Bon il est un peu nul, je jure que le prochain sera mieux. Comme j'ai l'habitude d'écrire sur Stiles, ses passages sont plus complets, pour Thomas... C'est pas encore ça haha mais ça viendra. Et puis je pensais pas, mais cette fanfic me donne du fil à retordre, plus que je ne le pensais. J'espère néanmoins que ça vous plaira. N'hésitez pas à me donner votre avis !
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- Comme ça, tu penses que ça ira ? S'enquit Stiles.
Il avait un bras derrière le dos et un autre sous les genoux du blond et venait de l'installer sur le semblant de lit de la pièce. Son hôte hocha douloureusement la tête en réprimant une grimace. C'était peine perdue, il souffrait trop et ça se voyait. Stiles tenta tout de même de l'installer mieux en le bougeant un peu, puis posa délicatement sa tête sur le semblant de coussin et le lâcha.
Le blond faisait peine à voir. Il était désormais torse nu, sa peau, pâle comme la mort, et même si Stiles avait changé les bandages autour de son torse, Newt ne semblait pas aller beaucoup mieux. Sa blessure faisait peur, bien qu'elle soit apparemment en voie de guérison. Le blondinet frissonna et ferma les yeux. Sa faiblesse était palpable.
- T'as une couverture ici ? Lui demanda aussitôt l'hyperactif.
- Dans… Dans le placard du haut, tu devrais trouver des plaids, répondit difficilement son hôte.
Stiles opina du chef pour montrer qu'il avait compris et s'en alla ouvrir ledit placard. Il y avait trois pauvres couvertures qui semblaient ne pas avoir été lavées depuis un moment. Tant pis, ça ferait l'affaire. Il prit la première de la pile et repartit l'étaler sur le corps du blondinet qui ouvrit subitement les yeux. L'étonnement était largement lisible sur son visage. Sans doute avait-il pensé que Stiles avait froid et comptait utiliser ça pour lui. Jamais il ne lui serait venu à l'esprit qu'en réalité, l'hyperactif faisait attention à lui de cette manière. Il lui avait changé ses bandages, certes, mais c'était parce qu'il le lui avait demandé, sous prétexte qu'il était trop faible pour y arriver seul. Ainsi, il lui prouvait qu'il n'était pas une menace et qu'il lui faisait déjà confiance. De toute manière, il n'avait pas tellement le choix. Ce garçon qui ressemblait tant à Thomas était un des seuls êtres encore humains dans cette ville à moitié en ruine. Ils étaient dans la même merde, il fallait qu'ils se serrent les coudes, qu'ils s'entraident, qu'ils puissent compter l'un sur l'autre. Dans le cas contraire, ou la mort viendrait les chercher, ou bien ils sombreraient dans une folie toute relative.
- Merci, souffla Newt que la couverture semblait déjà réchauffer.
- C'est pas beau, commenta Stiles qui avait jusque-là gardé le silence sur ce sujet. Comment c'est arrivé ?
- Je te raconterai ça… Plus tard, articula le blond.
Ainsi, Stiles comprit que son hôte avait besoin d'aller un peu mieux avant de s'engager dans son récit. La seule satisfaction qu'il tirait de cette réponse, c'était de savoir qu'il n'était pas contre l'idée de lui dire malgré le fait que Stiles soit littéralement un inconnu. Un gars lambda qui ressemblait apparemment comme deux gouttes d'eau à un garçon d'ici. En tant que curieux invétéré, Stiles était quand même heureux du peu qu'il avait glané. Ça l'aidait à penser à autre chose, à ne pas céder à la panique qui devrait l'étreindre d'être dans un endroit inconnu, avec un inconnu, dans des circonstances inconnues.
- Faut juste que tu fasses attention, cherche pas à sortir d'ici pour le moment, peina à dire le blond. Dehors c'est… C'est dangereux si t'y es pas préparé.
- Qu'est-ce qu'il y a dehors ? Demanda Stiles en s'asseyant à côté du matelas sur lequel se reposait son hôte.
Newt tourna lentement la tête vers lui et le regarda avec ses yeux si sombres. Ses prunelles ébènes trahissaient un épuisement non feint, accentuées par les cernes juste en-dessous. Il avait également les joues creuses, si bien que Stiles comprit une chose et pas des moindres. Le blond qui l'avait recueilli ne mangeait pas à sa faim. Sans qu'il sache trop pourquoi, ce fait lui fendit le cœur à un point qu'il n'aurait jamais imaginé.
- Des morts, répondit sombrement Newt en grimaçant.
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- Ce gamin n'est pas mon fils, lâcha le shérif en sortant de la chambre.
Son air las et fatigué choqua l'intégralité des membres de la meute présents, à savoir : Scott, Derek, Jackson, Lydia et Liam. Melissa, de son côté, avait attendu avec eux le retour du père de Stiles qui était venu pour voir son fils. Il avait eu vent de la mission de l'autre fois qui avait, semble-t-il, mal tourné et s'était rongé les sangs jusqu'à ce qu'on l'autorise à voir Stiles. Ses yeux bleus comme l'océan étaient vides. Vides d'espoir.
- Qu'est-ce que vous racontez, Noah ? Demanda Melissa en haussant un sourcil. Nous avons fait des tests sanguins. Les résultats nous ont directement renvoyés sur son dossier. Il s'agit bien de Stiles.
- Ce n'est pas lui, rétorque froidement le shérif. Melissa, vous savez aussi bien que moi qu'en tant que parents, nous sommes capables de reconnaître notre enfant entre mille. Et je peux affirmer sans me tromper que ce gamin est tout, sauf mon fils.
L'infirmière voulut dire quelque chose, mais ne trouva aucun argument. Noah était dans le vrai. Si quelqu'un pouvait reconnaître Stiles, c'était bien lui. Le shérif se tourna alors vers Scott et pointa un doigt accusateur dans sa direction. Ses yeux ne ressemblaient plus à l'océan. Ils étaient glaciaux. Du gel polaire à l'état pur.
- Toi, tu vas retrouver mon fils et je t'interdis de le renvoyer au Nemeton. Est-ce que c'est bien clair ?
Le ton du shérif était aussi froid que ses prunelles et l'alpha fut abasourdi par toute cette colère sourde qui émanait de lui et transparaissait aussi bien dans ses yeux que dans son odeur. Alors il hocha presque fébrilement la tête même si au fond de lui, ce que disait Noah Stilinski ne pouvait pas être vrai. Stiles était bel et bien dans cette chambre, il était juste… Amnésique. Ou alors peut-être souffrait-il d'un trouble de la personnalité quelconque. Avec tout ce qu'il avait traversé avec la meute et notamment avec sa possession par le Nogitsune quelques mois plus tôt… Définitivement, ça ne serait pas si étonnant. Alors oui, peut-être que son odeur était un tout petit peu différente, mais pour Scott, ce n'était qu'un détail. Elle restait facilement identifiable, c'était l'odeur propre à Stiles.
Noah fusilla une dernière fois l'alpha du regard avant de s'en aller, les épaules voûtées. Parce qu'il n'était pas juste en colère : il était abattu. L'instinct paternel.
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Stiles faisait ce qu'il pouvait pour dompter son hyperactivité, chose assez difficile étant donné qu'il n'avait pas grand-chose à faire. Même parler, il ne le pouvait pas : son hôte s'était endormi sur son matelas de fortune, peu de temps après avoir légèrement discuté avec lui. Il était épuisé, c'était clair. Newt était blessé mais devait sans doute un peu trop se dépenser par rapport à son état. Ce repos qu'il était obligé de s'accorder semblait bienvenu.
Pour être honnête, Stiles avait de la peine pour lui. Ce garçon devait avoir son âge et il était seul, blessé, avec pour seule habitation cet endroit vétuste. Clairement, ce n'était pas le grand luxe. Il y avait de l'humidité, cela n'avait pas l'air chauffé, c'était mal éclairé et la crasse semblait être partout. Comme un repaire de squatteurs occasionnels, en plus petit et moins entretenu. Depuis quand vivait-il là, tout seul ? Sa blessure semblait moyennement récente, ne devait pas dater de plus de quelques semaines. En tout cas, elle avait du mal à guérir et Stiles comprenait aisément pourquoi. Etant seul, Newt devait se débrouiller et le repos était devenu un luxe qu'il ne s'accordait que rarement.
Stiles, assis contre le mur à côté du matelas, se frictionna les bras. La nuit était là et il commençait à avoir froid. La petite fenêtre, la seule de cette pièce, devait n'être qu'un simple vitrage, par ailleurs fissuré par endroits. La fraîcheur nocturne passait lentement, s'infiltrait insidieusement dans ce petit espace habité. Quelle misère que ce semblant de logement. Et encore, Stiles avait de la chance, il n'était pas dehors. Entre deux siestes, son hôte lui avait brièvement expliqué la merde dans laquelle était le monde. Ce monde. Infecté par un virus destructeur, il comptait plus de morts que de vivants. Morts dont la morsure était fatale. La maladie progressait à une vitesse folle et vous transformait en monstre sanguinaire dont la faim ne pouvait pas être étanchée. Les derniers vivants de cet enfer les appelaient « Fondus ». Stiles, lui, préférait la nomination qu'il connaissait : Zombie.
Honnêtement, l'hyperactif n'avait pas eu de mal à accepter l'histoire de Newt. Il était dans un tel état que mentir lui serait inutile. Et puis, Stiles avait eu la bonne idée de regarder ce qu'il y avait au travers de la fenêtre à moitié cassée. Il n'avait pas manqué la silhouette rampante au pied de l'immeuble dans lequel il se trouvait. Des pores de peau entiers arrachés, la mâchoire inférieure absente, les veines kaki, un bras en moins. Une vision d'horreur qui lui avait donné envie de vomir.
Stiles secoua la tête. Il ne fallait pas qu'il y pense ou bien il se mettrait à paniquer. Et paniquer sans avoir personne pour l'aider, ce n'était pas forcément l'idée du siècle. Newt était faible, blessé et ne le connaissait pas alors l'hyperactif préférait le laisser dormir. Mais il donnerait tout pour avoir l'un de ses amis à ses côtés. Scott, Lydia, Malia. Même Jackson ou Derek seraient capables de le rassurer par leur seule présence. Au lieu de quoi il se retrouvait assis à côté d'un adolescent de son âge blessé, dans un immeuble miteux et mal isolé qui se trouvait lui-même dans un monde en ruine où la civilisation humaine avait été détruite par un virus d'envergure.
L'enfer.
Mais Stiles s'efforçait de ne pas trop y penser, au lieu de quoi il risquait soit de perdre la boule, soit de sombrer en maudissant le Nemeton. Puis la panique le guettait toujours. Il n'avait pas pleuré, pas encore vraiment réalisé. Il ne le voulait pas. Le déni partiel le sauvait de la folie.
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Melissa n'autorisa de nouvelles visites pour Stiles que deux jours plus tard.
Le brun aux yeux couleur whisky regardait Scott avec une défiance extrême. Son regard ne fut pas mieux lorsqu'il passa sur Lydia, puis Derek. Son visage était dur et assombri par tout un tas d'émotions négatives. De la colère, de la honte, de la peur. Seule la détermination palpable dans son odeur donnait l'impression qu'il serait prêt à se battre s'il s'y retrouvait obligé. Lydia était voûtée, le regardait avec une peine immense. Voir Stiles aussi méfiant envers eux lui faisait mal. Il ne leur faisait pas confiance. En fait, il ne les reconnaissait pas. Il les avait oubliés. Et ça lui serrait atrocement le cœur. Derek posa sa main sur son épaule en guise de soutien et elle le remercia du regard. Scott, de son côté, s'avança vers le lit. Le regard soudain noir de Stiles l'arrêta tout autant que ses mots :
- T'approche pas.
Une voix extrêmement froide et plus sûre que la fois dernière. Un ton sec, incisif, un regard glacial et empli de colère.
- Stiles, il faut que tu comprennes que… Commença Scott.
- Arrête de m'appeler Stiles, c'est pas mon nom, le coupa brusquement le jeune homme en se reculant un peu dans le lit.
Si Derek ne dit rien, il se fit la remarque intérieure qu'il n'avait jamais vu Stiles agir de cette manière. Même dans les pires moments, il n'était pas aussi froid. L'épisode avec Théo avait été un bon exemple : il restait méfiant, tout en ayant l'air cordial. Il s'était adapté à la situation avec une aisance remarquable tout en restant Stiles Stilinski. L'hyperactif un peu caméléon sur les bords. Pas ce semblant d'animal effrayé qui leur vouait une haine inconnue.
- Dans ce cas, comment tu t'appelles ? Intervint Lydia, diplomate.
La banshee entrait dans son jeu et elle avait raison : en cela, elle avait plus de chances d'obtenir des résultats en se mettant d'office de son côté. Scott, lui, était trop direct.
Le brun dans le lit sembla peser le pour et le contre durant quelques secondes, si bien que Lydia, Scott et Derek s'attendaient à ce qu'il réponde qu'il ne s'en souvenait plus. Là, la théorie de l'alpha serait confirmée et il pourrait dire à Noah Stilinski qu'il s'agissait bien de son fils mais qu'il était amnésique.
- Thomas. Thomas Edison.
La réponse avait été crachée par cette bouche à la voix bien grave. Stiles avait-il une voix aussi profonde ? Derek fronça les sourcils. Quelque chose clochait vraiment. La thèse de l'oubli, ça, il pouvait comprendre, mais… Un changement de personnalité ? Le fait que le jeune homme réponde un prénom et que le rythme de son cœur reste parfaitement régulier… Il y avait un problème. Le pire, c'était qu'il avait bien compris que l'hésitation du brun n'était pas due à une absence de connaissance quant à son nom. Il était juste méfiant.
- Mais non, objecta Scott, l'air peiné. Tu t'appelles Stiles Stilinski et Stiles est un surnom que tu t'es donné parce que ton vrai prénom est imprononçable !
Le brun serra la mâchoire dans un agacement non feint et ses doigts malmenaient férocement les draps. Lydia s'interposa :
- Scott, s'il dit s'appeler Thomas, c'est que… Ce n'est peut-être pas Stiles. Il y a beaucoup de choses qui diffèrent.
- Ta pote est intelligente, elle, soupira l'adolescent dans le lit.
La pointe sarcastique dans sa voix n'avait échappé à personne, pas même Scott, qui fronça les sourcils. Stiles aimait le sarcasme, mais pas de cette façon. Il savait lancer des piques sans aller jusqu'à être méchant. Le brun face à lui l'était volontairement. De légers doutes commencèrent alors à naître en lui. Et si… ?
- Ecoutez, fit le brun en semblant se détendre légèrement. Je ne sais pas ce que vous voulez et je ne sais pas ce que je fais ici. Je ne savais même pas qu'il y avait encore un hôpital fonctionnel en dehors des murs de la Dernière Cité…
- La Dernière Cité ? Répéta Scott, l'air idiot.
- C'est plus ou moins là d'où je viens, révéla le brun après avoir toutefois hésité quelques secondes.
Son regard restait méfiant mais était moins animal et sa voix, moins incisive. La technique de Lydia fonctionnait. Ne pas se montrer insistant et fermé comme l'avait fait Scott était une bonne chose. Ce qu'il fallait, c'était que ce Thomas leur fasse confiance. Ainsi, il serait plus facile de déterminer s'il était réellement celui qu'il prétendait être ou non.
