pour être quelqu'un de bien, agir de la bonne façon. Ce ne serait jamais assez.

Haku se détourna, prêt à s'en aller. Sasuke réalisa qu'après cette conversation, Haku ne redescendrait peut-être plus leur donner à manger… Et il se redressa brusquement, se collant presque à la grille :

– Attends ! ordonna-t-il d'un ton impérieux. Comment est-ce que Zabuza connait Itachi ?

Haku s'immobilisa. Une étrange expression passa sur son visage.

– Itachi Uchiha a vécu plusieurs mois au pays de l'Eau, profitant du chaos pour se fondre dans la masse des nukenins errant aux frontières. Zabuza-sama et lui… Ils arpentaient la même région. Nous nous sommes croisés à plusieurs reprises.

Le cerveau de Sasuke bloqua sur la dernière phrase.

– Tu… Tu l'as vu ?!

Haku eut l'air presque triste, soudain.

– Oui admit-il doucement. Il avait l'air… seul.

Seul ? Seul ?! Qu'est-ce que ça voulait dire, ça ?! Évidemment qu'Itachi était seul, c'était un nukenin. Un nukenin qui avait tué ses propres parents ! S'il était seul, c'était de sa propre faute. C'était tout ce qu'il méritait !

Sasuke aurait voulu poser une demi-douzaine d'autres questions. Mais il n'avait pas les mots. Il ne savait pas par quoi commencer. Alors au final, il ne dit rien, et Haku s'en alla.

Il semblait… seul, lui aussi. Étrangement, Sasuke se demanda ce que ça serait, de vivre le genre de vie que menait Haku. D'accepter avec autant de passivité et de reconnaissance le fait de n'exister que comme l'outil de quelqu'un. Fermer les yeux sur ce qui était cruel, ce qui était mal, juste parce qu'on voulait servir une personne. Juste parce qu'on voulait être utile. Quel genre de solitude pouvait donner naissance à ce besoin de reconnaissance ? Sasuke avait presque pitié de lui. Presque. Parce qu'il savait que lui-même avait vécu ce genre de solitude… Jamais il n'aurait donné sa vie à quelqu'un comme ça, les yeux fermés, avec un tel abandon. Sasuke était un battant. S'il dévouait sa vie à quelque chose… Alors ça serait pour protéger, se battre, détruire, faire entendre sa voix. Pas se laisser utiliser.

Il ne laisserait personne l'utiliser. Il s'était déjà laissé berner une première fois par quelqu'un qui avait prétendu l'aimer. Plus jamais il ne se ferait avoir.

(Oh, Itachi. Pourquoi, pourquoi ?! Sasuke n'avait toujours pas de réponse. Y avait-il bien eu un coup d'État ? Y avait-il eu une raison ? Et même s'il y en avait eu une, est-ce que ça rendait le massacre moins pire ?! Le sang, la terreur, le chagrin, Sasuke ne pourrait jamais les oublier. Ça le hanterait jusqu'à sa mort. Et encore aujourd'hui, cinq années après le massacre, la mention d'Itachi suffisait à le pétrifier de rage et de terreur mêlée…)

Non, Sasuke ne se laisserait plus avoir. Il se battrait pour protéger les siens, mais il serait toujours capable de se tenir droit sur ses jambes par lui-même, sans avoir besoin d'une béquille.

Sasuke inspira lentement. Cela faisait trois jours qu'ils étaient prisonniers. La demande de rançon avait sans doute atteint Konoha. Cela voulait dire que la demande de rançon avait aussi… sans doute… atteint Itachi. Sasuke n'en pouvait plus d'être enfermé ici. Il avait tourné en rond, il s'était rongé les sangs, mais il avait aussi observé tous les défauts de sa cellule au Sharingan. Il était temps d'en sortir. Il était temps de s'évader, parce que s'ils attendaient encore, alors Itachi allait venir, et Sasuke savait qu'il ne survivrait pas une nouvelle rencontre avec son frère.

Il se demanda, éperdument, si Konoha avait été prévenue. Tsunami était en mission, mais les autres… Izumi, Hikari, Karin, Neji… Leurs amis, leurs équipes… Ils se battraient pour lui. Mais ils étaient si loin. Konoha semblait exister dans un autre monde, un monde qui allait au-delà de ce sous-sol puant, des barreaux de sa cellule, de la faim qui consumait son énergie, de la douleur qui irradiait dans son corps là où les gardes avaient réussi à asséner quelques coups de gourdins lors de leur dernière visite.

Oh, Kami-sama. Sa famille lui manquait tellement.

oOoOoOo

Sakura Haruno était la meilleure élève de sa classe. Mais elle avait vite réalisé que ses notes parfaites ne servaient à rien dans le monde réel. Kiba était meilleur au taijutsu qu'elle. Sasuke était meilleur aux kunais et aux shurikens (et en ninjutsu, en taijutsu… en tout, en fait, mais ce n'était pas surprenant, puisque c'était Sasuke-kun !). Les deux garçons avaient l'entraînement de leurs clans respectifs, et Sakura se sentait inutile, stupide, à toujours traîner en arrière. Kiba était exaspérant, avec ses manières brusques et son exubérance, et même s'il avait parfois des éclairs de génies, il restait une vraie nuisance. Sasuke-kun était parfait, évidemment, mais il était… si froid, parfois, si dédaigneux. Oh bien sûr ça ne faisait que renforcer son mystère, c'était tellement cool, mais… parfois Sakura ne pouvait s'empêcher de se sentir… blessée. Rabaissée. Oh, elle ne mettait jamais longtemps à remonter la pente, se battant pour remporter le cœur de Sasuke-kun ! Mais voilà, être dans la même équipe que lui était loin d'être aussi romantique que dans ses rêves.

Rien n'était romantique, en fait. Sakura avait l'impression que cette petite fille qui rêvait de quêtes épiques et de grands gestes d'amour était restée à Konoha, que c'était une autre personne. Toutes ces idées ridicules… Cette certitude que la vie était une grande aventure, qu'ils étaient en sécurité, que le monde était beau et noble et qu'il y avait une justice… Toutes ces idées ridicules appartenaient à quelqu'un d'autre. Sakura avait l'impression que ça faisait des mois qu'elle avait quitté Konoha, et non pas quelques jours.

Cela faisait à présent six jours qu'ils avaient quitté Konoha. Quatre jours qu'ils étaient capturés.

Quatre jours qu'Akamaru était mort. Kiba n'avait pas prononcé un mot, depuis.

Sakura avait brièvement eu l'espoir que Haku les aide. Mais il les avait abandonnés. Puis elle avait cru que Sasuke, peut-être, trouverait le moyen d'accomplir un miracle… Mais même lui était impuissant. Il n'y avait personne. C'était une réalisation horrible. Personne n'allait la sauver. Et Kiba ?! Qui allait sauver Kiba ? Il ne parlait plus. Parfois Sakura devait tendre l'oreille pour entendre sa respiration. Elle était terrifiée à l'idée qu'un matin, elle se réveille, et qu'il soit mort. Cette mission… Cette mission était un cauchemar.

Après quatre jours d'angoisse, de terreur, de rage, d'impuissance et d'illusions brisées… Sakura n'avait plus de place pour d'autres émotions. Sakura se sentait vide et dure à la fois. Creuse. Fragile. Mais pas fragile comme une fleur, non, fragile comme une bombe. Il y avait quelque chose en elle, profondément enfoui sous des couches et des couches de rêveries et de certitudes et d'idées vaines, quelque chose de dur et de solide et d'effrayant, et pour l'instant ça ne faisait que remonter à la surface, très très doucement, mais c'était , et elle en prenait conscience. Il y avait quelque chose. Sakura n'était pas encore morte, pas encore brisée. Elle se sentait comme suspendue entre deux mondes. Comme si la dure réalité avait écorché tout ce qui était supposé être doux et naïf en elle, ne laissant qu'un squelette, et qu'elle n'avait pas encore trouvé comment y redonner vie.

(Elle n'y pensa pas, mais depuis le début de sa captivité, Inner Sakura n'avait pas pris la parole une seule fois. Comme si sa fureur, sa colère, était doucement drainées ailleurs.)

Ce jour là… Haku ne vint pas leur donner à manger. Il y eu des éclats de voix en haut. Sakura ne se tendit pas, elle n'en avait plus la force, mais son attention se porta sur le bruit, avec l'instinct animal de la proie qui sent le prédateur approcher. La porte du sous-sol s'ouvrit, et les éclats de voix se firent plus nets. C'était Gatô et Zabuza : ils descendaient l'escalier, suivis par quatre gorilles bien armés.

– … une connerie ! grondait férocement Zabuza. Si Konoha l'apprend… !

– Bah ! fit Gatô avec mépris. Avec ce que Kusa va me payer, j'aurais de quoi acheter Konoha dix fois de suite !

– Les shinobi sont pas des hommes d'affaires, Gatô ! rugit Zabuza. Ils n'achètent pas, ils prennent. Vends le gamin à Kusa et toute ta monnaie d'échange s'envole !

– Tu es simplement déçu que ça ne soit pas ton acheteur qui ait remporté la mise, renifla Gatô d'un air narquois. Itachi Uchiha aurait dû se manifester plus vite.

Zabuza fixa Gatô en silence un instant, puis se détourna sèchement :

– Tu fais une erreur. Tu l'regretteras.

Il remonta les escaliers d'un pas lourd. Gatô se contenta de lever les yeux au ciel, puis claqua des doigts. Immédiatement, ses gardes allèrent ouvrir la cellule de Sasuke. Ils avaient d'autres chaînes à la main. Sakura ne pouvait pas bien voir ce qui se passait, mais elle entendit le moment où Sasuke se jeta à l'attaque. Sakura essaya frénétiquement d'ouvrir la grille de sa cellule pour l'aider, mais elle savait qu'elle n'y arriverait pas. Il y eut des coups, des grognements, des cris… Mais au final, Sasuke était seul, ligoté, blessé, et face à quatre gars armés et violents.

Les gardes traînèrent Sasuke inconscient hors de sa cellule. Sakura se cramponna à la grille, fébrile. Non, non, ils ne pouvaient pas les séparer, il fallait qu'ils restent ensemble… !

– Où est-ce que vous l'emmenez ? cria-t-elle d'une voix si rauque qu'elle la reconnu à peine. Qu'est-ce que vous allez faire de lui ?!

Gatô ricana. Sakura le haïssait, le détestait. Elle resserra sa prise sur les barreaux de sa cellule, convulsivement. Quand elle sortirait d'ici… !

– Kusa a remporté l'enchère, l'informa le malfrat d'un air satisfait. Apparemment, un Uchiha est une denrée rare, ces temps-ci. Mais ne t'en fais pas, fillette. Pour toi et le cabot, mes contacts ont commencé à sonder le marché à Kumo et Iwa.

Ses sbires ricanèrent bêtement. Sakura ignora la pointe de peur que ces mots faisaient naître en elle. Iwa et Kumo haïssaient Konoha, elle savait que le sort qu'ils lui réservaient serait terrible, mais c'était un problème pour plus tard, pour un futur lointain où l'univers irai au-delà de ce sous-sol, au-delà de la faim, au-delà de l'urgence parce qu'ils étaient en train d'emmener Sasuke.

Les gardes emmenèrent Sasuke avec eux, le transportant comme un sac de pommes de terre, inerte, comme mort. Sakura et Kiba eurent beau crier, protester, supplier, personne ne leur prêta attention. La porte du sous-sol se referma derrière eux avec un claquement final.

La chose dure au fond de Sakura craqua.

Elle lâcha la grille. Elle recula au fond de sa cellule, s'assit contre le mur, et attendit sans rien dire. Elle avait l'impression que jusqu'à présent, elle n'avait fait que flotter à la surface d'un océan tumultueux de peur et d'impuissance. Elle avait été ballotée par les flots, submergée, étouffée, se débattant en vain… Et puis elle s'était laissée couler. Elle avait lâché prise, et tout était plus clair à présent. Oh, Sakura n'avait pas de plan ou de stratégie ou quoi que ce soit. Son esprit était toujours embrumé par la faim et la peur. Mais tout ce rideau de pensées superficielles avait craqué, finalement, et soudain elle voyait clairement ce qui était important et ce qui ne l'était si tout un tas de petits signaux s'étaient éteints dans son cerveau, et qu'il ne restait plus qu'une ligne claire et parfaite, allant de sa motivation à son objectif, et rendant le reste insignifiant.

Qu'est-ce qu'elle voulait ? Libérer Kiba. Retrouver Sasuke. Fuir, fuir loin d'ici, retrouver Kakashi-sensei, et rentrer à Konoha. Tuer Gatô, accessoirement. Mais pour ça, il fallait qu'elle se débarrasse de ces chaînes. Qu'elle sorte de cette cellule.

Qu'est-ce qu'elle avait à sa disposition ? Pas grand-chose. Sakura avait toujours été faible, tant physiquement qu'en termes de réserves de chakra. Mais elle avait un excellent contrôle de son chakra. Dans sa classe, elle avait toujours été la meilleure avec les trois ninjutsu qu'on leur avait appris à l'Académie.

Comment pouvait-elle parvenir à ce qu'elle voulait, avec ce qu'elle avait ?

Simple.

(Sakura était une fille de civils, une fille de personne, une simple statistique. Mais elle avait été diplômée de l'Académie, et contrairement aux enfants de clans, elle n'avait pas été diplômée parce qu'elle était entraînée par ses parents, ou parce que les professeurs faisaient preuve d'indulgence. Sakura avait été diplômée parce qu'elle s'entraînait dur. Elle avait été diplômée parce qu'elle était attentive, déterminée, précise, mais surtout parce qu'elle était intelligente. Elle ne s'en vantait pas. Elle essayait toujours d'apparaître mignonne et douce, pour attirer l'attention de Sasuke-kun. Mais Sakura Haruno était aussi une kunoichi, et son arme principale n'était pas son ascendance : c'était son cerveau.)

A midi, un garde vint leur apporter à manger. Comme d'habitude, il se mit à narguer Kiba. Comme d'habitude, il n'accorda aucune attention à la gamine aux cheveux roses, affaiblie, inoffensive. Alors Sakura, toujours enchaînée, esquissa les signes familiers du Henge.

Avec ses mains positionnées comme ça, malaxer son chakra était presque impossible. Presque. Pas pour elle. Le Jutsu lui vint lentement, mais il réussit. Le garde lui tournait le dos, concentré sur Kiba. Derrière lui, Sakura se métamorphosa en une copie parfaitement identique à Akamaru… Et aboya.

Un silence stupéfait tomba dans le sous-sol. Le garde se tourna vers sa cellule, et se mit à balbutier avec incompréhension en voyant un chiot de trente centimètres en lieu et place d'une kunoichi aux cheveux roses. Il se gratta la tête. Si le chien avait été dans la cellule de Sasuke ou Kiba, les deux garçons, les deux prisonniers dangereux… Le garde aurait peut-être appelé des renforts. Ou peut-être qu'il aurait refusé de s'approcher. Mais là, il avait en tête la mort d'Akamaru, ou plutôt le chagrin de Kiba en réaction. Et surtout, il ne lui serait pas venu à l'idée de se méfier qu'une fillette aux cheveux roses. Surtout maintenant qu'elle avait disparu. Alors il attrapa son trousseau de clef (le cœur de Sakura bondit dans sa gorge), et ouvrit la grille d'un geste précautionneux, les yeux fixés sur le petit chiot blanc qui le regardait craintivement.

Sakura attendit qu'il se soit suffisamment avancé. Puis elle rompit sa métamorphose et, avec un cri de guerre, se jeta sur le garde.

Ils roulèrent pêle-mêle loin de la cellule, cramponnés l'un à l'autre, se rouant de coups et rugissant de rage. Le garde avait son gourdin, mais Sakura avait des ongles longs comme des griffes à présent : elle lui lacéra le visage, feulant comme un animal sauvage. Ils roulèrent vers la gauche, vers la cellule de Kiba. Le garde réussi à se relever à moitié et à repousser Sakura, mais elle se cramponna à lui, griffant et déchirant tout ce qui passait à sa portée. Son visage, ses mains, son cou : le gars était recouvert de sang, à moitié aveuglé. Ils roulèrent et trébuchèrent encore… Et soudain Sakura se cogna contre la grille de la cellule de Kiba. Elle n'avait pas réalisé qu'ils avaient reculé aussi loin. Le garde essaya de la repousser à coups de pieds, proférant une litanie de jurons terrifiants. Mais Sakura se cramponnait, griffait, s'accrochait, parce que si elle le lâchait tout serait perdu, elle ne savait pas comment ou pourquoi mais il allait la remettre en cellule, c'était sa seule chance, il fallait qu'elle réussisse, il allait qu'elle gagne… !

– Kiba ! cria-t-elle désespérément. Kiba, aide-moi ! KIBA !

Aucun mot ni aucun mouvement n'était venu de la cellule de Kiba depuis la mort d'Akamaru.

Mais Sakura appela à l'aide, et soudain deux bras maigres et enchaînés fusèrent entre les barreaux, et attrapèrent le cou du garde, le tirant contre la grille pour l'étrangler. Le gorille se débattit de plus belle, le visage rouge. Kiba était fort mais il n'était qu'un gamin de douze ans pesant moins de trente kilos, et le garde était un homme costaud et en pleine forme, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne se dégage. Éperdue, Sakura regarda autour d'elle : est-ce qu'il avait un kunai, une arme, quelque chose, n'importe quoi…

Son regard tomba sur le gourdin que le garde avait fait tomber.

Sans réfléchir, Sakura le prit et frappa. Le premier coup fit tressaillir tout le corps du garde. Puis elle frappa et frappa et frappa encore, hystérique, jusqu'à ce qu'il y ait du sang partout, jusqu'à ce que le visage du garde ne ressemble même plus à un visage, jusqu'à ce qu'elle réalise que cela faisait longtemps qu'il avait cessé de bouger. Ce fut seulement à ce moment-là qu'elle recula, hébétée, et baissa le gourdin maculé de sang. Le silence revint dans le sous-sol, presque surnaturel après le déchaînement de violence.

Sakura tremblait de tout son corps. Ses mains, ses bras, même ses vêtements, tout était recouvert d'éclaboussure de sang et… d'autre chose. Lentement, Kiba relâcha sa prise sur le cou du garde, laissant le cadavre glisser le long de la grille pour s'écraser au sol. Sakura retint un haut-le cœur devant le massacre. Il était mort. Elle l'avait tué.

– Sakura ? fit Kiba d'une petite voix.

Il la fixait avec des yeux écarquillés, derrière les barreaux de sa cellule. Il avait le visage émacié, et il était couvert de sang, lui aussi, à cause des projections du gourdin. Sakura déglutit.

– Il doit avoir des clés, marmonna-t-elle fébrilement en fouillant le corps (ne pas regarder sa tête, ne pas regarder sa tête… !). Il doit y avoir des clés, il doit… Là !

Le gorille avait bien les clefs. Les clefs de la cellule de Kiba, les clefs de ses menottes aussi. Sakura le débarrassa de ses entraves, les mains tremblantes. Son cerveau tournait à vide. Ils se retrouvèrent face à face, libres.

– Et maintenant ? lâcha Kiba.

Sa voix était étrangement plate. On aurait dit la voix de quelqu'un d'autre. Sakura réalisa qu'elle ne l'avait pas entendu parler depuis la mort d'Akamaru. Mais au moins Kiba était là, il était vivant.

– Et maintenant ? répéta-t-elle d'une voix rauque. On va chercher Sasuke. Mais on va tuer Gatô, d'abord.

Kiba émit un grondement sourd, et un peu de vie revint dans ses yeux.

– Ouais. Allons tuer Gatô. Et ensuite, on ira chercher Sasuke.

Sakura avait eu plein d'idées romantiques quant à sa vie dans une équipe avec Sasuke-kun. Mais ces idées n'existaient plus, à présent. Il n'y avait que la dure réalité. Elle, Kiba, le sang sur ses mains, et les ennemis qui se dressaient devant eux.

(Un autre univers aurait sans doute été plus clément avec l'équipe 7. Un autre univers aurait été plus doux avec chacun d'entre eux, et les aurait laissé conserver leur innocence un peu plus longtemps. Mais… Ce n'est pas notre monde. Chaque action entraîne un une myriade de conséquences, chacune d'entre elle se ramifiant et entraînant d'autres changements, grands ou petits. Dans un autre univers, la team 7 aurait été différente, mais le monde dans lequel ils auraient évolué aurait été différent lui aussi. Aurait-ce été mieux ? Aurait-ce était pire ?)

(Était-ce important ? Tout ce qui comptait, c'était de survivre, après tout.)

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La suite au prochain épisode !

(Un cookie pour celui qui devine qui a remporté les enchères pour Sasuke x) Indice : il est à Kusa et veut le Sharingan. Also son nom rime avec "rochimaru" x) Le concept (Orochimaru qui achète Sasuke aux enchère, et Sakura qui tourne Berserk) vient d'une excellente fic sur AO3 qui s'appelle "freedom in the eyes of another". It's amazing.

Bref. A dans deux semaines pour la suite !

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