Hello ! Me revoilà ! Un peu tard, mais mieux vaut tard que jamais x)
Mon taff est tellement anxiogène c'est terrible. Je sens que je vais devoir mettre le holà, parce que je suis débordée. Là, je suis supposée être en révision, donc injoignables, mais ils m'appellent quand même... Urgh.
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Bref. Place aux réponses aux reviews !
COUCOU ICEQUEEN ! Oui tu t'es reconnue, c'était pas dur =) J'étais trop excitée quand j'ai fait cette petite dédicace x) Je le suis toujours ! KANDORYA ! Ahem. Bref. Tsunami x) Oui, ça va décoiffer, l'invasion approche ! ET en effet les mecs du Son sont bien les mêmes, mais avec des bandeaux de Kusa x)
Hello liamireldib-b ! Dans le canon Yakumo a une vie assez triste : mais là, elle a carrément un poids énorme sur les épaules. Je ne sais pas si tu as remarquée mais je l'ai mis dans une position assez similaire à Itachi, avec la charge écrasante de ramener l'honneur du clan, alors que ce même clan lui crache dessus. Et comme Itachi, Yakumo est stoïque, résignée, mal socialisée, et probablement dépressive. Le schéma se répète... Sauf que les Kurama ne posant pas de danger à Konoha, il n'y aura pas de massacre. C'est une chance pour moi d'explorer comment ça se serait passé pour Itachis s'il avait continué à vivre à Konoha. Et en espérant que les choses s'améliorent ! Voilà voilà x) Pour Neji MWAHAHAHA, en effet c'est prévu que Neji se dresse contre les Hyuga. Il va déjà faire acte de rébellion dans cet exam, mais la confrontation finale est prévue plus tard x)
Pour info Alyxel, Hayama Shirakumo est un perso semi-canon (il a sa fiche sur le wikia !) qui a été le Jounin-sensei de Tsunami dans le tome 1 de cette fic. A présent, il est chef de la police. Eh oui, vu que Danzo est mort, ce n'est pas l'ANBU qui a récupéré la police, mais un nouveau groupe qui a été formé pour remplir ce vide après le massacre des Uchiha x) Bref, Hayama-sensei est un perso majeur pour Tsunami mais aussi pour Konoha !
Coucou Eliie Evans ! Oui cette première épreuve de l'examen n'a pas trop divergé du canon, mais ça m'a permis de faire un rappel de ce qui se passait, de l'évolution des différents persos, etc. Et puis, le petit zoom sur les "intrus" (les Genins que j'ai rajouté à cette fic, comme Yakumo, Hotaru, Ranmaru, Hakuyo, etc.) était fun à écrire x)
Salut Tiph l'Andouille ! Contente que les POV de tous ces persos te plaise =) Aaaah Neji a l'arrogance des Hyuga ET celle des Uchiha maintenant, je comprends que tu ai un peu envie de le baffer x) Bref, accroche-toi, parce que l'action commence dans ce chapitre !
Hello Shinlya ! Le monde est en train de devenir fou, IRL. Les clients sont agressifs et désagréables, c'est dingue ! Enfin bref. Contente que la fic t'aide à tenir le coup. Moi aussi quand je suis déprimée, je ne sais pas où j'en serai sans les fanfics ! Bref. Ah ah, Karin qui n'aime pas Kusa, je devais le mentionner x) Contente que ça t'ai plu !
Hey Yuedra ! Non mais si je fais d'Hikari ou de Tsunami l'Elu, ça va devenir un grand bazar quand même x) Un bazar génial, mais un bazar quand même xDDDD En fait pour que l'univers ne parte pas en sucette il faudrait que ça soit IZUMI l'Elue... mwahahaha xD Bref ! Tu as des trucs à dire sur tous les persos c'est cool, et en plus tu as bien cerné POURQUOI j'ai voulu parler de tous ces perso, j'adore =D OUI Sakura ressemble d eplus en plus à Kakashi, le coup du clin d'oeil appuyé fait en sachant qu'ell faisait plier une règle sans la briser, c'était 100% inspiré de son sensei. Bien vu ! L'équipe Yakumo-Ino-Hinata est sans doute une de mes préféres, il y a tellement de DRAMA réprimé chez elles. Yakumo est l'héritière, mais pas chef de clan (c'est son oncle) donc elle a les mains liées. Et au-delà de l'aspect légal, il y a son trauma et sa culpabilité intériorisée qui joue contre elle aussi. Hinata est similaire à sa version canon, en effet. Mais j'imagine son amitié avec Ino et Yakumo comme étant plus profonde que celle qu'elle a avec Kiba et Shino dans le canon, parce que solidarité féminine x) Quant à Ino, cette équipe l'a TRANSFORMEE. Dans le canon elle a un rôle de support de Shikamru, tandis que là, avec deux filles super-fortes mais profondément introverties dans son équipe, c'est INO qui se retrouve être l'élément moteur, et c'est à la fois un boost d'ego et un boost de responsabilité. Tu verras dans la suite de l'examn, amis ça l'a forcé à diversifier ses compétences ! Bref. Pour le fait qu'Hikari n'ai pas jeté un genjutsu sur Naruto : Naruto a beaucoup de chakra, donc jeter un genjtsu sur lui requiet une grande quantité d'énergie. Un genjutsu faible comme cleui qu'Hikari utilise pour ses alliés, ce n'est donc pas suffisant x) Sinon quoi d'autre... SHIHO NE VIENT PAS DE BORUTO ! Elle apparait dans Shippuden, dans l'arc d'après la mort de Jiraya. C'est elle qui cherche à cracker le code qu'il a laissé, avec Shikamaru ! Non mais x) Sinon nope, C n'est pas un Jounin-sensei dans cet exam. Dommage, parce que sinon les retrouvailles avec Tsunami auraient été fun xDDDD
Coucou FoxyCha24 ! Ah ah, Hayama-sensei is back =) Et même si je vais garder sensiblement la même épreuve, ça va me permettre de faire de spetits changementspour rendre le but de l'examen plus subtil que dans le canon ! x) Sinon tu m'a bien fait rire en disnat que Tsunami ne doit pas arrêter d'éternuer, mais c'est vrai. Elle s'est tellement immiscée dans la vie de plein de persos importants que du coup, quand tous les persos importants sont regroupés, bah ils pensent à elle xDDD
Merci Rose-Eliade ! Toujours fidèle au rendez-vous, ça fait plaisir =)
Salut B-8 ! Contente que le chap' t'ai plu, avec tous ces différents POV ! C'était l'occasion de montrer les divergences au canon dans l'évolution des personnages. ET de faire un zoom sur les semi-OC (Yakumo, Hakuyo, Ranmaru...) parce que mine de rien, ils ont aussi un rôle à jouer ! =)
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Et voilà !
Dans le canon, Anko est l'examinatrice de cet examen. Vu que dans cette fic, Anko a un autre job, j'ai changé l'organisateur. Dites bonjour à Hayama-sensei ! xD L'épreuve est restée sensiblement la même (courir dans la foêt mortelle est, je pense, un truc qu'Anko a GRANDEMENT aidé à organiser), mais vous verrez qu'Hayama-sensei va rajouter des règles. Ce ne sera pas un remix du canon...
Bref. Sinon on va rencontrer d'autres persos du canon, notamment Juzo Biwa. Dans le canon c'est un nukenin de Kiri qui rejoint brièvement l'Akatsuki... mais je headcanon que dans cet univers, il a rejoint la rébellion et a donc été rétintégré aux forces de Kiri à la fin de la guerre civile. Jettez un oeil à sa fiche sur le wikia quand vous arriverez au milieu de ce chapitre et que ce perso apparaîtra, et vous comprendrez pourquoi l'air est si tendu entre lui et Gai Maito !
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Et sans plus attendre... Enjoy !
Et happy halloween =)
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La forêt de la Mort (1/2)
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La deuxième épreuve avait lieu dans la forêt de la Mort. L'endroit le plus périlleux de Konoha, où Tenzō-sensei leur avait interdit d'aller, et où Tsunami se rendait régulièrement pour s'entraîner avec Gai et/ou Anko. Bref, c'était un coin mortellement dangereux et uniquement fréquenté par des cinglés surpuissants. Pas du tout l'endroit où on enverrait des petits Genins, normalement.
Pffff. Hikari était à peine surpris.
En revanche, le truc surprenant était que ce soit Hayama-san l'examinateur ! Est-ce que Tsunami était au courant ? Sans doute pas. Hayama-san était professionnel jusqu'au bout, il ne lui aurait pas dit. Mais d'ailleurs, pourquoi était-il examinateur ? Il y avait des membres de la police parmi les candidats ! Est-ce qu'on ne risquait pas d'accuser Hayama-san de favoritisme, un peu comme si un Jounin-sensei était aussi examinateur ? Hum…. D'un autre côté Hayama-san était un commandant, pas un professeur, pour les membres de la police…
Hayama-san et plusieurs policiers se tenaient devant le grillage, le visage impassible. Hikari et son équipe se trouvaient au premier rang, tout comme l'équipe de Sasuke, mais le regard d'Hayama-san passa sur eux sans s'y attarder. Hikari remarqua d'autres visages familiers au sein des policiers présents (notamment Anko), mais comme Hayama-san, personne ne lui adressa le moindre signe. Peu importait leur lien avec Tsunami… Les Uchiha n'auraient aucun traitement de faveur dans cet examen.
Quand tout le monde fut rassemblé, les deux Chuunins qui avaient escortés les candidats se volatilisèrent. Hayama-san parcourut l'assemblée d'un regard impassible. Les murmures se turent. Hayama Shirakumo n'était pas aussi imposant qu'Ibiki Morino, mais il avait tout de même une présence intimidante, avec sa haute stature et son visage sévère. D'autant plus que lieu de ce rendez-vous donnait le ton.
– Je suis le capitaine Hayama Shirakumo, annonça leur examinateur d'un ton égal. C'est moi qui administrerai la seconde épreuve de cet examen. Pour ceux qui ne l'ont pas encore deviné, il s'agira d'une mission de survie… ici même, dans le terrain d'entraînement numéro 44. Certains d'entre vous le connaissent sous un autre nom : la forêt de la Mort.
Plusieurs Genins firent la grimace. Les plus jeunes avaient l'air vaguement effrayés. Hikari lui-même ne se sentait pas super-rassuré ! Mais sans marquer de pause, Hayama-san déroula brièvement une carte approximative des lieux, et expliqua :
– Le terrain d'entraînement numéro 44 est une forêt parfaitement circulaire, de vingt kilomètres de diamètre. Elle est entourée d'un grillage percé de quarante-quatre portes à égale distance les unes des autres. La faune est particulièrement dangereuse, surtout aux abords de la rivière qui la traverse. Au centre du terrain se trouve une tour, que vous devrez rejoindre… En répondant aux impératifs de l'épreuve.
– Les impératifs de l'épreuve ? demanda Ino Yamanaka avec méfiance.
– En effet. Le but est de vous emparer de documents tout en protégeant vos propres rouleaux de stockage. Il s'agit donc d'une mission de transport et d'une mission d'attaque.
Hayama-san leur montra les rouleaux en question. L'un était blanc, marqué du kanji « ciel ». L'autre était bleu, marqué du kanji « terre ». Avant même qu'il n'ait reprit la parole, Hikari commençait à deviner où il voulait en venir.
– Un rouleau vous sera donné avant d'entrer dans le terrain, continua Hayama-san. Soit celui de la Terre, soit celui du Ciel. Votre mission sera d'arriver à la tour avec ce rouleau, mais également son complément. Vous êtes en nombre impair… Onze équipes recevront un rouleau du Ciel, et dix équipes recevront le rouleau de la Terre.
Donc quoi qu'il arrive, seule dix équipes maximum pourraient être reçues. Outch. Ça allait sacrément diminuer leur nombre.
– Et quelles sont les conditions exactes pour être reçu ? lança Sasuke.
Hayama-san inclina la tête :
– L'épreuve durera quatre-vingt-seize heures, soit quatre jours. Pour être reçu, vous devrez vous présenter à la tour avant la fin de l'épreuve, avec un rouleau du ciel et un de la terre, et une équipe de trois personnes en état de combattre.
Il marqua une pause, puis parcourut les Genins du regard. Lorsqu'il reprit la parole, il avait légèrement haussé la voix, appuyant bien chacun de ses mots.
– Quelques particularités, cependant… Cette équipe n'a pas à être celle avec laquelle vous êtes entrés dans la forêt. Vous avez le droit de transporter des blessés. Vous avez le droit de transporter des prisonniers. Vous avez le droit d'avoir plus de deux rouleaux. Il n'y a pas beaucoup de place pour la troisième épreuve : ces éléments seront donc pris en compte pour améliorer ou diminuer votre score.
Un brouhaha de murmures confus ou excités se répandit dans la foule. Hikari retourna ces nouvelles instructions dans sa tête, nerveux. On les encourageait à… former des alliances, sans doute, pour avoir le plus de combattant valides possibles. Si deux équipes se rencontraient et que chacune avait un blessé parmi ses membres, elles avaient la possibilité de s'allier pour arriver à la tour, et ainsi permettre à trois d'entre eux de réussir l'épreuve. Mais on les encourageait aussi à saboter la concurrence en volant des rouleaux et en faisant des prisonniers. Tous les coups était permis.
Et plusieurs candidats semblaient l'avoir déjà compris. Un air sinistre s'était peint sur le visage d'un Genin de Suna. Neji avait croisé les bras, son expression indéchiffrable. Kiba et Sakura avait commencé à chuchoter entre eux. Un peu en retrait, à côté de Karin, Lee avait déjà des flammes dans les yeux :
– Avec de tels paramètres, il est très improbable que dix équipes arrivent au bout ! Un champ d'action à couvrir de plus en plus large, de moins en moins de temps pour récupérer, des adversaires de plus en plus désespérés à cause de la limite de temps… La partie va être serrée !
Karin lui flanqua un coup de pied :
– Silence, bon sang, il faut qu'on écoute la suite !
La suite en question n'était pas très réjouissante. Hayama-san leur annonça qu'en plus des morts et des blessés dans les affrontements directs, il y aurait des victimes de l'environnement. Plantes toxiques, insectes venimeux, prédateurs, parasites… Que des réjouissances. Dans les rangs des policiers qui assistaient à la scène, plusieurs avaient l'air sinistrement réjouis. Surtout Anko, d'ailleurs.
Shikamaru Nara demanda avec espoir si on pouvait abandonner au milieu de l'épreuve. La réponse était non : une fois qu'on était entré dans la forêt, on y restait pour quatre jours. Comme pour une vraie mission, il n'y avait pas de moyen de se retirer si on était dépassé.
Le seul moyen de quitter la forêt avant la fin des quatre jours était d'ouvrir les rouleaux au cours de l'épreuve. Cela était strictement interdit. Si un curieux s'y risquait, cela entraînerait une disqualification immédiate pour toute son équipe, leurs blessés, leurs prisonniers, et leurs alliés. Hikari eut immédiatement très envie d'ouvrir lesdits rouleaux, juste pour voir. Et à en juger par le regard brillant que lui lança Naruto, il avait exactement la même idée… Heureusement pour eux, Hotaru les attrapa chacun par une oreille, et murmura d'un air menaçant :
– N'y pensez même pas !
Des fois, elle avait l'air de lire dans leurs pensées. C'était presque effrayant.
Les examinateurs commencèrent à distribuer les rouleaux, dans un abri isolé des regards par des rideaux tendus comme si c'était un isoloir. Ainsi, personne ne savait quelle équipe avait quel rouleau. Mais… La triche n'était pas interdite.
Tandis que les différentes équipes discutaient en attendant leur tour, Hikari jeta un bref regard autour de lui. Neji s'était détourné, mais utilisait sans aucun doute son Byakugan. Dans l'équipe de Karin, Sai était en train de ranger son crayon : quel petit animal venait-il de dessiner ? Un peu plus loin, Sasuke se trouvait avec Kiba, mais la kunoichi de leur équipe était manquante. Hikari se mordit la lèvre, réfléchissant à toute allure…
– Des clones, chuchota-t-il soudain. Naruto, tes clones peuvent se transformer, non ?
– Euh, oui ?
Hikari baissa encore la voix, contenant mal son excitation :
– Faits vingt-et-un clones, discrètement. Transforme-les en mouches ou en petites araignées, et places-en un sur chaque équipe pour les espionner sans qu'ils ne s'en rendent compte. Une fois dans la forêt, tes clones pourront quitter leur équipe sans être vus… Puis nous retrouver et nous dire qui a quel rouleau !
Le visage de Naruto s'illumina. Même Hotaru eut l'air impressionnée :
– Pas bête, Hikari ! Bravo !
Le jeune Uchiha rougit faiblement, et se frotta la nuque. Ah ah, oui, en effet, il était fier de lui sur ce coup. Lors de la première épreuve, il avait dû se laisser Naruto se débrouiller seul (jeter un genjutsu sur lui demandait beaucoup de chakra !), mais cette fois, les choses seraient différentes. C'était à Naruto de briller.
– Je vais aux toilettes, je reviens ! claironna l'Uzumaki d'une voix forte.
Et il s'éloigna d'un pas chaloupé vers un gros rocher suffisamment éloigné du groupe. Hotaru cacha son visage dans ses mains. Les talents de comédiens de Naruto étaient vraiment nuls.
Heureusement personne ne semblait prêter attention au gamin blond habillé de orange qui clamait avoir besoin de vider ses intestins derrière un gros caillou. Tout le monde était occupé à garder un œil sur ses voisins… Et sur l'isoloir où les Chuunins distribuaient les rouleaux.
En attendant que Naruto revienne, Hikari se mit à réfléchir. Puisqu'on leur laissait le temps de préparer un plan de bataille, il aurait été stupide de ne pas en profiter. D'autant que cet examen pouvait se dérouler de plein de façons différentes.
Fallait-il chercher une cible dès l'entrée dans la forêt, ou se rapprocher de la tour pour tendre une embuscade ? Plus on s'approchait de la tour et plus on avait de chance de tomber sur une équipe ayant le bon rouleau (ou même les deux bons rouleaux) puisque tout le monde irait dans cette direction. D'un autre côté, les équipes qui parviendraient à la tour seraient sans nul doute les plus fortes, celles qui avaient réussi à affronter les prédateurs de la forêt à voler un rouleau à leur adversaire. Peut-être fallait-il chercher à combattre loin de la tour ? Mais on avait autant e chance de tomber sur un adversaire fort que sur un adversaire faible. Et puis, plus tôt le combat avait lieu, et plus l'adversaire serait frais et dispo. Les concurrents qui atteindraient la tour allaient tous êtres fatigués et affamés, ne fallait-il pas compter là-dessus ?
Fallait-il faire une alliance dès le début ? Cela permettrait d'affronter toute l'épreuve avec un allié à ses côtés. Hikari se sentirait plus rassuré avec Neji, Sasuke ou Karin avec lui. Mais d'un autre côté… Il ne voulait pas qu'ils aient à le porter. Il savait qu'il était le plus jeune, le plus fragile, le plus protégé de cette famille. Il voulait prouver qu'il savait se battre seul. Il n'avait pas besoin d'une alliance !
Mais si les choses se passaient mal… Peut-être que l'opportunité d'une alliance (facile à sécuriser en début d'épreuve) ne se présenterait pas. Ils seraient trop loin, ou bloqués dans un affrontement, ou bien ils auraient déjà franchi la ligne d'arrivée. Auquel cas, ils ne pourraient pas aider Hikari. Et Hikari ne pourrait pas les aider, si c'était eux qui avaient besoin d'aide !
– Tu crois qu'on devrait faire une alliance ? murmura Hotaru qui pensait sans doute à la même chose que lui.
Le regard de la jeune fille s'était posé sur l'équipe 11 et l'équipe 5, côte à côte. La Team Tsunami et la Team Gai. Évidemment, ils s'étaient souvent entraînés avec eux, et Hotaru savaient à quel point ils étaient forts. Passer cet examen sous leur protection était tentant.
Mais Hikari se rebiffa. Il n'était plus un bébé, il n'avait plus besoin qu'on lui tienne la main lors des entraînements !
– Non, rétorqua-t-il. On peut s'en sortir seuls.
Hotaru eut l'air dubitative, mais elle n'insista pas. Elle savait que, si on en venait à un vote, Naruto serait du même avis qu'Hikari. Comme le jeune Uchiha, Naruto avait quelque chose à prouver, un désir brûlant d'être vu, d'être écouté, de montrer au monde qu'il était davantage que ce qu'on croyait de lui.
Naruto, d'ailleurs, ne tarda pas à les rejoindre. Juste à temps, d'ailleurs : quelques instants plus tard, il fallut entrer dans l'isoloir pour recevoir leur rouleau. Ce fut Anko qui le leur donna, esquissant un sourire en coin. Terre. Ils avaient donc besoin du Ciel… Hikari soupesa le rouleau une seconde, puis le donna à Naruto. Le jeune Uzumaki eut l'air presque choqué. Puis son visage s'illumina et il glissa le rouleau dans une poche intérieure de son sweat orange, prenant soin de bien fermer le zip.
Ils quittèrent l'isoloir. Encore quelques équipes y entrèrent pour recevoir leurs rouleaux. Puis Hayama-san ordonna aux candidats de rejoindre leur point de départ. Chaque équipe suivit donc un policier jusqu'à une porte dans le grillage, pour attendre l'heure précise du début de l'examen.
La porte attribuée à l'équipe 9 portait justement le numéro 9. Hikari y vit un bon présage.
Le signal du départ retentit, le Chuunin ouvrit la porte… Et ils s'élancèrent.
L'épreuve avait commencé.
Immédiatement et sans avoir à se concerter, l'équipe 9 bondit dans les arbres et se mit à progresser en sautant de branches en branches. Ils étaient des natifs du pays du Feu : ils avaient l'habitude de ce mode de déplacement, et ça leur donnait un avantage sur les étrangers, qui n'avaient sans doute pas l'habitude d'évoluer entre les arbres géants. Hikari plaignait les Genins de Suna, qui n'avaient sans doute jamais vu d'arbres de cette taille auparavant.
– Il y a quatre équipes qui ont le rouleau du Ciel à proximité ! s'écria Naruto.
Hikari faillit manquer sa branche :
– Comment tu sais ça ? Tes clones ne nous ont pas rejoints !
– Uh ? Ah oui. Mais deux de mes araignées se sont fait marcher dessus et je crois que la troisième a été mangée par un oiseau, alors ils se sont dispersés.
Hotaru fit un bruit comme une bouilloire atteignant son point d'ébullition :
– …. Est-ce que tu es en train de me dire que les informations collectées par tes clones te reviennent quand ils se dissipent, et que tu ne le réalises que MAINTENANT ?!
– Euh, ouais ?
Hikari ne se frappa pas le front, mais c'était uniquement parce qu'il avançait à vingt kilomètres-heure à plusieurs dizaines de mètres au-dessus du sol.
– C'est super, déclara-t-il d'une voix aigüe. Et on pourra l'utiliser de plein de façons différentes après cet examen, et crier sur Tenzō-sensei parce que s'il nous l'avait dit on aurait pu faire plein de trucs cools, mais ce n'est pas le sujet ! Quelles équipes sont proches ?
– Celle d'Ino, répondit promptement Naruto. Puis celle de Suna, avec le gars déguisé en chat et le mec louche qui a une gourde sur le dos. Ensuite il y a une équipe de Kusa, mais ils ont l'air de chercher quelqu'un, déjà… Et une autre d'Ame.
Hikari réfléchit un instant. Il n'avait pas envie d'attaquer une autre équipe de Konoha. Les Genins de Suna… Il voyait de qui il s'agissait. Il n'avait pas interagi avec eux, mais le gars avec la gourde sur le dos exsudait une aura sinistre. Cela laissait Kusa ou Ame…
– Ceux d'Ame, décida-t-il. Le pays de la Pluie est plat, ils ne s'attendront pas à une attaque venant du ciel.
Naruto prit la tête, et ils bifurquèrent vers la gauche sans ralentir.
L'équipe d'Ame devait comprendre un sensor, car lorsqu'ils leur tombèrent dessus, leurs trois adversaires les attendaient. Ils étaient tous les trois vêtus de combinaisons beiges, portant un masque de tissu sur la partie supérieure du visage pour dissimulés leurs traits, et ils avaient des respirateurs connectés à des bouteilles d'air dans leur dos. Hikari sentit un premier genjutsu leur tomber dessus, semblant brouiller la silhouette de leurs adversaires comme s'ils disparaissaient : il le dissipa d'un claquement de chakra. L'un des Genins d'Ame pesta :
– Ils ont senti le piège ! Kagari !
L'un des Genins (dont le masque n'avait pas de trous pour les yeux : était-il aveugle ?) esquissa une série de mudrâ, et une gigantesque quantité d'eau sembla émerger des bouteilles dans son dos, se ruant sur les Genins de Konoha.
– Suiton : Déferlante !
– Suiton : la Vague du Chaos ! contra Hotaru en bondissant en avant.
Les deux Suiton se heurtèrent. Celui d'Hotaru était moins volumineux, mais la jeune fille avait un meilleur contrôle : elle semblait s'approprier l'eau de l'adversaire pour doubler la force de sa propre attaque. Hikari ne se donna pas le temps de contempler le choc de ninjutsu. Il se coula sous un assaut de shurikens et heurta de plein fouet le leader du groupe. Une féroce lutte de taijutsu s'engagea. Son ennemi tenta de lui lancer un autre genjutsu, faisant apparaître des centaines d'illusions de ses adversaires émergeant du sol : mais Hikari le dissipa à nouveau. Frappe, bond, esquive, frappe à nouveau… Le Genin d'Ame était moins rapide et moins bon qu'Hikari, mais il était plus massif, plus solide et endurant.
– Kage Bunshin !
Un raz-de-marée de Naruto envahi la clairière. Avec Hotaru qui contrait les Suiton des autres Genins et Hikari qui dissipait leurs genjutsu, ce fut l'affaire de quelques secondes. L'un de leurs adversaires tenta d'ouvrir une de ses bouteilles de gaz, relâchant u nuage de gaz vert et probablement toxique… Mais Hotaru lui envoya un Suiton en pleine face, piégeant le gaz dans une Prison Aqueuse avant qu'il ne se propage. Hikari assomma leurs trois ennemis l'un après l'autre d'un coup à la nuque. Puis l'équipe 9 recula pour admirer son travail.
Cela faisait peine trente minutes que l'examen avait commencé, et ils avaient déjà vaincu trois ennemis et pris le rouleau qui leur manquait. Si ça, ce n'était pas un succès !
Ce fut Hotaru qui fouilla leurs adversaires assommés pour mettre la main sur le rouleau en question. Il se trouvait dans la veste du Genin nommé Kagari, celui dont les yeux étaient masqués. Hotaru commença par tendre leur trophée à Hikari, mais il lui fit signe de le garder. Hotaru glissa le rouleau dans une des pochettes de sa sur-jupe grise.
– On est les meilleurs ! s'écria Naruto.
– L'épreuve n'est pas finie, lui rappela Hikari.
Mais lui aussi souriait. Après une pareille victoire, c'était difficile de ne pas se sentir optimiste !
– Il nous reste encore quatre heures de jour, estima Hotaru en plissant les yeux pour regarder le ciel (tâche impossible avec la densité du feuillage). On continue vers la tour ?
– On n'a peu de chances de l'atteindre en moins de quatre heures, réfléchit Hikari. Avec les tigres et les insectes et en plus les ennemis à éviter…
– On peut le faire ! protesta Naruto. Et même si la nuit tombe avant, on trouvera un coin pour se reposer plus près de la tour, et comme ça on aura moins de chemin à faire demain matin !
C'était un plan solide. Hikari hocha la tête, et posa un regard hésitant sur les trois Genins d'Ame. Il avait mauvaise conscience de les laisser là. S'ils avaient été plus près de la clôture… Mais non, ils étaient en plein cœur de la forêt. Rebrousser chemin pour jeter leurs adversaires assommés par-dessus le grillage leur ferait perdre trop de temps. Il fallait les laisser ici et espérer qu'ils se réveilleraient assez vite, tout simplement.
L'équipe 9 se mit en route. Hotaru puis Naruto bondirent dans les arbres pour reprendre leur chemin en sautant de branches en branches. Hikari se tourna pour les suivre…
… s'immobilisa.
Il jeta un rapide coup d'œil derrière lui, scrutant la pénombre. Pendant un instant, il aurait pu jurer avoir senti le regard de quelqu'un peser sur sa nuque. Était-ce un prédateur ? Un ennemi ?
Rien ne bougeait dans l'ombre. En hauteur, Naruto se mit à râler avec impatience. Hikari fouilla du regard les arbustes et les racines géantes qui auraient pu dissimuler un adversaire, mais ne vit rien. À contrecœur, il se détourna et rejoignit ses camarades. Il avait hâte de s'éloigner d'ici.
Et il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir un mauvais pressentiment.
oOoOoOo
Les Jounins-sensei étaient tous tassés dans une salle de contrôle où ils pouvaient suivre la progression de leurs élèves sur des écrans, grâce aux caméras planquées un peu partout dans la forêt.
Etant donné que la pièce n'était pas grande, qu'il y régnait une semi-pénombre, et qu'ils étaient vingt-et-un Jounins de différentes nations dont beaucoup voulaient se planter un poignard entre les côtes, l'atmosphère était un poil tendue.
Tsunami avait reconnu Pakura, la Némésis du Kazekage, et Jounin-sensei temporaire de ses enfants. Les deux femmes s'étaient saluées d'un hochement de tête, mais ne s'étaient pas parlé. Tous les Jounins de Suna les observaient du coin de l'œil, et Tsunami ignorait qui parmi eux étaient des loyalistes du Kazekage. Ce n'était pas le moment de fraterniser.
Ce n'était pas le seul point de tension. Un Jounin de Kigai (le pays de la Pierre, un petit pays frontalier de Suna) en était quasiment venu aux mains avec un marionnettiste de Suna. Un autre gars, d'Ame cette fois, ne cessait de lâcher des remarques haineuses en direction des ninjas de Konoha. Une kunoichi de Kusa et une autre de Taki se toisaient avec une haine presque palpable. Il y avait un Jounin de Kiri que Tsunami n'avait pas reconnu, mais qui avait craché par terre en marmonnant quelque chose à propos de la Team Shisui. Étant donné que la Team Shisui avait passé plusieurs mois à trucider des ninjas du pays de l'Eau aux abords de leurs frontières… C'était sans aucun doute un proche d'une de leurs victimes. Tsunami essaya de le reconnaître, mais honnêtement, elle ne se souvenait pas des traits de tous les gens qu'elle avait tués.
Mais le point culminant de cette tension, et la personne la plus susceptible de faire basculer la pièce dans la violence… C'était Gai.
Et ça, Tsunami ne s'y était pas du tout attendu.
Un des Jounin-sensei de Kiri était un homme qui portait un long katana dans le dos. Il était difficile d'estimer son âge, car il avait des tatouages faciaux rouges qui striaient son visage, et des traits tirés qui lui donnaient l'air plus âgé. Avec ses dents pointues, ses yeux sombres, et sa haute stature, il était intimidant. Il s'était présenté comme Juzō Biwa, un Epéiste Légendaires retraité. Déjà que les Epéistes étaient rare, alors un retraité ?! Qu'était devenue son épée, dans ce cas ? Il y avait eu des murmures curieux sur son passage. En tous les cas, il était vaguement familier : Tsunami se demandait s'il s'agissait d'un personnage du canon, ou peut-être uniquement d'un individu qui serait apparu dans les arcs filler de l'anime.
Mais bref. Ce gars et Gai avaient à peine échangé un regard qu'ils se figèrent, et l'air se chargea tellement d'électricité que Tsunami sentit ses cheveux se dresser sur sa nuque.
– Tu me dis quelque chose, lâcha Juzō Biwa d'une voix basse.
Gai ne sourit pas. Il ne prit pas la pose. Quelque part, c'était encore plus flippant que s'il s'était mis à rugir ou hurler. Sa voix était sombre, presque glacée.
–Nous nous sommes déjà rencontrés.
– Je pense que oui, lâcha Juzō en le scrutant de plus belle. Est-ce que tu serais apparenté à un homme nommé Dai Maito ?
Tsunami ne savait pas qui c'était. Mais la température sembla chuter. Autour d'eux, tout le monde les fixait. Kakashi avait cessé de lire son bouquin porno.
Gai sourit. C'était un sourire sans joie qui donnait la chair de poule.
– Je suis son fils, Gai Maito.
Juzō cligna des yeux. Puis il esquissa un sourire plein de dents, lui aussi :
– Ah, ça me revient maintenant ! Tu étais parmi les trois gamins qu'il protégeait, n'est-ce pas ?
– En effet.
Les réponses de Gai étaient courtes, délivrées d'une voix si froide qu'elle en était méconnaissable. Juzō sourit de plus belle, les yeux étincelants d'un air mauvais :
– Un formidable adversaire. Il a tué quatre Epéistes Légendaires ce jour. Jamais je n'ai revu pareil talent. A-t-il survécu ?
Gai serra les poings. Un infime tremblement parcourait son bras.
– Non.
Juzō émit un bruit mécontent, et le tremblement du bras de Gai s'accentua, comme si son contrôle était à deux doigts de lâcher. Tsunami esquissa un geste pour s'approcher, s'interposer, le calmer peut-être… Mais déjà Kakashi se glissait dans le champ de vision de Gai.
Les gens avaient tendance à l'oublier, car Kakashi ne se socialisaient guère avec le reste de ses pairs, mais Kakashi était l'ami de Gai, peut-être même son meilleur ami. Probablement l'unique personnage capable de le raisonner. Plus que ça, il était aussi quelqu'un de célèbre et de dangereux. Il était le Ninja Copieur, renommé dans les cinq grandes nations. Son arrivée creva la tension comme un abcès. Tout le monde se figea d'un coup, l'attention se portant sur lui et se détournant de Gai et Juzō.
Sans se dégonfler, Kakashi déclarant d'un ton traînant :
– Vous bloquez le passage, tous les deux.
Personne ne fit de remarque sur le fait qu'il aurait été aisé de les contourner. Juzō recula en murmurant une excuse froidement polie, et Gai se laissa entraîner sur le côté par Kakashi sans résister. Après, sans avoir à se concerter, plusieurs Jounins de Kiri et de Konoha s'arrangèrent pour constamment se trouver entre ces deux-là, ne leur lassant aucune chance de se faire face ou même d'échanger quelques mots.
Tsunami ne se souvenait pas que le canon ait mentionné la mort du père de Gai, même si effectivement ce personnage était apparu dans plusieurs fillers. Mais… Avec ce que Juzō venait de dire… Il n'était pas difficile de deviner ce qui s'était passé. Qui l'avait tué.
Et ça lui faisait un coup au cœur. Qu'est-ce que ça serait, de se trouver face au meurtrier de son père et de ne pouvoir rien faire ? Et pas juste parce que le meurtrier était un démon-renard scellé dans un gamin, comme c'était le cas pour Tsunami. Non, vraiment… Se retrouver devant un meurtrier, un ninja, un adversaire qu'on haïssait…. Qu'on pourrait combattre et tuer… Et ne rien pouvoir faire, parce que c'était politique ? Être obligé de se tenir dans la même pièce que lui, l'écouter parler, l'écouter évoquer le combat mortel en question, et ne rien pouvoir faire mis à part se taire ?! Il fallait des nerfs d'acier.
On n'y pensait pas, en voyant Gai. Il semblait toujours si joyeux, si optimiste. Mais il était un ninja, un Jounin, un vétéran de guerre de la même génération que Kakashi. Il était un natif de Konoha, issu d'une famille de shinobi : il avait baigné dans le sang et les larmes dès l'enfance, comme le reste de leur espère. Tsunami ne connaissait pas un seul ninja qui ait eu une enfance heureuse. Ils avaient tous connu le deuil, la séparation, la solitude, la tragédie.
Elle jeta un regard en coin à Juzō Biwa. Dans le canon, c'était absolument certain : une telle confrontation n'avait pas lieu. Peut-être que dans le canon, Juzō avait déserté loin des grandes nations, au lieu de rejoindre la rébellion. Ou peut-être qu'il était mort depuis longtemps. Comment savoir ? La disparition de Danzō avait eu tellement de conséquences, comme les ridules provoquées par l'impact d'une goutte d'eau sur la surface d'un lac. Tout en avait été bouleversé, depuis les plans d'Orochimaru à la conclusion de la guerre civile de Kiri. Les souvenirs-rêves de Tsunami ne lui servaient plus à grand-chose, quand les évènements avaient trop changé.
Tsunami reporta son attention sur les écrans de la salle de contrôle. Les Genins avançaient vers la tour, chacun à leur rythme.
L'équipe d'Hikari avait vite vaincu leurs adversaires, pris le rouleau qui leur manquaient, et se dirigeaient droit vers la ligne d'arrivée. Tsunami esquissa un sourire en coin, fière d'eux. L'équipe de Karin avait plus de mal : ils étaient en train d'affronter des Genins d'Ame particulièrement féroces. Neji, Tenten et Inaho, quant à eux, fonçaient vers la tour, mais n'avaient pas encore trouvé le rouleau qui leur manquait.
L'équipe de Sasuke apparut brièvement sur un écran, bondissant de branches en branches, puis disparu. Tsunami s'efforça de ne pas laisser apparaître sa nervosité.
Dans le canon, c'était au cours de cette épreuve qu'Orochimaru attaquait Sasuke. Il ne le tuait pas, mais… Il plantait dans son esprit l'idée de la désertion. Et il malmenait sévèrement son équipe. Dans le canon, Naruto avait survécu à ce rude traitement, mais est-ce qu'il en serait de même ici ?
Et puis, il y avait aussi le risque qu'Orochimaru se tourne vers Hikari. Pour ça, Tsunami était moins inquiète (son petit frère n'avait pas le Sharingan, et n'était donc pas un trophée aussi désirable). Mais voilà : elle était tendue, et dans une pièce pleine de Jounins sur les dents, ce n'était pas la bonne attitude à avoir.
Elle aurait aimé pouvoir envoyer ses Invocations suivre Hikari et Sasuke. Mais les chats détestaient la forêt de la Mort. À contrecœur, Tsunami avait dû se résigner à faire confiance à Konoha pour protéger sa famille.
(Quand on savait ce que Konoha avait fait à sa famille par le passé, franchement, il y avait de quoi se tordre de rire.)
… Et puis, si Orochimaru était à Konoha… Il ne résisterait pas à l'envie de voir Tsunami elle-même. Il ne résisterait pas à l'envie de mesurer celle qui avait battu Itachi. Et rien que d'y pensait, l'estomac de Tsunami se nouait comme quand elle avait seize ans et se préparait au massacre. C'était la même chose que jadis : l'envergure de l'ennemi était différente, mais dans tous les cas, elle contemplait avec terreur un adversaire qui la dépassait. Mais aujourd'hui, contrairement à ce qui s'était passé jadis… Tsunami n'avait plus le luxe de l'anonymat. Elle ne pouvait plus se cacher et attendre que la tempête passe, attendre que les autres soient tués et espérer être épargnée. Non, Tsunami n'avait plus le choix : elle était en première ligne. Elle pouvait essayer de se boucher les oreilles et fermer les yeux, espérant que ça fasse disparaître cette terrible réalité… Ou elle pouvait l'embrasser, pleinement, et rechercher l'affrontement au lieu de le fuir en vain.
Se précipiter vers le combat ne rendrait pas son adversaire moins terrifiant : mais Tsunami avait toujours détesté se sentir acculée comme une proie. Elle était un prédateur. Alors au lieu de se pisser dessus de terreur, elle préférait rugir de rage.
– Ah ! s'écria soudain un Jounin. Konoha contre Konoha !
Tsunami tourna la tête. En effet, sur l'un des écrans, deux équipes de Konoha se faisaient face. La première était celle de… Celle d'Asuma, apparemment. Il y avait Shikamaru Nara, une gamine avec d'épaisses lunettes rondes, et un gamin aux longs cheveux blancs. La deuxième équipe était plus âgée, et venait sans doute de la Division Genins. Il y avait deux kunoichis que Tsunami ne connaissait pas, mais leur troisième partenaire était un membre de la police : un Genin nommé Yoroï, qui dans le canon était un espion d'Orochimaru.
– Ils ont l'air de discuter, remarqua quelqu'un.
– Ils sont du même village, ils ne vont pas se battre quand même…
– Pfff ! La kunoichi en noir est clairement en train de les provoquer…
– C'est le fils du Commandant Jounin, il ne va pas se laisser avoir !
Mais si, apparemment. Le ton sembla monter, et soudain l'une des kunoichi attaqua.
Pour sa défense, l'équipe de Shikamaru était parfaitement synchronisée. Shiho partit sur la gauche, Shikamaru sur la gauche, et Hakuhyō resta planté au sol et envoya un puissant Fuuton sur l'ennemi. Sur le passage de la bourrasque, les plantes se couvrirent de gel, certaines explosant littéralement sous l'assaut du froid. Écarquillant les yeux, la kunoichi ennemie bloqua avec un mur de Doton, mais il se fractura sous l'effet du froid mordant… Et tomba en morceaux dès le second assaut de Fuuton.
Shikamaru et Shiho étaient moins forts que Hakuhyō, c'était évident, alors ils travaillaient en duo. Shikamaru avançait, reculait, cherchait à piéger l'adversaire dans son ombre : et Shiho suivait ses mouvements, armée d'une multitude de notes explosives et de seringues médicales (contenant probablement du poison) pour mettre hors-jeu l'ennemi dès qu'il serait capturé. C'était une danse délicate : il ne fallait être ni trop près, ni trop loin, ne pas se faire toucher, rester hors d'atteinte tout en attrapant l'adversaire au piège…
Mais aussi fort que soit Hakuhyō, il n'était pas un tank (comme l'aurait été un Akimichi dans la traditionnelle formation Ino-Shika-Chō) : il ne pouvait s'occuper que d'un adversaire à la fois, tandis que Shikamaru et Shiho, même s'ils étaient relativement doués, restaient moins vifs et rapides que leurs adversaires. Yoroï attrapa Shiho et lui fit une prise d'étranglement qui la laissa inconsciente au sol, et utilisa ensuite l'adolescente comme bouclier humain. Shikamaru et Hakuhyō se rendirent. Ils donnèrent leur rouleau à Yoroï.
– Apparemment cette équipe n'a pas besoin de prisonniers, fit remarquer un Jounin en voyant que l'équipe de Yoroï s'en allait sans demander son reste.
– Tu rigoles ? fit Asuma avec un reniflement amusé. Essaie un peu de trimballer pendant quatre jours un Nara qui veut t'étriper. Ce n'est pas une expérience plaisante.
– Tu n'as pas l'air très déçu, Asuma. Pourtant, c'est ton équipe…
Le Jounin-sensei de l'équipe 10 haussa les épaules :
– Honnêtement, je les ai fait entrer dans l'examen pour qu'ils observent, pas pour qu'ils gagnent. Se prendre une raclée est une expérience désagréable, mais nécessaire. Je suis plutôt content qu'ils soient tombés sur des ninjas de Konoha pour leur premier combat sérieux.
Tsunami reporta son regard sur l'écran, pensive. Asuma n'avait pas tort : l'équipe 10 aurait pu tomber sur des psychopathes, comme l'équipe de Gaara. Au moins, là, entre membre d'un même village, leurs ennemis n'avaient pas été trop cruels. Et ça leur apprendrait une bonne leçon… Leur stratégie était bonne, mais ils manquaient encore de puissance et d'expérience pour que ça suffise. Shikamaru et Shiho avaient tous les deux de grosses lacunes en taijutsu. Avoir un cerveau de génie et se cacher derrière un détenteur du Hyôton, ça ne suffisait pas à avancer, dans la vie d'un ninja !
La conversation reprit parmi les Jounins. L'équipe 10 avait été la première équipe à combattre, mais rapidement, les Genins progressaient vers le centre de la forêt, tombaient dans des pièges ou en dressaient eux-mêmes pour s'emparer du rouleau qu'il leur fallait. Il fallait aussi compter sur les dangers de la forêt… Une équipe d'Ame traversa accidentellement un nid de sangsues volantes (ces monstruosités faisaient la taille d'une pastèque) et deux d'entre eux furent gravement blessés. Le premier mort de l'examen fut également victime d'un accident : une équipe de Suna tomba sur un tigre à dent de sabre gigantesque, et le moins rapide d'entre eux fut déchiqueté.
Leur sensei, le visage de marbre, quitta la salle de contrôle. Il y eut un bref moment de silence, puis les conversations reprirent entre les autres Jounins, comme si de rien n'était.
Par la suite, il y eut deux autres combats. Le premier, si on pouvait considérer ça comme un combat, opposa l'équipe de Gaara à une équipe de shinobi de Kusa. Il les réduit à l'état de pulpe sanguinolente en moins d'une minute, et reparti avec un rouleau maculé de sang à la main, sans que son visage ne perde un instant son expression impavide. Dans la salle de contrôle, plusieurs personnes jetèrent des regards en coin à Pakura, la Jounin-sensei de cette équipe : mais la kunoichi resta impavide.
L'équipe de Gaara atteignit la tour très rapidement, après ça. Si rapidement, d'ailleurs, qu'ils établirent ainsi un nouveau record. La forêt de la Mort était régulièrement utilisée pour les examens Chuunins, mais jusqu'ici l'équipe la plus rapide à en atteindre le centre avait été celle des Sannins. Ils avaient mis quatre heures. L'équipe de Gaara n'avait mis qu'une heure et demie. Pas mal de Jounins dans la pièce étaient en train de réévaluer la dangerosité de ces gamins…
Le deuxième combat, un peu plus tard et à l'autre bout de la forêt, fut entre une équipe de Kiri et une équipe de Kigai, le petit pays de la Pierre. Sans surprise, les gamins de Kiri l'emportèrent. Il s'agissait d'individus que Tsunami ne reconnaissait pas (une fillette de douze ans, un garçon du même âge à la peau blafarde, et un adolescent un peu plus âgé). A en juger par le sourire satisfait de Juzō Biwa, c'était ses élèves. Tsunami se creusa la tête pour essayer de se souvenir des noms qu'elle avait lu dans la liste des participants, mais non, rien ne lui revenait.
Cela faisait bientôt trois heures que l'examen avait commencé. Plusieurs Jounins commencèrent à quitter la salle. Ils s'étaient lassés de cette attente passive, ou bien en avaient eu marre d'être enfermés avec un tas d'ennemis potentiels, ou n'avaient tout simplement aucun intérêt pour cette partie de l'examen. Il fut annoncé que cette salle resterait ouverte aux Jounins-sensei dont les élèves étaient encore en jeu (autrement dit : se faire barrer l'accès à la salle de contrôle était un bon moyen d'apprendre que ses Genins étaient morts ou en bonne voie de l'être). Plusieurs examinateurs assureraient des rotations, pour surveiller la forêt et s'assurer que rien n'intervienne avec l'épreuve.
En temps normal, il s'agissait sans doute d'empêcher les Jounins de tricher et d'aider leurs élèves. Mais là, Tsunami espérait plutôt que ces Chuunins de garde puissent détecter l'intervention d'Orochimaru.
Peu de chance, cela dit. Dans le canon, Orochimaru avait réussi à s'amuser durant des heures dans la forêt de la Mort sans être détecté. A vrai dire, le seul truc qui avait vendu la mèche avait été les cadavres des Genins dont il avait pris la place avant l'épreuve… Hum. Est-ce que Tsunami devrait se mettre à rôder autour de la forêt à la recherche desdits cadavres, pour lancer l'alerte ? Ça serait sans doute une utilisation plus productive de son temps que de glander devant un écran de télévision. Pour l'instant, il ne s'était rien passé d'intéressant.
L'équipe d'Hikari avait sécurité un rouleau et se dirigeait vers la tour. Ils n'y parviendraient sans doute pas avant demain… Ils étaient bien plus lents que l'équipe de Gaara, et leur cap était moins exact : apparemment ils n'avaient pas eu le bon sens d'emmener une boussole !. L'équipe de Karin se débrouillait plutôt bien. Ils avaient vaincu leurs ennemis mais découvert qu'ils ne possédaient pas le rouleau qu'il leur fallait, et s'étaient remis en route sans attendre. L'équipe de Neji avait apparemment repéré une cible possédant le rouleau dont ils avaient besoin. Quant à l'équipe de Sasuke, aux dernières nouvelles tout allait bien, et ils se dirigeaient dans la bonne direction…
… Tsunami jeta un regard à la vingtaine d'écrans qui affichaient différents endroits de la forêt, et s'immobilisa. Sasuke se trouvait dans le champ d'une caméra moins de deux minutes plus tôt.
Mais à présent, son équipe semblait s'être complètement volatilisé des écrans de surveillance.
Tsunami plissa les yeux. D'un seul coup, son rythme cardiaque s'accéléra. Bien sûr, ça ne voulait rien dire. Orochimaru pouvait très bien avoir changé de stratégie. Le canon avait tellement changé, après tout. Tout était différent. Orochimaru n'avait peut-être pas endossé l'identité d'une kunoichi de Kusa pour se faufiler dans l'examen, comme dans le manga. Il était peut-être loin de Konoha, à peaufiner d'autres plans machiavéliques. Ou peut-être qu'il se dissimulait au sein des examinateurs, et non des participants. Tout était possible.
Il n'empêche que Tsunami avait un mauvais pressentiment. Et que, par acquis de conscience, elle allait quand même se trouver un prétexte pour rôder autour de la forêt de la Mort…
oOoOoOo
Le serpent n'avait pas vraiment été une surprise. Il y avait plein de reptiles géants dans la forêt. Énormes, rapides, dangereux, mais pas ingérables. Ce n'était que des animaux. C'était attendu, dans cet examen.
Le ninja louche qui avait suivi, en revanche, était très malvenu.
Sasuke déglutit, et retint un juron sourd. Le dos plaqué à un tronc d'arbre, caché dans les ombres et à quinze mètres du sol, il resserra sa prise sur son kunai. Son dos était déjà trempé de sueur, alors que la course-poursuite n'avait pas duré cinq minutes. Avait-il réussi à perdre son poursuivant ? Son cœur battait à grand coups dans la forêt silencieuse, et il jeta un regard paranoïaque autour de lui. Il avait perdu de vue son ennemi, mais aussi Kiba et Sakura, et ça, c'était mauvais. Le moindre bruissement de feuille, le moindre craquement de brindille pouvait être un ami comme un ennemi et la demi-seconde nécessaire à pour savoir duquel il s'agissait… Ce serait amplement suffisant pour que l'adversaire attaque. Cet homme n'était pas un Genin, c'était certain. Il était largement au-delà du niveau de Sasuke, et il en avait après lui, spécifiquement.
En règle générale, l'équipe 7 ne se séparait pas. Mais quand ça arrivait, lors d'un combat ou d'une fuite, c'était toujours la même formation : Sakura et Kiba d'un côté, et Sasuke de l'autre. Ce n'était pas volontaire : c'était juste plus pratique. Sakura et Kiba étaient toujours si constamment conscients de la position de l'autre qu'ils avaient du mal à se perdre de vue. Ils étaient doués en solo, mais c'était en duo que leur force se révélait pleinement. Encercler l'ennemi, le harceler, échanger de place à toute allure comme s'ils se téléportaient, alterner frappes brutales et attaques sournoises, ils avaient un niveau de compréhension instinctive que Sasuke ne pouvait égaler. Alors quand le serpent avait attaqué, puis que trois ninjas de Kusa avaient déboulé, il avait paru normal que Sakura et Kiba attaquent par la droite, et Sasuke par la gauche. Mais ces gars-là… Et le serpent, ce fichu serpent… Ils avaient activement travaillé à les séparer. Ils s'étaient acharnés sur Kiba et Sakura, pas pour leur arracher leur rouleau (caché dans la veste de Kiba) mais pour permettre à leur coéquipier glauque de s'attaquer à Sasuke. Et cet homme, avec ses longs cheveux noirs et son gloussement malsain, en avait fait un jeu. Il avait coursé Sasuke, le ballotant à droite, à gauche, écartant ses attaques les plus puissantes d'un dédaigneux geste de la main et lui renvoyant des attaques de ninjutsu terrifiantes, susurrant des menaces d'un ton doucereux, ne lui laissant pas une seconde pour respirer, et l'éloignant encore et encore de son équipe…. ! Comme s'il était un gros chat particulièrement sadique, et Sasuke la malheureuse souris sur laquelle il avait jeté son dévolu.
C'était nouveau, c'était mauvais, et c'était terrifiant. Rarement Sasuke s'était senti aussi enragé et effrayé à la fois, affreusement conscient d'à quel point il était dépassé. Bon sang ! Ses lèvres se retroussèrent en un rictus enragé, mais son cœur battait comme celui d'un lapin pris au piège.
Un bruissement de feuilles. Sasuke tressaillit violemment. Ami, ennemi… ?
Ennemi !
Il bondit en arrière juste à temps pour éviter quelque chose (bon sang, est-ce que c'était sa langue ?! Qui pouvait étendre sa langue comme ça, un putain de caméléon mutant ?!) qui s'écrasa dans le tronc d'arbre avec assez de violence pour faire voler des éclats de bois dans tous les sens. Sasuke dégringola de l'arbre, se rattrapa à une branche gigantesque, bondit sur une autre, se coula sous une brassée de lianes, continua à courir… Il entendait l'autre qui le poursuivait, ricanant à voix haute, se délectant de la poursuite.
– Cours, cours, petite proie !
Et ce rire, bon sang, ce rire insupportable… ! Sasuke serra les dents, furieux et paniqué. Il se retourna brusquement pour lancer une volée de shurikens, mais l'autre était près, tout près, avec son sourire maniaque, et l'estomac du jeune Uchiha fit un soubresaut paniqué : instinctivement, il activa son Sharingan. D'un seul coup, le regard de son adversaire se mit à brûler d'avidité, et Sasuke réalisa ce qu'il voulait.
Et au lieu de le terrifier davantage, cette réalisation fit brusquement monter en lui une bouffée de rage, parce que comment osait-il ?! Les sbires de Gatô, l'inconnu à Kusa qui l'avait acheté comme de la marchandise, Zabuza qui comptait le rançonner, comment osaient-ils tous voir son Sharingan et le convoiter comme s'ils y avaient un quelconque droit ?! C'était son Dôjutsu, son putain d'héritage. Sasuke était l'un des derniers Uchiha et il ne laisserait pas ces enflures le regarder de haut comme ça !
– KATON : LA BOULE DE FEU SUPREME !
Sa boule de feu faisait la taille d'une petite maison et frappa l'ennemi de plein fouet, l'engloutissant dans les flammes. Sasuke bondit en arrière, hors d'haleine… Mais à sa grande horreur, son adversaire émergea du brasier. Son corps fumait légèrement mais il était complètement indemne : ses vêtements n'étaient même pas roussis.
Impossible ! songea Sasuke épouvanté. Ce genre de Katon a fracassé les miroirs d'Haku, et ce gars… C'est comme s'il ne le sentait même pas !
Le ninja ennemi le fixa, et à nouveau, ce sourire mauvais se peignit sur ses lèvres :
– Oh ? Tu ne cours plus ?
Courir ne marchait pas. Le ninjutsu ne marchait pas. Le genjutsu non plus. Le taijutsu, peut-être ? Mais ça avait peu de chance de fonctionner. Quoi d'autre, quoi d'autre ?! Le cerveau de Sasuke tournait à vide. Il pouvait tenter de raisonner, mais avec quoi ? Lui dire qu'il n'avait pas le rouleau ? Mais ça pousserait sans doute l'ennemi à tourner son attention vers Kiba à la place, et ça n'était pas plus acceptable. Et puis, avec ce regard avide… Était-ce vraiment le rouleau qui intéressait cet homme ? Ou le Sharingan ? Quoi qu'il veuille, en tous les cas, Sasuke refusait de se le laisser prendre sans combattre. Cette pensée lui redonna un peu de courage, et il se redressa.
– Que veux-tu ?! cracha le jeune Uchiha.
Le regard de l'inconnu s'attarda sur ses yeux. Son sourire se fit appréciateur.
– Ah, le sang des Uchiha se met enfin à bouillir dans tes veines… Ce que je veux, Sasuke-kun ? Simplement tester la mesure de ton pouvoir.
Le tester ?! Sasuke esquissa un rictus. La colère montait, sans chasser la peur, mais la transformant en une nouvelle sorte de force. Quand on était acculé, quand on réalisait que fuir était inutile… Perdre l'option de la fuite avait quelque chose de libérateur. On cessait d'être aveuglé par la terreur et le sentiment d'impuissance, on avait deux options : rester prostré, ou faire volte-face.
Dans les deux cas, c'était sans espoir. Mais Sasuke avait décidé de ne plus jamais regarder la mort venir. S'il devait être tué, ça serait en combattant, férocement, en mettant en pièces tout ce qui se trouvait sur son chemin, et en emportant son ennemi dans la tombe. Il n'était pas une proie ! Il était Sasuke Uchiha et il était un survivant !
Il changea ses appuis. Autour de lui, les branches gigantesques des arbres offraient un terrain de bataille idéal et mortel, à plus de trente mètres du sol. Le soleil descendait sur l'horizon et l'endroit était plongé dans une semi-pénombre, conférant à la scène une atmosphère sinistre. Il y avait plein de cachettes possibles… mais Sasuke avait fini de jouer à cache-cache.
L'ennemi écarta les bras, comme une invitation. Avec un grondement inarticulé, le jeune Uchiha attrapa un kunai puis, le Sharingan tournoyant follement dans ses yeux, bondit à l'attaque.
Cette fois, il heurta l'ennemi de front.
L'autre était fort, et para chacun de ses coups sans fléchir ni reculer. Mais Sasuke n'était pas un barbare qui se reposait sur la force brute : il bondissait, esquivait, se courbait, changeant sans cesse de direction et attaquant à des angles improbables, usant coups de poings et coups de pieds sans laisser une seconde de répit à l'adversaire. L'autre était fort, très fort, et très rapide, si vif qu'à l'œil nu son Shunshin le faisait disparaître : mais cette fois Sasuke avait son Sharingan et il le voyait ! Il prédisait ses mouvements, bloquait ses coups, il tenait bon ! Frappe, bond, recul, là, soudain, un angle d'attaque… !
– KATON : LE FEU DU DRAGON !
A nouveau une tornade de feu s'abattit sur l'ennemi, rugissant et explosant à son contact : cette fois l'homme aux cheveux longs ne s'en dégagea pas avec indolence. Il sembla se couler dans le tronc de l'arbre pour échapper aux flammes dévorantes, puis en émergea six mètres plus loin dans une explosion d'écorces, essayant d'attaquer Sasuke par-dessous. Mais l'Uchiha l'avait vu venir, et bondit, frappa, esquiva un coup en traître, s'écarta d'une invraisemblable pirouette… Sasuke se retrouva soudain à six mètres de son ennemi, et pendant un instant ils s'observèrent. Derrière le ninja inconnu, le feu continuait de dévorer une partie de l'arbre gigantesque sur les branches duquel ils se battaient.
Puis l'instant d'observation pris fin : l'homme attaqua de nouveau et Sasuke le suivit, les plongeant dans une féroce bataille de taijutsu. C'était un combat furieux entrecoupé de brefs épisodes de courses poursuites, les Fuuton de l'homme-mystère mettant de la distance entre eux pendant quelques instants avant qu'ils ne se pourchassent, se clachent, et reprennent leur furieux affrontement. Les branches se fracturaient sous la puissance de leurs coups, les morceaux de mousse et de débris végétaux volaient dans tous les sens. Les flammes rugissaient. Les Fuuton éclataient comme des coups de tonnerre, faisaient voler des débris à plusieurs mètres comme de véritables ondes de choc. Les deux ninjas frappaient, attaquaient, chacun refusant de concéder un pouce de terrain.
L'homme aux cheveux long ne souriait plus, à présent : son visage était froid, scrutateur, concentré. Sasuke sentait la sueur couler dans son dos et la rage crisper ses traits, mais il tenait bon. Il se battait. L'ennemi était puissant, sans doute plus puissant que Sasuke, mais le Sharingan donnait au jeune Uchiha juste le bon avantage pour empêcher son adversaire de prendre totalement le dessus. Chacun frappait, contrait, griffait, poignardait, manquant parfois un point vital d'un cheveu : c'était un combat féroce, sans doute plus désespéré de la part de Sasuke que de celle de son ennemi, mais intensément mortel pour chacun des deux adversaires.
Puis soudain il vit une opportunité, un recul de l'adversaire, un instant d'inattention. Sasuke n'avait pas encore d'assez grandes réserves de chakra pour balancer des Jutsu de rang A les uns après les autres, et son taijutsu n'était pas encore assez bon pour permettre de vaincre un Jounin : mais s'il y avait une chose en laquelle Sasuke excellait mieux que les reste des Uchiha, c'était le bukijutsu.
Tac-tac-tac ! Un, deux, dix, vingt shurikens volèrent en un tir nourri et se plantèrent dans le bois en rafale. L'ennemi réalisa trop tard que ce n'était pas lui qui était visé, mais des points précis qui l'enserraient comme dans une nasse. Il recula… Trop tard. Ziiiiip ! Les fils d'acier sifflèrent en se resserrant, redirigeant les shurikens qui volaient encore dans les airs. C'était une nasse de fils d'aciers, attachés à chacun des shurikens et s'entrecroisant comme un filet mortel et quasi-invisible. Sasuke tira d'un coup sec et soudain le piège se referma. L'homme aux cheveux se retrouva garrotté au tronc le plus proche, ligoté par des fils tranchants qui coupaient comme des rasoirs, et surtout hautement conductibles…
– Raiton, feula Sasuke. Pourfendeur.
Kakashi n'avait pas appris de Raiton à ses Genins. Mais Tsunami et Sasuke partageaient la même affinité élémentaire. Tsunami n'était pas quelqu'un de chaleureux ou de maternel : mais elle était une protectrice, féroce et dangereuse, et elle voulait que Sasuke survive. Elle lui avait enseigné la Décharge, son Jutsu favori : mais aussi sa version améliorée. Le Pourfendeur. C'était un Raiton qui fonctionnait bien avec les shurikens. Il avait aussi l'avantage d'être beaucoup plus explosif qu'un simple éclair. Un vrai maître du ninjutsu, comme Tsunami, pouvait incorporer un élément incendiaire au Pourfendeur. Sasuke n'était pas un maître du ninjutsu, certes : mais il avait encore la gorge pleine de chakra infusé de Katon, et une rage terrifiée qui ne demandait qu'à exploser.
Avec un crissement assourdissant, l'éclair traversa les fils d'acier, illuminant brièvement la forêt d'une clarté aveuglante : puis le Jutsu arriva au bout des fils, sur sa cible, et une gigantesque explosion d'électricité crépitante englouti le ninja ennemi.
Cette fois, il hurla.
Sasuke fut obligé de se cacher le visage derrière ses bras, tant l'explosion était éblouissante. Ce n'était pas comme un Katon où il y avait une seule grosse boule de feu, puis plus rien : là, c'était comme si une centrale électrique s'était enflammée. L'explosion se réanimait périodiquement quand les fils saturés d'électricités se touchaient, agités par de violents tremblements : chaque éclair était accompagné d'un crissement strident, chaque nouvelle décharge provoquait une détonation. Des étincelles bleues mais aussi des flammes orangées volaient dans tous les sens. L'air sentait l'ozone et le brûlé. C'était cataclysmique. Il fallut bien une minute entière pour que le Raiton se dissipe. Sasuke baissa lentement les bras, estomaqué. C'était le plus puissant Jutsu élémentaire qu'il ait jeté de sa vie.
D'ailleurs, il ressenti soudain le besoin de s'asseoir, les jambes flageolantes. Il était complètement vidé de chakra. Il recula d'un pas trébuchant, s'adossant au tronc d'arbre derrière lui. Avant de céder à l'épuisement, il fallait qu'il sache s'il avait réussi…
La fumée se dissipa assez pour révéler le tronc d'arbre, complètement calciné et transpercé ce part en part à l'endroit de l'impact.
Au milieu du carnage, une silhouette humaine bougea faiblement… Et se remit debout.
– Ah, fit le ninja ennemi d'une voix rauque qui ressemblait à un gargouillement. C'était très impressionnant, Sasuke-kun.
Muet d'horreur, Sasuke se pressa davantage contre le tronc d'arbre derrière lui. Le ninja ennemi… Il n'avait même plus l'air humain. C'était comme si son visage, ses vêtements, son corps tout entier avait partiellement fondu. Comme s'il était une sculpture de cire soudain exposée à la chaleur. Son visage coulait. Ses membres étaient déformés. Son cou s'était allongé, penché de côté, lui donnant l'air étrangement morbide d'un pantin désarticulé. Et ses yeux… Avec la peau de son visage qui avait fondu, comme un masque de cire dégoulinant pour révélait les traits qu'il cachait… La moitié de son visage révélé par les coulures du masque était différente, dévoilant une peau planche comme celle d'un cadavre, et un œil jaune fendu comme celui d'un serpent.
– Ce déguisement ne tiendra plus très longtemps, lâcha l'homme (le monstre ?!) avec presque un ton de regret. Je n'y ai pas mis beaucoup de chakra, après tout…
Pas beaucoup de chakra ? Il avait fallu toute la force de Sasuke pour en venir à bout. Et ce n'était qu'un échantillon ?! Mais qui était ce type ?!
– Qui es-tu ? lâcha Sasuke d'une voix étranglée.
L'homme sourit. Son visage coula davantage, une partie de sa chair liquéfiée tombant au sol et révélant des dents blanches et anormalement pointues.
– Mon nom est Orochimaru, Sasuke-kun.
Dans un autre monde, Sasuke n'aurait pas reconnu ce nom. Et pourquoi lui aurait-il été familier, après tout ? Aucun Genin n'est très renseigné sur l'identité des nukenins de rang S. Surtout ceux de son propre village. Konoha n'aimait pas parler de ses échecs. La Section Intelligence classait tous les rapports sur leurs nukenins comme des secrets de haute importance, l'Académie ne mentionnait pas leurs noms, et même les Jounin-sensei évitaient d'en parler.
Mais dans ce monde-ci les choses étaient différentes. Kinako Uchiha était née d'un tube à essai et d'une expérience de clonage. Izumi avait renouvelé sa collection de Bingo Book récemment, et les laissait souvent traîner sur la table du salon. Tsunami discutait sans trop de retenue de ce qu'elle avait entendu dire à la Section Commandement. Personne n'avait jamais parlé d'Orochimaru à Sasuke, pas directement : mais il avait assez été exposé aux faits pour savoir de qui il s'agissait… Et réaliser qu'il ne s'agissait certainement pas d'un test prévu par cet examen.
Il se raidit. Dans l'œil jaune d'Orochimaru étincela une surprise ravie.
– Ah, tu as entendu parler de moi ? J'en suis flatté. Oh, n'écoute pas ce que dit Anko. Elle a été trop faible pour accepter mon pouvoir, jadis : elle m'en tient encore rancune.
Sasuke frémit imperceptiblement. Anko ! Il n'était pas proche d'elle, mais c'était une amie de Tsunami, et surtout la mère de Kinako ! Est-ce qu'Orochimaru savait… ?!
– Tu as beaucoup de talent, Sasuke-kun, continua le nukenin. Je vois en toi, en tes yeux, un potentiel supérieur à celui d'Itachi.
Cette fois Sasuke tressaillit pour une toute autre raison, et de façon beaucoup plus violente. Le sourire d'Orochimaru s'élargit :
– Il est temps pour moi de partir. Mais avant cela…
Il esquissa un mudrâ, et soudain son cou se détendit violemment, comme un serpent. Avant même que le jeune Uchiha ait eu le temps d'esquisse un mouvement de recul, le cou avait fusé vers lui, et les crocs d'Orochimaru se plantèrent dans sa chair juste au-dessus de son épaule.
Ce fut comme si on lui avait injecté de la glace liquide dans les veines. La douleur était brûlante et glacée à la fois, paralysant ses muscles, et lui faisant perdre toute sensation autre que celle du venin qui envahissait son corps. Sasuke ouvrit la bouche dans un cri muet, le souffle coupé. Puis, aussi vite qu'il avait mordu, Orochimaru se retira, son cou se rétracta…
… Et Sasuke tomba à genoux, agrippant instinctivement sa blessure. Oh, bon sang, ça brûlait, ça brûlait, qu'est-ce qu'il lui avait fait ?! Il étouffa un hurlement. La douleur continuait à se propager, ça faisait si mal… ! Il réalisa qu'il avait fermé les yeux, et les rouvrit dans un sursaut paniqué : mais il avait si mal que sa vision lui semblait floue, et il ne parvenait même plus à voir Orochimaru avec netteté. Son Sharingan ne s'activait plus non plus. Tout son corps échappait à son contrôle. Sasuke avait l'impression de brûler vif.
– Qu'est-ce que… Qu'est-ce que tu m'as fait ?! parvint-il à haleter.
Une nouvelle vague se souffrance le submergea. Cette fois, un cri de douleur lui échappa bel et bien, et il tomba à genoux. Sa main se crispa en un spasme involontaire sur sa blessure. Il n'y avait rien, pas de plaie ouverte, mais ça faisait si mal… !
– Les premières heures sont les plus difficiles, fit Orochimaru d'un air amusé. Y survivre sera ton premier défi. J'aurais bien aimé y assister, mais hélas, j'ai un deuxième caprice à satisfaire avant que ces incompétents d'examinateurs ne réalisent ma présence.
Sasuke serra les dents si force qu'il entendit sa mâchoire craquer. Le sang rugissait à ses oreilles, il avait l'impression d'être en feu, il allait sûrement en mourir. Mais ce type… Ce type avait dit…
– Un deuxième… ?
Il n'avait plus assez de contrôle pour formuler sa question dans son intégralité. Mais Orochimaru sembla la deviner. Il émit un rire amusé.
– Quelle étrange question, Sasuke-kun. Mais oui, en effet. Après tout, il y a bien deux Uchiha dans cet examen, n'est-ce pas ?
Sasuke cligna des yeux, ou peut-être que la douleur lui fit perdre conscience une seconde. En tous les cas, l'instant d'après, Orochimaru avait disparu. Sasuke était seul. Seul, au milieu de nulle part, vidé de son chakra, affaibli, blessé et à l'agonie… Mais surtout, dévoré par la peur. Une peur qu'il croyait ne plus jamais avoir à ressentir. La même que sept ans plus tôt, quand Itachi l'avait regardé par-dessus les cadavres de leurs parents et lui avait froidement annoncé qu'il allait tuer le reste du clan.
(Il y a quelque chose de terrible à se sentir comme une proie acculée par un prédateur. Mais il y a plus terrifiant encore : voir ce prédateur se détourner, et porter son attention sur quelqu'un que vous êtes impuissant à protéger.)
Il y a bien deux Uchiha dans cet examen, n'est-ce pas ?
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Petit disclaimer : L'idée des clones de Naruto transformés en araignée pour espionner les gens vient de la fic Dreaming Of Sunshine de Silver Queen.
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MWAHAHAHAHA UN NOUVEAU CLIFFHANGER I AM EVIL
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