Aziraphale lisait tranquillement un livre au coin de la cheminée. Les flammes dansaient sous le reflet de ses petites lunettes rondes, il paraissait si paisible de pratiquer une activité aussi peu fatigante. Cet instant figé dans le temps était ce qu'aimait par-dessus tout Crowley, qui ne pouvait détacher ses yeux de l'ange en face de lui. Il se trouvait non loin de lui, à quelques pas, si bien que s'il tendait la main, il pouvait attraper celle de son partenaire.

Ils se trouvaient dans un cottage quelque part, au bord de la mer. Les vagues pouvaient s'entendre, c'était si paisible. Il appréciait ce moment de calme, loin des bruits de la ville, loin des harmonies célestes des anges ou bien des hurlements des démons.

Juste ici, avec son ange.

D'une traite, il but une gorgée de verre de vin, fixant toujours Aziraphale, tout aussi concentré dans sa lecture. Crowley n'avait pas envie de l'interrompre dans sa lecture, il était juste heureux d'être à ses côtés. Cela lui suffisait amplement, se disait-il.

Une page se tourna et cette fois, l'ange leva les yeux vers lui, souriant avec tendresse et douceur qui lui étaient propres. Le démon détourna son regard, faisant semblant d'observer les flammes, avalant à nouveau son verre de vin.

« Je sais que tu me regardais, Crowley, rit l'ange, que veux-tu ?

- Rien du tout, je ne vois pas de quoi tu parles, l'ignora -t-il.

- Tu sais que tu peux tout me demander.

- Je ne veux rien, je veux…. »

Il s'arrêta un moment, baissant les yeux, puis après une inspiration profonde, il finit par se tourner à nouveau vers Aziraphale.

« Je veux… que ce soit réel. »

L'ange battit des paupières, comme s'il ignorait de quoi il parlait, puis ses traits s'affaissèrent, la tristesse parcourut son visage.

« Tu sais que…je ne peux pas, enfin, tu ne peux pas. Tu sais ce que je suis, Crowley, soupira-t-il.

- Je sais…,je pense que je vais me réveiller, mon rêve devient trop lucide, gémit-il en frottant ses tempes

- Nous nous reverrons plus tard.

- Au revoir, mon ange. »


.

C'est sur ces mots qu'il se réveilla dans son lit. Alors qu'il ouvrit les yeux, la lumière aveuglante du soleil l'éblouit tout à coup, le faisant gémir. Il frotta ses yeux puis se redressa lentement. Sans surprise, il reconnut la chambre de son appartement, il était de retour dans le monde réel. Chez lui. Dans son appartement de Londres. Appartement que son ancien camp avait accepté avec réticence mais aussi avec lassitude. La perte de Belzebuth les avait rendu dépressive, à tels points que les Enfers étaient un plus grand bordel que cela ne l'était autrefois. La dernière fois que Crowley s'y était rendue pour récupérer ses affaires démoniaques personnelles, les murs avaient été peints en rose fuchsias avec des rayures verts kakis. On racontait que Lucifer était parti en vacances, quelques parts aux USA, ce dernier en aurait eu marre de gérer les Enfers.

Mais ce n'était plus le problème de Crowley.

Aujourd'hui était un jour de plus, dans ce monde sombre et solitaire. Chaque jour se ressemblait, chaque jour était une torture. Chaque jour n'était que souffrance, quand il se réveillait et que la réalité le rattrapait. Il n'aimait pas cette réalité, il la détestait. Lui rappelant toujours ses échecs et sa condition. Il n'avait qu'une envie, c'était de retourner dormir, rejoindre ses rêves, où Aziraphale, du moins, l'image qu'il gardait de lui, l' attendait. Il savait que ce n'était pas bon pour lui. Il ne devait pas dormir pour ça, non. Il était conscient que son état n'était pas adapté pour un démon. Mais au moins, il ne souffrait pas. Au moins, il était heureux. Au moins, il était auprès de son ange.

Malgré tout, il se leva et se décida à faire comme d'habitude : manger, s'habiller, arroser ses plantes, aller au parc, conduire sa Bentley, rentrer, puis…dormir. Ensuite, il sommeillera pendant deux mois encore. Il pourra rêver deux mois de plus. Deux mois où il ne versera aucune larme.

.


.

« Bonjour, Crowley, tu arrives à temps pour le dîner. »

Il s'avança dans la salle à manger, de retour à nouveau à la maison. Il laissa tomber ses lunettes noirs sur la commande et s'installa à table, tandis qu'Aziraphale lui déposa un plat qu'il avait préparé. Crowley lui adressa un sourire satisfait et attendit que l'autre s'installe en face de lui. L'ange bougea jusqu'à la cuisine et revint avec une bouteille de vin qu'il ouvrit et versa dans son verre.

« Que fêtons-nous ? demanda le démon curieux de cette attention.

- La fin de la journée ? proposa Aziraphale.

- Ça sonne bien. »

Ils commencèrent à manger le dîner, discutant de tout et de rien, de sujets variés, l'ange parla des derniers livres qu'il avait lu et Crowley lui donna les derniers nouvelles de Londres. A la fin du repas, ils se dirigèrent au salon vers le canapé en cuir rouge. Le démon, comme à son habitude, s'allongea, posant sa tête sur les genoux de l'ange, se laissant bercer par les doigts douces de son partenaire, tandis qu'une musique classique fut jouée dans la maison, les accompagnant dans cet instant paisible.

Alors que l'ange passait ses doigts dans les cheveux roux flamboyants du démon, ce dernier ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil vers son visage. Aziraphale avait toujours eu un visage chaleureux, c'était un ange, il devait avoir une expression qui donnait envie d'avoir confiance. Ses yeux bleus détenaient une bienveillance et une tendresse qui lui était propre, il n'avait jamais vu ça chez les autres anges.

Si beaucoup considérait qu'Aziraphale était banal physiquement en tant qu'ange, Crowley pensait qu'au contraire, son partenaire avait un charisme qui dépassait l'entendement. Son cœur pur et son envie de faire le bien étaient des particularités qui lui plaisaient.

« Tu es parfait, souffla Crowley en penchant la tête vers lui.

Ce dernier s'arrêta, l'expression indéchiffrable puis il lui donna un sourire timide.

- Je ne suis pas parfait, Crowley, je suis juste…comme d'habitude.

- Alors contente toi d'être comme d'habitude, ça me plait. »

Aziraphale rit légèrement, caressant la joue du démon, lui donnant des frissons indescriptibles mais agréables. Il voulait que cela dure pour toujours.

« Est-ce que ça te dirait qu'on aille à la plage demain ? proposa-t-il pour changer de sujet.

- La plage ? Oui, pourquoi pas.

- On pourra pique-niquer, si tu veux.

- Je devrais donc préparer à manger, soupira l'ange.

- Tu veux que je t'aide ?

- Absolument pas, tu es terrible pour faire la cuisine.

- La cuisine, ce n'est pas mon…domaine, marmonna Crowley en se renfrognant.

Croisant les bras, il se tourna sur le côté, sans pour autant bouger des genoux de l'ange, il bouda un peu, déçu que l'offre de son aide ait été rejeté. Les doigts d'Aziraphale continuaient de courir sur sa peau, comme pour le rassurer et l'attendrir, ce qui était vraiment le cas.

« Ne sois pas contrarié, Crowley, conforta-t-il, si tu veux, tu pourras me cueillir quelques tomates et des fraises, je crois qu'ils sont mures désormais.

- Déjà ? s'étonna-t-il, je les avais plantés la semaine dernière !

- Le temps passe vite ici, mon cher. »

La dure réalité effleura sa conscience pendant un instant, mais Crowley ne le releva pas, préférant apprécier encore un peu les touchers et les câlins que l'ange pouvait lui donner. Ensuite, le soleil se lèvera et ils devront préparer le pique-nique. Et ensuite, direction la plage.

.


.

Au Paradis, dans un des plus grands bureaux qu'on puisse imaginer

Tut tut tut tut tut…

L'archange Aziraphale se matérialisa juste à côté de son bureau en verre. Sur la table, un miroir portatif ne cessait de vibrer comme un téléphone. Contrairement à ce qu'on pouvait penser, non, ce n'était pas le moyen de communication des anges, même si cela ressemblait énormément. C'était un miroir, comme dit, précédemment. Mais un miroir particulier.

Devenir Archange Suprême, lui avait accordé plusieurs avantages et de nombreux privilèges, qu'Aziraphale avait désormais oublié, au moins, il avait retenu l'essentiel. Il pouvait faire ce qu'il voulait, à peu près. Parmi toutes ses choses, il pouvait donc obtenir un miroir de surveillance de rêve.

« Je suis là ! s'exclama-t-il un peu essoufflé en prenant le miroir en main.

- Hello, boss, le démon Crowley s'est endormi, voulez-vous entrer dans son rêve ? »

Ce qui était incroyable avec ce miroir de rêve, c'est qu'il permet d'entrer dans le rêve du sujet surveillé. Personne chez les anges n'utilisait ce genre d'outils, car c'était inutile. Qui voudrait surveiller une réalité qui n'existe pas ? Les anges ne pouvaient même pas espionner les humains avec, puisque les rêves étaient une déformation faussée de la réalité, engendrée par l'imagination et le délire humain. Effectivement, seuls les humains rêvent. Les anges ne rêvent pas. Les démons non plus.

Mais Crowley, si. Il peut rêver.

C'est un miracle, pourrait-on dire. Oui, cela en est un. Si les démons ne peuvent pas rêver, par contre, ils peuvent soit faire des cauchemars, soit rien faire du tout. Il fallait donc un miracle pour qu'un démon rêve.

Et c'est Aziraphale qui avait donc donné ce miracle. En tant qu'archange suprême, il avait l'autorisation de faire des miracles sur les démons. A la suite de ce miracle, il s'était procuré le miroir pour surveiller les rêves de son ami de toujours.

« Evidemment que je veux entrer dans son rêve. »

Aziraphale « n'entre » pas vraiment dans le rêve, il matérialise sa forme éveillée dans le rêve en question. Son corps physique sera toujours présent dans son bureau, il sera conscient du monde extérieur, mais il peut tout en même temps observer ou interagir dans le rêve. Ainsi, si quelqu'un venait à le chercher, il le trouvait ici en train d'examiner des dossiers interminables des derniers miracles fabuleux des anges ou bien d'autres plans – qu'il tente de retarder – sur le Second Avènement.

En un clignement d'œil, il se retrouva dans le cottage que « lui » et Crowley partageaient. Ce n'était pas vraiment « lui » que le démon fréquentait dans son rêve, c'était une image qu'il imaginait et crée à partir de ses souvenirs.

La première fois qu'Aziraphale avait visité le rêve de son partenaire, il avait été surpris de voir le cottage. Il n'aurait pas imaginé un seul instant que c'était ce que voulait réellement le démon. Il avait été tout aussi étonné de voir à quel point sa propre image était tout aussi précise, à telle point qu'il croyait avoir un véritable jumeau. Cela le rendit encore plus mal quand il comprit qu'il était précieux aux yeux de du démon.

Pendant ses visites, Aziraphale avait toujours été invisible, observant le « couple », avec des sentiments assez confus. C'était en réalité une véritable torture de voir ces deux personnes interagir, c'était encore pire quand Crowley embrassait fougueusement sa propre image, comme il avait pu faire la dernière fois qu'ils s'étaient vus réellement. L'ange ne savait pas s'il ressentait de la jalousie, de l'embarras ou bien de la honte.

En face de lui, le petit couple partageait un moment intime, inconscient de sa présence. Il était invisible à leurs yeux, indétectable aux pouvoirs démoniaques.

Crowley avait les yeux fermés et le faux Aziraphale continuait de lui caresser les cheveux tendrement. Oh, comme il aurait aimé être à cette place. A force de voir sa propre image le faire, il avait fini par avoir lui aussi une véritable obsession sur les cheveux rouges du démon. En réalité, il avait toujours apprécié cette belle chevelure que beaucoup enviait à Crowley, même certains anges cachaient leurs jalousies, pourquoi un démon avait une chevelure aussi belle pour un être déchu ? Pourtant, il avait traversé les siècles en changeant de coupes de cheveux en s'adaptant à l'époque, il en prenait soin et Aziraphale aimait secrètement cela. Donc voir son « lui » faire ce qu'il rêverait de faire, le rongeait intérieurement.

C'est alors que dans le rêve, le soleil se levait doucement, signalant au couple que le jour était là. Crowley remua alors un peu, se redressant pour observer à travers la fenêtre. Il marmonna un peu, légèrement déçu de devoir interrompre cet instant.

« Il fait déjà jour…

- Je vais préparer de quoi manger, l'informa le faux Aziraphale, ne…sois pas sévère avec les plantes s'il te plait et rapporte moi des fruits bien mures.

- Je ne suis pas sévère et t'inquiètes, je gère, mon ange. »

Le faux Aziraphale lui donna un baiser sur le front, ce qui fit baisser les yeux de l'Archange Suprême. Jamais il n'aurait eu l'audace de porter ce genre d'affection à Crowley, et pourtant, c'était ce que le démon rêvait, il rêvait qu'Aziraphale lui montre de l'amour. Il rêvait qu'Aziraphale l'aime en retour. Il rêvait de cette vie où c'était juste…eux.

Crowley cacha un sourire doux et chaleureux qu'Aziraphale n'avait jamais vu dans le monde réel et se dirigea vers le jardin à l'extérieur, tandis que sa propre image s'affaira dans la cuisine.

Un sentiment de frustration naquit dans son cœur. Que faisait-il là à observer les rêves de son plus proche ami, de son partenaire de toujours, de l'être qu'il aimait de tout son cœur ? Tout était si faux dans ce rêve et pourtant Crowley s'en contentait, heureux de se conforter dans ce monde qu'il pensait inatteignable. Un monde où Aziraphale ne l'avait pas…abandonné.

Il s'approcha de « lui », fixant son jumeau quasi parfait, en tout point. C'était l'image que Crowley imaginait de lui, gentil, bienveillant, attentionné et amoureux. Il avait honte de ne pas être cela, il avait honte de ne pas lui avoir donné un bonheur réel. Il jeta un œil à la fenêtre où Crowley s'était accroupi entre les grappes de tomates et les plantes qu'ils avaient cultivé ensemble.

« Je suis désolé, très cher, murmura-t-il à son Lui qui se figea, mais cette place est à moi. »

Sa main se leva et en un instant, son autre lui disparut comme s'il n'avait jamais existé, d'ailleurs, il n'avait jamais existé réellement, tout était dans la tête de Crowley. Aziraphale fit un second geste sur lui et il devint alors physique dans le rêve. Il ne pourra plus traverser les murs comme avant, il ne sera plus invisible, il faisait partie du rêve désormais. Il aurait pu le faire depuis longtemps, mais il n'était pas encore prêt et peut être se punissait-il en observant ce couple parfait. Cependant, il refusait de donner à Crowley un amour faux. Si Crowley devait rêver de cela, alors il fera en sorte que ce soit vrai. C'était sa rédemption.

Ses yeux tombèrent sur les sandwichs que son Autre Lui avait commencés à préparer. Certes, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait la cuisine, mais les sandwichs étaient faciles. Il s'activa à la tâche, heureux de retrouver ce plaisir qui manquait au Paradis, il avait toujours aimé cuisiner, surtout les pâtisseries et il espérait renouveler l'expérience ici. Il termina rapidement de composer les sandwichs et les rangea dans un petit panier qui avait été disposé sur la table à manger.

« Mon ange ? »

Aziraphale s'immobilisa en entendant la voix derrière lui. Il déglutit alors, c'était Crowley qui l'appelait, c'était à lui qu'il s'adressait, et non à une simple copie. Il sentit son cœur qui battit à toute rompre, de crainte que ce dernier ne comprenne qu'il n'était pas un rêve mais réel. Hésitant, il se retourna vers lui, avec un faible sourire.

Peut être n'aurait-il pas du se tourner aussi vite, car Crowley était désormais en face de lui, le fixant longuement, d'un air interrogateur de ses grands yeux jaunes serpents. En un pas, il toucherait l'ange et peut être découvrirait la supercherie. Ils s'étaient quittés en mauvais termes et Aziraphale doutait sérieusement que Crowley avait envie de le revoir réellement, il n'avait jamais cherché à le contacter dans la réalité, préférant les rêves, préférant un Aziraphale plus parfait.

Au lieu de ça, Crowley plaça en face de lui une barquette de fraise et de tomates qu'il avait mis en tas, les mélangeant grossièrement.

« C'est bon, je les ai cueillis, souffla-t-il un peu irrité.

L'ange cligna des yeux, un peu surpris et soulagé que l'autre ne l'ait pas découvert. Il prit lentement la barquette, manquant de peu de le renverser.

- Tu aurais dû…les séparer, fit Aziraphale peu assuré, sa voix tremblant.

- Pourquoi ? questionna Crowley en croisant les bras, on va les manger, on ne va pas les ranger ? »

La logique du démon était parfois amusante et malgré lui, Aziraphale ne put s'empêcher de rire. Mon Dieu, cela l'avait tellement manqué. Seul Crowley pouvait le faire rire et le rendre plus léger en si peu de temps.

« Oui, tu as raison, ce n'est pas grave, fit-il, merci Crowley.

- La Bentley nous attend, j'ai mis tout ce qui fallait pour la plage : parasol, livres, jeux, tout ça…l'informa le démon en se grattant l'arrière de la tête, je…je sais que tu aimes emmener ces trucs…humains… alors…j'ai pris l'initiative de le faire avant que tu me demandes. »

Bouche bée et attendri par cette petite attention, Aziraphale se retint de le prendre dans ses bras, pensant sincèrement que Crowley était décidément grave mignon quand il se comportait de la sorte.

« Mon ange ? s'enquit Crowley devant sa non-réaction, le ton supposait qu'il n'était pas certain de faire la bonne chose.

Abandonnant toute sa fierté et son éducation angélique, Aziraphale lâcha alors un :

- Tu es vraiment mignon, Crowley, je t'en remercie. »

A ces mots, le visage du démon s'empourpra, sans doute, n'avait-il pas envisagé un seul instant qu'Aziraphale puisse dire cela. En réalité, il n'avait jamais vu son faux Lui dire une chose pareille, parce que jamais Aziraphale n'avait fait cela réellement, donc Crowley n'avait aucune raison d'imaginer ça dans son rêve.

Car oui, l'ange était dans son rêve après tout, il pouvait se permettre de dire des choses que lui aussi rêverait de dire au démon, sans craindre quoique ce soit. Personne, pas même le Paradis, ne pourrait lui reprocher ce genre de paroles. Dans le rêve de Crowley, il n'était pas un ange, pas un archange, mais juste un honnête Aziraphale qui prenait soin de son...De son quoi ? Il ne pouvait pas dire qu'ils étaient amis, leurs relations étaient plus que ça, non ? Ils s'étaient embrassés une fois, certes, dans de mauvaises circonstances. Il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas apprécié. De plus, les rêves de Crowley les montraient dans une relation forte, intime et emplie d'amours. Bien plus que amis.

Il était son petit ami ?

« Pardon, mon ange ? s'exclama Crowley le regard confus.

Oh, par tous les Saints, il avait dit cela à haute voix.

- Tu es mon petit ami, répéta-t-il malgré lui.

- Je…Eh bien…je…n'ai pas…bredouilla Crowley ne sachant quoi dire, nous…n'avons pas…

- Est-ce que cela te dérange que je dise cela ?

- Quoi ? Non, c'est juste que…je n'y avais…jamais songé. »

C'était vrai. Maintenant qu'il le disait, jamais Crowley n'avait nommé leur relation dans ses rêves, se contentant de passer du temps avec son faux Lui, comme si cela lui suffisait. Désormais, Aziraphale allait faire de ses rêves, des moments inoubliables et la plus sincère qui soit. S'il ne pouvait pas le rendre heureux dans le monde réel, alors il le ferait dans ses rêves.

Affectueusement, il lui saisit les mains, des sentiments vifs se libérèrent, n'ayant pour seul objectif d'exprimer tout son amour pour Crowley.

« Allons à la plage, mon cher petit ami. »