Bonjour à toutes et à tous !

Il se pourrait que la période de calme touche à sa fin. Quant à un développement des sentiments entre Loki et Tony, ce n'est pas pour tout de suite. Décidément, ce chapitre a l'air très décevant !

Bonne lecture tout de même ;)


Chapitre 8 : La Nouvelle Vie

« Votre courrier, monsieur Stark. Et j'aurai besoin de votre signature ici, et là. »

Tony obéit à son assistante personnelle et parapha chaque page désignée.

« Vous avez un rendez-vous avec Samsung à quatorze heures. Voulez-vous un café maintenant ? »

Il acquiesça et enfin se retrouva seul dans son bureau. Il n'avait jamais regretté d'avoir embauché Virginia Potts. Elle était diablement efficace, et pouvait gérer la compagnie entière si elle le voulait.

Stark and co était devenue Stark Industries, depuis environ six mois. Tony avait racheté les parts de ses deux partenaires et meilleurs amis, qui désormais s'étaient lancés dans leurs propres aventures. Happy avait monté sa boîte de protection de VIP, et Rhodey faisait le lien entre Stark Industries et l'armée, qui avait senti le bon filon.

Tony était donc seul à la barre d'une entreprise qui grossissait de manière exponentielle. Un an et demi après avoir mis en ligne sa première application, Tony salariait une centaine de personnes, et chaque jour il pensait à un nouveau département pour varier les activités de la compagnie. Après les applications, qui étaient gérées par une équipe de développeurs, les systèmes d'exploitation qui nécessitaient des mises à jour régulièrement, il avait inauguré le département de domotique et préparait le lancement d'une intelligence artificielle telle qu'on en avait jamais vu.

C'était un très gros projet qu'il voulait parfait, car en lien avec l'informatique, la robotique et tellement d'autres choses que les postes proposés allaient de développeur à artiste-peintre en passant par linguiste.

Un autre changement notable dans la vie de Tony était sa relation avec Loki. Le génie était plus distantæ, voire froidæ, et pouvait disparaître pendant des jours. Iel avait évidemment sa propre chambre, et sa propre salle de bain, même s'il clamait de ne pas en avoir besoin. Tony n'y était jamais entré, mais il avait l'impression que Loki y amassait un tas de choses. Parfois, des odeurs bizarres s'échappaient de sous la porte, mais Loki refusait de donner la moindre explication.

Ce soir-là Tony entra dans l'appartement, et sentit immédiatement l'œuf pourri. L'odeur était infecte, mais l'homme d'affaires eut beau frapper à la porte, personne ne répondit. Il se résolut à ouvrir, mais la porte était fermée à clef.

Inquiet, Tony frappa plus fort, mais encore une fois, pas de réponse. Il prit la décision de forcer la porte. À l'intérieur l'attendait un spectacle déconcertant.

Il y avait des livres partout. Des cahiers aussi, remplis visiblement de notes dans une écriture incompréhensible pour Tony, dans un alphabet inconnu, tout en angles et en traits aiguisés. Il y avait des plantes en pot, parfois en fleurs. Il y avait des chaudrons, c'était de l'un d'entre eux que venait l'odeur infecte. S'iel avait voulu, Loki n'aurait pas pour faire plus cliché. Tony ne sut pas quoi faire à part ouvrir la fenêtre.

Il s'y pencha pour prendre une grande respiration, espérant que l'odeur s'en aille vite. Il ne désirait désormais plus que prendre une douche et sentir le propre et le frais. Mais alors qu'il sortait de la chambre pour rejoindre la sienne, il entendit une voix froide dans son dos.

« Qu'as-tu fait ? »

Loki était habillæ comme à son habitude de noir, mais iel n'était pas en costume cette fois. Iel portait une sorte de tunique longue qui ressemblait à ce que portaient les Romains sur les représentations murales. Avec, iel portait des sortes de collants épais recouverts par de grandes bottes de cuir souple. Iel avait les bras nus, ce qui était inédit, et portait aux poignets de lourds bracelets de bronze, finement ciselés à la manière de la lampe. D'ailleurs, en y regardant bien, la lampe était posée non loin du chaudron fumant et puant.

« Ce truc empuantit l'appartement, c'était irrespirable, se défendit Tony.

— Je ne t'ai jamais autorisé à entrer, dit Loki très froidement. Et tu n'es pas autorisé à entrer à nouveau.

— J'ai juste ouvert la fenêtre !

— Tu n'es pas autorisé à entrer, répéta Loki avant de fermer la porte. »

Tony resta pendant quelques minutes hébété, avant de se secouer. Vraiment, Loki pouvait être parfois plus énigmatique que jamais. Quelle était cette tenue ? Et ces bracelets ? Ces questions s'ajoutaient à celles que se posait déjà Tony, sur les origines du génie.

Il ne savait pas comment se comporter avec ellui. Il se faisait régulièrement rembarrer lorsqu'il posait des questions, même anodines. Iel était constamment sur la défensive, se protégeant d'il-ne-savait-quoi, qui lui faisait peur.

Tony en était venu à se demander si Loki n'avait pas peur de devenir son amiæ, de s'attacher à lui, mais d'être déçuæ. Iel l'avait été trop souvent certainement. Tony lui avait donné raison ce jour-là, en forçant la porte de sa chambre, quand bien même il avait toutes les raisons de le faire.

Il décida qu'il avait envie de se faire livrer des pizzas ce soir-là, puis se servit un verre de bon whisky. Rhodey lui avait récemment fait remarquer qu'il buvait de plus en plus, mais Tony en avait besoin pour enfin se détendre en fin de journée. Il ne dépassait jamais les trois ou quatre verres, et n'avait jamais de gueule de bois le lendemain, alors ce n'était pas si grave.

Il attendit ses pizzas, qui arrivèrent assez vite, puis se posa devant la télévision, un film dont il avait manqué le début, pour manger et boire. Il se servait son deuxième verre quand Loki s'assit à l'autre bout du canapé. Le génie prit un morceau de pizza sans rien demander et commença à mâcher.

« Si les alcools terriens avaient un quelconque pouvoir sur moi, je n'aurais rien contre m'enivrer avec toi Anthony.

— Tu peux essayer. »

Évidemment, cela n'eut pas l'effet grisant habituel, mais tout de même, après des mois à être froidæ et distantæ, Loki s'ouvrit.

Iel était habillæ de son éternel pantalon noir, et chemise noire, mais iel avait depuis longtemps laissé tomber la cravate. Iel déboutonna la manche droite de sa chemise et la remonta pour découvrir un des bracelets en bronze que Tony avait aperçu plus tôt dans la soirée.

« Ceci canalise la malédiction dans mon corps, et me rattache contre ma volonté à la lampe. Je cherche inlassablement, depuis que tu as acheté cet appartement, un moyen de rompre le maléfice. Sans succès. Le plus triste et rageant à la fois, c'est que si c'était toi qui étais enchaîné à la lampe, ma magie serait en mesure de rompre ta malédiction. Malheureusement, elle ne peut le faire pour moi. »

Tony ne répondit rien et resservit Loki en whisky.

« Qui t'a mauditæ ? »

Loki pinça les lèvres, puis finit par pousser un très long soupir.

« Mon père adoptif. »

Tony s'étouffa avec sa pizza, puis, quand il eut repris son souffle, lança un regard effaré au génie.

« Il est pas bien ton père de t'enfermer pour l'éternité dans une lampe ? »

Loki eut un sourire indulgent.

« Il y a un millier d'années, je n'étais pas cellui que je suis aujourd'hui. Loin de là. Je ne peux en vouloir à mon père adoptif de m'avoir puni durement.

— Il y a punition et punition, râla Tony. Tu peux vivre combien de temps ? Parce que mille ans c'est déjà beaucoup trop long, alors l'éternité…

— J'ignore quelle est mon espérance de vie, répondit Loki après quelques secondes de silence.

— Il y a vraiment rien à faire contre la malédiction ? »

Cela le rendait malheureux pour Loki, d'être à jamais attachæ à cette lampe.

« Je pourrais inventer un laser surpuissant pour couper les bracelets, réfléchit à haute voix Tony.

— Les bracelets sont protégés contre ce genre de tentatives. Et quand bien même tu arriverais à les égratigner, ils se reformeront presque aussitôt.

— La magie, c'est merdique, décida Tony boudeur.

— N'insulte pas la magie. Elle est responsable de ta situation aujourd'hui.

— Ton père est merdique, corrigea le jeune homme faisant rire Loki doucement.

— Je ne suis pas en désaccord avec toi sur ce point. »

Loki n'en dit pas plus, mais à partir de ce soir-là, Tony lo trouva plus abordable, moins distantæ.

Mais à bien y réfléchir, c'était peut-être lui qui était distant, littéralement. Il partait tôt, rentrait tard, à cause de son travail qui lui prenait tout son temps. Loki se sentait peut-être seulæ ? Il se promit de faire des efforts.

En arrivant ce matin-là, fort de cette résolution, il ne s'attendait pas à passer l'une des pires journées de sa vie.

« Monsieur Stark, bonjour, le salua Virginia Potts. Voici votre courrier. Et si vous pouviez parapher et signer ceci, et cela. Merci beaucoup, je vous apporte votre café dans cinq minutes. »

La même routine se déroulait chaque jour. Virginia lui apportait son courrier, les documents à signer pour qu'elle puisse travailler, puis lui apportait du café, pendant qu'il ouvrait les enveloppes. Il recevait beaucoup de courriers. La plupart étaient des documents officiels, des factures, des modifications de contrats. Il commençait aussi à recevoir des lettres d'admirateurs et d'admiratrices, même si la plupart préféraient passer par les e-mails, mais parfois il recevait du courrier manuscrit.

Cette fois était bien différente. L'enveloppe semblait contenir un petit objet lourd et cylindrique. Il en sortit une petite carte blanche, avec, écrit à la main : « jolie réussite », accompagnée d'une balle de neuf millimètres.

Tony perdit toute couleur. Ce fut blême et tremblant qu'il invita son assistante à entrer comme d'habitude, avec son café et les fiches de préparation des différentes réunions de la journée.

« Quelque chose ne va pas ? s'inquiéta-t-elle aussitôt. »

Il n'eut pas le temps de dérober à sa vue le message et la balle. Elle blêmit elle aussi et s'écria :

« J'appelle la police !

— Non ! s'exclama Tony. »

Mais elle ne l'écoutait déjà plus et avait sorti son téléphone.

Tony Stark était quelqu'un de relativement connu désormais à Manhattan, si bien que quelques heures plus tard, deux inspecteurs arrivaient pour prendre sa déposition et récupérer les preuves.

Ils se présentèrent comme étant l'inspecteur Barton, et l'inspectrice Romanoff, de la NYPD, et Tony dut avouer que l'inspectrice était tout à fait à son goût. Il cilla plusieurs fois quand elle se planta devant son bureau, et reprit un peu ses esprits quand des employés apportèrent une chaise en plus.

Ils échangèrent les banalités d'usage puis les deux inspecteurices regardèrent rapidement les éléments reçus par Tony, puis commencèrent les questions gênantes.

« Avez-vous des ennemis, monsieur Stark ? demanda l'inspectrice Romanoff et subitement Tony l'apprécia beaucoup moins.

— Non, vraiment, je ne sais pas d'où vient ce truc. J'ai pas d'ennemis, pourquoi j'aurais des ennemis ? »

Les deux inspecteurices se regardèrent, absolument pas dupes.

« Vous savez qu'avec l'informatique et internet, les informations sont partagées très vite ? lança l'inspecteur Barton avec sarcasme. »

Les épaules de Tony s'affaissèrent.

« Bon, qui de votre ancienne vie voudrait vous tuer à cause de votre réussite fulgurante ? demanda Romanoff en reformulant la question.

— Franchement, vous ne pourrez rien y faire, souffla Tony abattu. Il est intouchable.

— C'est Obadiah Stane, n'est-ce pas ? »

Tony passa une main fatiguée sur son visage.

« Je ne peux ni confirmer ni infirmer, soupira Tony.

— Vous avez si peur de lui ? »

La question avait évidemment pour but de le faire réagir, mais Tony se contenta de fixer les deux inspecteurices.

« Vous ne l'avez jamais rencontré. Et je ne le vous souhaite pas. Je ne le souhaite à personne. Mon assistante vous a appelé pour des broutilles, je pense que nous avons fini. »

Il se leva, tentant d'être aussi intimidant que possible pour faire fuir ces fouille-merdes qui pensaient pouvoir fouiner dans son passé ainsi.

« Je pense que vous ferez à nouveau appel à nous, monsieur Stark, répliqua Romanoff en se levant également. Vous ne souhaitez peut-être pas coopérer maintenant, mais j'ai l'intuition que des messages tels que celui-ci, vous continuerez à en recevoir, et alors vous deviendrez très coopératif. Vous avez peut-être la possibilité d'arrêter Stane, de protéger des tas de gens à Miami et ailleurs. Rappelez-nous quand vous aurez les couilles pour. »

Malgré l'insulte, Tony resta de marbre, attendant simplement que les inspecteurices sortent. Il pouvait gérer ses problèmes lui-même.


Bien sûr que Tony peut régler ses problèmes lui-même. C'est un grand garçon. Vous n'êtes pas d'accord ?