Bonjour tout le monde !
J'espère que vous allez bien et que vos vacances, pour ceux qui en ont, sont bonnes !
Voilà un nouveau tournant dans la fic : on commence doucement à tater le SQ, on passera la vitesse supérieure dans pas longtemps ^^
ENJOY
Chapitre 9 : Sécurité.
Emma pensait qu'une seule après-midi lui suffirait à trouver son nouveau chez elle. Après tout, Storybrooke était une petite bourgade. Mais ce que n'avait pas imaginé Emma, c'était que chaque maison conçue dans cette ville, l'avait été par un sort qui promettait un toit pour chaque habitant du royaume concerné. Ainsi, Regina s'était assuré qu'il n'y ait aucun sans abri dans sa nouvelle ville.
Ce qui avait pour conséquence que très peu de maisons étaient disponibles, puisqu'elles étaient quasiment toutes habitées. Pourtant, elle avait réussi à trouver son ancienne maison, mais par un heureux concours de circonstance.
A présent, elle sillonnait les quartiers, croisant de temps à autre des têtes connues. Elle maudissait Regina de ne pas avoir prévu d'agence immobilière dans cette ville. Elle imaginait, pendant un quart de secondes, qu'elle devrait peut-être chercher dans un royaume adjacent, mais l'idée de ne pas avoir toutes les commodités modernes la rebutait d'avance. Et puis, elle avait toujours rechigné à suivre ses parents quand ces derniers avaient émis l'idée de retourner dans la forêt enchantée… Ce n'était certainement pas pour y aller maintenant.
Comme Henry, elle voulait que Hope grandisse à Storybrooke. Elle aimait cette ville, elle aimait ce sentiment de sécurité qui en émanait, malgré toutes les épreuves et les embuches qu'elle y avait vécu. Au final, elle était toujours revenue ici, c'était qu'il y avait forcément une raison.
Alors elle arpenta les quartiers, les uns après les autres, jusqu'à arriver à celui de ses parents où elle fit demi-tour. Non, il était hors de question que ses parents soient ses voisins…
Puis elle tomba sur un quartier en bord de mer, et se disait que c'était probablement le bon endroit. Alors elle se pointa devant un large immeuble à la façade blanche immaculée et aux larges balcons.
« Emma ! »
La jolie blonde sursauta avant de se retourner et de voir Archie promener son chien.
« Oh salut. »
« Que faites-vous dans le quartier ? »
« Oh bah… Je cherche… Un nouveau chez moi. »
« Ah oui ? Vous comptez… Oh oui, je comprends. »
« Ouais… »
« Et vous visez cet immeuble ? »
« Pourquoi pas. Je suis ouverte à toutes propositions. »
« Et bien, le quartier est calme et la vue n'est pas des plus horribles. »
« Vous… Vous habitez ici ? »
« Oui, dans cet immeuble même. » sourit-il « Je peux me renseigner pour voir s'il y a des disponibilités. »
« Pourquoi pas… » lança Emma, avec moins d'entrain qu'au début. Si ses parents ne pouvaient être une option possible comme voisinage, qu'en serait-il de son psy ?
« Je sais qu'un des appartements les plus hauts est libre… Les gens qui y habitaient sont repartis dans leur royaume. »
« Ok, allons voir. »
Et pourtant, lorsqu'ils entrèrent dans un des appartements libre, Emma eut presque le coup de cœur : appartement en duplex avec un salon et une cuisine ouverte, le tout surplombée par un étage avec deux chambres… Oui, cela pourrait être idéal. Elle ouvrit la baie vitrée pour humer l'air iodé du bord de mer. Elle s'imaginait bien promener sa fille au bord de l'eau…
« Emma ? Si ça vous convient, je peux… »
« Non, je… Ca me plait, mais j'aimerais en voir d'autres. »
« Je comprends. Sachez toutefois qu'il est disponible et que je peux vous le garder s'il vous convient. »
« Merci Archie. »
« Vous savez… Si vous préférez une maison, j'ai bien un quartier à vous proposer où il y en a pas mal. »
« Ah oui ? Lequel ? »
Archie sourit avec embarras.
« C'est pas vrai… » souffla Emma en posant ses mains sur ses hanches. Devant elle, une allée parfaitement propre, aux haies taillées impeccablement, aux façades semblant sorties tout droit de Beverley Hills, aux parterres fleuris et aux maisons terriblement vides.
« J'y crois pas, sérieusement… »
Emma avait garé sa voiture non loin et marchait au milieu de la rue, peu fréquentée tant le quartier était excentré et inaccessible pour certains. Ce quartier, elle ne le connaissait que trop bien, car depuis plus d'une semaine maintenant, elle y vivait.
« Purée… Mifflin Street… » soupira-t-elle « Sur tous les quartiers de cette foutue ville, il a fallu que ça tombe sur celui-ci. »
Elle jeta un regard en arrière pour voir sa voiture garée devant la maison de Regina. L'ironie du sort était risible d'une force qu'elle n'imaginait même pas. Et pourtant, en marchant, elle s'arrêta devant une demeure plus atypique que les autres. Là où les autres étaient d'une taille imposante avec des façades impressionnantes, celle-ci sortait du lot : elle avait une façade en briques rouges, ainsi qu'un toit en ardoise brune. L'entrée avait un petit renfoncement, protégeant la porte d'entrée, ainsi qu'une fenêtre à sa droite. Sur la gauche, une demi-sphère avec de larges fenêtres, trois au total, donnant certainement sur un salon. Devant la maison, un petit jardin bordé de parterre de fleurs. Lorsqu'elle poussa le portillon, un sentiment de bien-être l'envahit. Elle avait un bon feeling et fit le tour pour voir un jardin de taille moyenne, et de la présence d'une balançoire. Elle sourit alors et soudain, en revenant sur le devant de la maison, elle vit un panneau planté à quelques mètres de la porte « A vendre » avec un numéro de téléphone, une adresse et un nom : Ralph Lacasse. Elle hoqueta et prit en photo le panneau et se rendit en ville, à l'adresse indiquée. Elle se retrouva alors devant un immeuble qui ressemblait à n'importe quel autre. Et ce ne fut que lorsqu'elle entra dans le hall, qu'elle vit les indications de la présence d'un bureau. Lorsqu'elle toqua et qu'on lui ouvrit, elle eut la surprise de voir un bureau presque aussi grand que celui de Regina « Bonjour. Je peux vous aider ? »
« Euh… Lacasse, Ralph Lacasse ? »
« Moi-même. Oh… Pardon, je ne vous avais pas reconnu. » Il se leva et lui tendit la main « Enchanté. »
« Je ne savais pas qu'il y avait une agence ici. »
« Bah depuis la réunification des royaumes, beaucoup sont repartis chez eux, en ayant Storybrooke à portée de main, du coup, ça laisse pas mal de logements vacants. Et a contrario, certains veulent tester la modernité de la ville et viennent changer de vie ici. »
« Et, du coup, vous vous êtes mis sur le marché ? »
« Pas de panique, c'est totalement légal. D'ailleurs, sa majesté le sait, elle m'a même aidé dans l'officialisation administratives. »
« Quoi… Regina savait qu'une agence venait de s'ouvrir ? »
« Bah ouais… »
Emma haussa un sourcil : alors si c'était le cas, pourquoi ne lui avait-elle pas parlé de cette agence quand elle évoqua son envie de déménager et trouver quelque chose ? Au lieu de cela, elle lui avait proposé de venir vivre chez elle.
« Dites… » Emma sortit de ses pensées « Il y a un problème pour que le shérif vienne me voir ? »
« Oh non, je… Dites ? Ralph… Vous êtes pas… »
« Un jeu vidéo ? » rigola-t-il « En théorie oui. Lorsque sa Majesté a réunifié les mondes, le nôtre s'est vu sortit de sa réalité. Nous sommes accolés à Neverland. »
« Pratique pour les enfants perdus, un monde de jeux vidéo juste à côté. » gloussa Emma.
« Certes. Et, du coup, j'ai décidé de passer de la casse à… la vente. »
« Logique, enfin je crois. »
« Et du coup, j'imagine que si vous êtes là c'est qu'une des maisons vous intéresse. »
« Ah euh oui, tout à fait. Celle sur Mifflin Street, la maison en brique. »
« Ah oui je vois. » Il se leva alors « On peut y aller ? »
« Quoi, tout de suite ? »
« Bah, j'ai les clés. » dit-il en les brandissant en souriant.
Lorsqu'il tourna la poignée de la porte et qu'Emma posa un pied à l'intérieur, une douce odeur de pin émana et elle sourit : du carrelage blanc, des poutres apparentes et un mur en pierres, cette petite maison lui plaisait.
« Il y a trois chambres. » précisa Ralph.
Emma parcourut le salon et vit une immense fenêtre qui donnait sur la cuisine et dont le rebord pouvait servir de bar. La cuisine était d'une taille modeste mais déjà équipée. Dans le salon, une immense baie vitrée donnait sur le jardin et une petite terrasse.
« A l'étage, vous avez les deux autres chambres et la salle de bain. C'est pas immense mais… »
« … C'est parfait. » lança Emma en voyant le demi-cercle dans lequel Emma se voyait déjà en train de se reposer avec une pile de coussins au sol, et sa fille jouant à côté. Elle se tourna vers Ralph « Combien ? »
« Oh, il n'y a pas de transaction ici. »
« Pardon ? Elle est gratuite ? »
« Comme la majorité des choses ici. Depuis que les mondes sont réunifiés, le commerce s'autosuffit. Sa Majesté réglemente fermement les transactions. Le logement fait parti des choses qu'elle veut accessible à tous. »
Emma sourit et put reconnaitre Regina dans cette décision « Je vois, alors… Qu'est-ce qu'il faut ? »
« Bah que je vous donne ces clés et que j'enlève la pancarte sur la porte. Ensuite, pour tout ce qui est administratif, ça c'est à vous de voir. »
« Génial. Alors… Quoi, c'est tout, elle me plait je la prends ? »
« Exact. Un vrai conte de fées hein… »
Emma sourit alors et fixa son regard sur les clés tenus par Ralph.
Elle n'avait que peu de chemin à faire pour retourner chez Regina. A vrai dire, il n'y avait que quatre maisons d'écart entre elles, chacune sur un côté de la route. Alors, lorsqu'elle rentra chez Regina, elle eut dans l'idée de commencer seule son déménagement. Après tout, elle n'avait guère de choses à bouger : quelques cartons de souvenirs, des valises de vêtements… La majorité des choses était à Hope : jouets, peluches, vêtements, et tout le nécessaire pour un bébé.
Quant à Emma, ses propriétés étaient bien maigres : quelques valises de vêtements et une paire de cartons remplis de souvenirs, de photos, de bibelots en tout genre. Elle avait laissé les meubles, les tapisseries, les draps, serviettes et couvertures. Elle ne voulait plus rien, sinon quel intérêt de déménager ?
Alors, elle s'activa à transporter toutes ses affaires d'une maison à une autre. Heureusement pour elle, la maison avait quelques meubles d'appoint tel qu'un canapé, une table et deux chaises. La cuisine, elle, était entièrement équipée : de la plaque, au four en passant par le frigo. Lorsqu'elle posa son premier carton au milieu du salon, elle sourit : elle ne savait pas pourquoi, mais cet endroit lui inspirait apaisement et sérénité… Plus que ça, elle se sentait… En sécurité. Un renouveau était toujours terrifiant, surtout quand on laissait tout derrière soi, alors quand on pouvait trouver un lieu où cette impression de « nid douillet » ressortait, pourquoi hésiter. Et, cerise sur le gâteau, elle connaissait sa voisine.
Et alors qu'elle posa sa dernière valise dans le hall de l'entrée de Regina, cette dernière arriva « Hey, c'est moi ! »
« Oh hey ! Tu rentres tôt ? »
« Hm, j'étais exténuée. Les doléances sont bien une chose que je ne regrettais pas lorsque j'étais dans la forêt enchantée. »
« Et maintenant, tu es obligée de t'y coller de nouveau. »
« Ce n'est qu'une infime partie de tout ce que je peux faire avec ma position. » sourit Regina « Que faisais-tu ? »
« Oh euh… »
Ce ne fut que lorsqu'elle suivit le regard de la jolie blonde qu'elle capta la présence de la valise près de la porte « Qu'est-ce que c'est ? »
« Ah… Euh… Oh, je ne t'ai pas dit ! J'ai trouvé une maison ! »
« Ah oui ? Déjà ? »
« Oui. Grâce à Ralph, je ne sais pas si tu… »
« Oh si je vois. Il travaillait dans la casse adjacente au Marine Garage, mais il désirait faire une reconversion professionnelle. C'est moi qui lui ai suggéré de partir vers l'immobilier. » sourit-elle « Avec le nombre de familles qui sont reparties dans leur royaume. »
« Ouais, du coup, grâce à lui j'ai trouvé. » lança Emma, les mains dans les poches arrière de son jean.
« Tant mieux alors ! » mais lorsqu'elle fit le rapprochement entre cette nouvelle et la valise, elle perdit son sourire « Oh… Tu… Tu pars donc ce soir ? »
« A vrai dire, je pensais faire une dernière soirée, genre soirée d'au revoir et de fin de coloc. » plaisanta Emma « Mais… Oui, toutes mes affaires et celle de Hope sont déjà dans notre nouvelle maison. D'ailleurs… En parlant de ça, accepterais-tu que je te fasse une visite ? »
« Evidemment ! »
« Bien alors… Suis-moi. » Elle lui tendit la main… Main qu'accepta Regina, sans pour autant de pas être suspicieuse. Mais elle ne posa aucune question, pas même lorsqu'elles passèrent devant la voiture d'Emma sans y monter.
« Emma ? »
« Ferme les yeux. »
« Okay… »
Elle obtempéra et marcha dans sa rue, main dans la main avec Emma. Vu de l'extérieur, cette vision aurait pu paraitre anodine : une promenade de deux amies… Main dans la main. Les choses pourraient être plus implicites. Et Emma mentirait en disant qu'elle n'appréciait pas cette balade fortuite.
« Ok, tu peux ouvrir. »
« Quoi ? Maintenant ? »
« Vas-y. »
Regina sentit la main d'Emma quitter la sienne, puis ouvrit les yeux pour voir une Emma tout sourire, postée devant une maison de taille plus que modeste, en brique.
« Emma ? »
« Tadaaa ! Bienvenue chez moi ! »
« Chez toi ? Attends… Ta maison est ici ? Voisine à la mienne ? »
« Ouais, ça c'est un concours de circonstance, ou un heureux hasard, appelle-ça comme tu veux. Toutes celles que j'ai visité ne me plaisait pas. Tu sais, j'avais pas ce feeling. Mais là… Viens ! »
Elle ouvrit la porte et malgré le peu de meubles présents, Regina dût l'admettre, cette maison inspirait la sérénité et une impression de cocon familial.
« Y'a 3 chambres, deux en haut et une en bas. La salle de bain est en haut. Regarde ce petit jardin ! Moi qui n'ai pas la main verte, je ne serais pas obligée d'y passer mes journées pour qu'il ressemble à quelque chose. »
« C'est charmant. »
« Vraiment ? Tu le penses ? »
« Bien sûr. Mais peu importe mon avis, si à toi elle te plait, c'est le principal. »
« Ouais, mais ton avis m'importe beaucoup. » lança Emma sans y prêter attention, tandis qu'elle ouvrait les baises vitrées. Regina, elle, n'avait pas manqué cette phrase et elle remua quelque chose en elle : depuis quand Emma était devenue si dépendante d'elle ? Depuis quand leurs avis respectifs étaient si importants l'une pour l'autre. Une évolution positive de leur relation qui ne déplaisait à aucune des deux. Au contraire, chacune y trouva son compte.
« Regina ? »
« Hm ? »
« Alors… Comment tu trouves ta nouvelle voisine ? »
Regina gloussa « Atypique. »
« C'est clair que j'ai pas le profil pour vivre sur Mifflin Street. » railla Emma.
« Tu as tout ce qu'il faut. »
« Pourquoi t'as créée une telle rue. Genre parce que tu étais royale, il te fallait un quartier chic au milieu du Maine ?! »
« Tout à fait. »
« Ote-moi d'un doute…. Qui vit ici ? »
« Ceux que j'estimais être digne d'y vivre. »
« Eh bah… Ils devaient pas être nombreux. Ca expliquerait pourquoi y'a tant de maisons disponibles. » railla Emma, mais qui perdit vite son sourire lorsqu'elle croisa le regard noir de Regina « Désolée. »
La belle brune haussa un sourcil, amusée de voir qu'elle pouvait toujours provoquer le malaise en un regard « Et donc… J'imagine que tu vas devoir la meubler ? »
« Ouais. Je vais faire en priorité la chambre et la salle de jeu de Hope. Pour la suite on verra. »
« Tu sais que tu pourrais tout faire apparaitre d'un simple claquement de doigts ? »
« Je sais, mais je ne suis pas aussi douée que toi, je serai foutue de mettre un meuble dans les toilettes et un lit dans le jardin… »
« Si tu veux de l'aide, je serai ravie de te l'apporter. »
« Merci. Alors… On peut rentrer ? »
« Ton estomac crie famine ? Hope ? »
« Elle est chez mes parents. Ils avaient envie de la garder pour la nuit. »
« Hm, donc ce soir, ça sera un tête-à-tête donc. » sourit Regina en quittant la maison.
A ces mots, Emma se figea un quart de seconde avant de sourire béatement.
« Alors tu viens ? » demanda Regina.
« Oui, oui, j'arrive. » lança Emma en se précipitant dehors.
Quand elles revinrent chez Regina, Emma inspira « Peu importe où je poserai mes valises, jamais je ne ressentirais autant de plaisir à passer le pas de cette porte. » dit-elle en s'affalant sur le canapé.
Regina sourit en enfilant son tablier « Tant mieux. Tu sais que tu seras toujours la bienvenue ici, peu importe les circonstances. »
« Je sais. » et, effectivement, Emma le savait. En abuserait-elle ? Viendrait-elle souvent chez Regina ? Malgré son sentiment de sécurité l'envahissant dès qu'elle posait un pied dans sa nouvelle maison, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain bien-être en retrouvant la demeure de Regina.
Comment lui en vouloir ? Regina avait été aux petits soins pour elle depuis la tragique disparition de Kilian, et encore plus lorsqu'elle revint de New-York. Les choses n'avaient jamais été fluides et claires pour elle : Regina était son amie, sa meilleure amie même. Et si, 10 ans auparavant elle n'avait jamais envisagé ce fait, aujourd'hui, il lui était presque impossible d'imaginer sa vie sans elle.
« Alors ce soir, pour fêter ta nouvelle maison et ton nouveau départ, je te propose… Pizza. »
« Pizza ? Sérieusement ? »
« Mais pas n'importe laquelle. Pizza maison. »
« Je n'en attendais pas moins de toi. » Elle bondit hors du canapé et la rejoignit en cuisine « J'ai donc le droit de toucher le saint graal ? »
« Pardon ? »
« Ta cuisine. D'habitude, j'ai pas le droit d'y mettre les pieds. Mais là je vais bien être obligée hein… »
« Si tu continues à me chercher ainsi, je vais finir par faire une simple salade ! »
« Ouhhhh désolée votre majesté. »
« Cesse de m'appeler ainsi. »
« Bah quoi ? Tu renies ton titre à présent ? » plaisanta Emma.
« J'ai juste du mal encore avec des mondanités que j'ai fui durant des années. »
Emma savait que Regina, dans sa jeunesse, n'avait jamais aspiré à être une reine. Ce n'était que le rêve d'une mère trop présente et pressante. Regina n'avait pas eu le choix. Et lorsqu'elle se plia finalement à la règle, les gens lui collèrent un titre qui lui colla à la peau durant des années… Mais à présent, le peuple lui en avait accordé un autre, bien plus beau et méritant. Mais aujourd'hui encore, Regina liait toujours le titre de « Majesté » à quelque chose de contraignant.
« De toute façon, tu seras toujours Madame le maire pour moi. » haussa Emma des épaules.
Et cette affirmation fit sourire Regina car, oui, s'il y avait bien un titre qu'elle pouvait accepter c'était celui-ci.
« Bien, par quoi on commence ?! »
« La pâte bien sûr. »
« Genre… Pâte à pizza ? T'en as pas de toute faite ? »
« Genre ? Vraiment ? Et tu devrais savoir que quand je dis « fait maison » c'est fait maison. »
« Ouais… »
« Tu ne sais pas en faire n'est-ce pas ? »
« Pourquoi poser une question dont tu connais la réponse hein ? » railla Emma.
Et le temps de cuisiner arriva, sous la supervision de Regina. Elle donna ses instructions, surveillant les mouvements d'Emma.
« Ne mets pas trop de farine… »
« Mais ça colle ! »
« Si tu m'avais écouté, ta pâte ne serait pas si… » Regina n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle sentit une pincée de farine passer devant son visage « Emma… »
« Oups, désolée… Ma main a ripé. »
« Ah oui ? Comme ça ? »
Cette fois-ci ce fut Regina qui envoya une pincée de farine vers Emma, mais en plein visage, faisant naitre un cri de surprise de la jolie blonde « Oh oh miss Mills, vous jouez avec le feu… »
« Vous avez commencé. Il ne faut pas jouer si l'on n'aime pas perdre. » Emma prit une grosse poignée de farine, et soudain Regina écarquilla les yeux « Non, non, non, non… Miss Swan… »
« Ou sinon quoi ? »
« Tu vas le regretter, crois-moi. »
Emma baissa alors la main et lâcha la farine « T'as eu peur. » ricana Emma « La grande Regina Mills a eu peur d'un lancer de farine. »
« Bon, je crois que je vais finir les pizzas seule, veux-tu. »
« Oupsie… » répondit Emma en balança une petite poignée de farine sur Regina, teintant ses cheveux en poivre et sel.
« MISS SWAN ! »
Mais cette dernière était déjà loin, pouffant de son infantilisme. Regina secoua sa tête, se jurant de rajouter quelques piments dans sa pizza plus tard.
La soirée fut bien entamée lorsque les restes des pizzas jonchaient les assiettes sur la table basse. Regina était assise en tailleur sur le canapé, regardant la fin d'une série dont elle avait oublié le nom mais qui tenait à cœur à Emma. Cette dernière était allongée, la tête sur la cuisse de la jolie brune. Cette scène n'était pas extraordinaire. Bien des fois, elles s'étaient retrouvées seules dans ce canapé, sans aucun sous-entendu. Mais ce soir, cette nuit, revêtait quelque chose de particulier : c'était la dernière nuit d'Emma sous le toit de son amie. Pour autant, aucune n'en fit la remarque, comme si cette vérité, même si nécessaire, n'en était pas moins douloureuse et difficile.
Alors c'est en silence qu'elles passèrent leurs dernières heures ensemble. Regina ne cessait de penser au manque d'instaurerait le départ d'Emma, même si elle savait qu'elle habiterait à quelques mètres de chez elle. Ce n'était pas comme si elle partait de nouveau à New-York…
Alors, nonchalamment, elle passa ses doigts dans la chevelure d'Emma, cette dernière soufflant paisiblement. Elle vit quelques grains de farine dans les cheveux d'Emma et ne put que sourire : oui, même si elle n'était qu'à quelques mètres, elle lui manquerait.
De fatigue, elle s'endormit assise, et ce n'est que lorsqu'Emma sentit la main de Regina ne plus bouger qu'elle se releva doucement pour voir le visage serein de la belle brune. Elle sourit doucement et dégagea une mèche de cheveux du visage de Regina. Son doigt frôla sa peau et Regina bougonna légèrement, ce qui fit sourire de plus belle Emma. Et même si cette situation était assez convenable pour elle, il fallait bien reconnaitre que Regina, si elle s'endormait ainsi, en serait quitte pour quelques courbatures le lendemain. Alors d'un geste de la main, elles se transportèrent dans la chambre de Regina. Elle ne lui fit pas l'audace de la changer mais ne retira que ses chaussures. Puis, naturellement, elle s'allongea à ses côtés : Regina n'avait pas ouvert un œil, profondément endormie, et Emma sourit discrètement. Elle s'approcha un peu et, tournée vers elle, elle s'endormit à son tour.
Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, Regina n'était évidemment plus dans son lit. Emma se leva et descendit dans la cuisine mais fronça les sourcils quand elle ne vit personne « Regina ? »
Mais personne ne répondit. Alors qu'elle allait se faire un café, elle trouva une note sur le comptoir lui signifiant que Regina était partie tôt pour un meeting. Elle soupira alors en sirotant son café avant de sortir. Mais avant de fermer la porte derrière elle, elle jeta un dernier regard à cette maison qui l'avait accueilli pendant une semaine. Elle soupira et referma la porte, définitivement. Elle garda pourtant les clés, bien décidée à le rendre à sa propriétaire dès que l'occasion lui en serait donnée. En attendant, elle marcha jusqu'à son nouveau chez elle et inspira profondément lorsqu'elle passa le pas de la porte.
Elle s'affala sur le canapé, rare meuble présent, et soudain un sentiment de bien-être, de sérénité et de sécurité l'envahit : oui, osait-elle maintenant, dire qu'elle pouvait gouter au bonheur ? En tout cas, elle se sentait bien mieux, c'était indéniable… Et les choses iraient de mieux en mieux, elle en était certaine.
TBC
