Disclamer : Les personnages appartiennent à Tadatoshi Fujimaki. Je ne touche pas d'argent en écrivant cette fic.

Mot du début : Aloha !

Je voulais déjà tous vous remercier pour votre chaleureux accueil de retour ! J'ai été très touchée de voir combien vous attendiez cette fic et voir l'évolution de certains d'entre vous ! Le temps passe tellement c'est fou ! Je vous adore *o*

Concernant ce chapitre... alors... BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! Comment dire... Je ne sais pas, prenez une demi-journée de congé ou passez une nuit blanche si vous voulez le lire lire d'une traite mais ce chapitre est - et sera - le plus long de toute ma fic (à moins que le chapitre final le fasse mais j'en doute !) Il n'y en a aucun qui le battra en terme de taille ^^ Il fait plus de deux fois la taille du plus grand qui était le 17. J'avais envie de pleurer devant les 130 pages à corriger (avec beaucoup de dialogues bien sûr)... J'ai mis plus de temps à la correction qu'à l'écrire ! Ce chapitre bat mon record avec un total de plus de 60 000 mots ! OSKOUR ! (J'avais peur qu'il ne passe pas sur la plateforme !) Ceux qui le lisent en une fois, je serai très curieuse du temps total !

J'espère comme d'habitude que ce chapitre vous plaira ! On se retrouve à la fin !

Bonne lecture !


« Pincez-moi je rêve ! cria Kise pour se faire entendre. C'est la meilleure fête que j'ai jamais vu !

- Moi c'est la plus belle baraque que j'ai jamais vu !

- C'est trop bruyant pour moi, bougonna le violet. Il y a trop de monde.

- Qu'est-ce que tu dis ? fit le blond en tendant l'oreille

- Je crois qu'il se plaint du bruit Kise-kun.

- C'est sûr que niveau populasse, ça change de la fête des lycées ! sourit le bleu en matant quelques filles sur son chemin. T'éloigne pas trop Tetsu où on va te perdre.

- On est trop près de la sono, dit Midorima. La piste de danse a l'air d'être centralisée dans le hall. Ca doit être plus calme dans les autres pièces.

- Et surtout, on peut picoler autant qu'on veut ! s'esclaffa le dunker. Pas de problèmes à la con avec des surveillants à la con ! Liberté ! »

Les boums-boums des haut-parleurs résonnaient à plein sur les murs de la somptueuse résidence. Cette dernière ouvrait sur un immense hall, surplombé par un balcon qui faisait le tour du deuxième étage. Des jeunes étaient accoudés aux rebords et regardaient les nouveaux arrivants ou bien d'autres dansaient en troupeau au milieu des projecteurs au rez-de-chaussée.

Il faisait une chaleur épouvantable, mêlée à une odeur de sueur et d'alcool. La soirée avait déjà bien commencé pour certains.

« L'ami de ton ami doit bien gagner sa vie Akashi-kun, constata Kuroko, appréciant la hauteur sous plafond.

- Oui. Il parait que c'est l'une de ses résidences secondaires.

- La vache ! lâcha Aomine. Il n'y a vraiment que des friqués à Rakuzan…

- Quand tu vois les frais de scolarité, ça te donne déjà une idée » lui rappela Midorima.

Marchant tous ensemble dans le hall pour s'éloigner des enceintes, ils furent plusieurs fois interpellés par des amis et des connaissances respectives que chacun s'empressa de saluer.

« Hé ! Akashi ! crièrent des garçons de Rakuzan depuis l'étage.

- Ca fait plaisir de te voir !

- Tu viens boire un verre avec nous ?

- Bonsoir, fit-il d'une voix forte avec un sourire poli. Pas tout de suite.

- Ok ! Pars pas sans être venu boire un coup hein ? »

Forcément, en territoire principalement Rakuzan, le rouge connaissait beaucoup de monde… ce qui était assez étonnant tout de même vu son caractère. Mais l'adolescent avait toujours été populaire, déjà à l'époque de Teiko. Cela n'avait fait que s'accroître au lycée.

« Alors les jeux à boire d'Akashi c'est ici ce soir ? fit un garçon de l'équipe de Midorima

- Il semblerait.

- Bon courage à toi alors ! On se voit plus tard !

- Oui…

- Quel accueil ! sourit Kise en faisant un geste à son tour à quelqu'un qu'il connaissait. Ca fait plaisir !

- Non mais Akashi, fit Aomine en se tournant vers le concerné, je vais être totalement honnête avec toi aujourd'hui : je n'ai absolument pas envie de faire des jeux à boire, je veux juste m'éclater là ! C'est la fin des gros exams ! Il faut en profiter !

- C'est vrai Aominecchi ! On ne peut pas faire une toute toute petite exception pour ce soir ?

- Qu'est-ce que tu fais Tetsu ? »

Ce dernier observait les environs avec insistance.

« Je cherche Kagami-kun. Il m'a dit qu'il serait là ce soir. Et toute l'équipe de Seirin.

- Tu vois ! Même Kurokocchi veut s'amuser !

- Je veux retrouver Muro-chin » bouda le géant.

Tous les regards tournèrent vers leur leader qui n'avait pas encore répondu, les yeux remplis d'espoir.

« Bien, finit-il par lâcher. Nous allons nous contenter de survivre à la soirée de ce soir. Faisons simple : le dernier encore en lice gagne.

- Merci Akashicchiiiiiiiii ! s'extasia le copieur en essayant de l'enlacer – qu'il esquiva avec brio.

- Ca me fait marrer, ricana Aomine. D'habitude c'est à ce genre de soirée que tout le monde fait des jeux à boire mais nous, on s'en passe pour cette fois.

- Ca va être trop cool ! sourit le Kise. Si vous me cherchez, je serai sur la piste de danse toute la soirée !

- Allons boire un verre pour commencer, dit Akashi. Ouvrons cette soirée comme il le faut.

- Trinquons tous ensemble pour la fin de nos examens ! trépigna le blond tout heureux

- Il y a Kagami-kun et Seirin là-bas, fit Kuroko en les désignant du doigt. Je vais aller les saluer. »

Il commença à s'y diriger mais fut rattrapé d'une main par le rouge.

« Pas tout de suite Tetsuya. Nous devons nous rendre au buffet. »

Le turquoise fronça les sourcils.

« Je ne suis pas d'accord Akashi-kun. Je vous rejoins là-bas une fois que je les aurai salués. Vous pouvez déjà partir sans moi.

- Ne commencez pas tous les deux, soupira Midorima.

- Ouais, on veut de la bonne ambiance ce soir !

- En vrai, il peut y aller Akashicchi. Il a raison, il nous rejoint après. On n'est pas à deux minutes ! »

Le Rakuzan marqua un temps avant de reculer.

« Bien. Rejoins-nous là-bas une fois fini. »

Ce dernier se détendit, hocha la tête et disparut dans la foule.

Le reste du groupe se fraya un chemin jusqu'au buffet qui était déjà bien dégarni.

« Il n'y a quasiment plus rien à manger, couina le Murasakibara devant la razzia.

- En tout cas, on ne va pas manquer d'alcool. Il y a combien de bouteilles au juste ?

- Beaucoup trop, conclut Aomine. J'ai envie de tout goûter !

- Faites passer les bouteilles ! dit Kise. Tu veux quoi Akashi ?

- Passe-moi l'Absolut.

- Comme c'est étonnant ! »

Il lui donna et Akashi l'ouvrit et se servit dans son verre.

« T'as pris quoi Aominecchi ?

- Une bière pour commencer, sourit-il. Commençons tranquillou ! Et toi tu pars avec quoi ?

- Un petit… Akashicchi ! Ca déborde ! »

Les regards tournèrent vers le rouge et ils virent que ce dernier avait blêmit légèrement, fixant un point au loin.

Il sembla se réveiller quand Kise reprit la bouteille afin qu'il n'en verse pas davantage.

« Je n'ai pas fait attention, dit-il en se ressaisissant rapidement.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Midorima en essayant de suivre son regard.

- Rien d'important » asséna t-il.

Il porta avec précaution le verre à ses lèvres pour faire descendre le niveau du liquide afin d'éviter un accident.

« Par contre ils ont été plutôt radin en soft, constata Aomine. Je pensais qu'il y aurait plus de bouteilles que ça pour faire des mélanges.

- Il est vrai que nous sommes venus les mains vides. Nous aurions pu en rapporter, concéda Akashi

- Heureusement qu'on peut toujours trouver de l'eau au robinet, dit Midorima

- Non mais alors toi alors ! T'es vraiment l'absence de fun incarné ! ricana le bleu. De l'eau ! A une soirée comme celle-là ! T'es d'une tristesse mon pauvre Midorima…

- Je préfère être d'une tristesse comme tu dis plutôt qu'un ivrogne comme toi !

- Ne commencez pas non plus vous deux ! soupira le mannequin.

- Moi je suis choqué et déçu par le buffet, bougonna le violet. Et ça, ça ne se trouve pas au robinet…

- Ah bah ça c'est sûr Murasakibara ! » s'esclaffa l'As.

Le fantôme refit son apparition, un léger sourire sur les lèvres.

« Je suis là Akashi-kun.

- Ah bordel Tetsu ! sursauta le basané. Tu m'as fais peur !

- Ca risque de le refaire ce soir malheureusement Aomine-kun.

- Tu veux boire quoi Kurokocchi ? sourit Kise en lui tendant un verre vide

- C'est gentil Kise-kun, je vais me servir. Vous avez déjà trinqué ? demanda t-il en ouvrant une bouteille de soft

- Nop, pas encore Tetsu, on t'attendait quand même !

- Bien, fit Akashi, froid. Maintenant que tu es là, trinquons tous ensemble, Kuroko. »

Alors que ce dernier était en train de verser le liquide dans son verre, il se statufia à l'entente de son nom de famille et tourna la tête vers lui.

« Kuroko ? répéta Midorima, étonné

- C'est bien la première fois depuis des années que tu l'appelles comme ça ! fit Aomine, soufflé

- Il y a un début à tout, fit-il froidement.

- Ca fait bizarre d'entendre ce nom de la bouche d'Aka-chin.

- Alors que normalement, c'est la base du respect, rappela Midorima.

- Termine de te servir Kuroko et commençons.

- Et moi au cas où tu l'aurais oublié, mon nom c'est Aomine... »

L'Empereur ne releva pas et tendit son verre pour que les autres l'imitent, sous l'œil toujours stupéfait du passeur. C'était étrange. Il n'était pas habitué.

« A nos examens ! chantonna Kise

- A nos examens ! » s'exclamèrent le reste des joueurs en chœur

Ils trinquèrent et burent tous ensemble à l'unisson.

« J'espère qu'on aura tous des bonnes notes ! sourit le blond.

- Ouais, que personne n'aille aux rattrapages ! ricana Aomine

- Surtout toi Mine-chin.

- Tu peux parler Murasakibara ! T'es pas une lumière !

- Je vais aller daaaanseeeeeeer ! se tortilla le Kaijo en glissant dans la direction de la piste. A tout à l'heuuuure !

- Attends Kise-kun, je viens avec toi, dit Kuroko en terminant sa dernière gorgée.

- Tu ne vas pas avec Seirin ? questionna t-il

- Rien ne m'empêchera d'aller les voir tout à l'heure. J'ai bien envie de danser aussi.

- Et tu n'as pas bu Kurokocchi ! Incroyable ! Il faut faire de ce jour un jour férié !

- C'est pour fêter la fin des examens Kise-kun.

- Ah bah je vous suis ! fit Aomine en tapant dans ses mains. Allons tortiller du croupion ! J'espère qu'il y aura des belles nanas !

- Je vous accompagne, dit Murasakibara. Muro-chin sera peut-être là-bas.

- Je ne veux pas louper un spectacle pareil » dit Akashi avec un rictus en coin.

Tous les regards se tournèrent vers Midorima qui sursauta.

« Qu… quoi ?

- J'imagine que tu viens pas avec nous ? dit Aomine. Ce serait un miracle de te trainer là-bas.

- Tu vas aller voir Takaocchi ?

- Jamais ! répondit-il, catégorique. Enfin je veux dire…

- Donc tu viens avec nous ? hallucina le blond. Incroyable !

- Non je… »

Mais Kise rit et attrapa le bras du vert pour l'entrainer à sa suite et ils marchèrent tous en direction de la piste.

Cette pensée fit marrer le bleu. Pour une fois qu'ils pouvaient tous être séparés, ils choisissaient quand même de rester ensemble… Ils n'étaient pas un peu accro ?

« YAAAAAAOUUUUUUUUUUUUUUUH ! fit Kise en s'élançant en arrivant, sautant partout

- Essayons de ne pas finir comme la soirée des lycées ! lança Aomine avec les mains en porte-voix. Déjà Kise, il y a une amélioration ! Aucune fille ne te saute dessus !

- Ca commence à bien se savoir que je ne suis plus célibataire depuis longtemps !

- Parce que tu crois que tout le monde te connais ici ? s'esclaffa toujours le même

- Je ne vois que ça comme explication Aominecchi…

- Ouais bah moi j'en ai une autre : tu perds de ton charme. Tu vieillis mon vieux !

- Quoi ? glapit-il

- Pas du tout Kise-Kun. N'écoute pas Aomine-kun.

- Merci Kurokocchi !... attends t'es où ?

- … Derrière toi Kise-kun…

- Oups !

- Je vais aller voir qui est le DJ » dit Akashi en se dirigeant vers les platines

Heureusement pour eux, c'était une fille aux cheveux longs, mixant, casque sur les oreilles.

Rassuré, il retourna près du dunker qui avait deviné ses pensées.

« Alors ? fit ce dernier

- Ce n'est pas lui. C'est une fille.

- QUOI ?! »

Ni une ni deux, il fonça dans la direction d'où venait le rouge qui le regarda en levant les yeux au ciel.

« Akashicchiiiiii ! lança le blond depuis la piste. Viens danser ! Murasakibaracchi ! Midorimacchi !

- Et quand je pense qu'il n'est encore qu'à son premier verre » soupira le Shutoku.

Le mannequin plaça ses mains tendues devant lui, incitant Kuroko à faire du limbo. Ce dernier hésita un instant mais se laissa tenter, emporté par l'ambiance très festive. Il fit la même chose pour le blond qui était plutôt souple.

« Moi aussi je veux essayer, dit le violet en allant sur la piste pour les rejoindre.

- Tu es trop grand, tu n'y arriveras pas, lui fit remarquer le vert.

- Non c'est faux. »

Ils regardèrent le géant arriver sous les applaudissements de Kise.

« Allez Murasakibaracchi ! Passe ! Passe ! Passe ! »

Ils virent le joueur se tortiller comme il put mais il passa, provoquant des « oh » admiratifs de Kise et Kuroko mais aussi des spectateurs provisoires de la piste de danse.

Akashi eut un rictus et les rejoint à son tour.

« Tu penses pouvoir battre Murasakibaracchi, Akashicchi ?

- Evidemment. »

Avec grâce, il passa sous la barre du joueur, applaudit par les observateurs.

« Poussez-vouuuuuuuuuuuuus ! »

Aomine courut droit sur eux et glissa sur ses genoux pour passer sous les bras, manquant de peu de faucher des danseurs.

« Hé ! C'est de la triche ! s'exclama Kise. Tu dois rester sur tes deux pieds Aominecchi ! Et ne pas fléchir les genoux !

- Attends je recommence ! Regardez-moi bien ! »

Et lui regardait bien la DJ en se contorsionnant… qui ne lui accordait aucun regard.

« C'est bien Aomine-kun.

- T'as vu un peu ? Je suis peut-être musclé et moins souple mais ça dépend pour quoi !

- Ne va pas te refaire mal Aomine-kun.

- Allez Midorimacchi ! Y reste que toi ! Midorimacchi ! … allez ! Tous avec moi ! Midorimacchi ! Midorimacchi ! »

La petite foule qui s'était formée autour d'eux suite à leur animation commença à scander le nom du joueur qui rougit fortement. Personne ne les connaissait mais tout le monde se prêtait au jeu. Gêné d'être autant au centre de l'attention, il arriva à grandes enjambées et fut accueillit par des cris et des applaudissements. Il se dépêcha de vite passer sous les bras du blond et du bleu pour passer l'attention à quelqu'un d'autre. Kuroko réussit à passer au niveau inférieur.

« Hé, on parie Akashi ? sourit Aomine. Celui qui arrive à descendre le plus bas gagne… un point de survie de soirée !

- C'est quoi ça encore ? soupira Midorima

- Un point qu'un joueur peut attribuer à un autre s'il considère qu'il le mérite.

- C'est vague Aominecchi… mais je vois le genre ! Celui qui gagne le plus de point de survie gagne alors ?

- Pourquoi pas, concéda ce dernier. Mais tu vas perdre Daiki. »

L'ambiance était folle, surtout ravivée par ces inconnus qui avaient déjà trop picolé qui se joignaient à eux dans leur délire, tentant également de passer les différentes hauteurs de barres.

Aomine manqua de se claquer une vertèbre mais il fut éliminé au troisième cran. Murasakibara avait déjà rendu l'âme au deuxième mais il était déjà désavantagé par sa taille, ça, tout le monde le reconnaissait.

Midorima s'était fait oublié dans la foule et restait spectateur. La finale fut finalement entre Akashi, Kuroko et Kise qui faisaient preuve d'une souplesse assez surprenante mais le passeur lâcha, ayant atteint ses limites.

Après un roulement de tambour au pied par leur groupe, Kise fut déclaré vainqueur après qu'Akashi est touché de peu les bras.

« Bien joué Ryouta, reconnut-il tandis que ce dernier savourait sa victoire par un bain de foule.

- Merci Akashicchiiiiiiiiii ! » lança t-il en se sentant emporté

Chacun essuya la sueur d'un revers de manche. Ce n'était pas tant l'activité sportive qui les mettait dans cet état mais la foule et la lumière des spots.

« Venez, on s'écarte » dit Aomine

Ils ne se firent pas prier et apprécièrent le calme qui reprit sur la piste une fois que les autres avaient lâché le blond qui les rejoignit. De plus à cet endroit, la musique était beaucoup moins forte.

« Franchement, je me suis trop amusé, s'esclaffa le copieur

- Je prendrai ma revanche Ryouta.

- J'y compte bien Akashicchi ! Tu t'es bien battu !

- Bravo Kise-chin.

- Et attendez… il manque… Tetsu t'es là ?

- A ta gauche Aomine-kun…

- Oh putain ça va être relou…

- Désolé.

- T'inquiète pas Kurokocchi ! On va s'y faire ! C'est le coup de s'y hab… oh ! » s'exclama t-il subitement

Et il courut dans la foule.

« Où est-ce qu'il va encore ? » grommela le basané en essayant de le suivre des yeux, peine perdue

Il n'eut pas longtemps à attendre : le joueur revint mais en charmante compagnie et irradiant de bonheur comme jamais.

« Hé tout le monde ! Je vous présente Pippo ! » sourit Kise, une petite brune accrochée à son bras.

La jeune fille qui venait de faire son apparition avait des cheveux mi-longs noirs avec des yeux noisette et des petites fossettes aux joues creusant son sourire. Pas étonnant que le blond avait craqué. Elle était toute mignonne.

« Salut, fit cette dernière avec un sourire. Heureuse de vous rencontrer, depuis tout ce temps. J'arrive sur la piste après votre spectacle apparemment ! Dommage que j'ai loupé ça ! »

Tout le monde la salua poliment avant de se présenter à son tour.

« Aomine, sourit-elle. Comment vas-tu depuis la dernière fois ?

- Bien et toi ? fit-il sur le même air.

- Super ! Je suis vraiment très contente de vous voir. J'ai l'impression de tous vous connaitre, continua t-elle aussi souriante que son compagnon. Ryouta m'a tellement parlé de vous.

- Tu restes un peu avec nous ? demanda Aomine avec un sourire. Histoire de nous connaître en vrai cette fois. Car j'imagine que Kise a dû te raconter pas mal de conneries !

- Hé !

- Et je suis sûr qu'il a dû oublier pas mal de détail le concernant…

- C'est mal me connaître Aominecchi…

- Non c'est gentil, répondit-elle. J'étais venue accompagnée une amie et surtout pour vous passer le bonjour – et voir ce monsieur au passage. Je vais repartir. On m'a proposé une soirée beaucoup plus calme.

- Chez qui ? interrogea le monsieur en question en passant un bras autour de ses épaules.

- Chez Aïna, dit-elle en tournant son visage vers lui. Ca va être sympa.

- C'est cool ! Tu es prudente hein ?

- Ne t'en fais, je n'y vais pas seule.

- Tu y vas avec qui ?

- Oh tu sais toute la bande… Sakura, Mitsuko, Saya, Mayumi… et même Moriyama. On va tous prendre un Uber, ça coûtera moins cher.

- C'est censé me rassurer ? » bouda t-il à l'entente du dernier prénom

Elle eut un petit rire.

« Tu sais bien qui sera sa cible ce soir. La pauvre je la plains.

- Il n'y arrivera jamais. Je sais que je ne devrais pas dire ça mais elle est trop bien pour lui.

- C'est clair ! Tiens d'ailleurs j'ai croisé Kobori-sempai tout à l'heure, avec sa copine.

- Ah ils sont là ? Ca va être super de les revoir !

- Oui et ils nous ont proposé si on avait prévu quelque chose pour les vacances. Ils veulent faire un petit wok de saison… »

Et ils continuaient de discuter en oubliant le reste du groupe, ce qui fit sourire Kuroko.

« …Oups pardon ! s'excusa t-elle au bout d'un moment en se tournant eux. Je suis venue vous voir et je ne parle qu'avec Ryouta ! Je ne vais pas tarder, sourit-elle en regardant sa montre. Le temps d'aller prendre un dernier verre.

- Tu m'envoies un texto quand tu es arrivée ?

- Pas de problème. »

Il déposa un baiser sur ses lèvres.

« On se voit demain ?

- Evidemment. Mais je risque de sécher le matin, avoua t-elle, amusée. Mais je serai là à midi. »

Elle se tourna vers les adolescents les regardant.

« J'ai été ravi de vous voir. J'espère qu'on se reverra bientôt pour faire plus ample connaissance. Salut ! »

Ils lui répondirent tandis qu'elle s'éloigna avec un clin d'œil pour son homme qui la regardait partir, un sourire aux lèvres.

C'est là que la GDM se rendit compte qu'en dehors des soirées, Kise avait une vie : une copine, des amis, des projets… et que finalement, le blond n'était pas que la façade qu'il voyait durant leur soirée.

Kise avait tout un petit monde dans lequel il vivait entouré en permanence. Et ça, le groupe avait tendance à l'oublier.

« Ch'est mignon Kiche-chin.

- Mmmh ? fit-il en se tournant vers eux

- Elle a l'air très gentille Kise-kun.

- C'est la meilleure c'est tout, soupira t-il, visiblement heureux. Je suis contente qu'elle vous plaise. Et ça m'a fait plaisir de vous la présenter.

- Je reconnais que tu as du goût, avoua Aomine. Elle est plus belle que sur les photos. Et mieux que la dernière fois... et je dis pas ça parce qu'elle porte une robe courte… »

Il leva simplement les yeux au ciel.

« Ch'était rapide Kiche-chin.

- Promis, je vous la présenterai un jour où nous pourrons vraiment parler. Ce n'est pas évident ici et je préfère qu'on soit qu'entre nous, c'est plus agréable.

- C'est vrai Kise-kun.

- … qu'est-ce que tu bouffes Murasakibara ? demanda le bleu en le voyant mâchonner. Attends… du pop corn ?! Fais tourner ! T'as trouvé où ce pot ? Me dis pas que t'as ramené ça de chez toi aussi ?

- Je suis allé le chercher dans la cuisine pendant que Kise-chin parlait avec sa copine, répondit-il une fois sa bouchée avalée.

- Ah bah sympa ! lâcha ce dernier.

- Vous parliez trop. »

Le copieur fit une petite moue avant de se reprendre.

« Je suis sûr que si je te lance un pop corn tu n'es pas capable de le rattraper.

- Si Kise-chin.

- On parie ? »

Il piocha une poignée au violet et lui en lança un premier. Il fut admiratif de le voir le réceptionner avec brio.

« Ooooh ! Joli Murasakibaracchi ! »

Aomine rit et plongea sa main à son tour dans le pot récoltant un regard froncé du gourmand.

« Hé Murasakibara ! Attrape ! »

Le joueur suivit la courbe de l'aliment qui atterrit dans sa bouche avant de relever les yeux sur le bleu, blasé comme d'habitude.

« Et de plus loin ? »

Il recula et refit le même geste, atterrissant une nouvelle fois dans la bouche du Yosen.

« Comment la gravité du pop-corn répond à sa propre loi, sourit Aomine. Attends je veux réessayer ! »

Il prit une poignée et se mit drastiquement plus loin. Le violet tendit le cou et arriva une nouvelle fois au bon endroit pour le réceptionner.

« Mais c'est incroyable ça ! sourit ce dernier.

- C'est idiot, dit Midorima en remontant ses lunettes. C'est simplement du hasard.

- Bah essaie. »

Soupirant, il en prit un et lança un tir volontairement raté. Murasakibara fit un pas pressé pour le rattraper.

« Mpf… fit le lanceur.

- Attends t'es pas prêt Murasakibara ! Bouge pas ! »

Aomine fila à toute allure et ils le repérèrent à l'étage faisant de grand signe depuis le balcon.

« Hé ! Attrape ça ! »

Ceux en bas purent voir l'étincelle de chasseur luire dans le regard du géant. Ses pas étaient déterminés et il envoya sur le côté les personnes étant dans son passage. Il ne lâcha pas une seule seconde du regard et il prit une impulsion pour sauter pour l'engloutir, attirant sur lui des regards impressionnés.

« Attendez… il vient d'attraper un pop corn là ? comprit un garçon

- Oui, soupira Midorima, mais il n'y a rien à…

- BRAVO ! lança t-il en se tournant vers le violet. Franchement respect !

- Merchi, mâchonna t-il

- La notion de respect est vraiment perdu à tout jamais… soupira une nouvelle fois le vert

- Hé Murasakibara ! Attention les prochains arrivent ! »

Telle une mitraillette, Aomine envoya plusieurs pop corn à la suite et comme dans un film au ralenti, Murasakibara fit une nouvelle fois preuve d'un rattrapage sans faute, se baissant, courant, sautant, se tordant dans des positions non conventionnelles pour obtenir un cent pour cent de réussite.

Et il fut applaudit par quelques spectateurs.

« Franchement, je donne à Murasakibaracchi un point de survie pour cette performance.

- C'est mérité en effet, reconnut Akashi.

- Si on avait su, on l'aurait entraîné autrement à Teiko, rit le blond

- Hé ! Attrape ça Murasakibara ! »

Contre toute-attente, ce n'était pas une sucrerie qui fut lancée mais le téléphone du bleu avec un rictus en coin.

Rictus qui disparut bien vite quand il s'aperçut que le pivot ne bougeait pas un orteil… ni même les autres spectateurs.

Il s'écrasa lamentablement sur le sol dans un bruit des plus sinistres.

« Non mais Murasakibara ! s'énerva l'As une fois revenu à sa hauteur en se précipitant par terre pour le ramasser et vérifier qu'il n'a rien. Merde ! Il est fissuré sur l'écran ! Putain !

- C'était pas un pop-corn » se justifia t-il en tournant les talons.

Kise marqua un arrêt avant de rire.

« Tu gagnes quand même ton point de survie Murasakibaracchi !

- Merci Kise-chin.

- Non mais tu te fous de moi ? Il ne mérite aucun point là !

- Les téléphones ça ne comptaient pas Aomine-kun.

- C'est parce que c'est pas le tiens oui !

- En même temps, il faut être assez idiot pour lancer son téléphone…

- C'est sur ta gueule que j'aurai dû le lancer Midorima ! »

Kuroko eut un petit sourire en coin.

« Bon je vais vous laisser, dit-il. Je vais allez voir Seirin.

- Ok Tetsu, grommela le bleu en essayant de gérer sa mauvaise humeur. De toute façon, c'est pas comme si on allait pas se recroiser.

- C'est clair ! Je passerai te rejoindre Kurokocchi pour dire bonjour aussi !

- Ouais moi aussi, dit le basané

- D'accord Kise-kun et Aomine-kun. Quand vous voulez. »

Akashi se passa de tout commentaire et Kuroko lui fit simplement un geste de la main avant de disparaître dans la foule.

« Hé Murasakibara, tu voulais pas chercher Himuro ? demanda Aomine

- Mmmh ? Si Mine-chin.

- Et bien viens, on va aller le chercher. J'ai deux mots à lui dire aussi.

- Ah bon ?

- Oui.

- Oh bah je viens avec vous ! Ca fait super longtemps que je l'ai pas vu, sourit le copieur

- Naaan désolé Kise, tout à l'heure ok ?

- Hein ? Mais…

- Allez viens Murasakibara… »

Il prit la manche du géant qu'il entraîna à sa suite jusqu'à ne plus apercevoir leur groupe restant.

« Qu'est-ce que tu fais Mine-chin ? Je ne pense pas que Muro-chin soit près des toilettes. Il déteste les toilettes…

- … Hein ? Mais personne déteste les toilettes… bref, écoute Murasakibara, on va pas chercher Himuro. »

Ce dernier fronça les sourcils.

« Si, je vais chercher Muro-chin.

- Non attends, s'exclama t-il en le rattrapant. Tu te souviens de la soirée du départ d'Akashi pour son camp ?

- Oui.

- On avait fouillé dans le téléphone de Midorima pour essayer de comprendre ce qui n'allait pas ?

- Tu avais fouillé dans le téléphone de Mido-chin pour essayer de comprendre ce qui n'allait pas.

- Oh ça va bien oui ? Bref, la semaine dernière t'as vu, j'ai essayé de m'excuser ?

- Je ne m'en souviens plus Mine-chin.

- Tu m'aides vraiment pas toi ! Bref, j'ai réfléchi et j'ai décidé de continuer ma bonne action.

- Ah bon ?

- Oui ! On va trouver Takao et essayer de les rabibocher. Je pense qu'il sera bien plus loquace que l'autre tête de nœud.

- Loquace ? Ca veut dire quoi ? Ca ressemble au mot limace…

- …

- Pourquoi tu veux que je vienne avec toi Mine-chin ?

- Parce que tu me dois bien ça ! Tu viens de laisser mon téléphone se faire éclater la tronche au sol ! grogna t-il en lui remettant sous les yeux. Et tu m'as mis une patate dans la gueule la semaine dernière… tu crois pas que j'allais oublier quand même ?!

- J'ai pas tapé fort pourtant…

- Dis-ça à ma joue ! Heureusement que Kise était là !

- Désolé encore Mine-chin.

- Bah si tu veux vraiment t'excuser tu m'aides. Et puis en plus tu es mon allié pour cette mission. On sera pas trop de deux pour les convaincre.

- … moui.

- Faut qu'on trouve Takao ok ? Il est forcément ici, c'est la soirée de l'année à ne pas louper. J'ai vu d'autres joueurs de Shutoku en passant tout à l'heure, on devrait aller leur demander s'ils ne l'ont pas vu.

- Je te suis Mine-chin. Mais après je retrouve Muro-chin.

- Ouais. »

O_o_o_O

Kise de son côté soupira de s'être fait largué de cette façon.

« Vous faites quoi Akashicchi et Midorimacchi ? »

Le rouge zieutait les alentours de son regard perçant.

« Je vais rester en bas pour le moment, dit-il.

- Tu ne veux pas aller visiter l'étage ? Ca a l'air super, il y a l'air d'avoir plein de pièces et tout…

- Sans façon. Plus tard, peut-être.

- Ok… et toi Midorimacchi.

- Pareil. Pas envie de monter.

- Vous avez le vertige ? plaisanta t-il. Bah moi je vais visiter alors ! Je vous laisse ! »

Et il disparut à son tour.

« Tu ne veux pas retrouver tes équipiers de Shutoku ? » interrogea l'Empereur

Cette question surprit quelque peu le lunetteux. Il s'était attendu à ce que le Rakuzan invente une excuse pour suivre le turquoise… mais il n'en était rien. Ses interactions avec ce dernier avaient bel et bien changé. Et d'autant plus depuis son retour du camp.

« Non, je les vois assez la semaine, dit-il en haussant les épaules. Si ce n'était que moi, je ne serai pas venu.

- Il est vrai que ce n'est pas le genre d'endroit que tu fréquentes habituellement.

- Je préfère largement être tranquille avec un livre… ou une partie de shogi.

- Maintenant que tu le soulignes, cela fait un moment que l'on ne s'est pas affronté, sourit le rouge. J'imagine que tu as dû perdre la main…

- C'est mal me juger, rétorqua l'autre avec le même air. Pour être tout à fait honnête, je dirai que j'ai même progressé…

- Alors je crois que tu vas devoir me le prouver Shintaro. »

Le vert haussa un sourcil, étonné.

« Quoi ? Ici ?

- Oui, ici.

- Mais je doute qu'un plateau se trouve quelque part ici.

- Rien ne nous empêche de le fabriquer nous même. »

Le shooter lui envoya un regard complice en coin.

« Je vois. Et bien faisons cela. Je suis partant.

- Nous pourrions prendre des capsules pour faire les tuiles.

- Et il nous faudrait un feutre pour écrire dessus, renchérit le lunetteux

- Pour le plateau, une simple en boite carton fera l'affaire. Ce n'est pas ce qui manque avec toutes les bières apportées. »

Ils s'échangèrent un dernier sourire avant de se séparer d'un commun accord à la recherche de leur matériel.

O_o_o_O

« Alors la soirée se fait ici ce soir, fit Hyuga. Cela ne m'étonne pas d'Akashi.

- Ce soir est une soirée un peu particulière, expliqua Kuroko. On est libre de faire ce qu'on veut.

- Libre ? Un dimanche soir ? répéta Koganei. Tu es sûr qu'Akashi va bien ?

- On a adapté disons. Celui qui a le plus de point de survie gagne.

- C'est quoi ça ? demanda Kagami

- Ce serait difficile à expliquer, gloussa t-il en se remémorant les derniers événements. Bref, je suis venu trinquer aussi avec vous pour la fin des examens.

- T'as bien raison ! fit Aida Riko en arrivant dans le cercle, le verre rempli. Cette période d'examens sera bénéfique pour tout le monde… il le faut pour les matchs à venir !

- Oh oui, soupira Koganei. Pitié, qu'on ne refasse plus les sessions de révisions horribles comme l'année dernière !... Désolé Kagami hein ?

- Je… s'empourpra t-il. J'ai beaucoup travaillé en amont cette fois… avec… Kuroko…

- Et avec nous ! lui rappela Hyuga en fronçant les sourcils. On t'a pas lâché !

- Hé, détendez-vous, sourit Teppei. Je pense que Kagami a donné le meilleur de lui-même, je n'ai aucun doute.

- Et puis nous sommes ici pour décompresser, rappela Izuki. Alors si on pouvait arrêter de parler des examens après avoir trinqué.

- Tu as raison, opina Hyuga en tendant son verre. A nos examens !

- A nos examens ! » s'exclamèrent-ils tous ensemble

Pendant que tout le monde avait le nez en l'air, Kuroko passa discrètement sa main sur celle de son partenaire qui lui répondit brièvement, faisant sourire le turquoise dans son verre.

« … rappelle-moi ce que tu as dans ton verre Izuki ? questionna Riko

- Du jus de pomme, soupira t-il en levant les yeux au ciel.

- … non mais c'était juste pour savoir. »

Kuroko eut une silencieuse compassion. Si Momoi avait un tuteur, c'était la même pour Izuki désormais. La coach était très attentive à ce qu'il pouvait boire quand la manageuse de Touhou était là. Il avait beau se défendre en disant que cela n'était arrivé qu'une seule fois, qu'ils étaient assez grands pour faire attention et qu'il n'y aurait pas de prochaine fois, elle ne démordait pas. De toute façon, ses coéquipiers cachaient mal leur jalousie en s'assurant aussi qu'il se tienne à distance de la rose.

« Je reviens, dit l'aigle en s'écartant, je viens de voir Kasamatsu passer. J'avais des trucs à lui demander sur son dernier match…

- Attends je t'accompagne ! dit Riko. J'ai vu les enregistrements aussi.

- Je compte bien lui poser des questions aussi » dit Hyuga en les suivant

Et ils disparurent tous les trois.

« Ils ne peuvent pas arrêter de parler boulot, soupira Koganei. Si c'est pas les examens, c'est le basket…

- Je crois qu'Izuki-kun essaye toujours de se rattraper pour tous les matchs perdus, expliqua Kuroko.

- C'est vrai, dit Teppei en hochant la tête. Il passe beaucoup de temps à regarder tous les matchs passés le soir après les cours et il prend beaucoup de notes.

- J'espère qu'il arrivera à arrêter de culpabiliser… dit le turquoise avec une petite moue.

- Je l'espère aussi, dit Teppei.

- Oh quand on parle du loup… sourit Fukuda. Regardez là-bas. »

Ils tournèrent tous la tête dans la direction indiquée. Non loin de la piste de danse, il était difficile de manquer le sujet de conversation en question, faisant voler ses longs cheveux roses derrière ses épaules, discutant avec plusieurs autres filles. Vêtue d'un simple haut pailleté et d'une jupe noire lui tombant sous les genoux, elle arrivait tout de même à faire sophistiquée.

« Elle est vraiment jolie, rougit Koganei. Peut-être bien plus ce soir encore… aieuh Mitobe !

- Heureusement, elle est à l'opposé d'Izuki, fit remarquer Furihata après une rapide vérification

- Mmh mmh » opina Kawara d'un mouvement de tête sans quitter du regard la manageuse

Ils se turent et la fixèrent en rougissant légèrement.

« Laissez-donc cette pauvre Momoi tranquille, dit Teppei ce qui les arracha à leur contemplation.

- Vous passez pour des voyeurs Koganei-senpai, Furihata-kun et Kawara-kun.

- Q… Quoi ? Pas du tout !

- Ne dis pas n'importe quoi Kuroko ! »

Ils bredouillèrent des mots avant de changer radicalement de sujet.

Son ancienne manageuse faisait toujours des émules.

O_o_o_O

Kise était émerveillé par l'étage encore plus que les pièces du rez-de-chaussée. Certaines étaient déjà bien occupées… De plus, il avait rencontré beaucoup de personnes qu'il connaissait sur son chemin et la plupart qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. C'était toujours agréable une bonne discussion.

Il s'accouda à la rambarde pour regarder les danseurs et chercher les restants de la GDM au passage. Il distingua vaguement le groupe de Seirin mais sans apercevoir Kuroko. Après encore une recherche il trouva Midorima… sous une table ? Qu'est-ce qu'il fichait à ramasser… des capsules ? Et que faisait Akashi avec ce bout de carton ?

« Tiens tiens mais qui vois-je ? »

Le blond se retourna et la vision de son vis-à-vis lui fit l'effet d'une douche froide, emportant au loin toute sa bonne humeur.

Ces yeux gris condescendants...

Ce sourire orgueilleux…

Cette langue qui léchait son doigt… il en avait horreur.

Ca le répugnait. Tout autant que le regard hautain qu'il porta sur lui de haut en bas avant de se braquer dans ses yeux.

« Haizaki…

- Ryouta… ça faisait longtemps… comment va ta jambe ?

- Pas assez longtemps à mon goût, claqua t-il en fronçant les sourcils, l'air plus froid que jamais et ignorant ostensiblement sa dernière remarque. Je vois que même les vermines dans ton genre ont le droit de venir… »

L'adolescent lâcha un rire qui lui donnait des envies de meurtre.

« Je suis venu chercher des meufs bonnes, c'est tout. »

Puis il reprit avec un sourire sadique en se rapprochant beaucoup trop de lui au point d'être presque collé à son torse.

« J'ai entendu dire que tu avais une nouvelle copine ? Pourvu que ça dure mmh ? »

Même un sourd aurait comprit ce sous-entendu.

« Ne t'avise même pas de l'approcher… » menaça le mannequin, les poings serrés et les yeux dans deux fentes vissés sur lui à deux centimètres de distance.

Cela ne provoqua qu'un nouveau rire du délinquant qui s'écarta.

« A plus Ryouta »

Il lui tourna le dos avec un signe d'au revoir mais le jaune ne pouvait s'empêcher de le trucider du regard.

Il n'avait pas changé depuis sa défaite. Même si la provocation avait été peut-être moins… insistante ? Violente ? Ce gars avait un grain.

Le copieur mit encore quelques minutes avant de se détendre. Il espérait ne plus le recroiser. Et qu'il ne fasse pas de vague. Il voulait une fête simple et qui ne ressemblerait en rien à la fête des lycées.

Et surtout, le joueur n'avait jamais été aussi heureux que Pippo soit partie pour une autre soirée…

O_o_o_O

« Tiens regarde là-bas, c'est… merde, comment il s'appelle lui…

- Qui Mine-chin ? »

Il pointa du doigt un basketteur qu'il identifiait comme appartenir à Shutoku mais impossible de remettre un nom dessus.

« Je ne sais pas Mine-chin.

- En même temps, c'est pas comme si j'attendais une réponse de ta part Murasakibara… »

Il s'approcha de l'adolescent qui discutait avec un autre joueur.

« Yo les gars, fit-il le plus naturellement possible.

- A… Aomine ? firent-ils à l'unisson

- Je cherche Takao, vous l'avez vu ? »

L'un des deux secoua la tête.

« Non désolé. Je suis pas sûr qu'il soit venu aujourd'hui. »

Ah merde. Ca n'allait pas aider son affaire ça…

« Si attends, moi je l'ai vu, fit l'autre … attends… euh… il était dans un salon à l'étage à droite quand tu rentres dans la résidence. Mais c'était il y a vingt minutes environ, je suis pas sûr qu'il y soit encore.

- Ok merci les gars. »

Il leur fit un signe avant de partir. Ils accélèrent le pas, même s'il était difficile de se frayer un chemin sans interruption avec tout ce monde.

« Là, le salon Mine-chin. »

Blindé de monde, évidemment.

« Murasakibara, toi qui dépasse tout le monde, tu le vois ?

- Mmh… »

Il tourna tel un périscope de sous-marin tandis que le bleu essayait de se fier à ses propres yeux.

« Là-bas Mine-chin. »

Il pointa une direction du doigt et l'As le suivit dans son sillage. Il ne mit pas à longtemps à voir le Faucon sur un accoudoir de fauteuil en train de vider une bouteille au goulot, l'expression visiblement triste.

« Yo Takao.

- Bonsoir Takao-chin. »

L'interpellé leva lourdement ses yeux vers les nouveaux venus avant de reprendre une gorgée de sa bouteille.

« 'lut.

- Ca a pas l'air d'aller fort » lança le dunker en s'asseyant devant lui suivit du violet

Il eut un rire sarcastique.

« Non tu crois ?

- Désolé… c'est juste que pour le coup, on t'a jamais vu comme ça… c'est un peu surprenant…

- C'est à cause de Mido-chin ?

- Qui d'autre ? souffla t-il en s'allongeant de travers dans le fauteuil maintenant que la fille qui était dedans était partie en voyant ces effrayants phénomènes.

- Apparemment, vous êtes en froid, commença prudemment Aomine. Midorima n'a pas tout dit mais il a l'air clairement clair sur le fait qu'il ne veut plus te parler…

- Il a dit ça ? gémit-il en redressant sa tête

- Non non ! Enfin… se reprit l'As, ce n'est pas ce que je veux dire…

- Non c'est pas ça Takao-chin. Il est juste en colère. »

Le brun lâcha un nouveau gémissement et reprit une lampée de boisson tandis que le bleu lança des éclairs à son acolyte.

« Je sais pas si c'est mieux Murasakibara…

- La colère, ça ne dure jamais bien longtemps Mine-chin.

- Ca va faire combien de temps que vous vous ne vous parlez plus ?

- Pff… je ne compte même plus. Evidemment qu'on se parle au club, on n'a pas le choix ! Et c'est ce qui est le plus flippant ! Shin-chan est capable de jouer exactement de la même façon même dans ces conditions, comme si le fait qu'on soit comme ça ne le touchait pas. Il ne manque aucun panier. Aucun !

- Midorima est vraiment borné…

- Oui, Mido-chin est caractériel…

- Mais en plus c'est sa faute aussi ! glapit le joueur. Je suis fautif ok mais lui aussi !

- C'est… à cause de ce qu'il s'est passé dans la cuisine, c'est ça ? »

Le Faucon se redressa de nouveau, les yeux arrondis.

« Vous… vous êtes au courant ?

- Euh… oui… plus ou moins, tenta le basané.

- Ah non mais j'y crois pas ! s'énerva t-il en s'agitant. Il me fait la moral comme quoi je dois garder le secret mais lui il en parle de son côté ?! Alors que moi je n'ai pas le droit de me confier à quelqu'un ?!

- Oui euh… il ne s'est pas vraiment confié, tenta de nouveau Aomine. Disons qu'il a laissé échapper des infos sous alcool.

- Oui sous alcool Takao-chin. »

Ouuuuuais hein ? L'alcool avait bon dos…

Mais cela ne semblait pas le calmer pour autant.

« J'ai pas réfléchi je l'ai embrassé ok ? Mais Shin-chan n'était pas passif hein ? »

Takao tourna sa tête où les deux adolescents étaient en train de s'étouffer.

« Ca va ? s'inquiéta t-il

- Attends… tu me répètes ça ? réussit à articuler à Aomine après quelques secondes, rouge encore de son étouffement

- Je te dis que Shin-chan n'était pas passif, quoiqu'il dise.

- Non, avant.

- J'ai embrassé Shin-chan, et ? »

Aomine et Murasakibara s'échangèrent un regard choqué.

« Il vous l'a bien dit non ? dit-il en fronçant les sourcils

- Ah oui oui, opina aussitôt Aomine en retenant son visage d'avoir de multiples expressions faciales qui n'aurait pas plaidé sa cause. C'est juste… qu'on ne savait pas que Midorima était… impliqué. »

Il toussa pour étouffer son rire qui pointait tandis que Takao se réaffala dans le fauteuil.

« Ce qui est fait est fait, soupira t-il. Je ne peux pas revenir en arrière. Moi j'assume. Et lui non. Je suis censé faire quoi ? »

Mais le Faucon ne se rendait pas compte que les deux adolescents étaient encore en train de digérer l'info. Aomine tourna sa tête sur le côté pour laisser enfin ces émotions – silencieuses - passer sur son visage.

MAIS QUOI BORDEL ? Le bleu n'arrivait pas à croire ce qu'il venait d'entendre. Ce n'était pas possible, Takao était trop bourré et avait altéré la vérité hein ?

Bordel de merde… dans quelle histoire il s'était fourré encore ? Lui qui s'était attendu à une bête histoire débile… voilà qu'il refoutait les pieds dans une histoire sentimentale…

Le brun continuait de parler, indifférent à leur manque d'attention mais le bronzé était en train d'analyser ses nouvelles données. Donc… ils s'étaient embrassés ? Peu importe le sens dans lequel il le prenait, c'était insensé. Lui qui déconnait souvent en disant que le vert avait un crush sur Takao, il n'aurait jamais pensé que cela se serait concrétisé. N'empêche… ça restait fou. Car vraiment, c'était impensable d'imaginer Midorima embrasser quelqu'un… genre, vraiment.

Un coup d'œil vers le violet et il se rendit compte qu'il était tout autant que lui plongé dans ses pensées.

« Donc… Takao-chin aime Mido-chin ? »

Le nommé s'interrompit et tourna la tête vers les deux adolescents.

« Evidemment, dit-il le plus naturellement du monde. Depuis un sacré moment déjà. »

Nouveau choc.

« Ok, au début je faisais passer ça sous l'humour, admit-il en mal interprétant leur expression. Mais à ma soirée, j'ai essayé d'être plus entreprenant et plus… explicite.

- Trop du coup ?

- Ouais je crois… »

Il gémit.

« J'ai vraiment essayé de lui faire dire, de percer sa coquille… mais Shin-chan… il est pire qu'une tortue géante des Seychelles !

- Tu penses que Mido-chin ressent la même chose Takao-chin ?

- Mais oui, soupira t-il. Je le sais, je le sens. Et je peux vous dire que je n'en suis que plus convaincu avec ce qu'il s'est passé dans la cuisine… c'était électrique… si électrique… »

Il rougit en y repensant puis secoua la tête.

« Je ne sais plus quoi faire… »

Aomine étouffa un sourire. C'était trop…

« Tu es sûr que Midorima a répondu à… ton embrassade ?

- C'était un baiser ! rectifia le brun. Certes, sans la langue, mais un baiser quand même !

- Pitié pas de détails, supplia le bleu avec une grimace

- Et oui je suis sûr de moi ! Je ne suis pas dans le déni moi ! J'assume les choses ! »

Il reprit une gorgée.

« De toute façon, j'avais déjà pas réussi à lui faire dire qu'il était jaloux de Camille alors… le provoquer dans la cuisine n'était peut-être pas une bonne idée.

- Le provoquer dans la cuisine ? s'étrangla l'As. Attends quoi ? »

Non mais là… Aomine ne s'attendait pas à autant de révélations… C'était trop pour son cœur ! Bordel mais il était où lors de ce soir-là en question lui ? C'était à croire qu'il n'avait pas du tout passé la même soirée !

« Mido-chin jaloux ?

- Je l'ai fait exprès, avoua Takao. Je voyais bien qu'il me jetait des regards durant la soirée… il ne supportait pas qu'elle me colle… et elle en jouait aussi… ça nous amusait bien de le torturer… et on y était presque bon sang ! »

Aomine posa deux doigts sur son front ne retenant plus son sourire cette fois.

« J'y crois pas…

- Ca ne ressemble pas à Mido-chin…

- C'est tout le contraire Murasakibara, rectifia le Touhou. C'est tout à fait le genre tsundere de Midorima… à regarder de loin et ne pas intervenir… et ruminer dans son coin.

- Exactement ! approuva Takao d'un mouvement sec.

- Oui mais Mido-chin jaloux…

- Il ne le dira jamais, dit le bleu. Même devant le fait accompli. Il ne parle que très peu de ses sentiments en général – à l'exception du dégoût qu'on lui inspire au quotidien – alors imagine-le seulement dire qu'il est jaloux… c'est insensé quand on le connait un peu. Mais il l'est bien hein ? Comme tout le monde !

- Exactement ! répéta le Shutoku, les yeux rallumés de bonheur d'être compris.

- Finalement, tu veux quoi Takao ? questionna Aomine un peu perdu. Tu veux qu'il se confesse ou tu veux retrouver ton amitié avec lui ? »

Il soupira.

« J'en sais rien, avoua t-il. L'amitié serait déjà un bon début… je ne peux pas espérer grand-chose de plus de toute façon… il préférera mourir plutôt que d'avouer qu'il a des sentiments pour moi…

- Ca c'est vrai Takao-chin.

- … Murasakibara, ça n'aide pas… »

Aomine était bien décidé à faire une bonne action au départ. Vraiment. Mais là, la situation s'était complexifiée d'un seul coup. Cependant, il n'avait jamais vu Takao dans une détresse pareille. Ils n'étaient pas coéquipiers, ils étaient à peine amis mais l'As avait toujours apprécié ce gars.

… comment ne pas aimer un mec qui aime faire chier Midorima de toute façon ?

« Ca va être compliqué Takao-chin.

- Mais en vrai… rien n'est perdu, tenta de le rassurer le dunker. Je veux dire… il est là, ici, donc tu peux toujours tenter une approche pour commencer…

- Mouais… je vais encore me faire envoyer balader…

- Il faut bien commencer quelque part. Propose-lui un verre, de parler, fais un truc !

- … Moui… »

Mais il n'était pas très convaincu.

« Ecoute, quand tu seras prêt à voir Midorima, à la limite fais-le quand on n'est pas loin. On peut venir en renfort.

- Comme des alliés Takao-chin.

- Merci… c'est gentil… »

Mais il n'avait pas l'air d'aller mieux. Ou du moins peut-être un peu car il avait définitivement posé la bouteille et semblait réfléchir.

« On te laisse, dit le basané en se relevant

- Ok, à plus tard…

- A plus tard Takao-chin. »

Et ils quittèrent le salon et prirent le chemin des escaliers pour descendre.

« Il me fait de la peine, Mine-chin.

- Ouais moi aussi. Mais j'en reviens toujours pas… Midorima embrasser quelqu'un quoi…

- J'ai toujours dit que Mido-chin avait un cœur là-dessous.

- Bah purée faut aller le chercher loin… Takao est vraiment patient. De toute façon, je comprends pas ce qu'il lui trouve… c'est le pire… mais vraiment le pire d'entre nous ! Même Akashi – qui s'est calmé – est moins pire que lui.

- Je ne sais pas Mine-chin mais j'ai envie de l'aider.

- Ouais moi aussi mais… oh putain !

- Qu'est-ce qu'il y a Mine-chin ? »

Mais le bleu avait déjà filé pour se mettre sur le chemin d'un adolescent qu'il ne connaissait que trop bien.

« Qu'est-ce tu fous là ? »

Haizaki sourit face à cette nouvelle tête connue. Tous les deux se dévisagèrent, aveugles de la foule dans laquelle ils étaient.

« Tiens… Daiki… jamais bien loin de Ryouta hein ? »

L'As attrapa le garçon par le col et l'amena à sa hauteur, provoquant les regards surpris des adolescents qui les entouraient.

« Qu'est-ce que tu as fait à Kise ? »

Il ricana.

« Ca va te surprendre peut-être mais rien. J'ai d'autres plans ce soir.

- Comme ?

- Comme baiser avec une fille. Bonne, de préférence. »

Aomine le transperça de ses prunelles.

« T'as pas intérêt à poser tes sales pattes sur Kise…

- T'as pas dû entendre ma dernière phrase alors, ricana la racaille

- Te fous pas de ma gueule. Tu n'as pas intérêt à ne serait-ce que toucher un de ses cheveux.

- Ou quoi ?

- Ou je te remets la même raclée que je t'ai mise la dernière fois. »

C'était léger mais le dunker le remarqua : cette étincelle de méfiance et son sourire qui se crispa.

Il le relâcha vivement et l'adolescent se lécha le doigt.

« L'envie n'est pas loin Daiki… ne me tente pas… »

Cependant, il n'amorça aucune violence.

« A plus tard, Daiki… »

Et il se dirigea vers la sortie de la résidence. Murasakibara arriva à ses côtés, les sourcils froncés.

« Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu Haizaki…

- Ouais, bah sa gueule avait manqué à personne.

- Il faut qu'on trouve Mido-chin, Mine-chin, que je puisse voir Muro-chin.

- Non, coupa t-il. Il faut retrouver Kise. Maintenant. »

Le Yosen ne put même pas répliquer qu'Aomine commençait déjà à se faire un chemin dans la foule pour remonter l'escalier en sens inverse.

O_o_o_O

Kuroko et Kagami avaient réussi à s'isoler dans une pièce où personne de Seirin ne s'y trouvait, enfin seuls. Le bruit de la sono était bien étouffé, leur permettant de discuter sans avoir à élever la voix.

Ils avaient trouvé un petit angle de mur, leur permettant de s'y adosser, verre en main.

« Donc tu as ta soirée de libre à ce que j'ai compris, dit Kagami, coinçant son ballon sous son pied. C'est cool…

- Oui, sourit le passeur. C'est gentil de la part d'Akashi-kun.

- Tss… j'ai jamais compris pourquoi vous vous obligiez à l'écouter le dimanche soir… grommela t-il. Vous n'êtes pas obligé de venir chez lui et de faire les jeux qu'il vous demande de faire…

- C'est comme une tradition, dit le turquoise après réflexion. Et puis, on est tous plus ou moins d'accord, sinon on ne serait pas là Kagami-kun. Lorsque j'étais fâché, je n'y suis pas allé.

- Mouais… c'est vrai.

- Et c'est pareil pour Midorima-kun, même s'il dit le contraire.

- Ouais… »

Kagami porta le verre à sa bouche sous le regard de Kuroko.

« Quoi ?

- Rien, je te regarde Kagami-kun. Je n'ai pas le droit ? »

Il prit de légère couleur et passa une main derrière sur sa nuque, gêné.

« N… non… je… »

Il zieuta les alentours, mal à l'aise.

« Je suis toujours déstabilisé quand tu me regardes comme ça… chuchota t-il. J'ai… j'ai… »

Il rougit plus fort.

« J'ai envie de t'embrasser… »

Le visage inexpressif de Kuroko fut clairement marqué par la surprise et un « Oh » silencieux forma ses lèvres…

… que Kagami ne vit pas, étant toujours orienté dans une direction pour éviter son regard.

« Kagami-kun… finit-il par dire. Moi aussi. Je voudrais bien. »

Sentant un mouvement du côté de son coéquipier, le rouge recula vivement d'un pas.

« Non ! Enfin je veux dire… n… non… je… pas ici… je…

- Il n'y a aucun souci Kagami-kun, reprit-il avec un léger sourire, laissant revenir contre son corps sa main qui était tendue.

- Dé… désolé… »

O_o_o_O

« Bon sang, laissa échapper Midorima en laissant retomber sa main contre sa jambe.

- C'était un coup très intéressant, reconnut Akashi. J'aurai presque pu me faire avoir.

- Mais je n'ai pas gagné…

- Non, tu n'as pas gagné… »

Le vert soupira. La victoire avait été si proche.

« J'imagine que tu gagnes un point de survie. C'est la sixième partie que tu remportes… si on peut appeler cela de la survie…

- Merci Shintaro, dit le rouge avec un rictus. Une dernière ?

- Allez, la dernière. »

Ils remirent tous les pions en place et le silence entre eux se fit de nouveau.

… enfin silence. Ce dernier provenait seulement d'eux car même s'ils avaient trouvé une pièce reculée où le son était étouffé, il n'en restait pas moins que des jeunes y discutaient beaucoup trop fort. De plus, un adolescent bourré qui avait tenté de regarder leur match avait fini par s'endormir face à l'inaction, ronflant bruyamment.

Les mouvements dans leur jeu étaient tantôt rapides, tantôt lents et très calculés. Les deux avaient un très haut niveau, n'importe qui s'y connaissant un minimum l'aurait remarqué.

« Vous êtes là Akashi-kun et Midorima-kun. Je vous cherchais. »

Akashi resta le regard vissé sur le plateau au contraire du lunetteux qui sursauta.

« Te revoilà Kuroko » fit l'Empereur sans relever ses yeux

Cette appellation fit perdre légèrement le sourire du fantôme. Il avait oublié que son ancien capitaine avait repris cette habitude… et ça lui faisait vraiment bizarre, même s'il devait plutôt ressentir du respect comme l'avait rappelé Midorima.

« Je ne veux pas vous déranger Akashi-kun, dit-il en commençant à reculer

- Non reste, dit-il en relevant ses yeux sur lui tout en bougeant sa tuile. On a presque fini.

- A ta place, je ne serai pas si sûr de toi Akashi… »

Midorima fit un nouveau coup et le Rakuzan reporta son attention sur le plateau.

« Si, c'est fini regarde. »

Et sous ses yeux soufflés, il le termina en quelques coups.

« Mais… cette partie était encore pire que la précédente !

- Désolé Shintaro. »

Il soupira et remonta ses lunettes.

« J'ai été déconcentré, se justifia t-il en envoyant un regard à l'intrus qui voulait tout dire.

- Désolé Midorima-kun.

- Ne blâme pas Kuroko pour ça, dit Akashi en se levant. Allons plutôt boire quelque chose.

- Je vous suis » dit le passeur

O_o_o_O

« Kise ! »

Ce dernier sursauta en entendant son prénom et se retourna. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il se passait que lui apparut le visage d'Aomine en gros plan devant lui.

« A… Aominecchi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

- Haizaki… il ne t'a rien fait ?

- Oh, fit-il en fronçant les sourcils. Tu l'as vu toi aussi ?

- Ouais, ce salopard. Il ne t'a rien fait ? »

Il secoua la tête.

« Non, juste me provoquer, comme d'habitude… même si je crois que la corde Pippo a marché un peu…

- Non mais quel connard ! jura le bleu. Putain, j'aurai dû lui mettre une patate dans sa gueule…

- Non surtout pas Aominecchi, ne rentre pas dans son jeu. Tu sais comment il est…

- En tout cas je l'ai vu partir, j'espère qu'on ne le reverra pas.

- C'était étonnant, il n'avait pas l'air de vouloir faire de vague… dit le blond

- Ouais, à l'intérieur… si ça se trouve, il est parti faire chier des gens à l'extérieur…

- On le saura assez vite » dit Kise.

Aomine perdit son air inquiet pour un sourire.

« Qu'est-ce tu fichais là tout seul ?

- Oh je n'ai pas été longtemps tout seul, rit-il. J'ai croisé plein de gens que je connaissais… ou pas hein ? Mais vous alors ? Vous avez trouvé Himuro ?

- Non, dit Murasakibara avec une moue. Tu ne l'as pas vu Kise-chin ?

- Ah non, pas à l'étage en tout cas…

- Je vais lui envoyer un texto, dit-il en sortant son téléphone

- J'allais rejoindre Akashi et Midorima. Tu viens avec moi ?

- Bah écoute j'ai fais le tour alors oui !

- Bon bah je vous suis aussi le temps que Muro-chin réponde… »

Se frayer un chemin devenait vraiment de plus en plus compliqué. Le nombre d'adolescents augmentait depuis qu'ils étaient arrivés. Le copieur s'éventait avec sa main, la langue pendante.

« Attends je vais appeler Akashicchi ça ira plus vite…

- Pas la peine Kise-chin. Je vois ses cheveux d'ici. Ils sont près du buffet.

- Vas-y ouvre la voie Murasakibara, on te suit. »

C'était quand même plus facile avec un géant… Murasakibara n'avait jamais été aussi utile qu'aujourd'hui… hors matchs.

« Youhou ! Akashicchi ! »

Le groupe du nommé se retourna.

« J'allais t'appeler, sourit-il en arrivant à sa hauteur. C'est la galère pour retrouver quelqu'un là !

- Vu la fournaise que ça devient, les gens vont sortir plus qu'ils ne vont rentrer, expliqua Akashi

- J'espère parce qu'on cuit !

- Akashi, fit Aomine le visage grave. On a vu Haizaki. »

Kise et Murasakibara hochèrent la tête tandis que les yeux du rouge se rétrécirent, accompagnés des deux autres.

« Haizaki-kun ?

- Qu'est-ce qu'il fabrique ici ? gronda Midorima. Quelqu'un comme lui est dangereux dans un endroit comme celui-ci.

- Il doit chercher des histoires, continua Kuroko.

- Ca va Ryouta ?

- Il m'a juste provoqué, rien de grave Akashicchi. Et Aominecchi l'a vu sortir.

- De toute façon, on saura assez vite s'il créé des problèmes, dit Midorima

- C'est exactement ce que j'ai dit Midorimacchi.

- Bon, on ne peut rien faire pour le moment alors laissons ce problème de côté, tempéra Akashi. Quittons cette zone…

- Oh, dit-il avec une moue. Moi je veux juste m'amuser Akashicchi ! On va danser ?

- Encore ? fit le vert

- Non mais ça fait presque une heure ! T'es déjà fatigué ?

- Non. Je n'aime pas danser.

- Mais tu n'aimes rien Midorimacchi !

- MPF…

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? fit le Shutoku en se tournant vers le bleu qui se retenait de rire en le regardant

- Rien rien… »

Les paroles de Takao lui étaient revenues brusquement en mémoire. L'envie de l'emmerder là-dessus était si grande… mais si grande…

Mais il ne devait pas. Pas pour Takao.

Il aurait tout le temps de le tartiner sur ça plus tard, quand tout sera mis à plat.

« Alors arrête de me regarder comme si j'avais quelque chose sur le visage, continua le shooter en passant tout de même une main par précaution.

- Nan, mentit-il pour se reprendre. Je pensais à la danse. C'est clair que c'est pas toi qui va accompagner Kise sur la piste. »

Le blond soupira et se servit un verre avant de servir tous les autres, continuant de plaider au vert tous les bienfaits de la danse sur le corps humain.

« Vous en êtes où niveau « point de survie » ? demanda le rouge en mimant les guillemets, stoppant ainsi le discours qui commençait à être pénible pour tout le monde

- Bah quoi ? Il est bien ce nom non ?

- C'est vraiment tout sauf de la survie, lui rappela Midorima

- Parle pour toi, grommela Aomine dans son verre.

- J'ai oublié de te dire que je t'en donnais un Mine-chin. Pour ton aide apportée.

- A…ah oui… merci Murasakibara. A toi aussi j'avoue. Je suis sympa.

- Aidé qui ? Quoi ? questionna le mannequin

- Rien rien, c'est personnel… éluda t-il

- Hé ! Interdit de faire équipe avec quelqu'un pour se renvoyer des points !

- C'est pas du tout ça Kise, mais genre vraiment…

- C'est vrai Kise-chin.

- Mouais… si vous le dites… douta t-il devant leur air sincère

- Et donc ? demanda Akashi

- Un point pour moi, résuma Kise, un pour Aominecchi, deux pour Murasakibaracchi…

- Et un point pour Akashi, soupira Midorima.

- Ah bon ? Quand ? Ca a un rapport avec le fait que je t'ai vu sous une table ?

- Si on m'avait dit qu'il fallait en arriver à là pour gratter des points… gloussa le bleu

- Laissez-tomber… et toi n'en dis pas plus !

- Tiens d'ailleurs Kise, pendant que j'y pense, t'avais pas un truc à nous lire toi ?

- Hein ?... Un truc… à vous lire ? …Oh mais si ! dit-il, le visage s'éclairant. Vous voulez l'écouter tout de suite ?

- Bah pas ici pour commencer et avec une bière, sourit Aomine

- De quoi parlez-vous ? questionna Akashi en croisant les bras

- Ah oui tu dormais Aka-chin.

- Kise-kun avait pour gage d'écrire une fanction sur Murasakibara-kun et Midorima-kun.

- Ah bon, dit-il avec un rictus

- Et comme je voulais écrire plus de dix lignes, on a reporté à la semaine prochaine. Aujourd'hui donc.

- On n'est pas pressé Kise… tenta Midorima

- Ah si si si si si ! renchérit le bleu

- Et bien il me tarde de l'écouter Ryouta. »

Ignorant le soupir profond du lunetteux, chacun embarqua une bière et suivit le blond pour se trouver une place moins bruyante. Après plusieurs essais de porte, ils trouvèrent une salle de bain peu occupée. Les adolescents s'y trouvant eurent vite fait de déguerpir en voyant les énergumènes qui prenaient place. Pour être sûr de ne pas connaître le même sort, ils verrouillèrent la porte.

« Hé ! Tu nous avais promis une cheminée ! lui rappela le Touhou en s'installant de tout son long dans la baignoire

- Oui bah déso je vais pas voir si toutes les cheminées sont disponibles Aominecchi ! Et pis un néon, c'est ce qui se rapproche le plus d'une cheminée…

- Fous-toi de ma gueule… »

Ils décapsulèrent leur bouteille sur le rebord de la baignoire et burent une gorgée tandis que l'écrivain en herbe cherchait son texte sur son téléphone.

« …Ah ça y est ! Vous êtes prêts ?

- Vends-nous du rêve…

- J'espère que ça va être bien Kise-chin.

- Ne vous attendez pas non plus à de la grande littérature, c'est la première fois que je tente une fanfic !

- Il y a Midorima en guest, ça ne peut qu'être excellent !

- Viens pas te plaindre si je fais couler de l'eau froide Aomine…

- T'approche tes poignées du robinet, je t'explose les mains…

- C'est ça bien sûr…

- Alors, c'est parti… euh… mais me jugez pas hein ? Je suis stressé de…

- MAIS TU VAS LIRE OUI ?!

- Aominecchi ! couina t-il. Ok ok ! »

Il s'éclaircit la gorge et commença.

« Midorimacchi regardait sa montre. 8h32. Agacé, il tapa du pied. Il avait dit 8h30 à Murasakibaracchi. Décidemment, ce dernier n'apprendrait jamais à être à l'heure.

- Bon sang, grogna t-il en tournant sur lui-même. Oha Asa avait dit que l'heure était importante. Que vais-je faire s'il ne vient pas ? »

Il sortit son téléphone pour tenter de le rejoindre une nouvelle fois mais Murasakibaracchi se bornait à ne pas répondre.

Puis soudain, alors qu'il commençait à perdre espoir, Midorimacchi aperçut la silhouette de son ancien coéquipier et sa démarche nonchalante franchir les grilles du parc. Ne perdant pas un instant, Midorimacchi s'élança vers lui.

- Murasakibara ! cria t-il en agitant les mains. Dépêche-toi, vite !

- Mais je suis là Mido-chin.

Essoufflé, Midorimacchi tenta de reprendre son souffle devant lui.

- Pourquoi tu es en retard ? demanda t-il

- J'ai acheté des grenouilles en chocolat.

- Oh mais ce sont mes préférées ! dit Midorimacchi

- Je sais. Tiens Mido-chin. »

Touché, Midorimacchi accepta, rougissant légèrement. »

- PARDON ?

- Chut Midorima !

« …Midorimacchi les mit dans sa poche.

- Merci Murasakibara, dit-il en bredouillant.

- Pourquoi tu voulais me voir Mido-chin ? questionna Murasakibaracchi

- J'ai quelque chose à te donner.

- Mais tu m'as dis que c'était moi qui devait te donner ton objet du jour pour ton horoscope, reprit Murasakibaracchi. Mais comme tu ne m'as pas dit quoi, je n'ai rien pris. Appart ces grenouilles en chocolat bien sûr. »

Sans s'y attendre, Murasakibaracchi vit Midorimacchi se hisser sur la pointe des pieds pour l'embrasser. D'abord surpris, Murasakibaracchi répondit avec tendresse et ils finirent par se décoller l'un de l'autre.

- C'était quoi ça Mido-chin ?

- Oha Asa a dit que les Cancers devaient obtenir un baiser de leur premier amour pour passer une bonne journée. J'espère que celui-ci me portera chance.

Sans même lui laisser le temps de répondre, Midorimacchi s'enfuit en courant, rougissant, laissant sur place un Murasakibaracchi qui commençait à comprendre.

- Oh… mais moi aussi je t'aime Mido-chin.

FIN ! »

« EXCUSE-MOI ? lâcha le vert, les yeux sortants de leur orbite tandis que les autres applaudissaient. QU'EST-CE QUE C'EST QUE CA ?

- Je savais que tu n'allais pas aimer Midorimacchi, rit le blond. Je me suis inspiré de la semaine dernière ! Quand tu as dis que toi et Murasakibaracchi vous vous êtes vus pour ton objet chanceux !

- J'avais compris oui ! Non mais ça va pas d'écrire des choses comme ça ?! Tout d'abord, jamais cela n'arriverait même dans la conscience collective, et de deux, je suis complètement hors-caractère !

- Alors de un, fit Aomine, on arrive toujours à être surpris par les gens et de quoi ils sont capables… et de deux, dans un univers alternatif, ça passe !

- Merci Aominecchi !

- C'était bien Kise-kun pour un premier écrit. Il n'y avait pas trop de répétitions.

- A l'exception des noms, dit Akashi. Tu devrais essayer de varier et ne pas toujours les reprendre. Mais je dois avouer être surpris également, je m'attendais à bien pire.

- J'ai travaillé aussi ! J'ai lu quelques fics pour voir un peu les codes. Après en écrivant du romantique, c'est dur de ne pas tomber dans le cliché…

- Oui mais tout le monde aime le cliché, sourit Aomine. Sinon personne n'en écrirait autant ! Franchement je me suis bien marré !

- Et toi Murasakibaracchi ? Tu en penses quoi ? »

Tous se tournèrent vers le violet qui faisait une grimace.

« Je ne suis pas sûr que ça plairait à Muro-chin…

- On s'en fou de lui. Et toi ?

- Moi j'ai bien aimé car j'ai l'air super cool Kise-chin. Mais jamais j'aimerai Mido-chin. Pas comme ça. Beurk.

- Et c'est réciproque ! lança ce dernier, boudant dans son coin

- J'aurai pu aussi réécrire la scène du Titanic qu'ils avaient fait à une soirée ! Et je fais en sorte qu'au contact de mains de Murasakibaracchi sur lui, Midorimacchi commence à avoir des sentiments !

- Jamais de la vie ! Je vais prendre un avocat si tu fais ça Kise !

- Tu as beaucoup d'imagination Ryouta, sourit le rouge en se touchant le front avant de retirer rapidement sa main.

- Ta bosse te fait toujours mal Akashi-kun ?

- Non. Ce n'est pas douloureux.

- Elle a diminué, constata Midorima, ravi de ce revirement de discussion

- Et on la voit moins que la dernière fois Aka-chin.

- Je pense qu'on peut changer de sujet, dit-il d'un mouvement de main.

- Ouais, pensez au plus grand blessé de la dernière soirée ! continua Aomine

- Kurokocchi ?

- Mais non, moi !

- Tu n'avais rien de terrible au dos, soupira Midorima

- Par contre Kurokocchi oui ! Ca a été le lendemain ? J'ai complètement oublié de t'envoyer un message…

- Je n'ai pas pu aller au lycée, dit-il avec une petite moue. Je suis resté allongé chez moi.

- Tu as bien fait, opina Akashi. Tu as pris les antidouleurs comme je t'avais dit ?

- Oui Akashi-kun.

- Tu as vu Kurokocchi, Akashicchi ?

- Non, répondit-il, je lui ai envoyé un message.

- Et j'imagine que tu n'as pas mis de pommade comme moi j'ai dit Akashi-kun.

- …

- Je vois, soupira t-il.

- Avec Akashi, ça va toujours dans un seul sens, rappela Aomine

- Moi je ne suis pas prêt de refaire une roue de si tôt…

- Tu m'étonnes…

- Ah Muro-chin m'a répondu, dit le pivot en se levant, téléphone en main. J'y vais.

- Ok à plus Murasakibaracchi ! »

Le violet était rapide et disparut en un clin d'œil. Encore une fois, sa taille fut bien pratique pour arriver à destination rapidement même si Akashi avait aussi raison : certains avaient délaissé l'intérieur pour s'aérer à l'extérieur.

« Muro-chin ! » appela t-il en le voyant écouter une discussion entre plusieurs adolescents.

Ce dernier se retourna avec un sourire.

« Atsushi ! »

Il quitta son groupe pour s'approcher de lui tandis que le géant eut un sourire et ils s'embrassèrent tendrement.

« Je pensais que tu n'étais pas encore arrivé, dit le brun. Toute la Génération des Miracles est là ce soir ?

- Oui.

- Il faudra que je passe les saluer à l'occasion. Cela fait un moment… »

Le brun passa sa main dans la sienne.

« Tu veux aller danser ?

- Je veux surtout manger pour le moment Muro-chin. On parle trop cette soirée et on ne mange pas assez… »

Il lâcha un petit rire.

« Je me doutais que tu n'allais pas manger à ta faim… tiens, dit-il en tendant un sac devant ses yeux.

- Mmh ? »

Le glouton le saisit et l'ouvrit avant de relever ses yeux brillants sur son partenaire.

« Merci Muro-chin. »

Murasakibara ne pouvait pas rêver d'un meilleur copain. Comment pouvait-il tout anticiper aussi bien ? Le sac débordait de diverses sucreries en tout genre.

Ils s'embrassèrent une nouvelle fois.

« Oh pitié… Tatsuya… vraiment… je veux pas voir ça encore… »

Ils s'écartèrent et aperçurent Kagami qui se tenait en retrait avec une grimace.

« Taiga, salua son frère, ça va faire un moment pourtant…

- Ouais bah non. Je m'y fais toujours pas… je tombe toujours au mauvais moment... et je dis pas ça parce que vous êtes deux mecs hein ?

- Laisse-tomber, sourit le brun en secouant la tête. La forme ?

- Comme d'hab' !

- … je rêve où tu as amené ton ballon ?

- Bah… commença t-il en tournant la tête et se grattant la nuque, on sait jamais… on s'ennuie vite dans ce genre de fête…

- T'es pas possible…

- Mine-chin ne dira jamais non.

- Ouais je m'en doute, j'espère le croiser…

- Kuroko-chin est ici aussi.

- … je sais, dit-il en essayant de ne pas s'empourprer. Je l'ai vu.

- Tu viens boire un verre avec nous ? »

Il haussa les épaules.

« Pourquoi pas. »

O_o_o_O

« Vous voulez vraiment pas sortir de la salle de bain ?

- Pourquoi ? On est très bien ici Kise.

- Tout à fait, renchérit Akashi.

- Bon bah je vais rejoindre Kurokocchi et Aominecchi… Ils ont eu raison, on est pas là pour rester enfermés entre quatre murs !

- Dites-voir… »

L'Empereur eut un rictus en coin.

« Que diriez-vous d'un défi ?

- Oh tu m'intéresses Akashicchi, dit-il en se rasseyant

- Je passe.

- Ah non Midorimacchi ! Tu fais un effort ! Quitte à rester ici autant faire un truc cool ! Explique Akashicchi !

- C'est comme un Porte-à-porte mais inversé. Depuis que nous sommes ici, la poignée n'a pas arrêté de tourner car certains voulaient rentrer. Je te mets au défi de garder l'attention des gens qui rentrent pendant au moins trois minutes. »

Le blond eut un sourire.

« Franchement ? Je suis sûr que j'en suis capable !

- Alors déverrouille la porte et nous verrons. »

Le blond se hissa jusqu'au loquet qu'il fit tourner. Ils n'eurent pas à attendre longtemps qu'un homme rentra.

« Oups pardon, dit-il en commençant à la refermer. Je ne savais pas que c'était pris.

- Non non tu peux rester ! lança le copieur d'une voix qu'il voulait sympathique. On discutait de la soirée. Tu veux rester ?

- Euh non… je cherche juste un endroit calme pour téléphoner…

- Et bien téléphone ! On ne dira rien.

- Ouais nan, c'est une conversation privée…

- On ne dira rien, hein les gars ? »

Mais il ne se reçut qu'une porte fermée en guise de réponse et Kise croisa les bras en boudant.

« Franchement, ça aurait dérangé personne qu'il téléphone ici non ?

- Si, rappela Midorima. Lui.

- Qui prend le prochain ? » questionna Akashi

Mais personne n'eut le temps de répondre qu'un nouveau lycéen fit irruption avec un bras autour de sa copine à ses côtés.

« Oh pardon… on cherchait un coin tranquille pour… vous voyez… »

Ils étaient clairement éméchés. Le gars déshabillait la fille des yeux.

« Oh, fit le Rakuzan avec un sourire. Je vois… mais cela risque d'être compliqué, toutes les pièces sont occupées à cette heure-là vous savez…

- Ouais on sait, dit la fille, c'est la cinquième porte qu'on essaie. Ca devient chiant… hein Akito ? »

Elle se tourna vers son copain mais ce dernier fixait le visage du rouge avec désir, avant de se tourner vers le mannequin.

« Hé Aoi… on peut pimenter la soirée non ?

- Mmh ? »

Il lui envoya un regard vers les trois assis.

« Oh, dit-elle en souriant, comprenant. Pourquoi pas…

- Dites les gars… ça vous dit de vous amuser ?

- S'amuser ? S'amuser comment ? » demanda naïvement le Kaijo

Le couple s'échangea un regard.

« Et bien… vous êtes loin d'être moche, dit le gars en enlevant sa veste et s'approchant d'eux. Avec Aoi, on a toujours voulu essayer un plan à trois…

- Alors à quatre… c'est encore mieux… c'est pas contre toi hein ? reprit-elle en se tournant vers Midorima. Après en vrai… cinq ça risquent de faire beaucoup…même pour moi »

Ce dernier cligna plusieurs fois des yeux avant de tressaillir.

« Par… pardon ?

- Quoi ? lâcha Kise comprenant aussi à son tour

- Oh allez, m'envoyer en l'air avec des hommes je l'ai déjà fait, dit le mec bourré. Et Aoi aura tout à y gagner, hein ma belle ?

- C'est clair, gloussa t-elle

- Votre proposition est très… intéressante mais non merci, dit Akashi en ne pouvant réprimer un sourire d'amusement face à cette situation. Ce n'est pas vraiment notre truc.

- Mec, je suis prêt à te laisser au-dessus, sourit le garçon avec un air aguicheur.

- Vraiment tentant mais non merci, on refuse.

- Ah oui oui oui ! On refuse ! renchérit Midorima, pivoine.

- Et j'ai déjà une copine ! continua Kise

- Plus on est plus on s'amuse.

- Et je me sentirais moins seule, renchérit la fille

- C'est non, répéta Akashi.

- Ok ok… soupira t-il en se rhabillant. On va se trouver un autre coin… mais si vous changez d'avis…

- Ca risque pas » fit sèchement le vert

Soufflant une dernière fois, le couple quitta la salle, laissant la pièce dans un lourd silence.

« …

- …

- On va faire comme s'il ne s'était rien passé, dit Midorima la gorge sèche. Plus jamais on reparle de ce qu'il vient de se passer. »

Kise hocha rapidement la tête tandis qu'Akashi avait un sourire en coin.

« En attendant, j'ai tenu les trois minutes nécessaires.

- C'est sûr Akashicchi ! Tu as fait durer la conversation !

- Bien évidemment, c'était mon but.

- Ca te fait un point de survie Akashicchi, je prends le… »

La porte s'ouvrit de nouveau, présentant un adolescent complètement pété qui peinait déjà à marcher droit. Aveugle aux présents, il se dirigea vers la baignoire.

« Euh… salut, commença Kise. Tu… euh… »

Mais il baissa sa braguette d'un seul coup.

« Wow wow wow tu fais quoi ? s'empressa t-il de dire

- … hein ? fit-il, semblant enfin se rendre compte de leur présence. Bah… pisser…

- Ah non mais c'est pas les toilettes là ! J'en ai vu à l'étage !

- Flemme de monter les escaliers…

- Referme toute suite cette braguette !

- Immédiatement ! » renchérit le shooter

Sentant des yeux brûler sur lui, l'adolescent finit par s'exécuter et se fit pousser vers la sortie vers le blond qui se plaqua contre la porte une fois dehors.

« Non mais alors lui !

- Les gens ne savent plus se tenir, bougonna le vert

- Il n'empêche que tu n'as pas tenu le temps Ryouta.

- Je m'en fiche ! On ne pisse pas dans une baignoire ! C'est dégoûtant !

- Tout à fait !

- Et surtout quand il y a quelqu'un dedans ! … Moi en l'occurrence ! » continua le copieur

Akashi eut de nouveau un rictus en coin.

« Shintaro, tu prends le suivant.

- Oh pitié… » geignit-il en remontant ses lunettes.

Ils durent attendre un peu plus longtemps cette fois-ci mais l'entrée fut magistrale.

La porte s'ouvrit en grand, les faisant tous violemment sursauter. Un couple s'embrassait fougueusement, prenant à peine le temps de respirer. Tantôt le garçon collait la fille au mur, tantôt cette dernière l'entraînait sur le mur opposé.

« Ah non ! »

Ce fut trop pour Midorima qui les poussa à son tour à l'extérieur et fit tourner le loquet, complètement carmin.

« Non là j'arrête c'est trop Akashi.

- Quel dommage Shintaro, fit ce dernier, légèrement moqueur.

- Ce n'est clairement pas la bonne soirée pour jouer à ce jeu, approuva Kise. Je n'en reviens pas que la seule rencontre correcte qu'on ait eu soit un mec qui voulait téléphoner !

- Plus jamais ce jeu ! » grommela le lunetteux

O_o_o_O

Aomine arriva bière en main près d'un groupe qu'il ne connaissait que trop bien.

« Yo ! »

Les joueurs de Seirin prirent toute une expression différente.

« Tiens, salut Aomine, fit Izuki

- A… Aomine ? lâcha Furihata, ne s'attendant pas à le voir

- Ouais c'est toujours moi. Quoi de neuf ? Il est pas là Bakagami ?

- Pas là actuellement non, lui rendit Teppei avec un sourire.

- Ah merde, c'était surtout lui que je venais voir.

- Sympa, grommela Furihata

- Vous vous êtes bourrés la gueule hier alors ?

- Non, nous savions qu'il y avait la grosse soirée ce soir donc on a préféré préserver notre foi, expliqua Hyuga

- Maintenant que les exams sont passés, vous allez refaire un séjour d'entraînement comme l'année dernière ? questionna le bleu en prenant une gorgée.

- Si t'essayes de nous faire dire où on va aller tu peux toujours courir, gronda le capitaine en croisant les bras

- Mmmh… ça peut-être intéressant, sourit la coach avec une étincelle de malice. L'année dernière on était avec Shutoku… Vous avez prévu d'aller où vous ?

- Riko ! »

Izuki sourit… avant de le perdre. Il pivota sa tête et ancra ses yeux vers la silhouette féminine de Touhou qui venait d'apparaître en arrière-plan. La jeune fille se servait un verre d'une bouteille neuve sur un des meubles, jouant des coudes afin de ne rien renverser. Quand tout à coup, un jeune à la tronche qui ne revenait pas du tout au joueur de Seirin la reluqua au passage. Il avait un sourire beaucoup trop dragueur et des yeux épiant les moindres faits – et courbes – de la rose qui ne l'avait pas encore aperçu, bien trop appliquée dans son geste. Il s'approcha suffisamment d'elle pour se faire repérer. La cible leva vivement la tête et Izuki devina que l'homme commençait son numéro de tombeur. Momoi leva les yeux au ciel avant de parler à son tour en remuant la tête, signifiant clairement qu'elle n'était pas intéressée. Cependant, cela n'avait pas l'air de décourager le mec à deux balles. Serrant ses poings et toujours absent de la conversation de groupe, le brun se décida qu'il était temps d'intervenir, surtout quand le crétin commençait à la retenir par le bras.

Sauf que contre toute attente, la jeune fille le repoussa franchement en le frappant dans un endroit stratégique, le faisant se plier en deux dans un cri aigu que lui-même entendu. Puis elle fit voleter ses cheveux et partit, verre en main.

Elle leva alors les yeux et croisa ceux de l'Aigle qui la regardait avec des yeux ronds. Elle passa près du groupe sur son chemin, un sourire aux lèvres.

« Ca va Momoi ? demanda aussitôt le brun à voix basse

- Ca va, gloussa t-elle devant son expression ahurie. C'est plutôt à lui qu'il faudrait demander ça » dit-elle avec un mouvement de tête derrière elle.

Alors qu'Izuki avait toujours du mal à détourner son regard d'elle, les yeux toujours ébahis, la rose reprit.

« Je sais me défendre, dit-elle avec un sourire. Ne t'inquiète pas. »

Il hocha simplement la tête et elle continua son chemin avec un clin d'œil tout en buvant une gorgée de sa boisson. Pendant ce temps, le groupe avait continué de discuter, n'ayant pas fait attention à tout ce qu'il venait de se passer.

« Oh Satsu ! Tu dis même plus bonjour ?! s'exclama Aomine en l'apercevant enfin dans son champ de vision

- Salut Dai-chan ! » lança t-elle au loin sans se retourner en levant simplement une main

Cela fit grogner le joueur mais il n'alla pas la rejoindre pour autant. Il lança seulement un regard en biais à Izuki qui avait bien pris soin de se recomposer un visage attentif à la conversation.

O_o_o_O

Akashi, Midorima et Kise avaient fini par sortir de la salle de bain et étaient de retour près du buffet, à sec de boisson – nécessaire pour se remettre de leur émotion.

« Je me demande où sont partis Aominecchi et Kurokocchi, dit le blond en prenant un gâteau apéro.

- Ils font ce qu'ils veulent, rappela Akashi. C'est bien une soirée exceptionnelle. Qu'ils en profitent.

- Je crois que je vais aller me dégourdir les pattes sur la piste de danse, annonça Kise en s'étirant. Je sens qu'elle m'appelle depuis tout à l'heure et qu'elle implore ma présence.

- Ben voyons…

- Tu m'accompagnes Akashicchi ?... Akashicchi ? »

Ce dernier fixait au loin une direction puis il posa son verre sur le buffet.

« Je reviens. »

Leur laissant à peine le temps de se faire entendre, il marcha vivement dans une direction jusqu'à être englouti par la foule. Le rouge se fraya un chemin rapidement jusqu'à une tête familière.

« Bonsoir Shigehiro Ogiwara. »

L'interpellé se retourna à l'entente de son nom et perdit vite la bonne humeur. Il s'écarta brutalement de lui comme s'il avait été brûlé et lança des éclairs avec les yeux. Akashi ne s'en formalisa absolument pas et resta comme il était coutume de l'être.

« Toi ! cracha t-il entre ses dents

- Je ne suis pas venu te voir dans le but de me disputer, ni de même de te provoquer. »

Cela déstabilisa quelque peu le joueur mais la haine ne quitta pas pour autant son visage.

« Alors qu'est-ce que tu veux ? Me menacer peut-être ? Me soutirer des informations sur Tetsuya ?

- M'excuser. »

Alors là, Ogiwara tomba des nues et masqua difficilement sa surprise tandis que l'Empereur croisa les bras sur sa poitrine.

« Que… quoi…

- Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire depuis que nous nous sommes vus dans des circonstances particulières la dernière fois… »

Le joueur en resta bouche bée puis l'ouvra et la ferma plusieurs fois sans que des mots n'en sortent.

« J'ai mal agis et je m'en excuse. Que cela soit à la soirée où je t'ai faire venir par surprise, ou bien toutes les fois précédentes. »

Il rajouta en fronçant les sourcils.

« Y compris lors de l'époque du collège. Pour la finale. »

Ce fut trop pour le garçon qui reprit son air furieux.

« Qu'est-ce que tu caches Akashi ? explosa t-il. C'est encore une de tes magouilles c'est ça ? »

Le Rakuzan soupira en secouant la tête.

« Non, je suis simplement honnête. Je répare mes erreurs, voilà tout. »

Ogiwara n'en revenait pas. C'était incroyable ce qui était en train de se passer. Il n'y croyait pas à vrai dire. Akashi devait forcément avoir une idée derrière la tête. L'ancien capitaine de Teiko était bien trop fourbe, bien trop calculateur pour dire ces mots qui le mettaient en porte-à-faux. Jamais il ne présentait de faille alors s'excuser… c'était inimaginable… certes, il l'avait fait pour Kuroko… mais pour lui ?! Il ne fallait pas exagérer non plus !

Le Rakuzan releva la tête pour ancrer ses prunelles dans les siennes.

« Tout ça est du passé et je veux que nous repartions sur un bon pied toi et moi. Pour Kuroko. Merci d'avoir veillé sur lui quand il traversait toutes ces périodes compliquées. »

La mâchoire du garçon pendait littéralement sans qu'il ne puisse la contrôler.

Akashi pensait que dire ces mots allaient être aussi difficiles que cela l'avait été avec le passeur mais non. Etrangement, les mots étaient venus tout seul et il ne sentait pas son égo en prendre un coup.

Au contraire, il avait le sentiment de faire exactement ce qu'il fallait.

Le cerveau du châtain se tordait dans tous les sens et vraiment, il ne savait pas quoi dire ni quoi penser. Il sentait plein de sentiments et de pensées contradictoires l'envahir.

Il n'arrivait pas à croire qu'il commençait à avoir le sentiment que le joueur était sincère. Avec tout ce qu'il avait fait…

Est-ce qu'il avait fini par changer comme lui avait dit Kuroko ?

« Je… euh… » balbutia t-il.

Mais il ne pouvait pas accepter ses excuses. Le traumatisme du collège avait été un calvaire à surmonter… et il n'enlevait pas de sa tête la déprime du turquoise après tout ce qu'il avait fait.

Il secoua la tête.

« Je ne peux pas, avoua t-il plus calme mais toujours tendu. Je ne peux pas. Pas maintenant. Pas encore.

- Je comprends, dit simplement le rouge. Prends-le temps qu'il te faudra. »

Sur ce, le capitaine prit congé après un dernier mouvement de tête et regagna le buffet.

« T'étais parti faire quoi Akashicchi ? demanda Kise en le voyant enfin revenir

- Quelque chose que j'aurai dû faire depuis longtemps. »

O_o_o_O

« … non Kagami-chin, je ne suis pas d'accord. La nourriture japonaise est bien meilleure que la nourriture américaine.

- Mais les burgers sont géants là-bas ! rappela t-il. Et les sodas sont en taille XXL ! Et puis franchement, leur pancakes… c'est juste une tuerie ! Ou même leur donut !

- … C'est vrai Atsushi. Il marque un point.

- C'est peut-être bon ça ne vaut pas des ramens ou des boulettes de riz.

- Argh ! Je vais te frapper Murasakibara ! … Non vraiment je vais le frapper Tatsuya !

- Tu sais bien que je ne te laisserai pas faire… »

Les trois compères avaient trouvé refuge dans des marches où ils ne cessaient de discuter… ou de se prendre le chou sur des différences culturelles sensibles. Kagami tapait du pied de mécontentement.

« Et puis si on parle des desserts…

- Murasakibara ! »

Ils levèrent la tête, interrompus par une voix familière.

« Ta…Takao ? fit Kagami, surpris.

- Je vous l'emprunte un moment » dit ce dernier en lui faisant des gestes

Mais le géant le toisa avec une moue.

« J'ai pas envie… marmonna t-il en replongeant sa main dans le sac de friandises pour en tirer un paquet. En plus on allait parler des desserts avec Kagami-chin…

- C'est pour ce-que-tu-sais… dit-il avec un discret coup d'œil

- Ah… »

A contrecoeur mais tachant de ne pas le montrer, le géant se leva.

« Où vous allez ? questionna Himuro

- Désolé je peux rien dire Muro-chin, je suis en mission spéciale.

- … qu'est-ce qu'il raconte ? » demanda Kagami en se tournant vers son frère qui ne lui répondit que par un haussement d'épaule

Ils virent la grande silhouette du pivot s'éloigner jusqu'à disparaître totalement après de longues secondes. Kagami, maintenant seul avec Himuro, sentit une opportunité qu'il devait saisir.

« Tatsuya… je… je me demandais… »

Kagami passa une main embarrassée sur sa nuque.

« Comment tu fais… pour être comme ça… avec Murasakibara… en public ?... Je veux dire, se reprit-il en levant la tête, j'ai rien contre le fait que deux mecs s'embrassent hein ? Mais tu vois… »

Son frère secoua la tête avec un sourire, montrant qu'il comprenait.

« Je reconnais que la société ici est un peu moins ouverte d'esprit sur le sujet qu'aux USA, mais de l'autre, c'est juste que je ne veux pas me cacher. Je ne veux pas avoir de regret d'être passé à côté de mon histoire avec Atsushi juste parce que cela déplaît à certains. On n'a qu'une vie non ? »

Le rouge était vraiment admiratif de son ami. Il avait un esprit bien plus fort que le sien.

Il l'enviait.

« Pourquoi cette question ? reprit le brun avec un sourire. Tu n'aimes plus les poitrines ?

- Quoi ? Hein ? Non ! Pas… pas du tout !

- Tu sais que tu peux te confier à moi, ce n'est pas moi qui te jugerait…

- Je sais mais nan vraiment, rien dans ce genre là t'inquiète » rit-il nerveusement

De leur côté, Takao et Murasakibara avaient fini par s'arrêter plus loin.

« J'ai cherché Aomine mais je l'ai pas trouvé, expliqua le Faucon. Je veux parler à Shin-chan. C'est décidé.

- C'est une bonne nouvelle Takao-chin. Je vais l'appeler. »

Le violet sortit son téléphone et trouva le numéro souhaité. Il attendit quelques secondes avant qu'il ne décroche.

« Je suis avec Takao-chin à l'étage au milieu Mine-chin. Il veut parler à Mido-chin. On t'attend. »

Il raccrocha et constata que le plus petit faisait les cents pas.

« Il ne faut pas être stressé Takao-chin.

- C'est pas que je suis stressé au contraire… j'ai hâte… je vais lui rentrer dans le lard au Shin-chan vous allez voir ! »

C'est vrai qu'à bien y regarder, loin d'être inquiet, il était plutôt remonté.

« J'ai bien réfléchi à ce que je vais lui dire : je vais lui balancer tout ce que je pense c'est tout. Mais il faut juste que vous arriviez à le convaincre de m'écouter tout en l'enfermant dans une pièce pour pas qu'il fuit. Et ça… c'est le plus dur de tout mon plan !

- Ca va pas être facile avec Mido-chin mais on va essayer… tu veux un gâteau en attendant ? »

Il tira un petit emballage du sac qu'il tenait et le brun secoua la tête.

« Non c'est sympa mais sinon je vais l'écrabouiller comme je vais écrabouiller Shin-chan !

- Et bien quel revirement ! »

Aomine venait de faire son apparition, rictus au coin des lèvres.

« Tu as fait vite Mine-chin.

- Evidemment ! Et puis j'étais pas loin. Il faut battre le fer pendant qu'il est encore chaud ! Qu'est-ce que tu veux faire alors ? »

Il répéta une seconde fois ce qu'il avait prévu… mais avec plus de motivation encore.

« Ok je vois le genre, rit le bleu. Je vais pas te mentir, je tuerai pour voir ce spectacle mais gardons-le en plan B… je ne pense pas du tout que ce soit la situation à faire là Takao…

- T'es marrant en plan B… mais j'ai même pas de plan A !

- On va en trouver un » réfléchit le dunker.

Un blanc se fit, chacun perdu dans ses réflexions.

« Moi j'ai une idée Takao-chin, finit par dire le violet

- Je t'écoute !

- On peut appeler la fille blonde pour nous aider non ?

- Oh putain… t'es un génie Murasakibara ! sourit son complice.

- Non mais elle dort ou elle est au lycée à cette heure-là, rappela le Shutoku. Elle vit en France vous vous souvenez ?

- Non mais on peut faire semblant ! continua l'As. Genre tu es au téléphone avec elle et on voit ses réactions !

- Je ne suis pas sûr que cela le convaincra de me reparler…

- Si tu as dis que la seule fois où tu l'as vu jaloux c'est avec Camille, faut retenter.

- … Ouais, finit-il par lâcher. Au point où j'en suis, j'ai pas grand-chose à perdre…

- C'est vrai Takao-chin.

- Bon, on fait comment ? »

Ils mirent un plan au point et échangèrent quelques mots avant que le géant ne les interrompt.

« Mido-chin est près du buffet avec Aka-chin et Kise-chin, indiqua t-il en les voyant par-dessus la rembarde

- Ok alors vas-y avant qu'il ne bouge. A toi de jouer Murasakibara ! »

Ce dernier hocha la tête et descendit les escaliers pour rejoindre ses amis.

« Tiens Murasakibaracchi ! De retour ! l'accueillit joyeusement Kise. Alors Himuro ça va ?

- Oui. Je suis venu vous chercher car des gens ont organisé une soirée mousse dans une des salles de bain de l'étage…

- QUOI ? s'étrangla le mannequin. Mais il fallait le dire avant Murasakibaracchi ! On y va venez !

- Sans moi, fit le vert catégorique.

- Et toi Aka-chin ? »

Ce dernier jeta un coup d'œil à l'étage avant de répondre.

« Et bien pourquoi p…

- Youuuuh ! On te suit Murasakibaracchi ! chantonna le blond en entraînant le rouge à sa suite. La mousse ! La mousse ! La mousse ! »

Pendant que les trois adolescents montaient, Aomine et Takao descendirent par l'escalier de l'autre côté.

« Bon, je te fais un signe dès que c'est bon ok ? le prépara le bleu

- Ok ! »

Aomine se rendit vers la cible et se plaça face à elle qui ne se retint pas de lever les yeux au ciel.

« Midorima, bah alors t'es tout seul ?

- Et c'était pas plus mal, répondit-il en prenant un verre propre. Tu étais passé où ?

- Voir Seirin, pourquoi, je t'ai tant manqué que ça ?

- Pff… »

Alors qu'il continuait de lui parler, Aomine se gratta l'oreille et Takao s'approcha doucement dans le dos de son coéquipier. Il sortit son téléphone et le plaça contre son oreille en tournant ostensiblement son dos au vert.

« … et alors au fait, c'est qui qui a gagné la toute première partie au shogi ? demanda Aomine

- A ton avis, soupira t-il. Aka…

- Comment ça va Cam's ? Ca fait plaisir ! »

Cela ne manqua pas. Le shooter sursauta et son visage marqué par la surprise prit une expression particulière.

« T'en tire une gueule ça va ? mentit le basané en se retenant de sourire.

-… rien rien… grommela t-il. Tu disais ?

- Euh non c'est toi qui disais un truc.

- … Non c'est pas vrai ?! fit l'autre derrière. T'es vraiment la meilleure ! Tu me manques vraiment… je crois que ça me manque aussi la bise et le tactile à la française tu vois ! » s'esclaffa t-il

Le Shutoku fronça les sourcils et remonta ses lunettes en essayant de reprendre le fil. Mais celui-ci était très décousu… et le bronzé n'allait pas lui faire remarquer comme il voulait justement qu'il prête une oreille attentive à ce qu'il se passait derrière lui.

A vrai dire, il se retenait surtout de se marrer. Il n'y avait aucune cohérence dans cette scène. Le vert ne relevait pas qu'il n'entendait « soi-disant pas » ce qu'il se tramait derrière lui. Et puis comment Takao pouvait téléphoner et répondre à quelqu'un dans cette zone de la résidence qui était remplie de bruit ? Midorima avait ôté son esprit rationnel et était visiblement ennuyé par ce qu'il entendait.

Bordel, il aimait Takao. Il avait pas menti.

« … Au fait t'as pas oublié une culotte ? J'en ai retrouvé une à toi tout au fond de mon linge sale. »

Bon là il en faisait clairement trop. Il était temps d'intervenir.

« Oh mais attends, fit faussement l'As, c'est Takao là-bas… yo Takao !

- … Excuse-moi Camille… salut Aomine, fit-il faussement en se retournant. Je ne t'avais pas vu.

- Oh tu parles à Camille ? questionna l'acteur débutant. Tu peux me la passer ? J'ai des trucs à lui dire.

- Ouais si tu veux…bouge pas Cam's je te passe Aomine… »

Ils échangèrent de place avec un clin d'œil complice et le vert se retrouva face au brun malgré lui tandis que le bleu continuait son script du dimanche en fond.

« Oh tu es là aussi Shin-chan, fit-il faussement. Je pensais que tu ne viendrais pas à cette soirée…

- … on en a parlé au club avec les autres membres de l'équipe vendredi. Et tu étais là.

- …

- …

- Bah j'ai pas écouté. Je ne dois plus avoir l'habitude que tu m'adresses la parole. »

Le joueur fut piqué et remonta rapidement ses lunettes, signe de nervosité.

« Il n'y a rien qui a changé, je ne vois pas le problème.

- Ok ok, soupira t-il. Je pense qu'on peut changer de sujet non ? Le nombre de vent que je me prends par texto, je crois qu'il n'y a pas besoin d'en parler - c'est même plus un vent d'ailleurs c'est un ouragan de force douze. Pareil pour ce qu'il s'est passé dans la cuisine, je n'en dirai plus un mot, tout comme ce qui aurait pu se passer, on n'en reparlera plus jamais je pense…

- … parce que tu n'es pas en train d'en parler ?

- Non, je suis en train de dire que je ne vais plus en parler, nuance. »

Midorima leva les yeux au ciel. Il fallait qu'il s'échappe de là. Mais…

« … que te voulait la française ? » ne put-il s'empêcher de demander en évitant soigneusement son regard

Ne pas sourire Takao… ne pas sourire…

« Elle compte passer me revoir, inventa t-il. Elle est en train de programmer ses futures vacances et voulait savoir quand j'étais libre pour la loger à l'œil. Elle perd pas le nord celle-là ! rit-il

- … Camille et Aomine ont failli coucher ensemble. »

Le rire du garçon s'étrangla dans sa gorge en même temps que le vert s'empourpra fortement.

« Je veux dire… qu'ils ont failli passer à l'acte voilà tout. Je les ai entendu alors qu'ils étaient en haut et … »

Tandis que le superstitieux essayait comme il pouvait de rattraper la bombe qu'il avait lâché, Takao tenta de reprendre ses esprits. Certes, il n'était pas au courant de ce dérapage de fin de soirée mais ce qui l'avait surtout surpris c'était la façon dont la phrase était sortie toute seule de la bouche de son allié de terrain.

Et avec une cruelle absence de filtre. Cela ne lui ressemblait absolument pas et il voyait bien que son coéquipier s'en était aperçu aussi. Lui qui était toujours d'un langage correct…

« Ah bah non je ne savais pas, finit-il par dire pour l'interrompre le voyant ramer comme jamais. Mais bon, c'est Cam's ! Elle a l'esprit libre… et le corps tout autant ! »

Il ne se reçut qu'un grommellement en guise de réponse.

« Et puis, rajouta t-il, les dérapages ça arrive… tant qu'ils sont bien gérés…

- …

- …

- Je dois y aller Takao, j'ai des choses à faire.

- Mais… »

Mais le shooter avait filé avec une vitesse impressionnante hors de son champ de vision.

« Alors ? questionna Aomine en lui rendant son téléphone

- Bah rien, soupira t-il. Je pense pas qu'on ait beaucoup avancé… »

Puis il rajouta en marmonnant.

« Tu parles d'un plan A… A comme Abruti-de-Shin-chan oui…

- Mais vous vous êtes parlés, c'est déjà un bon début.

- Ouais… soupira t-il. Merci de votre aide quand même, franchement c'était sympa de votre part.

- T'inquiète…

- … Au fait ! rappela le Shutoku. Je savais pas pour toi et Camille, la fin de soirée, dit-il en retrouvant le sourire

- Ah ça ? fit-il sur le même air. M'en parle pas, je suis dégouté que ça s'est pas fait ! Mais tu me préviens si elle revient dans le coin hein ? »

Il eut au moins le mérite de faire rire le faucon.

O_o_o_O

« Qui peut me dire où se trouve la mousse ? Car vraiment, il n'y a même pas un chouilla de mousse dans le coin ! Ca sent même pas le savon !

- J'ai dû mal comprendre Kise-chin. Ils parlaient peut-être de la mousse de la bière…

- Ah non mais là c'est pas possible Murasakibaracchi ! Là c'est trop ! »

Bien évidemment, il n'y avait rien dans la salle de bain si ce n'est quelques adolescents qui fumaient des joints… et buvaient des bières.

Kise était mécontent à cet instant d'avoir perdu Akashi sur le chemin qui était allé saluer des amis. Il aurait pu lui déverser toute sa déception. Car le violet n'en avait visiblement rien à faire et était insensible à son malheur.

« Si je pouvais te retirer des points de survie franchement je le ferai Murasakibaracchi !

- Désolé Kise-chin.

- Tu parles comme tu es désolé ! Sortons d'ici, cela ne sert à rien de rester là. »

Le blond sortit d'un pas vif, agacé, suivit du Yosen et ils tombèrent nez à nez avec le passeur.

« Oh… vous n'êtes pas à l'intérieur ? fit-il surpris.

- Tu as reçu mon texto Kurokocchi ?

- Oui Kise-kun.

- Et bien c'est plus la peine ! dit-il avec de grands gestes. Murasakibaracchi a menti et y a que dalle !

- Tu dois être déçu Kise-kun.

- Atrocement ! »

Ils finirent par s'accouder à la rambarde de l'étage tout en laissant le jaune se plaindre encore et encore de son ascenseur émotionnel maintenant qu'il avait trouvé une oreille attentive. Il finit par se calmer après cinq bonnes minutes et avec le retour d'Akashi qui l'écoutait et les autres lui changèrent les idées en déviant la conversation sur un autre sujet.

« … qu'est-ce que vous faites ? fit une voix les faisant se retourner. Vous n'êtes pas à votre soirée mousse ?

- Oh non Mido-chin…

- MA MOUSSE ! »

Et c'était reparti. Le vert ne comprenait pas ces éclairs jetés par sonancien capitaine avant que ses oreilles n'entendent en boucle qu'il s'était fait avoir et au moins une bonne trentaine de fois le mot « mousse ».

« Tu aurais mieux fait de garder ta langue dans ta poche Shintaro.

- Et comment est-ce que j'étais censé le savoir ?!

- Je savais que je n'aurai pas dû croire en Murasakibaracchi ! couina le copieur. Je savais que je n'aurai pas dû m'emballer !...»

Et c'était reparti… Akashi et Kuroko s'échangèrent un sourire amusé en coin avant de reprendre leur observation des invités.

« Il y a Aomine-kun là-bas » fit remarquer le turquoise en espérant que cela détourne le garçon de son radotage.

Midorima jeta un regard et vit avec soulagement qu'il n'y avait plus Takao près de lui. Il avait donc fini par partir.

Soudain, une boulette de papier vola dans les airs et tomba non loin de leur ancien coéquipier, n'attirant même pas un regard de tous les adolescents en bas, bien trop occupés.

Toutes les têtes se tournèrent vers l'instigateur du lancer.

« Qu'est-ce que tu fabriques Atsushi ?

- J'essaye d'attirer l'attention de Mine-chin.

- Tu peux aussi bien l'appeler Murasakibara-kun. »

Mais un autre objet vola pour de nouveau atterrir non loin.

« Mince ! Loupé !

- Kise-kun…

- Qu'est-ce que tu viens de lancer en plus ? demanda le lunetteux en soupirant

- J'ai trouvé un morceau de carton… mais ça vole pas super…

- Tu n'es juste pas doué, c'est tout…

- Bah vas-y, montre nous Midorimacchi !

- Tu sais très bien que je vais y arriver » soupira t-il en se rabaissant pour ramasser un projectile adéquat.

Sans effort, il le lança comme un trois points mais Aomine choisit de se déplacer au même moment, atterrissant de ce fait par terre…

« Mais… commença le vert tandis que le jaune se bidonnait.

- Ah oui ! Bravo Midorimacchi ! Tu as réussi à l'atteindre c'est clair !

- Mido-chin se débrouille mieux sur un terrain de basket…

- Peut-être parce que les paniers ne bougent pas sur le terrain Murasakibara !?

- Je veux essayer de viser aussi, dit le turquoise

- … je ne suis pas sûr que cela soit très utile que tu essaies… Kuroko » lui fit remarquer Akashi

Mais il ne fit pas attention à cette remarque et lança à son tour après avoir trouvé quelque chose au sol de similaire… ce dernier ne vola pas bien loin.

« Hé ! grogna une voix en-dessous en relevant la tête.

- Oh excusez-moi, dit-il face au regard bougon de l'adolescent sous lui. Je suis désolé.

- Je suis sûr que tu n'aurais pas parlé Kurokocchi il ne t'aurait pas vu.

- Je suis poli Kise-kun.

- A mon tour » fit le rouge en écrasant son projectile dans ses mains.

Avec un tir parfait, le verre vide atterrit sur la tête du joueur qui se retourna en fronçant les sourcils, cherchant la personne du regard à engueuler.

« Youhou Aominecchi ! fit le mannequin en s'agitant pour se montrer. Viens ! »

L'As perdit sa face bougonne et monta les rejoindre avec un sourire. Il n'avait rien entendu mais comprit qu'il devait les rejoindre.

« C'est vous le verre là ? demanda t-il aussitôt en arrivant

- Oui c'est moi Daiki, fit le Rakuzan avec un sourire.

- Akashicchi mérite bien un point de survie, soupira Kise. J'étais pas loin mais je ne t'ai pas touché…

- Attends… vous m'avez tous envoyé des trucs sur la gueule ?

- Non du coup, corrigea le Shutoku. Seulement Akashi. »

Il secoua la tête en se marrant.

« Vous êtes pas possible ! Mais je veux essayer aussi ! »

Il chopa un autre verre vide qui trainait.

« Je vise qui alors ? Donnez-moi une cible !

- Cela ne se fait pas Aomine-kun, fit le passeur avec une moue. Ce n'est pas gentil pour ces gens qui n'ont rien demandé…

- Rappelle-moi qui a visé sur quelqu'un il y a deux minutes Kuroko ?

- Je ne l'ai pas fait exprès Akashi-kun…

- Allez ! Moi aussi je veux participer il n'y a pas de raison.

- Ok Aominecchi ! Alors tu dois viser une tête blonde.

- N'importe laquelle ?

- N'importe laquelle. »

Il lança le verre… mais pas dans la direction souhaitée.

« Hé ho ! Aominecchi ! grommela t-il en se frottant la tête

- Tu m'as dis n'importe laquelle j'ai choisi laquelle ! dit-il avec un sourire moqueur.

- Elle était si facile Kise, soupira Midorima. Si prévisible…

- Bon attendez je recommence… y a une fille avec des cheveux blonds là-bas… »

Après avoir repris son projectile, il le lança droit au but.

« Yes ! s'exclama t-il tandis que sa victime regardait autour d'elle pour comprendre. Un point du coup ! A qui le tour ?

- Certainement pas moi, souffla Midorima.

- Moi je veux bien essayer Mine-chin.

- Vise le mec là-bas qui a un polo orange. »

Après une très brève concentration, il échoua.

« C'était pas loin Atsushi. »

Akashi saisit un autre verre lança à son tour. Une nouvelle fois, son objectif fut atteint. L'adolescent en question ne réagit même pas, trop occupé à regarder les danseuses se trémousser au loin sur la piste.

« Et moi aussi ! ronchonna le blond. Je vais y arriver !

- La fille avec le t-shirt bleu là-bas. » lui indiqua le baraqué

Et c'est sous le regard blasé de Midorima et Kuroko que les quatre adolescents s'exercèrent au tir sur des cibles vivantes. Tous les détritus y passaient : les verres, les morceaux de carton, les capsules, les bouchons de bouteille en liège ou en plastique… tout volait dans les airs.

« …merde ! J'ai touché son copain ! Baissez-vous ! »

Comme un seul homme et sentant l'urgence, tous s'accroupirent et ils virent entre les barreaux un adolescent visiblement en colère qui cherchait du regard qui l'avait touché… sauf qu'il n'avait clairement pas l'air de rigoler.

« Voilà pourquoi il faut éviter Aomine-kun, soupira le turquoise.

- Il vaut mieux éviter de provoquer une bagarre… encore… rappela le vert

- Mais qu'est-ce t'en sais toi ? Tu dormais la dernière fois, lui rappela Aomine. Tu l'as pas eu ton expérience de baston de soirée…

- Oui et je n'y tiens pas merci… »

Une fois le danger écarté, ils se relevèrent et décidèrent de se stopper là.

« C'est encore Akashicchi qui l'emporte, soupira Kise. C'est toi qui en a touché le plus…

- Ca nous fait combien là ? questionna le bleu.

- Alors si je prends en compte les points des lancers, cela fait en tout, cinq points pour moi, trois pour Daiki et Ryouta et toujours deux pour Atsushi.

- 'tin il faut vraiment que je me bouge ! La survie ça me connait en plus ! Si on se fait un petit jeu tous ensemble histoire d'en gratter un peu ? proposa Aomine. Quitte à ce qu'on soit tous réuni pour le moment… j'ai envie que tout le monde joue, c'est plus sympa.

- Cela dépend de ce que tu proposes, fit Midorima, méfiant.

- Un jeu simple franchement ! On se trouve un petit coin sympa et on se fait un ni oui ni non.

- C'est pour les enfants Mine-chin.

- Mais nan t'inquiète. On fait ça tranquille : à chaque fois qu'il y en a un qui craque, il boit son verre, qu'en pensez-vous ? »

Chacun réfléchit brièvement.

« Pourquoi pas Daiki. Mais il faut que nous fassions le plein de boisson. Prenons une bouteille au buffet.

- Et des verres ! renchérit Kise. J'ai passé tous les nôtres par-dessus bord.

- Tss… fit seulement Midorima

- On te suit Akashicchi. Après tout, ça peut-être sympa.

- Mpf, fit le vert, ça ne peut pas être pire que l'activité précédente… »

Ils s'engagèrent dans la descente des escaliers, le rouge en tête de la file et commencèrent à se frayer un chemin dans la foule qui était un peu moins nombreuse.

Murasakibara en profita pour se placer à côté du bleu qui fermait la marche.

« Alors Mine-chin, ça a donné quoi ? »

Mais malheureusement, il secoua la tête.

« Rien, soupira t-il. Enfin si, ils se sont parlés mais pas longtemps… mais ça n'a rien donné.

- C'est dommage…

- Comme tu dis… »

Soudain, une jeune fille aux longs cheveux noirs corbeau avec une frange tombant sur ses yeux aussi noirs que la nuit se planta devant eux, vêtue d'une robe patineuse aussi sombre que l'aura qu'elle dégageait.

Et plus particulièrement devant Akashi.

Forcé de s'arrêter face à cette intruse, le groupe manqua de peu de se rentrer dedans et regarda sans comprendre l'origine de cet arrêt.

Jolie fille, sans aucun doute mais qui rappelait furieusement quelqu'un aux autres joueurs.

L'expression d'Akashi changea du tout au tout : il était désormais en colère, ses yeux étaient devenus perçants et froncés.

La jeune fille leva la main qui s'abattit avec rapidité sur la joue du Rakuzan, coupant le souffle à ses ex-coéquipiers.

Avec un air de déjà-vu.

« Connard ! lâcha t-elle, le visage tout aussi fumant que la joue de sa victime. Espèce de… »

Déjà, sa main se relevait pour s'abattre une deuxième fois mais cette fois-ci, il interrompit son geste, suspendant son poignet en l'air, le visage plus menaçant encore.

« N'essaye même plus. »

Mais ce ton aussi glaçant que la banquise du Pôle Nord n'effraya même pas la jeune fille, croissant encore l'étonnement chez la GDM spectatrice. Elle dégagea vivement son bras.

« Des mois que j'essaye de te joindre ! Ah oui, une fois ou deux, Monsieur daigne répondre ! Mais pour me raccrocher au nez en m'envoyant balader ! »

Elle se pencha vers lui, le doigt pointé sur sa poitrine.

« Crois-moi qu'on va avoir une discussion toi et moi. »

La mâchoire de chacun des joueurs manqua de se décrocher. Mais elle voulait mourir ? Non pire que ça ! Akashi ne l'envoyait pas paître ? Non pire encore ! La cinglée n'avait même pas peur de lui ?

Bordel… c'était qui elle qui avait autant de liberté sur l'Empereur ?

« Aïko…

- Ne m'appelle même pas par mon prénom ! s'emporta t-elle. Espèce de… »

La forcenée releva son regard sur les cinq paires d'yeux qui la fixait incrédule et sembla enfin remarquer qu'il était accompagné.

« Ah… lâcha t-elle en s'éloignant du capitaine. Je vois que tu n'es pas seul. »

Elle essaya de se recomposer un visage neutre mais ses yeux noirs s'ancrèrent une nouvelle fois dans les hétérochromes.

« Je te préviens, je ne te quitterai pas des yeux. Si on ne parle pas ce soir, je ferai en sorte qu'elle te tue.

- Parce que tu crois sincèrement qu'elle me fait peur ? » dit-il, sarcastique

Elle eut un sourire qui lui déplût fortement.

Elle tourna les talons sur ses escarpins aussi noirs que ses cheveux non sans lui lancer un dernier regard furibond avant de disparaître dans la foule.

Même si la musique de la sono se faisait entendre, le silence du groupe était glaçant.

« …

- Euh… qu'est-ce qu'il vient de se passer Akashicchi ? osa le blond après quelques secondes

- Comment va ta joue Akashi-kun ?

- … dit-il.

- Ce n'est pas amusant Midorima-kun…

- Moi, elle me plaît grave cette fille, déclara Aomine avec un sourire lubrique sur le visage. Tout à fait mon genre…

- Surtout en tant que masochiste…

- C'est sûr que toi, elle te mènerait à la baguette mon pauvre Midorima. Elle ne ferait qu'une bouchée de toi.

- Elle me rappelle quelqu'un… dit Murasakibara en se creusant la tête.

- Ouais moi aussi, avoua Aomine. Ca va me revenir attends…

- Qui est-ce Akashi-kun ? » questionna directement le turquoise

Mais ce dernier resta un moment à fixer la zone où l'inconnue venait de partir avant d'avancer sans se retourner.

« Allons-y. Allons chercher une bouteille et trouvons un coin tranquille.

- J'ai posé une question à Akashi-kun. »

Le nommé s'arrêta pour pivoter vers le passeur qui fronçait les sourcils, peu ravi d'être ignoré de la sorte.

« La vache, elle t'en voulait à mort, siffla Aomine en regardant sa joue désormais visible. Je sais pas ce que tu lui as fait mais ça a dû être grave.

- Pas tant que ça. Et ce ne sont pas vos affaires.

- Mais Kurokocchi t'a posé une question non ? »

Les pupilles hétérochromes brillèrent dangereusement. Cela faisait un moment qu'ils n'avaient pas vu l'Empereur avoir cette expression.

« Vous trouverez par vous-même, je n'ai aucun doute » lâcha t-il, sarcastique et en semblant essayer de maitriser sa colère.

Puis il continua de marcher sans vérifier si les autres le suivaient.

« Oh ça… c'est une histoire de cœur qui s'est mal déroulé, hypothésa Aomine en enclenchant la marche.

- Akashi-kun n'a pas d'histoire de cœur, dit Kuroko

- Qu'est-ce t'en sais ? » sourit le bleu

Et c'est vrai que cela fit marquer une pause au turquoise. Qu'est-ce qu'il en savait effectivement ? Tant de temps s'était écoulé et Akashi ne parlait jamais de lui. Il pouvait tout aussi bien fréquenter six filles à la fois que personne ne s'en douterait.

« Avance Kurokocchi où je vais te marcher sur les pieds !

- Pardon Kise-kun.

- Enfin moi je m'en fou, je veux le numéro de cette meuf. Elle est trop bien pour Akashi en vrai.

- Moi elle me dit vraiment quelque chose Mine-chin et ça m'embête de pas trouver. Je suis presque sûr de l'avoir déjà vu quelque part… »

Midorima soupira en levant les yeux au ciel. Il ne dirait rien, ce n'était pas ses affaires.

Quand ils rejoignirent le rouge en accélérant un peu la cadence, ils virent qu'il avait déjà la bouteille et des verres propres à la main et partait dans une direction plus calme.

Il finit par s'arrêter pour se poser contre un mur et les autres l'imitèrent, loin de la piste de danse.

« Donc… on en parle oùùùùù…

- Non, fit-il sèchement. On n'en parle pas.

- Ok ok, capitula Aomine en levant les mains.

- Tu nous en parleras quand tu te sentiras prêt Akashicchi… »

Le capitaine fut légèrement surpris de cette capitulation collective mais il se ressaisit bien vite.

« … bien. Qui souhaite commencer ?

- Moi moi ! sourit l'As. Posez-moi des questions !

- Juste pour rappeler les règles, dit Kise, on ne doit pas dire ni oui ni non bien sûr et on ne peut pas reprendre un mot déjà utilisé pour répondre, c'est bien ça Aominecchi ?

- Tout à fait.

- Hé hé, rigola t-il, belle esquive !

- Est-ce que ça va Aomine-kun ?

- La forme ! T'as vu l'ambiance ? Comment ne pas profiter à fond !

- Tu as rencontré des jolies filles Mine-chin ?

- Il y en a trop qui me plaisent… je ne pourrai pas toutes les compter !

- Kagamicchi est-il meilleur que toi ?

- Ca risque pas ! Il a encore des années de pratique avant de réussir d'être à mon niveau.

- Quelle modestie…

- A quel joue on jeu Aomine-kun ?

- Tu m'auras pas avec cette question Tetsu, rit-il. On joue à un jeu où je dois éviter de dire les mots du titre du jeu !

- Tu penses sérieusement avoir de bons résultats à tes examens ?

- Ta gueule Midorima !

- Ce n'est pas une réponse, corrigea t-il.

- Bien sûr que si ! Evidemment que j'ai cartonné !

- Allez, pose une question Akashicchi ! dit le blond pour tenter de ramener le rouge dans une bonne humeur alors qu'il croisait les bras et jetait des coups d'œil furieux aux alentours. Tu dois bien en avoir aussi non ?

- Ouais allez une question ! … Ah merde !

- Perdu Aominecchi !

- Mais ça compte pas ! C'était même pas une question pour moi !

- Tu ne dois pas dire « Ouais » non plus, lui rappela le vert. C'est exactement la même chose que oui.

- Mais je répète : ce n'était pas une question pour moi !

- C'est pareil c'est perdu Aominecchi !

- Effectivement, dit Akashi. Tu bois. »

Grognant et clamant encore l'injustice, le perdant but une grande rasade de sa bière.

« Ca m'apprendra à être sympa !

- Je veux bien essayer, dit Kuroko avec un petit sourire.

- Entre oui et non, tu préfères quel mot Kurokocchi ?

- Le premier Kise-kun.

- Est-ce que tu te souviens du premier jour où on s'est rencontré Tetsu ?

- Je ne vois pas pourquoi je l'oublierai Aomine-kun.

- Est-ce que Kuroko-chin est heureux ?

- Tout à fait Murasakibara-kun.

- Te considères-tu comme intelligent ?

- Je ne vois pas pourquoi je ne le serai pas Midorima-kun.

- Tu veux danser Kurokocchi ?

- Pas tout de suite Kise-kun.

- Je peux te couper les cheveux Kuroko-chin ?

- Je préfèrerai que tu évites Murasakibara-kun. »

Le fantôme posa ses yeux sur le rouge, attendant une question de sa part. Ce dernier ouvrit la bouche avant de la refermer. Mieux valait qu'il ne pose pas celle qu'il avait en tête.

« … tu veux que je te pose une question… Kuroko ?

- J'aimerai bien Akashi-kun.

- Et toi, est-ce que tu en as à me poser ?

- … peut-être, répondit-il après réflexion.

- Si je te frappe dans les balls sans faire exprès, tu auras mal Tetsu non ?

- Evidemment Aomine-kun… »

Les questions continuèrent mais rien ne vint à bout de l'Ombre, imperturbable, qui avait toujours la réponse adéquate sans s'emmêler les pinceaux dans les diverses variations du oui et du non.

« Je pense que l'on peut s'arrêter ici pour ton tour… Kuroko.

- Bravo Kurokocchi ! Ca te fait ton premier point en plus !

- Surtout que tu es plutôt habitué aux réponses courtes, dit Aomine.

- Oui.

- Et voilà… le retour.

- Ah mon touuuuuur ! s'extasia le Kaijo. Allez ! Vous allez voir, vous ne m'aurez pas !

- C'est trop tentant maintenant Kise ! Rappelle-moi c'est quoi la règle du jeu ?

- Tu regarderas sur internet !

- C'est pas une réponse ça !

- Tu es heureux Kise-kun ?

- C'est la question que tout le monde a ou bien ? sourit Aomine

- Evidemment Kurokocchi ! Toujours ! Comment ne pas l'être avec toutes les bonnes choses que nous apporte la vie !

- On t'a pas demandé une réponse de hippie…

- Mais c'est vrai Aominecchi !

- Comment appelle t-on des personnes qui ne fument pas ?

- C'est quoi cette question Midorimacchi ? Des non-fumeurs bien s…aaaaaaaah !

- Ouuuh elle était bien vicelarde celle-là Midorima ! Ca ne m'étonne pas de toi !

- Je n'ai même pas eu le temps de poser une question, bouda le violet.

- C'était rapide Kise-kun.

- Il est où le mec qui disait « Vous ne m'aurez pas ? » dit-il en imitant sa voix

Il but avec une petite moue.

« Bah alors Kise ? sourit le dunker. Est-ce que c'est pas une bonne chose de la vie ça mmh ?

- Roh ça va Aominecchi…

- Midorima, à toi ?

- … et bien comme ça ça sera fait… soupira t-il.

- Est-ce que tu es heureux Midorima-kun ?

- Je vais finir par croire que tu n'as pas d'inspiration Tetsu…

- J'aime bien la question et surtout la réponse, sourit-il

- Bof, répondit le vert

- … enfin pas celle-ci, corrigea t-il.

- Comment dit-on purée en anglais ? »

Akashi qui venait de prendre la parole attira tous les regards.

« Euh… tu es sûr de ta question Akashi ? demanda le concerné en haussant un sourcil.

- Tout à fait.

- Et bien, smashed potatoes.

- Bizarre ta question… bref ! Midorima, il paraît que tu sors avec quelqu'un ? »

Le joueur leva les yeux au ciel.

« Tu aurais pu faire original. A quel moment tu pensais que j'allais répondre positivement à ta question ? Ca ne risque pas. Et ce n'est pas prêt d'arriver. »

Pauvre Takao… heureusement qu'il n'était pas dans le coin.

« Tu te trouves beau Midorimacchi ?

- Pas spécialement, je suis ni particulièrement beau, ni particulièrement laid.

- Ah ! Ca c'est une réponse honnête !

- Aomine…

- T'es pas mal Midorimacchi mais il faut que tu prennes confiance en toi et que tu te mettes plus en valeur !

- Merci mais je n'ai pas besoin de conseil… Je me trouve bien comme je suis et c'est le principal.

- Comment dit-on tarte en anglais ? reprit Akashi

- Euh… pie, répondit-il, ne comprenant toujours pas.

- Tu changerais de lycée si tu pouvais Mido-chin ?

- Je n'en ai pas envie.

- Le contraire de non ? demanda Aomine

- Tu additionnes la quinzième lettre, la vingtième lettre et la neuvième lettre de l'alphabet.

- La vache… tu connais ton alphabet par cœur que c'en est flippant…

- Tu aimes manger épicé Midorima-kun ?

- Pas vraiment.

- Alors sucré Mido-chin ?

- Je n'ai pas de préférence en particulier.

- Tu as d'autres passions que le basket Midorima-kun ?

- Rien de spécial.

- Je n'arrive pas savoir si tu es bon à ce jeu ou juste si tu as une vie triste à en crever Midorima…

- Ma vie est bien comme elle est, merci, rétorqua t-il en lançant des éclairs

- Comment dit-on garçon en anglais ?

- Tu es sûr que tu as compris les règles Akashicchi ? osa Kise. Parce que ça m'étonnerait venant de toi quand même…

- Bien sûr que je les ai comprises mais rien ne m'oblige à poser une question qui demande oui ou non. C'est seulement conseillé.

- C'est vrai, dit Kuroko

- Midorimacchi j'ai plein de questions à te poser !

- Je t'écoute.

- Tu aimes les pâtes ?

- J'en mange peu.

- Est-il arrivé qu'Oha Asa se trompe sur les horoscopes ?

- Jamais.

- Tu nous aimes bien ?

- J'arrive à vous supporter et c'est déjà bien…

- Tu pourrais sortir avec Aominecchi ?

- Plutôt mourir.

- Tu as dis oui ?

- Ca ne risque pas…

- La fanfic que j'ai écrite, elle était bien hein ?

- Atroce.

- Tu es sûr ?

- Je n'ai jamais été aussi sûr de ma vie…

- Tu es terrible à ce jeu Midorimacchi ! lâcha le blond, impressionné. Tu as eu un entraînement ou quoi ?

- Comment dit-on garçon en anglais Shintaro ?

- Boys, répondit le shooter toujours sceptique. Franchement, je crois que je préfère tes questions Akashi…

- Mido-chin aime bien la fête ?

- Ce n'est pas mon truc.

- Comment dit-on « Le garçon a envie de manger une purée et une tarte ».

Encore une fois, le groupe s'échangea un regard.

« The boy wants to eat a smashed potatoes and a pie, soupira t-il. Si c'est ta façon de tester mon niveau d'anglais, tu me déçois Akashi…

- Comment dit-on « Nous voulons manger une tarte ».

- Rien de plus simple. We want to eat a pie. »

Le sourire discret mais victorieux qui fleurit sur le visage du rouge le stoppa. Il se repassa mentalement la situation dans sa tête et ouvrit de grands yeux.

« Ooooooooooooooooooooooooooooooooh ! Akashicchi ! comprit en même temps le blond. Tu es trop fort !

- Quoi ? Quoi ? fit Aomine

- Je n'ai pas compris non plus, dit Murasakibara. Mido-chin a perdu ?

- Oui, répondit le turquoise, comprenant enfin. Midorima-kun a prononcé le son « Oui ».

- We en anglais veut dire nous, expliqua Midorima. Tu m'as fait baisser ma garde pour que je ne te vois pas venir avec le « We », n'est-ce pas Akashi ?

- Tu as tout compris Shintaro. Je te connais suffisamment pour savoir que ton intelligence m'aurait tout de suite percé à jour si je t'avais demandé dès le début de traduire « nous » en anglais.

- Je n'en reviens pas que tu ais mis cette stratégie en place depuis le début de mon tour…

- Respect, siffla Aomine. Elle était belle celle-là… tordue, mais belle. J'ai presque envie de te donner un point de survie Akashi… mais faut pas abuser non plus. En plus ça voudrait dire que je devrais en donner un à Midorima aussi pour son coup avec Kise… »

Le perdant but une longue gorgée à contrecœur.

« A moi, je veux essayer, dit le violet.

- Prêt Atsushi ?

- Je suis prêt Aka-chin.

- Tu nous fais pas le coup de dire « oui » à la première question, hein Murasakibara ?

- Bien sûr que n… »

Il s'arrêta un bref instant avant de reprendre.

« Bien sûr que je ne le ferai pas Mine-chin.

- Ah meeeerde ! J'y étais presque !

- Franchement j'y ai crû Aominecchi !

- Ouais moi aussi ! Ca aurait été encore plus court que ton tour !

- Est-ce que tu es heureux Murasakibara-kun ?

- Beaucoup Kuroko-chin.

- Et avec Himuro tout va bien ? questionna Kise

- Tout va bien Kise-chin.

- Tu mens Murasakibara ! C'est pas ce qu'il m'a dit tout à l'heure !

- Mais non Mine-chin, c'est vrai.

- Bingo !

- … Oh non, fit-il avec une petite moue.

- Dommage Atsushi. Tu as évité le premier piège mais tu es tombé dans le deuxième.

- C'est déjà bien Murasakibara-kun.

- Je suis déçu…

- Mais non Murasakibaracchi ! Tu nous as tous surpris ! On pensait qu'on allait t'éliminer à la première question alors franchement, tu peux être fier de toi. »

Les regards se posèrent sur l'Empereur tandis que le Yosen but.

« Bien, dit-il. Il ne reste plus que moi. »

Le rouge était tendu, bien plus qu'il ne voulait sans doute le laisser faire paraître. L'Akashi relax de la semaine dernière paraissait avoir été un songe. Aomine zieuta un regard à l'horizon et aperçut la fille, au loin, les regarder, l'air visiblement toujours énervé.

Bon sang… il en avait des questions qu'il ne pouvait pas poser…

« Je vous écoute, dit-il

- On ne peut toujours pas te poser de question sur cette fille ? tenta t-il malgré tout

- Toujours pas, répondit-il en fronçant les sourcils

- Tu as encore mal à ta joue Akashicchi ?

- Je n'ai jamais eu mal dès le départ…

- Est-ce que tu es heureux Akashi-Kun ? »

Il ne répondit pas, fixant simplement le visage du turquoise qui attendait une réponse.

« … je n'ai pas à me plaindre.

- Est-ce qu'Aka-chin est content d'être à Rakuzan ?

- Tout à fait.

- Est-ce que Aka-chin a aimé les pockys que je lui ai donnés ?

- Ils étaient très bons Atsushi. »

Aomine, voulant coincer son ancien capitaine, prit le relai pour enchaîner des questions rapidement.

« Tu aimes le chocolat ?

- Pas plus que ça.

- Es-tu intelligent ?

- Evidemment.

- La modestie, tu connais ?

- Aussi bien que toi Daiki.

- En un contre un, tu me bas ou pas ?

- Je pense que tu connais la réponse.

- Tu as des secrets ?

- Comme tout le monde.

- Tu veux aller aux toilettes.

- Pas maintenant.

- Le contraire de oui ?

- Sûrement pas.

- Comment s'appelle le chauffeur de taxi dans les livres pour enfants ?

- Je ne me rappelle plus.

- Arrête de mentir !

- Je mens peut-être, effectivement.

- Tu vas finir par dire oui ou non ?

- Ce n'est pas prévu.

- Si je te dis que j'ai envie de t'embrasser Akashi tu me dis … ?

- Que tu as besoin de te faire soigner Daiki. »

Le groupe s'esclaffa, As comprit.

« J'avoue, c'était pas crédible.

- Franchement, trop fort Akashicchi !

- Ah attendez ! Je reviens, dit le bleu en se levant. Je vais aux toilettes moi par contre. »

Il disparut rapidement dans la foule.

« Tu veux qu'on te pose encore des questions Akashi-kun ?

- Pourquoi pas.

- Aka-chin a beaucoup bu ce soir ?

- Pas encore.

- Est-ce que tu m'aimes bien Akashicchi ?

- C'est juste.

- Oh c'est trop mignon Akashicchi !

- Ne t'emballe pas trop Ryouta.

- Est-ce que tu as triché au shogi tout à l'heure Akashi ?

- Je suis sûr que tu le sais très bien Shintaro.

- Est-ce que tu penses que tu vas gagner ce ni oui ni non Akashi-kun.

- Bien sûr.

- Me revoilà ! fit Aomine en se rasseyant. Alors j'ai loupé quoi ?

- Vu la vitesse à laquelle tu es revenu, j'espère que tu t'es lavé les mains, dit le vert en fronçant les sourcils

- Peut-être… peut-être pas ! On s'en fou tu vas pas les renifler !

- Oh bon sang… dit-il en s'écartant de lui.

- Est-ce que tu passes une bonne soirée Akashicchi ?

- …J'ai connu mieux.

- Tu m'étonnes, ricana le basané pour lui-même

- Hé les mecs vous jouez à quoi ? Ca a l'air sympa votre jeu là ? »

Un adolescent avait surgit près d'eux, verre à la main.

« Personne fait de jeux à boire là… ils ont arrêté la partie du bière-pong à l'étage… y a moyen que je squatte ?

- Dégage toi ! lança Aomine

- Tu peux être plus poli Aomine-kun…

- Désolé mais non, répondit Kise. Ce qu'il voulait dire, c'est qu'on veut rester tous les six.

- Oh allez vous pouvez bien faire une exception pour un seul gars quoi… promis je prends pas de place… je viendrais avec une bande de potes je veux bien mais je suis s…

- Non, trancha Akashi sèchement montrant que la discussion n'était pas possible. Désolé mais nous souhaitons rester entre nous. »

L'adolescent se tourna alors vers le Touhou en tendant la main.

« Je veux mes cinq euros. »

Tous se tournèrent vers le bleu qui souriait, fouillant ses poches pour en sortir une pièce de deux euros.

« Désolé mec j'ai que ça finalement.

- Je prends quand même. »

Il lui la lança et le garçon l'attrapa au passage avant de partir, laissant des regards incrédules sur lui.

« Il a crû que j'avais plus que ça sur moi lui, ricana t-il. Genre comme si j'allais lui donner cinq balles…

- Tu es allé jusqu'à là Daiki…

- C'est une stratégie comme une autre, pouffa t-il

- Je n'ai pas compris Akashicchi.

- Aomine-kun a payé quelqu'un pour venir nous déranger et qu'Akashi-kun finisse par dire non.

- Franchement, dans la catégorie vicelarde, tu as ta place aussi Aominecchi !

- C'était bien joué Daiki, reconnut le rouge en buvant.

- Ah merci ! Enfin un peu de reconnaissance dans ce groupe !

- Mais tu le connais Mine-chin ?

- Absolument pas. Je sais pas c'est qui ce type.

- Du coup il y a que Kurokocchi qui gagne un point de survie… bravo !

- Merci Kise-kun… mais je veux quand même en donner un à Aomine-kun, Midorima-kun et Akashi-kun car ils ont eu de bonnes idées.

- Ah ! Ca c'est vraiment sympa Tetsu !

- Du coup, ça fait six points pour moi, quatre pour Daiki, trois pour Ryouta, deux pour Atsushi et un pour… Kuroko.

- Purée j'avance pas…

- Arrête de râler ! Que devrait dire Midorimacchi, Aominecchi ?

- Qu'il s'en fou ?

- Exactement, répondit ce dernier

- Roh Midorimacchi !

- Bon allez, dit Aomine en s'étirant tout en se mettant debout. Faut que je trouve Kagami avant qu'il se casse…

- Il n'a pas prévu de partir tout de suite Aomine-kun.

- Tu m'étonnes !

- Je t'accompagne, dit Kise en l'imitant. Je ne l'ai pas encore croisé.

- Envoie-lui un message Aomine-kun, ce sera plus simple.

- Mais non, ça va le faire…

- La dernière fois il était avec Muro-chin à l'étage près des escaliers.

- J'y suis passé tout à l'heure, ils n'y étaient pas. Nan mais je vais le trouver mais je m'en fais pas pour ça. Une gueule comme la sienne ne passe pas inaperçu.

- Aomine-kun…

- Allez viens Kise ! »

Les deux compères disparurent de leur champ de vision.

Mais l'ambiance était quelque peu refroidie. Cela provenant en particulier du rouge qui était replongé dans ses pensées. Et cela en intriguait plus d'un.

O_o_o_O

« J'espère qu'Akashicchi nous parlera…

- Faut pas compter là-dessus… elle nous matait d'ailleurs tout à l'heure… de loin.

- Elle était toujours énervée ?

- Peut-être bien plus encore.

- Et bin… je sais que je ne devrais pas dire ça mais je suis curieux Aominecchi…

- Je me demande si cette meuf… il avait pas des coups de fil d'une fille à certaines soirées ?

- Tu crois que c'est elle ?

- Je repensais à ce qu'elle avait dit… des mois qu'elle essaye de le joindre… c'est possible non ?

- Oui, c'est vrai Aominecchi… Kagamicchi n'est pas là non plus, dit-il après un coup d'œil dans une nouvelle pièce.

- Je change de sujet mais au fait c'est bon ? Pippo est bien arrivée saine et sauve à la soirée ?

- Mmh ? Oui nickel ! Elle s'amuse bien donc c'est parfait !

- Et t'es pas jaloux du fait qu'il y a peut-être d'autres mecs ? »

Le blond rit.

« J'ai vraiment confiance en elle Aominecchi. Si je commence à douter d'elle, ce n'est pas une relation saine.

- Mouais c'est vrai… mais je dois avouer un truc Kise : on sent une alchimie entre vous c'est cool.

- Oooooooooooooh ! C'est trop gentil Aominecchi ! s'extasia le mannequin en se collant contre lui, complice. Et toi, tu m'expliques ce qu'il se passe avec Murasakibaracchi ? »

Le bleu sursauta.

« Hein ? Qu'est-ce que tu racontes ?

- Je ne suis pas aveugle Aominecchi… vous m'avez envoyé bouler au début de la soirée, vous vous murmurez des choses à voix basses… il n'a pas de problème avec Himuro au moins ?

- Quoi ? Non non pas du tout ! s'empressa t-il de dire. Je peux rien te dire… tu le sauras au moment voulu…

- Vous ne créez pas d'histoire hein ?

- On créé une belle histoire, c'est tout ce que je peux te dire. »

Kise soupira en levant les yeux au ciel devant son sourire amusé.

« Ok ok Aominecchi… je vous fais confiance… oh attends… regarde ! Y a Seirin là-bas !

- L'autre est avec eux ?

- … Non ça n'a pas l'air… dit-il après un nouveau coup d'oeil

- Je vais voir à l'étage alors, annonça t-il en se séparant de son comparse

- Mais attends moi Aominecchi ! On peut peut-être leur dem… pff… souffla t-il en le voyant déjà loin. Qu'est-ce qu'il peut être pénible quand il s'y met… »

Alors que le joueur s'approcha de la troupe, il tomba nez-à-nez avec Izuki qui rejoignait également le groupe.

« Ooh ! Izuki ! salua t-il avec un sourire

- Kise, fit-il de même en souriant

- Ca va ? Dis-voir, je cherche Kagamicchi, tu ne l'aurais pas vu ?

- Je viens justement de le quitter, dit-il, tu montes à l'étage et… »

Alors qu'Izuki allait répondre, ses yeux s'arrêtèrent sur une jeune fille aux cheveux rosés qui était de nouveau dans son champ de vision. Elle discutait avec un garçon, verre à la main, sourire aux lèvres, riant même parfois à ce que son vis-à-vis pouvait dire.

Kise, voyant que le brun ne parlait plus, suivit son regard. Il alterna ses iris entre la rose et le brun avant de réprimer un sourire. Il ne voulait pas mettre le joueur de Seirin mal à l'aise.

« Oh c'est Keisuke Kobayashi du lycée Onita, annonça le blond. Je lui ai jamais parlé mais très sympa il paraît.

- Mmh… »

Ses poings se serrèrent avec force quand le garçon prit une mèche de ses cheveux pour jouer avec et que la jeune fille rougit légèrement.

Il s'attendait à ce qu'elle le repousse. Mais elle n'en fit rien.

Pour qui se prenait cet homme à être autant familier avec elle ? Et pourquoi est-ce qu'elle ne lui donnait pas le traitement qu'elle avait réservé au mec de tout à l'heure ?

Devant son expression trahissant toutes ses émotions furieuses, le mannequin ne put s'empêcher de sourire cette fois-ci.

« … Momoicchi hein ? »

Izuki sursauta en se tournant vivement vers lui, comme piqué par une aiguille.

« De quoi ? lâcha t-il en essayant de reprendre contenance.

- Elle a toujours été la plus belle. C'est difficile de ne pas la remarquer.

- Mais… je … pas… pas du tout ! Ce n'est pas ce que tu crois ! s'empourpra t-il malgré lui. Je… Je me demandais juste si… si elle n'avait pas été abordée encore par un dragueur à deux balles… c'est… c'est tout… ! »

Izuki préféra détourner les yeux du Kaijo qui le regardait avec un air goguenard.

« Et puis elle… elle n'est pas qu'un physique justement. Elle est beaucoup plus que ça… et puis… se reprit-il aussitôt, c'est surtout que je… je le trouve bien trop vieux pour elle. C'est tout.

- Ils n'ont que deux ans d'écarts je crois. »

Mais le brun avait reprit malgré lui sa contemplation du duo qui discutait toujours. Puis la musique changea et la rose sembla s'animer d'un regard nouveau avant de se diriger sur la piste de danse improvisée, suivit de près par le joueur lui tenant compagnie.

Kise, voyant que continuer la discussion ne mènerait à rien, décida de partir, non sans prévenir Izuki qui ne l'entendit bien évidemment pas. Le blond s'éloigna et se retourna une dernière fois. Il vit que l'aigle avait trouvé une place contre un mur où se trouvaient déjà pas mal de jeunes. Il avait ramené ses genoux contre lui, bras croisés par-dessus où il avait posé sa tête, ne laissant que ses deux yeux si distinctifs se braquer droit sur la manageuse.

Cette vision toucha le blond plus qu'il ne le pensait. Le joueur n'avait même pas besoin d'avouer ou de se défendre tant ses yeux parlaient pour lui.

Kise hésita à saluer Seirin non loin qui n'avait bien sûr rien vu de la scène, bien trop en retrait. Finalement, il passa en rapide coup de vent avant de partir rejoindre Aomine à l'étage.

O_o_o_O

« Où as-tu trouvé ce sac de nourriture Murasakibara-kun ? Tu ne l'avais pas au début de la soirée.

- C'est Muro-chin qui me l'a donné.

- Tu l'as déjà presque fini, constata Midorima.

- Tu veux un biscuit Aka-chin ? »

L'interpellé releva son regard.

« Comment ?

- Tu veux un biscuit Aka-chin ?

- Non merci. »

Midorima haussa les sourcils. Murasakibara ne proposait que rarement ses propres friandises, c'était bien connu.

Mais dernièrement, il commençait à comprendre la loi qui régissait les demandes du gourmand quand il se montrait généreux envers quelqu'un…

Kuroko sortit son téléphone et se mit à taper rapidement.

« Je vais vous laisser, annonça t-il. Je n'avais pas vu qu'Ogiwara-kun m'avait envoyé des messages. Il est arrivé.

- Ah bon il est là, dit Murasakibara.

- Cela fait un moment que nous ne l'avons pas vu... » commenta Midorima

Et pas dans les meilleures conditions.

Le turquoise quitta le groupe avec un dernier signe de tête. Son ami ayant indiqué sa position par message, il savait qu'il n'allait pas mettre bien longtemps à le trouver. Le plus dur restait de se faufiler sans se faire marcher dessus par la foule. En parlant de foule… il aperçut au loin une chevelure brune qui voleta non loin. Cette fille qui était source de discussion marchait dans sa direction opposée. Kuroko reprit sa marche en l'ignorant jusqu'à apercevoir la silhouette de son ami.

« Bonsoir Ogiwara-kun, fit-il avec un sourire.

- Ah ! Tetsuya ! » sursauta ce dernier en se retournant avant de l'enlacer. Les potes, laissez-moi vous présenter mon meilleur ami d'enfance : Kuroko Tetsuya ! »

Le passeur fut très gentiment accueilli par tous ces inconnus. Il fut également couvert de compliments par rapport à ses matchs qui avaient été impressionnants, notamment celui de la finale.

« Ce match contre Rakuzan… il était épique ! fit l'un des garçons.

- Extraordinaire ! commenta un autre

- Seirin est une équipe qui a beaucoup d'avenir, on espère vous affronter bientôt en match amical, ce serait un honneur pour nous ! »

Le fantôme était sur un petit nuage face à tant de gentillesse. Ogiwara avait toujours son bras au-dessus de ses épaules et ne cessait de faire l'éloge de son ami qui en fit tout autant en retour.

Ils passèrent tous un bon quart d'heure à discuter avant que le châtain ne se tourne vers le Seirin tandis que les autres continuaient de parler.

« Au fait Tetsuya, tu ne devineras jamais ce qu'il s'est passé tout à l'heure…

- Je ne pense pas pouvoir deviner Ogiwara-kun, répondit-il avec un petit sourire amusé.

- Akashi Seijuro est venu me voir pour s'excuser. »

Le joueur ouvrit de grands yeux expressifs.

« Il… il a fait ça ?

- Je sais c'est fou ! dit-il en mettant ses mains sur sa tête. J'ai pas compris ce qu'il s'est passé… D'ailleurs, je me demande si je l'ai pas rêvé… Franchement, quand il est venu vers moi, j'ai crû qu'il venait me provoquer mais je m'attendais pas à ça. Et même quand il s'est excusé, j'ai crû que c'était encore une entourloupe dont il a le secret tu vois ? Encore un sale coup comme il t'avait fait. Mais… »

Il soupira.

« Je sais pas… il me semblait sincère. Tu en penses quoi toi ? »

Mais Kuroko était encore en train d'avaler l'information.

« Je suis surpris, avoua t-il. Mais je sais qu'Akashi-kun change en ce moment…

- Oui je sais, tu m'en avais parlé la dernière fois qu'on s'est vu… mais ça fait bizarre.

- J'imagine que ça a dû te surprendre oui. Je le suis aussi… »

Lui-même l'avait été lorsque c'était arrivé.

« Mais je suis content qu'Akashi-kun l'ai fait.

- … il n'a plus rien à voir avec le mec qui m'a ouvert la porte, admit le garçon. C'est assez perturbant. Surtout… qu'il s'est aussi excusé pour l'époque de Meiko… »

Kuroko était de plus en plus stupéfait. Ca, c'était encore un autre niveau. Le match Teiko contre Meiko… un traumatisme pour tous les deux… Qu'Akashi s'excuse auprès d'Ogiwara… c'était comme un premier bandage vers la guérison, surtout pour ce dernier. Malgré tout, Kuroko ne pouvait pas s'empêcher d'avoir une petite voix qui lui chuchotait que c'était étrange cette attitude mais de l'autre…

« Je suis très fier d'Akashi-kun, ne put-il que dire avec un sourire sincère.

- Mais je n'ai pas pu les accepter, continua Ogiwara en secouant la tête. Il m'a vraiment trop pris par surprise. Et puis… il y a beaucoup trop de passif… c'est difficile tu vois…

- Je sais Ogiwara-kun. »

Son meilleur ami observa son visage avec un sourire.

« Tu es content, ça se voit Tetsuya !

- Oui Ogiwara-kun, je ne peux pas le nier. Je préfère le nouveau Akashi.

- Ouais bah moi aussi ! Il…

- Tetsu-kun ! »

Interrompus par cette voix que Kuroko ne connaissait que trop bien, ils se retournèrent à l'unisson pour voir une belle fille aux cheveux roses se placer droit devant eux.

« Bonsoir Momoi-san, sourit-il. Je suis content de te voir.

- Moi aussi ! »

Elle se tourna vers le châtain qui ouvrait la bouche avant de la refermer rapidement et il reprit vite contenance.

« Je te connais, sourit-elle, tu es Shigehiro Ogiwara, avant-centre dans l'équipe de l'équipe de basket de Hidoka.

- Oh… tu dois être Momoi Satsuki… Tetsuya m'a beaucoup parlé de toi ! La manageuse de Teiko au talent de recherche incroyable. »

Elle rit.

« Je vois que tu es tout autant renseigné que moi ! Je suis très heureuse de te rencontrer ! Tetsu-kun m'a expliqué votre lien depuis toutes ces années… je suis désolée pour ce qui est arrivé au collège. Ils étaient tous des abrutis. »

L'ancien basketteur ne put s'empêcher de lancer un regard surpris à son ami.

« Pardon, tu ne voulais peut-être pas en parler, dit-elle en mal interprétant son regard. Je suis désolée, je…

- Non non ce n'est pas ça ! C'est gentil, je te remercie. »

Et Kuroko regarda les deux adolescents faire connaissance en souriant. Il avait l'impression que ses différents mondes commençaient enfin s'entrecroiser et se lier pour former une bulle dans laquelle il trouvait enfin son équilibre.

O_o_o_O

« Elle regarde dans cette direction n'est-ce pas ? »

Midorima tourna sa tête dans plusieurs directions avant de tomber sur des prunelles assassines.

« Oui.

- On dirait qu'elle va te tuer Aka-chin.

- Peu importe. Arrête de la fixer de cette façon Atsushi.

- Mais… je suis sûr… que je la connais… »

Il fronçait les sourcils comme essayant de farfouiller dans ses souvenirs, frustré que la lumière ne se fasse pas dans son cerveau.

O_o_o_O

« Le voilà ! »

Aomine passa son bras autour du coup du rouge pour le tirer vers lui.

« Hé ! grogna l'As ayant été pris par surprise. Putain Aomine !

- Et ouais mon gars ! »

Il s'extirpa de son entreprise.

« Yo Kise, fit-il en l'apercevant à son tour.

- Kagamicchi ! Ca fait plaisir !

- Ca fait un bail, dit-il, c'est clair. Une bière ? »

Ils virent que le garçon était assis avec d'autres mecs qui avaient apparemment ramené leurs packs.

« Ouais vas-y, balance.

- Moi aussi Kagamicchi »

Il leur en donna une chacune et ils s'assirent à côté de lui.

« Alors, quoi de neuf ? questionna le bleu.

- Bof, rien, comme d'hab' quoi…

- Bah pareil. Rien de neuf…

- J'ai pas souvenir de t'avoir posé la question.

- Ta gueule toi ! »

Kagami ricana.

« Moi je peux raconter ma vie même si on me demande pas, sourit Kise

- Nan mais ça on le sait depuis toujours Kise, dit Aomine.

- C'est pour ça qu'on te demande pas…

- C'est méchant Kagamicchi ! »

Ils ouvrirent leur bière.

« Sinon… euh… commença Kagami en détournant le regard. Kuroko… il est avec Akashi ?

- Aux dernières nouvelles oui, répondit Kise en buvant une gorgée. Pourquoi ?

- Co… comme ça… pour sav…

- … je rêve où tu as ramené ton ballon de basket ?! »

Le Seirin suivit son regard et le saisit en main.

« Mmmh ça ? Ouais, on sait jamais, on peut trouver des gens contre qui faire une petite partie.

- Franchement mec, je vais être honnête : appart moi, je vois pas qui tu vas trouver d'autre, ricana le baraqué. Je vois ça comme une déclaration d'amour !

- Dis pas de connerie ! bougonna le rouge, légèrement pourpre de cette remarque en reposant l'objet.

- Mais ta coach t'avait pas déjà engueulé une fois car tu l'avais amené ?

- Bah j'ai eu le droit à un deuxième savon…

- T'es vraiment pas vrai toi !

- Qui sont ces gens ? questionna Kise en désignant le reste du groupe.

- Ché pas, dit-il en haussant les épaules. On discute depuis un moment. Ils viennent de loin mais aucun basketteur dans le lot.

- Essaye de te placer à l'entrée et distribue des tracks Kagami, ou faire leur remplir des QCM.

- Crétin ! »

L'ambiance plutôt sympa les fit discuter avec les autres adolescents. Ils échangèrent même sur le basket finalement, expliquant leur parcours, provoquant des sifflements admiratifs de certains.

« Carrément la Winter Cup… respect… je crois que mon frère a regardé, il a dit que la saison avait été incroyable cette année, dit l'un des mecs.

- Le basket, c'est vraiment de la merde. »

Les têtes pivotèrent vers l'un du groupe visiblement torché, bière à la main et beaucoup de cadavres similaires à ses pieds.

« Ta gueule Yuri et continue de boire sans nous faire chier, grommela un de ses potes.

- Non mais vous dites vraiment de la merde vous… on parle de taper dans un ballon, même un gamin de trois ans pourrait le faire. »

Les paupières des joueurs en question rétrécissèrent, piqués par cette provocation.

« L'écoutez pas, dit un autre. Quand il est bourré il cherche juste les emmerdes. »

Mais Aomine attrapa le ballon du dunker et se mit au milieu du cercle.

« Aominecchi ! fit le copieur en fronçant les sourcils. Qu'est-ce qu'il vient de dire ? Ne cherche pas les ennuis, pas ce soir !

- Il nous a manqué de respect, rappela Kagami, serrant ses poings.

- Je ne suis pas sûr que Kurokocchi soit content en apprenant qu'on s'est encore fait remarqué » dit le blond d'un air entendu en se tournant vers lui.

Cela suffit à calmer le joueur de Seirin qui lâcha un juron sans bouger tandis que l'arraché les regardait moqueur.

« Quoi ? J'ai dit quelque chose qui vous blesse ? J'en suis sincèrement désolé ! se moqua t-il avant de rire

- Toi là, fit Aomine calmement en le pointant du doigt. Si tu crois que tu peux me prendre la balle, lève-toi. »

Le Yuri en question explosa de rire à nouveau.

« Prendre une balle… rien de plus facile ! Même un clébard saurait le faire ! »

Cela prit un peu de temps mais il réussit à se mettre debout. Il jeta sa bière avant de se mettre face à lui, approchant son visage du sien au maximum, autant que leur différence de taille le pouvait.

« Tu vas voir » lui lança t-il au visage.

Il tendit la main pour frapper la balle mais Aomine la fit voler en l'air pour la faire rouler sur ses bras, l'emmenant jusqu'à son autre main. Fronçant les sourcils, l'autre essaya de l'attraper de l'autre côté mais le bleu la fit rebondir entre ses jambes pour la réceptionner sur sa nuque.

« Vas-y, sers-toi » l'invita t-il avec son sourire provoquant.

Le bourré amorça un geste pour l'envoyer valser mais le Touhou la projeta de nouveau en l'air avant de la reprendre et la faire tourner sur son index.

« Dommage… je suis sûr que même un gamin de deux ans était capable de le faire. »

Et l'humiliation continua, le ballon volant, rebondissant entre les jambes avec des mouvements de street basket que seul Aomine savait faire. A vrai dire, il n'avait pas besoin d'en faire autant mais il se faisait plaisir à lui montrer de quoi il était capable. Le mec finit par tomber sur les fesses, épuisé.

« Et sans Emperor Eyes, lança t-il amusé à Kise.

- Il est bourré Aominecchi… c'est comme si tu avais le pouvoir d'Akashicchi… »

Le groupe se mit à l'applaudir.

« Wah, impressionnant !

- Franchement, c'était beau !

- Je comprends comment t'es allé aussi loin dans la compétition ! »

Le mec à terre se fit tout petit et lui lança un regard noir avant de se remettre en silence à sa place.

« Arrête un peu de provoquer tout le monde toi, bourra un de ses potes. Là tu t'es fait massacrer en beauté. Alors dors et ferme ta gueule ! »

La violence. Même par ses potes, ce mec était remis à sa place.

Le bleu se rassit, le sourire aux lèvres, ne cachant absolument pas sa fierté et tapa dans la main levée du rouge sans même se regarder.

« En vrai, j'ai crû que t'allais faire une connerie Aominecchi mais tu as été mature pour le coup. Ca vaut bien un point de survie.

- Franchement, j'ai été tenté de lui faire rebondir le ballon sur la gueule une fois ou deux…

- … oublie ce que je viens de dire Aominecchi…

- Oh Kise ! T'as pas le droit ! » s'indigna t-il tandis que Kagami se marrait

O_o_o_O

« … je vous laisse, il y a l'air d'avoir de l'ambiance sur la piste ! A plus Ogiwara-kun, à plus Tetsu-kun ! »

Et la rose partit dans un tourbillon de bonne humeur. Ogiwara se tourna vers son ami.

« Purée… je regrette pas d'être venu Tetsuya ! Si on m'avait dit que j'entendrais autant de chose sympa ce soir, je ne l'aurai pas crû !

- Je suis content que tu te sentes bien Ogiwara-kun.

- Et puis, ne put-il s'empêcher de dire avec un petit sourire embarrassé, elle est vraiment belle. Bien plus jolie que tu ne me l'as décrite… et très gentille… très intelligente… »

Le turquoise eut un sourire entendu.

« Tu avais de la chance… j'aurai bien voulu être à ta place.

- Momoi-san n'a actuellement personne, lui rappela le joueur. Mais je ne pense pas qu'elle recherche une relation en ce moment.

- Tu m'étonnes, soupira t-il. Avec ce qu'elle a traversé… en tout cas, je compte sur toi Kuroko pour dire du bien de moi ! rit-il

- Compte sur moi Ogiwara-kun. »

O_o_o_O

« … et là, il se vautre de tout son long sur le trottoir… »

Kise explosa de rire et Aomine tapa sur ses cuisses.

« Putain… il est trop con !

- Je te jure ! C'était vraiment… »

Le rouge se stoppa, observant un point derrière eux. Kise et Aomine, intrigués de ce brusque changement d'attitude, se retournèrent.

Takao était en train d'errer non loin, bras ballant, bière à la main.

« Takaocchi ? »

Le garçon leva tristement les yeux et vint se placer à côté d'Aomine qui lui avait fait un geste pour qu'ils les rejoignent, front contre son épaule en lâchant un petit gémissement.

« J'le déteste, marmonna t-il

- Quelque chose ne va pas ? questionna Kagami, surpris de le voir dans cet état qui ne lui ressemblait absolument pas.

- C'est la faute à Midorimacchi ?

- Laissez-tomber » dit Aomine en secouant la tête.

Kise l'interrogea du regard et il lui fit comprendre qu'il lui expliquerait plus tard.

« Tu veux que je te raconte une blague Takaocchi ? tenta le blond

- …

- Franchement Kise, je pense qu'il a l'air déjà assez mal comme ça, pas la peine d'en rajouter.

- Aominecchi !

- … je t'écoute, dit-il la voix à moitié étouffée

- Ah tu vois !... alors… euh… c'est un hibou qui tombe dans une casserole d'eau chaude et du coup… HIBOU ! »

Kagami lâcha un rire alors qu'Aomine, c'était plutôt un ricanement.

« Tu l'as chopé dans un carambar celle-là ?

- Non on me l'a raconté cette semaine… je l'ai trouvé mignonne.

- Mignonne, c'est pas marrante Kise…

- Bah vous avez bien rigolé tous les deux !

- Non mais on a juste soufflé du nez c'est tout !

- Mais t'as un humour aussi pourri que moi Aominecchi arrête de faire genre !

- C'est toi là qui fait genre que ta blague c'est du haut niveau !

- Tu veux que je te rappelle ta blague nulle sur un cochon et un mouton qui s'accouplent pour faire de la « porcelaine » ? »

Ils entendirent un petit rire qui les fit se taire et Takao releva sa tête vers eux.

« Alors vous alors… on s'ennuie pas avec vous, pouffa t-il

- On s'ennuie pas mais faut faire gaffe aux balles perdues, sourit Kagami. Tu peux t'en prendre une même si t'as rien demandé.

- Ca m'étonne pas, rit-il.

- Il faut du Aominecchi en petite dose Takaocchi, sinon tu pourrais devenir aussi bête que lui.

- Oh Kise ! »

Ils rirent tandis que le mannequin lui offrit un sourire d'excuse avec un clin d'œil. Après tout, ils avaient redonné le sourire au Faucon non ?

O_o_o_O

« … attendez, c'est pas Hiroki là-bas ? »

Akashi et Murasakibara qui étaient sur leur téléphone tournèrent la tête dans la direction où regardait le lunetteux et virent qu'effectivement, l'adolescent à problème se frayait un chemin non loin d'eux.

« Je ne l'aime pas » bougonna le Yosen.

Le rouge rangea son téléphone et tel un animal flairant une menace sur son territoire, il le fixa en fronçant les sourcils.

Comme sentant une ombre sur lui, le garçon leva son regard. Il sursauta face à ces pupilles hostiles de personnes qu'il ne connaissait que trop bien. Il baissa les yeux et accéléra sa démarche pour s'éloigner d'eux.

« Il y a vraiment des personnes détestables ici ce soir, grommela le shooter

- C'est l'inconvénient de faire une soirée aussi ouverte, dit le Rakuzan en reprenant son téléphone pour envoyer des messages. On ne sait pas sur qui on peut tomber. »

Le vert et le violet continuèrent de le suivre du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse de leur champ de vision.

« Ne faisons plus attention à lui, dit Akashi. Nous ne sommes pas ici pour créer des problèmes. Et je doute qu'il refasse quoique ce soit à Tet… Kuroko.

- Vu ce que tu nous as dit sur votre dernière rencontre, cela ne m'étonne pas…

- N'empêche que je l'aime pas, bouda le géant

- Comme nous tous.

- De quoi vous parlez ? »

Le groupe sursauta à la voix du passeur près d'eux. Décidemment, cela risquait de le faire toute la soirée.

« Tu m'as fait peur Kuroko-chin.

- Désolé Murasakibara-kun. »

Kuroko jeta un rapide coup d'œil pour voir si la fille était dans les environs mais elle semblait partie. Il se mit à côté du rouge qui avait le nez sur son écran.

« Akashi-kun, je te donne un point de survie.

- En quel honneur ? dit-il en haussant un sourcil mais sans lever le regard

- Ogiwara-kun m'a dit ce que tu avais fait. Je te remercie.

- Je ne l'ai pas fait dans ce but, se défendit l'Empereur en se tournant prudemment vers lui tout en rangeant son téléphone.

- Je sais aussi Akashi-kun, sourit le turquoise. C'est aussi pour cela que je veux te donner un point de survie. »

Le visage du rouge marqua brièvement sa surprise avant de se reprendre, sourire en coin.

« Et bien je te remercie de cette générosité Te… Kuroko.

- Aka-chin et Mine-chin ne sont pas avec toi ?

- Non Murasakibara-kun je ne les ai pas vus.

- Ils vont arriver » dit Akashi

Ils n'eurent pas à attendre bien longtemps que les deux compères déboulèrent dans leur coin.

« Hé on a reçu ton message Akashi, c'est vrai qu'il y a l'autre con qui est là ? fit Aomine en se pointant avec Kise

- Oui, et je vous ai aussi dit de ne pas faire de vagues si vous le voyiez… C'était surtout cela qui était à retenir.

- De qui parles-tu Aomine-kun ?

- D'Hiroki. »

Le fantôme soupira.

« Après tout, c'est un étudiant de Fukuda. Lui aussi doit avoir entendu parler de la soirée.

- S'ils cherchent des emmerdes… commença le bleu

- Mais tout le monde ne cherche pas des ennuis aux soirées, soupira le vert. Et puis pour le coup, cela fait un moment que nous ne l'avons pas revu. Il a peut-être changé.

- C'est possible Midorima-kun. »

Après tout, Akashi Seijuro lui-même changeait. Pourquoi pas ce garçon ?

« Sinon j'imagine que tu nous as pas fait venir que pour ça j'espère ? dit Aomine. Tu as bien une petite idée de petit jeu à faire mmh ? D'ailleurs, Kise m'a donné un point. Pense à le rajouter.

- On ne peut rien te cacher Daiki, sourit-il. J'ai…

- OH ! »

Sursautant, tout le monde se tourna vers Murasakibara qui venait d'écarquiller les yeux, comme frappé par la foudre.

« Je sais Aka-chin ! s'exclama t-il subitement. Je sais qui c'est, la fille de tout à l'heure, celle qui est là-bas.

- Quoi ? lâcha Kise

- Qui ? QUI ? harcela Aomine en sautant presque sur lui

- C'est la sœur de la coach. »

Tous les yeux s'agrandirent pour se tourner vers le centre de l'attention au loin qui était revenu.

« Mais carrément… souffla le dunker. T'as carrément raison Murasakibara ! C'est son portrait craché bordel ! En mieux presque !

- On n'a pas la même définition de « en mieux » niveau caractère, dit Midorima. Tu as oublié ce qu'on a vu ?

- Je ne l'ai vu qu'une fois mais elle est gentille pourtant, dit le pivot, pensif.

- Elle est plus jeune que ta coach Murasakibaracchi… c'est sa petite sœur c'est ça ?

- Elle a le même caractère que sa sœur surtout, en plus borné, lâcha Akashi

- Oh bordel ! C'est bien elle alors !

- Et qu'est-ce qu'il s'est passé Akashicchi ? »

La mine renfrognée du capitaine se posa sur chacun d'eux avec un rictus.

« Vous me décevez. Je pensais que vous auriez compris. »

Tout se connecta dans le cerveau du turquoise comme une grande gifle.

« J'ai compris Akashi-kun. C'est avec elle que tu as passé une nuit pour ta première fois. Sans l'embrasser.

- Tu as retenu ce détail Tetsuya » remarqua t-il, amusé.

Un blanc se fit avant que le bleu n'explose.

« OH BOOORDEEEEEEEEEEEEL, hallucina Aomine. T'as vraiment couché avec elle ? Pour de vrai ?

- Oui, répondit simplement le rouge.

- Et il me dit « Oui » comme ça ! s'indigna le basané

- Et bien… j'avoue que j'avais oublié cette histoire Akashicchi ! Ca date elle et toi alors.

- On peut dire ça comme ça…

- Pourquoi ? Tu la fréquentes toujours ? Tu l'as revu depuis ? questionna Aomine. C'est elle qui t'appelait aux soirées ?

- Comme tu peux être fouine, lui lança Midorima avec un regard jugeur

- Moi aussi je suis curieux Mido-chin. C'est la sœur de la coach quand même.

- Essaye de réfléchir un peu, soupira le vert. Vu les propos qu'elle a tenu tout à l'heure, cela fait un moment qu'ils ne se parlent plus.

- Je crois que tu es le seul clairvoyant dans le groupe Shintaro. Avec Tet… Kuroko.

- N'empêche Akashicchi… vu sa colère… elle t'en veut terriblement. J'espère que tu ne lui as pas fait quelque chose d'illégal… »

Et contre toute attente, Akashi eut un léger rire.

Bon sang. Ca remontait à quand la dernière fois ? C'était un rire qui se foutait ouvertement de leur gueule en plus !

Kuroko fronçait les sourcils devant cette attitude plus que surprenante.

« Si tu savais, Ryouta… » dit-il finalement, non sans perdre son rictus.

Déstabilisant, vraiment.

« Tu veux pas nous raconter pourquoi elle t'en veut ? tenta Kise

- Non. Ca ne vous concerne pas.

- Mes histoires ne concernaient pas non plus Akashi-kun et pourtant, Akashi-kun voulait savoir » lança le passeur.

L'Empereur perdit son sourire pour des éclairs. Il n'avait pas besoin de ramener ça sur le tapis. Kuroko s'en voulu aussitôt car c'était du passé. C'était une pique injuste.

« Elle est là, elle n'en démord pas hein ? » sourit Aomine en la matant du coin de l'œil.

Akashi lui accorda un regard avant que les yeux noirs lui renvoient sa colère plus durement encore. Les autres l'observèrent également en essayant d'être discret. Elle était belle, d'une beauté froide, comme sa sœur. Leur ancien capitaine avait du goût.

Enfin… du point de vue d'Aomine.

« De toute façon, vu comment elle te parle, c'est clair que vous êtes allés plus loin qu'une discussion de courtoisie, dit ce dernier sans cesser de sourire. Ca doit bien être la seule meuf qui a les balls de te parler sans prendre de pincettes. Et ça… ça veut bien dire qu'elle les a tenues entre ses mains, si tu vois ce que je veux dire !

- C'est cette même partie de ton anatomie que je vais te faire avaler si tu continues à commenter de la sorte Daiki…

- J'imagine que la coach de Murasakibaracchi doit être au courant non ?

- Oui, répondit cette fois le joueur avec un regard plus sombre.

- Oh ! C'est ça ! Quand elle disait qu' « elle » allait te tuer ! Elle parlait de sa sœur non ? »

La gourmandise qu'avalait Murasakibara resta coincée dans sa gorge. Il toussa pour la faire passer.

« Hé, nous claque pas entre les doigts Murasakibara ! fit Aomine en lui tapant dans le dos.

- Merci Mine-chin, dit-il une fois la quinte passée. Aka-chin… la coach va te tuer pour de vrai. Elle en est capable…

- Arrête de dire n'importe quoi, soupira Midorima

- Je ne dis pas n'importe quoi Mido-chin. La coach fait peur quand elle décide de faire peur. Elle ressemble beaucoup à Aka-chin.

- Sans blague, ricana ce dernier

- Dans quel pétrin il s'est fourré… murmura Midorima plus pour lui-même, mais ce qui n'échappa à son voisin

- Il a fourré un beau pétrin tu veux dire... »

Les yeux indignés de Midorima le fit rire à gorge déployée.

« Qu'est-ce que tu as dit encore Midorimacchi ?

- Demande-lui… non ! Ne demande pas !

- Bien, reprenons, dit Akashi pour changer la conversation. Si je vous ai fait venir, ce n'est pas pour parler de moi…

- Alors que franchement pour une fois, je ne suis pas contre ! dit Aomine. Tu peux parler de toi et de ta vie privée autant que tu veux Akashi !

- Tais-toi un peu Aominecchi ! Laisse-le parler !... est-ce que c'est un jeu où on peut danser Akashicchi ? Car j'ai des fourmis dans les pattes, cela fait trop longtemps que j'y ai pas été…

- Au lieu de discuter avec nous, t'avais qu'à y aller tout à l'heure, lui rappela le bleu

- Mais je voulais parler avec Kagamicchi aussi…

- Bah alors te plains pas.

- Aominecchi !

- Non ce n'est pas un jeu où nous irons danser. Pour ce jeu, il faut faire des groupes de deux. L'un doit faire dire un mot précis à un inconnu sous le regard de l'autre qui valide ou non.

- Oh ! sourit le blond. Ca ressemble un peu à la soirée chez Takaocchi avec le téléphone !

- Exactement. Mais en face à face cette fois. »

Kuroko ne semblait pas très à l'aise mais il hocha la tête cependant tandis que Midorima soupirait de façon interminable.

« Je veux bien essayer Akashi-kun.

- Si on se met par deux, l'autre est arbitre en attendant ? questionna le dunker

- C'est ça.

- Midorimacchi on se met ensemble ?

- Pff… soupira ce dernier. S'il le faut…

- Akashi je me mets avec toi, sourit Aomine. Obligé.

- Je suis content d'être avec Kuroko-chin.

- Moi aussi Murasakibara-kun.

- Séparons-nous et donnons-nous rendez-vous dans une demi-heure pour faire les comptes.

- On se retrouve ici Akashi-kun ?

- Oui.

- Et bien c'est parti ! sourit le bronzé. Suis-moi Akashi il y a la cuisine du bas où il a pas mal de monde.

- Reste près de moi Kuroko-chin, je ne veux pas te perdre.

- Je suis juste derrière toi Murasakibara-kun. »

Les groupes se séparèrent et laissant les autres derrière eux, le duo As-Empereur parcourut la foule pour s'y rendre.

« J'imagine que le fait de vouloir te mettre avec moi Daiki n'a absolument rien à voir avec Aiko ?

- Ah c'est vrai qu'elle s'appelle comme ça, dit-il avec un rictus. Mais tout de suite Akashi ! C'est mal me connaître !

- …

- … bon ok, ça joue un peu. »

L'Empereur leva les yeux au ciel.

« Qu'est-ce que tu veux donc ?

- Son numéro. »

Le rouge eut un rictus.

« Je vois que tu ne perds pas une occasion…

- Jamais, répondit-il sur le même air

- Ce n'est pas une fille pour toi.

- Ca, c'est à moi d'en juger.

- Certes. Mais je ne te le donnerai pas.

- Pourquoi ? Tu comptes remettre le couvert ?

- Certainement pas.

- Bah alors !

- Je ne veux plus rien avoir avec elle. De plus, je n'ai pas son autorisation pour le faire.

- Demande-lui.

- Tu n'as pas dû écouter ma première phrase Daiki. »

Le bleu lâcha un profond soupir dépité.

« Ok j'ai compris… mais je suis quand même jaloux. »

Akashi se passa de commentaire.

« Au lieu de dire des bêtises, avançons. »

O_o_o_O

Kuroko et Murasakibara se dirigèrent dans une direction opposée afin d'être sûr de ne pas tomber avec les autres.

« Tu commences Kuroko-chin ?

- Je préfèrerai que ce soit toi Murasakibara-kun.

- … bon… d'accord. »

Kuroko observa la foule autour d'eux. Il n'était jamais vraiment inspiré pour ce genre de mission… d'autant plus avec des inconnus. Il repéra un gars qui sirotait tranquillement son verre dans un coin, le nez sur son portable. Au moins, il ne se ferait pas trop remarqué s'ils venaient l'embêter un coup.

« Murasakibara-kun, je te choisis le mot« pavé droit »…. C'est comme une brique, expliqua t-il aussitôt devant son air interrogateur.

- Ok… »

Nonchalement, il alla se placer devant l'homme qui ne releva même pas les yeux.

« Si c'est pour une clope tu peux passer ton chemin, j'me les garde.

- Non merci, je voudrais un pavé droit. »

Le garçon fut forcé de lever le regard, haussant un sourcil tandis que le passeur ne put s'empêcher d'avoir un sourire en coin. Cependant par politesse, il préféra le laisser finir.

« Un pavé droit ? répéta t-il. C'est quoi ça ? Un nom de code ? Le dernier joint à la mode ?

- J'ai soif.

- Mec, t'es bourré. Casse-toi et va vomir dans un coin mais pas sur moi, c'est tout ce que je te demande. »

Il s'en alla. Murasakibara se tourna vers le turquoise avec une moue.

« Il n'a rien compris…

- Murasakibara-kun, dit Kuroko d'une voix patiente, quand je disais une brique, je ne parlais pas d'une brique de lait…

- Ah…

- Et ce n'était pas à toi de le dire, tu devais le faire dire aux autres. Mais ce n'est pas grave, j'aurai dû te rééexpliquer les règles. C'est ton tour… donne-moi un mot à placer. Et s'il te plaît, pas trop gênant.

- Oui Kuroko-chin. »

Le regard du violet parcoura la salle avant de se poser sur une fille qui discutait avec une de ses copines.

« Là-bas Kuroko-chin, la brune.

- Les deux sont brunes…

- Celle de gauche alors.

- Très bien.

- J'aime bien le mot « pocky ».

- Ca me va, dit-il, satisfait. C'est un mot plutôt facile.

- Moi ça me donne faim… »

L'Ombre joua des coudes pour se rendre vers son objectif et les salua poliment.

« Bonjour Mesdemoiselles. »

Rien. Elles continuaient de rire, aveugles à ce nouveau venu.

« Mesdemoiselles ? »

Il finit par leur tapoter l'épaule et elles bondirent avec un cri.

« Aaaaah ! Tu nous as fait peur ! s'exclama celle de droite.

- Ca va pas non de surgir comme ça ? fit l'autre

- Je suis désolé, dit-il de son air habituel. Je vous ai salué mais vous ne m'avez pas entendu.

- Faut parler plus fort mon coco dans une soirée comme celle-ci, reprit la fille de droite …t'as quel âge en fait ? T'es venu accompagné ? Par ce que les plus jeunes devraient pas venir à une fête comme celle-là… »

Le joueur pinça les lèvres. Ces filles étaient certes plus âgées mais il ne pensait pas faire si jeune que ça.

« Je suis au lycée, dit-il calmement.

- Ah ok… déso alors… tu tentes de draguer des premières années de fac alors ?

- Non, répondit-il. Je suis venu vous voir si vous aviez ces longs biscuits… allongés. Je ne sais plus comment ils s'appellent. »

Les deux amies s'échangèrent un regard amusé.

« Ouais bien sûr ouais, firent-elles, n'y croyant pas. Et tu vas me faire croire que ce n'était pas pour nous faire le coup du jeu du pocky après ?

- Absolument pas. Mon ami là-bas a faim et il ne mange que ça en soirée.

- Oui oui bien sûr, continua celle de gauche sur le même air que précédemment. Et bien non mon gars, on n'en a pas.

- Tu diras à ton pote qu'il peut venir directement nous aborder hein ? On va pas le manger. Et puis c'est pas comme si c'était le premier et le dernier de la soirée.

- Ce n'est pas… »

Mais Kuroko préféra laisser tomber. Il sentait qu'il n'aurait pas raison dans la discussion, quoiqu'il dise. Le principal étant qu'il avait réussi son objectif premier.

« Je vais vous laisser alors, bonne soirée.

- Ouais bonne soirée. »

Il retourna près du Yosen qui le regarda.

« Alors Kuroko-chin ?

- C'était gênant Murasakibara-kun.

- Ah. »

O_o_o_O

« Allez Midorimacchi donne-moi un mot à placer ! »

Mais le vert avait la mine renfrognée, les bras croisés. Il avait vu une tête brune passer à l'étage qui descendait les escaliers qui ne lui plaisait pas du tout.

« Non. Je vais plutôt aller prendre l'air. J'étouffe ici.

- Mais… tu étais partant il y a cinq minutes !

- J'ai changé d'avis, je n'ai plus envie »

Kise ne put que le regarder, impuissant, prendre la fuite.

« Non mais j'y crois pas ! fulmina t-il. C'est quoi cette défilade ?! »

Le blond trépigna sur place avant de croiser les bras avec une mine renfrognée.

« Mais pourquoi j'ai choisi Midorimacchi ? C'est le pire ! »

Kise était à deux doigts de faire demi-tour pour aller retrouver les autres – et se plaindre du vert au passage - mais il se rappela qu'il était ici pour faire la fête avant tout. Après tout, si son binôme le lâchait, il pouvait s'occuper autrement.

Et quoi de mieux que la piste de danse qu'il avait délaissé depuis un bon bout de temps ? Elle l'appelait, les cris et les chants au loin n'attendaient que lui pour mettre le feu…

Cela lui redonna le sourire, d'autant plus en voyant que le monde ne désemplissait à cet endroit. Il avait une demi-heure pour se déhancher à fond avant de retrouver les autres … ou que le Shutoku ne refasse surface.

Alors qu'il courrait presque vers la piste, le sourire fut encore plus intense sur ses lèvres en reconnaissant une silhouette familière.

« Comment ça va Momoicchi ? Je t'ai vu au loin tout à l'air mais tu étais occupée, je voulais pas te déranger. »

Et en omettant certains détails.

« Ki-chan ! sourit-elle en l'enlaçant. Ca me fait plaisir de te voir ! Ca va ? Tu passes une bonne soirée ?

- Oui super ! Il y a tout le monde alors comment ne pas adorer ?

- Je n'arrête pas de danser, gloussa t-elle. J'ai l'impression de revivre ce soir ! Ca fait super longtemps que je ne suis pas allée à une soirée pour juste danser, danser et toujours danser !

- Et bien pose ton verre et viens danser avec moi Momoicchi ! »

Elle rit et ils s'exécutèrent tous les deux, attirant rapidement l'attention. Déjà par leur apparence assez hors norme dans la foule qui dansait mais aussi par leurs mouvements… particuliers. Sans se consulter, ils avaient décidé de sauter partout avant d'enchaîner avec la danse du robot puis le blond avait saisit la rose qu'il avait fait tourner à plusieurs reprises, valser – et de ce fait prenant beaucoup de place.

Ils quittèrent la piste après cinq ou six chansons, complètement transpirants. Ils s'échangèrent un regard, adossés contre le mur où ils avaient prit appuis avant de rire franchement.

« Tu as raison Momoicchi ! Ca fait un bien fou !

- T'as vu ? On devrait en faire vraiment plus souvent.

- Mais je comprends pas comment je peux être aussi essoufflé alors que je suis un sportif !

- Tu as chanté toutes les chansons en dansant Ki-chan.

- Ah bah c'est ça alors… »

Ils rirent de nouveau avant que le copieur ne se lève pour aller chercher deux verres de jus.

« Ils sont neufs ? questionna la jeune fille

- Evidemment. Je connais la règle quand même Momoicchi ! Ne jamais reprendre un verre qui a été posé même plus d'une seconde.

- Je n'en doute pas Ki-chan » sourit-elle.

Ils trinquèrent tous les deux et reprirent leur souffle en silence en regardant les gens danser. Mais le blond vu bien que les yeux de son amie étaient inconstants.

« Tu cherches quelqu'un Momoicchi ? »

Cette dernière sursauta et passa une main machinale dans ses cheveux.

« N… non… enfin je veux dire… »

Elle soupira et eut un petit sourire en coin.

« J'avais crû voir Izuki, c'est tout.

- Aaaaaah, fit le jaune en se retenant de sourire. Oui je lui ai parlé, il est là ce soir.

- Je sais, on s'est croisé tout à l'heure mais vite-fait…

- Tu ne veux plus lui parler ?

- Quoi ? Bien sûr que non ! s'exclama t-elle en se tournant vers lui. Pas du tout ! Au contraire ! Enfin je veux dire… c'est un très bon ami tu sais. On discute souvent, on s'appelle, on s'envoie des messages. Et même si les gens ne peuvent pas s'empêcher de nous surveiller à chaque fois qu'on est dans la même pièce, moi je ne veux pas agir différemment avec lui.

- Je comprends.

- Tss, souffla t-elle en se recalant contre le mur. Avec Dai-chan qui est pire qu'un gardien de prison et son équipe qui me juge à chaque fois que je suis trop près de lui, on finit par s'éviter afin d'éviter justement les situations comme ça… ça nous fatigue…

- Surtout que ça peut arriver à n'importe qui, concéda Kise. Je veux dire, si on faisait un sondage dans la maison, je suis sûr que plus de la moitié aurait déjà eut un rapport sous le coup de l'alcool.

- Ca t'ait déjà arrivé Ki-chan ?

- Et bien… non, avoua t-il. Mais j'ai… un ami très proche à qui s'est arrivé. Ca arrive plus souvent qu'on le croit malheureusement. Mais je trouve ça très beau que cela n'ait pas entaché votre amitié. Vous vous êtes bien rapprochés durant les soirées avec Seirin.

- Oui, opina t-elle. On a pas mal de points communs finalement ! Et il faut dire que la phase qu'on a traversé ensuite était la pire de notre vie. Une situation comme ça crois-moi, ça créé des liens forts.

- J'imagine Momoicchi. »

Elle sembla perdue dans ses pensées et Kise voulait éviter qu'elle ne repense à cette période sombre qui l'avait torturé.

« Enfin bref, dit-il. Tu n'as pas trop été embêtée ce soir ? Les lourds malheureusement, il y en a partout…

- Malheureusement… répéta t-elle en soupirant. Mais je suis loin d'être une demoiselle en détresse Ki-chan, sourit-elle avec superbe. Je sais me défendre et les remettre à leur place.

- Je n'en attendais pas moins de toi Momocchi, rit-il …oh regarde ! Tu as raison il y a Izuki là-bas ! »

Aussitôt, le regard de la rose s'orienta sur la silhouette du garçon qui parlait avec un groupe d'adolescents et adolecentes, verre à la main. Il sembla terminer sa phrase et tout le groupe éclata de rire, provoquant un sourire sur le visage du garçon.

« J'imagine qu'il est encore en train de raconter ses blagues pourries, sourit-elle en l'observant.

- Pas si pourries que ça si tout le monde rigole » rectifia Kise avec le même air.

Voyant que le silence se prolongeait, il tourna son regard sur sa voisine et fut surprise d'y trouver un regard triste.

« Qu'est-ce qu'il se passe Momoicchi ? s'inquiéta t-il aussitôt.

- … rien Ki-chan…

- Il ne se passe pas rien Momoicchi ! s'indigna t-il. Dis-moi… » reprit-il d'une voix plus douce.

Elle baissa son regard sur le sol.

« … c'est… je…

- Tu sais que tu peux me faire confiance Momoicchi ! Jamais je ne te jugerais tu le sais bien ! »

Elle lui offrit un sourire triste.

« Je sais. Tu es celui en qui j'ai le plus confiance Ki-chan tu sais… c'est juste… que c'est difficile à expliquer…

- J'ai tout mon temps. »

La jeune fille ramena ses jambes contre elle, cherchant ses mots.

« Je… je… »

Elle enfouit sa tête dans ses genoux.

« Je crois que... je… je ressens des choses… pour Izuki…

- Oh… »

Le blond était abasourdi par cette révélation. Bien sûr qu'il savait ce qu'il en était pour le garçon, il l'avait bien vu ce soir… mais il ne s'était pas attendu à ce que cela prenne cette tournure du côté de la manageuse.

« Tu veux dire… que… tu as des sentiments pour lui ? » essaya t-il de mettre à plat

Elle sortit légèrement sa tête de ses genoux, les yeux brillants.

« C'est ridicule hein ?

- Oh Moimoicchi… »

Il se pencha pour l'enlacer et l'amener contre lui.

« Bien sûr que non Momoicchi… absolument pas… il n'y a rien de ridicule là-dedans.

- Tout le monde pensait que je n'aurai de yeux que pour Tetsu-kun jusqu'à la fin de ma vie… même moi…

- Tu as le droit d'aimer quelqu'un d'autre…et puis… tu sais bien… que c'est compliqué avec Kurokocchi…

- Je sais, dit-elle. Et j'ai tourné la page… mais je ne pensais pas aussi vite… ça me fait bizarre…

- Il n'y a pas temps réglementaire tu sais, cela pouvait être bien un jour après ou bien dix ans après…

- Je sais… mais… j'ai du mal… à accepter ce que je ressens pour lui, gémit-elle. Je ne sais pas pourquoi… je crois que j'ai peur de ce que les autres diront… de ce que lui dira… Je ne veux pas gâcher notre amitié.

- Alors déjà les autres, on s'en fou Momoicchi ! Ils peuvent bien dire ce qu'ils veulent ! Tu sais, ils trouveront toujours un moyen de parler de vous que tu sois ou non avec Izuki. Et de deux, tu devrais parler à Izuki… de ce que tu ressens. »

Elle secoua la tête.

« C'est encore compliqué pour moi Ki-chan…

- Je t'assure, dit-il d'une voix maitrisée. Et puis regarde, tu t'es confié à Kurokocchi quand tu avais des sentiments pour lui non ? Jamais il ne s'est comporté différemment avec toi et tu n'as pas perdu son amitié. Parle à Izuki et tu verras bien. Je pense que tu te mets beaucoup de pression Momoicchi car tu es encore bouleversée de toutes les révélations que tu as eu le mois dernier. »

Elle renifla et il caressa ses cheveux.

« Tu crois ?

- J'en suis sûr. »

Elle essuya ses yeux légèrement humides d'un revers de main.

« Merci Ki-chan. »

Elle l'enlaça plus fortement et se nicha dans son cou.

« Je serai toujours là pour toi si tu as besoin Momoicchi. »

Ils restèrent encore un moment dans cette position jusqu'à ce que les premières notes d'une musique commencent à faire trembler les basses.

« Oh non ! s'exclama le mannequin en se redressant. J'adore cette chanson. »

Elle rit tout en le regardant trépigner sur place.

« Vas-y Ki-chan ! Je te regarde !

- Ah non non non ! Tu viens avec moi !

- Mais…

- Il n'y a pas de mais qui tienne ! On va enflammer le dancefloor Momoicchi ! »

Elle rit davantage en se sentant remettre sur pied, tirée par les bras jusqu'au milieu du hall. Elle ne pouvait que perdre sa triste humeur face à un blondinet se dandinant de cette façon face à elle. Il lui prit les mains et ensemble, ils firent de nouveau des tours et des tours, des poses et d'autres mouvements plutôt gracieux.

Quand elle releva les yeux, Momoi aperçut ceux d'Izuki qui la regardaient avec un sourire et elle lui rendit. Kise ne put que faire de même en voyant son amie prendre de légères couleurs.

O_o_o_O

« Franchement… pas mal Akashi, pas mal, sourit le bleu en félicitant le rouge qui revenait de sa mission. Allez à moi. Vas-y envoie. »

Les deux adolescents avaient trouvé la cuisine remplie à foison, terrain idéal pour une activité comme celle-ci.

« J'espère que tu es prêt Daiki je ne vais pas te rendre la tâche facile.

- J'espère bien ! »

Pour pimenter leur jeu, ils avaient décidé de choisir des mots insolites trouvés sur internet. Akashi avait eu le droit au mot « altruiste » et s'en était vraiment bien sorti. C'était maintenant au tour de son binôme.

« Tu vois la fille avec le haut rose là-bas ?

- Oui ?

- Tu dois lui faire dire le mot « tintamarre ».

- Purée chaud aussi celui-là ! J'espère qu'elle a pas deux neurones sous cette touffe de cheveux. »

Puis il s'avança vers elle avec un sourire enjôleur.

« Salut, dit-il en se plaçant devant elle

- … Salut, répondit-elle avec un sourire polie tandis que sa copine lui envoyait un regard amusé

- Sympa la soirée hein ? Dommage, on ne s'entend pas avec tout ce… »

Voyant qu'il ne semblait pas vouloir terminer sa phrase – ou n'y arrivait pas – la jeune fille continua.

« Bruit ?

- Ouais nan, un autre mot qui y ressemble…

- Euh… boucan ?

- Non plus…

- Bref, tu voulais quoi sinon ? »

Le dunker soupira et secoua la tête.

« Et bah écoute ce que je voulais de base c'est mort alors au moins ton numéro ? »

Akashi eut un sourire triomphant en voyant le bleu revenir après que la fille est étrangement bien voulu lui donner.

« Ouais ouais je sais, bougonna t-il en arrivant à sa hauteur. En attendant j'ai quand même gratté un numéro !

- Encore faudrait-il que ce soit réellement le sien…

- Ah non ! Viens pas me pourrir avec tes mauvaises ondes en plus ! »

Aomine tourna la tête en cherchant sa prochaine cible, bien décidé à prendre sa revanche. Puis il la trouva et un cruel sourire orna ses lèvres.

« Là-bas, dit-il, la coach de Seirin. Tu dois lui faire dire le mot… voyons voir dans la liste… le mot… écureuil… bizarre ça…

- Ce qui est dit est dit. »

Le rouge se dirigea sans hésiter vers le troupeau de joueurs. Le premier à s'apercevoir de sa présence fut le plus petit aux cheveux châtains qui écarquilla les yeux et s'empressa de donner un coup de coude à son voisin en désignant son approche du menton. Camarade qui eut ensuite la même réaction que précédente si bien que cela fit vite le tour et qu'un silence de mort accueillit sa présence. Akashi Seijuro faisait toujours cet effet, et pourtant ils le voyaient plus régulièrement ces temps-ci.

« Bonsoir, fit-il poliment

- Oh… bonsoir, salua à son tour Teppei.

- Vous êtes encore debout ? s'étonna la coach. Vu l'heure, je vous pensais déjà mort sur le sol du salon. Même si vous ne jouez pas ce soir à ce que j'ai compris.

- En effet, nous ne jouons pas. Enfin, pas vraiment.

- Qu'est-ce que tu fais là ? questionna Hyuga. Ce n'est pas qu'on n'est pas content hein mais…

- J'enquête. Il paraît qu'un animal sauvage est rentré dans la villa.

- Que… QUOI ? sursauta Koganei en jetant des coups d'œil affolés partout

- Mais comment ça ? hallucina le capitaine. Il y a juste un petit bois dans l'immense jardin, c'est pas la forêt non plus ! Ni la jungle.

- Mais c'est quoi comme animal ? trembla Furihata

- Le nom m'échappe malheureusement, fit-il faussement

- J'ai dû mal à y croire, dit la coach, suspicieuse

- Mais il ressemble à quoi ? renchérit Koganei

- Apparemment petit, avec une queue, roux. Ah oui, il monte et vit dans les arbres. Il mange des noisettes. »

Un silence de surprise écrasa le cercle, tous se jetant des coups d'œil.

« Un écureuil ? lâcha Hyuga, sérieusement ?

- Mais c'est n'importe quoi ! dit la coach

- Un quoi ? fit Akashi en fronçant les sourcils, essayant de mieux entendre

- Un écureuil ! répéta Koganei, plus fort.

- Comment ?

- Un écureuil ! cria presque Riko. Non mais franchement, osa t-elle, tu te fiches de nous Akashi ? »

Pour toute réponse, il eut un sourire en coin qui fit soupirer d'embler le cercle.

« J'aurai dû m'en douter, grommela Hyuga

- Bah moi je m'en suis doutée. C'est quoi encore votre jeu ?... Je vois Aomine qui se marre là-bas. »

Akashi lui fit un signe de venir et il les rejoignit, le sourire aux lèvres.

« J'ai pas tout entendu mais j'ai compris l'essentiel. Bien joué Akashi, avoua t-il devant une troupe complètement larguée

- C'était facile.

- Je ne comprends pas, dit-il en reprenant son téléphone …pourtant... ah merde ! J'ai lu la page « Mot difficile à écrire », pas à placer ! Merde, je suis trop con !

- Ce qui est dit est dit.

- Oh ça va hein ?»

O_o_o_O

Midorima était contre le mur, bras croisés au point de rendez-vous. Les autres avaient du retard. Cela faisait bien une dizaine de minutes qu'il attendait planté comme un piquet. Il jeta des coups nerveusement autour de lui. Il ne savait pas ce qui l'inquiétait le plus : que Takao ne se soit pas manifesté de nouveau ou qu'il le savait rôder dans le coin. Une seule chose était sûre : plus il était loin, mieux il se portait.

« Où est Ryouta ? demanda l'Empereur qui arrivait avec son binôme.

- Nous n'avons pas fait le jeu, dit-il en secouant la tête. J'avais besoin de prendre l'air. Il doit être toujours là où je l'ai laissé…

- Murasakibara là-bas, indiqua Aomine. Tetsu doit être avec lui. Ils arrivent.

- J'ai gagné un point, annonça le violet avec un sourire une fois à leur hauteur

- Murasakibara-kun s'en est très bien sorti. Il a gagné un point de survie et trois pour moi.

- Très bon résultat.

- C'était plus facile après que tu ais ré-expliqué les règles Kuroko-chin.

- Et vous ? demanda le passeur

- Je ne sais plus exactement mais Akashi a tout noté. Tu demanderas à Seirin, ils te raconteront ! pouffa t-il

- Je croyais que ça devait être avec des inconnus, rappela le fantôme

- Ouais, on l'a fait au début et après j'ai pas résisté, déso'.

- Je suis en retaaaaaaaaaaaard ! »

Le blond déboulait à côté d'eux, complètement défagoté, les cheveux en bataille et le rouge aux joues, trouvant difficilement sa respiration.

« Qu'est-ce t'as foutu Kise ? se marra le bleu. Pas de connerie j'espère !

- Mais non voyons ! râla t-il. J'ai profité de l'abandon lâche de Midorimacchi pour aller danser sur la piste et j'ai pas vu la demi-heure passée…

- Mido-chin n'a pas joué ?

- Non ! Largué comme une vieille chaussette ! Mais bon… dit-il avec un sourire. Finalement, c'était un mal pour un bien…

- Après le nouveau calcul, je suis toujours en tête avec dix points, annonça Akashi, puis Daiki avec six points, cinq points pour Tet…Kuroko, égalité trois points avec Atsushi et Ryouta et pour finir, Shintaro, un point.

- Pff, gloussa le dunker, égalité avec Murasakibara… c'est mérité à se trémousser sur la piste au lieu de travailler !

- Tu sais ce que j'ai mérité surtout ?

- Quoi ?

- Une soirée mousse.

- Tu nous emmerdes avec ta mousse ! »

Pendant que ces deux-là se chamaillaient, Akashi avait le regard sur un point bien précis. Kuroko s'en aperçut et suivit sa direction… qui alla se planter droit sur cette fille. Encore.

Le Rakuzan lâcha un soupir d'agacement.

« Nous nous verrons plus tard, annonça t-il en commençant à marcher. J'ai des choses à régler. »

Bien évidemment, les discussions cessèrent et ils suivirent simplement leur ancien capitaine des yeux qui se dirigeait droit sur la jeune femme qui ne se départissait pas de son aura colérique, verre en main.

Elle était épaule appuyée contre un pan de mur libre dans toute cette foule. Quand elle le vit arriver près d'elle, elle se tint plus droite et bazarda son verre vide.

« Akashi… pas trop tôt. Je commençais à croire que c'est moi qui devais aller te voir, encore une fois.

- Tais-toi.

- Ne me donne pas d'ordre. »

Ils se jetèrent des éclairs.

« Je te préviens, reprit-il plus menaçant encore. Plus jamais tu ne lèves la main sur moi. La prochaine fois, je te promets sur le nom de ma famille que tu le regretteras amèrement. Est-ce que c'est clair ? »

Pour une fois, la menace sembla la calmer légèrement et elle répondit affirmativement par un grognement.

O_o_o_O

Les joueurs, plus curieux les uns que les autres tendirent le coup pour assister à la scène. Difficilement, avec tous les pequenauds qui se plantaient devant eux. Il était hors de question d'aller ailleurs en attendant. Le spectacle sous leurs yeux était bien plus intéressant.

Même s'ils n'entendaient rien, ils apprenaient déjà beaucoup en les observant.

« Oh ! Vu leur tronche, ça s'engueule sec ! sourit Aomine.

- Je n'ai jamais vu Aka-chin se disputer avec une fille. Même pas au collège.

- On passait notre temps au club, rappela Midorima

- De toute façon, appart Satsu, je me souviens pas des autres filles.

- Il y en avait plein Aominecchi ! dit Kise. Quand même !

- Ca ne m'étonne pas que ça soit toi qui dise ça, sourit toujours le même

- J'étais peut-être le plus populaire et le plus entouré mais Akashicchi avait du succès au collège.

- Mmmmh…. C'est vrai Kise-chin. »

Kuroko hocha la tête.

C'était vrai.

« Bon on prend les paris ? enchaîna Aomine avec le même air en continuant à les observer. Est-ce qu'il va la faire tomber sur le cul ? Ou mieux ! Est-ce qu'il va se reprendre une baffe ?

- Moi je parie pas Mine-chin. Ca se fait pas.

- Voir deux fois ça dans une vie c'est déjà exceptionnel en soi, soupira Midorima

- Jamais deux sans trois !

- Arrête de dire ça Aominecchi ! Akashicchi est un être humain malgré tout !

- « malgré tout » répéta le bronzé, amusé

Il était clair que l'ambiance était bien plus électrique que l'ensemble de la sono du DJ. L'hostilité mutuelle se lisait sur leur langage corporel.

O_o_o_O

« Tu sais combien de fois j'ai essayé de te joindre ?

- Mon téléphone s'en souvient.

- Je pense que j'ai dépassé la centaine durant tous ces mois.

- Je t'avais dit d'arrêter de m'appeler.

- Ne fais pas comme si cette nuit n'avait pas existé.

- Elle a existé de façon insignifiante. De ce fait, on peut dire qu'elle n'a pas existé.

- Mais elle a existé, que tu le veuilles ou non. Même si pour toi ce n'était rien, je…

- Effectivement, ce n'était rien. »

Ces paroles dites durement blessèrent profondément la jeune fille.

« Je le sais bien, malheureusement. Ce n'était rien pour toi, cracha t-elle, agressive. Mais moi, tu m'as pris… »

Elle regarda tout autour d'elle pour vérifier que personne ne faisait attention à eux.

« Je sais, dit simplement le rouge avant qu'elle n'ouvre la bouche.

- Je sais que tu le sais ! s'emporta t-elle de nouveau. Tu ne te rends pas compte… tu… tu ne te rends pas compte… tout ça c'est arrivé à cause de toi ! »

Le Rakuzan fronça les sourcils, montrant clairement sa désapprobation.

« Ne me fais pas passer pour le méchant de l'histoire. Tu es la première fautive.

- Moi ? s'indigna t-elle. MOI ? C'était toi qui avais trop bu !

- Tu n'étais pas en reste non plus.

- C'est toi qui m'as dragué !

- Je t'ai seulement fait la conversation. Tu as envenimé les choses.

- Mais n'importe quoi ! C'est toi !

- Oh, parce que tu étais une fille très sage de ton côté peut-être ? fit-il, mauvais.

- … J'ai mes tords, je le reconnais.

- Il serait tant que tu les reconnaisses oui. »

Elle le regarda, toujours aussi énervée.

« C'était une erreur, dit Akashi en détachant chacun des mots et s'approchant d'elle qui fut acculée contre le mur. Et cela ne se reproduira plus.

- Une erreur hein ? fit-elle à son tour avec un rictus. Etrange que l'on reproduise l'erreur trois fois d'affilée hein ? C'était un véritable marathon cette nuit-là. Mon dos en souffre encore quand j'y pense. »

Cette fois, l'Empereur laissa échapper un sourire en coin. Il est vrai qu'ils avaient été très performants.

Finalement, cette remémoration avait légèrement calmé les passions.

« Bon sang Akashi… »

Elle inspira un grand coup.

« Pourquoi est-ce que tu es parti le lendemain ? demanda t-elle, dépitée. J'avais tellement besoin de te parler. C'était… la première fois pour moi.

- Parce que j'étais le premier à me rendre compte de notre erreur, répéta t-il. Je te l'ai dit ensuite : Il n'y avait rien et il n'y aura jamais rien entre nous.

- Que tu partes à la limite je l'aurai compris… Mais que tu me snobs subitement… On n'a jamais pu en reparler parce que tu fuyais mes appels sans cesse. Mais j'avais besoin que tu me rassures. Je voulais… j'aurai aimé que tu te mettes à ma place. Toi tu as peut-être pu rapidement passer à autre chose mais moi j'avais besoin de temps et de discussions. Et ça, je ne l'ai pas eu. Je me suis retrouvée seule du jour au lendemain, avec mes peurs, mes questions et mes doutes. »

Akashi était inhabituellement silencieux. Elle en profita pour continuer.

« En tout cas, tu ne m'a rien appris là. Tout ce que tu viens de me dire, je l'ai compris de moi-même au fil des mois tu penses, grogna t-elle. Mais je voulais aussi que tu m'expliques… certaines choses. »

Ils parlaient si bas tant ils étaient proches. Akashi posa un bras contre le mur au-dessus de la tête de la jeune femme.

Lui-même savait de quoi il allait en retourner et il ne voulait pas l'entendre élever la voix de nouveau si la colère la reprenait.

« Oh bon sang ! Oh bon sang ! scanda Aomine en secouant Kise qui était à sa portée. Tu vois ce que je vois ?

- Oui mais lâche-moi Aominecchi !

- On dirait un couple en pleine discussion ! Bordel mais j'avais mis une réservation dessus moi !

- Je trouve qu'Aka-chin et la sœur de la coach vont bien ensemble. Mais la coach ne serait pas du tout contente.

- Laissez-les donc ! grogna Midorima

- T'as qu'à partir si ça t'intéresse pas.

- …

- C'est bien ce que je pensais. »

Kuroko fixait le duo le regard méfiant.

Personne ne savait ce que disaient ces deux-là mais ça avait l'air assez houleux même si la tempête semblait légèrement se calmer.

« Akashi… reprit la jeune femme aussi bas que possible, tu te rends quand même compte que tu m'as appelé peu de fois par mon prénom pendant que… que nous le faisions ?

- Je sais.

- Qui est Tetsuya ? »

O_o_o_O

Du côté des joueurs, Aomine se cassait littéralement le cou pour essayer de lire sur leurs lèvres. Peine perdue vu la distance et l'obscurité de la pièce.

« Aie bordel ça fait mal, grimaça le bleu en se massant la nuque. T'arrives pas à voir avec tes binocles toi ?

- Ce ne sont pas des jumelles, grommela Midorima

- J'espère qu'ils vont pas se rabibocher ! Donnez-moi une chance avec, bordel !

- Akashi-kun avait l'air d'être plutôt décidé là-dessus, lui rappela le passeur. Il n'avait pas du tout l'attitude de quelqu'un qui voulait renouer une relation Aomine-kun.

- Ouais c'est vrai…

- Je ne pense pas qu'Akashi-kun soit le genre de personne à retourner avec une personne qu'il a ignoré aussi longtemps. Akashi-kun sait ce qu'il veut et ce qu'il ne veut pas. Il va juste s'expliquer clairement.

- Ouais t'as encore raison Tetsu… putain tu le connais bien…

- J'espère juste que ça ne va pas plutôt empirer…

- Alors ça, c'est pas impossible… »

O_o_o_O

« C'est… une personne, éluda Akashi.

- Une ex ?

- Non.

- Ne me prends pas pour une idiote, pas cette fois, gronda t-elle sans lâcher son regard. Tous ces mots que tu m'as dis, que tu voulais que je sois tienne, que tu me demandais de prononcer ton nom encore et encore… elles n'étaient pas pour moi toutes ces belles paroles hein ? »

Et voilà.

Ce n'était même pas une question mais un simple constat.

Il ferma brièvement les yeux pour se remémorer ce souvenir qu'il aurait préféré oublié.

L'alcool avait vraiment fait des dégâts ce soir-là. Il avait déliré par moment lors de leur consommation charnelle. Et elle ne l'avait pas oublié non plus apparemment, malgré les litres qu'ils s'étaient tous les deux enfilés.

Ce qu'il pouvait regretter cette nuit-là… les néons bleus des spots sur les cheveux de la jeune fille avait été la pire des hallucinations…

« Alors mets-toi à ma place, dit-elle de nouveau, la fureur sourde dans la voix. Tu me prends ma virginité, tu m'appelles par un autre prénom durant l'acte puis tu te barres le lendemain et tu ne veux plus en reparler sous prétexte que c'était une erreur ?! »

Elle avait les yeux qui brillaient de colère et de désemparement.

« Mets-toi à ma place Akashi ! répéta t-elle plus doucement mais non sans conviction. Pendant quelques jours, je ne savais plus où j'en étais. Tantôt je croyais en nous, tantôt non. Perdre ma virginité ce n'était pas anodin pour moi. Moi j'ai crû à tous ces mots que tu avais sorti… j'essayais de faire abstraction de ce que je ne voulais pas voir…et du fait que tu ne m'as jamais embrassé. Et puis tu m'as brutalement ramené à la réalité, sans t'expliquer, du jour au lendemain. J'étais en miette. Pour moi, notre nuit n'était pas une erreur. »

Elle passa un rapide doigt sous ses yeux pour reprendre contenance, légèrement tremblante.

Le rouge l'observa, silencieux.

« Je m'excuse. Sincèrement. »

Toute colère qui emplissait la jeune femme resta en suspend un instant. Elle le regardait, ébahie, n'arrivant pas à croire ce qu'elle venait d'entendre.

« Qu…de quoi ?

- Je suis désolé, répéta t-il le plus sérieusement du monde. Je reconnais ne pas avoir bien agis. J'ai peut-être minimisé certaines choses. »

Elle allait se réveiller c'est ça ?

« Tu… tu es honnête ? Tu le penses vraiment ?

- Oui. »

Elle ne sut comment réagir à ces mots inattendus.

« Je… je ne sais pas quoi te dire… bafouilla t-elle. Merci peut-être pour commencer… »

Elle essaya reprendre contenance même si elle était totalement déroutée par ce qui se passait.

« Tu… tu n'es plus le même qu'autrefois, avoua t-elle en l'observant comme si quelqu'un avait pris sa place dans son corps. Tu n'es pas le vrai Akashi. Quelles sont mes mensurations ?

- 120, 81, 65, sourit-il, amusé

- Mouais c'est bon. C'est bien toi. »

Elle soupira comme déchargée d'un poids lourd au possible.

« Est-ce que c'était si difficile que ça de discuter ? De prendre quelques minutes pour en reparler ? Si tu l'avais fait, je n'aurai pas parlé à ma sœur sous la colère. Elle veut te tuer tu sais ?

- Je sais.

- J'ai bien compris que tu ne voulais pas revenir dessus car c'était clair dans ta tête, mais pas dans la mienne. Remarque, tu n'étais peut-être pas mûr pour entendre ce que j'avais à te dire à l'époque ? se moqua t-elle. Ou alors… tu avais honte de quelque chose ?

- Ne répète plus jamais ça, dit-il froidement, ce qui l'a fit sursauter.

- Calme-toi ! Et puis, même si tu t'es excusé, reprit-elle plus sérieusement, je t'en veux toujours. Et ce pendant très longtemps.

- Une seconde. Je ne t'ai forcé à rien cette nuit-là. »

Puis il rajouta avec un rictus moqueur.

« J'ai souvenir que tu m'as dis avoir adoré cette nuit-là. »

Elle s'empourpra malgré elle.

« Pas la première fois. J'ai eu mal je te signale et on aurait dit que c'était nouveau pour toi aussi. La deuxième était nettement meilleure mais effectivement, à la troisième c'était beaucoup, beaucoup mieux, avoua t-elle non sans un sourire.

- Tellement bien que ça en était illégal, dit le Rakuzan, toujours son sourire moqueur en coin

- Oh tu vas pas remettre ça sur le tapis ! geignit-elle plus carmine encore. C'est la seule chose qui m'est venu à l'esprit après l'org… à la fin !

- Je prends ça pour un compliment.

- Mais reconnais qu'elle n'était pas trop mal pour toi non plus ! Puisque tu en as redemandé dès la première fois.

- J'ai plutôt souvenir que c'était toi qui voulait qu'on remette ça.

- Tu étais plus bourré que moi, je t'assure que c'était toi. »

Quoiqu'il en soit, les deux arrivaient à tirer du positif de cette soirée finalement… sur le plan physique seulement.

« J'ai vraiment crû que je te plaisais ce soir-là… avoua t-elle en baissant les yeux.

- Désolé, j'avais déjà pas mal bu. Mais tu n'étais pas repoussante… »

Elle leva les yeux au ciel.

« Je vais me contenter de ça hein… » soupira t-elle

Puis elle reprit, sérieuse.

« Tetsuya… c'est un prénom d'homme non ?

- Cela ne te concerne pas, reprit-il froidement. Ce sujet ne te concerne plus.

- D'accord, d'accord… je ne te pose plus de questions à son sujet à une condition. Une seule.

- Tu n'essayes quand même pas de négocier avec moi sur ce terrain ?

- Je veux que tu m'embrasses » déclara t-elle en rougissant.

Elle vit tout de suite qu'elle avait prit son vis-à-vis au dépourvu.

« Pardon ?

- Tu ne m'as jamais embrassé. Jamais.

- Je refuse.

- Oh par pitié, dit-elle en levant les yeux au ciel une énième fois. Tu m'as embrassé partout. Là... indiqua t-elle en montrant son cou, là… continua t-elle en montrant sa poitrine, là…

- J'ai compris, la coupa t-il

- Et moi… je me suis toujours demandée… si tu m'embrassais là, sourit-elle en montrant ses lèvres.

- Je ne vois pas pourquoi je ferai ça.

- Parce que tu me dois bien ça non ?

- Non.

- Oh allez ! Tu as quelqu'un dans ta vie c'est ça ?

- Non.

- Alors qu'est-ce qui t'en empêche ? »

Voyant qu'il allait de nouveau la rembarrer, elle enchaîna.

« Une fois. Un vrai baiser et tu n'entendras plus parler de moi. C'est pas mal non ?

- Du chantage maintenant ?

- J'utilise les armes dont je dispose. Et je suis toujours fâchée contre toi.

- Alors pourquoi tu tiens tant à faire ça ? Tu as encore trop bu ?

- Alors déjà, oui j'ai bu et crois-moi que je suis saine d'esprit quand même. Et pourquoi ? C'est simple, expliqua t-elle. Ca me perturbe. C'est juste ça. On ne couche pas avec quelqu'un sans l'embrasser, c'est trop bizarre… et franchement de mémoire, je n'avais pas mangé d'oignon…»

Effectivement. C'était un mystère qu'il n'avait encore pas résolu. Jamais ses lèvres n'avaient été tentatrices…

« Ce n'est même pas un baiser d'amour, continua t-elle. J'en ai juste besoin… pour mettre un terme à cette soirée. M'aider à tourner la page tu vois… »

Le cerveau d'Akashi fonctionnait à vive allure. Il était loin d'être idiot et savait très bien qui se trouvaient au loin, les espionnant.

Et c'est cela qui le décida avant tout.

De sa main qui n'était pas appuyée sur le mur, il vint saisir la nuque de la jeune femme devant lui tout en approchant sa bouche qu'il vint coller à la sienne. Cette dernière vint glisser ses mains dans les cheveux du rouge pour coller leur visage un peu plus et approfondir leur échange qui était déjà bien langoureux.

O_o_o_O

« OH BORDEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEL ! hurla Aomine mais couvert par le bruit de la musique. Donne-moi ça Midorima ! »

Il arracha les lunettes du vert pour les mettre sur son nez.

« Purée je rêve pas ! Mais je rêve pas en plus !

- Pourquoi je suis si gêné de voir Akashicchi faire ça, geignit le blond en détournant le regard

- Mais tourne pas la tête idiot ! fit le bleu en lui remettant dans la bonne direction. Tu loupes le patin du siècle là !

- Aominecchiiiiii ! Je veux pas voir ça je te dis !

- Oh bon sang ! Tu t'es gouré Tetsu ! Tu vois ! Tu vois ! Ils remettent le couvert !

- Je… je suis le premier surpris Aomine-kun. »

Cette scène était très étonnante. Il ne la comprenait pas. Mais son esprit rationnel lui disait qu'il y avait forcément une justification.

« La dernière fois que j'ai vu Aka-chin embrasser quelqu'un c'était Kuroko-chin. »

Ce dernier, à l'instar des ses anciens coéquipiers, n'arrivait pas à détourner ses yeux de la scène devant lui.

C'était étrange. Bizarre. Kuroko ne pouvait pas le nier. Comme tous les autres, il n'avait vu qu'Akashi embrasser une seule et même personne : lui. A la première personne donc.

Alors forcément, devenir spectateur et observer l'Empereur en plein échange avec quelqu'un d'autre dans cette situation étaient quelque peu surprenant. Pendant un bref instant, le turquoise se mit à la place du rouge et put imaginer la situation malaisante devant laquelle il avait pu le mettre en embrassant Kagami devant lui.

O_o_o_O

Ils finirent par s'écarter après de longues secondes.

« Wow… lâcha la jeune fille. Alors ça… »

Elle eut un petit rire.

« J'aurai adoré te dire que tu as progressé mais malheureusement, je n'y ai pas eu le droit la dernière fois.

- Je me suis entraîné ces derniers mois, dit-il avec un regard énigmatique

- Et bien… si tu as besoin de te ré-entraîner ou que je vérifie si tu t'es amélioré à ce niveau-là, sourit-elle en pointant son doigt vers un endroit en particulier, tu connais mon numéro.

- Et toi efface le mien. »

Elle rit de nouveau face à son visage redevenu terriblement impassible.

« Je plaisante bien sûr, dit-elle avant de reprendre un visage sérieux. Plus jamais.

- On est enfin d'accord sur quelque chose. »

Elle leva les yeux au ciel.

« Je dois te laisser, dit-il. Comme tu as pu le constater, je suis occupé ce soir.

- Et moi je pense que j'ai eu ma dose de toi pour ce soir, continua-t-elle. Vas-y alors. Je ne te retiens plus.

- Tu ne m'as jamais retenu. »

Elle souffla, faisant envoler sa frange. Sur certains points, il n'avait clairement pas changé.

Sur ce, il tourna les talons avec un signe du menton en guise d'au revoir puis regagna le groupe qui tenta de s'éparpiller pour ne pas éveiller les soupçons.

« Revenez tous par ici, ordonna t-il d'une voix forte pour se faire entendre en les voyant détaler

- Ce n'est pas ce que tu crois Akashicchi !

- C'est la faute à Midorima ! continua Aomine

- Mais il le sait déjà, vous n'avez pas encore compris ? » soupira Midorima

Le Rakuzan avait le visage fermé. Difficile de deviner à quoi il pensait.

« Je ne vous permets pas de m'espionner.

- On ne t'espionnait pas, râla Aomine. C'est pas de notre faute si t'es resté dans la pièce principale.

- Aka-chin sort avec la sœur de la coach ?

- Non, répondit-il du tac au tac.

- OUF !

- Alors vous vous êtes bien réconciliés, sourit Kise d'un air entendu

- Dis-moi que tu lui as passé mon numéro ! s'exclama Aomine

- Non.

- Murasakibara ! fit le basané en se tournant vers lui. T'as intérêt à dire à ta coach de lui passer !

- Qu'est-ce qu'elle te voulait ? insista Kise

- Ca ne te regarde pas Ryouta.

- Mais euuuuh ! Comprends-nous ! Il y a deux heures elle voulait t'égorger et vous finissez par… par ça ! On ne comprend plus rien nous !

- Je ne savais pas qu'Akashi-kun était du genre à se réconcilier en embrassant. »

La petite troupe se tourna vers le turquoise qui le regardait, une expression particulière sur son visage.

Akashi eut un sourire en coin. Surtout que plusieurs piques bien senties mourraient de franchir la barrière de ses lèvres. Il se contenta de la seule réponse correcte qu'il avait en tête.

« Tu ne connais pas les tenants et les aboutissants de ce geste, lui rappela t-il.

- Je ne demande qu'à comprendre Akashi-kun.

- Cela ne concerne qu'Aiko et moi.

- Je comprends Akashi-kun. »

Mais son air restait toujours particulier.

« J'ai l'impression que tu me juges… Kuroko. Est-ce le cas ?

- … Non… »

Personne n'était dupe, le passeur le faisait clairement.

« On n'oublie jamais la première fois, mais ça, peut-être que Taiga parviendra t-il à te le faire comprendre… s'il y arrive. »

Ce ton que l'Empereur avait prit fit grincer l'intégralité des dents les joueurs. Cela se vit tout de suite sur le visage du fantôme qui n'avait pas du tout apprécié cette remarque.

« Akashicchi… fit prudemment Kise, sentant un orage se préparer.

- Au moins, ce sera avec quelqu'un que j'aime réellement Akashi-kun. »

Malgré la musique assourdissante, le calme des joueurs était imposant.

« Tetsu… fit à son tour Aomine

- Je trouve ton attitude étrange Tetsuya. Si je ne te connaissais pas aussi bien, je pourrai croire que ce que tu as vu t'as fortement déplu.

- C'est ce que Akashi-kun aimerait bien croire. C'est seulement que je ne pensais pas qu'Akashi-kun était comme ça.

- Comme ça quoi ? fit ce dernier en arborant un léger sourire en coin qui renforça les sourcils froncés de son vis-à-vis. Que j'embrasse quelqu'un d'autre que toi ? »

Kuroko leva les yeux au ciel.

« Tout ne tourne pas autour de moi Akashi-kun. Je ne suis pas jaloux si c'est ce que tu essayes de me faire dire.

- Je n'ai rien dit de tel.

- J'aime Kagami-kun. Sincèrement, dit-il. Je ne suis pas dupe Akashi-kun. »

Ce dernier retrouva son air peu avenant.

« Qu'est-ce que tu veux dire ? » fit-il, doucereux.

Mais pour toute réponse, le turquoise qui le regardait tout aussi mauvais, tourna les talons.

« Attends ! Où tu vas Kurokocchi ?

- Retrouver Kagami-kun. »

Sur ce, il disparut loin du groupe.

Kise ouvrit la bouche et hésita à faire une remarque à son ancien capitaine mais il n'était pas le seul à devoir être réprimandé. Après tout, Kuroko avait ouvert les hostilités. Donc il la referma bien sagement mais grogna intérieurement. Il ne se priva tout de même pas pour lancer un regard désapprobateur à celui qui restait.

Mais alors qu'il s'attendait à trouver un Akashi qui se délectait de la tournure des événements, il le vit à contrario lèvres pincées, bras croisés crispés sur ses avant-bras.

« Je recommence… »

C'était à peine murmuré mais le blond était sûr de ce qu'il avait entendu. D'autant plus lorsqu'il secoua la tête avant de reprendre contenance.

Aomine esquissa un geste pour suivre son ancienne Ombre mais le rouge mit son bras en barrage.

« Laissez-le.

- T'abuses Akashi ! »

Le bleu ne se gêna pas lui faire encore une remarque où deux avant que le Rakuzan ne lui lance un regard froid qui le stoppa. Midorima soupira. Encore et toujours les mêmes…

« Bon… fit Kise pour couper court à la mauvaise aura, je préfère l'ambiance sur la piste de danse… alors si vous voulez bien m'excusez je vais y retourner… »

Agacé, il quitta le groupe à son tour pour se rendre à l'endroit encore grouillant de monde à cette heure tardive de la nuit.

« Attends-moi Kise ! »

Le dunker le rattrapa avec de grandes enjambées.

« Quoi ? Tu veux danser aussi Aominecchi ?

- Tout ce que tu veux mais loin d'Akashi…

- Je reconnais qu'il n'aurait pas dû dire ça mais Kurokocchi…

- Je sais, je sais, avoua t-il. Je parlais pas vraiment de ça… »

Le blond eut un sourire moqueur.

« Quoi ? Tu es jaloux d'Akashicchi !

- Mais évidemment ! Que t'es con avec tes questions toi !

- Hé ! couina t-il

- Je regarde depuis tout à l'heure si elle est encore dans le coin mais non. Je la vois plus. Elle peut pas s'être volatilisée quand même !

- Ca s'appelle partir d'une soirée Aominecchi…

- Non mais t'as vu l'ambiance ?! C'est le meilleur moment !

- C'est surtout l'heure à laquelle tout le monde est déchiré et c'est quand même moins sympa…

- Bon allez, viens danser au lieu de râler ! Ca va nous changer les idées ! »

O_o_o_O

« Kagami-kun. »

Le scoreur était en train de s'esclaffer avec quelques uns de ses coéquipiers.

Bien évidemment, avec tout le bruit, personne ne l'avait entendu ni même vu, encore moins celui qui l'intéressait.

Le fantôme tapota doucement son épaule ce qui stoppa son rire et il se retourna tandis que les autres continuaient leur conversation.

« Kuroko ? »

Il perdit rapidement son sourire pour des sourcils froncés.

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Il avait tout de suite vu la tronche que tirait son coéquipier.

« Rien.

- Arrête et dis-le moi.

- Je me suis disputé avec Akashi-kun. C'est rien. »

Cela fit grimacer le dunker.

« Encore lui…

- C'est rien. C'est Akashi-kun.

- Ouais… toujours lui… »

Le turquoise avait le regard froncé et fixait un point imaginatif au loin, perdu dans ses pensées.

Kagami lâcha un juron que le plus petit n'entendit pas. Ca le gavait ces situations.

« Bah qu'est-ce qu'il a Kuroko ? demanda Koganei en le voyant enfin.

- Rien, laisse-tomber… » répondit l'As

Puis sans prévenir, il prit le plus petit par le bras et l'entraîna plus loin malgré ses protestations, dans une autre pièce et dans un coin où il était sûr, après vérification, qu'il n'y avait personne qu'il connaissait.

« Kagami-kun, qu'est-ce qu'il y a ? »

Le nommé retrouva ses couleurs pourpres qui le caractérisaient tant lorsqu'il était gêné. Il scruta à nouveau pour voir si quelqu'un autre faisait attention à eux. Mais les gens étaient beaucoup trop arraché par ici pour faire attention à quoique ce soit.

« Kagami-kun… » répéta le passeur avec une pointe d'agacement.

Mais ce dernier vint déposer un rapide baiser sur ses lèvres, le laissant stupéfait.

« Ca va mieux ? dit-il en vérifiant une énième fois que personne ne les avait vu

- Tu… tu m'as embrassé Kagami-kun ? En public ? constata Kuroko, surpris

- Je voulais te remonter le moral… mmpf ! »

Le turquoise s'était jeté à son cou pour prolonger le baiser qui avait été trop écourté.

« Merci Kagami-kun, finit-il par dire, un sourire remplaçant les lèvres de son partenaire.

- De… de rien… »

Ce dernier, toujours nerveux jetait toujours des coups d'œil à la populasse environnante.

« Quand est-ce qu'il arrêtera de te faire chier celui-là, grommela Kagami en parlant du même.

- Je l'ai peut-être… un peu cherché, reconnut le passeur

- Kuroko… soupira t-il

- Je ne veux plus en parler Kagami-kun. »

O_o_o_O

Se secouant dans tous les sens sur la piste de danse, Aomine et Kise avaient repoussé au loin les pensées négatives et profitaient du moment. A la demande du blond, le bleu le fit tourner comme il l'avait fait avec le passeur la semaine dernière…

« Noooooon… Kise Ryouta ?! »

Vu le hurlement du garçon dans leurs oreilles, il était impossible de ne pas l'entendre.

« Kise Ryouta ! »

L'adolescent se mit entre lui et Aomine.

« Je suis trop fan ! dit-il en s'approchant très près de lui, lui soufflant son haleine bien « bierrée » dans le nez. Tu es mon idole ! Je t'ai découvert dans le magazine du photoshooting « Men's So ».

- Ooooh ! fit-il avec un sourire touché. Il date tellement ! C'était à mes tout débuts !

- Mais oui ! J'étais en primaire ! Si j'avais su que je te croiserais là, j'aurai emmené mon magazine pour que tu me le dédicaces ! C'est fou ! »

Se sentant mit de côté, le Touhou jugea mal d'un œil le nouveau venu mais le copieur semblait aux anges.

« Kise, lança le joueur, je…

- Je suis occupé là Aominecchi ! Deux minutes ! »

Sauf que les deux minutes commencèrent à se changer en cinq minutes. Puis beaucoup plus. Aomine se rendit compte comme son comparse, que l'adolescent commençait à beaucoup raconter sa vie. Comment il avait acheté ce magazine, dans quelle boutique, qu'il n'était pas du coin mais invité par des amis… si bien que le Kaijo commençait à ne plus pouvoir s'en détacher. Il appela du regard le bronzé pour qu'il lui vienne en aide mais il eut plutôt un rictus moqueur.

« Bon je vais vous laisser hein ? cria t-il pour se faire entendre. J'ai des choses à faire.

- A… Attends Aominecchi ! Je viens avec…

- Et je ne t'ai pas raconté la fois où je suis rentré à la fac ! dit le mec en se replaçant devant lui. C'était un jour de pluie et… »

Le bleu quitta la piste en se marrant, non sans tirer la langue au mannequin qui lui envoya des éclairs. Maintenant seul, il commença à errer en cherchant son ancienne Ombre. Il voulait être sûr qu'il ne se soit pas barré de la soirée suite à cette incartade avec leur idiot de capitaine. Il en profita pour jeter des coups d'œil pour voir si cette fameuse Aiko était toujours dans les parages mais il ne la vit pas. Il soupira, déçu et continua sa recherche initiale. Cependant, après plusieurs minutes – et après un passage boisson au buffet - il ne trouva pas le joueur de Seirin mais tomba plutôt sur un Takao qui buvait une énième bière, les jambes debout contre un mur et le buste allongé sur le sol à côté de mecs et de filles qui dormaient par terre.

« Mais qu'est-ce que tu fous ? dit-il en s'approchant de lui. T'es bourré ?

- Je préférerai, gémit-il en reposant la bouteille. Mais cette position m'aide à réfléchir. »

L'As soupira et s'asseya à côté de lui.

« T'as essayé de lui mettre une baffe ? Peut-être qu'il a juste besoin d'un choc pour reconnecter ses neurones. Ca a bien marché pour Akashi…

- L'idée n'est pas à jeter franchement… »

Cela fit apparaître un rictus sur le visage du basané. Typiquement Takao.

« J'espère qu'il passe une soirée aussi pourrie que la mienne…

- Oh tu sais, c'est Midorima… on sait jamais vraiment ce qu'il pense mais vu l'endroit où on se trouve, je ne pense pas qu'il passe la meilleure soirée de sa vie…

- C'est mon lot de consolation alors… »

Aomine lâcha un ricanement.

« Quoi ?

- Rien rien… je me disais juste que étonnamment, vous iriez bien ensemble… personne d'autre que toi ne pourrait le pourrir comme tu le fais au quotidien. Il en baverait mais vu comment il survit à mes punchlines et qu'il revient tous les dimanches, c'est qu'il aime ça. »

Cela fit sourire Takao.

« Et donc ça veut dire qu'il doit beaucoup t'aimer s'il ne revient pas vers toi.

- C'est un raisonnement qui n'a vraiment aucun sens, se marra le brun, mais comme il va dans mon sens, je prends »

Ils rirent avant de trinquer leur bière et de boire une gorgée.

O_o_o_O

« Désolé mais je dois y aller ! Je dois retrouver mon ami. C'était vraiment sympa d'avoir discuté avec toi !

- Mais j'ai encore… »

Sans même le laisser terminer, le blond se carapata. Pfiou… lui qui pensait qu'on allait parler plus de lui que de cet inconnu, il s'était bien trompé. Mais il avait été tout de même ravi de discuter avec un vieux fan de la vieille époque.

Il sortit son téléphone pour retrouver Aomine qui ne décrocha pas. Ce n'était pas surprenant. Il se rendit à l'endroit où il avait laissé le groupe mais plus personne ne s'y trouvait. Décidemment.

Sauf… au loin.

« Ah… Murasakibaracchi ! »

Difficile de louper une Tour Eiffel sur le Champ de Mars, alors impossible de louper le pivot de Yosen même dans une foule comme celle-là.

« Kise-chin ? fit-il en se retournant.

- T'as pas vu les autres ? Et tu fais quoi ?

- J'allais rejoindre Muro-chin.

- Oh je t'accompagne !... c'est bon là je vais pas me faire jeter encore ?

- Non ça me dérange pas Kise-chin.

- Il est où ?

- Dans un bureau en bas.

- Je te suis ! »

Ils ne mirent pas longtemps à aller le rejoindre dans le lieu-dit, ce dernier jouant à un jeu de cartes avec d'autres adolescents, assis en ronde par terre.

« Je suis, dit le joueur.

- Je me couche…

- Moi aussi… »

Le brun sourit, dévoilant sa paire de cinq.

« Quoi ? fit un garçon. Tu bluffais tellement bien !

- Avec ta poker face là… j'ai crû aussi que tu avais un jeu de fou !

- Tu gagnes encore » grommela un troisième

Himuro ramassa l'ensemble des capsules misées. Murasakibara s'assit derrière lui et posa son menton sur sa tête.

« Et bien, tu en as mis du temps pour revenir, sourit le brun sans même sursauter.

- Bonjour Himurocchi ! La forme ?

- Bonsoir Kise, ça va faire un moment ! dit-il en coulissant légèrement le regard vers lui, ne pouvant faire guère plus

- Ouais, super ambiance ce soir !

- Vous étiez avec le groupe ?

- Oui. Je voulais te voir plus Muro-chin mais je m'amusais bien.

- Je sais bien, pouffa t-il. Tu fais bien ce que tu veux, il n'y a aucun souci Atsushi. Vous voulez jouer avec nous ?

- T'es avec un mec ?! » lâcha l'un des jeunes

Aussitôt, trois paires d'yeux se vissèrent sur lui.

« Pourquoi ? Ca te pose un problème ? lâcha froidement Himuro

- N… non non… c'est juste que…

- AH ! fit un autre. Tu vois ! Bizarrement tu fermes ta gueule là hein ? »

L'autre adolescent qui avait perdu eut le regard subitement éclairé.

« Moi ça fait trois ans que je suis avec lui, dit-il en pointant du doigt un adolescent au loin qui discutait. Et lui là, il n'arrête pas de nous charrier depuis !

- C'est bon… fit le gars en question en levant les yeux. Tu vas pas raconter notre vie non plus !

- Charrier de temps en temps, ok, pourquoi pas, dit Himuro. Personnellement, ça ne me dérange pas. Mais il ne faut pas que ça revienne toujours sur le même sujet…

- Je suis bien d'accord ! … Toi aussi t'en es ? fit-il en pivotant vers le copieur.

- Moi ? Ah non non, pas du tout, je suis avec ma copine depuis un moment déjà.

- Je pense qu'on est d'abord amoureux d'une personne avant d'être amoureux d'un sexe, dit le brun.

- Moi je n'aime que Muro-chin.

- C'est un point de vue, opina le garçon. Moi personnellement, les filles, ça ne risque pas. Elles ne m'attirent pas du tout…

- Ouais bah moi c'est les mecs, fit l'autre. Honnêtement, je ne vois pas l'intérêt de sortir avec quelqu'un qui nous ressemble autant physiquement ! Alors qu'une belle paire de poitrine et tout ce qui va avec… il y a quand même de quoi s'amuser ! »

Finalement, le groupe se lança dans une intéressante discussion sur les relations amoureuses et sexuelles, racontant chacun sa propre expérience et ses propres envies sans langue de bois et sans tabou, ce qui laissa totalement le poker à l'abandon.

O_o_o_O

« Tu ne devrais pas faire ça Kuroko…

- Je pense que si Kagami-kun. Akashi fait beaucoup d'efforts et je dois l'encourager en faisant de même.

- J'ai pas les éléments mais je suis sûr que j'ai raison. »

Cette arrogance tira un sourire au joueur.

« Je reviens vite Kagami-kun.

- Mmh… »

Il grommela tandis que le passeur s'éloignait. Où pouvait bien se trouver son ancien capitaine dans toute cette foule ? Même si l'espace était un peu plus aéré par l'absence de quelques personnes ayant quitté la fête, il en restait encore beaucoup.

Il passa dix bonnes minutes à tourner, en vain, ce qui commençait doucement à le décourager. L'espace d'une fraction de seconde, il se demandait si l'Empereur n'était pas parti… D'ailleurs, la soeur de la coach de Yosen n'était plus dans les environs non plus.

Alors qu'il se décida à sortir son téléphone pour envoyer un message, il aperçut Midorima près du buffet en train de se servir un verre de jus de fruit.

« Midorima-kun »

Il sursauta en se tournant vers lui.

« Bon sang… Kuroko… !

- Désolé. Je cherche Akashi-kun. Est-ce que tu l'as vu ?

- Non. Je ne l'ai pas vu partir. Je me suis retrouvé tout seul d'un seul coup et je suis allé faire un tour dehors. Tu as regardé à l'étage ?

- Oui.

- Je ne sais pas alors » dit-il en buvant une gorgée.

Le fantôme l'observait et cela l'irrita.

« Quoi ? lâcha t-il.

- Je te trouve stressé Midorima-kun ce soir.

- Il y a de quoi. Je n'aime pas les endroits bondés comme celui-ci…

- Mais il y a une bonne ambiance. Les gens sont plutôt gentils.

- Je m'en fiche bien, je ne leur parle pas. »

Kuroko se servit un verre de jus à son tour. La bouteille était presque vide et il allait devoir bientôt se mettre entièrement à l'alcool… tous les softs avaient été dévalisés.

« Heureusement, je crois que mon objet chanceux est efficace ce soir.

- Où tu l'as mis Midorima-kun ?

- Dans ma chaussette.

- Encore ?

- Cette fois-ci, je ne crains rien. Nous ne sommes pas chez Akashi. C'est une médaille de 1905. Rien ne vaut mieux que de la porter sur soi… d'ailleurs tiens, regarde, Akashi est là-bas… »

Il pivota la tête et constata qu'effectivement le joueur était là, se tenant près d'un groupe de personnes qu'il semblait connaître, verre à la main.

« Si ce n'est pas une preuve qu'il faut écouter Oha Asa, je ne sais pas ce qu'il te faut.

- Merci Midorima-kun. »

Mais tantôt le Rakuzan parlait avec eux, tantôt il semblait se perdre dans ses pensées. Kuroko commença à faire un pas dans sa direction.

« Tiens… Akashi… »

Cette voix masculine… n'était pas la sienne. L'interpellé se retourna dans sa direction avant de radoucir aussitôt les traits de son visage.

« Chihiro… je ne pensais pas te voir ici ce soir… fit ce dernier avec un sourire

- Moi non plus » répondit ce dernier avec le même air.

Kuroko comme Midorima se figèrent à la vision de leur capitaine. Ce dernier souriait, c'est ce qui les avait surpris dans un premier temps. C'était un sourire discret, mais sincère, une expression rare chez leur chef qu'ils avaient été obligés de souligner.

S'éloignant de son groupe pour s'approcher de lui, Akashi croisa les bras de façon flegmatique, le regard orienté en biais sur le garçon devant lui.

Chihiro Mayuzumi.

Kuroko fronça les sourcils.

Il se souvenait plus que bien de ce garçon. De ce joueur. De cette copie de lui-même. Le « joueur fantôme amélioré » de Rakuzan.

Le nouveau venu était tourné vers Akashi, sourire en coin.

« Je vois qu'il y a beaucoup de personnes de Rakuzan, constata Midorima en observant la même scène. Je ne pensais pas que quelqu'un comme Mayuzumi serait présent à une soirée comme celle-là. Il est plutôt du genre solitaire.

- … »

Midorima voyait bien là ce que Kuroko voyait : ces deux-là semblaient familiers et aux dernières nouvelles, ils l'avaient dit eux-mêmes à la Winter Cup : ils n'étaient pas amis.

Hors, ces derniers semblaient partager une bonne discussion puisqu'ils virent même Akashi rire légèrement.

De plus en plus surprenant.

« On devrait les lai… Kuroko, qu'est-ce que tu fais ? »

Ce dernier s'était avancé droit vers eux. Le regard d'Akashi perçut rapidement ce mouvement et malgré la surprise de cette venue, il reprit son expression impétueuse habituelle.

« Tet…Kuroko… qu'est-ce que tu…

- Bonsoir Mayuzumi-senpai. »

Le turquoise était ostensiblement tourné vers le passeur de Rakuzan. Le salué prit un visage étonné.

« … Kuroko Tetsuya… »

Chihiro échangea un bref regard avec le rouge avant de se refermer lui aussi comme il en avait l'usage.

« Bonsoir, salua t-il à son tour. Cela fait longtemps.

- Oui. »

Le silence se fit et Akashi fronça les sourcils.

Evidemment que la discussion n'allait pas aller bien loin avec deux introvertis. Midorima hésita à intervenir mais il préféra partir. Il ne le sentait pas.

« Qu'est-ce que tu fais là Kuroko ? fit Akashi, sec. Il me semblait que tu avais des choses à faire. »

Le froid était bien présent. Mayuzumi sentait la tension malgré toute l'agitation autour d'eux.

« Au début je voulais venir te voir Akashi-kun mais finalement je suis venu saluer Mayuzumi-senpai. » dit-il de sa franchise qui le caractérisait tant

Mais pour le rouge c'était clair : il voulait simplement venir l'interrompre par vengeance. Le turquoise savait très bien qu'il détestait cela.

« Très bien, claqua t-il. Je vous laisse. »

Il lança un regard à son partenaire de terrain.

« On se voit plus tard Chihiro.

- Ouais » fit ce dernier avec un fin sourire.

Puis Akashi disparut dans la foule sans un regard pour l'intrus.

« J'imagine que tu n'es pas venu me voir pour me parler de la Winter Cup, reprit le Rakuzan sans émotion

- Non. Je voulais simplement être poli.

- Je vois. »

Ils s'observèrent du regard silencieusement. Il faut dire que leur dernière rencontre sur le terrain avait été très tendue. Et depuis, ils ne s'étaient pas revus.

« Tu as arrêté le basket à ce que j'ai entendu, dit Kuroko.

- Effectivement. Comme je l'avais dit après la Winter Cup. J'ai changé de club. Le shogi est bien plus intéressant et moins fatigant.

- Le club de shogi ? Tu t'entraînes avec Akashi-kun ?

- Il fait toujours parti de plusieurs clubs dont celui-là oui. Et toi, toujours au club de basket à ce qu'il m'a dit.

- Oui… j'aime le basket.

- Je sais. Toujours fantôme de Seirin… Je ne regrette pas d'en avoir fait. C'était mon épreuve pour l'examen de cette année. Je dois au moins ça à Akashi.

- Tes épreuves se sont bien passées ?

- Il fallait bien, après le stage… »

Kuroko ouvrit de grands yeux.

« Tu étais avec Akashi-kun au camp de révision ?

- Oui. Nous partagions le même dortoir. Et…

- Oh Mayuzumi, t'entends toujours pas quand on t'appelle ! fit un adolescent en surgissant soudainement. Viens voir ! Même toi faut que tu viennes voir ça… Akashi il est plus là ? Merde, je pense qu'il aurait adoré ! Allez viens !

- Excuse-moi » dit le garçon avec un dernier signe de tête en partant avec son ami

Le passeur resta sur place en le voyant du regard rejoindre le groupe avec lequel Akashi avait discuté quelques minutes auparavant.

O_o_o_O

« Ah Murasakibara !... tiens t'es là Kise ?

- On débat Aominecchi sur les différents types de couples ? Tu veux discuter avec nous ?

- Oh jamais putain ! Beaucoup trop chiant et trop prise de tête avec une bienpensance à gerber !

- … Vous voyez ? dit le blond. Ca c'est quelqu'un avec qui la discussion serait calme…

- Bon allez, bouge tes miches Murasakibara !

- Pourquoi Mine-chin ? Je suis bien là.

- Désolé Himuro je te repique ton mec encore une fois.

- Pas de souci, dit ce dernier en souriant.

- Viens avec moi je te dis… »

A force de tirer sur son bras, le violet capitula et se leva en bougonnant. Ils s'écartèrent pour se mettre un peu en retrait.

« Qu'est-ce qu'il y a Mine-chin ? Je ne voulais pas partir…

- Faut donner un coup de main à Takao et j'ai eu une idée. »

Entendant le nom du Faucon, le géant se fit attentif.

« Je t'écoute Mine-chin.

- Notre plan avec Camille était un échec mais ça l'a quand même gavé donc je me suis dit qu'il faut continuer dans ce sens. Faut qu'on discute de Camille comme une fille cool et sympa près de Midorima ok ?

- Je veux bien Mine-chin mais je ne la connais pas bien…

- On s'en fou tu inventes ! Mais que des qualités !

- Je vais essayer Mine-chin. »

Le bleu sortit son téléphone pour trouver le numéro du vert. Il ne décrocha pas. Il retenta alors deux fois et ce fut enfin la bonne.

« Quoi ? fit-il à l'autre bout du fil.

- T'es où ?

- En quoi ça te regarde ?

- Roh ça va, j'ai une idée de jeu sympa !

- Non merci…

- Promis rien de terrible. Ca va être sympa !

- …

- Même Murasakibara est chaud, c'est pour dire !

- …C'est censé être un argument ça ?

- Oh allez Midorima ! Sinon je peux aussi demander à Takao de…

- Contre le mur près du buffet.

- On arrive ! »

Il raccrocha, le sourire aux lèvres

« Et voilà !

- Tu as une idée de jeu Mine-chin ?

- Absolument pas. J'ai le trajet pour en trouver un… si t'as des idées, balance !

- Désolé Mine-chin je n'en ai pas.

- Ca m'aurait étonné… »

Ils rejoignirent leur cible qui tirait la tête comme à son habitude.

« Alors, de quoi il s'agit ? soupira t-il en croisant les bras

- Euh… attends il faut qu'on soit tous réuni, je vais quand même pas me faire chier à répéter dix fois les consignes… Au fait, je t'ai pas dit ! J'ai eu Camille au téléphone tout à l'heure ! »

Le regard du shooter s'assombrit.

« J'ai crû comprendre oui.

- Ouais bah elle te passe le bonjour !

- Grand bien me fasse…

- Tu l'as jamais aimé hein ? Pourtant elle est vraiment sympa comme fille… hein Murasakibara ?

- Oui. »

Le bronzé fronça les sourcils voyant qu'il ne semblait pas plus loquace que ça. Ni inspiré.

« Et plus sérieusement, c'est vraiment une belle fille… et intelligente, rajouta t-il en se disant que ça pouvait aider. Il y avait vraiment un bon feeling entre elle et Takao, hein Murasakibara ?

- Oui Mine-chin. Très. »

L'As l'insulta mentalement. C'était bien la peine d'être allé chercher du renfort si c'était pour obtenir ce résultat.

« Elle était gentille » rajouta le Yosen.

Bon. Il ne pouvait pas en attendre le plus. Le violet semblait ne pas être à l'aise de dire du bien de quelqu'un qu'il ne connaissait pas.

« Elle m'a dit qu'elle ne s'était pas remise avec son ex, continua le bleu, si ça se trouve elle va finir par retourner vivre au Japon pour trouver un mec définitivement ! Les français sont tous des cons.

- Bon, on va parler encore longtemps d'une absente ? s'impatienta le vert en tapant du pied. Tu ne devais pas contacter les autres ? »

Vraiment… Midorima était désespérant. Appart montrer de l'agacement, il n'avait aucune autre expression dans son panel restreint d'émotion.

Aomine laissa tomber en le maudissant de tous les noms.

« Je peux appeler Kise-chin, dit Murasakibara en sortant son téléphone.

- Tiens tu te réveilles toi ? grogna t-il. Ouais fait ça. J'appelle Tetsu. »

Alors que le blond répondit, ce n'était pas la même côté turquoise, même après plusieurs essais.

« Fais chier… j'essaye Akashi. »

Il décrocha rapidement tandis que Kise arriva, toujours avec le sourire.

« Chouette un nouveau jeu !...

- Ouais deux secondes Kise… ouais Akashi, on est près du buffet on t'attend. »

Et il raccrocha.

« Muro-chin ne voulait pas jouer ?

- Je lui ai proposé mais il était vraiment encore à fond dans la discussion. Et je crois qu'il comptait rejouer au poker avec eux après… Où est Kurokocchi ?

- Il répond pas, grommela t-il. Faut aller le chercher…

- Alors là… bon courage, compatit le lunetteux

- Je t'accompagne, dit le blond. A deux ça ira plus vite.

- Bougez pas qu'on mette pas deux ans à vous retrouver !

- La dernière fois que je l'ai vu il était avec Akashi, expliqua le vert sans rentrer dans les détails, là-bas, dit-il en indiquant une direction. Mais comme vous le voyez, ils n'y sont plus.

- Bon allez, on y va Kise. »

S'éloignant du groupe, ils prirent une direction au hasard.

« Et toi t'as revu Tetsu depuis qu'il s'est embrouillé avec Akashi ?

- Ah non, ni l'un ni l'autre…

- J'espère qu'ils se mettent pas sur la gueule…

- Mais non Aominecchi… attends, vérifions les portes-là. »

Kise tourna une poignée avant d'inspecter brièvement une pièce pleine de monde mais aucun signe du passeur.

« Comment t'as réussi à échapper au mec de la piste ? questionna le dunker avec un rictus tandis qu'ils reprirent leur recherche.

- J'ai trouvé un prétexte, espèce de lâcheur !

- C'est toi le lâcheur ! Ca avait pas l'air de te déranger que le mec ne parle que de toi ! C'est quand il s'est mis à parler de lui que ça t'a gavé !

- … bon… tu as peut-être un peu raison, concéda le copieur en ouvrant une nouvelle porte pour vérifier.

- Et après t'es parti faire quoi ? T'es pas encore bloqué sur ta soirée mousse hein ?

- Mais euh Aominecchi ! Ne me rappelle pas ce souvenir douloureux !

- Tu sais quoi ? Si tu arrives à l'organiser je te file cinq points de survie. Mais attention hein ? Pas une soirée mousse toute pourrie où tu as deux bulles qui se battent en duel après que tu te sois lavé les mains avec du savon !

- Tu veux pas m'aider ?

- Franchement ? Flemme. Après si elle est là, c'est pas impossible que j'y aille faire un tour !... Merde elle est fermée cette porte... j'espère qu'il est pas dedans...

- Pff… souffla le mannequin

- Bon, il a pas l'air d'être en bas, essayons à l'étage. »

Ils continuèrent de discuter tout en montant les escaliers. Le bleu ouvrit la première porte qui se solda une nouvelle fois par un échec.

« … il commence à me les briser lui aussi, grommela le basané. On va pas fouiller toute la baraque non plus !

- On aurait dû lui mettre des bracelets fluorescents, sourit le Kaijo

- Va falloir qu'on se sépare… sinon on y sera encore demain…

- Il est peut-être là, dit Kise en ouvrant une énième porte. Kurokocchi ? »

Le blond marqua un temps, la bouche ouverte avant de refermer brusquement la porte.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? bougonna Aomine. Il n'est pas là ?

- Euh… non… il n'est pas là.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? reprit-il avec un sourire en coin. Quelque chose que tes yeux prudes ne peuvent pas encaisser ?

- N'ouvre pas cette porte Aomi… »

Mais lorsque Aomine ouvrit la porte, le spectacle qui se déroulait dans l'obscurité le figea sur place.

Izuki était contre Momoi, ses lèvres dans son cou, cette dernière coincée entre l'homme et une armoire. Sa jupe relevée dévoilait ses jambes nues qui entouraient la taille de l'adolescent et des mains masculines se perdaient sous son t-shirt cachant seulement de justesse sa poitrine tandis que les siennes s'agrippaient avec force à une des étagères de l'armoire au-dessus d'elle.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Aomine avait hurlé, épouvanté de ce spectacle, complètement effrayé de ce qu'il se déroulait sous ses yeux.

Figé, comme les deux jeunes gens en face de lui. Il cligna des yeux plusieurs fois, n'arrivant pas à y croire.

Il ferma brusquement la porte avant de la rouvrir.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !»

Le même cri horrifié sortit de sa bouche. Il ne rêvait pas bordel !

Puis soudain, Aomine déboula dans la pièce et son poing atterrit dans la tête d'Izuki qui vola plusieurs mètres plus loin.

« IZUKI ! »

Momoi se précipita pour le relever mais le brun se tenait le visage, une belle marque rouge ornant déjà son oeil droit.

Elle tourna ses yeux furibonds vers son agresseur.

« Non mais ça va pas Aomine ! s'écria t-elle

- Ce connard ne recommencera pas une deuxième fois ! s'exclama t-il sur le même ton en s'approchant à grands pas de lui.

- On a pas bu ! dit-elle en se mettant debout avec le garçon. Pas une goutte je te dis !

- Il faut bien que tu sois bourrée de nouveau pour tenter un truc avec lui !

- De un : on a ce qu'il faut, de deux : ça ne te regarde pas, et de trois : dégage de là ! Et de quatre : tu as intérêt à t'excuser auprès d'Izuki ! »

Ce dernier lui jeta un regard noir de son seul œil valide.

« C'est ça ouais… à mon cul surtout !

- On devrait y aller Aominecchi… dit le blond en le tirant par le bras.

- Hors de question ! Non mais qu'est-ce que tu crois qu'ils allaient faire là ?

- Je me doute bien et je veux pas en savoir plus Aominecchi ! Allez on y va !

- Satsu ! Fais pas ça !

- Dégage ! » hurla t-elle en le poussant franchement hors de la pièce, aidée par Kise.

Aomine était fou de rage mais à deux contre un, et Izuki qui vint en renfort pour l'éjecter fut le grain qui fit pencher la balance. Le bleu se retrouva devant la porte qui venait d'être claquée devant son nez, avec un bruit de verrou en plus.

« SATSU ! SORS DE LA BORDEL ! hurla t-il en tambourinant à la porte.

- Arrête Aominecchi ! Tout le monde nous regarde ! »

Effectivement, difficile de ne pas regarder un mec baraqué qui gueulait en défonçant presque la porte.

« Elle va… elle… et lui ?! s'étrangla t-il. SI T'ES PAS SOUS ALCOOL T'ES SOUS MEDOC ALORS ! continua t-il de vociférer contre le bois qui faisait résistance

- AOMINECCHI ! On s'en va !

- Moi je bouge pas là ! s'énerva t-il en s'asseyant contre la porte. Tu vas voir un peu quand ils vont sortir ! trembla t-il de rage en essayant de contenir sa voix

- Mais t'es pas son père ! s'énerva à son tour Kise. Elle a bien le droit de faire ce qu'elle veut non ?

- Non !

- Si elle a des sentiments pour Izuki, c'est si grave que ça ?

- Des sentiments ? répéta le Touhou, bouche bée. N'importe quoi ! »

Le blond soupira avant de s'asseoir à côté de lui. La musique avait beau être forte, elle était atténuée à l'étage donc il n'avait pas besoin d'élever la voix pour se faire entendre.

Par contre, les gens qui trébuchaient sur leur pied, ça devenait chiant.

« Ecoute Aominecchi… Momoicchi m'a parlé tout à l'heure. Elle apprécie Izuki. Plus qu'elle ne le pensait.

- Si je retrouve ce con qui lui a vendu de la drogue dans mon dos !

- Arrête Aominecchi ! Je suis très sérieux.

- Je comprends pas ce qu'elle lui trouve bordel !

- Mais Izuki est très sympa ! Il est drôle ! Et pas mal en plus ! Et je suis sûr que c'est un gars bien. Sinon il ne serait pas ami avec Kurokocchi.

- C'est un opportuniste oui !

- Tu ne l'as pas vu la regarder ce soir, soupira t-il

- Comment ça ? grogna Aomine, de nouveau tendu. Comme un morceau de viande ?

- Mais pas du tout ! souffla Kise. Bon, j'arrête de parler avec toi. Tu n'es pas en état de discuter. »

Il se leva et se plaça près des escaliers, bras croisés, montrant qu'il attendait son partenaire.

« Je reste… bougonna le joueur comme un enfant de deux ans.

- Hein ? J'entends pas de là Aominecchi ! »

Voyant que ce dernier n'esquissait toujours aucun geste pour se lever ou ne daignait pas répéter ce qu'il venait de dire, le mannequin souffla une nouvelle fois et se planta devant lui.

« Bouge tes fesses ! Dépêche-toi !

- Même pas en rêve ! »

Cependant, des bruits attirèrent leur attention derrière la porte. Instinctivement, ils collèrent leur oreille contre le bois. Un bruit sourd se fit entendre suivit de bruits de tissus et d'halètements.

« … ah… …aaah… »

Aomine s'écarta comme s'il s'était brûlé. Il se leva d'un bond et se sauva plus rapidement que Kise qui était rouge comme une pivoine.

« Oh bordel… je ne veux pas en entendre plus ! OU EST LA JAVEL POUR MES YEUX ? ET POUR MES OREILLES !

- Aominecchi attends-moi !

- DONNEZ-MOI DE LA JAVEL BORDEL ! »

O_o_o_O

« Où sont Aomine-kun et Kise-kun ? »

Les joueurs présents sursautèrent à l'entente de cette voix.

« Kuroko-chin.

- J'ai vu qu'Aomine-kun a essayé de m'appeler. Il m'a laissé des messages pour que je vous rejoigne.

- Ils sont partis te chercher, expliqua Midorima.

- J'ai envoyé un message à Aomine-kun pour lui dire que j'arrivais.

- De toute façon le connaissant, il va se fatiguer et s'énerver bien avant de te trouver… il va rappliquer plus vite qu'on ne le pense.

- Ca va Kuroko-chin ?

- Très bien Murasakibara-kun. »

Midorima jeta un œil en biais au passeur qui tournait la tête dans plusieurs directions.

« Akashi n'est pas encore arrivé.

- D'accord » dit-il simplement.

Le shooter avait un peu honte de se l'avouer mais il restait curieux de l'échange que le fantôme avait pu avoir avec les deux Rakuzan.

C'était intriguant. Mais jamais il ne se risquerait à poser la question.

« J'ai entendu la voix de Mine-chin. »

Les têtes se tournèrent vers le violet.

« Quoi ? fit le vert.

- J'ai entendu Mine-chin crier.

- Qu'est-ce que tu racontes encore, soupira t-il en remontant ses lunettes. Tu as vu le bruit qui nous entoure ? Ca se saurait si…

- … aaaaaaaaaaAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Le bleu en question déboula dans le cercle manquant de leur donner des coups d'épaule. Ses yeux sortaient de ses orbites, mains sur les oreilles, le visage livide.

« Que se passe t-il Aomine-kun ? s'inquiéta aussitôt Kuroko

- Où est Kise-chin ?

- Quelle bêtise tu as faite encore ? »

Kise arriva en courant au loin.

« Aominecchiiiiiiiiiiiii ! »

Akashi qui venait tout juste d'arriver croisa ses bras, portant sur le groupe un regard interrogateur à la situation actuelle qu'il prenait en cours.

« Je… j'ai… bredouilla l'As

- Qu'est-ce qui se passe Kise-kun ? »

Ce dernier reprenait son souffle, mains sur les genoux et le visage légèrement rouge.

« C'est que… je ne sais pas si on peut en parler… finit-il par dire, c'est…

- IZUKI COUCHE SATSU ! »

Plus d'un s'étrangla avec sa salive.

« Qu… quoi ? fit Midorima. Qu'est-ce que tu racontes ?

- C'était il y a des mois Mine-chin ça.

- Je veux dire là ! En ce moment ! A l'étage ! »

Le groupe regarda le blond sans comprendre qui ne put que confirmer en hochant la tête.

« Ils ont l'air… de sortir ensemble…

- Hein ? lâcha de nouveau Midorima

- Izuki-sempai n'en a jamais parlé… fit le plus petit, surpris

- Je crois que ça date de ce soir, expliqua le copieur.

- Ils n'ont pas bu ? questionna le violet

- Izuki-sempai ne boit plus d'alcool depuis, rappela le turquoise. Et Momoi-san également il me semble.

- Ils ont des sentiments l'un pour l'autre Aominecchi, tu ne peux rien y faire…

- Je ne vois pas où est le problème alors, s'exprima Akashi qui fit tourner les yeux vers sa personne. Si tous les deux sont consentants, ils sont libres de faire ce qu'ils veulent. »

C'était étonnant – et ironique - d'entendre ces mots de la bouche de l'Empereur, mais personne ne pouvait lui donner tord.

Ou presque…

« Mais bien sûr qu'ils ont tord ! s'emporta le bleu. C'est n'importe quoi ! Elle va encore chialer car elle va regretter ce qu'elle a fait ! Elle s'est juste laissée emportée par l'ambiance de la soirée ! C'est de ta faute Kise !

- Ma faute ?! répéta t-il outré. J'ai juste été un très bon ami ! Je leur ai dit de parler, c'est tout !

- ILS AVAIENT L'AIR DE PARLER LA ?!

- Ca devait être avant Mine-chin.

- NAAAAAAAAAAAAAAAAAN TU CROIS ?

- Rien n'empêche de faire les deux choses en même temps Murasakibara…

- ALORS TOI LE COINCE DU CUL, TA GUEULE ! »

Le dunker était une boule de nerf impossible à calmer et Midorima se contenta d'un regard noir pour son agresseur. Il faisait les cents pas, serrant et desserrant ses poings de colère.

« J'aurai dû le frapper dans les balls, il n'aurait pas réussi à faire ce qu'il a fait à Satsu celui-là !

- Aominecchi !

- Moi je suis content pour eux Aomine-kun. Ils méritent d'être heureux après ce qu'ils ont traversé. »

C'était effectivement surprenant mais leur relation était une bonne nouvelle en soi. Tous les deux étaient heureux, c'était le principal. Mais le bronzé n'arrivait définitivement pas à le voir de ce point de vue là.

« Calme-toi Daiki, fit le rouge d'une voix plus sévère.

- Bois un coup Mine-chin » dit le violet en lui tendant son verre

Ce dernier le prit l'avala cul sec.

« Euh… je ne pense pas que ce soit une bonne idée Aominecchi…

- Tu veux un chocolat Mine-chin ? » lui proposa le même en lui sortant la sucrerie de son sac.

Une nouvelle fois, il lui arracha presque des mains pour l'enfourner dans sa bouche.

« C'est un rayon entier de supermarché qu'il me faudrait là Murasakibara !

- Tu n'avais pas un jeu à nous présenter Aomine-kun ? »

Kuroko connaissait assez son ancienne Lumière pour savoir qu'il fallait le détourner de ces pensées pour le moment.

« Mppfr… je l'ai oublié… grogna t-il sans desserrer ses poings

- Mine-chin voulait nous proposer un saute-mouton. »

Un blanc se fit et le bleu en question le dévisagea.

« Qu'est-ce que tu racontes ?

- Mais oui Mine-chin, tu me l'as dis tout à l'heure, fit-il en rajoutant un gros clin d'œil pas discret du tout

- Oh bordel… soupira t-il en se frappant le visage d'une main, dépité

- Saute-mouton ? répéta Midorima. Ne comptez même pas sur moi…

- Mais c'est pas un jeu de soirée ça Aominecchi !

- Mais ce n'est pas… laissez-tomber, soupira t-il, las.

- Je ne suis pas sûr de vouloir jouer à saute-mouton Aomine-kun…

- En plus il y a beaucoup de monde, renchérit Akashi, cela va être difficile de se mouvoir.

- Bref, pas ouf ton jeu Aominecchi, on t'a connu plus inspiré !

- … laissez-tomber » grogna t-il

Akashi soupira.

« Je vois que c'est encore à moi de venir avec une idée…

- Pourquoi ? Tu penses à quelque chose Akashicchi ?

- Bien évidemment, je ne suis jamais à court.

- Je n'ai pas envie de jouer, grommela l'énervé

- Ca te changera les idées Aomine-kun.

- Comme si ça allait marcher !

- Ce n'est pas un jeu très extravagant que je propose. Et c'est plutôt rapide. Mais il n'y a pas de points à gagner.

- Dis-moi juste que l'on ne doit pas aborder les passants… soupira Midorima

- Non. Tout simplement je désigne un nom avec deux mots. Vous devez trouver un lien entre la personne et l'un de ces mots, peu importe la façon dont vous les liés. Par exemple, pour toi Daiki. Si je te dis Shintaro, entre pomme et tomate, que choisirais-tu et pourquoi ?

- Mmh ? grogna t-il. Tomate car il lui arrive de rougir comme une jeune vierge effarrouchée, ou bien quand il est en colère. Et sinon, je lui lancerais bien des tomates dans la tronche parfois.

- Hé ! s'offusqua le nommé

- Et toi Shintaro, pour Daiki. Entre nuage et orage ?

- Nuage… nuage constant dans mon ciel bleu, bougonna t-il. Les orages ça passe, pas les nuages… »

Le bleu le regarda mal pour lui communiquer ce que cette analyse lui inspirait.

« Moi je veux le faire Akashicchi ! Murasakibaracchi, pour Akashicchi, entre tournesol et rose ? »

Le violet prit un moment pour réfléchir, l'air sérieux.

« C'est pas facile Kise-chin. Aka-chin est beau et talentueux et il a son caractère, comme des épines. Mais je trouve qu'il ressemble plus à un tournesol en ce moment.

Un silence vint accueillir cette déclaration qui avait impressionné l'assemblée. Aomine siffla, admiratif.

« La vache Murasakibara ! Moi qui pensait qu'on n'aurait le droit qu'à ce type de comparaison qu'avec de la bouffe.

- Ca m'a ému Murasakibaracchi ! C'est plutôt une très bonne anlyse !

- Il ne faut pas exagérer non plus, dit Akashi en croisant ses bras, ne montrant aucune émotion particulière

- Et moi Akashicchi, entre le chien et le chat ?

- Le chien bien sûr. Tu as la même attitude qu'un chien qui fait la fête à son maître à son retour. »

Cette remarqua provoqua un pouffement d'Aomine.

« Je vois pas ce qu'il y a de drôle, dit le blond, c'est super affectueux un chien et je suis bien content de partager ce trait ! Ca fait de moi un bon ami fidèle !

- C'est vrai Kise-chin.

- Tu fais un bon ami Kise-kun, opina le turquoise

- Oh Kurokocchi ! minauda t-il en l'enlaçant avant que ce dernier ne se dégage

- Et Tetsu, pour Murasakibara, entre un crocodile et un orang-outan.

- Sans hésiter un crocodile Aomine-kun. Pour sa capacité à manger aussi rapidement et à tout dévorer sur son passage.

- J'avoue, j'aurai dit pareil.

- Et toi Mine-chin, pour Kuroko-chin, entre caramel et chocolat ?

- Caramel, sourit-il. Car une fois qu'on le rencontre, il nous colle à la peau et on a du mal à l'oublier ou bien à s'en défaire. »

L'ancien duo se sourit avec complicité.

« Allez Midoricchi ! Propose un truc toi aussi !

- Pas envie…

- Fais un effort Shintaro. »

Le vert soupira profondément.

« Très bien Akashi, pour moi-même. Entre le roi ou le cavalier d'une partie d'échec. »

Akashi eut un sourire en coin.

« Un roi bien sûr. Insaisissable sauf si acculé. Ne se déplace que rarement mais le fait avec prudence et réflexion. »

Le regard du shooter trahit qu'il ne s'était pas attendu à ça. Il ouvrit la bouche avant de la refermer. Il n'avait rien à ajouter.

« Pour toi Kise, Tetsu, tu choisirais entre aspirateur ou balai ?

- Euh… je suis pas vraiment inspiré là Aominecchi…

- « aspiré » tu veux dire… gloussa t-il

- Aominecchi… c'est désolant…

- Moi j'ai bien des idées pour chacun des mots mais l'une comme l'autre c'est pas très chaste on va dire…

- Oui bah merci je crois que j'ai deviné ! Et bien… l'aspirateur Kurokocchi car comme lui, tu vas dans tous les recoins, mais sur un terrain de basket !

- Franchement, bien joué Kise, je l'aurai pas eu celui-là !

- On a pas tous l'esprit tordu comme le tien Aominecchi ! »

Finalement, tout le monde se prêta au jeu et cela arriva même à dérider Aomine qui était d'ailleurs le plus actif du groupe. Certains reçurent plutôt des compliments comme Kuroko qui était aussi calme que l'eau, et d'autres morflaient déjà un peu plus comme Midorima qui partageait la joie de vivre d'une pierre tombale.

« … putain t'es trop con Kise ! Moi j'aurai dit la tortue pour Murasakibara quand tu vois la lenteur qu'il peut avoir au quotidien !

- Ah j'avais pas vu ça comme ça !

- Je ne suis pas une tortue Mine-chin… »

Le sourire du bleu se fana quand il tomba sur une scène au loin : Izuki était assis sur une chaise avec un sac de petit pois contre son œil. Momoi était à ses côtés en l'aidant à lui maintenir.

« Tiens ils ont fini ? » grommela t-il

Les autres tournèrent la tête dans leur direction alors qu'Aomine était déjà parti à leur rencontre. La manageuse sembla sentir une agitation différente car elle tourna les yeux droit sur sa personne. Ses iris habituellement rose clair semblaient sombres, même d'ici. Une tempête doublée d'un orage paraissaient envelopper la jeune fille qui avait l'air de le maudire de là où elle était. Aomine ralentit malgré lui, quelque peu refroidi par cette vision.

Avant de complètement s'arrêter.

Finalement… c'était peut-être pas une bonne idée.

« Qu'il vienne un peu pour voir… bouilla Momoi en enfonçant ses ongles dans le tissu de sa jupe froissée …Qu'il vienne un peu…

- Calme-toi Momoi, lui dit Izuki, toujours la tête en arrière, ayant enfin trouvé une bonne position pour le sac qu'il tenait dans la main.

- Comment peux-tu être aussi calme ? explosa t-elle. Après ce qu'il t'a fait !

- C'est mon instinct de survie qui parle justement, ne put-il s'empêcher de sourire. Je vois d'un œil et je me trouve déjà chanceux. Et mon nez est encore entier. Et tu as vu ? J'ai encore toutes mes dents ! Sans oublier que je me demande encore comment je n'en ai pas pris une la dernière fois…»

Même si Momoi était amusée par cette remarque, elle leva les yeux au ciel d'agacement.

« Montre voir ton œil » demanda t-elle

Il leva le sac surgelé et elle grimaça.

« C'est pas beau à voir c'est ça ? soupira t-il

- Ouais… il t'a pas raté. Tu vas avoir un bel œil au beurre noir… je vais le tuer » reprit-elle plus énervée encore en le fixant de ses yeux furieux.

Doucement, le brun repositionna le sac non sans grimacer à son tour.

Momoi se fit plus douce.

« Tu as mal ?

- Non…

- Menteur ! grogna t-elle. Dommage que dans le congèle il n'y avait pas de poche de glace… cela aurait été plus pratique…

- C'était soit ça, soit une glace Magnum ou un cornet Miko et pour être honnête, il vaut mieux le sac de petit pois hein ? » sourit-il

Mais elle secoua la tête.

« Je m'en veux… on aurait dû aller tout de suite dans la cuisine et … »

Une main se posa sur son épaule et elle se tourna vers Izuki qui la regardait, le visage toujours penché légèrement en arrière.

« Je t'assure que non. Je ne regrette rien. »

Cette étincelle dans ses yeux la fit frissonner et rougir. Elle lui offrit enfin un premier sourire.

« Et puis… rajouta t-il un peu gêné, ce n'est pas comme si nous avions été tous les deux en état de sortir de cette pièce non ?

- Moi je pouvais, dit-elle. Je pouvais sans problème.

- Menteuse » dit-il, sarcastique

Mince ! Elle avait été si transparente que ça ?

« Mais… geignit-elle en le frappant doucement, non sans renforcer le teint de ses joues.

- Et puis au moins, je suis sûr de m'en souvenir cette fois. De tout me souvenir. »

Le rouge s'étalait sur son visage et Momoi n'était pas en reste.

« C'est ce que tu crois » fit-elle avec un sourire mais sans perdre de ses couleurs

Izuki prit un air outré, la bouche grande ouverte.

La rose se fit plus tendre, s'assit à côté de lui et posa sa tête sur son épaule.

« Moi aussi je ne suis pas prête d'oublier ce moment tu sais… ni les suivants »

La tête de l'Aigle manquait de se transformer en tomate bien mûre. Doucement, il appuya sa tête contre la sienne.

Ils restèrent un moment ainsi à observer les jeunes autour d'eux qui dansaient, buvaient, fumaient, s'embrassaient à travers tous les spots de lumières.

Aomine avait fini par faire demi-tour et Momoi le félicita intérieurement. Elle lui aurait passé la rouste de sa vie qu'il n'aurait pas été prêt à lui reparler de sitôt.

« Qui aurait crû hein ? lâcha finalement la jeune fille. Que toi et moi…

- Moi je n'y crois toujours pas si ça peut te rassurer. »

Cela la fit rire.

« Et je suis sûr que les autres non plus, continua t-il en souriant. Quand ils vont le savoir…

- Oh arrête…

- Je pense que tu ne te rends pas compte de l'effet que tu fais aux gens.

- A vrai dire… il y a encore peu, je ne voyais que Tetsu-kun alors…

- Et maintenant tu m'as vu… on peut pas dire que tu vois bien hein ? Ca remonte à quand ton dernier rendez-vous chez l'ophtalmo ? »

Elle rigola de nouveau.

« Disons plutôt que j'ai vu quelque chose de nouveau… et qui me plait assez, il faut le dire.

- Même quand ça sort de ta bouche j'arrive toujours pas à y croire, c'est fou, rit-il. J'attends toujours qu'on me dise que c'est une caméra cachée !

- Bah tu peux attendre longtemps alors ! »

Il lui envoya un doux sourire, légèrement pourpre et touché.

« T'as pas fini d'avoir Aomine sur le dos… je suis désolé…

- Oh non mais lui alors… tu sais comment je le surnomme d'ailleurs ? L'horrible Chaperon Bleu. A toujours me fliquer dès que tu es dans les parages…

- Bon… pas sûr qu'on retourne au cinéma avec lui de sitôt hein ? sourit-il

- Mais comment tu arrives encore à plaisanter dans cette situation, dit-elle en levant les yeux au ciel, retenant un sourire.

- Je sais pas, mon œil au beurre noir doit m'inspirer.»

Ils rirent doucement avant de glisser leur main l'une dans l'autre.

O_o_o_O

« Sage décision Daiki, dit Akashi en l'observant revenir vers eux.

- Depuis quand c'est le moins censé de nous six qui donne des conseils maintenant ! grommela le basané. Et sur ce sujet en plus ! » rajouta t-il en ricanant, amer

Cette remarque ne plus pas du tout au rouge, cela se voyait, qui lui envoya un regard assassin.

« Laisse-les un peu seuls Aomine-kun.

- Oui, Aominecchi.

- Mais… »

Un vacarme assourdissant les fit sursauter et se retourner. Des adolescents poussaient des cris en courant en bas d'un escalier, comme cherchant à fuir. Soudain, un garçon sur une table retournée dévalait les marches en glissant, se tenant aux pieds du meuble comme s'il descendait une pente de neige avec une luge.

« YOUHOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU !

- Mais qu'est-ce que… » commença Midorima

Ils s'écartèrent à leur tour pour laisser une plus large place. Même la piste de danse avait été amputée d'un tiers de son espace face à cette intrusion.

L'adolescent qui était descendu se remit debout en riant, les cheveux encore en pagaille des soubresauts des marches. Un autre adolescent l'aida à porter le meuble pour le remonter en haut.

« Mais… je rêve où ils font des descentes d'escalier avec le mobilier de l'étage ? hallucina Kise en les suivants du regard

- Même moi j'oserai pas ! avoua Aomine en les observant. On a clairement dépassé les trois heures du mat' pour que les gens commencent à avoir ce genre d'idée… je te raconte pas le nombre de bières qu'il a bu le mec.

- C'est vraiment un manque de respect pour celui qui invite, fit Kuroko en fronçant les sourcils.

- Ouais grave ! Purée, je serais le propriétaire je pèterai un câble !

- On devrait peut-être essayer de l'avertir Akashicchi. Tu le reconnaitrais ? Je sais que ce n'est pas un joueur de l'équipe de basket de ton lycée mais…

- Vous venez de le croiser. C'est celui qui vient de descendre.

- …

- YAOUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUH ! »

L'adolescent en question refaisait une descente avec une amie accrochée à sa taille qui gloussait. Il était inutile de préciser que les deux étaient complètement arrachés, saouls comme il était pensable de l'être après une fête bien arrosée.

« J'aimerai bien voir la gueule de ses parents demain quand ils vont voir la tronche des meubles…

- Et la maison en elle-même, dit Kise. Il y a tellement de déchets par terre… des heures et des heures de ménage en perspective…

- … Rappelle-moi qui balançait des objets depuis l'étage déjà Kise ?

- C'était différent Midorimacchi ! couina t-il

- Ouais ! »

Entre temps, les deux adolescents étaient remontés et une autre personne se préparait à descendre.

« C'est assez dangereux, remarqua le vert en observant l'espace d'arrivée. Il pourrait faucher quelqu'un.

- Justement, on s'éloigne Midorimacchi… il y a déjà eu assez de blessés comme ça la semaine dernière, on évite de recommencer !

- Peut-être qu'on pourrait essayer de les raisonner ? proposa Kuroko.

- Tetsu, c'est même pas la peine. Vu dans l'état qu'ils sont, ça ne servirait absolument à rien crois-moi… et puis regarde. »

Il indiqua du doigt la queue qui se formait à l'étage pour descendre « l'attraction de la soirée ». Les « organisateurs » avaient même commencé à trouver d'autres choses pour descendre les marches de moins encombrants que des meubles qui devaient valoir une brique - et chaque participant devait remonter ensuite avec sous le bras par l'autre escalier.

C'était bientôt un défilé. Une fille qui passait en bas manqua de se faire renverser.

« Oooooh je le sens pas, gémit Kise. Ca va mal finir cette histoire…

- YEAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »

Un énième adolescent descendait bruyamment les marches. Tel un félin, il sauta sur ses pieds pour se remettre debout à l'arrivée en souriant à une jeune fille qui avait sursauté à deux pas de lui.

Un profond soupir s'échappa des lèvres de l'Empereur.

« Kotaro… ne penses-tu pas que tu pourrais trouver une autre façon de t'occuper ce soir ? »

L'adolescent appelé fut aussi surpris que les autres joueurs.

Le garçon au physique particulier se tourna vers son capitaine, les yeux brillants.

« Akashi ! Alors ça ! Je pensais que vu cette heure, tu serais en train de prendre des photos pour ta page ! »

Il se plaça devant lui avec un petit sourire qui faisait ressortir sa dent hors de ses lèvres.

« Tu devrais essayer, c'est vraiment cool… même si ça pourrait être encore plus badant si on mettait du savon dans les escaliers.

- Ne pense même pas à leur donner l'idée… » dit-il d'une voix autoritaire

Kotaro rit, vaincu, avant de se tourner vers les autres.

« La GDM au complet hein ? fit-il. Vous allez bien ?

- Pour le moment, rien de cassé donc on va dire que ça va, sourit Kise.

- Autant eux ont l'excuse de l'alcool, ce n'est absolument pas ton cas Kotaro… dit le rouge en montrant d'un mouvement de tête les bourrés à l'étage

- Ouais ouais mais je suis jamais contre les expériences un peu plus fun !

- Où est Reo ? soupira Akashi en se pinçant l'arête du nez

- Là-haut, matant ma descente, s'esclaffa t-il. Va falloir que je remonte pour passer ma planche.

- Dis-lui de venir me voir en passant. Et que je ne te vois plus descendre de cette façon. »

Sur ce, il partit avec un signe de la main pour remonter quatre à quatre les escaliers en escaladant à moitié la rembarde, tel un animal sauvage.

Cela semblait une éternité pour Kuroko. La dernière fois qu'il avait vu l'équipe de Rakuzan remontait à vraiment loin maintenant…

Ils virent le grand scoreur au visage si charismatique descendre l'escalier avec une grande élégance et se diriger avec tout autant de grâce vers le groupe. Il y avait vraiment un monde entre les deux coéquipiers du rouge.

« Bonsoir, fit-il poliment à l'assemblée en ayant pour chacun un sourire poli qu'il termina désolé pour son capitaine. Je sais ce que tu vas me dire Sei-chan… j'ai essayé de parler avec Kenji mais ce n'est même plus un homme à ce stade de la soirée et avec tout ce qu'il a consommé…

- Ses parents ne voudront plus jamais lui prêter leur villa, il ne s'en prendra qu'à lui-même.

- C'est certain. En tout cas, cette soirée est aussi immonde que je l'avais pensé… dit-il en observant les alentours et retenant difficilement une grimace. J'ai fait le tour des pièces, elles sont dans un état… Je n'ose même pas m'asseoir par terre vu le nombre de verres et bouteilles renversés… je suis sûr que je resterai collé au sol… »

Il reçut un hochement de tête compatissant de Midorima.

« Vous êtes arrivés vers quelle heure ?

- A l'instant… nous pensions que Nebuya viendrait alors nous l'avons longtemps attendu… mais il avait d'autres plans finalement et a oublié de nous prévenir. Franchement, nous aurions pu nous épargner cette peine… dit-il d'un air las. Et je ne vais pas rester longtemps dans un environnement pareil… je ne suis pas venu non plus pour faire baby-sitter de toute cette bande d'inconscients…

- T'as pas envie d'un petit jeu à boire pour faire connaissance ? fit Aomine avec un rictus en coin. Je ne t'ai pas affronté sur le terrain moi, j'aimerai bien savoir ce que tu vaux. Je connais un pote qui a un ballon de basket, on peut s'organiser ça… »

Le scoreur se tourna vers celui qui venait de parler, le jaugeant de sa hauteur et sourit, amusé.

« Très peu pour moi. J'attends avec impatience tous mes matchs contre la Génération des Miracles sur le terrain mais certainement pas en soirée. »

Puis il se tourna avec une étincelle un peu plus forte sur Kuroko.

« Et j'attends d'autant plus ma revanche avec Seirin. Il me tarde déjà que ce jour vienne… »

Le turquoise ne put qu'hocher la tête, sourcils froncés. Seirin tremblait encore du match contre Rakuzan quand il revenait sur les lèvres…

« Bien, dit le géant, je vais récupérer l'autre. On se voit demain Sei-chan. Essaye d'être en forme ! Les examens principaux sont finis mais pas l'année !

- Je suis toujours en forme Reo…

- C'est vrai, dit-il avec un doux sourire. Surtout en ce moment. Ne change rien alors Sei-chan. »

Il lui envoya un clin d'œil avant de disparaître.

« Tes coéquipiers t'estiment beaucoup Akashicchi, ça se voit, sourit le blond.

- L'ambiance doit être différente de Teiko nan ? se marra le bleu. Ils sont moins chiants ?

- Personne ne peut être pire et aussi bornée que la Génération des Miracles » dit-il avec un sourire en coin, bras croisés

Ils s'échangèrent tous un sourire avant de reculer d'un bond face à la vitesse d'une fille qui venait de descendre et faire du hors-piste.

« Bon j'y tiens plus j'y vais ! »

Aomine fonça en direction des escaliers pour monter.

« Mais… Aomine-kun !

- Même moi je le ferai pas, dit Midorima en reprenant ses paroles, tu parles oui… il aurait pu avoir l'idée le premier surtout…

- On ne va quand même pas en faire un jeu de ce soir Akashi-kun ? demanda Kuroko inquiet en le voyant observer le Touhou

- Certainement pas. Je ne tiens pas à faire des blessés et nous avons dit que nous ne ferons pas de vague ce soir. Soyons respectueux, nous sommes tout de même invités chez quelqu'un.

- Bien parlé » approuva Midorima

Ils attendirent en soupirant que l'As passe. Et vu à la rapidité à laquelle il passa, il avait dû jouer des coudes et de sa stature impressionnante pour griller des places.

Ils le virent descendre en hurlant, le sourire aux lèvres. Il remonta déposer la planche avant de les rejoindre, dépeigné.

« Alors ? C'est pour qui les points de survie mmh ?

- Pour tout le monde à l'exception de toi, lui lança Akashi. Tu es le seul à avoir ne pas avoir réfléchi sur ce coup-là Daiki.

- Quoi ? Mais c'est injuste !

- Le but c'est de survivre Aominecchi et tu fais un truc dangereux, forcément… merci Akashicchi sinon !

- Vous abusez !

- On en est où dans les points Aka-chin ?

- Voyons-voir, dit-il en sortant son téléphone… avec ceux que je viens de donner, ça n'a pas bougé de grand chose. Je suis toujours en tête mais l'écart se creuse avec Daiki.

- C'est honteux de s'attribuer soi-même des points !

- Akashi a raison, renchérit le vert en remontant ses lunettes. Moi je lui donne s'il le faut.

- Lèche-cul !

- Ton langage Aominecchi…

- Moi j'étouffe Aka-chin… coupa Murasakibara en s'éventant avec un emballage de bonbon

- C'est pas faux, dit Kise. Il fait aussi chaud que quand on est arrivé.

- En même temps ça fait pas mal de monde concentré au même endroit avec leur attraction débile là, rappela le dunker

- Essaye de ne pas retourner ta veste toutes les cinq secondes Aomine, ça te décrédibilise, déjà qu'en tant normal…

- Ta gueule Midorima !

- Et les gens qui se sont fait annexés leur piste de danse sont contraints de danser sur un espace réduit » fit Akashi à son tour en se tournant vers l'endroit en question bondé de monde

La musique avait monté de volume avec le nouveau vacarme qui s'était installé si bien que les joueurs étaient obligés de vraiment hausser la voix pour se faire entendre. Les basses faisaient vibrer les murs et le son qui était énergique secoua les danseurs qui se mirent à sauter dans tous les sens en rythme, main en l'air.

« Il faut avouer que la DJ sait mettre l'ambiance, avoua Aomine. Dommage qu'elle ne me calcule pas…

- Tant mieux pour elle…

- Ouais bah toi Midorima tu pourrais faire l'effort de calculer quelqu'un ! lança t-il

- Quoi ? J'ai pas entendu ?

- C'est ça ouais… »

A travers toute cette agitation, ils distinguèrent vaguement Momoi et Izuki qui étaient dans la même attitude, criant et dansant côte à côte, emportés par la musique et par la foule.

« Tss… fit seulement Aomine

- Tu t'en remets toujours pas ? sourit Midorima, moqueur

- Mêle-toi de ton cul.

- Tu sais, il faudra bien l'accepter Aominecchi.

- Je sais Kise, fit-il d'une voix plus calme qui les surprit. Je me disais juste… j'ai peut-être été un peu dur avec eux…

- Non, tu crois ? lâcha le vert sarcastique

- Bon tu veux mon poing dans ta gueule toi aussi ou tu t'en passeras ?

- Moi je préfère voir Momoi-san et Izuki-sempai comme ça, sourit Kuroko en les observant. Et je trouve qu'il lui correspond beaucoup mieux que moi.

- Moi j'ai jamais compris pourquoi elle avait flashé sur toi ouais, sourit Aomine.

- … dit-il…

- Bon Midorima, encore une remarque et je jure que je te fais bouffer le sol dégueulasse de la piste de danse !

- Tu n'oserais pas ? se méfia t-il

- Je vais me gêner tiens !

- Tu devrais aller leur parler après Aomine-kun. Et t'excuser auprès d'Izuki-kun, reprit Kuroko avec un regard plus sévère sur sa personne

- Ouais ouais je sais. Il a bien morflé… mais fallait bien que ça lui arrive un jour hein ? Il s'en était trop bien sorti la dernière fois, sourit-il.

- Aomine-kun…

- Je plaisante roh !... enfin… je crois… En tout cas s'il danse, c'est que ça va mieux non ? Donc bon... »

Ils continuèrent durant un instant à les regarder danser. Momoi secouait sa tête dans tous les sens en sautant avant de la relever, toute ébouriffée vers le brun, un sourire aux lèvres.

« Mouais… c'est vrai qu'ils vont bien ensemble, avoua le bleu. Ca passe disons. Y a pire.

- Izuki-sempai est vraiment quelqu'un de bien.

- Si tu le dis Tetsu, je suis forcé de te croire… bon ok… soupira t-il. J'irai m'excuser après. »

Sur la piste, Momoi et Izuki s'arrêtèrent de danser. Cette dernière, toujours les cheveux lui donnant une crinière de fauve se hissa vers Izuki pour entourer son cou de ses bras. Le garçon se pencha vers elle en saisissant ses hanches et ils s'embrassèrent passionnément sur la piste, dans leur bulle, ignorant les fêtards qui continuaient de s'ambiancer autour d'eux.

« JE VAIS LE TUEEEEEEEEEEEEEEEEEER ! » rugit Aomine en se levant d'un coup

Mais il fut retenu par tous ses anciens coéquipiers.

« La vache Aominecchi ! Remets-toi s'en !

- Il est pire que son père, grogna le vert en ayant du mal à l'immobiliser

- Calme-toi Daiki.

- Aomine-kun… viens prendre l'air avec moi. »

Le groupe s'échangea un regard en se demandant s'il pouvait vraiment libérer le fauve comme ça, sans risque, mais le turquoise se fit convaincant.

Sur un regard d'Akashi, il fut libéré et le passeur commença à marcher vers l'extérieur. Aomine le suivit mais dégagea tout le monde sur son passage, manquant même de déclencher une bagarre avec un mec trop bourré qui n'avait pas apprécié ce geste.

Les quatre autres restèrent plantés-là, à les regarder partir.

« Euh… quand est-ce que Momoicchi a déjà eu un vrai petit copain ?

- Jamais, répondit le vert

- C'est bien ce qu'il me semblait…

- Daiki est beaucoup trop protecteur avec Satsuki. »

Les deux autres s'échangèrent un regard qui voulait tout dire.

« Je comprends que ça lui fasse un choc mais faut qu'il s'en remette hein ? dit Kise. Momoicchi allait quand même pas rester célibataire toute sa vie !

- Il l'a trop couvé et il n'arrive pas à la voir grandir, soupira Midorima. Il était persuadé qu'elle aurait le béguin pour Kuroko toute sa vie et comme on sait tous que ce n'était pas réciproque, il ne s'attendait pas à ce revirement. »

O_o_o_O

« Putain Tetsu ! T'étais obligé de me trainer là ? Y caille en plus !

- Aomine-kun est un imbécile. »

Cette annonce abasourdit l'adolescent qui le regarda avec de grands yeux.

« Quoi ?

- Je pensais qu'Aomine-kun avait compris que se mêler de la vie des autres n'était pas la chose à faire.

- Ca n'a rien à voir ! On parle d'un gars avec qui elle a eu des antécédents… intimes !

- Je vois bien que tu veux protéger Moimoi-san, Aomine-kun. Mais tu vois bien que ce n'est pas une relation toxique.

- Alors ça, ça reste à voir. »

Le turquoise soupira.

« Il faudra bien que Momoi-san sorte un jour avec quelqu'un. Tu ne pourras pas la tenir éloigner des garçons toute sa vie.

- Je sais bien, marmonna t-il. C'est juste… ça me fait bizarre voilà…

- Je sais Aomine-kun.

- Je la connais depuis qu'on est enfant, Satsu, c'est ma petite sœur. Je veux juste qu'elle soit heureuse… mais elle aurait fréquenté des garçons plus tôt, peut-être que j'y aurai été plus habitué.

- Tu mens Aomine-kun, dit-il avec un sourire en coin. Tu les aurais menacés et tenus à distance… exactement comme avec Izuki-kun.

- … bon ouais peut-être, fit-il à son tour avec un sourire. Je vais être honnête, c'était plus simple quand elle avait le béguin pour toi… j'avais la paix.

- Mais tu l'as, la paix Aomine-kun. Momoi-san sort avec Izuki-sempai. Comme je te l'ai dit, c'est quelqu'un de tout à fait respectable.

- Pas avec ce qu'il a fait tout à l'heure !

- Cela ne t'est pas arrivé en boite de nuit Aomine-kun ? soupira t-il en levant les yeux au ciel

- C'est pas pareil !

- C'est la même chose. »

Voyant qu'il était face à un mur de raison, le bleu soupira et finit par s'asseoir sur le muret des marches.

« Ok ok… j'ai compris la leçon Tetsu… mais il faut me laisser du temps aussi pour avaler la pilule ! Je suis un sanguin…

- Je pense qu'on avait tous remarqué. »

Un silence s'installa et Kuroko s'assit à côté de lui.

« Je trouve qu'ils font plutôt un mignon couple, Aomine-kun.

- … en plus vous avez raison, je le vois bien… mais ça passe pas. Pas encore. »

Il inspira profondément pour tenter de ralentir le rythme frénétique de son cœur encore sous adrénaline.

« Je te donne deux points de survie Aomine-kun.

- Hein ?

- Parce que tu arrives à survivre à leur relation. Ca vaut bien deux points de survie non ? »

Le dunker explosa de rire sous le sourire du fantôme.

« Non mais toi alors ! »

Il vint passer son bras au-dessus de ses épaules.

« Je sais pas ce que je ferai sans toi Tetsu.

- Que des bêtises Aomine-kun.

- Ouais… peut-être… »

O_o_o_O

« Tu veux boire quoi Midorimacchi ?

- Du jus de fruit, dit-il en passant une main sur son front. La bière commence à se faire sentir…

- Il n'y en a plus, annonça t-il avec une petite moue. A cette heure-ci, tout le monde essaye d'éponger… du moins, ceux qui ne se sont pas encore changés en loque… »

Le vert poussa un profond soupir. L'idée même d'aller dans une salle de bain sûrement occupée pour remplir son verre d'eau le dégoutait. Et la cuisine semblait inatteignable…

« Si, j'ai un fond de jus d'orange si tu veux ? dit Kise en secouant la bouteille vide

- Non, verse un peu de bière, ça ira tant pis… »

Un grand fracas les fit tous se retourner.

« Et voilà… un accident… c'était sûr » souffla Midorima

L'adolescent qui descendait les escaliers venait de percuter violement un piéton. Ce dernier s'était ouvert le front en tombant sur la pointe de la plaque en bois qui servait de luge et maintenant une ribambelle de curieux les entourait tandis qu'il criait de douleur.

« J'ai mal pour lui, dit Murasakibara avec une petite moue.

- On dirait que les amis du gars ne sont pas contents, constata le blond en entendant les voix monter.

- Et avec l'alcool, ça ne doit pas aider, dit Midorima. Ne nous en mêlons pas, il y a déjà bien assez de monde comme ça. »

O_o_o_O

« Y a du grabuge à l'intérieur, constata Aomine en voyant tout le monde se précipiter à l'intérieur. Une bagarre peut-être ?

- Ca ne m'étonnerait pas Aomine-kun. Surtout à cette heure. Mais comme tu es avec moi, je sais au moins que ce n'est pas de ta faute.

- Ah ah, très drôle Tetsu ! »

Le bronzé se leva.

« Tu te sens d'y retourner Aomine-kun ?

- Ouais t'inquiète. Et puis y caille. »

Ils regagnèrent les marches principales en essayant de se frayer un chemin.

« N'empêche Tetsu, on peut dire que tu me…

- Tetsu ?! »

Les deux adolescents firent demi-tour en sursautant. Aiko Araki qui descendait les marches s'était brusquement retournée.

Aomine ne s'était pas attendu à la voir de si près. Ni à la voir tout court d'ailleurs. Les yeux sombres de la jeune fille étaient écarquillés et se braquaient sur le turquoise qu'elle sembla percevoir pour la première fois. Elle alterna son regard entre le basané puis le plus petit avant de définitivement s'arrêter sur ce dernier. Le plus grand… elle l'avait vu traîner avec Akashi alors...

« Tetsu… pour Tetsuya je présume. »

Ce fut au tour du nommé d'être surpris. Le regard de l'adolescente était si perçant. Son cerveau semblait tourner à vive allure tout en l'observant de haut en bas.

« Oui. » répondit simplement Kuroko

La jeune fille lâcha un soupir en levant les yeux au ciel.

« Si je m'étais attendu à ça… »

Elle reporta ses prunelles sur lui une nouvelle fois, avec un nouveau regard sur le garçon qui restait impassible mais pas très à l'aise. Il se sentait littéralement détaillé de pied en cap. Il échangea un regard interrogateur avec le bleu. Il était vrai qu'elle était intimidante, comme sa grande soeur.

Elle finit par secouer la tête et continua son chemin, sans un regard pour Aomine qui commençait à reprendre ses esprits.

« A… Attends ! »

Mais elle avait déjà disparu dans la foule derrière eux.

« Bordel ! Qu'est-ce que je suis con ! C'était l'occas' d'avoir son numéro ! Merde alors ! »

Mais le passeur restait absent et pensif.

« Ca va Tetsu ?

- Je n'ai compris ce qui vient de se passer Aomine-kun.

- Moi non plus… j'ai bugué. Elle est encore plus belle vu de près. »

Kuroko réfléchit encore quelques secondes avant d'hausser les épaules et de reprendre sa marche.

« On va en parler Akashi, peut-être qu'il…

- Je ne pense pas que ça soit une bonne idée Aomine-kun. »

Ouais… il avait pas tord. Vu comment la discussion s'était finie la dernière fois…

« Je suis quand même dégouté d'avoir laissé passer ma chance…

- Je suis sûr que tu en auras d'autres Aomine-kun » sourit le fantôme.

O_o_o_O

De plus en plus de monde commençait à entourer la scène et les esprits commençaient à s'échauffer entre les principaux groupes d'amis, si bien que ça s'empoigna par le col des vêtements.

Finalement, un autre jeune homme plus imposant intervint au milieu de la dispute.

« Oh fermez-là ! Vous en avez déjà assez fait ! Et vous, sortez ! Emmenez-le à l'hôpital, il pisse le sang là ! »

Un t-shirt fut utilisé pour servir de pansement à la plaie du garçon qui continuait d'hurler. Ses amis l'aidèrent à marcher de part et d'autre de ses épaules et commencèrent à avancer non sans insulter une dernière fois le « connard d'inconscient » et sa bande d'amis. Kise fut content de ne pas être au cœur de cette dispute. Comme quoi, les autres aussi pouvaient déclencher une bagarre.

Petit à petit, les curieux s'éparpillèrent, n'ayant plus rien à voir et l'ambiance se calma.

« Heureusement, on dirait que ça a stoppé les descentes, constata Kise en les voyant ranger leur matériel à l'étage

- Ce n'est pas plus mal, dit Akashi.

- C'est quand même malheureux qu'il faut un accident pour qu'ils le comprennent… soupira Midorima

- Mine-chin et Kuroko-chin reviennent. »

Ils se tournèrent vers eux et virent immédiatement que le bleu était plus calme et souriait tout en parlant à l'Ombre. Mission accomplie donc.

« Quelqu'un nous explique ce qu'on vient de voir dehors ? dit-il en désignant la sortie

- Un accident, éluda Midorima. De glissade.

- Et bah c'est pas moi vous êtes témoin ! D'ailleurs Akashi, Tetsu m'a donné deux points, note-les tout de suite qu'on oublie pas ! »

Midorima descendit son fond de bière en soupirant. Il avait mal à la tête et il ne parlait pas de la bière.

« Vous voulez boire un truc ? proposa le copieur

- Non merci Kise-kun, dit-il d'un coup d'œil. Je ne veux plus boire d'alcool, je ne me sens pas très bien. J'ai peut-être un peu trop forcé.

- Vas-y envoie une bière Kise… merci ! »

Midorima secoua une bouteille de jus qui était malheureusement vide. Même le fond proposé par le blond il y a moins de cinq minutes avait été torpillé…

« Tu veux du tropical ? »

Une jeune fille sourit en lui présentant une bouteille à moitié remplie devant ses yeux.

« Je veux bien, répondit-il en tendant son verre. Merci.

- J'en veux bien aussi s'il te plaît, dit le turquoise en tendant le sien qui fut rempli à son tour. Merci. »

Et elle partit.

« Ah mince ! J'aurai peut-être dû en prendre pour couper ma boisson, dit le Kaijo en regardant sa bière. Tant pis.

- Bon, moi va falloir que je vous laisse, j'ai des choses à me faire pardonner, soupira le bleu en levant les yeux au ciel.

- C'est bien Aominecchi ! sourit Kise. Je suis très fier de toi !

- Ouais attends c'est pas encore fait… pas sûr que Satsu accepte que je m'approche… tu as vu sa réaction tout à l'heure ?

- En même temps Aominecchi t'étais loin d'avoir une tronche amicale…

- Ouais peut-être… bah maintenant je l'ai, on va voir si ça change quelque chose…

- Où est Akashi-kun ? »

Ils jetèrent un coup d'œil tout autour.

« Il vient de partir à l'instant Kise-chin, expliqua le violet.

- Ah.

- Kurokocchi ! Faut que je te parle d'un truc, viens-voir ! »

Sur ce, il ne le laissa même pas boire une gorgée que le passeur fut trainé dans la foule sous le regard des restants qui buvaient silencieusement.

« Kise a pas mal bu ce soir… j'espère que ça ira, commenta le basané à haute voix.

- Il a l'air bien Mine-chin.

- Justement… il sourit trop, c'est mauvais signe… ça sent les emmerdes... »

Soudain, une explosion retentit tout près et tout le monde sursauta avec un cri.

« J'EN AI MARRE ! »

Une nouvelle explosion les fit reculer contre le mur le plus proche et les gens les entourant non loin déguerpirent en courant et criant.

La salive resta bloquée dans leur bouche, pétrifiés quand ils virent un Takao plus qu'éméché s'armer de deux bouteilles vides qui étaient sur la table en les pointant droit dans leur direction.

Et plus particulièrement vers un vert de leur connaissance.

« J'EN AI RAS LE BOL DE TOI SHIN-CHAN ! »

Sur ce, il lança une bouteille qui vint s'exploser juste à côté sur le mur, leur faisant lâcher un cri apeuré.

« Takao !

- Ta…Takao ! appela Aomine en tentant de reprendre ses esprits. Calme-toi ! C'était pas ça le plan !

- SI ! PLAN B POUR BIERE-DANS-LA-GUEULE ! »

Et il relança sa deuxième bouteille et tous se protégèrent des éclats qui leur retombaient dessus. Alors que Takao cherchait comme il pouvait deux autres munitions, le superstitieux se carapata mais se stoppa aussitôt à un nouveau projectile à ses pieds.

« MAINTENANT TU VAS RENTRER DANS CETTE PIECE ! vociféra le brun en désignant la porte la plus proche

- Mais…

- Fais ce qu'il te dit ! gronda le bleu. Tu vois bien qu'il faut éviter de le contredire !

- Non mais je ne veux pas mourir !

- Comme s'il allait te faire du mal !

- ET LA TU CROIS QU'IL ESSAYE DE FAIRE QUOI EN ME LES LANCANT ? DU TRI SELECTIF? » s'énerva t-il

Mais il s'exécuta et le Faucon le suivit et referma la porte derrière lui une fois les occupants ayant déguerpis devant cette situation inédite – et dangereuse.

« Takao ne m'a jamais aussi autant fait peur, dit Murasakibara avec une petite moue.

- C'est clair ! Attends on bouge pas, qu'il fasse pas une connerie l'autre quand même. »

O_o_o_O

« … alors tu m'aides Kurokocchi ? questionna le blond en trépignant sur place.

- Je n'ai pas envie de faire une soirée mousse Kise-kun.

- Mais ce serait super Kurokocchi ! Tu sais pas à côté de quoi tu passes ! Tu… qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien Kise-kun.

- Tu cherches encore Akashicchi ? »

Le turquoise finit par hocher la tête.

« On n'a pas vraiment parlé depuis notre dispute, expliqua t-il. J'aimerai m'excuser. Je n'ai pas encore eu le temps de le faire.

- Mais c'est bien ça Kurokocchi ! C'est une très bonne idée ! Je t'encourage !

- Akashi-kun fait des efforts. Je ne veux pas tout gâcher.

- C'est très bien Kurokocchi ! Mais n'oublie pas de le laisser respirer. La semaine dernière, c'était peut-être un peu trop…

- Je m'inquiétais seulement car Akashi-kun avait une tête à faire peur, et qu'il faisait tous les pires choix possibles.

- … Ouais, c'est pas faux Kurokocchi… Akashicchi n'est jamais très rationnel le dimanche soir.

- Oui.

- Je vais t'aider à le trouver alors. Il doit pas être bien loin quand même. »

Ils inspectèrent les alentours avant de passer au grand salon.

« Alors Kurokocchi ? questionna le copieur au passeur.

- Je l'ai trouvé.

- Ah bah c'est cool ! Plus rapide que prévu ! »

Cependant, le joueur ne sembla pas bouger. Il suivit son regard et vit qu'il observait leur ancien capitaine avec… Chihiro Mayuzumi ?

« Et bien il y a quasiment toute l'équipe de basket de Rakuzan ce soir ! Viens on va le saluer Kurokocchi !

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée Kise-kun. Ils sont en train de parler.

- Allez viens ! »

Ils s'approchèrent du duo, et commencèrent à entendre leur conversation qui devenait plus audible.

« …tu y as été ?

- Bien sûr, répondit Akashi.

- Alors ?

- C'était plutôt agréable, dit-il avec un sourire. Je pense que cela m'avait manqué. Je n'ai pas perdu la main. »

Mais incompréhensible. De quoi parlaient-ils ?

« …au fait… j'ai vu Aiko Araki quitter la soirée tout à l'heure… ça va ?

- Oui, opina t-il doucement. C'est réglé. »

Kise et Kuroko s'arrêtèrent et s'échangèrent un regard étonné. Il était au courant ?

« Avant que j'oublie… tiens, goûte ça Akashi. »

Le blanc sortit une boite de pocky de sa veste, l'ouvrit et lui en tendit un que ce dernier saisit entre ses dents avant de le tenir à la main.

Cette scène choqua les observateurs une nouvelle fois. C'était un geste beaucoup trop familier.

« Mmh… pas mauvais » dit-il en le terminant et se léchant les doigts

Mayuzumi le regarda avec un sourire.

« Tu as plutôt l'air de l'avoir apprécié pourtant.

- Ceux que j'ai rapporté étaient meilleurs, se justifia t-il avec le même air

- C'est vrai »

Ils continuèrent de parler normalement et Kuroko vit bien à quel point le rouge était une nouvelle fois naturel et détendu. Ses épaules étaient basses, ses yeux souriaient en même temps que ses lèvres.

Cela faisait si longtemps qu'ils ne l'avaient pas vu ainsi.

« C'est à toi d'amener le prochain goût insolite, dit Mayuzumi. Surprends-moi.

- J'ai déjà ma petite idée en tête. Tu n'es pas prêt. »

Ils s'échangèrent un sourire.

« Je compte sur toi. J'y vais, à demain Akashi.

- A demain Chihiro »

L'adolescent disparut avec un dernier sourire laissant seul l'Empereur qui prit enfin conscience des commères en arrière plan. Aussitôt, il se raidit et reprit son expression habituelle.

« Qu'est-ce que vous faites ici ?

- Euh… rien Akashicchi… je m'en vais d'ailleurs ! »

Et le blond fila. Après tout, il avait dit au turquoise qu'il l'aiderait à trouver Akashi, c'était chose faite. Même s'il devait avouer être encore surpris de cet échange et qu'il mourrait d'envie de poser des questions à son ancien capitaine.

Kuroko balaya cette impression de déjà-vu en se tournant vers le joueur restant.

« Deux fois que tu écoutes mes conversations Tetsuya…

- Tu es ami avec Mayuzumi-sempai maintenant ? questionna Kuroko – légèrement surpris du retour de son prénom

- Je ne vois pas en quoi ça te regarde.

- Il m'a dit que vous étiez ensemble au camp de révision de Rakuzan…

- Et bien oui, dit-il en haussant les épaules. Je ne vois pas ce qu'il a de secret.

- Tu ne nous l'as pas dit…

- Je n'allais pas vous faire une liste de tous les étudiants avec qui je partageais le dortoir, fit-il sarcastique. Et heureusement qu'il était là.

- Ah bon ? Pourquoi ? »

Akashi le regarda avec une étincelle particulière avant de se reprendre.

« Sinon je me serai ennuyé. Nous avons beaucoup parlé et nous nous sommes rapprochés. C'est un bon ami désormais. »

Le passeur avait du mal à le croire. Comment leur relation avait pu changer aussi vite ?

« Cela n'a rien avoir avec moi Akashi-kun ?

- Avec toi ? répéta t-il en haussant un sourcil. Mais tout ne tourne pas toujours autour de toi Tetsuya… »

Outch. Kuroko se reçut cette remarque en pleine figure et l'encaissa comme il se devait. Akashi le regarda avec un sourire triomphant et il ne pouvait pas lui retirer…

Sur ce, le rouge partit en le laissant seul. Le fantôme fronça les sourcils.

Bon, ce n'était pas encore cette fois là qu'il réussirait à s'excuser.

O_o_o_O

Takao respirait fortement, sa poitrine montant et descendant au rythme de son cœur sous adrénaline. Midorima jeta un coup d'œil à ses mains toujours armées de cadavres de bouteilles.

« J'en ai assez Shin-Chan que tu m'ignores ! s'écria t-il en les braquant de nouveau dans sa direction. Tu me fuis depuis des semaines, j'en ai marre ! »

Le vert avala difficilement sa salive en se reculant avant de s'arrêter, sentant une baignoire cogner contre jambes.

« Takao… dit-il prudemment, laisse-moi t'expliquer.

- Mais expliquer quoi ? s'emporta t-il. Que tu ne me parleras plus jusqu'à la fin du lycée ? Ce n'est pas ce que je veux ! Moi je veux qu'on redevienne comme on était avant si tu n'es pas foutu d'assumer ce qu'il s'est passé dans cette cuisine ! »

Midorima ne savait pas quoi répondre. Alors il attendit, retenant sa respiration.

« J'en reviens à regretter moi-même ce que l'on a fait ! Tout ça parce qu'on s'est embrassé ! Tout ça parce que tu n'arrives pas à assumer ce que tu ressens ! »

D'un mouvement un peu trop ample de la main, il cogna l'une des bouteilles contre le mur derrière lui qui éclata dans sa main. Il grimaça aussitôt et la lâcha mais le sang coulait déjà dans la paume de sa main qu'il avait trop gardé serrée sur les tessons.

« Takao ! »

Mais le brun ne l'écoutait pas et se laissa glisser contre la porte, les yeux humides.

« Est-ce que c'est de ma faute si je t'aime Shin-chan ? »

Ces mots fit autant rougir le shooter qu'ils accélèrent son cœur. Qu'est-ce qui lui prenait à sortir des phrases comme ça lui ?

Le Faucon commença à laisser des larmes couler sur ses joues, ponctué de petits sanglots. Il lâcha la deuxième bouteille à ses pieds et se servit de sa main valide pour soutenir l'autre, blessée.

Midorima mit quelques secondes à bouger et s'approcha de lui.

« Takao, dit-il doucement, il faut qu'on s'occupe de ta main. Tu ne peux pas rester comme ça. »

Avec précaution, il saisit son poignet et observa les dégâts. Il avait pas mal de morceaux de verre à retirer…

Heureusement, il se trouvait dans une salle de bain. Il y avait peut-être des choses utiles…

Midorima se rendit près des meubles et les fouilla tous jusqu'à trouver ce qui ressemblait à une trousse de secours.

Takao avait de la chance. Merci Oha Asa.

Il finit par se rasseoir à côté de lui, reprenant sa main. Il déplia une serviette et prit la pince à épiler.

« Ca ne va pas faire du bien… expliqua t-il en approchant l'extrémité d'un tesson

- Je m'en fiche, dit ce dernier en haussant les épaules. Tu m'as déjà fait bien plus mal que ça Shin-chan. »

Le superstitieux pinça les lèvres en essayant de se concentrer sur sa tâche à faire. Est-ce qu'il avait été trop loin en voulant limiter ses interactions avec Takao ? Il ne l'avait fait que pour leur bien commun…

« Je suis sûr que tu dis tout ça le coup de l'alcool, finit-il par dire en enlevant des morceaux.

- Arrête de me trouver des excuses ! s'énerva le brun en se tournant brusquement vers lui. Peu importe comment je te le dis tu ne comprends jamais rien ! L'humour, le sérieux, l'alcool… alors quoi ? Il faut que je t'écrive une lettre ? Même ça tu serais capable de dire que tu ne l'as pas reçu ! Même si je te l'envoie en recommandé avec signature ! Tu dirais que c'est la poste qui l'a perdu ! »

Bon sang, de la concentration Midorima. Il ne fallait pas qu'il se loupe.

Il préféra alors se muer dans le silence même si les sanglots du garçon lui faisaient trembler sa main. Il le sentait se tendre aux morceaux qui étaient plus incrustés dans sa peau et qu'il avait du mal à retirer.

Au bout de quelques minutes de calme, il arriva à en venir à bout. Il humidifia une compresse d'alcool et l'apposa doucement sur ses blessures. Cette fois-ci, Takao bondit.

« AIE !

- Ne bouge pas.

- Ca pique ! Ca pique ! Ca pique ! »

Mais Midorima restait stoïque et garda sa main dans la sienne pour que le produit désinfecte. Il la retira ensuite et la mit dans la serviette. Il prit ensuite le bandage en rouleau tandis que le joueur agitait sa main qui saignait encore.

« Ne fais pas ça idiot ! lança t-il. Tu vas rouvrir davantage tes plaies !

- C'est de ta faute si ça douille !

- Non je… laisse-tomber » soupira t-il en reprenant sa main.

Délicatement, il plaça une compresse propre et commença à entourer sa main du bandage blanc, sans trop le serrer. Le silence était pesant, même pour lui.

Jamais Midorima ne s'était senti aussi inconfortable. Il avait l'impression… non, il n'arrivait même pas à se définir lui-même…

« Je… je ne savais pas que tu parlais encore à Camille » lâcha t-il malgré lui.

Même si cette phrase surprit son coéquipier, il haussa simplement les épaules.

« Normal, tu me parles plus depuis des semaines » répondit-il, amer.

Il poussa un profond soupir.

« Ce serait tellement plus simple si je pouvais aimer quelqu'un d'autre que toi. Camille et moi ça serait un couple d'enfer. On se marrerait tous les jours. Je ne m'ennuierai pas avec elle ! »

Le vert grimaça.

« Mais je ne l'aime pas. Et elle ne m'aime pas. En tout cas, pas comme ça. »

Il se tourna vers le shooter qui tressaillit et ne put que le regarder dans les yeux.

« Qu'est-ce qui te dérange chez moi Shin-chan ? Que je sois un homme ?

- Ne… ne dis pas de bêtises, bredouilla t-il en baissant les yeux pour déchirer un bout de sparadrap.

- Alors quoi ? supplia t-il. Quoi ?!

- Mais… mais… c'est… c'est juste que… je…

- Je te préviens Shin-chan… tu me sors que tu ne m'aimes pas, j'embrasse la première personne que je trouve derrière cette porte ! »

Le lunetteux resta statufié devant cette menace étrange.

« Je… je ne te crois pas » lâcha t-il.

Il sentit le brun se dégager de lui et se lever. Il ouvrit en grand la porte et se jeta au cou d'une fille qu'il embrassa avec force. Cette dernière fut surprise et ne put même pas se défendre.

Midorima regardait sans y croire le spectacle qui se déroulait devant ses yeux, les lunettes de travers.

Il hallucina une nouvelle fois en voyant la fille reposer ses mains sur ses épaules et approfondir le baiser, visiblement aussi éméchée que lui.

Takao ne faisait clairement pas dans la demi-mesure et embrassait langoureusement l'inconnue dans ses bras.

« A…Arrête Takao ! »

Ce dernier finit par s'écarter de la demoiselle qui se mit à glousser, toute rouge.

« Et bah si on m'avait dit que j'allais être embrassée à la volée, pouffa t-elle. Je croyais que ça n'arrivait que dans les films !

- Je suis désolé mais merci, dit-il avec un sourire

- Euh… et bien de rien… »

Elle rit encore avant de pivoter les talons tandis que le garçon revint dans la salle de bain, fermant la porte à nouveau derrière lui. Il s'essuya la bouche d'un revers de main sous le regard toujours choqué de son partenaire.

« Mais… mais tu es fou, arriva t-il à souffler

- C'est toi qui me rends fou, mais dans le mauvais sens ! dit-il en se rasseyant à côté de lui. Il va te falloir combien d'électrochoc Shin-chan pour que tu comprennes que ce que tu ressens actuellement est tout sauf normal ?! »

Le vert restait muet de stupeur. Takao pouvait voir d'ici son cerveau carburer à mille allures, rempli de sentiments contradictoires.

« Tu ne veux pas arrêter de réfléchir pour une fois ? continua t-il

- Je… Ce n'est pas… stop… je…

- Est-ce qu'il faut que j'aille embrasser toute la villa pour que tu ouvres les yeux ? s'emporta t-il. Est-ce qu'il faut que je m'envoie en l'air avec tout le lycée pour que tu te rendes compte que j'existe ?

- A… Arrête…

- Est-ce qu'il faut que je…

- ARRETE ! »

Midorima était essoufflé, rouge, sa respiration hachurée, les poings serrés contre ses cuisses, le regard dans le vide.

« C'est toi qui doit arrêter de réfléchir Shin-chan ! Tu vois pas que tu te pourris la vie ? Et la mienne par la même occasion ?

- Non… je…

- Rien n'est parfait dans la vie et encore moins les sentiments ! Oui je suis loin d'être parfait et je vais te faire chier au quotidien mais c'est comme ça que tu m'aimes et il serait peut-être temps de t'en rendre compte Shin-chan ! »

Takao vit le shooter poser sa main contre son visage, recouvrant son nez et sa bouche, les yeux écarquillés.

Mais les yeux humides, la respiration toujours aussi chaotique.

« Pour… pourquoi… bredouilla le plus grand. Pourquoi… je… je ressens ça… avec toi ? »

Le brun sourit doucement à ces mots, prenant tout aussi délicatement sa main.

« Parce que c'est comme ça Shin-chan. Tu m'aimes et je t'exaspère en même temps. Je sais, ça ne doit pas être facile à accepter… »

Mais enfin, il y arrivait. Enfin.

Takao ferma brièvement les yeux, se sentant libéré d'un poids inhumain. Il avait l'impression d'avoir enfin atteint son but. Ses mots avaient finalement eu un vrai impact.

Midorima était en état de choc. Ce n'est pas possible… il ne pouvait pas être amoureux de cet idiot ? Mais son corps en ce moment, tout son corps le trahissait. Toutes ses pensées… Son corps était un traitre.

Takao rouvrit les yeux et l'enlaça de son bras valide.

« Je ne veux plus que tu me fuis Shin-chan. Je ne veux pas que cette conversation et cette prise de conscience te fasse encore agir n'importe comment demain. Je t'en supplie, ne me refais pas ça. Je n'aurai pas la force… pas encore… »

Le superstitieux était complètement chamboulé, Takao entendait tout son corps se détraquer d'ici. Le Faucon passa sa main sur la joue du vert pour orienter son regard vers lui.

Ils se regardèrent ainsi, en silence, même si l'un était clairement effrayé.

« Je ne sais pas si j'ai envie de te mettre une tarte ou de t'embrasser Shin-chan… »

Cela décrocha son premier regard froncé depuis cet état de choc et Takao rit.

« Laisse-moi t'embrasser Shin-chan. S'il te plaît… »

Doucement, tout doucement, il s'approcha de ses lèvres sans voir de résistance en face. Il sentait par contre le corps de son coéquipier trembler, son souffle détraqué, son cœur chaotique et la crainte que lui inspirait son approche. Puis Takao l'embrassa, tout aussi doucement et s'éloigna. Le vert avait les yeux grands ouverts.

« Alors ? dit-il. C'était si horrible que ça ?

- Tes lèvres ont un goût de vodka, grommela t-il en détournant le regard

- Ah normal, sourit-il, c'est la fille que j'ai embrassé tout à l'heure… »

Le shooter repivota sa tête pour lui jeter des éclairs.

« Si tu préfères le citron, je peux voir si une fille a bu du limoncello…

- Tais-toi, grogna t-il. Arrête de dire des bêtises… »

Midorima devait se l'avouer : il avait peur de Takao dans cet état. Il était capable de mettre toutes ses menaces à exécution… il serait bien capable de partir embrasser quelqu'un d'autre juste pour le faire craquer.

« C'est bon c'est bon ! lâcha t-il en levant les mains. J'ai compris Takao, ne refais pas un truc de ce genre… »

Il soupira, rouge et main sur le nez devant le sourire triomphant de son allié de terrain.

« Arrête de sourire comme un idiot…

- Je peux pas, dit-il, son sourire s'élargissant. Je suis trop heureux !

- Tss… »

Midorima sentit subitement une grande lassitude et ferma les yeux. Il était épuisé. Takao l'avait achevé.

Comme d'un commun-accord, ils restèrent silencieusement l'un contre l'autre, appréciant ce calme, apaisé pour l'un, tourmenté pour l'autre.

O_o_o_O

Aomine, pas fou, avait quitté la porte avec Murasakibara une fois que le calme était revenu. Ils avaient fini par discuter donc il était content pour Takao mais il avait maintenant son problème à régler. Il avait beau appeler à tue-tête son amie d'enfance dans toute la baraque, elle ne se décidait pas à pointer son nez.

Est-ce qu'elle croyait encore qu'il allait éclater la tête de son nouveau copain ? Sans doute. Il faut dire qu'il n'avait pas vraiment envoyé les bons signaux. Il fallait qu'il soit plus visible avec de bonnes intentions.

Aomine regarda tout autour de lui. S'il était en guerre avec Satsu, il lui fallait les mêmes armes qu'à la guerre. Il chercha ce qui pouvait servir d'étendard mais il n'arriva même pas à mettre la main sur un balai. Tant pis, il n'allait pas y passer la nuit. Le but était d'être visible non ? Il prit une lampe à pied qui trônait dans un salon et la débrancha.

« Qu'est-ce que tu fabriques avec ça ? » sourit une voix

Il se retourna pour voir Himuro qui tenait un Murasakibara légèrement assoupi dans ses bras.

« Quoi y ronfle déjà ? On s'est quitté il y a un quart d'heure !

- Je dors pas Mine-chin, marmonna t-il. Je repose mes yeux c'est tout.

- Ouais bah dans dix minutes tu roupilles quoi.

- Et sinon, qu'est-ce que tu fabriques avec ça ? redemanda le brun

- Je cherche un tissu blanc, grand de préférence, vous auriez pas trouvé un truc du genre ?

- Euh ok, sourit le Yosen. Une serviette ? Une taie d'oreiller ? Un drap ?

- Ok je vais voir ! »

Le bleu se rendit dans la première salle de bain qu'il croisa à l'étage sous les yeux d'adolescents surpris et farfouilla les placards.

« Bordel, pourquoi il y a que des serviettes roses ici ? C'est une salle de bain de meuf ou quoi ? »

Soufflant, il regarda tout autour de lui. Il n'y trouvait que des capotes usagées et… une culotte ?

Blanche.

Mmh…

Tant pis, Aomine la saisit et la noua comme il put sur le manche. Il essaya de faire en sorte qu'elle flottait en l'agitant mais elle se voyait à peine.

Il claqua la porte en l'ouvrant et se mit à l'agiter sous les yeux circonspects des étudiants.

« SATSUUUUUUUUUU ! SATSUUUUUUUUUUUU ! Je viens en paix regarde ! Satsuuuuuuuuuuuuuuuuu ! »

Il passa cinq bonnes minutes à se pavaner de la sorte en l'agitant au-dessus de sa tête dans tous les endroits de la maison.

« SATSU BORDEL TU SAIS QUE C'EST PAS LEGER CE TRUC ?

- Quoi ?! »

Il sursauta en la voyant apparaître devant lui, les bras croisés et le fusillant du regard. Il reposa maladroitement la lampe et se passa une main sur la nuque.

« Euh… je suis content… de… de te revoir…

- Abrège, siffla t-elle. Qu'est-ce que tu veux ?

- Je… il est où Izuki ?

- Loin de tes poings, grommela t-elle. Pourquoi ? Tu veux lui faire un dessin symétrique ?

- Non non ! Je… Je viens faire la paix Satsu…

- Avec… ça ? dit-elle en pointant du doigt son « étendard »

- Bah désolé c'est le seul truc blanc que j'ai trouvé ! »

Mais la rose était toujours colère.

« Je suis désolé Satsu, dit-il avec toute la sincérité dont il était possible. Je suis vraiment désolé, j'aurai… j'aurai pas dû faire ce que j'ai fais… mais… mais comprends-moi deux minutes ! C'était un choc pour moi aussi ! »

Ses excuses sincères semblèrent la calmer même si elle continuait de croiser les bras.

« Je ne m'attendais pas du tout à ça… avec… tout ce qu'il s'est passé tu vois… j'avais peur qu'il te fasse des choses… que tu ne voulais pas… »

Elle poussa un profond soupir.

« Je ne suis plus une enfant Dai-chan. Tu n'as pas à chercher à m'aider tout le temps. Je ne suis pas une demoiselle en détresse. Le jour où j'aurai besoin de toi, je te le dirai. »

Il la regarda la bouche ouverte avant de la refermer. Elle avait raison…

« Tu… tu sors avec lui ?

- Oui, répondit-elle simplement, légèrement rougissante.

- C'est… étonnant…

- Mais Izuki est très bien, maugréa t-elle. Il est gentil, drôle, il me fait rire, il me comprend. Tu devrais être content pour moi.

- Je le suis… c'est juste… je ne pensais pas que ça irait si vite entre vous… après… tout ça…

- Moi aussi, avoua t-elle avec une petite moue. Je me suis posée mille questions… et pourtant, quand on a longuement discuté tout à l'heure, qu'on a été honnête l'un vers l'autre, c'était comme une évidence et je ne me suis plus inquiétée, tous mes doutes se sont envolés… c'est bizarre hein ?

- Mais non, dit-il en posant une main sur ses cheveux. Ca veut dire que c'est le bon. C'est bien Satsu. Tu mérites d'être heureuse. Et moi je dois m'en rendre compte, c'est tout. »

Elle lui sourit.

« Ah elle est loin la gamine qui bouffait de la boue !

- Dai-chan ! gronda t-elle en lui donnant des coups

- Bon il est où que je m'excuse à lui aussi ? »

Son regard se fit plus fuyant.

« Avec Seirin. Certains nous ont vu tout à l'heure… sur la piste… pas qu'on voulait le cacher hein ? Il est donc allé leur expliquer. Mais je n'avais pas la force de l'accompagner.

- Il est au casse-pipe donc, ricana t-il.

- Et… reprit-elle avec une voix moins assurée. Tetsu-kun… il… il l'a pris comment ?

- Alors lui, très bien. Super bien même. Il est très content pour vous et n'arrête pas de me dire qu'Izuki est un mec pour toi donc bon… »

Elle poussa un soupir de soulagement.

« J'avais peur… qu'il le prenne mal… ou qu'il me voit comme… une fille qui retourne trop sa veste… et…

- Non mais ça va pas ?! bougonna t-il en lui donnant une petite tape sur la tête. Comme si c'était le genre de Tetsu ! Je vais finir par croire que tu le connais mal hein ? Et les autres, tu t'en fou de ce qu'il pense ! Si t'arrives à m'envoyer chier, tu peux bien envoyer chier les autres non ? »

Elle rit doucement avant de poser un regard plus doux sur sa personne.

« Quoi ?

- Non rien… tu n'es pas Ki-chan mais tu te défends Dai-chan…

- Qu'est-ce tu racontes encore ? »

Mais elle l'enlaça ce qui provoqua sa surprise.

« Merci Dai-chan. »

O_o_o_O

Kise espérait que le turquoise et le rouge ne soient pas en train de s'entretuer. Peut-être aurait-il dû rester ? Non non… même s'il était curieux de ce qu'il avait entendu… il n'avait pas à s'en mêler.

Il avait un défi à gagner ! Et surtout… une solution à trouver.

Il se rendit dans une salle de bain à l'étage qui était bien évidemment occupée comme toutes les pièces. A cette heure-là, il s'estimait content de ne pas retomber sur deux adolescents en pleine action.

Un gars dormait contre l'évier et deux filles ronflaient aussi dans la baignoire, la tête sur le rebord.

Il était censé faire comment au juste ?

Kise regarda le savon comme s'il était la cause de tous ses malheurs. Bon sang… Il commença à ouvrir les placards à la recherche de davantage de savon. Il en trouva trois neufs et les sortis. Avec ça, il n'allait pas aller bien loin…

« Tu fais quoi ? »

Une fille avait relevé la tête de la baignoire, les yeux à demi-fermés.

« J'essaye d'organiser un truc… mais je trouve pas ce que je veux, répondit-il honnêtement

- Ah ok, fit la fille mollement. Déso' pour toi.

- Vous voulez pas allez dormir à l'étage ? Il y a des chambres.

- Ouais c'est ça, sourit-elle en coin, pour prendre un mauvais coup avec ceux qui s'envoient en l'air, non merci… »

Elle n'avait pas tord…

« Pourquoi, tu veux qu'on dégage ? reprit-elle. On t'emmerde ? »

Bon, il ne l'aurait pas dit aussi grossièrement mais dans l'idée c'était ça.

« C'est juste que… j'essaye d'organiser une soirée mousse… soupira t-il

- Avec ces trois pauvres savons ? dit-elle en haussant un sourcil

- Oui je sais, c'est mal parti… »

La fille essaya de se redresser difficilement sur les genoux, provoquant un grommelement de sa comparse qu'elle bougea au passage.

« Ecoute mon gars, je suis peut-être pas fraiche mais je peux te dire que c'est mort d'avance. Ce qu'il te faudrait serait une machine faite exprès… »

Ca, il le savait bien malheureusement…

« Ou un extincteur… »

Les deux adolescents se tournèrent vers la deuxième fille à moitié endormie qui avait marmonné.

« T'as dis quoi ? demanda son amie

- Un extincteur, répéta t-elle sur le même air, ça mousse bien ce truc… »

Un sourire illumina le visage du blond. Purée, en voilà une superbe idée !

« Je reviens ! »

Le copieur fonça hors de la pièce et se mit en quête d'inspecter chaque mur à la recherche de l'objet en question en commençant par la cuisine. Il trouva un extincteur non loin de la pièce. Jetant des coups d'oeils autour de lui, il l'enleva et le testa après avoir enlever la sécurité. Son sourire se fana rapidement quand il constata que c'était de l'eau qui s'en échappa, dégoulinant sur son pantalon.

« Mais… ça ne se passe pas comme ça d'habitude dans les films ! »

Grommelant, il continua son exploration des pièces. Il était impossible qu'une maison comme celle-là ne possède pas plusieurs extincteurs – et surtout celui qui l'intéresse !

Il finit par en trouver un autre près d'une cheminée à laquelle il n'avait pas du tout fait attention. En même temps, elle était éteinte et la pièce bondée de monde.

De nouveau, il prit l'extincteur et se fit plus prudent. Il l'enclencha. Bon sang, encore de l'eau ! Il était maudit ou bien ?! Il commençait à se demander si ce n'était pas Aomine qui avait trafiqué toutes les bouteilles pour le faire enrager ! Désespéré, Kise finit par faire une recherche sur une internet. C'est là qu'il apprit qu'il existait plusieurs types d'extincteurs – ah bon ? – et que celui qui l'intéressait se trouvait sûrement dans le local chaudière. Dieu soit loué internet !

L'exploration fut donc loin d'être finie et il tourna pendant dix bonnes minutes pour finalement trouver la fameuse pièce chaudière. Bon sang, il y avait même des gens ici ?! Heureusement pour lui, c'était un groupe de jeune qui s'était isolé pour apparemment faire un strip-poker au vu des cartes et du peu de vêtements sur leur dos. Ils jugèrent d'un œil mauvais le nouveau venu ayant percé à jour leur cachette mais ne lui accorda ensuite pas plus de crédit que ça quand ils virent qu'il ne leur demandait rien. Kise aperçut rapidement l'objet de ses désirs et le prit en main avec toujours autant de prudence. Il lâcha un cri en voyant la mousse tant désirée se répandre sur un coin du mur. Certes, elle n'était pas aussi mousseuse que voulue mais comme il partait de rien, c'était déjà pas si mal !

« Non mais mec qu'est-ce tu fous ? lâcha un gars

- SOIREE MOUSSE A L'ETAGE ! » s'écria t-il en brandissant l'extincteur comme un trophée

Il remonta quatre à quatre les escaliers, traversa la maison, ouvrit la porte de la salle de bain d'un coup de pied et arrosa toute la pièce à grandes eaux, provoquant des cris aux endormis qui se réveillèrent en sursaut.

« QUE LA SOIREE MOUSSE COMMENCE ! »

O_o_o_O

« Bah alors Shin-chan, je t'entends plus, s'esclaffa le plus petit. T'as perdu ta langue ? »

Calme plat qui le fit glousser à nouveau.

« Tu fais la tête ou tu t'es endormi ? »

Il se redressa pour essayer de lui faire face et vit qu'il était complètement assoupi. Midorima s'écroula au sol d'ailleurs, n'ayant plus l'épaule du garçon pour appui.

« Allez debout Shin-chan ! J'ai encore des choses à dire moi ! Ne crois pas que tu vas t'en sortir comme ça ! » s'exclama t-il en le secouant comme un prunier

Cependant, son sourire se fana bien vite quand il s'aperçut que le superstitieux ne répondait absolument pas dans ses bras. C'était un poids mort.

Son cœur s'accéléra.

« Shin-chan ! Réveille-toi ! Shin-chan ! »

Il le secoua plus fort encore mais en vain. Paniqué, il chercha frénétiquement son pouls et tressaillit en le sentant faible contre ses doigts.

« Oh bon sang ! Oh bon sang ! Shin-chan ! »

Manquant de tomber, il se remit difficilement sur ses jambes en ignorant sa tête qui tournait et l'affreux mal de crâne qui se déclenchait. Il passa la porte et parcourut la foule, appelant du secours sans s'en apercevoir.

« D'où c'est toi qui appelle à l'aide, se marra une voix. C'était pas toi qui étais armé la dernière fois qu'on s'est vu ? »

Mais les yeux écarquillés de peur du brun stoppa immédiatement le rire d'Aomine.

« Qu'est-ce qu'il se passe Takao ?

- C'est… c'est… Shin…Shin-shan… il… quelque chose ne va pas…

- Que se passe t-il ? fit Akashi qui était arrivé à leur hauteur.

- Shin-chan… il… il ne répond plus…

- T'es sûr ? C'est pas toi qui l'a assommé avec une bouteille ? tenta le basané malgré tout

- N… Non ! Je…

- Allons-y. »

Ils suivirent à grandes enjambées le Faucon et trouvèrent le vert gisant au sol.

« Oh bordel… lâcha le bleu en le secouant à son tour. Midorima ! Midorima ! »

Une nouvelle fois, c'était peine perdue.

« Ne paniquons pas, dit à son tour Akashi en prenant son pouls. Il respire. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- On… on discutait, expliqua t-il, tremblotant, puis on s'est assis en silence et… je trouvais ça bizarre qu'il ne parle plus…

- Putain Midorima, jura le dunker en passant une main nerveuse dans ses cheveux. Qu'est-ce t'as foutu ?

- Il a bu quelque chose ? demanda le Rakuzan

- Bu ? Non… il n'a rien bu avec moi… enfin…la dernière chose qu'il a bu c'était le verre qu'il avait en main avant que j'essaye de lui lancer mes bouteilles…

- Attends… le verre ? Le verre que la fille lui a servi ? répéta le bronzé en articulant chaque mot. Oh bordel… me dit pas que dedans il y avait… »

Le rouge releva sa tête subitement, les yeux plus écarquillés qu'usuellement.

« Tetsuya.

- Oh bordel... c'est vrai qu'il a bu dans la même bouteille ! Takao, reste avec Midorima ! »

Mais le bleu n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'Akashi avait déjà filé à la vitesse de l'éclair. Il dû courir pour le rattraper.

« Je vais voir à l'étage ! J'appelle Kise ! » lança t-il en bifurquant vers les escaliers

L'Empereur était en chasse, ses iris brillaient comme lorsqu'il jouait sur le terrain de basket.

Il voyait tout.

Il se concentrait pour voir tout ce qu'il y avait devant lui.

Akashi regretta tous ses verres bus qui diminuaient son efficacité. Il se sentit accélérer davantage en voyant aucun turquoise de sa connaissance dans toutes les pièces qu'il traversait.

Le joueur commença à sortir son téléphone et composer le numéro d'urgence quand il l'aperçut enfin.

Dans un coin, le regard dans le vide, collé contre un meuble où plusieurs groupes de jeunes discutaient sans faire attention à lui.

Alors seulement le rouge s'arrêta. Il se rendit compte juste à cet instant qu'il était essoufflé et que son cœur tambourinait fort contre sa cage thoracique. Ses yeux étaient verrouillés sur le passeur vers qui il se précipita.

« Tetsuya… Tetsuya… Réponds-moi… »

Il le secouait avec énergie mais il avait l'impression d'avoir une brindille dans les mains tant l'adolescent se laissait faire.

« Tetsuya… Réponds-moi s'il te plaît. »

Doucement, les yeux océans se posèrent sur sa personne et le Rakuzan lâcha un profond soupir. Mais il ne dessera pas sa prise pour autant.

Lentement, un grand sourire enfantin s'étira sur ses lèvres.

« …Akashi-kuuuuuuuun !...

- Tetsuya...

- Akashi-kuuuun ! Je voulais... te dire... un truc mais... je sais pluuuuus ! »

Mais il se remit à rire avant d'entreprendre une chanson que le capitaine ne connaissait pas.

« Tetsuya… est-ce que quelqu'un t'a fait du mal ? demanda t-il aussitôt en essayant de l'observer sous toutes les coutures.

- Tout le monde est trooooooooooop gentiiiiiiiiiiiiil ici Akashi-kuuuuuuuuuun ! continua t-il de sourire bêtement

- Tetsuya, est-ce que quelqu'un t'a touché ? »

Il eut une expression qui laissait supposer qu'il réfléchissait.

« Noooooon… enfin.. si … oui ! » dit-il avec un sourire en agitant la tête de gauche à droite

Le monde se figea tout autour de l'Empereur. Son cœur fit un bond si fort qu'il en eut encore le souffle coupé. Il le saisit par les épaules comme il avait saisit Kise il y a quelques semaines de cela pour forcer le plus petit à le regarder droit dans les yeux.

« Tetsuya. Qui ça ? Qui t'a touché ? »

Sa colère était si sourde qu'elle l'aveuglait presque au sens propre comme au sens figuré. Il allait tuer cette personne. Il le jurait sur sa vie.

Mais les effets du poison commençaient à faire réellement effet dans le corps du joueur. Le passeur trouvait plus de difficulté à sourire ou bien à mouvoir ses lèvres pour parler.

« Réponds-moi, je t'en supplie Tetsuya. Comment était la personne qui t'a touché ?! »

La tête de Kuroko se pencha sur le côté et il cligna plusieurs fois des yeux. Drogue et alcool ne faisaient clairement pas bon ménage.

« Je sais… HIPS !... je sais qu'il était looooong comme ça ! arriva t-il à sourire en essayant de bouger ses mains ce qui se solda par un échec. Et tout douuuuuux. »

Akashi déglutit difficilement.

« Continue Tetsuya. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- …allongé sur lui…plus douuuuuuuuuuuuuuuuuuux…. »

Ses lèvres bougeaient à peine maintenant.

« … partir… éloigné d'un coup… triste… »

Le Rakuzan ferma brièvement les yeux. Il avait besoin de se calmer pour ne pas perdre pied.

« Très bien. Tetsuya, je vais appeler la police. Mais avant, est-ce que tu penses être capable de le reconnaitre ? »

Il se remit à rire, indifférent au caractère dramatique de la situation.

« O…oui… ! »

Le rouge reprit son air dévastateur.

« Tu vas me le montrer. »

Il sortit son téléphone et vit plusieurs appels en absence d'Aomine qu'il se précipita de rappeler.

La première sonnerie n'eut même pas le temps de sonner.

« Bordel c'est pas trop tôt ! Je l'ai pas trouvé ! Et Kise est injoignable !

- Je l'ai.

- Oh bon sang ! T'es où ?

- Cuisine. »

La conversation fut coupée aussitôt et Akashi reprit toute son attention sur le mal en point.

Il porta le turquoise qui pesait de tout son poids dans ses bras.

« Quel endroit ? demanda t-il toujours la voix aussi froide

- … s… salon… ? »

Il n'avait pas l'air sûr de lui. Ce n'était plus la joie qui se lisait sur son visage mais la douleur des membres engourdies qui faisait son effet.

« Oh… chat… chat… » lâcha t-il lorsqu'ils effleurent un bonsaï posé sur un meuble.

Ca s'annonçait mal.

« Reconcentre-toi Tetsuya, fit la voix froide du porteur. Souviens-toi : avec qui tu étais ? »

Le chemin jusqu'au salon se fit en quelques enjambées. Ils manquèrent de peu de se cogner contre le basané qui avait fait irruption.

« Tetsu ! Akashi ! »

Il regarda le drogué avec des yeux ronds. Avant de tourner rapidement la tête inquiète vers son ancien capitaine.

« Est-ce qu'il a… est-ce qu'il a été… ? »

Mais la tête livide de l'Empereur répondit à sa place. Tout son sang se glaça instantanément.

« Putain. Je vais le tuer. Je vais lui arracher les boyaux et en faire une corde pour le pendre avec…

- Il faut qu'on retrouve cette personne, dit simplement le rouge d'une voix blanche. Ici, dans le salon. »

Akashi lui donna la description de l'agresseur tandis que les yeux du léthargique furent les seuls disposés à bouger. Surtout pour regarder le plafond.

« Tetsuya. Concentre-toi, répéta le rouge. Où est-il ? »

Difficilement, les iris bleutées tentèrent de répondre à sa demande – en espérant que la requête soit bien montée jusqu'à son esprit.

Finalement, ses pupilles se braquèrent dans une seule direction. Ses lèvres se mouvèrent pour former un mot dont le son ne sortit pas.

Mais il était facile de lire sur ses lèvres.

« Là. »

Le joueur suivit la direction de son regard et déposa négligemment le passeur dans les bras du dunker surpris qui le réceptionna comme il le put tandis qu'Akashi fonça vers un groupe de jeunes près du canapé.

Ni une ni deux, le Rakuzan chopa l'un des deux garçons du cercle par le col devant les cris horrifiés de leur proche.

« Parle ou je te tue. »

L'adolescent n'arrivait même pas à laisser échapper un cri tant la prise autour de son cou lui coupait l'approvisionnement d'air.

« Mec… ! Bordel mec qu'est-ce tu fous !? s'exclama l'autre qui avait eu la chance de ne pas être le premier choix

- Lâche-le ! s'exclama une fille

- Akashi… relâche la pression pour que cet enfoiré puisse parler ! »

La colère qui l'aveuglait était telle qu'il fut difficile pour le rouge de détendre ses doigts. Mais vu que le jeune se mit à tousser, c'est qu'il avait réussi malgré tout.

« Tanaka ! Ca va ? fit une fille en se mettant debout pour l'aider à retrouver son air. Qu'est-ce qui vous prend ? Vous êtes cinglés ?!

- Lequel d'entre vous a drogué Tetsu ? » grogna l'As en montrant le corps qui répondait de moins en moins entre ses bras.

Les adolescents s'aperçurent enfin de sa présence et hoquetèrent à la vision du turquoise dans un piteux état.

« Mais… mais… ça va pas la tête ?! réussit à dire le libéré avec une voix plus aigue. On n'a rien à voir là-dedans ! Vous êtes barges ! »

Mais les yeux du fantôme qui étaient les seuls à se mouvoir continuaient de fixer un point derrière le groupe. Akashi relâcha définitivement le brun pour regarder une nouvelle fois dans la direction des iris.

Le groupe en profita pour détaler, non sans les traiter une énième fois de fous.

Le plus petit enjamba le canapé pour atterrir face à un couple qui s'était arrêté de s'embrasser à la vue de la querelle qui avait commencé.

Irradiant de son aura qui faisait sa renommé, Akashi étincelait tant que tout le monde s'était statufié d'effroi.

« On ne sait rien ! fit aussitôt la jeune fille. Il est resté sur ce canapé un long moment à rire et parler tout seul ! Je le jure !

- Personne ne voit Tetsuya… cassa aussitôt le rouge.

- Il… il est pas in… invisible hein ? bégaya l'homme venant à la rescousse de sa belle. Je peux… je peux même te dire qu'on ne voyait presque que lui vu qu'il est tombé tout seul quand un autre couple est venu s'asseoir. Ca… ça nous a bien fait… fait rire… rajouta t-il en voyant que ce fou dangereux semblait s'intéresser de près à ses paroles et qu'il ne subissait pas le même traitement que sa dernière victime

- Qu'est-ce qu'il disait ? rajouta Aomine après avoir allongé le souffrant sur le canapé désormais libre. Il n'y avait vraiment personne avec lui ? Avant ou après ?

- Je… fit le garçon en cherchant de l'aide vers sa copine… je ne sais pas… mais…

- Mais il disait qu'il trouvait ce canapé très doux, continua t-elle …oui c'est ça… il se roulait en boule près de l'accoudoir là-bas.

- Ah oui ! rajouta l'homme en se détendant peu à peu, c'est vrai qu'il frottait sa joue et on avait même parié qu'il allait ronronner.

- Et il a fait un câlin au canapé aussi » rajouta la fille, les souvenirs lui revenant

Aomine et Akashi s'échangèrent un regard abasourdi.

« Vous êtes sûrs de vous ? fit le bleu avec une tête menaçante

- Oui oui oui ! opina rapidement la fille, imitée par son compagnon. On… on peut être plusieurs à le confirmer si vous voulez… on était plusieurs dans la pièce… je… on le jure… »

Akashi prit du recul sur le couple et sur le passeur pour observer la scène d'un œil neuf.

« Quelqu'un » de « grand ».

« De doux ».

Il est « parti » et fut « triste ».

Le canapé.

Tout coordonnait.

Aomine dévisagea à son tour le canapé… qui correspondait effectivement à la description de son ancienne Ombre.

Kuroko qui y reposait semblait apaisé. S'il avait pu, il aurait sûrement sourit de s'y trouver à nouveau.

Bon sang.

Aomine poussa un profond soupir de soulagement.

« Tetsu… t'es pas vrai… »

Mais l'Empereur n'arrivait toujours pas à se remettre de cet ascenseur émotionnel. Il releva ses yeux impérieux vers son allié.

« Retrouve la bouteille. »

Celui-ci hocha simplement la tête et fonça dans la foule. Il fut imité par le couple qui, comme beaucoup de monde autour, avait préféré s'éclipser du salon, devenu le territoire conquis d'un terrible fauve.

Akashi replongea ses yeux sur le corps du plus petit qui le regardait toujours, en se mettant à genoux près de lui.

« Tetsuya… laisse-moi faire s'il te plait. Je ne te veux aucun mal, tu le sais. »

Ce n'est pas comme-ci il attendait une réponse. C'était simplement pour le rassurer, lui qui était spectateur sans droit de parole ni d'acte.

D'une main légèrement tremblante, il souleva son t-shirt. Son tressaillement se calma lorsqu'il constata qu'il n'y avait aucune trace douteuse sur son corps. Puis il remit le vêtement à sa place avant de vérifier la ceinture de son pantalon. Même nombre de cran qu'usuellement et la braguette était parfaitement en place.

Il s'empara alors de ses mains qu'il glissa dans les siennes pour les examiner sous toutes les coutures avant de les reposer.

Il termina par saisir les joues du turquoise qui le regardait maintenant avec des grands yeux.

« Essaye d'ouvrir la bouche Tetsuya »

Timidement et difficilement, il s'exécuta tout en le fixant droit dans les yeux. Le rouge essaya d'inspecter au mieux sa cavité avant de la refermer et de passer un doigt sur ses lèvres et d'en examiner le contour ainsi que son cou, laissant un premier gémissement s'échapper de la gorge du paralysé.

Alors seulement à la fin de son inspection, Akashi poussa un soupir de soulagement en le lâchant. Il releva alors son regard droit sur les prunelles azur qui continuaient de le fixer sans cligner des paupières.

De nouveau, il saisit délicatement son visage dans ses mains, ses pouces sur ses joues et posa son front contre le sien, en fermant les yeux.

« Ne me refais plus une telle frayeur Tetsuya. murmura t-il. Plus jamais »

Bien que sa respiration ne soit pas revenue à la normale, celle du passeur était tout autant chaotique contre son visage.

Ils restèrent un moment dans cette position jusqu'à ce que leurs cœurs ralentissent à tous les deux. Finalement, le Rakuzan finit par ouvrir les yeux et vit ceux du joueur qui étaient clos à leur tour. C'est lorsqu'il s'écarta que ce dernier finit par les rouvrir.

Il semblait paniqué. Kuroko continuait de le fixer en essayant de mouvoir ses lèvres avec toute la peine du monde.

« Ca va aller Tetsuya… ça va aller. » le rassura t-il en caressant doucement l'une de ses mains.

Mais il s'aperçut finalement que son prénom muet s'échouait sur les lèvres du mal en point qui s'obstinait à le fixer.

Le rouge lui sourit pour tenter de l'apaiser puis se leva pour le porter dans ses bras avec toute la force qu'il lui restait. Ses jambes ne tremblaient plus donc cela facilitait déjà les choses. Des gémissements sonores s'échappèrent de la bouche du turquoise. Il entamait une phase difficile de la drogue.

Les gens encore conscients qui l'aperçurent se poussèrent pour le laisser passer tandis qu'il donna des coups de coudes et des coups de pieds francs à tous ceux se trouvant dans l'impossibilité de comprendre qu'il avait les bras chargés.

Il déambula quelques minutes avant de trouver la personne qu'il recherchait.

Quand l'homme le vit arriver du coin de l'oeil, il posa ses yeux sur lui avant de reprendre sa conversation… avant de repivoter à nouveau et foncer droit vers lui, les sourcils froncés.

« Oï Akashi… qu'est-ce que tu fous espèce de…

- Taiga, lâcha t-il d'une voix impossible à contredire. Tetsuya a été drogué. Tu vas le prendre avec toi et veiller sur lui.»

La tête du Seirin fut si choquée que cela l'arrêta net. Il devait avoir mal entendu c'est ça ?

« Qu… quoi ?

- Prends Tetsuya. »

Maladroitement, Kagami le saisit alors que le fantôme gémit une nouvelle fois en sentant la chaleur le quitter. Il commença à se tortiller, rendant la passation difficile.

« A… arrête Kuroko… balbutia l'As

- Arrête de bouger Tetsuya. »

Il cessa de gesticuler, provoquant un regard froncé du dunker envers le Rakuzan.

Une fois assuré que le passeur était entre de bonnes mains, Akashi le lâcha pour croiser les bras.

« Prends un taxi et rentre tout de suite Taiga. Sans attendre.

- O… Oui.

- Mais je te préviens… »

L'Empereur posa ses yeux avec tant d'impétuosité que le joueur n'arriva pas à déglutir et retint sa respiration.

« Tu n'as pas intérêt à abuser de lui dans cet état-là, peu importe ce qu'il peut te dire ou faire. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? »

Ce dernier se sentit hocher rapidement la tête sans pouvoir le quitter des yeux.

« Si j'apprends qu'il s'est passé quoique ce soit… je pense que tu n'es pas prêt Taiga, à subir ma véritable colère. »

Kagami se sentait tout petit face au capitaine. Il se demandait s'il n'était pas tombé à genoux pendant sa menace mais il n'en était rien.

« Ja… jamais je ne ferai une chose pareille » s'indigna t-il en reprenant contenance, quoique toujours un peu sonné

Akashi le transperça une dernière fois du regard avant de sortir son téléphone, de taper un numéro et de le mettre à son oreille.

« Bonsoir, ce serait pour un taxi s'il vous plaît. Maintenant. »

Il donna l'adresse de la maison avant d'hocher la tête, ponctué d'un « Très bien. A toute de suite. » et de raccrocher.

« Un taxi sera là dans dix minutes. Tu as de l'argent ?

- Euh… »

L'Empereur passa une main dans la poche intérieure de sa veste et en sortit un billet de cinquante.

« Mais… mais je n'en veux pas, s'offusqua l'As, un pas en arrière.

- Ce n'est pas pour toi mais pour Tetsuya. »

Il glissa le billet dans l'une des mains du porteur qui ne pouvait pas refuser dans cette situation.

« Bon… j'y vais… je vais prévenir les autres… indiqua Kagami d'un mouvement de tête vers le groupe de Seirin qui riait, totalement insouciant des événements qui venaient de se produire au loin derrière lui. Mais toi tu nous accompagnes vraiment pas ? fit-il, méfiant que le rouge se tourne vers lui dans ce cas de figure.

- J'ai des affaires à régler… » lâcha t-il d'une voix froide.

Un frisson parcourut tous les membres du dunker. Il toussota pour reprendre contenance et hocha la tête pour montrer qu'il avait comprit.

Mais les yeux de son vis-à-vis ne le regardaient plus et s'étaient posés sur le turquoise qui observait le plafond avec cette horrible expression d'impuissance. Akashi leva sa main pour la passer dans les cheveux bleutés avec une infinie douceur, ce qui attira les prunelles océans dans sa direction.

Kagami pivota avec le corps du passeur dans les bras et disparut vers ses coéquipiers, tandis qu'il sentit les yeux brûlants du joueur sur sa nuque.

Akashi s'arracha à cette vision pour chercher son acolyte du regard. Il sortit son téléphone de nouveau pour l'appeler.

Première sonnerie.

« Ouais, je suis à l'étage, lâcha t-il directement. Près des toilettes. »

Ni une ni deux, le Rakuzan prit la direction, le pas décidé. Il vit le bronzé qui tenait une adolescente tremblante dans les mains.

Akashi fronça les sourcils. C'était bien elle qui avait servi les verres avant qu'il ne parte retrouver Chihiro.

« Où est Tetsu ? s'inquiéta aussitôt le basané

- Je l'ai laissé avec Taiga. Il est en sécurité. »

La jeune fille leva des yeux paniqués devant l'arrivée d'un nouvel homme.

« J'ai retrouvé la bouteille, dit-il en montrant le liquide orange à ses pieds. Mais je ne me suis pas arrêté là. J'essaye de retrouver qui l'a trafiqué.

- Je… je ne comprends pas… bafouilla la jeune fille. Je… je ne savais pas ce qu'il y avait à l'intérieur, je le jure !

- Ca c'est ce que tu essayes de nous faire croire ! s'énerva le bleu en serrant sa prise sur son poignet.

- Aïe ! Non… non ! Je vous le jure sur ma vie, sur tout ce que j'ai ! C'est un garçon… il me l'a apporté. Elle était fermée, remplie jusqu'au bord… je pensais qu'elle était neuve. Je ne le connais pas, j'avais parlé avec lui… je lui avais dit que je ne buvais pas d'alcool en soirée et que les softs avaient été terminés… Il est revenu me voir en me disant qu'il avait réussi à trouver une bouteille neuve pour moi… je l'ai crû…

- Alors pourquoi tu n'en as pas bu hein ?

- Je… je déteste le goût tropical, expliqua t-elle toujours en tremblant. Mais… il avait l'air si heureux en me la donnant, je… je ne voulais pas le blesser, il m'a dit qu'il avait eu du mal à en trouver une… alors… je… je l'ai accepté en souriant et j'ai attendu qu'il parte… pour… pour la poser sur le buffet si quelqu'un en voulait mais… mais… j'ai… j'ai rencontré plusieurs personnes qui m'ont vu avec à la main et m'ont demandé s'ils pouvaient en avoir alors j'ai… j'ai rempli leur verre… et quand je suis arrivé au buffet… oui… il y avait vos amis … j'ai… j'ai pensé faire une bonne action… je… je suis sincèrement désolée… »

Elle se mit à fondre en larmes, complètement secouée de sanglot.

Aomine et Akashi s'échangèrent un regard. Elle semblait sincère.

« Je n'arrive pas à croire… que j'ai drogué tant de gens malgré moi… je m'en veux énormément… ce n'est pas possible… »

Elle pleura de plus belle et Aomine se décida à la lâcher.

« Finalement, t'es une victime toi aussi, dit-il, plus calme. Tu as eu de la chance de ne pas en avoir bu…

- Décris-nous l'homme qui t'a donné la bouteille. » fit Akashi, sec

Elle prit sur elle pour calmer ses larmes et renifla à plusieurs reprises en s'essuyant les yeux.

« Il avait les cheveux noirs… mon âge je pense…

- Putain, il en existe des centaines comme ça, grommela le Touhou

- Mais il avait une veste plutôt voyante… jaune… je la trouvais jolie… c'est comme ça qu'on a engagé la conversation.

- Akashi… » fit le bleu en se tournant vers lui.

Il hocha la tête et ouvrit grands les yeux, le regard tourné vers le monde derrière lui. Il essayait de tout voir à l'étage, du moins, tout ce qui ne se trouvait pas dans des pièces, chaque individu qu'il avait croisé en arrivant ici.

« Ce n'est pas le moment de t'évanouir, reprit l'As. Tu as beaucoup bu, fais attention. »

Mais rien à l'étage. Il se pencha alors au-dessus de la rambarde et se concentra davantage pour analyser la piste de danse et les autres endroits de sa mémoire.

Puis soudain, ses yeux luirent.

« En bas, contre le mur gauche.

- J'y vais. »

Le dunker courut et disparut en une fraction de secondes.

« Est-ce que… je… je peux vous aider ?

- Viens avec nous pour confirmer qu'il s'agit de lui pour commencer.

- D'a… d'accord… »

Jouant nerveusement avec ses mains, elle suivit le rouge qui marchait d'un pas tout aussi pressé dans les escaliers. Aomine maintenait le mec par le col, le faisant décoller du sol de plusieurs centimètres, lui crachant tout son venin. Il ne les avait pas attendu pour lui faire part de la situation actuelle.

« C'est… c'est bien lui » bredouilla la fille en se rendant compte que se tenait devant elle un potentiel criminel.

Le garçon était livide. Par peur ou par manque d'air. Peut-être les deux à la fois.

« Pose-le à terre Daiki. »

Celui-ci s'exécuta mais ne lâcha pas sa prise pour autant.

« Je vais être clair, fit le Rakuzan avec une intonation qui donnait même des frissons au bleu. Je te pose des questions. Tu me donnes des réponses. Si les réponses ne me conviennent pas, je te fais reformuler de force. Est-ce que c'est bien clair ? »

Le garçon balbutia ce qui semblait être un accord, les yeux fuyants, cherchant tout autour de lui un échappatoire. Une petite foule commençait à prendre forme autour d'eux mais personne n'y faisait attention.

Aomine voyait combien Akashi prenait sur lui en cet instant. Il était dans un état de colère qui dépassait le taux normal. Et il le comprenait.

« As-tu oui ou non mis de la drogue dans cette bouteille ? demanda t-il en la lui mettant sous le nez

- Je… non je… »

Un violent coup de poing projeta sa tête sur le côté, la jeune fille lâcha un cri de surprise ainsi que quelques curieux.

« La vérité et rien que la vérité, articula t-il, les iris brillantes en replaçant son poing le long de son corps.

- Oui c'est moi, couina le garçon, apeuré. Je… mais ce n'était pas pour… vos… vos amis. »

Il se reçut une autre gifle qui lui tira un nouveau gémissement de douleur.

« Que cela soit nos amis ou cette fille, le résultat est le même, dit l'Empereur avec impétuosité. Les pourritures de ton espèce me dégoûtent.

- Je ne savais pas que c'était cette drogue ! Je… je pensais… que j'avais acheté de l'ectasy… c'était… c'était… »

Il n'arrivait plus à supporter aucun regard sur lui.

« C'était pour… la détendre un peu… qu'elle boive… qu'elle s'amuse…. c'est tout… »

L'autre poing qui lui arriva dans la tête était celui du bleu.

« Espèce de connard ! Et t'allais faire quoi une fois qu'elle l'aurait bu hein ? »

Il se prit un nouveau coup de poing dans le nez qui le fit crier de douleur, du sang s'y échappant.

« Qui t'a vendu cette merde ? Tu l'as acheté quand ?

- Ce… ce soir… s'empressa t-il de dire, de peur de s'en reprendre une. Mais je ne le connais pas… il m'en a proposé quand il m'a vu essayé de la draguer… il était dehors avec un ou deux de ses potes…

- Il est encore là ?

- Non non… quand j'ai acheté la drogue, j'avais pris la dernière… il est parti après ça… »

Akashi se tourna vers la fille qui sursauta, encore choquée de tous ces révélations.

« J'imagine que tu veux porter plainte.

- Hein ? Euh… non je…

- Va porter plainte, l'encouragea t-il. Tu es une victime également. Daiki, accompagne-là et parle aussi de Tetsuya et des autres.

- Tu m'étonnes ! grogna t-il. Evidemment que j'y vais ! Et toi t'as intérêt à venir avec moi ! ordonna t-il en raffermissant sa poigne sur son col

- Non… je… je ne peux pas ! glapit-il. Je risque d'avoir des problèmes !

- Et nous tu crois qu'on en a pas peut-être ? Fallait y penser avant ! Tout le monde est dans la merde à cause de toi alors tu vas balancer les descriptions sinon je te remets mon poing dans la gueule ! »

Il gémit une nouvelle fois face au poing serré près de son visage déjà meurtri et sembla capituler.

« Tu es venu avec des amis ? questionna le rouge à la fille

- Euh… oui mais… j'en ai un… qui dort… il a bu dans la bouteille…

- Va prévenir les autres que tu vas au commissariat. Daiki t'accompagnera. J'appelle un taxi. Combien de personnes as-tu servi ?

- Euh… sans compter vos deux amis… cinq dont un de mes amis.

- Il reste donc quatre personnes à trouver. Tu te souviens de leur visage ?

- N… Non… mais je sais où je les ai servi. Ils ont bu juste après donc ils ne pouvaient pas aller bien loin…

- Allons-y. »

Les trois adolescents – dont un toujours trainé à la suite pour être sûr qu'il ne s'enfuit pas - suivirent la jeune fille tandis qu'Akashi appela de nouveau un taxi. Ils retrouvèrent ses amis et furent tout aussi choqués de la nouvelle. Un ami à elle décida de les accompagner en plus par sécurité.

Puis, heureusement, ils trouvèrent les quatre personnes drogués, pas trop éloignées l'une de l'autre et purent prévenir leur amis qui pensaient seulement qu'ils avaient trop bu.

« Le taxi vous attendra devant dans cinq minutes. Tiens-moi au courant Daiki. Je vous rejoins dès que je peux.

- Compte sur moi ! Allez viens toi ! »

Et ils disparurent tous les quatre par la porte.

Akashi n'arrivait pas pour autant à être apaisé. Il prit son téléphone et envoya un message à Kagami qui lui assurait que l'état de Kuroko n'avait pas changé et que non, ils n'étaient pas encore arrivés.

L'Empereur retourna dans la salle de bain où se trouvait toujours Takao qui veillait sur le vert, se mordillant l'ongle du pouce. Quand il releva ses yeux sur lui, il se mit debout.

« Alors ? s'enquit-il aussitôt. Vous l'avez retrouvé ? Comment va Kuroko ?

- Il est dans un état différent de Shintaro mais il ne lui est rien arrivé. »

Le Faucon poussa un profond soupir.

« Je suis rassuré…

- Et nous avons réussi à mettre la main sur la bouteille et la personne qui a fait ça… je t'expliquerai tout une autre fois. Tu dois partir d'ici avec Shintaro.

- J'ai un ami qui peut venir me chercher, expliqua t-il en sortant son téléphone.

- Appelle-le. Et si tu vois que l'état de Shintaro empire ou ne s'améliore pas, tu l'emmènes aux urgences.

- Oui évidemment ! »

Pendant que le brun avait le téléphone à l'oreille, attendant que son ami décroche, le rouge se fit pensif.

« Je reviens » dit-il avant de sortir de la salle de bain.

Rapidement, Akashi ouvrit toutes les portes du bas une à une mais rien. Il monta quatre à quatre à l'étage où il tomba sur Himuro.

« Tatsuya.

- Akashi, fit-il en fronçant les sourcils, percevant que quelque chose n'allait pas. Que se passe t-il ?

- C'est une longue histoire. Le mieux est que vous rentriez avec Atsushi. Il dort ?

- Oui, il vient de s'endormir il y a cinq minutes.

- Réveille-le et partez d'ici. Ne buvez et ne mangez plus rien.

- Euh… d'accord… »

Le brun s'exécuta et le violet bougonna en ouvrant les yeux. Mais Akashi était déjà parti et se mit à ouvrir toutes les portes disponibles. Cette fois-ci, il fut chanceux à la deuxième.

Il fut un instant surpris de la mousse qui montait jusqu'au plafond, recouvrant une grande partie de la pièce.

Kise ronflait dans la baignoire, seuls ses cheveux blonds lui permirent de l'identifier. Enjambant les endormis qu'il voyait encore, Akashi tira le copieur de toutes ses forces et le glissa jusqu'à la sortie de la salle de bain non sans quelques grommellements du malmené.

Il était trempé…

« Wow… ça c'est ce que j'appelle être lessivé » rit une voix

L'Empereur pivota la tête et aperçut Izuki qui passait, verre en main. Comme Himuro, lorsqu'il croisa les yeux de l'adolescent, il sentit que quelque chose n'allait pas.

« Izuki Shun, j'ai besoin de toi. »

Le joueur ouvrit de grands yeux, ayant peur d'avoir mal compris.

« Euh… toi ? Tu as besoin… de moi ?

- Peux-tu porter Ryouta jusqu'en bas ?

- Euh… oui… bien sûr… »

Il se débarrassa de son verre et maladroitement, saisit l'assoupi pour suivre le Rakuzan jusqu'à ce qu'il semblait être une salle de bain.

En les voyant arriver, Takao lâcha un nouveau cri.

« Oh non ! Me dit pas que Kise aussi !

- Quoi Kise ? fit Izuki

- Non, il n'a rien. Mais est-ce que tu peux l'emmener avec toi également ? demanda le rouge

- O… oui bien sûr ! Mon pote sera dans là dans un quart d'heure… on peut l'attendre dehors.

- Très bien. »

Sentant qu'il devait continuer à le porter, Izuki les suivit à l'extérieur, toujours sans comprendre mais il vit bien que le shooter de Shutoku était clairement dans un état anormal.

« Tu peux le poser là, dit Akashi en désignant les marches de la résidence tandis que lui posait le vert. Où est Satsuki ? »

Il fut de nouveau surpris.

« Euh… je ne sais pas…

- Retrouve-là et partez d'ici, ordonna t-il.

- Mais… qu'est-ce qu'il se passe ?

- Du GHB circule dans cette soirée, expliqua t-il.

- Oh bon sang ! C'est ce qui arrivé à Midorima ? »

Takao hocha tristement la tête. Ni une ni deux, Izuki sortit son téléphone.

« Momoi ? Où es-tu ? »

Et il fonça droit dans la villa.

« Est-ce que je peux te laisser seul ? demanda le rouge au brun

- Oui… mon pote m'aidera à les monter dans la voiture. C'est bon. Merci Akashi… »

Ce dernier eut un mouvement de tête avant de s'éloigner en sortant son téléphone.

« … Oui… un taxi à cette adresse... Merci. »

Il raccrocha et fit scroller son écran pour actualiser ses messages. Mais rien.

Il devait prendre son mal en patience, il le savait.

Chihiro était parti et ses coéquipiers avaient quitté la soirée bien avant lui. Il ne restait donc aucun membre de l'équipe de Rakuzan.

Lorsque le taxi arriva, Akashi monta à l'intérieur, déterminé.

« Où est-ce que vous je vous emmène Monsieur ?

- Au commissariat, le plus vite possible. »

Il vit le chauffeur pâlir à cette demande mais il croisa les jambes et les bras, le regard fixe et froncé sur la nuit noire qui commençait à défiler par la vitre.

La soirée était loin d'être terminée.


Mot de la fin : Alors ? Qu'en pensez-vous ? Personnellement, j'aime bien cette soirée où tout le monde met un pansement sur le coeur des autres... (ou presque ^^). Je ne vous le cache pas : c'est un de mes chapitres préférés, si ce n'est mon chapitre préféré tout court, pour pleins de raisons ! ^^

Pour être honnête avec vous, j'avais commencé à écrire environs 60% de ce chapitre il y a quatre ans ! Il y a eu énormément de retouches à faire mais je l'attendais celui-là, pour vous dire !

Encore mille merci pour votre lecture ! La team encore en vie, n'hésitez pas à me donner votre avis ! Je vous fait tout plein de bisous ! *o*