Hello ! Non, la fic n'est pas morte ! Je suis juste dans le cas régulier où je sais où je veux aller avec mon histoire, mais pas le comment. Donc, oui, il y aura une suite. Quand ? Je ne peux pas vous le dire, mais je vous assure qu'on en aura.
J'espère que ce chapitre sera à votre goût et vous fera redonner espoir en cette histoire et je vous dis à... je sais pas quand. Si vous souhaitez me joindre, sachez que je ne reçois malheureusement pas les mps, donc, passez par les reviews ou n'hésitez pas à me joindre sur les serveurs Discord de la Ligue des Chroniqueurs ou sur la "Mash Up's Lair".
Sur ce, bonne lecture.
.
.
Il faisait chaud et pourtant, c'était début septembre. Le soleil tapait fort. Trop fort pour Ace qui aurait voulu lézarder pour « nourrir » la flamme intérieure de son logia. Donc, se débarrasser de son sweat qui masquait ses tatouages et ses cicatrices. En tout cas, il avait hâte de rentrer pour justement lézarder sur le toit de la demeure des Kudô avec Iro.
Il avouait aussi qu'il en avait marre d'entendre Sonoko râler.
- On veut vraiment abîmer la belle peau de Sonoko, c'est ça ? râla l'héritière Suzuki. Si cela continue, je sens que je vais faire comme Haiiro et Eisuke-kun en me dépêchant de disparaître pour me rafraîchir chez moi.
- Comment ça ? Ils ont disparu ? paniqua Conan.
- Kali est très malade. Tu ne veux vraiment pas être dans ses pompes à cette instant, Suzuki, défendit froidement le D. en montrant les dents à la blonde en défense. Donc, non, elle n'a pas disparu. Sans compter qu'elle aime la chaleur.
- Et qu'est-ce qu'il en est pour Eisuke-nii-san ? enchaina Shinichi avec sa curiosité faussement enfantine.
- Ces derniers temps, il s'éclipse très vite à la fin des cours, râla Sonoko.
- Il a peut-être rencontré une fille ? supposa Ran. Tu sais, Sonoko-chan, comme celle du magasin de tout à l'heure, par exemple…
- Niais comme il est, je le vois mal se mettre à fréquenter romantiquement une fille.
Dans l'esprit de Conan, c'était plutôt qu'Eisuke avait fini par trouver l'établissement dans lequel Mizunashi Rena était hospitalisée. La femme n'avait toujours pas repris connaissance. Si on prenait en compte la surveillance du FBI, trouver l'hôpital en question ne serait pas difficile. La question restait sur les objectifs de Eisuke.
Ses pensées furent coupées par une sonnerie de téléphone dans son blouson sans manche. Dans la poche intérieur gauche, ce qui voulait dire que le correspondant voulait parler à Shinichi Kudô. Il regarda le nom associé au numéro qui le contactait pour savoir s'il devait sortir sa cravate et se sentit à moitié rassurer en lisant que c'était Heiji.
- J'ai un truc à faire ! J'y vais ! s'exclama Conan en filant devant.
Ace leva un sourcil.
Son camarade miniature devait vraiment travailler sur ses mensonges, surtout quand son téléphone continuait de sonner. Mais déjà, le détective miniature s'était éloigné pour s'enfoncer dans une ruelle adjacente pour enfin décrocher.
- Oui, allô ?
« OOOIIII ! TU COMPTES LAISSER SONNER COMBIEN DE TEMPS LE TELEPHONE AVANT DE DECROCHER, HEIN ?! »
Le hurlement de détective d'Osaka traversa la cervelle de Conan de part en part, lui faisant perdre une belle dose de son audition. Après s'être massé l'oreille, Conan répondit à son camarade en surveillant l'entrée de la ruelle devant laquelle passèrent Ran, Sonoko et Red.
- Navré, Hattori. L'endroit n'était pas approprié…
« J'ai cru que j'allais mourir d'impatience. » bougonna Heiji.
- Alors ? Tu as trouvé quelque chose ? Tu as pu te renseigner sur Rena Mizunashi ?
« Oui, vu que c'était le jour de congé d'Otaki-san, j'ai pu glaner quelques informations, tout en lui disant que le but de mes recherches devait être confidentiel. Dans tous les cas, j'ai remonté toutes les listes d'élèves des écoles primaires depuis vingt ans et plus, mais il n'y a jamais eu de Mizunashi Rena. Puisque notre seul indice est cette photo au Tsutenkaku datant d'il y a dix ans, nous nous y sommes rendu, lui et moi. Mais en dehors de son rôle de journaliste, personne n'a pu nous parler d'elle, du moins, de son enfance. »
- Je vois.
« C'est tout ce que nous avons trouvé sur elle. »
- Vraiment ?
Conan eu du mal à retenir sa déception. Encore une piste qui ne menait nulle part.
« Par contre, et n'en parle pas à Portgas, il serait prêt à me passer au grill s'il s'est que j'ai posé des questions sur Hondô, j'ai trouvé un truc intéressant qui n'était pas dans le mail d'enquête de la mère Portgas. »
- Quelque chose de nouveau ? Vraiment ?
« Il y a un restaurant d'Okonomiyaki à proximité de la tour. Et le tenancier nous a dit que ton camarade Eisuke s'y rendait régulièrement quand il était petit avec son père ! »
- Si tu m'en parles, c'est que c'est important.
« L'homme était du genre taciturne et tout le monde l'appelait Hondô. »
- Pourquoi tu parles au passé ?
« Il venait de temps à autre avec ses collègues de travail, mais il a cessé de venir subitement il y a quelques années. »
- Et ce boulot ?
« Aucune idée. L'ancien tenancier devait le connaître, vu qu'il était bien familier avec Hondô-san au point de rester discuter avec lui des heures durant au-delà de la fermeture du restaurant. Seulement, l'homme est mort d'un cancer à l'âge de quatre-vingt ans. »
- Encore une piste qui finit en cul de sac… soupira Conan en se frottant énergiquement le crâne.
« Attend… ce n'était que la mise en bouche ! » ricana Heiji en tournant une page d'un carnet qu'il devait avoir en main d'après le bruit par le téléphone. « Le tenancier avait un petit-fils chéri avec qui il partageait des tas de choses. Il est resté pendant quatre ans à Osaka pour ses études et venait souvent manger chez son pépé. Il est donc possible qu'il ait rencontré notre homme. »
- Et ce témoin est où ?
« Et c'est là que je te renvoie la balle, parce qu'il tient un magasin de modélisme à Tokyo. J'ai ici adresse et numéro de téléphone. Dis pas à Portgas que j'ai enquêté sur Hondô, il était vraiment sérieux en disant qu'il me ferait la peau pour vouloir enquêter par-dessus le boulot de sa mère.»
- Si ça nous permet de redevenir nos nous d'origine plus vite, je pense qu'il ne te torchera pas. Je plaiderai en ta faveur. Et de toute façon, un nouveau médecin serait arrivé sur l'affaire de sa mère pour essayer un nouveau traitement pour ses poumons, donc, il a autre chose en tête pour l'instant.
« Merci de ton soutien. Cependant, j'ai une mise en garde. Le père d'Eisuke n'a pas l'air d'un monsieur tout le monde. »
- Pourquoi ? se renseigna sérieusement Conan.
« Ses collègues de travail avec qui il venait n'étaient jamais les mêmes et plus de la moitié des étrangers. Et tous ses amis, lui y compris, s'habillaient comme pour un enterrement… toujours en noir. »
Le cœur de Conan s'accéléra dans sa poitrine alors que le sang désertait son visage. Cela pouvait être une coïncidence, après tout.
- Tu en es certain ? demanda Conan en essayant de garder son calme.
« Oh oui, de plus, il détestait être pris en photo et se faisait appeler chaque fois différemment quand il venait au restaurant. Un jour, il était Tsubouchi, l'autre, Ishikawa. Devant ça, rien ne dit que Hondô est son vrai nom.
- Le comportement taciturne se traduit donc par de la prudence à l'excès.
« Et pour le coup, si par pur hasard, ce petit-fils a rencontré le père d'Eisuke, il se pourrait qu'il soit sous surveillance. »
- Je vais faire attention.
.
.
Ace était assit sur la rambarde de l'étage sous une apparence de jeune adolescent, les jambes pendouillant dans le vide, alors que Conan le fixait avec des yeux plissés.
- Me regarde pas comme ça, Iro pourrait croire que tu me veux du mal, averti le D. en agitant ses pieds nus.
- Tu prépares un sale coup pour avoir pris ton âge adulte ?
- Du tout, j'expérimente avec mon logia pour voir combien de temps je peux tenir en prenant une forme de mes souvenirs pour me rapprocher de ma vraie taille. Bon, si j'en crois Thatch, j'ai plus la gueule que j'avais à dix-sept dix-huit ans, qu'à vingt, mais ça fait une heure que je tiens, c'est déjà très bien, j'ai envie de dire, par rapport à une vie à nouveau en tant que gosse.
Même si Shinichi ne pouvait pas s'empêcher de se sentir jaloux, il restait tout de même content que son camarade fasse ça dans la discrétion de la demeure d'Agasa. En parlant de lui, le détective se dirigea vers le professeur qui se détourna de son ordinateur pour regarder son jeune ami.
- Professeur, je m'en vais en enquête sur Eisuke Hondô.
- HEEEE ?! s'étrangla le scientifique bedonnant.
- C'est à qui que je dois botter le cul ? Toi ou Hattori ? demanda avec agacement Ace.
- Ni l'un ni l'autre, parce qu'il a trouvé une piste intéressante à exploiter que ta mère n'a pas exploité, certainement pas manque de temps. C'est pour ça que je veux qu'on puisse faire ça maintenant, qu'elle puisse nous dire en sortant de l'hôpital ce qu'elle en pense.
- Maintenant ?! répéta Agasa avec effarement.
- Faîtes pas l'étonné, professeur, Kudô fait ça tout le temps, rappela le logia alors que Iro se hissait à côté de lui sur la rambarde de l'étage pour s'allonger à la fois dessus et à la fois sur les jambes de son père d'adoption.
- Je veux bien qu'il le fasse tout le temps, mais il n'empêche que c'est risqué, bougonna l'ancien.
- Oh, aucun souci, j'ai déjà appelé Ran pour lui dire que j'allais passer la nuit ici… rassura Conan.
- MAIS NON PAS CA IMBECILE ! rouspéta le vieux scientifique.
Cela fit rire aux éclats Ace depuis son perchoir.
- La personne doit avoir un lien avec les Hommes en Noir, c'est pour cela que ce doit être dangereux !
- Et c'est pour ça que je dis qu'on doit y aller maintenant tant que la piste existe encore. Alors, nous devons partir sans attendre pour en savoir plus.
- Nous ? demanda avec inquiétude le scientifique.
- Elle prend son bain, non ? pointa avec agacement le détective.
- Oui ?
Conan manqua de faire un AVC quand la voix de Haibara s'éleva derrière lui, faisant rire encore plus Ace. Le détective se retourna pour faire face à la scientifique miniature qui se séchait les cheveux. C'était un rapide bain.
- Si tu ne veux plus te faire avoir, entraîne-toi sérieusement au Haki, lui dit d'un ton blasé la scientifique.
Rendant les armes, Agasa prit le téléphone pour appeler l'homme qui pourrait les renseigner sur le père de Eisuke. Mais ce n'est pas lui qui parla. C'est Ace, et il valait mieux, parce qu'il n'y avait pas meilleur menteur. Leur interlocuteur leur mangea littéralement dans la main, gobant les mensonges que sortit le D. pour l'amené à leur livrer des informations sur l'individu en question. Et par miracle, il avait une photo de lui, prise par accident, faisant que l'homme n'avait certainement jamais su qu'il existait une image de lui. Elle avait été prise parce qu'Eisuke devait jouer avec l'appareil photo à cet instant. Et l'homme accepta d'annuler sa séance de Gym pour qu'ils puissent se donner rendez-vous à vingt-heure chez lui.
Quand il raccrocha, le D. offrit un vilain sourire à ses camarades. Il avait été l'interlocuteur, donc, il se devait de venir sous sa forme adulte.
- Tu perds le contrôle entre temps, je ne te donne pas d'antidote expérimentale, lui dit Haibara avec agacement.
.
.
Avec du recul, ce n'était pas une bonne idée. Du moins, pour le pauvre homme avec qui ils avaient rendez-vous. Celui-ci avait voulu leur faire une blague en simulant une agression avec une fausse arme provenant de son magasin. C'était sans prendre en compte les compétences particulières du D. qui le plaqua contre les boites aux lettres de l'entrée en réflexe, le faisant lâcher l'arme.
Après des excuses, des bleus et beaucoup d'embarras, ils purent passer aux choses sérieuses.
- Veuillez m'excuser, c'est un peu en désordre, sourit avec embarras leur hôte.
- Après la bosse et les bleus que mon neveu vous a infligé, je pense que nous ne sommes pas en droit de nous plaindre, sourit nerveusement Agasa alors qu'Ace avalait ses lèvres, les mains derrière le dos et ses lunettes de soleil sur le nez.
Il avait vraiment tout d'un gosse qui s'est fait gronder.
C'est ainsi qu'ils entrèrent dans l'appartement. La première vue fut celle des pantoufles sens dessus-dessous devant la porte d'entrée. Cependant, alors qu'Agasa demandait la possibilité d'utiliser les toilettes, on pouvait voir que les chaussons dédier à la pièce étaient, elles, parfaitement à leur place.
- Dieu qu'il fait chaud… souffla leur hôte en allumant la climatisation.
- Oui, confirma Haibara. Et comme il fait chaud et humide aujourd'hui, la chaleur a dû couver dans la pièce…
L'homme eut un bruit de gorge pour donner son accord avant de se mettre à fouiller dans son armoire à la recherche d'un album photo particulier contenant le cliché qu'il leur avait promis.
Sauf que l'album n'était plus là.
Pendant que l'homme le cherchait en vain, Conan remarqua des marques d'humidité sur le sol. Il nota qu'Ace s'éloignait pour rejoindre une autre pièce de la maison en claquant bien la porte derrière lui. Certainement qu'il comptait user de son pouvoir. Mais Conan ne s'en occupa pas des masses, allant jeter un œil à la poubelle pour y trouver un mouchoir humide.
- Vous n'avez pas mis vos photos sur votre ordinateur ? demanda Haibara en remarquant l'ordinateur pendant que Conan continuait sa fouille.
- Ah si ! Bon, il est un peu lent au démarrage, mais je devrais pouvoir le trouver ! leur sourit leur hôte.
Mais là encore, il y avait un souci. Toutes les photos avaient été effacé. En touchant l'unité centrale sur le bureau, Conan constata qu'elle était trop chaude pour un appareil que l'on venait à peine d'allumer.
- Quelqu'un s'est introduit dans cet appartement, dit sérieusement Conan.
- Hein ?! s'étrangla la victime.
- Oui, et tout récemment, puisqu'il est encore là.
Il leva un doigt vers la porte qu'Ace avait fermé et Haibara alla l'ouvrir avec précaution pour s'assurer que le logia ne fasse rien de suspect ou étrange dedans, avant de l'ouvrir complètement. La porte du balcon était ouverte et le rideau avait été repoussé.
On entendit juste l'ouverture du couvercle d'une machine à laver suivi d'un « Good morning~ ! » bien trop joyeux pour ne pas faire froid dans le dos. Surtout si en disant ça, Ace devait sourire comme un prédateur. Et le hurlement obtenu en réponse aurait pu parfaitement sortir d'un film d'horreur.
Un homme de petite taille était caché dans le tambour de la machine, Ace juste au-dessus de lui, tenant le capot ouvert avec amusement. En faîte, dès l'entrée dans l'appartement, le D. avait dû le percevoir, mais ne sachant pas s'il y avait simplement un autre occupant, il n'avait rien dit, jusqu'à apprendre que les photos avaient disparu.
Et la raison de cette intrusion, c'était à cause d'un stupide modèle de char ayant été acheté à l'étranger mais que l'on avait présenté comme une création personnelle. La culpabilité avait fait son travail et il avait voulu récupérer toutes les preuves de sa tromperie en s'introduisant chez le propriétaire des lieux. Sauf qu'en fait, personne n'avait cru que c'était lui qui avait fait ça, et qu'ils avaient juste laisser couler le temps qu'il avoue.
Ace en ayant marre de les entendre chouiner, il prit les choses en main. Il sortit de force l'intrus de sa cachette et fouilla le tambour derrière pour chercher l'album qui devait être encore dedans et qu'il tendit devant lui en invitation pour que l'on s'en saisisse. Agasa l'attrapa et s'accroupit pour être au niveau des deux jeunes qui regardèrent par-dessus ses bras pour voir les images. Quand le coupable de l'affaire se renseigna sur ce qu'ils voulaient aux photos, il s'avéra que lui aussi connaissait le père d'Eisuke et il lâcha comme ça des informations intéressantes.
Hondô sénior était toujours avec des hommes vêtus de noirs, presque tout le temps des étrangers et ils parlaient généralement en anglais. Quand il venait avec son fils, il n'y avait qu'eux deux. Apparemment, de ce qu'il aurait dit au propriétaire du restaurant, il travaillerait pour une compagnie, laquelle, c'était une bonne question.
Finalement, le cliché qu'ils cherchaient apparut.
En gros plan, légèrement flou, on avait Eisuke qui devait visiblement examiner l'objectif avec la curiosité d'un enfant d'une dizaine d'année si on en jugeait sa jeunesse sur le cliché. Et juste par-dessus son épaule, on avait un homme en noir, avec une expression bien trop sombre pour que « sérieux » soit suffisant pour la décrire. Un homme aux cheveux noirs coupés très court et vêtu de noir.
.
.
Rouge était appuyée dans ses coussins, assise, écoutant la conversation par téléphone qui avait lieu dans sa chambre, en compagnie de Conan et Red. A l'autre bout du fil, Heiji se renseignait sur les nouveautés. Mais ils n'avaient rien de plus.
On toqua à la porte et Conan mit fin rapidement à la conversation avant que Rouge n'invite à entrer. Ran et Sonoko passèrent alors la porte, l'héritière Suzuki avec un gros bouquet de fleurs.
- Oh ! Minaguchi-san, j'ignorais que vous aviez de la visite ! s'exclama Sonoko.
- Ces charmants garçons sont venus prendre de mes nouvelles. C'est très gentil d'être venues me voir à vous deux aussi, salua Rouge sans perdre un poil sa persona de femme froide malgré les remerciements ou ses paroles.
- On vous a apporté de nouvelles fleurs, lui dit Ran avec un sourire. Ce qui tombe bien, puisque votre joli bouquet est séché.
Rouge regarda Ran retirer du vase les hibiscus rouges séchés pour mettre le bouquet aux couleurs vives que tenait Sonoko à la place.
- Pourrais-tu, je te prie, ne pas jeter ses fleurs ? Je voudrais les conserver.
Les filles clignèrent des yeux à la demande un poil étrange de la secrétaire mais Ran obtempéra pour les mettre dans un second vase vide. En notant les rougeurs de son camarade qui avait rentré sa tête dans ses épaules, quelque chose disait à Conan qu'il s'agissait de fleurs qu'Ace avait offert à sa mère, et comme ce devait être la première fois qu'elle en recevait de son fils, elle voulait les conserver.
- Comment vous sentez-vous ? Les médecins vous gardent plus longtemps que d'habitude, nota Sonoko avec inquiétude.
- Eh bien, étrangement bien, avoua Rouge. Ils ont noté une amélioration de ma condition mais ils n'ont rien changé au traitement que je suis depuis des années, alors, ils veulent me garder en observation, d'un côté pour s'assurer que ma mystérieuse rémission ne cache pas quelque chose de plus grave et de l'autre, ils cherchent à comprendre d'où ça peut venir.
- Mais c'est merveilleux ! Peut-être que votre mémoire va finir par revenir, aussi ! s'enthousiasma Ran.
- J'ai quelques souvenirs qui me sont revenus. Je me souviens d'une hacienda vieille comme Erode. Une immense oliveraie chargée de fruits. Et d'un bébé beau comme le monde que je tiens dans mes bras.
Red essayait clairement de disparaitre à ce stade.
- Une… pardon ? répéta Ran avec perplexité.
- La hacienda est un domaine agricole d'origine hispanique, plus particulièrement de l'Andalousie au sud, qui a été importé en Amérique durant la colonisation, là où en trouve le plus encore aujourd'hui, expliqua Conan. Il y avait un reportage sur l'Europe la semaine dernière.
- Ooooh ! Donc, vous seriez certainement européenne à la base ! saisit Sonoko.
- Peut-être bien.
Un estomac se manifesta et pour une fois, ce n'était pas celui de Red. Vu les rougissements, c'était l'héritière Suzuki qui avait faim.
- Nous étions venues voir une amie à la base, mais Sonoko n'a pas encore mangé. Nous allons prendre un morceau au fast-food à côté, informa Ran. Vous voulez manger quelque chose avec nous les garçons ? Il y a de superbes menus enfants.
Avant que les deux « enfants » ne puissent répondre, Sonoko se tourna vers Ran avec une idée en tête.
- Et si on lui proposait de venir ?
- Tu ne parles pas de Minaguchi-san, n'est-ce pas ? devina Ran.
- Non, à l'andouille dans le couloir, là.
Conan et Ran allèrent jeter un œil dans le couloir pour voir Eisuke lui aussi en civil qui interroger une infirmière. Conan plissa les yeux. Le jeune homme avait-il fini par comprendre dans quel hôpital se cacher Kir ?
- Eisuke-kun !
L'exclamation de Ran fit sursauter le jeune qui se retourna d'un bond, se prit les pieds dans un fauteuil roulant occupé par un malade et termina les quatre fers en l'air.
- Est-ce que ça va ? se renseigna Ran alors que Sonoko s'intéressait à une photo qui tomba à terre à côté de leur camarade de classe.
La blonde la ramassa alors que Rouge se levait de son lit en embarquant avec elle ses perfusions pour voir ce qu'il se passait dehors.
- Ce ne serait pas la journaliste désormais au chômage dont tout le monde parle ? demanda l'héritière Suzuki. Vous savez, Mizunashi Rena.
- Elle m'a l'air très jeune sur cette image, commenta Ran en l'observant.
- Ano… il s'agit de ma sœur aînée, dit Eisuke.
- Tu es le petit-frère de la journaliste ? s'étonna Sonoko.
- Même si elles se ressemblent, ce n'est pas ma sœur, sans compter que nos noms de familles sont différents.
Ace avait bien envie de lui dire qu'il était facile de changer d'identité, qu'ils étaient trois présent ici à pouvoir le prouver, mais ne releva pas.
- Il y a dix ans, ma sœur a fugué de la maison. C'est pour ça que je me balade avec cette photo et que je demande aux hôpitaux s'ils ne l'ont pas vu par hasard.
- Et pourquoi spécifiquement un hôpital ? Les personnes disparus, c'est à la police qu'il faut s'adresser et encore, étant donné qu'un majeur est en droit de disparaître, on ne fera qu'ouvrir une enquête dans l'intérêt des familles et vite classer l'affaire, expliqua froidement Rouge.
- Eh bien, ma sœur voulait devenir infirmière quand elle était plus jeune, et elle m'a de très nombreuses fois sauvé la vie à l'hôpital. C'est étrange, mais je me sens bien ici.
- Elle t'a sauvé ? s'étonna Sonoko.
- Oui, lorsque j'étais enfant, je me blessais souvent et c'est ma sœur qui m'emmenait à l'hôpital. Quand je m'écorchais, et je saignais, elle me disait que dieu m'avait donné un groupe sanguin que je devais savoir utiliser à bon escient.
- Donneur universel ? devina Red. J'en suis un aussi.
- Eh ?! s'étonna Conan.
- Hmhm. J'ai déjà donné plusieurs fois mon sang, surtout à Lu'.
- Eh bien, au final, suite à une sérieuse blessure, qui a nécessité une transfusion, c'est ma sœur qui m'a donné son sang, raconta Eisuke. C'était peu avant qu'elle ne fugue. Quand je suis revenue à la maison, elle était partie.
- Peut-être qu'elle a préféré fuir plutôt que de te donner tout son sang, ironisa Sonoko pour se faire rabrouer en suivant par Ran.
- J'ignore pourquoi elle est partie, mais je voudrais pouvoir la revoir la remercier, sourit doucement Eisuke. Si je vis en ce moment, c'est grâce à elle. Son sang coule en moi, et je pense à elle à chaque battement de cœur… et je ne me souviens que de sa gentillesse.
Difficile de remettre en doute la sincérité d'Eisuke. Même pour une cover story, on n'aurait pas choisi une anecdote pareille. Red mit sa casquette sur son crâne en sentant la main de sa mère se glissait dans sa nuque un instant, en un geste furtif d'affection.
- Mais dis-moi, serait-il possible de Rena Mizunashi soit ta sœur ? se renseigna Sonoko à Eisuke.
- Eh bien, non, je ne pense pas, réfuta Eisuke.
- Mais elle aurait pu prendre un nom d'emprunt, après tout.
- Oui, oui, c'est possible.
- J'ai une idée ! Mon père a un ami qui est un grand fan de Rena Mizunashi et qui a beaucoup de cassettes vidéo sur elle. Si on les étudie, on pourra déterminer s'il est vraiment question de ta sœur.
- Pourquoi pas.
- C'est qui cet homme ? se renseigna Conan.
- C'est Anno-san, un ami d'enfance de mon père. Tu sais, celui qui avait perdu son chien ! C'est toi qui l'avait retrouvé, d'ailleurs !
Conan eu un air blasé. Oui, il s'en souvenait du chien, une sorte de teckel miniature.
- Donc, vous allez lui montrer la photo pour voir ce qu'il en pense, c'est ça ? demanda Red.
- Avant, ça, allons manger, réclama Sonoko.
- Amusez-vous bien, lança Red.
- Tu ne viens pas ? s'étonna Ran.
Pour toute réponse, le pirate pointa ses yeux.
- Sans compter qu'il y a quelque chose que je voudrais pouvoir confirmer. Un… sentiment.
Il n'élabora pas plus.
.
.
- Un maître-chanteur ? devina Red alors qu'il lézardait sur le toit de la résidence des Kudô avec Iro ronronnant à côté de lui. Du classico-classique. Bon sang, tes criminels manquent cruellement d'imagination.
« Et ça m'arrange, c'est plus simple de les envoyer en prison. » répondit au téléphone Conan avec un ton blasé.
- Au final, votre gars, là, Anno-san, il a pu vous aider ?
« Jusqu'à preuve du contraire, Kir et Eisuke ne sont pas frères et sœurs. Anno-san nous a sorti un reportage assez vieux où elle se propose pour donner son sang en se désignant comme porteuse du groupe AB. Ors, étant du groupe O-, Eisuke ne peut recevoir que du même groupe. D'ailleurs, pourquoi tu ne m'as pas donné ton sang quand je me suis fait tirer dessus, si tu es donneur universel, toi aussi ? »
- Parce que mon groupe sanguin est S. Oui, ça fait de moi un donneur universel, mais je ne veux pas découvrir la compatibilité de nos groupes de cette façon.
Le grognement de Conan voulait tout dire.
« Dans tous les cas, Hondô n'est que plus déterminé à se rapprocher de Mizunachi pour découvrir si c'est sa sœur. Dans tous les cas, je me dois d'avertir Jodie. Et sinon, toi, tu as trouvé ce qui te déranger à l'hôpital ? »
- Non. Quoique ce soit, c'était en mouvement, presque comme si ça me fuyait. Et vu mon désavantage…
« Je vois... une idée de ce que ça pourrait être ? »
Oh oui, Ace en avait bien quelques-unes, mais elles n'étaient malheureusement pas réalisables dans l'état des choses et malgré tout ce qu'il pouvait dire des Hommes en Noir, ils n'étaient pas assez bêtes pour refaire la même erreur qu'avec lui.
« Ton silence dit tout. » nota Conan. « Et nous savons que ce n'est pas dans le domaine du possible. »
- C'est quoi ta citation favorite, déjà ? déconna Ace. Once you eliminate the impossible, whatever remains, no matter how improbable, must be the truth ? Ou un truc du genre ?
Conan le traita de tous les noms en réponse.
« Le fait est qu'il a trouvé le bon hôpital mais pas encore le service où elle est. Et son médecin actuel est absolument coopératif avec le FBI. Ce que je crains, c'est la "Compagnie" du père d'Eisuke. »
- Quelque chose m'échappe, c'est ça ?
Il entendit vaguement Conan dire au revoir à Ran avant qu'il ne revienne à la conversation.
« C'est encore à déterminé. »
- Ta copine s'en va ?
« Elle m'a dit qu'elle allait apporter les devoirs à une amie malade. Dans tous les cas, demain, nous devons aller récupérer des affaires laisser derrière par la défunte mère d'Eisuke. Viens avec nous, si tu n'as rien à faire. Sans compter que Mouri-occhan a rendez-vous d'affaire demain.»
- Ouais, je devrais pouvoir venir. A demain.
.
.
Ran avait demandé presque à genoux à Satô de lui trouver l'adresse de Kali. Puisqu'elle avait déjà été interrogé en qualité de témoin dans une affaire, alors, ses coordonnées personnelles étaient dans les dossiers de la police. C'est pour ça que la lycéenne se retrouva devant un immeuble assez délabré avec un post-it où l'adresse actuelle était notée.
D'un côté, elle avait fait le trajet pour apporter à Kali la copie des cours qu'elle avait manqués. De l'autre, il y avait de la curiosité. Dire que la brune à la peau sombre ne l'intriguer pas serait mentir. Elle savait des choses. Elle faisait des choses. C'est comme si sa camarade de classe et amie ne s'était jamais montré en pleine lumière, seulement des visions fugaces à la lueur d'une bougie. Donc, en venant prendre des nouvelles d'elle, elle espérait voir un peu plus de sa camarade. Comprendre ses peurs et ce comportement si froid et si nerveux.
Ran regarda une dernière fois l'adresse puis rentra dans l'immeuble. Lentement, elle monta les étages, avant d'arriver au bon. Là, elle vit un homme sortir justement de l'appartement de sa camarade. Un homme plutôt grand avec bonnet et lunette de soleil. Et il s'arrêta devant la porte, la main sur la poignée, en la voyant arriver à son niveau.
- Bonsoir, je viens voir une camarade de classe qui vit ici, sourit nerveusement Ran.
- Kali ? sembla s'étonner l'homme. Je suis son médecin traitant.
Il regarda la porte et sembla hésiter, avant de la rouvrir.
- Elle est dans sa chambre, extrêmement malade et épuisée. Ne vous attardez pas et ne la dérangez pas. Elle devient encore moins sociale quand elle est malade.
- Ce n'est pas mon intention, promis la brunette avec un sourire.
Le médecin ajusta son sac à son épaule, avant de la saluer de la tête et de s'en aller.
Ran le regarda passer en fronçant les sourcils. Quel homme étrange. Elle attendit que le médecin ne soit plus en vue pour pénétrer dans l'appartement.
- Kali-san ? C'est Mouri. Je suis venue t'apporter les dernières leçons que tu as loupé, appela Ran.
Pas de réponse.
Avec précaution, la lycéenne referma la porte derrière elle. Elle remarqua d'office qu'il n'y avait pas de chausson pour circuler dans l'appartement pour les inviter, ni de placard où ils auraient pu être rangé. Alors, elle se déchaussa et s'avança dans la pièce. Autre chose qui la marqua, c'est l'absence de chaise. Il n'y avait qu'un canapé usé et des coussins autour d'une table basse ronde recouverte de traces de brûlure formant des symboles cabalistiques.
Elle hésita à laisser les copies de leçon dessus. Ce genre de chose lui faisait un poil peur. Pas qu'elle y croit vraiment, mais elle n'avait pas assez de folie pour risquer de toucher à quelque chose pouvant être dangereux. Elle chercha un autre endroit où elle pourrait laisser les papiers et nota un placard fermé par un ofuda de bois. A côté, une bibliothèque avec des livres parlant de génétique, de poison et d'occulte. Venir ici n'était peut-être pas une bonne idée.
- Je te laisse les devoirs sur le plan de travail à côté de ton évier, fini par dire Ran en décidant de partir.
Elle ouvrit son sac et commença à sortir les feuilles, quand une toux vint de ce qui était apparemment la chambre de Kali dont la porte était fermée. Le médecin lui ayant dit qu'il ne fallait pas la déranger parce qu'elle était gravement malade, Ran n'avait pas osé aller plus loin dans le petit appartement, sans compter qu'il y avait une certaine atmosphère lourde dans les environs.
La toux revint. Elle était très sèche. Kali devait avoir soif et peut-être qu'elle n'était pas capable de se lever.
- Je vais t'apporter de l'eau, lui dit la lycéenne.
Elle posa son sac sur le plan de travail et trouva dans l'un des placards au-dessus de l'évier un verre vide qu'elle remplit immédiatement avec l'eau du robinet devant elle. Puis, elle se retourna pour rejoindre la chambre.
- J'entre, j'ai de l'eau, annonça la lycéenne. Vu ta toux, ça te fera du bien.
La porte pivota avec un grincement peu rassurant, laissant la voie libre pour accéder à la chambre. Les stores étaient partiellement tirés, ne laissant filtrer que peu de lumière. Sur la table de chevet, un encens brûler, diffusant un parfum dans la pièce qui sembla étrangement détendre la nerveuse adolescente.
Cependant, cela ne l'empêcha pas de laisser échapper le verre empli d'eau qui se brisa sur le sol à ses chaussettes. L'eau se répandit sur le parquet entre les morceaux de verres.
