Lorsque Stiles trouva le courage de rappeler son père, il n'eut aucune idée d'à quel point il allait le regretter. Derek avait finalement réussi à le convaincre de rester, ce qui n'était pas difficile au vu de la peur qui lui tordait le ventre et Stiles était sur le point d'apprendre à Noah qu'il ne rentrerait pas à la maison ce soir non plus, après avoir été absent et n'avoir donné aucun signe de vie depuis la veille. Maintenant, il attendait de voir comment son père allait amener le sujet des blessures d'Emile et pour être honnête, l'hyperactif appréhendait réellement. Allait-il se prendre un abattage ? Une pluie d'indifférence ? Qu'est-ce qu'Emile aurait pu lui raconter en son absence ? L'angoisse lui tordit le ventre et il sentit une main chaude se poser sur sa nuque dans un geste de soutien.

Derek était là. Stiles y avait tenu. La moindre conversation avec son père menaçait de le briser plus qu'il ne l'était déjà et s'il s'effondrait, il valait mieux qu'il ne soit pas seul, ou bien il pourrait faire une bêtise. Il ne s'en était pas caché au loup, lui lâchant sans contexte que l'envie de mourir ne l'avait pas quitté, bien au contraire. Chaque moment de sa vie lui rappelait qu'il n'était plus rien et qu'il pouvait toujours tomber plus bas que la veille. Alors, Stiles avait demandé à Derek s'il voulait rester durant l'appel tout en lui disant qu'il ne pouvait pas garantir sa réaction après cela. Le loup, bien évidemment, avait accepté sans aucune hésitation. De peur de le voir à nouveau tenter de mettre fin à ses jours, il n'avait pas réfléchi. Toutefois, Stiles avait émis une condition à cela : après cet appel, Derek avait l'interdiction de poser la moindre question sur ce qu'il entendrait. Le loup ne trouvait pas ça très juste, mais il comprenait. Ses interrogations pouvaient très bien attendre.

C'est un doigt qui tremblait à peine qui déclencha l'appel.

Stiles se donna du courage et porta le téléphone à son oreille, que les tonalités déchiraient tant il avait l'impression d'être devenu… Extrêmement sensible à un grand nombre de choses. Les sensations lui semblaient décuplées, sa vue lui paraissait plus fine, le moindre bruit lui donnait l'impression d'être trop fort. Il serra les dents. Et encore, il n'avait pas mis le haut-parleur… Chaque fois que la tonalité retentissait, Stiles avait des espoirs contradictoires : que son père décroche et en même temps, qu'il ignore son appel. Lui donner de ses nouvelles était important, mais c'était difficile, parce qu'il savait que dans un sens, il aurait à mentir. Et ça, il ne l'avait pas dit à Derek.

Parce que même si ce qu'il avait pu voir était largement suffisant pour comprendre, il pouvait très bien ne pas avoir tout assimilé. Peut-être même qu'il était dans le déni. C'était mignon de vouloir le protéger, mais ça l'était moins lorsque l'on n'acceptait pas la réalité. Qu'irait lui dire le loup s'il venait à apprendre que cet homme l'avait détruit dans son enfance et qu'il avait décidé de faire de lui son jouet sexuel ? Qu'il mentait. Il lui dirait qu'il mentait. Parce que son histoire, c'était le genre de choses qu'on ne voulait pas reconnaître. C'était tabou, on n'en parlait pas. Et puis… La chose était trop invraisemblable. Un policier, qui aurait violé le fils de son meilleur ami, un shérif ? Stupide. Stiles n'avait pas besoin de répéter le passé. Il n'était plus capable de supporter les critiques, les insultes. On irait lui dire qu'il faisait ça pour faire son intéressant, gratter de l'attention. N'étaient-ce pas les paroles que son père avait proférées à son égard, des années plus tôt ? Stiles s'en souvenait comme si c'était hier.

Il ne les oublierait jamais.

Alors il allait mentir, encore. Il n'était bon qu'à ça, de toute façon, et ce n'était pas Derek qui allait le contredire. Combien de fois avait-il dû l'aider parce qu'il s'était fourré dans des situations incongrues ? Des situations dans lesquelles un humain ne devait pas se retrouver, au risque de mourir ?

- Stiles ? Fils ? Stiles, tu m'entends ?

Son souffle se coupa.

Son père avait décroché.

Stiles avala sa salive et s'efforça d'adopter une voix normale, un ton posé. Il s'adapterait ensuite selon le tournant que prendrait la situation.

- Oui, Papa.

- Oh mon dieu, Stiles ! Ce que je suis heureux de t'entendre.

Ah, vraiment ? Ne put s'empêcher de songer l'hyperactif avec amertume. Noah était heureux, parce qu'il ne savait rien. Emile devait lui avoir sorti un de ses fabuleux mensonges dont lui seul avait le secret. Stiles ne savait pas à quel point il avait raison.

- Ben… Je le suis aussi, sans doute…

- Tu vas bien ? S'empressa de lui demander son père sans avoir écouté ce qu'il venait de baragouiner dans sa barbe inexistante.

Stiles peina à avaler sa salive. La main sur sa nuque descendit jusqu'à presser son épaule. Il sentait le regard de Derek sur lui, regard qui, insidieusement, voulait qu'il dise la vérité. Et c'était tout sauf envisageable.

- O-ouais, fit-il d'une voix qu'il eut un peu de mal à contrôler.

En plus de connaître la vérité, Derek entendit l'énorme raté que fit le cœur de Stiles.

- Emile m'a raconté ce qu'il s'est passé. Il a essayé de te défendre comme il a pu. Quelle chance qu'il ait été là ! Où es-tu, Stiles ?

L'hyperactif se sentit mourir à l'intérieur. Oui, évidemment. Le policier avait transformé l'histoire de manière à l'éloigner de tout soupçon.

- Au loft, répondit-il d'une voix blanche…

… Avant de se rendre compte qu'il aurait peut-être dû répondre autre chose. Mais tant pis, il assumerait les conséquences de sa connerie.

- C'est bien, soupira Noah d'un air soulagé. Hale est là ?

- Oui, souffla Stiles.

- Tant mieux. Tu es en sécurité avec lui.

Ma sécurité t'importe-t-elle vraiment ? Se demanda l'hyperactif alors que sa gorge se nouait.

- Je vais mettre une alarme à la maison, histoire d'éviter qu'un cambrioleur tente de nouveau de s'introduire ici. Ces gens-là ont tendance à devenir violents lorsqu'ils se rendent compte que les lieux sont occupés.

Stiles ferma les yeux avec force alors qu'il se forçait à prononcer un simple « oui ». Il entendit son père soupirer.

- Ecoute, reste chez Hale pour l'instant, si ça ne le dérange pas. Emile est à l'hôpital, ils vont le garder quelques jours. Il a eu…

Stiles n'écouta pas la suite, il avait perdu le fil et finit par répondre à son père de manière mécanique sans se préoccuper du regard horrifié de Derek posé sur lui. Derek qui, bien sûr, avait tout entendu du mensonge à la fois de ce Emile, mais protégé par l'hyperactif qui n'avait rien démenti de cette version frauduleuse de l'histoire. Il laissait la vérité mourir au fond de lui, sans chercher à la mettre en lumière. Et la manière dont il mentait continua d'alimenter ses doutes au sujet de Noah. Il semblait affreusement sincère dans son inquiétude, mais… En réalité, était-il sincère ? Ou savait-il ce que son fils avait apparemment subi sous son toit et gardait le silence sur cette horreur ? Derek n'était pas sûr de la manière dont il devait interpréter le comportement de Noah tant il était perturbé. Jamais il n'avait vu Stiles agir de la sorte. Stiles qui s'était un peu rapproché de lui, réclamant un soutien silencieux. Quand il repensait à son acte avorté, quelques temps plus tôt… Rien n'allait. Non, rien n'allait. Puis, il avait quémandé sa présence pour éviter, potentiellement, de faire une bêtise après cet appel. Au moins, Stiles restait lucide et honnête quant à ses intentions, c'était déjà ça et Derek appréciait le geste, même s'il n'était pas le moins du monde rassurant.

Derek décrocha à son tour de la conversation avec une facilité certaine : toutes ses pensées étaient dirigées vers l'adolescent, dont la voix s'était affermie. Pour lui qui l'avait sous les yeux, c'était diablement perturbant. Il s'était mis à parler comme si tout allait bien, allant jusqu'à faire une blague à son paternel. Sa voix souriait, pas son visage. C'était presque comme s'il se décomposait toujours plus à chaque seconde et Derek eut l'impression fugace d'avoir un pantin sous les yeux. Un pantin toujours prêt à débiter les paroles que l'on avait écrites pour lui. Il comprit alors la teneur de l'emprise de ce Emile sur cette famille.

Derek ne vit pas arriver le moment où Stiles dit au revoir à son père et raccrocha, mais il le vit très clairement laisser son téléphone glisser de sa main, téléphone que le loup attrapa juste avant qu'il n'atteigne le sol. Extrêmement préoccupé, il tourna la tête pour fixer à nouveau l'hyperactif. Il ne parlait plus, gardait un silence de mort. Et Derek sut que c'était maintenant qu'il avait un rôle à jouer. Balayant rapidement la pièce du regard, il fut heureux de constater qu'aucun objet contondant n'était à portée. De toute manière, il ne comptait pas lâcher Stiles d'une semelle. D'un geste atrocement lent, l'hyperactif tourna la tête vers lui et ancra son regard mort dans le sien, plein de soucis.

- Est-ce que tu pourrais envisager de me laisser faire si je te le demande gentiment ? Lui demanda-t-il.

Il avait retrouvé sa réelle voix, faible et peu assurée. La voix de la vérité.

Passant un bras autour de lui, Derek lui répondit fermement que non. Pas besoin de préciser, il avait parfaitement compris de quoi il parlait.

- Dommage, soupira Stiles avant de fermer les yeux.

A bout, il se prit à espérer être victime d'une crise cardiaque fulgurante, histoire d'en finir naturellement avec la vie.

xxx

Derek tournait en rond. S'il n'avait pas l'habitude de parler à outrance, on pouvait toutefois dire qu'il était devenu complètement muet. Jamais il ne s'était retrouvé aussi désarçonné face à quelqu'un. Stiles… Le perturbait profondément. Le seul élément positif dans cette histoire, c'était le fait que Noah était au courant que son fils était au loft et qu'il désirait l'y laisser pour l'instant. Au moins, il n'aurait pas à se battre avec lui pour garder l'hyperactif en sécurité. Mais pour le reste…

… Tout n'était que mensonges empilés. L'appel que Stiles avait eu avec son père n'avait été qu'un ramassis de faux-semblants. C'était d'ailleurs durant la conversation que Derek avait pris conscience de l'étendue de la comédie de l'hyperactif. Depuis combien de temps leur mentait-il à tous, par rapport à son état ? Depuis combien de temps allait-il aussi mal ? Que lui était-il arrivé précisément ? Et surtout… Quand ? Derek n'oubliait pas où tout ceci avait mené. Il se souvenait fort bien de l'urgence qui l'avait étreint lorsqu'il s'était retrouvé à enfoncer le plus profondément possible ses doigts dans la bouche de Stiles, de sorte à avorter sa tentative de suicide, puis à le sortir de cette maison lorsqu'il avait vu cet homme au-dessus de lui.

Maintenant, l'ignorance de Noah le chiffonnait. Parce qu'il ne pouvait s'agir que de cela. Le shérif ne pouvait ni être au courant des violences qu'avait pu subir son fils, encore moins la cautionner. Il n'avait pas l'air d'être ce genre de père. Et si tel était le cas… Il ne méritait pas qu'on l'appelle de cette manière. Toutefois, plus sa réflexion avançait, plus Derek était certain que Noah ne savait rien. La question était maintenant de savoir comment il pouvait ignorer ce que son fils semblait avoir vécu, au point que celui-ci lui mente à propos de l'agression qu'il avait commencé à subir. Et puis même, cette fausse assurance, cette habileté au mensonge… Elle avait été travaillée. Il avait sans doute fallu à Stiles des mois, voire des années avant qu'il perfectionne son jeu de la sorte. S'il avait pu voir la vérité sur son visage, il était clair que sa voix était dangereusement trompeuse. Noah ne pouvait y avoir vu que du feu.

Il baissa les yeux. Stiles était allongé sur le canapé, dos à lui. Il ne dormait pas, mais avait fermé les yeux, tentant sans doute de se reposer, ou autre. Le loup n'en savait rien. Si l'odeur de l'hyperactif en disait long sur son état mental, il ne savait pas à quoi il pensait précisément. Derek lui avait répété moults fois qu'il était en sécurité, mais Stiles ne le croyait pas. Son instinct lui-même commençait à lui souffler que c'était un mensonge. Pourtant, il y croyait dur comme fer. Il l'avait sauvé et il le gardait ici, au loft, loin de cet homme qui avait droit à un petit séjour à l'hôpital. Oui, et après ? Il était clair qu'il ne pourrait pas aller contre la volonté de Noah si celui-ci finissait par réclamer la présence de son fils à la maison au bout d'un moment. En somme, il n'avait que quelques jours pour réfléchir, et encore. Derek n'était pas contre batailler un peu avec le shérif, mais l'ambiguïté de sa position dans cette histoire le chiffonnait réellement, au point de le faire douter de certaines choses.

Le loup en vint à une conclusion : il fallait qu'il en sache plus.

La question était de savoir… Comment aborder le sujet ? Et puis, Stiles pouvait très bien se fermer comme une huître et contre cela, il ne pourrait rien faire. L'hyperactif lui lâchait parfois quelques semblants d'information, et encore… C'était au compte-goutte et très mesuré. Derek se doutait bien qu'il ne devait pas avoie très envie de parler de son histoire, mais c'était nécessaire. De plus, Stiles n'était pas du genre à se plaindre sérieusement, ou du moins, pas sur des sujets importants. Des fois, il râlait pour la forme, évitait de rechercher certaines choses, contestait sa position de simple enquêteur au sein de la meute. Mais c'était tout. Quand quelque chose lui déplaisait au point de lui faire mal, il gardait le silence, aussi simplement que cela. Et il faisait dériver la conversation, jusqu'à ce que l'on oublie le malaise qu'il aurait pu afficher.

Mentir était donc pour Stiles une sorte de seconde peau, au final. Seconde peau qui s'effritait.

Derek vint s'installer au bord du canapé en soupirant discrètement. Cela n'allait pas être facile. En fait, rien n'était facile dans cette histoire, qu'il n'avait pour l'instant qu'effleurée du bout des doigts.

- Stiles, l'appela-t-il doucement.

L'hyperactif ne bougea pas d'un iota. Derek fronça les sourcils. Qu'il n'aille pas faire semblant de dormir : en présence d'un loup de sa trempe, c'était aussi inutile qu'idiot.

- Stiles, l'appela-t-il encore.

Un soupir lui répondit.

- Stiles, il faut qu'on parle.

Si l'hyperactif ne répondit toujours pas, Derek choisit de ne pas se démonter et en même temps, de ne pas le brusquer. Ainsi, il ne déroula pas tout de suite le sujet qui le hantait déjà.

- C'est important, Stiles.

- Mais qu'est-ce que tu veux, bon sang… Soupira l'adolescent.

Derek fut toutefois obligé d'insister davantage et finit par obtenir du jeune homme qu'il daigne enfin se tourner vers lui. Il finit carrément par se redresser en position assise. Son visage était on ne peut plus fermé et de très légères rides creusées par le souci et son mal-être de plus en plus apparent. Son regard, lui n'était déjà plus le même et était d'une dureté impressionnante. Derek fit de son mieux pour dissimuler ce qu'il ressentait, mais une chose était sûre : il avait l'impression de se trouver face à un inconnu. Un Stiles… Qui ne lui était jamais apparu avant cette histoire, mais qui avait sans doute toujours été là, dissimulé derrière des rires, des sourires, une légèreté presque suicidaire par moments.

- J'ai besoin d'en savoir plus, lui avoua-t-il.

Autant jouer la franchise : de toute manière, le loup ne se voyait pas déguiser sa demande sous un prétexte aussi hideux que faux. Il vit Stiles lever les yeux au ciel avec une lassitude folle. Ce geste, qui lui aurait autrefois paru impertinent, lui donnait une toute autre impression.

- C'est facile maintenant que tu as obtenu ce que tu veux, soupira l'hyperactif en détournant le regard. Je suis chez toi et mon père veut que j'y reste. L'étendue de ton champ libre est monstrueuse…

- Stiles, ce n'est pas ça, s'opposa Derek.

- Alors c'est quoi ? Que je t'arrête tout de suite : quoi que tu dises, quoi que tu fasses, tout est déjà tracé d'avance. Ta curiosité ne sert à rien. Mais tu vas quand même insister, parce que tu es… Tu es tranquille. Qui pourrait t'empêcher d'obtenir les infos que tu veux ? Personne. Même pas moi.

Sa voix avait commencé à trembler sur la fin de sa phrase, comme s'il pouvait se mettre à pleurer d'un instant à l'autre. Derek soupira. Les choses ne lui avaient jamais paru simples, mais elles semblaient s'être complexifiées d'un coup. Non, c'était faux : elles l'étaient bien plus depuis ce jour où il l'avait empêché de mourir, puis sauvé de cet homme qu'il ne voulait même pas chercher à nommer autrement que « monstre ». Oui, ce jour aussi proche que lointain.

Mais ce qui embêtait le plus Derek, c'était ce que semblait sous-entendre Stiles, ou plutôt qu'il énonçait clairement sous couvert de quelques mots discrets.

- Ecoute, je veux simplement t'aider, insista le loup. Et je t'aiderai, mais je ne te forcerai pas à parler si tu n'en as pas envie.

- Eh bien tu n'avanceras pas, rétorqua Stiles le plus naturellement du monde…

… Alors qu'il souffrait atrocement. En fait, ses blessures étaient si anciennes qu'elles avaient marqué son âme au fer rouge. Son silence forcé n'arrangeait pas sa situation : autrefois, il aurait pu raconter son histoire en long, en large et en travers, tout simplement parce qu'il en était capable. Mais son père l'avait achevé, descendu au point que Stiles ne voulait plus jamais revivre l'humiliation qui l'avait conduit à se promettre de tout garder pour lui jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et l'hyperactif tenait la majorité de ses promesses. Malheureusement.

Les épaules de Derek s'affaissèrent. Stiles ne pouvait pas être tombé si bas. Il l'aurait vu venir… Non ? Et pourtant, il connaissait déjà la réponse. Ce dont il avait été témoin tournait en boucle dans sa tête. Il y a des choses dont il se souviendrait toujours.

- Pourquoi tu n'acceptes pas mon aide ?

Sa demande sonnait comme une supplique. En se renfermant ainsi sur lui-même, Stiles lui faisait mal. Pourtant, jamais il n'aurait pensé que l'hyperactif le toucherait à ce point-là. Il se rendait compte d'à quel point il le connaissait mal et… En fait, tout le monde se trompait sur son compte.

- Parce que… C'est juste trop tard.

Sept ans trop tard. Le temps avait fait son effet sur le silence, qu'il serait bien trop difficile de briser pour lui. Oui, rompre ledit silence était un défi de taille qu'il se sentait clairement incapable de réaliser. C'était comme ça. Son père pouvait remercier Emile : grâce à lui, Stiles ne ferait effectivement plus de vague par rapport à cette histoire. Il avait trop souffert pour essayer de se battre une fois de plus. La fois de trop. Il était désolé pour Derek, mais non, il ne tenterait plus de s'en sortir. Il était le jouet de ce type à qui l'on n'aurait jamais dû décerner un insigne de police. Il l'avait possédé enfant, puis quelques jours plus tôt. Il ne le lâcherait pas. Alors accepter une aide, faire des efforts pour au final retomber était une perte de temps et d'énergie qu'il n'avait plus. Il se rallongea dans un mouvement lent et fatigué.

La discussion était close.