Chapitre 4 : L'égocentrisme

Après avoir entrepris leur voyage à travers la nature sauvage de Cairngorms, il ne fallu pas longtemps à Hermione pour se rendre compte que Bellatrix n'était pas exactement habillée pour ce temps et ce terrain. A cette période de l'année et dans ce grand Nord, le temps pouvait devenir vraiment très froid.

Hermione, elle, ayant été récupérée par les voleurs lors d'un voyage en forêt, portait toujours son pantalon, son pull en laine et son manteau, tous raisonnablement chauds. Bellatrix, cependant, eut beaucoup moins de chance : même si son corset en cuir garderait certainement son cœur raisonnablement chaud, il y avait encore beaucoup de peau exposée sur ses bras et son cou. Cela n'a pas aidé que sa robe soit si fine qu'à peine un coup de vent pour que ses jambes en dessous soient exposées. Derrière elle, Hermione avait entendu plus d'une respiration laborieuse et froide.

Ensuite, il y avait la question des chaussures. Il n'y avait aucun chemin dans les environs et le terrain était sinueux, imprévisible et impitoyable, allant de la roche à la mousse, du sol à la boue. Ses propres chaussures n'étaient pas exactement à la hauteur non plus, mais une paire de bottines était un bien meilleur choix que les bottes à talon que Bellatrix portait.

Enfin, Hermione était en bien meilleure forme que Bellatrix. Cela ne voulait pas dire que la belle sorcière noire n'était pas en forme : elle pouvait danser dans et hors des combats magiques et vaincre n'importe qui, c'était certain. Mais le combat magique et la randonnée de soixante kilomètres à travers la nature étaient deux choses différentes.

Dans l'ensemble, elles ne faisaient pas autant de progrès qu'Hermione l'avait espéré, avec Bellatrix constamment à la traine.

Soudain, Hermione s'arrêta net dans son élan.

Belle ?

D'où cela venait t'il ?

Hermione se réprimanda sévèrement pour ce faux pas. 'J'aime RON !' elle a répété ces mots dans son esprit plus d'une fois.

"Depuis combien de temps marchons nous ?" marmonna Bellatrix alors qu'elle rattrapait son retard tout en se frottant chaudement les bras. "Sommes nous proche ?"

"A peine un demi kilomètre" dit Hermione. "Nous pouvons encore voir le manoir d'ici."

Bellatrix jura dans sa barbe, réprimant un frisson. "J'ai besoin de me réchauffer. Nous allons installer le camp ici. Au travaille Boueuse."

Hermione secoua la tête. "Cela ne durera pas à long terme. Tu as simplement besoin de meilleurs vêtements."

"Oh," Bellatrix fit une grimace. "Peut être qu'on devrait faire juste un saut dans le Twilfitt an Tattings le plus proche. Oui, j'ai entendu qu'il y en a un JUSTE LA DERRIERE CE GROS ROCHER !"

"Arrête de crier !" dit Hermione. "Il n'y a rien à faire à part improviser."

"Qu'est ce que tu suggères ?" siffla Bellatrix

Hermione laissa son sac à dos glisser de son dos et repêcha rapidement la bâche. "Là," dit-elle. "Tout d'abord, enroules le autour de toi. Cela te servira de cape de voyage improvisée. Maintenant nous allons devoir faire quelque chose pour tes bottes."

Bellatrix plissa des yeux. "Mes bottes ?"

"Nous devrons couper le talon," dit Hermione.

"Quoi ?!" Bellatrix siffla. "Sais tu combien coûte ces bottes ?! C'est du cuir de dragon de première qualité !"

"Et comment cela t'aidera lorsque que tu loupera un obstacle et que tu te tordras la cheville ou pire te casseras la cheville ?" répondit Hermione. "Au milieu de nulle part, sans personne à des kilomètres pour t'aider ? Ces bottes n'ont pas été faites pour ce terrain."

Bellatrix la regarda avec intensité dans les yeux, pesant apparemment la logique de la déclaration d'Hermione. Elle détourna les yeux et laissa échapper un grognement frustré et cracha : "BIEN !"

D'une main Bellatrix détacha la hachette de sa ceinture et fit signe à Hermione de la saisir par le manche. Au moment où Hermione la prise, elle put à nouveau sentir le plat d'une épée contre le dessous de son menton. "Je te jures Boueuse, un faux mouvement..."

Il a fallu quelques coups de hache pour que les talons se détachent. Ce qu'il restait à Bellatrix, ce sont des bottes mutilées, mais des chaussures bien plus adaptées. Au moment ou elle eu fini, Bellatrix récupéra la hachette et, heureusement, rangea à nouveau l'épée.

"Maintenant nous avons la question de ta robe," dit Hermione. "Tu as besoin de plus qu'une simple robe pour garder tes jambes au chaud."

L'idée d'Hermione était de prendre deux serviettes de leur pile et de les utiliser pour faire des jambières. Mais comment les maintenir en place ? Hermione y réfléchit un moment, jusqu'à ce qu'elle trouve une solution. Il restait encore quelques lanières en cuir, alors son plan était d'enrouler les deux serviettes autour des jambes de Bellatrix, de faire passer une sangle à travers le haut et le bas, puis de couper un trou à travers la robe de chaque côté pour faire passer les sangles pour les maintenir en place.

Les ajuster était cependant un peu une corvée : Bellatrix se leva et lui lança un regard furieux en regardant Hermione travailler avec toute la minutie d'un hibou paranoïaque. La jeune sorcière retroussa la robe afin d'ajuster les jambières de fortune, révélant un paire de jambes plutôt galbées. Tout en tenant les serviettes pour enfiler les lanières de cuir à travers elle et la robe, elle posa sa main sur la peau de sa cuisse et de son mollet et se surprit à penser à quel point sa peau était douce pour être une créature si dure.

Presque involontairement, Hermione leva les yeux pour croiser le regard de Bellatrix. Dieu, la femme lui souriait. Et quand elle fit un clin d'œil, elle sentit ses joues rougir. Hermione détourna le regard, serra la mâchoire et termina rapidement son travail. Avec ses bottes modifiées, ses jambières de fortune et sa cape de voyage, Bellatrix était au moins assez apte à voyager par ce temps et ce terrain.

Quant à savoir pourquoi ses joues rougissaient, Hermione ne pouvait que blâmer le temps froid. Oui, ça devait être ça.

Pour sa part, Bellatrix hocha la tête avec appréciation, trouvant apparemment les modification adéquates. Jusqu'ici tout va bien, du moins : la survie de Bellatrix signifiait la survie d'Hermione.

"J'approuves, Boueuse," Bellatrix lui lança un regard impérieux. "Mais je ne vais toujours pas te baiser."

Hermione serra les dents de colère. "Je... je ne veux pas que tu... me...baises. Je veux juste que tu me laisses tranquille !"

"Bien sur que non, bien sur..." Un côté de la bouche de Bellatrix se souleva en un sourire espiègle, taquin et décidément méchant.

"J'AIME RON !" cria Hermione à cette vile femme, se retournant pour montrer le chemin tandis que la sorcière noire laissait échapper un autre rire à ses dépens.

Et ainsi, Hermione ouvrit la voie le long du chemin qu'elle avait tracé pendant que Bellatrix trottait derrière elle. Les deux ont marché pendant la plupart du temps dans un silence absolu, Hermione s'arrêtant souvent pour vérifier la carte et la boussole pour voi si elles étaient toujours sur la bonne voie. Le terrain était plus sauvage qu'elle ne s'y attendait et elle se fatigua rapidement tout comme Bellatrix derrière elle. Il y eut de nombreuses pauses, que les deux sorcières apprécièrent en silence.

Quand le crépuscule s'installa finalement, ils avaient à peine parcouru la moitié de la distance qu'Hermione espérait, mais au moins ils avaient trouvé un bon endroit où s'arrêter pour planter la tente. Heureusement, ce n'était pas difficile, bien qu'Hermione eut quelques problèmes avec le montage de la tente : en particulier en utilisant le maillet en bois pour enfoncer les piquets de la tente dans le sol pendant que Bellatrix posait littéralement une épée sur son épaule, inclinée dangereusement près de son cou.

La tente elle même était une tente solaire, fermée de tous les côtés avec un auvent parapluie au dessus du rabat de la porte et était assez grande pour tenir debout dedans. Apparemment cette tente a été fabriquée avant l'invention de la fermeture éclaire, elle ne pouvait donc refermer le rabat de la porte qu'avec des boutons. Heureusement, elles n'ont pas eu à lutter contre les moucherons à cette période de l'année.

Une autre chose qui était devenue apparente était son estomac qui grondait et sa gorge desséchée. Elles auraient besoin d'eau assez rapidement et risquerai de s'abreuver à un ruisseau. Heureusement, selon la carte, l'un d'eux était assez proche, mais boire dans un ruisseau sauvage n'était pas son premier choix et sa grand mère l'avait toujours mise en garde contre cela. Un grognement d'un estomac très différent lui fit savoir que Bellatrix était dans un état similaire.

Toutes deux également fatiguées d'une longue journée de marche, les sorcières se retirèrent dans leur tente où Hermione, après avoir allumé une des bougies avec un sort de feu sans baguette, passa quelques temps avec Henry David Thoreau. Finalement, elle s'autorisa à se détendre un peu.

Les ténèbres sont venus rapidement. Hermione souffla la bougie et décida de poser le livre pour l'instant : si elle continuait sa lecture, elle lirait bien après minuit et serait épuisée le matin.

Allongée dans son sac de couchage improvisé, Hermione se demanda comment elle s'était retrouvée dans cette situation difficile. Près... bien trop près à son gout, de Bellatrix allongée dans son propre sac de couchage de fortune, sa crinière noire bouclée dépassant du haut alors qu'elle était allongée sur le côté, dos à elle.

Au moins, la tente tenait assez bien. Ceci étant les montagnes écossaises, il venait juste de commencer à pleuvoir abondamment et Hermione trouva le bruit des gouttes martelant la toile assez apaisant. Pas un seul trou dans la toile, pas une seule fuite dans cette veille tente non magique. Ils ne fabriquaient plus comme avant.

Elle fut presque surprise quand le silence apaisant fut rompu par une voix bourrue et endormir. "Boueuse," demanda Bellatrix, sa prendre la peine de se retourner vers elle. "Sors les casseroles."

Hermione se hérissa. Bellatrix n'avait t'elle pas réalisé à quel point elles se trouvaient dans une situation difficile ? Encore au moins cinq, voir six jours loin de la civilisation sans nourriture ni eau. Elle ne pourrait pas faire un minimum d'effort pour sa propre survie ? Surtout si cela implique seulement de mettre quelques casseroles dehors pour récupérer l'eau de pluie.

"Boueuse, va mettre les casseroles dehors," dit Bellatrix, avec plus de force cette fois. "Je ne demanderai plus."

Hermione laissa échapper un gros soupir. Une partie d'elle voulait dire à cette vile femme de se faire bourrer puis de se rendormir, mais elle a plutôt pesé ses options. Elles avaient désespérément besoin d'eau et Bellatrix à ce stade n'était pas susceptible de changer d'avis et de sortir les casseroles.

Si elle voulait de l'eau potable demain, elle devra le faire elle même.

La jeune sorcière laissa échapper un soupir alors que l'aspect pratique l'emportait sur l'orgueil et ouvrir brutalement son sac de couchage. Après avoir fouillé dans le sac à dos pour trouver trois casseroles, elle a déboutonné le rabat de la porte et a rencontré une pluie battante sur son visage et son corps, soufflée dans la tente par le vent. Elle posa les casseroles un peu à l'écart de la tente où elle pensait qu'ils capteraient le plus d'eau et referma rapidement la tente.

Hermione frissonnant à cause du froid et de l'humidité. Elle se sécha avec son pull et frissonna encore quand elle retourna dans la chaleur de son sac de couchage.

"Bonne fille," fut la raillerie somnolente venant de Bellatrix, faisant bouillir de colère la jeune née moldue. Hermione laissa échapper un bref grognement agacé et roula brutalement sur le côté, dos à Bellatrix.

Et quand elle entendit un bref caquètement moqueur venant de Bellatrix, elle devint encore plus énervée.

Hermione fut la première à se réveiller et elle dut admettre qu'elle avait remarquablement bien dormi. Pourtant ce n'était pas surprenant après avoir marché toute la journée d'hier. Bellatrix dormait apparemment encore. La jeune sorcière se glissa silencieusement hors de la tente et étira un peu ses jambes.

Il faisait froid aujourd'hui. Beaucoup plus froid qu'hier, obligeant Hermione à fermer rapidement sa veste et à se frotter un peu. Ils avaient installé leur camp près d'un bosquet d'arbres et Hermione regarda au loin, cherchant un chemin à travers le terrain vallonné : Elles devraient faire le tour de Ben Macdui et suivre la rivière Avon vers Cock Bridge et le centre des visiteurs. Encore un long chemin à parcourir.

Heureusement, il ne pleuvait plus, mais le sol était encore un peu détrempé. A sa grande joie, elle a constaté que les trois casseroles qu'elle avait sorti la veille étaient pleines à ras bord. Hermione essayait de trouver un moyen d'emmener cet excès d'eau avec elles, car cela semblait être un gaspillage de simplement les laisser. La meilleure façon de l'emportait pour le moment était de la boire, cependant, et Hermione prit une grande gorgée rafraichissante.

Quelque chose bougeait au coin de son œil. Elle tourna la tête pour voir un lapin sauter dans l'herbe. Hermione sourit et l'observa pendant un moment. Le lapin insouciant était assis là, à quelques mètres seulement. Contrairement à elle, ce lapin n'avait aucun soucis au monde. Il était assis là, grignotant un peu d'herbe quand, soudain, il lévita dans les airs. Naturellement le lapin n'a pas aimé ça et a commencé à lutter contre cette force invisible. Puis, aussi rapidement qu'il s'est élevé du sol, il a été projeté sur le côté avec une force écrasante, seulement pour rencontrer son extrémité fracassante lorsqu'il est entré en collision avec un arbre.

Se retournant, Hermione trouva Bellatrix debout devant le rabat de la porte de tente, le bras toujours tendu. Il semblait que Bellatrix venait d'attraper un lapin d'une manière grossière mais efficace.

"Bien ?" dit Bellatrix d'une voix trainante. "Qu'attends tu ? Je n'ai pas tué cette pauvre bête pour rien ! Vas le cuisiner !"

Hermione soupira. "Bonjour à toi aussi Bellatrix."

Bellatrix ne dit rien. Au lieu de cela, elle se dirigea vers l'une des casseroles et attrapa la louche pour quelques gorgées d'eau fraiche. Puis elle fixa le vallon sans un mot, le dos tourné à Hermione. Hermione alla chercher le lapin afin de préparer leur petit déjeuner. A présent, son estomac grondait quelque chose de féroce.

La première chose à faire était d'installer un feu de camp et une marmite. Du vieux bois des meubles qu'ils avaient ramassé dans le manoir, avec de l'écorce sèche comme petit bois et une douce application d'amadou puis quelques instants plus tard, le feu de camp s'allumait.

La deuxième chose à faire était d'écorcher et de vider le lapin. Cela ne serait pas facile sans quelque chose de pointu pour faire une incision... Quelque chose comme l'épée de Gryffondor. Heureusement, Bellatrix voulait manger autant qu'elle, donc il lui a fallu peu de conviction pour pouvoir l'utiliser. D'un point de vue positif, cela signifiait que Bellatrix ne se tiendrait pas au dessus d'elle, tenant une épée contre son cou... Mais d'un point de vue négatif, cela signifiait que Bellatrix se tenait au dessus d'elle avec un maillet en bois levé prête à lui cogner le crâne si elle faisait un faux mouvement.

La sagesse de sa grand mère était venue une fois de plus à la rescousse : sa grand mère, ayant vécu dans une ferme, avait une fois écorché un lapin pendant qu'une Hermione toute jeune regardait et, après quelques essais, Hermione avait réussi à écorcher la bête correctement en utilisant une hachette. Pour guider la peau vers le haut après avoir pratiqué l'incision sur le ventre. Découpé en morceau, le lapin s'est retrouvé dans la marmite se transformant lentement en ragout. C'était un peu liquide et n'avait pas d'assaisonnement, mais cela serait un repas copieux dont les deux femmes avaient désespérément besoin.

Environ une heure plus tard, le ragoût était prêt et les deux sorcières mangèrent leur moitié de ragoût après l'avoir versé sur les assiettes en bois qu'elles avaient apportées du manoir. Honnêtement, Hermione était assez fière d'elle.

"Adéquat," dit Bellatrix après avoir fini son repas. "Bien en dessous du niveau des elfes de maison, mais toujours dans les attentes."

"Eh bien, merci," répondit Hermione.

Il était enfin temps de continuer leur voyage. La dernière chose à faire était d'éteindre le feu et de ranger la tente. Alors qu'Hermione était dans la tente en train de défaire les lignes et de retirer les tiges de métal, elle repéra Bellatrix assise sur une bûche faisant une étude approfondie de ses ongles tout en attendant avec impatience.

"Tu pourrais aider tu sais ?" dit Hermione légèrement ennuyée.

Bellatrix continua à étudier ses ongles, lui accordant à peine un regard. "Je pourrais. Mais je ne le ferais pas."

Hermione se hérissa alors qu'elle luttait pour plier la toile et la forçait à rentrer dans son sac à dos. Bie plus tard qu'elle ne l'aurait voulu, elles avaient repris leur route.

Malgré les nombreux retards, elles ont bien avancé en faisant le tour de la montagne, principalement en raison du fait qu'elles descendaient. Au moment où elles atteignirent la rivière Avon, les choses s'amélioraient. Elles étaient à peine à un cinquième de leur voyage mais au moins le sol était plus adéquat à la marche. Il suffisait de suivre la rivière. Encore une fois, les deux sorcières firent leur chemin en silence, ce qui convenait à Hermione.

Les souvenirs agréables de ses voyages avec sa grand mère dans les campagnes écossaises l'ont aidé à se concentrer. "Hermione," disait souvent sa grand mère. "Londres, c'est mauvais pour toi. Londres est mauvais pour tout le monde. Je ne resterai pas les bras croisés à te regarder devenir une citadine anglaise. Il y a du vrai sang écossais en toi et il hurle de découvrir sa patrie." Et donc sa grand mère l'a toujours entrainée dans la nature à chaque visite malgré son âge avancé, elle l'a toujours dépassé.

Devant elle se trouvait la belle campagne écossaise et plutôt que de penser aux difficultés et aux épreuves à venir, cela lui faisait penser aux nombreux moments de plaisir qu'elle avait passé avec sa grand mère et à l'expérience à venir. Ce n'était pas une épreuve à endurer, mais un défi à relever. Hermione ne pouvait s'empêcher de penser que, si elle était encore là quelque part, sous une forme ou une autre, sa grand mère serait fière d'elle.

Au fur et à mesure que le voyage se poursuivait, il faisait beaucoup plus froid maintenant car le ciel était couvert et le soir approchait lentement. Si elle devait hasarder une hypothèse, il devait être environs trois heures de l'après midi, il pourrait donc encore y avoir quelques heures de voyage aujourd'hui. Malheureusement pour elle, Bellatrix avait d'autres plans.

"Est ce que tu sais même où tu vas ?" Bellatrix appela et Hermione put entendre à quel point elle était fatiguée.

"Nous suivons la rivière," répondit Hermione. "Je t'ai montré sur la carte."

"Vraiment ?" Bellatrix plissa des yeux. "Alors expliques moi pourquoi les montagnes ne sont pas derrière nous..."

"Quoi ?!" Hermione se retourna, seulement pour trouver la sorcière noire en colère juste devant son visage. "Je..."

"DONNES MOI CETTE BOUSSOLE !"

"HÉ !" Hermione protesta mais ne put empêcher la sorcière noire d'arracher la boussole. Bellatrix regarda la boussole et laissa échappé un grognement.

"JE LE SAVAIS !" cria t'elle. "JE SAVAIS QUE JE NE POUVAIS PAS TE FAIRE CONFIANCE ! cette boussole indique que nous nous dirigeons vers le nord alors que nous devrions nous diriger vers l'est !"

"Nous suivons la rivière !" Hermione essaya à nouveau. "Ca penche vers l'est après une centaine de mètres. C'est sur la carte. Je t'ai expliqué ! Le terrain est plus facile à traverser le long de la rivière ! C'est un petit détour, mais on gagnera du temps à la longue."

"Oh, je ne pense pas petite boueuse !" Bellatrix souffla. "Je m'en charge à partir de maintenant. Donnes moi la carte ! Je ne peux pas te faire confiance !"

"Quoi ?!" Hermione plissa les yeux. "Non ! la dernière fois que tu as regardé la carte, tu ne savais même pas de quel côté on se trouvait !"

"J'EN AI RIEN A FOUTRE ! DONNES LA !"

"Non !" retorqua Hermione pendant qu'elle et la sorcière noire se débâtaient sur la carte. "Nous avons besoin de cette carte !"

Bellatrix et Hermione se retrouvèrent une fois de plus au sol et une fois de plus la sorcière noire était au dessus d'elle. La jeune sorcière a essayé de garder la carte hors de sa portée de peur que la femme plus âgée ne la déchire accidentellement. Il ne manquait pas de pousser, de griffer et de tirer les cheveux jusqu'à ce qu'une poussée aille vraiment trop loin. La sorcière noire laissa échapper un cri et perdit l'équilibre pour tomber et rouler vers la rivière. Les pires craintes d'Hermione fut confirmée lorsqu'elle entendit une éclaboussure et un cri horrifié.

Bellatrix venait de faire un plongeon dans une rivière glacée un jour où les températures n'étaient qu'à seulement quelques degrés au dessus de zéro.

La Bellatrix bouillonnante et gorgée d'eau se tenait jusqu'à la taille dans l'eau, grognant comme un démon. "C'EST DE TA FAUTE ESPECE DE SALE IMONDICE DE SANG DE BOURBE !"

Et ainsi, leur voyage s'est terminé pour la journée. Le reste de leur bois a été utilisé pour faire un plus grand feu de camp pour que Bellatrix puisse se sécher et se réchauffer. Ses vêtements étaient suspendues à une série de bâtons enfoncés dans le sol et, espérons le, le feu les sécheraient également. Bellatrix elle même se tenait nue et tremblait sous une serviette pendant qu'Hermione installait la tente. Elles savaient perdu plus de temps à cause des bouffonneries de Bellatrix mais, au moins, Hermione avait la boussole et la carte.

Hermione regarda Bellatrix et ne put s'empêcher d'avoir pitié d'elle. Bien que ce qui s'était passé était définitivement de sa faute, la Bellatrix tremblante avait juste l'air... triste.

Hermione savait qu'elle ne devait pas avoir pitié de Bellatrix : la femme était une sorcière diabolique, l'une des fantassins de Voldemort et faisait volontairement des choses terribles. Mais elle ne put s'empecher de repenser à la Bellatrix plus âgée qu'elle avait rencontré. Bellatrix n'avait pas à être comme ça : La Bellatrix plus âgée semblait stable, saine d'esprit, gentille même. Elle se demanda comment aurait été sa vie si elle n'avait pas été programmée pour devenir comme ça.

Mais une chose était certaine. Tomber amoureuse de cette femme n'arrivera jamais.

Malheureusement pour elle, Bellatrix avait remarqué son regard posé sur elle et lui avait fait un sourire malicieux. "Pourquoi me regardes tu avec autant de désir Boueuse ?"

Hermione déglutit. "Je... je ne regardais pas ! J'étais juste... en train de réfléchie."

"Hmmm," Bellatrix sourit et s'avança vers elle en laissant glisser un peu le long de son dos sa serviette. Deux orbes ronds saluèrent Hermione. Il était difficile de nier que Bellatrix était une très belle femme. "Est ce que tu me désires boueuse ? Ne suis-je pas attirante ?"

Hermione déglutit et détourna rapidement les yeux, ce qui fit échapper à la sorcière noire un petit rire rauque.

"Non, ne dis rien Boueuse." Bellatrix fit un clin d'oeil. "La rougeur sur tes joues en dit assez."

Rougir ? Dieu, Hermione sentie ses propres joues et elles étaient absolument en feu.

"Pourquoi fais tu cela ?" Hermione soupira. "Pourquoi dois tu être si grossier et méchante ? Est ce que tout n'est qu'un jeu pour toi ?"

"Awwww," bouda Bellatrix. "Est ce que ma petite boueuse est triste ? Eh bien, ne t'inquiètes pas. Je ne te toucherais même pas dans mes pires cauchemars.

Hermione regarda Bellatrix, se demandant comment elle pourrait s'éloigner de ce monstre de femme. Bellatrix, cependant, implacable, lui adressa un sourire timide. "Hey, sang de bourbe. Les yeux sont là." elle laissa échappé un petit rire de fillette, auquel Hermione laissa échapper un grognement agacé et se précipita dans la tente, entendant le rire moqueur de Bellatrix de l'autre côté de la toile.

"J'AIME RON !" cria t'elle alors qu'elle plongeait dans son sac de couchage, luttant contre ses larmes.

Heureusement, Bellatrix la laissa seule pendant un moment et Hermione put passer plus de temps de qualité avec Henry David Thoreau. Elle en était à une quarantaine de pages quand Bellatrix trébucha dans la tente et trouva sans un mot son sac de couchage. Au début, Hermione ne lui prêta aucun attention et continua de lire, jusqu'à ce qu'elle entende un claquement de dents. Hermione posa son livre et tourna la tête vers la sorcière noire. Bellatrix frissonnait visiblement dans son sac de couchage, ne s'étant jamais tout à fait réchauffé. La jeune sorcière poussa un soupir et posa son livre.

La survie de Bellatrix était sa propre survie.

Hermione sortie de son sac de couchage et se dirigea vers celui de Bellatrix. Bien sur, la sorcière noire remarqua son approche.

"Qu'est ce que tu crois faire ?" Bellatrix siffla à travers des claquements de dents alors qu'Hermione ouvrait son sac de couchage.

"Tu vas mourir de froid," dit Hermione. "Ce que nous allons faire, c'est partager notre chaleur corporelle."

"Non ! comment oses tu..."

"Oui, oui, tu vas me tuer, me blesser, me tirer les cheveux, presser mon visage dans le feu, j'ai déjà tout entendu," répondit Hermione. "Tout ce que tu as à faire c'est rester allongée là."

Au moins, cela a fait taire la sorcière noire pour le moment, ce qui était une bénédiction en soi.

Hermione remonta sa chemise et pressa son dos nu contre celui de Bellatrix, seulement pour siffler lorsque leur peau se toucha. "Merde, tu es aussi froide que de la glace !"

"Et à qui la faute ?" grogna Bellatrix.

"Alors laisses moi arranger ça," dit Hermione. "Et arrête de te plaindre."

"Je ne t'ai pas dis d'arrêter, n'est ce pas ?" retorqua Bellatrix.

Les deux femmes rentraient à peine de le sac de couchage ensemble, mais gardaient bien leur peau pressées l'une contre l'autre, avec un peu de chance, cela réchaufferait Bellatrix. Demain serait un autre jour et elle espérait que Bellatrix serait alors de meilleur humeur. La fatigue la rattrapa rapidement cependant et elle tomba dans un sommeil réparateur.

Quand elle se réveilla, il faisait sans doute encore nuit. Les bruits de la nuit entouraient la tente et une Hermione endormie se retrouva entourée de chaleur. C'était en fait assez agréable, jusqu'à ce que son esprit endormi se rappelle qu'elle n'était pas dans son propre sac de couchage.

Deux bras étaient enroulés autour de sa taille et un corps chaud était pressé contre elle. Cela signifiait que Bellatrix allait mieux. Mais... Ne s'étaient-elles pas endormies dos à dos plus tôt dans la soirée ? Comment se fait il qu'il y ait deux bras autour de sa taille ? Prudemment et lentement pour ne pas contrarier potentiellement la sorcière noire et se retrouver dans un monde de douleur, Hermione tendit le cou pour voir derrière elle. Elle fut étonnée de voir la sorcière endormie pressée contre son dos. Bellatrix avait l'air si paisible quand elle dormait. Tellement... innocente même.

Sa poitrine se soulevait et s'abaissait pendant qu'elle dormait et, avec une certaine horreur, elle réaliser que Bellatrix avait été nue... et l'était toujours. Son corps doux se pressait contre le sien. Ses seins incroyablement doux glissèrent sur son dos à chaque respiration.

Hermione déglutit une fois de plus alors qu'elle réalisait à quel point c'était agréable.

"J'aime Ron," murmura t'elle dans l'obscurité. "J'aime Ron... j'aime Ron... J'aime Ron... j'aime..."

Elle a répété ces mots encore et encore jusqu'à ce que le sommeil la réclame une fois de plus.

Willa Vembulom était plus que ravie d'avoir été choisie pour cette tâche particulière. Elle et ses deux camarades Barulus Brattlehorn et Crys Wiggemole étaient des recrues récentes pour la cause des mangemorts. Tous les trois étaient trop jeunes pour avoir combattu dans la première guerre des sorciers aux côté du seigneur des ténèbres, mais ils avaient maintenant une chance de gloire.

Tous les trois appartenaient à des familles de sorciers plus petites et moins importantes de toute la Grande Bretagne et d'Irlande. A sa grande honte, elle même était une sang-mêlé, mais elle croyait en la cause d'un monde sorcier plus pur, tout comme ses compagnons. La mission d'aujourd'hui était une chance de faire leur preuve et de gagner les faveurs du seigneur des ténèbres.

Depuis l'incident au manoir Malefoy et l'étrange disparition de Madame Lestrange, son lieutenant le plus fidèle, le seigneur des ténèbres était devenu de plus en plus paranoïaque. Elle avait entendu les histoires de mangemorts plus haut placés qui étaient dans son cercle intime, comment il se mettait en colère à la moindre provocation, comment il avait tué des partisans fidèles sans raisons apparentes.

Eh bien, cela ne lui arriverait pas. Pas après ce soir.

La pluie s'abattit sur son visage, trempant sa robe alors qu'ils volaient tous les trois sur leur balais au dessus de la mer du Nord. Ils venaient de l'océan sous le couvert de l'obscurité, survoleraient le quartier sorcier de Montrose, le bombarderait de sorts pour faire le plus de dégâts possible et termineraient par lancer un Morsmorde dans le ciel avant de rentrer chez eux.

C'était une mission terroriste pure et simple. Faire savoir au monde sorcier que le seigneur des ténèbres était toujours un danger et qu'il menaçait toujours leur vie.

Le vent fouetta son visage alors que, au loin au dessus de la mer, un éclair frappa l'eau. Elle se retourna pour observer et... attends... Où était Barulus ? Elle regarda autour d'elle pendant un moment mais il n'y avait absolument aucun signe qu'il n'ait jamais été là. Il ne restait qu'elle et Crys sur leur balais. Avait-il pris du retard ? Était-il peut être en train d'approcher Montrose d'une autre direction et a t'il oublié de leur dire ? Willa était sur le point d'appeler Crys quand, à sa grande horreur, quelque chose a attrapé le bout de son balai.

Avec le balai littéralement tiré de sous son cul, l'homme hurlant a commencé à tomber. Willa ne pouvait que regarder avec horreur alors que son camarade s'écrasait dans l'eau bien en dessous, après la chute à laquelle il était absolument impossible de survivre sans l'ombre d'un doute.

Willa regarda frénétiquement autour d'elle, en dessous, au dessus d'elle, d'où venait ce qui avait frapper le balai de Crys, mais le coupable se présenta assez rapidement : un balai, une longue cape noire flottant au vent et sur son visage, un long masque en forme de bec. La peur la saisit à la gorge. Si l'on en croyait les histoires, c'était le justicier masqué qui avait réussi à s'infiltrer au manoir Malefoy et à vaincre Bellatrix Lestrange.

Bellatrix Lestrange ! Si cette personne pouvait la battre, quelle chance avait Willa ? Cependant, la jeune mangemort ne tomberait pas aussi facilement. Elle sortit sa baguette et essaya de garder son balai stable tout en lançant quelques attaques.

La silhouette masquée n'a même pas pris la peine d'esquiver et, vraiment, elle n'avait pas à le faire. Le tir était large et l'a manqué de plus d'un mètre. La silhouette plongea si rapidement qu'elle fut hors de vue. Volant toujours à toutes vitesse, Willa a désespérément essayé de trouver son adversaire, seulement pour se faire foncé dedans de l'autre côté en claquant fort dans son propre balai.

La jeune Mangemort glapit et c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour ne pas être renversée de son balai, seulement pour se faire bousculer encore et encore. Qui que soit cette personne, il ou elle a du être brutal au Quidditch. La seule façon pour Willa de s'échapper était de baisser son balai et d'accélérer vers la terre ferme. Elle ne pouvait pas battre ou distancer le cavalier masqué, mais peut être pourrait t'elle trouver une cachette quelque part.

La mission était terminé et il était évident que la silhouette masquée voulait son sang. La facilité avec laquelle il ou elle avait éliminé ses camarades le montrait clairement. Mais Willa a découvert assez tôt qu'il n'y avait pas d'échappatoires.

Maintenant près de Montrose, le cavalier masqué l'a de nouveau percutée, mais cette fois en poursuivant l'assaut avec quelques sorts étourdissants qu'elle a à peine réussi à bloquer. Ses yeux étaient fixés sur les fenêtre mortes et sans âmes du masque du cavalier, tournées vers elle avec un regard sinistre et moqueur. Les deux ont foncés au dessus des maisons de Montrose, les yeux fermés, baguette prêtes et puis...

La silhouette masquée a dévié ?

Le cavalier a tout simplement abandonné la poursuite. Pourtant, Willa ne voulait pas y croire et tourna la tête pour regarder vers l'avant.

Willa eut à peine le temps de crier avant que sa carrière de mangemort ne se termine par un accident violent après avoir volé directement dans la flèche de l'emblématique église Old and St Andrew's de Montrose.

De son perchoir sur les toits, Bellatrix regarda les sorciers et les moldus de Montrose venir enquêter sur la chute plutôt douloureuse du jeune mangemort. Elle trouvait tout cela plutôt amusant, pour être honnête et cela ferait sans aucun doute parler les langues moldues pendant des jours. "Règle numéro un du vol de balai, gamine," murmura Bellatrix au vent? "Regardes toujours où tu vas".

Quelle était son nom déjà ? Elle était sur le point de découvrir que les sorciers de Montrose... et de l'Ecosse dans son ensemble Avaient une vision plutôt sombre des mangemorts anglais venant dans le Nord pour détruire leurs maisons. Elle irait bientôt rejoindre l'Ordre où elle renverseraient les haricots presque immédiatement et les aiderait à étouffer plusieurs autres missions terroristes.

Ainsi, de cette façon, le malheur de la femme servirait une bonne cause : plonger le seigneur des ténèbres dans un gouffre toujours croissant de paranoïa et de comportement erratiques.

Pourtant, la sorcière noire siffla en sentant le côté de son cou et s'étira un peu. Ces trois là ne posaient pas exactement un grand défi, mais percuter cette femme ne lui avait pas fais du bien. "Tu deviens trop vieille pour ça, Bella," marmonna Bellatrix à personne en particulier. Ses jours de Quidditch étaient terminés depuis longtemps et faire du balai était quelque chose qu'il valait réserver pour les dimanches paresseux avec ses enfants... sa famille.

Les seins de Circé, sa famille lui manquait tellement...

Mais au moins, elle serait capable d'évacuer ses frustrations sur les laquais de Voldemort.