Stiles roulait depuis une dizaine de minutes sans réellement savoir où il allait. Son esprit était embrouillé et il n'arrivait même pas à focaliser sa vision sur la route face à lui. Il grilla un stop, un automobiliste le klaxona, il fit une embardée pour éviter une grand-mère à la dernière seconde et il lui sembla même se faire flasher par un radar.

Mais Stiles ne se rendait même pas compte de sa conduite dangereuse. Ce ne fut que lorsque les larmes embrouillèrent tant sa vision qu'il ne voyait même plus son compteur de vitesse qu'il s'arrêta sur le bas-côté. Il cria, hurla et frappa son volant à s'en faire mal aux mains.

« Putain, putain, putain ! » jurait-il encore et encore.

Il était à bout, il craquait. Stiles en avait ras le cul de tout ça, de cette vie qui n'en était pas une, à devoir résoudre des mystères insovables, de côtoyer la mort au moins trois fois par mois et de ce monde de mensonge dans lequel il s'était engouffré sans aucune jugeote.

Puis, les larmes se tarrirent, ses bras s'effondrèrent le long de son corps et ses cris se muèrent en gémissement. Il devait se reprendre. Stiles n'avait plus le temps de s'apitoyer sur son sort, parce que la meute avait besoin de lui. Il avait fait son choix entre son père et ses amis. Il devait assumer.

Il se tortilla sur son siège pour réussir à atteindre sa boîte à gant. Il en sortit un teléphonne de secours pour connapitre l'heure, l'horloge de sa voiture était bloquée à 9h07 depuis des semaines. Il allait bien devoir un jour réparer ça, mais ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait en avoir le temps.

« Merde. » jura-t-il lorsqu'il réalisa avoir plus d'une heure de retard pour la réunion de la meute.

Ça la foutait mal, surtout que c'est lui qui avait demandé à réunir tout le monde. Stiles avait trouvé des infos capitales sur le nouveau monstre s'attaquant à Beacon Hills. Pas étonnant que Scott lui ai envoyé des messages.

« J'ai cassé mon tel en partant. C'est mon nouveau numéro. J'arrive dans vingt minutes, je suis en route. » s'empressa d'écrire Stiles à chaque membre de la meute.

Il ne tenait pas à ce que l'un d'eux envoie un message sur le portable que son père tenait actuellement entre ses mains et révèle des informations confidentielles. Heureusement qu'il s'était assuré d'acheter ce petit téléphone à touche au début de ses aventures paranormales et y avait pré-enregistré les numéros de la meute. Scott s'était moqué de lui en le traitant de paranoïaque, mais visiblement, il avait bien fait de prévoir le pire.

Stiles essuya ses joues nerveusement et jura en remarquant dans son rétroviseur que ses yeux étaint terriblement rouges. Puis, il regarda les environs et fut heureux de constater qu'il ne s'était pas perdu. Il n'était qu'à quelques minutes du loft de Derek, ce dernier avait enfin quitté son hangar pour un lieu plus à même d'être qualifié d'appartement.

Remis de ses émotions, Stiles conduit cette fois-ci bien plus prudemment jusqu'au loft. Sur le parking, il vérifia une dernière fois que les sillons sur ses joues avaient disparu. Ses yeux étaient un peu moins rouges, mais il ne se faisait pas d'illusion, les loups-garous comprendrait qu'il avait passé les dernières minutes à pleurer toutes les larmes de son corps dès qu'il passerait la porte du loft. Stiles espérait seulement donner le change pour les humains de la meute, à savoir Allison et Lydia.

Stiles ne savait pas vraiment pourquoi la jeune Argent tenait tant que ça à participer aux réunions, elle n'était plus en couple avec Scott et ses relations avec la meute s'étaient grandement dégradées. Derek en était au point de préféré travailler avec son père plutôt qu'avec la jeune femme. Au moins Chris ne semblait pas constament sur le point de retourner sa veste et comprenait que la mort de sa femme était dû à des erreurs commises des eux côtés. Allison n'était pas prête d'essayer de comprendre Derek, bien qu'elle semblait pardonner Scott par moment.

Stiles prit une profonde inspiration pour se donner du courage. Il quitta finalement sa Jeep et se précipita pour rejoindre l'entrée de l'immeuble, il était déjà suffisamment trempé pour ne pas vouloir passer plus de temps sous la pluie désormais battante. Stiles grimpa en flèche les escaliers et ouvrit d'un geste brusque la porte en métal du loft.

Les lycanthropes qui avaient entendu le moteur de sa voiture approchée fixaient déjà tous la porte, suivant certainement ses mouvements depuis que Stiles depuis qu'il avait quitté sa Jeep. Gêné d'avoir toute l'attention sur lui, l'hyperactif s'empressa de s'approcher de la table au centre de la table et de sortir carnets et livres obsecures de son sac à dos. Puis, il alluma son ordinateur et trouva rapidement le fichier sur lequel il avait résumé l'ensemble de ses découvertes.

« Il semblerait que la star daigne enfin pointer le bout de son nez. » ricana moqueusement Peter, perché sur les marches menant à l'étage comme à son habitude.

Nul besoin d'avoir des sens surhumains pour ressentir l'agassement des personnes présentes dans la pièce et que tous étaient pour une fois d'accord avec Peter. Alors Stiles préférait ne pas faire de vague et ralentir encore davantage la réunion avec ses divagassions habituelles. Il débuta sans attendre ses explications sur ses dernières découvertes.

« J'ai relu mes notes toute la nuit, je savais que quelque chose clochait quelque part. Et puis, je me suis dit que peut-être on partait du postulat de base. Et s'il n'y avait pas qu'une seule créature ?

- C'est impossible, Derek et moi n'avons senti qu'une seule odeur alors qu'on les a pisté plusieurs fois. » fronça Isaac des sourcils.

« Oui mais si on part du principe qu'il y a plusieurs individus, tout devient évident.

- La créature ? » grogna Derek, pas satisfait pour un sou. Il savait ce qu'il avait sentit, il n'y avait qu'une seule odeur.

« Ce sont des manticores ! » trépigna Stiles sur place.

Il adorait cet instant de flottement où tout le monde le prenait pour un fou ou un imbécile et qu'au fil de ses explications, les autres se rangeraient de son avis. Excité à l'idée d'entamer son monologue explicatif, Stiles se redressa et commença à se promener dans la pièce. Il sentait les regards lui coller à la nuque et il aimait être ainsi le centre de l'attention pendant quelques minutes dans cette meute où il était le seul humain et souvent exclu des sujets de meutes.

On ne l'appelait que pour les urgences, pas pour lui partager les progrès des bêtas de Derek, les bons moments passés lors des pleines lunes à courir dans les bois ou aux activités pour resserrer les liens de la meute. Stiles n'en était pas un membre, il le savait. On ne le tolérait que parce que si Derek voulait Scott, il devait faire avec l'hyperactif.

Refusant de se perdre dans ses pensées moroses et de perdre son instant de gloire, Stiles décida de commencer son long monologue.

« Oui, nous avons à faire à une manticore femelle et de ses bébés !

- Mais com… ? » Stiles coupa la parole à Scott d'un geste de la main. C'était son moment, personne ne devait l'interrompre, pas même son meilleur ami.

« Tout d'abord, nous avons le sifflement qui ressemble à une flûte. Dès le départ, on a écarté l'hypothèse de la manticore, parce que Derek n'a pas entendu de trompette, le chant habituel de cette créature. Mais et s'il s'agissait d'une manticore femelle ? Alors le changement de chant pourrait correspondre à une sorte de code pour prévenir les mâles aux alentours qu'elle n'est pas fécondable. J'ai aussi pensé à une sorte de signal pour communiquer avec ses petits et qu'une autre manticore adulte ne pourrait pas comprendre. Toujours est-il, que même sans connaître réellement le pourquoi du comment, j'ai trouvé cette article qui précise qu'on a déjà observé des manticores aux chants étranges. »

Stiles vit du coin de l'œil Lydia fouillé dans son carnet jusqu'à trouver la page où l'article en question avait été imprimé. Il était fier de l'expression intéressée de Lydia. La jeune femme était réputé pour être la plus intelligente de la bande, alors Stiles était fier d'avoir réussi à résoudre une partie de ce mystère avant elle.

« Le deuxième point qui ne concordait pas, était le nombre de victimes et leurs genres. Une manticore mâle ne chasse que des femmes adultes et inversement pour les femelles. Sauf qu'ici, nous avons cinq disparitions, deux hommes et trois femmes, ou plutôt adolescents et adolescentes. De plus, le laps de temps enre deux chasses est bien trop court, on ne devrait avoir qu'environ quatre morts en un an, une ou deux de plus si la manticore est très grosse ou affamée. Les manticores changent de régime alimentaire que pour muer à chaque saison. Mais s'il s'agit d'une femelle et qu'elle doit nourir ses petits, il lui faut leur fournir un corps tous les deux mois.

- Combien de petits à ton avis ?

- Deux. » rancha Stiles, sûr de lui.

« Mais pourquoi cinq meurtres dans ce cas ? » Isaac pencha la tête sur le côté, ne comprenant pas.

Stiles s'empressa de lui répondre. Il savait qu'à ce stade de la discussion, Peter et Lydia en avaient déduit certainement autant que lui. Mais il voulait garder l'attention sur lui un peu plus longtemps.

« Il y a eu trois disparitions il y a trois mois. Une fille et un garçon de treize ans et une fille de onze ans. » Stiles serra les dents, ce n'était encore que des enfants. « Il y avait donc deux mâles et une femelle. Mais je suppose que le plus petit des mâles, celui qui a dû se nourrir de la plus jeune, a dû mourir. Je ne sais pas pourquoi, mais toujours est-il que deux mois plus tard, il n'y a que deux ados de quinze ans qui ont disparu, une fille et un garçon.

- Donc si ta théorie est bonne, nous avons un mois pour agir. » songea Lydia.

« Un mois ? » Stiles soupira, son meilleur ami n'était vraiment pas une flèche.

« Oui. Elle chasse tous les deux mois. Une fois il y a trois mois, une fois le mois dernier et une autre le mois prochain et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il atteigne la taille adulte dans un an. Et alors à ce moment-là, on aura un gros problème s'il commence à se disperser dans différente direction ou pire, à faire des bébés entre eux. »

Tous grimacèrent, ce n'était définitivement pas un scénario qu'ils désiraient voir arriver.

Stiles fut satisfait de voir que la plupart des membres de la meute semblaient étudier sérieusement sa théorie. Leurs traits étaient plus détendus que lors des précédentes réunions et il y avait moins de tensions dans l'air. Cela faisait du bien à tout le monde d'avoir enfin une piste sérieuse à suivre, en plus d'être presque certain d'avoir un mois entier avant de devoir s'inquiéter d'une nouvelle disparition.

Fier de lui, Stiles s'installa devant son ordinateur afin de répondre au mieux aux questions et de pouvoir sourcer ses découvertes. Oui, il avait fait le bon choix. Il était bien plus utile ici plutôt qu'enfermé dans sa chambre. La meute avait besoin de lui, au moins pour son travail de recherche si ce n'était pour ses capacités physiques.

« Bien, je pense qu'on en a fini pour aujourd'hui. » déclara Derek une heure plus tard. « Cherchons chacun de notre côté un plan d'action et mettons tout ça en commun la semaine prochaine. »

Les membres de la meute acquiécèrent et le loft se vida petit à petit. Stiles intercepta son meilleur ami et Isaac qui était sur le point de passer la porte.

« Les gars, je ne vais pas pouvoir venir avec vous ce week-end. Je suis désolé, ça ira sans moi ? » s'excusa Stiles à voix basse.

Isaac et Scott le traînèrent derrière eux jusqu'à l'extérieur du loft. Ici la pluie battante devrait pouvoir leur permettre d'échapper à l'ouïe de Derek. L'alpha n'était pas encore au courant des cachoteries de ses deux bêtas.

« Mais t'avais promis de nous accompagner.

- Ouai ben j'ai eu un changement de plan. » grogna Stiles. « Vous n'avez qu'à y aller sans moi ? »

« Et comment on fait sans ta voiture ? Ma mère en a besoin ce week-end et je nous vois mal conduire sur ma moto par ce temps. » se plaignit Scott.

Stiles se sentit blessé. Il n'avait pas imaginé que son meilleur ami serait plus enbêté pour une histoire de voiture que de ne pas l'avoir à ses côtés. Furieusement, il fouilla ses poches et jeta les clés de sa voiture à Isaac.

« Si vous aviez juste besoin de ma voiture, vous auriez dû le dire depuis le début. Isaac, ne laisse surtout pas Scott conduire, je ne lui fais pas confiance. » Scott sembla vouloir dire quelque chose, mais Stiles l'interrompit. « La boîte à outils et le scotch sont dans le coffre et si vous me bousillez ma caisse, c'est vous qui payez les réparations. »

Stiles tourna les talons et ne fit pas attention à Scott qui lui criait qu'il n'allait pas pouvoir rentrer chez lui sans voiture. Mais Stiles n'y prêta pas attention, il remontait déjà dans le loft pour récupérer les affaires qu'il n'avait pas eu le temps de faire.

Une fois à l'étage, il remarqua qu'il ne restait plus que Derek qui s'afférait dans la cuisine et Peter qui n'avait toujours pas quitté sa marche d'escalier fétiche. Stiles ne se pressa pas pour ranger ses affaires. Il n'avait de toute façon nulle part où aller et n'était pas pressé de déambuler sans but sous la pluie.

« Est-ce que je pourrais rester ici en attendant que la pluie se calme ? » demanda-t-il à Derek.

Il savait que le loup-garou l'avait entendu mais n'ayant aucune réponse, Stiles prit cela pour un oui et s'installa sur le canapé. L'hyperactif retira ses chaussures et plia ses jambes sous ses fesses pour s'asseoir en tailleur, son ordinateur sur ses jambes. Il observa un long moment l'écran d'accueil de ce dernier, profondément plongé dans ses pensées.

Tout d'abord, il réalisait enfin la bourde qu'il venait de faire en laissant sa voiture à Scott. Il y avait le sac de sport contenant à l'intérieur les affaires qu'il avait emporté pour le week-end. Il espérait seulement que si Scott ou Isaac tombaient dessus, ils s'imagineraient que Stiles avait préparé ses affaires à l'avance, avant de savoir qu'il ne pourrait pas les suivre à la recherche d'Erica et Boyd.

Stiles grinça des dents en pensant aux deux adolescents disparus quelque part dans la nature. Au départ, il n'avait pas jugé utile de trop s'en faire pour eux, ils étaient débrouillards et malins. Ils sauraient se débrouiller sans la meute, d'autant plus que Stiles ne pensait pas qu'il soit beaucoup moins en sécurité sans eux plutôt qu'avec. Il fallait l'avouer, Derek n'avait pas été le meilleur des alphas et ne s'améliorait que depuis peu. Il comprenait l'envie de fuire d'Erica et Boyd cet alpha tyrannique. Derek n'avait changé qu'à leur départ. Réaliser que ses bêtas pouvaient très bien choisir de le quitter avait agi comme un déclic sur lui et l'avait quelque peu adoucit.

Mais apparemment, même ses bêtas loin de lui, Derek gardait une sorte de lien avec eux. Et Isaac avait réussi à lui soutirer que les deux adolescents puaient la peur, bien que cela se calmait depuis quelque temps. Derek n'était pas certain de savoir si cela signifiait qu'Erica et Boyd s'éloignaient de plus en plus de Beacon Hills ou bien s'il se sentait plus en sécurité désormais.

L'alpha ne semblant pas vouloir partager l'avancée de ses recherches pour retrouver les deux tourtereaux, Isaac et Scott s'étaient décidés à mener leur propres recherches. Et bien que les deux bêtas pensaient être discrets, Stiles était persuadé que Derek était parfaitement au courant de leurs manigances.

Stiles soupira, il était lui aussi inquiet pour ses amis et ne regrettait pas d'avoir confié sa précieuse Jeep à Isaac. Il saurait se débrouiller sans un week-end. Oui, il pouvait très bien acheter des vêtements propres en ville le lendemain pour qu'on ne se doute pas qu'il n'était pas rentré chez lui. Et puis, une ou deux nuits dans un motel ne evrait pasêtre si cher et ce serait toujours plus confortable que la banquette arrière de sa vieille Jeep.

Oui, Stiles allait se débrouiller, comme toujours. Le seul soucis à l'horizon, c'était ces économies. Il lui restait quelques centaines de dollars de son précédent job d'été, puisqu'il n'utilisait cet argent que pour payer son essence et les révisions de sa voiture. Mais s'il devait trouver un endroit où vivre, payer sa nourriture, son essence, de nouveaux vêtements, un forfait pour son téléphone et même s'en fournir un plus performant, il allait rapidement se retrouver à sec.

Stiles soupira profondément. Bien, la première étape allait donc être de trouver un petit boulot. Mais dans cette ville, cela allait être compliqué de trouver une boutique que son père ne connaissait pas. Peut-être près du quartier Est, c'était à l'opposé de la ville, mais il savait que le shérif laissait ce district à son adjoint depuis des années. Il ne risquait pas de le croiser là-bas.

Plein de bonne volonté, Stiles ouvrit son ancien CV et le corrigea rapidement pour le rendre plus à son goût. Puis, il éplucha des petites annonces postées sur Facebook ou sur des sites de recrutement, postulant à chaque annonce qu'il trouvait. Sincèrement, il espérait que le boucher/charcutier n'allait pas lui répondre. Stiles voyait déjà assez de sang et de bouts de viande en côtoyant une meute de loups-garous et autres créatures surnaturelles.

Il cliqua ensuite sur le poste d'une vieille dame cherchant quelqu'un pour s'occuper d'elle. Il s'agissait surtout de faire le ménage, la cuisine et de tondre le jardin. Mais la dernière phrase entre parenthèses fit grimacer Stiles « Un joli jeune homme de préférence ! ». La mémé avait même ajouté un smiley clin d'œil. Dégoûtant. Pourtant Stiles avait répondu pour se dire qu'il mettait toutes les chances de son côté. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ne lise jamais sa réponse.

Cependant, Stiles se montrait plus optimiste pour l'annonce du petit supermarché au bout de la 10ème avenue ou encore les deux restaurants qui cherchaient de nouveaux serveurs.

« Babysitter ? Vraiment ? » se moqua Peter alors que Stiles répondait à l'annonce d'une jeune mère de deux enfants cherchant un remplaçant à sa nounou actuelle qui avait le pied dans le plâtre et ne piuvait donc plus garder ses enfants.

Stiles sursauta, sa nuque craqua lorsqu'il se retourna brusquement pour plonger son regard dans celui moqueur de Peter. L'adolescent regarda autour de lui mais ne vit Derek nulle part. Il n'aimait pas être seul avec l'oncle psychopathe de l'alpha. Comprenant son cheminement de pensées, Peter lui offrit un sourire en coin, c'était encore plus terrifiant que lorsqu'il tirait la gueule.

« Derek est allé faire une course, il revient dans dix minutes. » sourit l'ancien alpha de toutes ses dents.

Stiles se décalla d'une place pour s'éloigner du loup-garou.

« Pourquoi est-ce que tu cherches un travail ? Papa shérif ne peut pas te payer la dernière console ?

- Exactement. » grogna Stiles, sarcastique.

Il cliqua sur l'annonce d'un salon de massage dont l'annonce était plus que douteuse. Entre la mention de clients spéciaux écrit entre guillemet et qu'il ne fallait pas avoir peur de mettre la main à la pâte, Stiles ne pouvait que se douter de quel genre de massage on effectuait dans ce salon. Voulant confirmer ses doutes, il visita la page web du salon, mais rien de suspect. Cependant la vitrine de la boutique sur Street View ne laissait aucun doute à ce que « finition manuelle » signifiait.

Stiles hésita quelques secondes sur l'annonce. Avant de brusquement secouer la tête et de passer à la suite. Il n'en était pas encore au stade où il devait répondre à ce genre d'annonce pour survivre et il espérait bien ne jamais avoir à le faire.

« Si tu es désespéré à ce point, pourquoi ne pas travailler pour moi ? »

Stiles dévisagea l'homme. Bien que le ton était amusé, Peter aimait se moquer de sa situation précaire, son regard était mortellement sérieux. Stiles frissonna d'horreur en sentant la main du lycanthrope frôler d'un toucher aérien son bras. Peter se décala d'un pas sur la droite, se rapprochant une nouvelle fois de l'humain, il le dominait clairement.

« Non, je ne suis pas désespéré à ce point-là. » grogna Stiles, reprenant les mots du loups et en repoussant son bras. « Je vais y aller, tu diras merci à Derek de m'avoir laissé occuper son canapé. » soupira Stiles en rangeant ses affaires.

La pluie avait laissé place à quelques rayons de soleil et Stiles était heureux de ne pas avoir à trouver un motel mouillé jusqu'à l'os. Peter ricaner derrière lui alors que l'humain prenait les jambes à son cou. Intéressant.