Inconsistance dans mon emploi du temps, je m'efforcerais tout de même de terminer.
Bonne lecture.
Chapitre 2 - Gobekli Tepe ?
Il s'éveilla dans une obscurité phosphorescente. Le corps fourbu de bleus, entouré par le silence, Mustapha se releva. Il ne reconnaissait pas cette grotte, ni les symboles. Son esprit tentait de faire le lien entre sa course à cheval et la grotte où il se trouvait. Il n'existait pas de grottes à Manisa, pas sur le chemin où il se trouvait. Plus tôt. Combien de temps s'était écoulé ? L'avait-on enlevé ? Il n'était pas entravé, juste seul. Tâtonnant, une main sur les murs, il explora l'espace, tentant de se repérer. Pas d'ouverture vers le ciel. Pas de cours d'eaux. Comme s'il avait été enterré vivant. Le sentiment de panique commença à monter. L'air viendrait peut-être à manquer. La faim se ferait sentir avant. Mais il n'avait pas soif. Pas encore, souffla son esprit, traître.
"- Baba.
Sursautant, il se retourna, poignard à la main. Une petite fille, robe blanche, brune. Elle aussi, effrayée. Les yeux écarquillés, des traces de larmes, poings fermés. Pas de chaussures.
"Baba. Mama dit qu'ils nous retrouveront si nous restons là-bas, ajouta-t-elle d'un ton saccadé.
- Qui sont-ils ? Qui es-tu ? Où sommes-nous ?
- A Gobekli Tepe. On se cache. Pour te rejoindre. Avant …
Une explosion fracassante retentit. Le sol trembla. Les murs se craquelèrent. Le souffle les poussa à terre. La poussière les prit à la gorge. La fillette se mit à hurler. Des pas se rapprochèrent. Des voix. D'hommes. Nombreux. Une armée. Contrairement à la peur d'être enterré vivant, Mustapha préférait agir. Il pouvait se battre. Il pouvait protéger cette fillette. Rampant jusqu'à elle, il se leva, la prenant dans ses bras, le poignard toujours à la main. Elle s'enrôla autour de lui comme un singe. Un vague instinct paternel l'envahit. Il songea pendant un instant à Suleiman, le fils que lui avait donné Nisa. Au sourire de Mehmed, aux boucles d'Ahmed, à la voix de Nergissah, au parfum de Sah. Avant de se ressaisir devant le danger imminent.
- La sortie. Sais-tu où est la sortie ?
Elle hocha la tête contre son cou et pointa un endroit où la phosphorescence était le plus lumineux, malgré la poussière et les fissures. Certain que les hommes débarqueraient sous peu, Mustapha rasa les murs vers sa destination. Ses pieds se prenaient dans les blocs de roche tombés au sol. Mais il ne tomba pas. Ralenti, aveuglé par la poussière, il atteignit le mur.
Pour se redresser brusquement dans son lit. Entouré de médecins, de serviteurs et Raziye. Mais aussi d'une femme, les yeux baissés, une fillette dans les bras. La même fillette que dans la grotte.
