Bonjour à tous et toutes,
Cela fait un certain temps que je n'ai pas posté de nouvelle histoire. Je me refais en ce moment un marathon STARGATE SG1 et je prends plaisir à lire toutes les fic qui ont été rédigées notamment sur le couple Sam et Jack.
J'ai eu envie d'apporter ma pierre à l'édifice et ma version de ce qui aurait pu être…
Je vous souhaite une bonne lecture et j'attends vos commentaires 😉
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P3X-836
Le colonel Jack O'Neill émergea en premier de l'horizon des événements, l'arme au poing, prêt à toute éventualité, quand bien même la sonde n'avait rien détecté aux abords de la Porte des Etoiles.
Le major Samantha Carter surgit derrière lui, accompagnée de Daniel Jackson. Teal'c fermait la marche, sa lance en main.
Sans attendre, Carter se précipita vers le DHD pour vérifier son bon état de marche.
– C'est bon, mon Colonel ! L'UAV a signalé des signes de vie à environ 8 kilomètres de la porte.
– La Porte semble avoir été utilisée récemment, O'Neill, constata Teal'c en désignant un sentier en terre battue, assez large pour laisser passer deux personnes de front.
– Ok, bon on explore la zone. Restez groupés, ordonna le Colonel.
Le petit groupe d'explorateurs marcha plusieurs heures sans rencontrer âme qui vive jusqu'à atteindre la lisière de la forêt.
Tout à coup, O'Neill fit signe à ses camarades de se baisser et de se taire. Comme un seul homme, ses trois compagnons s'allongèrent au sol et rampèrent jusqu'à lui. Le Colonel avait sorti ses jumelles et il observait le pied de la colline sur laquelle ils se trouvaient. Les environs grouillaient de Jaffas.
Plusieurs vaisseaux ennemis étaient posés aux environs d'un village et les habitants semblaient avoir été réquisitionnés pour construire une sorte d'installation.
– Teal'c, une idée de ce qu'ils fabriquent ? souffla Jack.
– On dirait une nouvelle base, O'Neill.
– Ok, je crois qu'on en a assez vu comme ça. On fiche le camp d'ici ! On reviendra avec des renforts, ordonna Jack, peu enclin à tomber entre les mains des Jaffas.
Vu le nombre d'adversaires, un repli stratégique était la seule issue raisonnable.
Carter acquiesça et commença à ramper à reculons pour s'éloigner lorsqu'un tir de lance jaffa s'écrasa à un mètre d'elle, provenant de ses six heures. La jeune femme roula aussitôt sur le ventre et pointa son arme en direction du tireur. La salve de balles traversa la cuirasse du Jaffa qui s'effondra. Malheureusement, il n'était pas seul : des voix qui s'interpelaient en Goa'uld se rapprochaient. De nouveaux tirs fusèrent.
L'équipe SG1 riposta tout en se mettant à courir à travers la forêt. Les explosions faisaient rage, les troncs d'arbres éclataient sous les impacts. Le groupe courait en zigzagant à travers la poussière et les tirs. Tout à coup, Carter se prit le pied dans une ornière et tomba lourdement. Consciente du danger, elle se releva aussitôt mais, sa cheville se déroba sous elle. Le bras secourable du Colonel s'enroula autour de sa taille pour l'empêcher de chuter à nouveau.
– Accrochez-vous, Carter ! lui ordonna-t-il.
Sans hésiter, elle glissa son bras autour de ses épaules et clopina comme elle pouvait malgré la douleur atroce qui lui remontait jusque dans la jambe. Mais, ils n'avaient pas fait dix mètres que le souffle d'une explosion les projeta en avant.
O'Neill secoua la tête, un peu sonné. Il aperçut Teal'c et Daniel qui faisaient demi-tour pour venir leur porter assistance. Autour de lui et de Carter, les tirs ennemis s'intensifiaient.
D'un geste, il ordonna à ses amis de reculer :
– Partez ! Mettez-vous à l'abri ! Ne nous attendez pas !
Carter était à côté du Colonel, à peine consciente. À travers son uniforme déchiré, son épaule gauche portait la trace d'une méchante brûlure. Profitant qu'un tir un peu trop proche soulevait un nuage de poussière, Jack passa le bras valide de la jeune femme autour de ses épaules et l'agrippa fermement par la ceinture. Puis, il la traîna rapidement à couvert derrière des rochers et se tapit avec elle dans les broussailles. Il entendit Teal'c et Daniel qui continuaient à tirer pour attirer les Jaffas loin d'eux.
Lorsqu'il fut certain qu'il n'y avait plus de danger à proximité immédiate, Jack examina rapidement le Major. Elle était mal en point. Elle n'avait pas repris connaissance. Il devait trouver un abri sûr pour pouvoir soigner ses blessures.
– Allez, Carter, tenez bon, ça va aller… souffla-t-il en écartant de son visage une mèche de cheveux.
La soulevant dans ses bras, il décida de se diriger vers l'ouest, en direction de la gorge étroite qu'ils avaient repérée à l'aller. Il serait plus facile de s'y cacher. Il se fraya un passage à travers la végétation dense, s'arrangeant pour dissimuler au mieux ses traces. Carter ne bougeait pas et s'il s'inquiétait de l'état de ses blessures, il était malgré tout rassuré de sentir son souffle chaud et régulier dans son cou tandis qu'il l'emportait loin de la zone de combat.
Un sentier ancien et mal entretenu apparut à l'entrée de la gorge. Les falaises calcaires étaient hautes et abruptes. Rapidement, la végétation se transforma. La futaie céda la place à des arbres plus trapus qui formaient un tunnel végétal au-dessus d'eux. La lumière se fit plus diffuse à mesure que Jack s'enfonçait plus profondément dans le défilé rocheux.
Un passage difficile se présenta bientôt au Colonel, en raison d'un éboulis. La rocaille instable avait emporté un tronçon du chemin. Jack hésita, son délicat fardeau dans les bras. Mais, il n'avait pas le choix. Il n'avait toujours pas trouvé d'endroit sûr où se cacher. Il devait continuer. Il commençait à sentir la fatigue dans ses bras et ses genoux le faisaient souffrir mais, il raffermit sa prise autour du corps de Sam et avança. La jeune femme protesta en poussant un faible gémissement. Il lui faisait mal mais il ne pouvait pas prendre le risque de la lâcher.
– Je sais… Je suis désolé… Courage, Sam… lui souffla-t-il tout en négociant le passage.
Son pied dérapa et une grappe de rochers se décrocha et dévala la pente. Jack retrouva son équilibre en sautant pour atteindre la terre ferme. Avec un soupir, il déposa Carter au sol, sur un carré d'herbe et de mousse. Il effaça la sueur qui piquait ses yeux et but une gorgée à sa gourde. Il jeta un coup d'œil alentours. Une zone sombre dans la falaise attira son attention. Avec un peu de chance, il s'agissait d'une grotte.
Avant de repartir, il tenta de faire boire la jeune femme. Elle ouvrit les lèvres et avala un peu d'eau avant d'entrouvrir les paupières. Elle cilla en voyant Jack penché sur elle. Il était si proche d'elle qu'elle pouvait lire l'inquiétude dans ses yeux.
– Hé ! lui lança-t-il. Comment vous vous sentez ?
Sam fit un rapide bilan et fronça les sourcils en grognant.
– J'ai mal…
– Ouais, on va s'occuper de vous. Encore un petit effort, Carter…
– Où sont Teal'c et Daniel ?
– On a été séparés durant l'attaque des Jaffas. Je leur ai dit de filer se mettre à couvert. Nous devrions en faire autant qu'il fasse trop noir.
Effectivement, le ciel commençait à s'obscurcir.
Jack se pencha et reprit Sam dans ses bras mais, la jeune femme protesta :
– Mon Colonel ! Je peux marcher !
Jack haussa les sourcils et soupira. Il la reposa par terre, se contentant de la soutenir fermement par son gilet. Comme il s'y attendait, elle fit deux pas et manqua s'écrouler.
– Bon, on peut y aller maintenant ? lui demanda-t-il d'une voix basse et grave qui la troubla.
Sam rougit et finit par hocher la tête.
Porter son second quand elle était inconsciente était une chose, faire de même à présent en était une autre. Elle avait passé ses bras autour de son cou et Jack sentait ses longs cils caresser sa peau à chaque battement de paupière, comme le frôlement subtil et irréel des ailes d'un papillon. Il trouva que son front était chaud contre lui et il s'inquiéta qu'elle puisse avoir de la fièvre.
Mais qui était-il pour juger ça ?
Il avait lui-même l'impression de se consumer à chaque pas à force de la tenir ainsi dans ses bras…
Sam s'efforçait de contrôler son souffle d'abord pour canaliser la douleur qui irradiait de son épaule et de sa jambe, ensuite pour éviter à son cœur de s'emballer davantage. S'il cognait plus fort, il allait traverser sa cage thoracique. Elle était certaine que Jack devait l'entendre… peut-être même le sentir vu la façon dont il la serrait contre lui. Elle était étroitement blottie dans ses bras, contre son torse, là où elle rêvait d'être chaque fois que son esprit s'égarait durant la journée et chaque nuit, lorsqu'elle s'autorisait en songe à être avec lui.
Ils avaient déjà dormi des centaines de nuits l'un près de l'autre, dans une tente ou à la belle étoile depuis qu'elle avait embarqué sur le programme Porte des Etoiles. Elle avait pris l'habitude de ses ronflements paisibles et de son regard doux et tendre lorsqu'il la réveillait pour son tour de garde. Mais, depuis qu'ils avaient été contraints de s'avouer leurs sentiments lors du test Zatarc, les choses étaient un peu différentes. À présent qu'elle avait conscience que Jack partageait les mêmes envies, les mêmes désirs qu'elle, ignorer ses émotions n'était plus aussi simple.
Bien sûr, c'était elle qui avait proposé que rien ne sorte de la salle de test…
La peur avait parlé pour elle. Qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Elle avait déjà l'impression de l'avoir forcé à avouer ses sentiments pour sauver sa vie. Comment aurait-elle pu exiger en plus qu'il sacrifie sa carrière pour elle ? Si leurs sentiments s'ébruitaient, ils risquaient la Cour Martiale…
Depuis, elle avait réfléchi très sérieusement à quitter l'armée mais, à chaque fois qu'elle avait tenté d'en parler avec Jack, il avait éludé le sujet et les avait ramenés à ce qu'ils étaient : un Colonel et un Major de l'Armée de l'Air.
Foutue règle de non-fraternisation !
– Bien, on va pouvoir s'abriter ici. Je pense qu'on est suffisamment loin pour que les Jaffas ne nous trouvent pas.
Les paroles de Jack sortirent Sam de ses pensées. Elle réalisa qu'ils étaient entrés dans une grotte lorsqu'il la déposa délicatement au sol.
Le boyau rocheux faisait à peu près deux mètres de large près de l'entrée puis s'élargissait un peu en s'enfonçant dans la falaise.
Jack alluma une lampe torche pour y voir plus clair et sortit de son sac la trousse de soins.
– Bon, voyons un peu ça, lui dit-il. Il va falloir retirer votre gilet et votre veste pour que je puisse accéder à la brûlure.
Sam serra les dents sous la douleur tandis qu'il défaisait ses vêtements. Avec des ciseaux, il découpa un morceau de son tee-shirt pour dégager la zone blessée. Il lui fit une injection pour l'anesthésier puis, il ôta les chairs calcinées avec précaution. À moitié appuyée sur lui, Sam garda les mains crispées sur son pantalon de treillis durant toute l'opération.
– Voilà, j'ai terminé. Je vais faire le pansement.
La jeune femme s'autorisa à exhaler un soupir de soulagement.
Le Colonel fronça les sourcils et murmura :
– Je suis désolé de vous avoir fait mal…
– Non, ça va. Vous avez fait ce qu'il fallait pour éviter une infection. Je vous remercie, mon Colonel.
Avec des gestes délicats, il appliqua l'onguent cicatrisant et ferma le pansement.
– Bien, voyons cette cheville à présent.
Il contourna Carter aperçut le sillon laissé par ses larmes dans la poussière qui couvrait ses joues. Son cœur se serra.
Avec précaution, il dégrafa et ôta la chaussure, arrachant à la jeune femme un gémissement.
La cheville était violacée et très enflée. Jack tenta de la manipuler pour voir si elle était cassée mais, Sam blêmit sous la douleur et lâcha :
– Mon Colonel… s'il vous plaît…
Il reposa son pied, le calant sur sa veste pour le surélever.
– On va le laisser un peu tranquille et demain, je tâcherai de trouver du bois pour vous faire une attèle, d'accord ?
– Entendu…
Il s'assit à ses côtés et versa un peu d'eau de sa gourde sur un mouchoir propre. Puis, délicatement, il nettoya le visage de Sam. Cette dernière, d'abord surprise, se laisse docilement faire.
Cette sensation de fraîcheur sur sa peau était tellement agréable !
Il lui tendit ensuite un gobelet et l'incita à boire.
– Je vais faire chauffer un peu de soupe, ajouta-t-il en sortant le réchaud à gaz. Je préfère éviter de faire du feu, les Jaffas pourraient nous repérer avec la nuit.
Jack soupira : elle n'était vraiment pas bien. Tandis qu'il remuait la préparation pour faire chauffer le potage lyophilisé, il la surveillait du coin de l'œil. Sa tête dodelinait de droite à gauche et ses yeux se fermaient sans cesse. Il éteignit le réchaud. Mieux valait économiser le gaz. Il n'était pas sûr que Sam soit en état de marcher avant un jour ou deux.
Il divisa le repas en deux et prit aussi deux biscuits dans la poche de sa veste. Puis, il s'assit près de Sam et s'efforça de la réveiller.
La jeune femme réalisa qu'elle avait dû s'assoupir à cause de la torpeur de l'anesthésiant car, elle fut réveillée par la voix de Jack.
– Il faut manger, Carter…
Elle avait la tête lourde et les oreilles dans du coton mais elle trouva l'énergie de saisir la gamelle qu'il lui tendait.
Par prudence, Jack garda sa main en dessous Sam ne semblait pas avoir la force de tenir le récipient et encore moins de porter la cuillère à sa bouche. Voyant qu'elle renonçait au bout de deux bouchées, il prit le relai jusqu'à ce qu'elle termine. Épuisée, elle refusa le biscuit et il la laissa appuyer sa tête contre son épaule tandis qu'il avalait son propre repas en silence.
Plus tard, Jack allongea Sam sur le sol et la couvrit avec leurs deux couvertures de survie. Puis, il se posta près de l'entrée de grotte, son arme posée entre ses pieds et surveilla les alentours.
