Stiles soupira de plaisir lorsqu'il s'affala sur son lit. Il venait de sortir d'une douche bien mérité et ne pensait plus qu'à une seule chose, passer une bonne nuit de sommeil.
Après avoir quitter le loft de Derek, Stiles s'était un peu éloigné du centre de Beacon Hills, cherchant un hôtel pas trop cher pour y passer le week-end. Ce ne fut qu'après trois heures de recherche qu'il trouva un vieux motel ayant enfin une chambre de libre, ne demandant pas d'autorisation parentale parce qu'il ne pouvait pas louer à un mineur selon la politique de l'hôtel et ne lui conseillait de retourner chez ses parents. Stiles avait même cru qu'il allait frapper la mégère du lieu précédent.
Certes, il y avait des traces de moisissures sur le plafond, il avait dû nettoyer la salle de bain av.ant de pouvoir l'utiliser et le matelas devait certainement abriter des punaises de lit. Mais à ce stade, Stiles était juste heureux de pouvoir pioncer en paix.
Il ne lui fallut qu'une poignée de minutes pour trouver Morphée, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas si bien dormi.
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Stiles attendait déjà devant son casier que son meilleur ami arrive enfin au lycée depuis une bonne dizaine de minutes. Scott n'avait pas intérêt à être en retard, il en avait assez d'avoir des heures de colle de Harris à tous les cours. Sa semaine commençait déjà assez mal comme ça.
Heureusement pour lui, le lycanthrope arriva deux minutes avant le début des cours. Scott eut à peine le temps de rendre ses clés à Stiles que déjà, ils devaient courir vers leur salle de classe. Ils s'installèrent à leur place habituelle au même moment où la sonnerie retentissait dans le couloir. Harris sembla surpris de voir Stilinski déjà à sa place en arrivant, mais il fit comme si ne rien était et débuta son cours.
Stiles était en train de recopier le tableau lorsqu'il sentit Scott lui tapoter le dos. Une boulette de papier atterrit sur sa table et l'hyperactif savait par avance ce qu'il y lirait.
« Ça va ? T'as des cernes horribles.
- T'inquiètes. J'ai passé le week-end à faire des recherces et de fil en aiguille, j'ai fini par lire des forums bizarres toute la nuit. Et de ton côté, Erica et Boyd ? »
Stiles aimait parler par bout de papier interposé. Il avait fini par découvrir que par l'écrit, il était bien plus dur pour Scott de dire s'il mentat ou non. Apparemment, ce n'était pas juste en écoutant les battements de cœur que son détecteur de mensonge intégré fonctionnait. C'était un mélange d'odeurs, de mouvements du visage et de gestes. Instinctivement, le loup combinait tous les signaux et soufflait à Scott s'il s'agissait de mensonges ou de la vérité.
Or dans cette situation, Stiles était dos à Scott, sa fatigue et son stress lié à son week-end devait supplanter toute autre odeur et son cœur battait un rythme de toute façon irrégulier à cause de la fatigue et de son hyperactivité. Il avait oublié ses médicaments chez son père. Il allait bien devoir y retourner un jour, ne serait-ce que pour récupérer des vêtements et ses affaires de cours.
Donc, Scott ne détecta pas son mensonge et lui écrivit un petit résumé de son week-end de recherches avec Isaac. Visiblement ils en étaient toujours à la case départ. Erica et Boyd n'avaient laissé aucune trace derrière eux. Stiles griffona rapidement qu'il demanderait à Danny s'il pourrait localiser l'un de leurs portables avant de se reconcentrer sur le cours.
Franchement, il doutait que Danny accepte. Mais peut-être que si c'est Jackson qui le lui demande, alors il dirait oui. Ou alors Stiles devra une nouvelle fois demander à Derek de se mettre devant le pauvre lycéen en échange de cette faveur. Stiles soupira, ça lui paraissait bien plus impossible de convaincre Derek que Danny.
A la pause du midi, Stiles se sépara de ses amis. Il préférait vérifier le plus tôt possible l'état de sa Jeep, il rejoindrait les autres plus tard au réfectoire. L'hyperactif fit trois le tour de sa voiture avant d'en inspecter l'intérieur minutieusement. Tout semblait parfait. Il y avait au moins une chose qui fonctionnait comme il le voulait.
Son téléphone sonna entre ses mains et Stiles s'empressa de répondre. Il n'y avait que les membres de la meute qui connaissait ce numéro ainsi que les patrons des emplois où il avait postuler. Un numéro inconnu ne pouvait donc que signifier qu'il s'agissait d'une réponse à l'un de ses CV. Stiles ne pensait pas avoir une réponse aussi rapidement.
Cependant il fut bien rapidement déshillusionné. Bordel, pourquoi de tous les postes auxquels il avait postulé, ce devait être ce fichu institut de massage plus que douteux qui lui réponde en premier. Stiles ne sut trop comment, mais il réussit à convaincre son interlocuteur qu'il ne pourrait commencer que d'ici trois semaines. L'homme lui proposa donc de se rencontrer à la fin du mois, ce serait une perte de temps pour tous les deux de faire un entretien d'embauche s'il trouvait quelqu'un avant cette date.
Stiles raccrocha et soupira de soulagement. Pour rien au monde il ne voudrait travailler dans ce genre d'endroit. Il savait que jamais il n'accepterait l'offre, même s'il obtenait un entretien. C'était plus comme une sorte d'âpat qu'il se lançait à lui-même. Il avait trois semaines pour trouver un boulot, passer cette date il devrait retourner chez son père. Stiles s'en voulait de penser ainsi, mais il préférait encore mettre son père en danger plutôt que d'offrir des « finitions manuelles » à de parfaits inconnus.
Il n'avait rien contre les travailleurs du sexe. C'était simplement que l'hyperactif savait ne pas avoir la mentalité pour ce genre de job. Stiles ne voulait pas que sa seule expérience sexuelle soit de masturber d'autres hommes contre de l'argent.
« Stiles, ça va ? »
L'hyperactif sursauta et attrapa son t-shirt à l'emplacement de son cœur alors qu'on toquait à la fenêtre de sa Jeep. Il n'avait pas vu Scott lui faire signe à travers la fenêtre depuis deux bonnes minutes. Stilinski s'empressa de descendre de la voiture et passa son bras par-dessus les épaules de son ami pour se diriger vers le réfectoire.
Stiles n'eut aucun mal à détourner l'attention du lycanthrope. Il n'avait pas entièrement menti plus tôt dans la matinée, il avait effectivement fait des recherces sur les manticores. Scott ne remarqua même pas que Stiles n'avait pas répondu à sa question, déjà absorbé par les informations sur la créature surnaturelle rodant à Beacon Hills.
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Stiles attendait depuis plus de deux heures, caché derrière quelques buissons que son père ne quitte la maison. Il savait que le shérif travaillait de nuit cette semaine-là, il n'était qu'une question de minutes avant que Noah ne quitte la maison. Et comme s'il lisait dans ses pensées, Stiles vit la voiture du shérif sortir de la cour, elle passa devant lui avant de disparaître au loin.
Stiles avait garé sa Jeep un peu plus loin sur un chemin de terre partant dans la forêt. Caché par les arbres, le shérif n'avait pas pu la voir depuis la route. L'hyperactif attendit une dizaine de minutes supplémentaires afin d'être certain que son père n'allait pas réapparaître à cause d'un oubli.
Stiles escalada la façade de la maison jusqu'à atteindre le rebord de sa fenêtre. Lui qui se plaignait toujours des loups-garous impolis passant par les fenêtres plutôt que par les portes, voilà qu'il les copiait. Lorsqu'il l'avait mis à la porte, Noah ne lui avait lancé que les clés de sa Jeep, pas celles de la porte d'entrée. Stiles faisait donc avec les moyens du bord.
Une fois devant sa fenêtre, il se retrouva bien bête à fixer la vitre sans avoir aucune idée de comment l'ouvrir. Scott disait qu'il suffisait de forcer un peu et que le loquait sautait tout seul. Mais voilà cinq minutes que Stiles poussait et tirait dans tous les sens et la fenêtre était toujours aussi fermée.
Soudain, la fenêtre s'ouvrit en grand et le visage de Peter Hale apparut en face de Stiles. Sous le coup de la surprise, l'hyperactif faillit tomber en arrière, mais fut rattrapé inextrémisse par le col de sa chemise par Peter. Mais qu'est-ce que ce psychopathe faisait chez lui pour pouvoir lui ouvrir la fenêtre.
« C'est la première fois que je vois quelqu'un entrer par effraction dans sa propre maison. » sourit Peter comme si toute cette situation était normale.
« J'ai oublié mes clés. » Ce n'était pas réellement un mensonge, en effet, Stiles avait oublié de mettre ses clés dans son sac avant de vouloir fuguer. Bien qu'au final, ce fut son père uqi le mit à la porte. Quoi qu'il en soit, Stiles savait comment mentir sans trop alarmer les sens du loup-garou.
« La porte était ouverte. Il semblerait que ton père le savait. »
La poitrine de Stiles se serra. Son père avait laissé la porte ouverte. Il espérait certainement qu'il revienne, mais l'hyperactif ne le ferait pas. Il était assez grand pour savoir que lui et son père avaient dit des choses qu'ils ne pensaient pas sous le coup de la colère. Mais Stiles ne reviendrait pas, c'était mieux ainsi. Il ne mettait plus la vie de son père en danger désormais.
« Bien, merci Peter. Maintenant si tu veux bien partir de ma chambre. » le poussa Stiles vers la fenêtre. Visiblement, lui aussi s'était habitué à voir les loups-garous ne passer que par là.
Comme à son habitude, Peter ricanna avant de lui obéir. Il exaspérait Stiles avec sa façon de ne jamais rien prendre au sérieux.
Une fois seul, Stiles s'assit un instant sur son lit afin de reprendre ses esprits. Puis, il chercha au fond de son armoire sa grosse valise de voyage et deux sacs de courses dans la cuisine. Il espérait seulement que son père n'allait pas lui en vouloir de ne lui en laisser aucun.
Livres de cours, vêtements de rechange, les médicaments pour son hyperactivité, crayons, stylos, quelques comics, son DM de mathématiques à rendre pour la semaine prochaine, des affaires de douche, une trousse à pharmacie qu'il cachait sous son lit, les maigres économies de sa tirelire Captain America, quelques photos, le portrait de famille qui trônait depuis le décès de sa mère sur sa table de nuit, des livres sur les créatures surnaturelles, quelques dvd pour ne pas trop s'ennuyer le soir, une veste de pluie, un sac de randonnée qu'il n'avait jamais utilisé (on ne savait jamais), des piles de rechange pour sa lampe torche, son oreiller et sa couette. Stiles emportait tout ce qui lui passait par la main et il était bien heureux que la porte d'entrée était ouverte. Il se voyait mal passer par la fenètre avec tout ça.
Il dut faire plusieurs allers-retours jusqu'à sa Jeep, entassant ses affaires dans le coffre. Bien, il avait fini plus tôt que prévu d'embarquer toutes ses affaires. Il fit un dernier aller-retour afin de vérifier qu'il n'avait rien oublié oufait tomber sur le chemin. Une fois dans le couloir de la maison, il hésita. Devait-il prendre ses clés ou non ?
Prendre cette fichue clé était si tentant. Il gardait ainsi l'assurance de toujours avoir un lieu où se réfugier. Mais Stiles refusait de mettre son père en danger si à chaque difficulté, il se réfugiait ici. De plus, ce n'était pas correct pour lui de considérer sa maison comme un hotel. Stiles était loin d'imaginer qu'à ce stade, son père serait heureux du moindre contact avec son fils, même si n'était que pour l'entendre entrer en douce la nuit et fuir au petit matin.
Faisant son choix, Stiles préféra retourner dans la cuisine et écrire sur un post-it « Ne laisse pas la porte ouverte, c'est dangereux. Je sais me débrouiller pour rentrer. » Puis, il claqua la porte derrière lui, certain de ses nouvelles résolutions.
Dans sa voiture, il ouvrit la boîte à gants et sortit le petit carnet où sa liste de tâches à accomplir était griffonnée. Stiles avait déjà payé le motel jusqu'à la fin de la semaine, il avait postulé à une trentaine d'emplois et avait il pouvait désormais barrer « Récupérer mes affaires ».
Décidant que plus ferait de choses, mieux ça serait, l'hyperactif prit la direction du centre ville pour s'acheter un nouveau téléphone. Il se balada quelques minutes dans les rayons emplis d'électroménager, se souvenant avec nostalgie de la façon dont sa mère le grondait alors qu'il appuyait sur tous les boutons à sa portée. Il revoyait du coin de l'œil s'excuser à un vendeur du comportement de son fils alors que sa mère arrivait enfin à l'attraper.
Une larme échappa à Stiles qu'il s'empressa bien bite d'essuyer. Il pressa le pas jusuq'au rayon téléphonie et pris un portable au hasard.
