Hello ! Me revoilà ! Désolée, j'ai COMPLETEMENT oublié d'updater cette fic x) Mais j'arrive, j'arrive !
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Voici les réponses aux reviews !
Salut Rose-Eliade ! Ne te fais pas d'illusions sur la façon dont le comportement de Neji est vu : dans le canon, les seuls qui ont été choqués ont été les Genins. Les Jounins ont arrêté Neji avant qu'il ne tue Hinata (parce qu'elle est l'héritière, et ça fait désordre qu'elle meurt si facilement)... mais quand il la battait, personne n'a flanché. Du coup, nan, l'Hokage s'en lave les mains.
Merci Vyrush ! Je me suis éclatée en écrivant le combat Karin VS Gaara, donc j'espère que tu l'appréciera xD Et oui, pour Orochimaru ça sent le roussi !
Ah ah liamireldib-b tu te fais une liste de qui va tuer le serpent ? J'avoue, c'est dur à déterminer ! Pour ce qui est du combat entre Neji et Naruto, leurs chances sont identiques à celle du canon. Oui, Neji a eu un meilleur entraînement... Mais Naruto aussi. Et nope, Neji ne sait pas que Naruto est le Jinchuriki ! Il sait ce qu'un Junchuriki est, et il sait que chaque village en a un. Mais il ignore que c'est Naruto... Mwahahaha..
Coucou Alyxel ! L'histoire de la foudre dans le sceau c'est un peu a oui. Si Sasuke perd le contrôle, au lieu d'avoir une crise de rage il se transforme en Pikachu géant et électrocute les gens autour de lui. Mais comme le sceau se déverse EN DEHORS de lui sous forme d'électricité, et non pas DEDANS sous forme de rage/démence/furie, il peut plus facilement regagner le contrôle.
Salut Tiph l'Andouille ! Ah bah contente que le chapitre t'ai inspirée alors x) J'adore cette anexiété générale que je crée chez les lecteurs avec la possibilité qu'Hikari rejoigne Orochimaru... mwahaha. Pour ce qui est de Naruto et Neji, spoilers ! Mais je pense que le combat te plaira... x)
Yo Yuedra ! Je suis toujours en panne sèche niveau inspi, là je publie mes chapitres écrits d'avance. Heureusement que j'en ai une petite provision ! Enfin bref. Ouiiii, elles étaient bien, les règles prévues par Hayama-sensei ! Comme quoi les bonnes actions sont repayées x) Et Sasuke était en effet possédé par la Marque. C'était une situation comparable à (dans le canon) le moment où la Marque s'éveille la première fois et il dézingue l'équipe d'Oto, il n'est stoppé que de justesse par Sakura. Il était temps de sceller cette saleté ! Et oui, Kakashi doit s'incliner devant Tsunami sur ce coup xD Et nope, Orochimaru n'était pas arrogant au point de penser qu'il pourrait voler Sasuke sous le nez de Tsunami. Mais oui, il était curieux de rencontrer la fameuse chef du clan Uchiha... Après tout, un combat contre eux est inévitable. Et je note pour qui tu voterais si on élisai les Kage xDDD SINON ! Pour ta question technique ! Apparemment quand on se greffe les yeux d'un autre Uchiha on garde quand même son Mangekyo d'origine, du moins je pense. Les yeux seraient juste un "support" et le Mangekyo viendrait du chakra spécial émit par le corps de l'utilisateur aux niveau des yeux ? Aucune idée ! On va dire que c'est possible ! xD
Hello Nuage25 ! Contente que ça t'ai plu ! La rencontre Tsunami/Orochimaru n'avait que trop tardé. Les ennemis jurés se sont enfin défiés, mwhahahaha ! Pour ce qui est de Naruto et Neji, on va avoir un mix canon/originalité, vu que tous les deux ont appris des techniques différentes du canon, et ont évolué sur un chemin différent aussi. Mais le coeur de leur différent au moment du combat (à savoir : Hinata) est inchangé.
Bienvenue à bord Aelita Yoru ! ET oui, tu peux plaindre Tenzo x)
Coucou Mara Kag ! Ah, si Karin éveillait les chaînes de chakra des Uzumaki, ça serait sacrément cool. Mais ce n'est pas pour tout de suite x) L'idée d'un chat maître des sceaux m'a traversé l'esprit mais ça ne me semblait pas très cohérent avec le fait que ça soit des Invocations Uchiha. Tant pis ! En revanche je headcanon que les Uzumaki avaient des Invocation-renards qui maîtrisaient les sceaux. Mais c'est une autre histoire x)
Yo FoxyCha24 ! Comme quoi les grands esprits se rencontrent xD Karin dans cette fic n'est pas plus puissante que Sasuke, elle a juste un panel de compétence différentes. Moins rapide, plus endurante, moins d'attaque fulgurantes, plus de jutsu massifs, pas de Sharingan ou de Chidori mais des Sceaux... On verra ce que ça donne en combat !
Salut Naptis ! Ohohoh, Tsunami VS les Sannin, c'est une idée intéressante. Je pense qu'elle peut battre Tsunade mais pas Jiraya, et pour Orochimaru... Ca reste à voir. Il faut que je laisse planer le suspense !
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Voilà voilà !
Je ne vais pas m'éterniser en commentaires x) Voici le chapitre ! Tsunami qui se casse la tête pour savoir comment vaincre Orochimaru, l'entraînement des Genins, une conversation délicate avec Hikari, bref, il y a de quoi faire dans ce chapitre !
Enjoy !
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Reculer pour mieux sauter
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Comment vaincre Orochimaru ? C'était une question sans réponse. Ou plutôt, une question bien trop mal définie pour avoir une seule réponse.
Qu'entendait-on par vaincre ? Orochimaru était supposé être immortel. Le décapiter, l'éventrer, le poignarder, rien de ça ne marcherait. Le brûler, le noyer ou l'électrocuter… Ça non plus. Il se régénérait à l'infini, et ce qui ne pouvait pas être régénéré était remplacé. Les souvenirs-rêves de Tsunami ne détaillaient pas le processus mais apparemment Orochimaru remplaçaient ses organes grâce à ceux de ses cobayes, et il transférait littéralement son essence (son âme ? son chakra ? sa conscience ? tout ?) dans le corps de certaines de ses victimes. Par une greffe de cerveau, peut-être ? Hum…
Dans ce cas, il faudrait détruire le cerveau d'Orochimaru pour le tuer, comme si c'était un zombi. C'était sans doute la meilleure option. Mais comment détruire son cerveau ? Orochimaru avait une résistance complètement hallucinante. Dans le canon, il avait combattu Naruto possédé par le Kyūbi et en était ressorti sans une égratignure.
Dans ce cas, était-il possible de non pas tuer Orochimaru, mais de le vaincre différemment ? Après tout, la défaite, c'était l'échec à parvenir à son but. Est-ce que Tsunami pouvait saboter l'objectif d'Orochimaru de façon à ce qu'il soit obligé de capituler ?
Révéler ses plans… Tuer ses sbires… Lui faire croire que le chemin qu'il suivait était une impasse… Mettre son objectif hors de portée… Mmmmh, ça aussi, c'était à considérer. Mais l'objectif d'Orochimaru était de tuer le Sandaime et d'affaiblir, voire même carrément de détruire, le village de Konoha. Tsunami pouvait difficilement accepter de faire un compromis là-dessus. Ce stupide village était le sien, le seul endroit où les Uchiha pouvaient vivre en relative sécurité, et ça signifiait que rien ne pouvait lui arriver. Quant au Sandaime… Ok, Tsunami ne l'aimait pas trop, mais elle ne voulait pas pour autant le voir mort.
Restait la troisième solution : vaincre Orochimaru, mais ni par la mort, ni par le dialogue. Par le Fūinjutsu. Sceller un individu était, après tout, une possibilité pour n'importe quel Maître des Sceaux. Ça revenait à emprisonner indéfiniment cette personne dans un état entre la vie et la mort. La solidité de la prison devait être adapté à la cible. Les meilleures prisons étaient les êtres humains (raison pour laquelle les Bijuu étaient scellés dans des ninjas pour faire des Jinchuuriki), et ça, c'était une compétence que Tsunami ne maîtrisait pas… Mais Orochimaru n'était pas un Bijuu. Le sceller de façon normale, dans un objet ou un rouleau ou même dans un sceau dessiné au sol… Ça devrait être possible.
Seulement, voilà : sceller quelque chose ou quelqu'un prenait du temps. Et Orochimaru ne se laisserait pas faire.
Retour à la case départ.
L'idéal, bien sûr, serait une combinaison des trois : le détourner de son but par le dialogue, détruire son corps, et sceller son esprit. Et encore, pas sûr que ça suffise. Dans le canon, Orochimaru avait été tué par Sasuke (ou quelque chose d'équivalent) et il était revenu à la vie parce qu'apparemment il se créait des disques-durs de mémoire externe dans chacune des marques maudites apposées sur ses sbires ! Il avait donc une centaine d'Horcruxes à disposition. Ce gars était increvable.
Mais bon, le trucider permettrait de le ralentir quelques années, alors c'était ce que visait Tsunami. Son problème, c'était comment y arriver. Parce que… Elle allait devoir affronter Orochimaru en personne, et elle n'avait aucune arme secrète pour assurer sa victoire.
Ça l'angoissait. Non, mauvais verbe : ça la faisait complètement flipper. Pour quasiment tous les combats qu'elle avait livrés dans sa vie, Tsunami avait eu un Joker. Que ce soit ses explosifs, son Sharingan, son Mangekyō… Elle avait toujours su que si tout échouait, au moins elle pouvait retomber sur ça. Mais contre Orochimaru, elle n'était pas sûre que ça suffise. Il était si fort. Dans le canon, Orochimaru n'avait perdu que trois combat combats : le premier contre Sasuke (parce qu'il était extrêmement affaibli), le second contre Itachi (via genjutsu) et le dernier contre le Sandaime (qui avait dû utiliser un Jutsu suicide pour parvenir à cet effet). Tsunami ne pouvait recréer aucune de ces situations. Elle allait donc devoir affronter Orochimaru avec ses propres techniques, son propre style… Et espérer que ça suffise.
Ouais. Ce n'était pas super-rassurant.
Tsunami (durant le temps qu'elle ne consacrait pas à l'entraînement de Karin) se mit donc à chercher et emmagasiner le plus d'idées possibles. Elle modifia ses notes explosives pour les rendre plus puissantes. Elle renouvela ses cartouches d'encre cachées dans ses manches et ses bottes. Elle fit un stock de Sceau Piège-à-Loups. Elle apprit frénétiquement une demi-douzaine de nouveaux Jutsu élémentaires. Elle doubla ses heures d'entraînement au taijutsu. Elle se plongea dans des recherches sur les serpents, leurs venins, leurs vulnérabilités. Elle savait qu'elle ne pourrait pas être plus puissante qu'Orochimaru. Elle ne pourrait pas non plus être plus rapide, plus endurante, ou même plus versatile. Sa seule chance était de le surprendre… Et surtout, de le surprendre avec une attaque assez puissante pour l'emporter d'un coup : parce qu'Orochimaru ne se laisserait pas avoir deux fois.
Et pour abattre un nukenin de rang S… Tsunami allait avoir besoin d'une technique de rang S… Ou à défaut, une technique de rang A surpuissante et canoniquement destructrice.
Trois jours après la fin de la deuxième épreuve de l'examen, une fois que la frénésie des préparations fut un peu retombée… Tsunami se mit donc à traquer les différentes personnes susceptibles de lui apprendre une telle technique. Et le meilleur endroit pour commencer était la salle de repos près de l'entrée principale… Où se trouvait quelqu'un qui connaissait exactement le type de technique qui-change-la-donne-du-jeu dont Tsunami avait besoin.
– Tu veux apprendre le Hiraishin ? répéta Genma d'un air incrédule.
Tsunami fit passer son poids d'un pied sur l'autre, embarrassée. Puis elle réalisa que se dandiner cassait un peu sa crédibilité, et se raidit d'un air digne.
– S'il-te-plaît ? hasarda-t-elle.
Ok, Genma et elle étaient amis, mais bon. Culturellement, chez les ninjas, aller voir quelqu'un et réclamer d'apprendre une de ses techniques, c'était très impoli. Surtout cette technique, qui était l'héritage du Yondaime…
– Tu crains une seconde attaque d'Orochimaru, devina Genma.
Tsunami haussa les épaules. Mais oui, c'était exactement ça. Il n'était pas dur d'aligner les indices. Orochimaru poursuivait Sasuke, Tsunami protégeait Sasuke : conclusion, Tsunami allait se farcir le Sannin de façon imminente.
Oh bon sang. Extérieurement Tsunami restait impassible, mais intérieurement, elle était en train de hurler d'horreur. C'était Orochimaru, et elle allait l'affronter. Volontairement. Vivre dans le monde des ninjas lui avait complètement grillé le cerveau.
– Je peux te montrer mes notes, lâcha Genma.
– Vraiment ? fit Tsunami avec espoir.
Mais le Jounin fit la grimace :
– Ne te réjouis pas si vite. Je peux te montrer mes notes mais je ne peux pas t'enseigner cette technique, pour la bonne raison que je ne la maîtrise pas. Tu as vu comment ça se passait quand je l'ai appris.
Tsunami hocha la tête, ne se souvenant que trop bien des multiples vols planés de Genma et de ses atterrissages inconstants à plusieurs mètres de sa cible désignée, le tout sous les éclats de rire de Jiraya. L'Ermite aux Crapauds n'avait pas été d'une grande aide…
– Mais c'était il y a six ans déjà ! protesta-t-elle. Tu t'es sans doute amélioré, non ?
– Ce n'est pas le genre de technique où on s'améliore avec l'entraînement, rétorqua Genma. Enfin, si, peut-être. Le souci est d'avoir ce qu'il faut pour maîtriser cette technique en premier lieu : et ce qu'il faut, c'est un cerveau qui peut penser en trois dimensions.
Tsunami le fixa avec incompréhension. En trois dimensions ? Mais tout le monde pensait en trois dimensions, non ? Genma soupira, puis se frotta la nuque, l'air de chercher ses mots. Finalement, il déclara lentement :
– Je ne l'ai réalisé qu'après quelques mois d'entraînement, mais la façon dont Minato plaçait ses marqueurs et notait les distances, c'était… illogique. Il y avait trop d'infos. C'est parce que les êtres humains pensent en deux dimensions. Nous sommes faits pour évoluer au sol, sur terre. Passer en trois dimensions, intégrer le haut et le bas dans nos déplacements mais surtout notre raisonnement, ça demande un certain entraînement. Ça ne nous vient pas naturellement. C'est pour ça que même les ninjas confirmés oublient parfois de vérifier qu'un ennemi ne se cache pas au plafond quand ils entrent dans une pièce : ils regardent seulement à droite et à gauche. Regarder en haut et bas, concevoir le haut et le bas comme une extension de leur espace… Ça ne leur vient pas naturellement. Tu me suis ?
– Jusque-là, oui. Et j'imagine que le problème vient du fait que le Hiraishin nécessite de penser en trois dimensions ?
– Oh non, sourit Genma d'un air amer. Le Hiraishin nécessite de penser en quatre dimensions.
Tsunami laissa échapper un grognement. Urgh, le ninjutsu d'espace-temps était si compliqué. La quatrième dimension était utilisée quand on créait des sceaux de stockages, par exemple. C'était délicat, et Tsunami ne voyait absolument pas comment ça pouvait s'utiliser en combat.
– Précisément, rajouta Genma d'un air goguenard. Pour utiliser le Hiraishin, il faut naturellement penser en trois dimensions, comme une sorte de… de dauphin, ou d'oiseau… bref, avoir une oreille interne plus puissante, un cerveau calibré d'une façon différente… Et seulement comme ça, quand haut et bas viennent à l'esprit aussi aisément que droite et gauche, on peut apprendre à rajouter la quatrième dimension à notre appréhension de notre espace.
Ce n'était pas illogique, admit Tsunami à contrecœur. La téléportation, ce n'était pas rien. Évidemment que c'était difficile à apprendre, évidemment que ça nécessitait d'être spécial. Bon, au moins l'apprentissage de cette technique ne reposait pas sur un kekkei genkai, juste sur les hasards de l'évolution qui pouvaient se produire chez n'importe quel individu. Parce que franchement, voir un cerveau qui concevait l'espace différemment… Dans le monde des ninjas où les gens avaient des cheveux roses, des yeux magiques, des branchies, ou des exosquelettes, ça n'avait rien d'improbable.
– Voilà pourquoi je pense que tu ne pourras pas apprendre le Hiraishin, conclu Genma. Sauf erreur de ma part, tu es complètement normale.
Tsunami lâcha un reniflement amusé :
– C'est bien la première fois qu'on m'accuse d'une chose pareille.
Ils restèrent un moment silencieux, plongés dans leurs pensées. En arrière-plan, Kotetsu et Izumo se chamaillaient au sujet d'un jeu de carte, s'accusant mutuellement de tricherie sans remarquer que leur adversaire, Raidō Namiashi, était en train de rafler la mise. Avec regret, Tsunami songea qu'elle allait repartir bredouille. Elle n'avait pas beaucoup de temps avant que Karin ne finisse ses exercices, et ensuite, Tsunami avait tout un tas de Fūinjutsu utiles à lui apprendre.
– Comment peut-on voir si quelqu'un pense naturellement en trois dimensions ? demanda-t-elle soudain. Ce n'est pas exactement quelque chose de visible.
Genma haussa les épaules :
– Aucune idée. La perception spatiale change peut-être leur façon d'appréhender les attaques à distance ? Minato était absolument fantastique avec les kunais et les shurikens. Pas forcément au niveau de la précision, mais il savait toujours où allait voler telle arme, à quel angle, comment la rediriger. Même entouré de centaines de lames qui volaient dans tous les sens, pour lui ça semblait aussi simple qu'un bête schéma dessiné sur une feuille de papier.
Tsunami eut soudain la vision frappante d'Itachi durant leurs entraînements, quand Shisui était encore en vie. La façon dont il était constamment entouré de lames en mouvements, redirigeant kunais et shurikens sans même un regard. La façon dont il bondissait et tournoyait sans jamais faire d'erreur, ne serait-ce que d'un millimètre, dans sa conscience de ses lames. Comme s'il avait une connexion télépathique à chacun des shurikens et qu'il savait exactement où ils se trouvaient, quand, à quelle vitesse, à quel angle…
Et puis une pensée en entraîna une autre, et Tsunami réalisa avec un sursaut qu'elle connaissait quelqu'un d'autre qui avait exactement la même facilité avec les armes. Quelqu'un qui avait une aisance avec les shurikens et les fils d'aciers comparable à celle d'Itachi, mais sans avoir besoin de Sharingan. Quelqu'un qui attaquait par le haut aussi régulièrement que la droite et la gauche, quelqu'un n'oubliait jamais de vérifier le plafond en plus du reste de la pièce en entrant dans un bâtiment.
– Hypothétiquement, commença Tsunami avec prudence. Si je connaissais une personne ayant probablement ce cerveau de dauphin nécessaire à l'apprentissage du Hiraishin… Je pourrais te présenter cette personne ?
Genma l'observa un instant d'un air songeur, puis esquissa un sourire :
– Bien sûr. Cette technique ne sera jamais vraiment mienne. Quand Jiraya-sama me l'a appris… Le but a toujours été que je puisse la transmettre à quelqu'un qui s'en montrerait digne.
Quelqu'un qui s'en montrerait digne. Et l'évaluation de cette dignité n'était pas entre les mains de Tsunami, le message était clair. C'était Genma le gardien du Hiraishin. C'était lui qui établirait si l'élève en question méritait d'apprendre le Jutsu que seuls le Nidaime et le Yondaime Hokage avaient maîtrisé auparavant.
Tsunami acquiesça d'un hochement de tête, en silence. Derrière elle, le brouhaha de la dispute entre Kotetsu et Izumo se transforma en glapissements indignés quand ils réalisèrent qu'ils s'étaient faits avoir, sous les moqueries des quelques spectateurs qui les avaient regardé se faire plumer.
– Tu n'es pas supposée entraîner tes élèves ? pointa soudain Genma.
Tsunami écarta l'argument d'un geste de la main. C'était la première chose dont elle s'était occupée après la fin de la deuxième épreuve de l'examen.
– J'en ai trois à entraîner, il y aurait conflit d'intérêt. J'ai fait un programme d'entraînement pour Tenten avec Hayama-sensei, Anko, et Natsu. Puis Gai et moi avons échangés nos élèves : je m'occupe de Karin, et lui de Neji.
– Ah. D'où ta confiance en la réussite de la petite Uzumaki.
Tsunami lui lança un regard en biais. Peu de gens appelaient Karin la petite Uzumaki. Sans doute parce que le nom de famille Uzumaki avait un poids particulier. Les gens pensaient toujours à Naruto en le disant. Mais là, c'était Genma. L'ancien garde du corps de Minato Namikaze. Pensait-il aussi à Kushina Uzumaki ?
– Pourquoi avoir confié Neji à Gai ? enchaîna Genma d'un air désinvolte. Il pourrait très bien le saboter.
L'idée était si ridicule que Tsunami en lâcha un reniflement incrédule. On pouvait toujours compter sur Gai. Tsunami n'avait pas beaucoup d'amis très proches. Hayama-sensei, Shikaku, Anko, Tokuma et Atsuo, Iruka… Mais elle comptait Gai parmi eux. La confiance qu'elle lui faisait était absolue.
– Gai ? répéta-t-elle. Saboter Neji ? Tu le connais aussi bien que moi. Gai se donne toujours à fonds, quoi qu'il fasse, et surtout pour l'entraînement.
Échanger Neji et Karin avait été une excellente idée. Tsunami était presque vexée de ne pas l'avoir eu en premier. C'était Karin qui le lui avait suggéré. Après tout, Gai ne pourrait pas enseigner à la jeune fille comment battre Gaara. Seul Lee en aurait été capable, et malgré ses prouesses, Karin était loin d'égaler son coéquipier en taijutsu ! Et Tsunami… Elle avait un peu de mal à l'admettre, mais… En taijutsu pur, elle n'avait pas un niveau suffisant pour pousser Neji dans ses retranchements. Elle pouvait le battre, d'accord (eh, elle était Jounin, quand même !) mais elle n'avait pas le recul nécessaire, ou les connaissances suffisantes sur les différents arts martiaux, pour peaufiner les techniques qu'il possédait déjà. Pour ça, il fallait un expert : il fallait Gai.
Et puis… Plus bas, Tsunami ajouta :
– Entraîner Neji permettra aussi de changer les idées de Gai. Il a besoin de se concentrer sur quelque chose d'autre que l'hospitalisation de Lee.
Dans le canon, après ses blessures aux mains de Gaara, Lee avait bien failli dire adieu à sa carrière de ninja. Ce n'était qu'après le retour de Tsunade, et suivant une opération chirurgicale très risquée, qu'il avait pu se remettre à l'entraînement. Mais dans cet univers, Tsunade était déjà au village, et les soins avaient donc débuté moins de douze heures après son accident. La rééducation serait longue et difficile, mais Lee guérirait entièrement. Cela dit, il devait passer plusieurs semaines à l'hôpital, avec stricte interdiction de s'entraîner, et c'était le genre de chose qui pouvait vraiment ronger les nerfs d'un Jounin-sensei. Surtout un sensei comme Gai, qui considérait l'entraînement comme la réponse à tout, et qui ne pouvait même plus partager ça avec son élève préféré.
– Mmmh, fit Genma d'un ton neutre.
Mais il regardait Tsunami avec plus d'attention, à présent. La jeune femme fronça les sourcils :
– Quoi ?
– Rien, rien ! fit Genma d'un ton léger. Parfois tu m'évoques vraiment Kakashi, tu le sais ?
Tsunami marqua un temps d'arrêt, ne sachant pas si elle devait être flattée et insultée. C'était sans doute exactement le but recherché, car le Jounin fit mine de remarquer que Raidō était en train de quitter la salle de repos, et s'écria d'un ton joyeux :
– Ah, le devoir m'appelle. Passe à mon appartement ce soir et je te donnerai mes notes, si tu veux. A bientôt, et bonne chance avec ta montagne de problèmes !
Et il s'éloigna d'un pas étonnamment sautillant. Tsunami se massa l'arête du nez d'un air exaspéré. Genma était gentil, mais il avait aussi un côté grand frère qui aime faire chier ses cadets (sans doute parce qu'il vivait avec Kotetsu et Izumo). Et puis, était-il vraiment obligé de mentionner sa montagne de problème ? Rien que d'y penser, en fait, elle avait déjà mal au crâne. Elle allait devoir gérer l'examen, ses élèves, un coup en traître de Suna, la visite du Mizukage, et en plus les manigances d'Orochimaru. Ça commençait à faire beaucoup.
Misère.
oOoOoOo
Les notes de Genma étaient utiles, et Tsunami se hâta de les copier dans ses journaux de Fūinjutsu (il y avait un trésor de recherche sur l'espace-temps là-dedans !) ainsi que dans son Sharingan. Mais malheureusement, Genma avait eu raison : la théorie du Hiraishin était bonne, mais si le cerveau humain n'arrivait pas à suivre, eh bien… C'était comme de viser une cible en étant ivre. On avait peu de chance d'en toucher le centre. Zut.
Tsunami n'avait pas non plus trop de temps à consacrer à la recherche. Eh oui, le souci quand on cumule les jobs, c'était que ça ne s'arrête pas ! A la Section Commandement, les protocoles de sécurité étaient mis à jour, les patrouilles augmentées, et on se préparait discrètement à gérer une invasion de la part de Suna. La Section Sensorielle avait aussi besoin que ses membres utilisent leurs capacités de sensors pour surveiller les ninjas étrangers qui étaient restés au village en vue du tournoi. Il y avait aussi son job de Jounin-sensei : Tsunami s'occupait en priorité de Karin, mais elle prenait soin de vérifier régulièrement les progrès de Neji et Tenten, et gardait contact avec Shin. Il y avait aussi la menace d'Orochimaru : Sasuke était surveillé par Kakashi 24H/24, mais ce n'était pas le cas d'Hikari. Tenzō se concentrait sur Naruto, en ce moment, et donc Hikari était seul. Tsunami lui avait interdit de prendre des missions hors du village (même des missions de rang D), et le faisait constamment suivre par des Invocations.
Et, cerise sur le gâteau, le peu de temps libre qu'il restait à Tsunami était pris… car plusieurs membres de la police, après s'être pris une dérouillée dans cet examen, l'avaient sollicitée pour des entraînements ! Techniquement Tsunami était uniquement supposé entraîner les policiers avant leur recrutement, mais bon, elle était affiliée à leur institution, elle avait une obligation envers eux (et envers Hayama-sensei, surtout).
Bref. Une semaine avait déjà passé depuis la fin de la seconde épreuve… Et honnêtement, Tsunami voyait à peine le temps passer. Il y avait trop de choses à faire, et trop peu d'heures dans la journée. Elle dormait à peine trois heures par nuit.
Sasuke ne rentrait pas dîner le soir (Kakashi l'avait emmené en voyage d'entraînement dans un terrain d'entraînement reculé du village). Izumi était fréquemment absente ces temps-ci. Elle avait sans doute beaucoup de travail à l'hôpital, parce qu'elle était très tendue. Mais Tsunami ne pouvait s'empêcher de songer qu'il y avait sans doute autre chose… Non, elle était sans doute paranoïaque. Pas vrai ?
Bref. Du coup ils avaient de la place à la table du dîner, et Hikari s'était mis à inviter des gens. Peut-être que c'était une forme de rébellion contre la surveillance de Tsunami. Son aînée n'y voyait en tous les cas pas d'inconvénients. Bon, d'accord, elle préférait ne pas avoir d'invité. Mais si c'était Hikari qui le voulait… Et avec toute la pression qu'il subissait… Elle lui devait bien ça, non ?
Hikari invitait donc avec régularité Hotaru, mais aussi occasionnellement Tenzō, ou Naruto (et dans ce cas-là, Neji s'arrangeait pour ne pas venir). Il invita aussi Shin et Tenten, une fois, et Sai et Lee, une autre fois. C'était un moyen pour lui de se tenir informée de ce qui se passait dans la vie des autres Genins. Et… C'était une bonne chose. Karin et Neji étaient toujours si fatigués après leurs entraînements qu'ils piquaient du nez dans leurs assiettes. Ils n'étaient pas d'une brillante conversation. Tsunami non plus, à vrai dire… Quand les invités étaient partis, qu'elle avait fait la vaisselle, et devait se replonger dans ses recherches, la jeune femme était rincée.
– Que Kami-sama bénisse l'inventeur du Kage Bunshin, bâilla-t-elle. Sans lui, je n'arriverais à rien.
– C'est le Nidaime, l'informa Hikari d'un air moqueur.
– Que Kami-sama bénisse le Nidaime, alors, parce que sans son brillant, brillant cerveau, ta grande sœur se serait transformée en zombi.
Hikari fit mine de l'observer d'un œil critique :
– Il me semble que c'est déjà le cas.
Tsunami lui jeta un rouleau de Fūinjutsu à la tête d'un geste sans énergie. Hikari attrapa le rouleau au vol, y jeta un coup d'œil, fit une moue dégoûtée en voyant l'intitulé (« Dichotomie et équilibre des Portes Célestes et Terrestres dans la Manipulation de l'Espace et du Temps, Volume Quatre »), et le posa sur la table basse.
Le dîner était terminé. Hotaru était rentrée chez elle, Karin était allée s'écrouler dans son lit, et Neji était retourné d'un pas lourd au district des Hyuga. Izumi, quant à elle, avait filé avec un regard d'excuse, marmonnant quelque chose à propos d'un service de nuit. Il ne restait que Hikari et Tsunami. C'était… étrangement calme.
– Je suis désolée, fit brusquement Tsunami. Je sais que ce n'est pas facile d'être enfermé dans le village. J'aurais préféré faire autrement. Mais tant qu'Orochimaru n'aura pas été stoppé, Sasuke et toi êtes en danger.
C'était dur pour Tsunami aussi, et elle, elle n'était pas impuissante. Elle se préparait à la bataille, ce qui était différent d'Hikari, qui se préparait à être l'objet d'une bataille.
– Ce n'est pas comme si j'aurais pu partir en mission de toute façon, soupira Hikari. Avec Tenzō-sensei et Naruto focalisés sur le tournoi…
Hikari aurait totalement pu partir en mission même sans Naruto et Tenzō : il lui aurait suffi de se greffer à une autre équipe. Tsunami s'abstint cependant d'en faire la remarque. C'était mignon, d'une certaine façon, qu'Hikari ne conçoive pas de partir sans l'équipe 9 à ses côtés. Ça lui passerait, après quelques missions avec d'autres équipes, mais pour l'instant… Il fallait qu'il profite de ce lien exclusif avec ses coéquipiers, non ?
Cela dit, Tsunami ne manqua pas de remarquer qu'Hikari n'avait pas dit qu'il acceptait la situation. Il était un ninja, certes, mais aussi un enfant de dix ans habitué à être hyperactif, à être fort, et se rendre utile. Se retrouver dans la position de la demoiselle en détresse, ça devait être rageant, même pour lui qui était d'un caractère si doux. Mais Tsunami ne savait pas comment arranger les choses. Elle aurait pu dire « c'est un ordre de l'Hokage », et ça aurait été vrai (le Sandaime avait effectivement donné l'ordre qu'Hikari et Sasuke soient retirés de la liste des Genins pouvant accepter des missions hors du village) … Mais c'était un ordre que Tsunami soutenait et approuvait. Alors de quel droit s'en serait-elle distanciée ?
– Comment va Naruto d'ailleurs ? fit Tsunami pour changer de sujet.
Le visage d'Hikari s'éclaira. Il s'entendait vraiment bien avec Naruto, ce dont la jeune femme était presque surprise. Elle aurait pensé que la personnalité bruyante et brusque du jeune Uzumaki se serait montré un peu trop écrasante. Mais bon, Hikari vivait avec Karin… Et Tsunami elle-même… Alors peut-être qu'il était désensibilisé.
– Il va bien ! Il a rencontré Jiraya-sama, d'ailleurs !
Si Hikari avait rencontré l'Ermite par lui-même, Jiraya n'aurait jamais eu droit au suffixe de « -sama ». Tsunami retint un reniflement amusé. Puis elle se pencha en avant avec intérêt, parce que dans ses souvenirs, est-ce que ce n'était pas à peu près à cette époque que Jiraya commençait à enseigner à Naruto ?
– Vraiment ?
– Vraiment ! C'est Tenzō qui lui a présenté. Apparemment Jiraya-sama cherche un nouveau disciple et il a dit à Naruto que s'il parvenait à maîtriser un Jutsu en moins d'une semaine, il lui donnerait le contrat d'Invocation ayant appartenu au Yondaime !
Les sourcils de Tsunami se haussèrent très haut. Dans le canon, ça s'était passé différemment, non ? Ce Jutsu à apprendre en moins d'une semaine, c'était le Rasengan… Et Jiraya l'enseignait à Naruto après l'examen, pendant leur recherche de Tsunade… Oh. Une petite minute ! Si Naruto apprenait le Rasengan maintenant, il risquait de l'utiliser contre Neji ! Argh, bon sang, ça allait compliquer les choses… Quoique, c'était quand même une technique caractéristique. Peut-être que Jiraya ne voudrait pas que Naruto en fasse la démonstration devant un public d'une centaine de personnes…
– Et quel type de Jutsu il doit apprendre en moins d'une semaine ? s'enquit-elle avec curiosité.
Hikari fit la grimace :
– Je ne sais pas, mais c'est un Fuuton. Ne le dis pas à Karin ! Elle risquerait de la répéter à Neji.
Ouf. Pas de Rasengan, alors. Mais un Fuuton ? Oulà, Naruto avec des Jutsu élémentaires à sa disposition, ça risquait de faire vachement mal quand même…
– Et toi, tu ne risques pas de le dire à Neji ? sourcilla Tsunami.
Hikari marqua un temps d'arrêt. La question le mettait visiblement mal à l'aise, et sa sœur regretta soudain de l'avoir posé. Ce n'était sans doute pas facile pour lui. Son coéquipier allait affronter son frère. Hikari les aimait tous les deux autant l'un que l'autre. Mais pourtant… Dans ce combat… Il essayait de soutenir les deux (il gardait contact avec les deux, il encourageait les deux) …, mais pour autant, il n'était pas neutre.
Garder le silence sur la nouvelle arme de Naruto, c'était une façon implicite de le soutenir.
– Non, finit par dire Hikari en regardant ses mains. Neji a… Il a raison de détester la Sôke. Mais la façon dont il s'en est pris à Hinata-san… Ce n'était pas bien. Et je ne peux pas lui faire comprendre, moi, parce que ça serait une trahison. C'est à cause de moi qu'il a si peur. Je ne peux pas lui tourner le dos comme ça. Mais Naruto, lui, il vient de l'extérieur du problème. Alors si Naruto gagne, s'il arrive à lui faire comprendre qu'il avait tort, peut-être… Peut-être que ça donnera à Neji du recul.
Tsunami reposa doucement le rouleau de Fūinjutsu qu'elle avait dans les mains. Elle chercha ses mots un instant.
– Tu sais, même si… Même si Neji se prend une raclée, et même si ça lui fait l'effet d'un seau d'eau froide dans la figure… Je ne pense pas que ses sentiments vis-à-vis de la Sôke changeront. Ses actions à court terme, peut-être, mais pas ses émotions. Ni ses plans. Rien ne changera tant que la situation n'aura pas changé.
Hikari pinça les lèvres mais ne dit rien. Il en était conscient. La Sôke avait trop de pouvoir. Elle posait un trop grand danger. Et surtout… Neji avait bien trop de colère à son égard.
– Neji veut détruire la Sôke, murmura Hikari. Avant… Avant je crois qu'il ne le voulait pas vraiment, mais depuis que tu lui as offert le choix, depuis que c'est devenu une option, il le veut. Mais je n'aime pas la façon dont il le veut.
Tsunami haussa les sourcils :
– Il aurait mieux valu que je laisse les choses en l'état ?
– Non, dit aussitôt Hikari. Mais Neji en veux aux membres de la Sôke, aux personnes qui sont nés dedans. Toi, quand tu parles de détruire la Sôke, tu parles de l'institution, non ? Pas des gens.
Tsunami en fut presque surprise. Son frère la connaissait mieux qu'il n'y paraissait. La jeune Uchiha projetait toujours cette image de violence et de brutalité. Sans être barbare, elle était impitoyable… Et les gens le savaient. En l'entendant parler de détruire quelque chose, on avait toujours tendance à penser au meurtre. Mais Tsunami était du genre à trancher la tête du serpent au lieu de s'embêter à le hacher menu dans son intégralité. Tuer ne la dérangeait pas : mais tuer tout le monde, surtout les innocents… Ce n'était pas qui elle voulait être. Ce n'était pas le genre de monde qu'elle voulait aider à construire.
– C'est vrai, admit-elle. Idéalement, je retirerai le sceau du front de tous les membres de la Bunke, sans rien dire à personne : et ensuite la Sôke serait mise devant le fait accompli. S'ils refusent, eh bien, chaque adulte de la Bunke peut partir du clan et vivre de façon indépendante avec sa famille. C'est la loi de Konoha.
C'était comme ça que Hazuki Uchiha, la mère de Tsunami, avait été exclue du clan : la première fois en épousant un étranger, la seconde en refusant de révéler l'identité du père d'Hikari.
– Ça obligerait la Sôke à accepter, continua Tsunami. Après tout, ils ne peuvent pas se permettre d'avoir quatre-vingt-dix pour cent de leurs membres qui s'émancipent comme ça. Le Sôke va être obligée d'accepter le nouveau statut quo si elle veut pouvoir continuer à diriger quoi que ce soit.
– Et s'ils essaient de re-sceller les gens ? s'inquiéta Hikari.
Tsunami resta silencieuse un instant. Elle avait envisagé ça. C'était d'ailleurs la première chose qu'elle avait envisagé, parce que les Hyuga étaient fiers. Que la Bunke s'émancipe, qu'elle leur réclame le droit à la dignité, qu'elle ordonne que la Sôke mérite son rang au lieu de le recevoir comme un dû… Ça allait les insulter. Ils le verraient comme une trahison, comme une injure venant d'une classe inférieure et étant donc doublement provocante.
Mais au-delà de l'injure, la Sôke devait quand même réaliser l'injustice. C'était leurs frères et leurs sœurs, leurs cousins ! Et ils ne réclamaient même un traitement égal à celui des privilégiés de la Sôke, juste un traitement digne. Quel monstre le leur refuserait ? C'était leur famille. Si la Sôke voyait uniquement l'injure faite à leur système, et non pas l'horreur que le système avait provoqué en premier lieu… Si leur réaction était de refuser de donner une voix à la Bunke, d'essayer de recréer le système qui venait d'être détruit, de refuser la main qui leur était tendue…
Alors dans ce cas, Tsunami ne se souciait guère de ce qu'il adviendrait d'eux. Ce genre d'individu ne méritait pas de diriger un clan.
– S'ils essaient de réimposer le sceau par la force, alors la Bunke aura les moyens de se défendre, se contenta-t-elle de dire.
Les membres de la Bunke étaient neuf fois plus nombreux que ceux de la Sôke. Et contrairement à la Sôke dont une bonne moitié était composée d'anciens, ou de civils… La Bunke était majoritairement faite de ninjas actifs. Ils ne connaissaient pas certaines attaques de Poing Souple uniquement réservées à la famille du chef de clan, certes : mais que valait le pouvoir d'Hiashi Hyuga, s'il faisait face à neuf Jounins de son propre clan ? Face, peut-être, à Neji lui-même ?
Oh, Neji. Encore un souci épineux. C'était le clan de Neji, et ça devrait être le combat de Neji. Il était mal vu qu'un clan intervienne dans les affaires d'un autre. Mais Neji faisait aussi partie du clan Uchiha. Il était l'élève de Tsunami, le frère d'Hikari. Il détenait un contrat d'Invocation du clan. A vrai dire, Tsunami songea qu'elle devrait peut-être rédiger un contrat d'adoption à archiver en secret à la tour de l'Hokage. Comme ça, si tout partait en sucette, si le coup d'état échouait… Elle pourrait sauver Neji, et empêcher les Hyuga de se retourner contre lui.
(Mais soyons honnête : si ça dégénérait en combat, Tsunami n'attendrait pas que la Bunke perde avant d'intervenir. La seule question, c'était : comment intervenir sans créer de répercussions politiques négatives pour son clan à elle, sa famille à elle ?)
– Je n'aime pas ça, marmonna Hikari.
– Ce n'est pas l'idéal, acquiesça Tsunami. Mais si tu as une autre solution, je t'écoute. Parce que le statut quo existant ne peut être maintenu.
– Et les enfants ? contra Hikari. Hinata, et sa petite sœur, et tous les autres enfants de la Sôke qui ne sont pas encore Genin… Ils risquent d'être pris entre deux feux. Il faudrait les protéger.
Pas mon problème, faillit dire Tsunami. Ou plus exactement : pas ma responsabilité. Il y avait une limite à l'implication qu'elle pouvait prendre dans les affaires des Hyuga. Elle ne pouvait pas libérer leurs esclaves et garantir la sécurité de leurs maîtres. A un moment, il fallait choisir un camp dans un conflit… Et dans tout conflit, il y avait des dommages collatéraux.
– J'essaierai d'en parler aux Hyuga, tenta-t-elle.
Mais ça ne voulait pas dire grand-chose. Le Hyuga qu'elle connaissait le mieux était Neji, et elle n'avait pas à se donner beaucoup de mal pour imaginer sa réponse. Hikari l'avait compris. Il se leva d'un geste brusque.
– Je vais me coucher. Bonne nuit.
Il claqua la porte derrière lui. Tsunami soupira, et ferma brièvement les yeux.
Je sais, Hikari. Je suis désolée. Mais la seule façon dont je pourrais ne pas avoir le sang de la Sôke sur les mains, ça aurait été de ne pas m'impliquer dans les affaires de leurs clans. Et si je ne l'avais pas fait… Peut-être que tout se serait bien passé, comme dans le canon. Peut-être que la vie aurait continué normalement. Mais est-ce que ça aurait été acceptable pour autant ? Est-ce que j'aurais pu en dormir la nuit, en me souvenant d'à quel point Mama a pleuré pour Hizashi ? En voyant la rage impuissante qui ronge Neji ? En craignant tous les jours que Konoha cesse d'être un endroit sûr pour toi ? Parfois tous les chemins qui s'offrent à nous sont mauvais, Hikari, mais il faut en choisir un malgré tout. Tu choisis, tu avances, tu tue une personne pour en protéger une autre, et tu ne regardes jamais en arrière.
Sa mère, Hazuki. Son père, Kaiji. Le père d'Hikari, Hizashi Hyuga. Le clan Uchiha, massacré par Itachi. Shisui, qui s'était suicidé. Hiroki Hyuga, Harumi Inuzuka, et Seto, son équipe d'une mission, tuée par Kiri. Il y avait tellement de gens qu'elle aurait pu sauver. Mais Tsunami s'était détournée d'eux, parce qu'elle avait poursuivi d'autres buts. Est-ce que ça avait été le bon choix ? Est-ce que ça avait le bon choix ne serait-ce qu'une seule fois ?! Ou est-ce qu'ils étaient tous morts en vain ? Elle n'en savait rien. Elle ne pourrait jamais le savoir.
Mais ces gens étaient morts. Il fallait se battre pour les vivants. Pour que le sang versé ne l'ait pas été en vain, parfois il n'y a pas d'autre choix que d'en verser davantage.
(Tsunami Uchiha était une guerrière. Elle visait la paix, mais la paix était encore loin… Et ce n'était pas pour autant qu'elle avait peur de se salir les mains.)
oOoOoOo
Deux semaines avaient passé depuis la fin de la seconde épreuve de l'examen Chuunin. Dans quinze jours, le tournoi allait débuter.
Tsunami faisait trimer Karin du matin au soir, travaillant sa rapidité, son agilité, sa maîtrise des explosions, sa vitesse de création de barrières Kekkai. La Jounin créait aussi sans relâche des plans pour venir à bout du Jinchuuriki : utiliser de l'eau pour alourdir son sable, des Raiton pour l'électrocuter…
Neji travaillait dur avec Gai, et Tenten travaillait encore plus dur avec ses trois professeurs (Hayama-sensei, surtout, avait l'air enchanté de martyriser une Genin à nouveau, comme quand il était Jounin-sensei !). Sasuke était toujours avec Kakashi. Naruto avait appris le Fuuton au bout de trois jours, ce qui avait apparemment était difficile à avaler pour Jiraya. Mais eh ! Dans cet univers, apparemment Naruto avait réalisé le potentiel du Kage Bunshin et de leur transfert de mémoire bien plus tôt que dans le canon. Il avait un cheat-code absolu.
Bref : Jiraya permit à Naruto de signer son contrat d'Invocation, et Tsunami comme le reste de Konoha l'apprit en voyant un crapaud de dix-huit mètres de haut bondir dans tous les sens sur l'horizon pour se débarrasser du blondinet hurlant cramponné à son dos.
Après ça, Naruto finit à l'hôpital pour épuisement de son chakra, Jiraya alla noyer son chagrin dans l'alcool, et la vie normale reprit son cours.
Leurs autres élèves tuaient le temps. Hikari et Hotaru firent une mission de rang D de poursuite du chat, ce qui traumatisa encore davantage le pauvre Tora (mais amusa grandement les deux Genins). Lee reçu de fréquentes visites de ses pairs durant sa rééducation. Puisqu'il était cloué au lit, il avait proclamé qu'il passerait son temps à entraîner son cerveau, et tous ses visiteurs lui ramenaient des livres que Lee dévorait consciencieusement de la première à la dernière page.
Tsunami s'était entraîné avec les policiers, avait fait ses devoirs à la Section Commandement, et patrouillé avec la Section Sensorielle. Par la même occasion, elle avait observé les Genins étrangers. Ceux de Suna étaient au courant pour l'invasion à venir, et ceux de Kusa aussi, mais il était impossible de dire si ceux de Kiri étaient dans le coup. Quelle plaie. Mais bon, les patrouilles régulières permettaient à Tsunami de garder un œil sur eux… Merci les Kage Bunshin ! Sérieusement, cette invention était géniale. Tsunami en créait un tous les matins et, grâce au Sceau Seimon sur sa nuque, ce clone pouvait durer vingt-quatre heures en encaissant plusieurs patrouilles et même un peu de taijutsu. Sinon, la charge de travail aurait été invivable. Bref, les choses avançaient…
… Et Tsunami n'avait toujours pas de Jutsu de rang S à balancer dans les dents d'Orochimaru.
Bon, elle n'était pas complètement désarmée. Elle s'était préparée. Mais justement, elle ne se sentait pas assez préparée. A vrai dire, elle se sentait aussi nerveuse que les Genins qui allaient participer à ce tournoi ! Et c'est ainsi qu'elle se retrouva à stalker Kakashi Hatake au milieu du deuxième terrain d'entraînement le plus vicieux de Konoha : un labyrinthe de canyons, où Tsunami avait jadis passé son propre examens Chuunins, et où dans le canon comme dans cet univers Kakashi avait apparemment décidé de traîner Sasuke pour un mois d'entraînement intensif loin de tout espion potentiel.
– Tu veux que je t'apprenne le Chidori ? fit Kakashi avec incrédulité.
Tiens, il faisait à peu près la même tête que Genma quand elle lui avait demandé le Hiraishin. Marrant.
Tsunami croisa les bras, autant pour se donner l'ai buté que pour cacher son embarras. Elle avait dit s'il-te-plaît, mais quand même, elle avait horreur de demander des faveurs aux gens. Surtout quand il s'agissait de Jutsu. Déjà, parce que ça la plaçait en position de faiblesse. Et ensuite, parce que c'était malpoli dans la culture ninja. Avec Genma, c'était une chose, parce qu'elle le connaissait et que la transgression était donc moindre, mais Kakashi… Ils ne se connaissaient pas vraiment.
En fait, malgré leur nombre impression de relations communes (Sasuke, Gai, Tenzō, Genma, Kotetsu, Izumo, Iruka, Kurenai, Anko, Shikaku, Inoichi, Ibiki…), ils étaient quasiment des étrangers. Kakashi ne laissait pas facilement les gens se rapprocher de lui, et Tsunami était un poil parano, ce qui n'arrangeait pas les choses.
– Tu l'apprends à Sasuke, non ? fit-elle, sur la défensive.
Kakashi lui jeta un regard incrédule, se demandant sans doute comment elle savait ça. Cet endroit était totalement à l'abri des regards et aucun des chats Uchiha n'était venu flâner par ici. A moins que Kakashi soit juste choqué du culot qu'il fallait pour qu'une kunoichi sans gêne se pointe et lui demande de lui apprendre son unique technique originale…
– Sasuke va affronter un épéiste berserk : il a besoin de ce Jutsu.
Tsunami le fixa :
– Il y a toutes les chances qu'Orochimaru attaque en même temps.
Et ça sera moi qui serai en face. Elle n'avait pas besoin de le dire à voix haute : le sous-entendu était clair. Kakashi eut l'air d'hésiter. Lui aussi devait en être conscient…
– Écoute, finit par craquer Tsunami. Je sais que ça ne se fait pas de venir réclamer les Jutsu de quelqu'un, et je suis désolée de te demander ça. Sincèrement. Mais si Orochimaru vient kidnapper mon frère ou mon cousin, je serais là. Je ne pourrais pas m'empêcher d'être là. Et à mon niveau actuel… Je ne sais pas si je peux le vaincre.
– Tu as battu Itachi, sourcilla Kakashi.
– Parce que j'avais plus de force brute et que son Sharingan ne marchait pas sur moi. Je ne pense pas que ça fonctionnera sur Orochimaru.
Kakashi concéda le point d'un léger hochement de tête. Tsunami se rappela soudain que, dans le canon, il avait déjà eu affaire à Orochimaru. N'avait-il d'ailleurs pas fait partie des ANBU qui l'avaient pourchassé hors du village après sa désertion ? Kakashi devait être intimement familier avec le niveau de puissance du Sannin. Avec la façon dont il pouvait se montrer absolument terrifiant.
– Je t'en serai redevable, continua Tsunami avec raideur. Si je possède un Jutsu ou un Sceau qui t'intéresse, je peux te l'offrir en compensation.
Mais bon, quel genre de compensation est-ce qu'on pouvait offrir au Ninja Copieur ? Comme son nom l'indiquait, s'il voulait un Jutsu, il le copiait. Pas besoin de perdre du temps à demander la permission en premier. La seule chose que Tsunami avait et que Kakashi n'avait pas, c'était le Fūinjutsu. Et peut-être le pouvoir politique. Quoique, Kakashi avait un tel poids au niveau de Konoha que l'Hokage le laissait faire ce qu'il voulait, qu'il s'agisse d'arriver en retard ou de fourrer son nez dans les affaires des ANBU. En quoi Kakashi aurait-il eu besoin d'agir en politique, s'il pouvait littéralement ignorer les règles pour parvenir à son but ?
Le Ninja eu l'air de soupeser ses mots, puis il la mesura du regard. Agh, Tsunami détestait quand les gens faisaient ça. Elle faisait un mètre quatre-vingt et quasiment personne ne pouvait le regarder de haut, mais quand même, ça lui donnait l'impression d'avoir à nouveau quatorze ans, d'être maladroite, ignorante et inadéquate.
– Je ne peux pas, finit par dire Kakashi.
Tsunami ouvrit la bouche pour protester, mais le Ninja Copieur leva une main pour l'arrêter :
– Ce n'est pas que je ne veux pas. Il faut une pratique intensive avec de multiples ajustements pour pouvoir maîtriser ce Jutsu de façon acceptable : même pour une Jounin de ton niveau, cela prendrait au moins deux, peut-être trois semaines. Sans cet entraînement, le Chidori est plus dangereux pour toi que pour ton ennemi. Mais c'est un temps que je ne peux pas te consacrer. Sasuke passe en premier.
Tsunami ne pouvait pas argumenter contre ça. Sasuke passait en premier. Sasuke, Hikari, Izumi, Neji, Karin, Tenten, Shin, Inaho : ils passeraient toujours en premiers. Les épaules de Tsunami s'affaissèrent.
– Tu as un plan B ? demanda Kakashi.
Pour une fois, il avait abandonné son sourire poli et sa posture avachie. Il semblait étonnamment sérieux, toute son attention fixée sur Tsunami dans l'attente de sa réponse. La jeune femme hésita un instant à dire non. Déjà pour lui mettre la pression, et ensuite parce que, bon, courir après les Jutsu de rang S, ça avait tendance à mettre les gens mal à l'aise. Mais au final, elle envoya la prudence au diable. Qu'est-ce qu'elle avait à perdre ? Ce n'était pas comme si les gens ignoraient que les Uchiha avaient toujours été des collectionneurs de ninjutsu avides de pouvoir, non ?
– Pas beaucoup, mais oui. Je compte demander à Jiraya-sensei de m'enseigner le Rasengan, mais il dira sûrement non, il n'est pas partageur. Et ensuite, eh bien, il ne me reste pas grand-chose. J'ai déjà cherché à apprendre le Hiraishin et il s'avère que mon cerveau n'est pas assez développé pour le maîtriser. La technique de force surhumaine de Tsunade-sama prendrait trop de temps à apprendre, tout comme les techniques de Senjutsu de Jiraya-sensei, ou bien la technique d'ouverture des Huit Portes du Chakra de Gai. Les Fūinjutsu de rang S que je connais sont tous des techniques-suicides, je peux donc les exclure d'office. Sinon, il ne me reste qu'à inventer ma propre technique de rang S : mais ce n'est pas le genre de chose qu'on peut sortir de son chapeau en quelques jours…
Le visage de Kakashi (du moins, le peu qui était visible au-dessus de son masque) frémit à la mention du Hiraishin, mais il ne fit aucune remarque. Pendant un instant, il se contenta de suivre du regard Sasuke. Le Genin n'était qu'un point à l'autre bout du canyon. Il devait en faire trois fois le tour pour travailler son endurance. Niveau acharné du travail, parfois Kakashi pouvait se montrer aussi sadique que Gai.
– Je ne peux pas te répondre pour le Hiraishin, finit par dire Kakashi sans se tourner vers elle. Mais je connais les trois étapes du Rasengan, et je peux te les montrer. Contrairement au Chidori qui est une technique de précision, le Rasengan n'est que de la force brute : il n'y a pas besoin d'entraînement pour le maîtriser.
Tsunami cligna des yeux, honnêtement prise par surprise :
– Vraiment ?
Kakashi lui adressa un grand sourire derrière son masque, son unique œil visible se fermant d'un air malicieux.
– Tu me devras une faveur.
Tsunami se demanda brièvement si ce n'était pas une bêtise. Ok, dans le canon, Kakashi était gentil, mais bon. Dans la réalité, c'était un emmerdeur. Tout le monde le savait : il avait aussi le don de provoquer le chaos où qu'il aille. Il subtilisait le déjeuner de quelqu'un sans se faire voir et provoquait ainsi une bagarre entre sa victime et un collègue accusé à tort : il trouvait toujours le moyen de s'arrêter au milieu des carrefours très fréquentés et manquait de provoquer des accidents de la route entre les chariots chargés de marchandises : il répondait de manière évasive aux questions qu'on lui posait afin de créer volontairement des quiproquos… Bref, il aimait créer le désordre et être le plus malin. Ce n'était pas étonnant qu'il fasse autant tourner Sasuke en bourrique.
Kakashi Hatake n'était pas jute le légendaire Ninja Copieur, il était aussi un gars qui lisait du porno en public et arrivait constamment en retard, et dont c'était les traits de personnalité les plus facilement acceptés, tant il pouvait se montrer exaspérant ! Alors, lui devoir une faveur, c'était… C'était risquer de se retrouver embarqué dans un défi de Gai, ou dans une combine ayant uniquement pour but d'exaspérer sa hiérarchie. Accepter d'être redevable à Kakashi devait être envisagé aussi prudemment que… que d'envisager un jeu d'action-vérité avec Anko, par exemple.
Tsunami aimait beaucoup Anko, hein. Mais elle était aussi consciente que s'engager dans un jeu de ce genre avec elle, ça avait le potentiel de partir en sucette très vite et très loin.
Mais pour apprendre le Rasengan, un Jutsu de rang A, est-ce que ça n'en valait pas la peine ? Bon, Tsunami ne parviendrait sans doute pas à le maîtriser en moins d'un mois. Et même si elle le maîtrisait après (ce qui supposait qu'elle survive à Orochimaru…), elle doutait de pouvoir se les approprier aussi complètement que l'avait fait Naruto dans le canon. Le Rasengan était un peu comme une batte ou une masse : ça tapait sur les gens. Le truc de Tsunami c'était la force explosive.
Mmmmh. Rien ne l'empêchait de faire un Rasengan explosif, cela dit. Tiens, c'était une idée…
– D'accord, acquiesça la jeune femme. Les trois étapes du Rasengan, contre une faveur de ton choix à une date ultérieure.
Elle connaissait déjà vaguement les trois étapes en question grâce à ses souvenirs-rêves, mais elle écouta quand même attentivement les explications de Kakashi. La première étape consistait à faire tourner son chakra au-dessus de sa paume, et le meilleur moyen de s'y entraîner était d'utiliser un ballon rempli d'eau et d'essayer de le faire exploser en agitant l'eau à l'intérieur. La deuxième étape était de donner de la force à ce mouvement de rotation : le ballon à eau était remplacé par une balle en caoutchouc rigide, et le but était de la faire exploser. Et la troisième étape était de garder la rotation et la puissance, mais de les concentrer en une balle de chakra tourbillonnante dans sa main, sans la faire exploser.
C'était un Jutsu puissant, il fallait en convenir. Mais une partie de sa puissance venait de la quantité de chakra que l'utilisateur mettait dans le Rasengan. Pour les monstres de puissance comme Naruto ou Jiraya, c'était facile. Tsunami… Bon, elle aussi, elle était catégorisée comme un monstre de puissance, mais elle avait quand même nettement moins de chakra que ces deux-là. En plus, elle avait tendance à bondir dans tous les sens, tandis que le Rasengan demandait vraiment des frappes directes.
Je vais vraiment être obligée de me créer ma propre attaque de rang S, pas vrai ? songea la jeune femme avec une grimace.
Mais ce genre de truc ne s'inventait pas comme ça. Il fallait combiner des techniques, expérimenter, peaufiner. On pouvait maîtriser un Jutsu en deux semaines : on ne pouvait pas en inventer un et le rendre viable durant le même laps de temps !
Techniquement, Tsunami possédait déjà une technique de rang S : son Mangekyō. Mais est-ce que ça suffirait ? Pas sûr. Oh, bon sang, elle était tellement dans la merde. Si elle ne pouvait pas se montrer plus forte qu'Orochimaru, elle allait devoir se montrer plus intelligente… Et Orochimaru était un putain de génie !
– Merci, dit-elle quand même.
Kakashi esquissa un geste désinvolte :
– Maaaaa, ce n'est pas grand-chose. Si tu parviens à éliminer Orochimaru, c'est moi qui te remercierais.
– Si je parviens à éliminer Orochimaru, crois-moi, je serai déjà très reconnaissante d'y survivre.
Le Ninja Copieur émit un reniflement amusé, mais ne la contredit pas. Effectivement, il y avait peu de gens capables de l'emporter face au Sannin renégat. Et Tsunami n'était pas sûre de faire partie de la liste.
Ce qui était bien dommage, parce que leur affrontement était inéluctable…
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Quel suspense x)
Prochain chapitre intitulé "le sens du devoir", avec des POV totalement différents et (pour certains) nouveaux. Vous verrez !
Un cookie offert à celui qui devine qui est la personne que Tsunami mentionne à Genma, qui "pense en trois dimensions" et qui pourrait donc apprendre le Hiraishin =P
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