La nuit est tombée depuis un moment. J'observe le ciel étoilé vide de tout nuage. Je ne suis pas seul. Krystal se trouve à côté de moi. Je jette un coup d'œil à ma blessure. Krystal a pris le temps de bien la faire. Je n'ai plus mal.
''Je pense que tout le monde va savoir que je suis avec une aile de glace. Qu'importe. Pourtant, j'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose…''
Je suis dans mes pensées quand je sens le corps froid de Krystal toucher mon corps.
- Le ciel est beau, dis-je simplement.
- Oui. Mais il l'est encore plus quand on le partage avec quelqu'un que l'on aime, me répond Krystal.
Je reste malgré tout un peu dérangé.
''J'admets ne jamais avoir penser être un jour avec quelqu'un avec mon sale caractère.''
- Dis-moi Python, comment tes sentiments à mon égard te sont venus ?
Je me gratte le menton avant de lui répondre.
- Pour être franc, tu m'as clairement ébloui quand je t'ai vu pour la première fois.
- Pourtant, tu as dû voir d'autres femelles, celles de ton clan.
- Oui, mais je ne sais pas pourquoi, j'ai été captivé par ton apparence. Je sais que cela fait penser à ceux de ton clan. Mais c'est par la suite. C'est aussi ton caractère et tes actes qui m'ont commencé à ressentir quelque chose.
Je m'arrête pour réfléchir, puis je reprends.
- Je pensais que les pulsations de mon cœur que j'avais été une faiblesse. J'avais beau les contenir, elles revenaient plus intenses à chaque fois. Lorsque j'ai dû arrêter ta perte de contrôle, j'ai compris que toi et moi nous ne sommes pas si différents. J'aimais mes parents et toi tu apprécies ton père et tu voulais être appréciais de ta mère.
Je m'arrête une nouvelle fois avant de reprendre.
- J'ai enfin compris ce que je ressentais pour toi quand j'ai dû confronter toute ma mauvaise partie. En parlant avec mon jeune moi, j'ai réalisé que j'étais amoureux de toi. J'espère que je ne vais pas te décevoir.
Elle pose une serre sur mon museau.
- Je ne pense pas que je vais m'ennuyer ou que j'ai fait le mauvais choix Python. Je l'ai senti au plus profond de moi-même que tu étais le partenaire que je cherchais.
- C'est ce que je t'avais dit depuis le début Krystal, s'exprime une Engelure sortant du diadème.
- Je sais, mais je ne savais quoi en penser répond l'intéressée.
- Seulement, il va falloir qu'il calme son petit caractère de pervers.
- Pardon ? m'exclamais-je. Je ne suis pas un voyeur pour la dernière fois.
- Je sais cela, admet Engelure. Je te taquine.
- D'ailleurs Engelure, j'aimerais te poser une question sur l'idée d'un sort que je viens d'avoir.
Krystal dit à voix basse son idée. Je n'entends rien, même avec mou ouïe. Mais je préfère ne pas faire l'indiscret. Engelure écoute et semble des plus ravie.
- Est-ce que cela peut fonctionner ? demande Krystal.
- Oui, lui répond Engelure après avoir vérifié la gemme. Tu vas en faire un heureux. Je ne regrette aucunement de t'avoir permis d'user de ce pouvoir. Tu sais en faire une utilisation juste.
Je vois Krystal rougir sous les compliments d'Engelure. Elle se tourne vers moi.
- Python, peux-tu fermer les yeux je te pris.
Je m'exécute et j'attends sans trop savoir.
- C'est bon, tu peux les rouvrir.
J'ouvre les yeux et je suis surpris. Devant moi se trouve des images de mon père et de ma mère juste avant leur trépas.
- Elles sont très belles, admis-je simplement.
- Oh, mais ce ne sont pas que de simples images Python, m'assure Krystal.
- Que sous-entendus tu ? dis-je perdu.
- Python, mon fils, s'exprime l'image de ma mère.
Je me fige à nouveau.
''Ais-je bien entendu ? Ne suis-je pas fou ? C'est pourtant bien la voix de maman que je viens d'entendre.''
- Non, tu n'es pas en train d'halluciner, fiston, s'exprime l'image de mon père.
Je ne comprends pas ce qui se passe. Mon esprit essaie d'assimiler et de comprendre ce qui se passe.
- Krystal, qu'as-tu fais ?
- J'ai simplement utilisé ma gemme pour permettre aux âmes de tes parents de pouvoir discuter une dernière fois avec toi.
- C…C'est possible ?
- Oui, me répond Engelure. Notre âme est palpable. Sinon, nous les animus, ne devrions pas faire attention à l'utilisation de nos pouvoir.
Je comprends alors que c'est bien mes parents. Je n'arrive pas à le croire. Un sentiment que je n'avais plus ressenti depuis si longtemps refait surface. Je pleure, mais je pleure de joie. Alors que je pleurs, je sens l'étreinte de mes parents. Elle est chaleureuse. Elle me réchauffe encore plus le corps, mais surtout mon cœur meurtri et froid.
- Désolé de t'avoir quitté de manière si horrible, s'excuse maman.
- Nous aurions dû être plus prudent, admet papa.
L'étreinte continu encore un moment avant qu'ils se relâchent et m'observent.
- Tu as bien grandi Python, admet ma mère. Tu es devenu un beau dragon.
Je ne pus me retenir de rougir devant son compliment.
- Tu as également affuté ton talent, fiston, me dit mon père avec un ton élogieux. Tu es très talentueux.
- Je reste encore loin de ton niveau, papa.
- Tu n'as pas besoin d'être mon égal, Python. Tu es aussi doué que moi.
- Je suis heureuse que tu ais réussi à surmonter toute cette peine, cette haine et cette tristesse, me dit ma mère joyeuse.
- J'ai quand même mis plus de six ans pour le faire.
- Ce n'est pas grave. Je suis également heureuse que tu ais réussis à surmonter ta haine de Vautour en épargnant son petit-fils.
- Adia a raison. Si tu avais franchi la ligne, tu serais devenu comme moi, me dit mon père.
- D'ailleurs son nom avait été envisagé si jamais j'avais eu un deuxième enfant, me dit ma mère de manière désinvolte. C'est comme si le destin voulait que vous soyez proche.
Je ne peux m'empêcher de sourire.
- Sinon Krystal, il n'y a pas que mon fils qui peut me voir ?
- Non, tout le monde peut vous voir. Vous êtes comme des fantômes. C'est à vous de décider de le faire.
- Très bien, dit-elle avec une joie profonde. Il est temps de rendre une visite à ma meilleure amie. Tu viens Fennec ?
- Non Adia. Donne-lui plutôt ce parchemin. Je n'aimerais pas lui rappeler de mauvais souvenirs.
- Décidément Fennec, souffle ma mère en attrapant le parchemin.
Elle disparait, tandis que Krystal s'approche de moi.
- Dis-moi, quand ton père a-t-il pu écrire ce parchemin ?
- Quand il s'agit de mon père, il ne faut pas se poser la question.
Elle semble être étonner de la teneur de ma réponse avant d'accepter. Nous attendons, puis ma mère fini par arriver.
- Alors ? questionne Fennec. Elle a été heureuse de te revoir ?
- On peut le dire, mais il y autre chose qu'elle veut, dit-elle avec fermeté.
Avant que mon père ne puisse répondre, elle lui attrape l'oreille et l'emmène avec lui. Je l'entends se plaindre.
- Adia ! Tu me tire l'oreille là !
- Et alors ?
- Ouaïe ! Ça fait mal ! se plaint mon père avant de disparaitre.
Je ne pus me retenir de rire devant pareille scène.
- J'avais oublié comment ma mère mener mon père par le museau. Cela n'a pas changé, même devenu des fantômes.
Nous attendons encore un moment, puis ils apparaissent à nouveau. Ma mère rayonne et mon père semble également heureux.
- Comment tante Epine l'a pris ?
- C'est à elle que tu vas devoir lui demander, me dit simplement ma mère.
J'accepte et je prends mon mal en patience. Ma mère s'approche de Krystal et lui murmure quelque chose.
- Penses-tu que c'est possible ? demande-t-elle avec un air sérieux.
- Oui. Si j'ai réussi pour vous deux, cela marchera sans doute pour ça.
- Tant mieux ! s'exclame ma mère, encore plus heureuse et rayonnante que jamais.
Mes parents s'approchent de moi et me font une dernière étreinte.
- Nous devons partir maintenant, dit Fennec.
- Oui Fennec, dit ma mère en me donnant un dernier baiser. Prends soin de toi, Python.
- Je le fais depuis toujours maman.
- Je sais. Krystal, prend soin de notre fils. Il a son caractère.
- Je le sais déjà, dit-elle avec un sourire. Vous pouvez partir le cœur léger. Il est entre de très bonnes serres.
Ravie de la réponse, ma mère rejoint mon père. Ils me lancent un dernier regard avant de disparaitre simplement. Je reste silencieux un moment avant de répondre.
- Merci Krystal, dis-je simplement. C'était un merveilleux cadeau.
- Je savais qu'il te ferait plaisir Python.
Soudain, je me souviens de la chose que je devais me rappeler.
- Bon sang ! m'exclamais-je de surprise. J'ai oublié de décrocher Qibli !
Je m'apprête à y aller que Krystal m'indique de rester.
- Tu le décrocheras demain. Une journée de plus ou de moins ne le tueras pas. Ne gâchons pas notre première nuit ensemble.
Je capitule devant son regard captivant.
''Elle a raison. Il ne risque rien.''
Nous nous regardons avec passion dans les yeux. Nous avançons nos gueules, puis nos langues se lient entre elles, de même que nos queues. J'ignore combien de temps cela dure, mais je voulais que ça dure éternellement. Nos langues finissent par se séparer.
On s'observe à nouveau, l'amour se lisant dans ses yeux et surement dans les miens.
''Le cœur de glace que j'avais a fondu grâce au cœur brûlant de Krystal, une aile de glace. C'est une douce ironie.''
Je lève la tête et j'observe deux étoiles filantes passer dans le ciel étoilé avant de plonger mon attention sur ma petite-amie.