Eddie se laissa retomber sur le côté, le temps de reprendre son souffle.
Il sentit Buck se tourner vers lui et il savait qu'il attendait en silence qu'il se remette de l'orgasme fulgurant qu'il venait de lui donner. Presque deux mois, qu'ils avaient décidé de se donner une chance en tant que couple et Eddie ne le regrettait pas.
Buck était parfait à tout point de vue mais en ce qui concernait le sexe…
Eddie ne comprenait pas comment il s'y prenait mais à chaque fois qu'ils faisaient l'amour, c'était encore meilleur que la fois précédente. Eddie pensait pourtant avoir atteint l'apogée mais Buck faisait tout pour lui prouver le contraire.
Il se demandait si son corps allait tenir la cadence parce que à ce rythme-là, Eddie allait finir par devenir cardiaque.
Il tourna la tête vers lui, conscient que son petit-ami attendait qu'il le rassure sur sa performance. Buck passait beaucoup de temps à faire des recherches pour lui donner du plaisir, en s'oubliant presque lui-même mais Eddie faisait tout pour lui rendre la pareille.
Et malgré tout, son petit-ami avait toujours peur de le décevoir.
Eddie savait que ça venait de son enfance foirée avec ses parents incapable d'aimer l'être le plus merveilleux de cette planète et de ses multiples rencontres de merde qui n'avaient pas su le rassurer et l'aimer comme il fallait.
Eddie s'était donné pour mission de réparer ça.
Buck était aimé, de lui bien sûr, mais aussi de Chris et de junior, qui babillait en tendant les bras vers lui chaque fois qu'il entrait dans son champ de vision. Il était aimé par sa sœur et sa nièce également et par toute sa famille du 118. Il était aimé par son abuela et sa tante Pepa et aussi de ses deux jeunes sœurs qui louait sa chance d'avoir dégoté un homme si parfait.
Ils en avaient parlé plusieurs fois et Eddie n'arrêterait jamais d'essayer de le persuader qu'il méritait ce bonheur. Buck était si peu sûr de lui que s'en était effrayant.
Mais Buck était parfait et Eddie en arrivait à se demander ce qu'il pouvait bien lui trouver.
Il lui avait expliqué, avec une maladresse touchante, que son don envahissant se mettait en sourdine quand il était à ses côtés et Eddie devait avouer que cet aveu l'avait laissé perplexe.
Il s'était demandé une seconde si Buck souhaitait être avec lui pour la seule raison de retrouver un peu de silence dans sa tête mais son petit-ami s'était finalement expliqué sur ce qu'il avait essayé de lui dire.
Eddie savait donc que Buck retrouvait un peu de sérénité intérieure en étant à ses côtés mais surtout tout son don s'orientait sur lui quand ils s'embrassaient ou quand ils faisaient l'amour. Buck ne savait pas comment il pouvait faire ça mais tous ses sens étaient exacerbés, son ouïe, son odorat, les sensations sur sa peau…
Il avait admis que son plaisir était si intense qu'il n'avait jamais vécu ça et Eddie devait admettre que c'était bon pour son égo. Il avait finalement compris que Buck l'aimait de cette façon bien particulière qu'il n'avait connu qu'avec lui et que jamais il ne pourrait s'en passer.
Ça tombait drôlement bien parce qu'Eddie n'avait pas l'intention de le laisser lui échapper.
Il se regardèrent en silence jusqu'à ce que Buck gratte son biceps du bout de l'index pour l'inviter à parler. Eddie pouvait voir au fond de ses yeux l'inquiétude d'avoir mal fait qui commençait à poindre.
– Tu es l'homme le plus extraordinaire de cette planète, souffla-t-il.
Buck rougit à l'éloge en baissant les yeux et Eddie attrapa sa main pour entrecroiser ses doigts avec les siens.
Buck releva les yeux sur lui et le regarda à travers ses cils.
– Tu sais que je suis de plus en plus amoureux de toi ? murmura-t-il en se tournant vers lui.
– Vrai ?
– Comment pourrais-je faire autrement ? se moqua-t-il. T'es un dieu du sexe.
Buck éclata de rire.
– Je suis sûr que je peux faire mieux, lui promit-il.
– Je sais que tu feras toujours mieux Buck, parce que tu es comme ça, mais crois-moi je suis déjà comblé. Je t'aime.
Buck ouvrit les bras et Eddie se recroquevilla contre lui.
Ils restèrent un long moment, installés l'un contre l'autre en silence, profitant seulement de la chaleur de leurs corps. Eddie pouvait sentir Buck déposer de petits baisers sur ses cheveux, inspirant son odeur comme pour s'en imprégner.
Ce moment était parfait.
Comme s'il l'avait deviné, Junior choisi ce moment pour commencer à pleurer et Buck le serra un peu plus fort contre lui avant de l'embrasser et de se lever. Depuis qu'ils avaient commencer à être un couple, Junior avait déménagé dans le petit bureau réaménagé en chambre de bébé.
Buck n'avait pas mis longtemps à faire les quelques modifications afin qu'il puisse être à l'aise. Eddie lui avait dit que ça ne le dérangeait pas que Junior reste avec eux mais Buck avait fait des recherches et il avait lu qu'il était autant important pour leur jeune couple de ne plus dormir avec un bébé que ça ne l'était pour Junior d'avoir son propre espace même si c'était petit.
D'ailleurs, Buck avait programmé les visites de deux nouvelles maisons pour l'après-midi même. Eddie ne se demandait même pas s'il était prêt à tous ses changements parce que ça lui semblait seulement naturel…
De toute façon, il voulait tout avec Buck : la maison, la famille, l'amour…
Il se redressa enfila un short et jeta les deux préservatifs à la poubelle. Eddie les détestait mais il avait admis qu'ils étaient assez pratiques quand il fallait se lever rapidement ou éviter de faire du bruit pour se nettoyer. C'était Buck qui avait instauré cette règle mais uniquement quand les enfants étaient à la maison.
Quand ils étaient seuls, ils ne les utilisaient pas et Eddie préféraient vraiment ça.
Il rejoignit Buck dans la chambre de Junior qui était installé, toujours en couche sur sa table à langer. Son petit-ami avait fini de le changer et s'amusait à souffler des framboises sur son ventre le faisant rire aux éclats.
Eddie s'appuya contre le chambranle de la porte pour les regarder quelques instants.
Buck était un père formidable, aimant, attentionné et très attentif au bien-être de Junior autant qu'à celui de Christopher, auquel il veillait à consacrer le plus de temps possible pour qu'il ne se sente pas délaissé.
Eddie appréciait vraiment ça et il faisait également attention de son côté à garder du temps aussi pour Junior qui faisait maintenant partie intégrante de leur vie, de leur famille. Ils avaient chacun trouvés leur place et leur routine et Eddie se demandait de plus en plus s'il ne devait pas réitérer sa demande, en y mettant plus de forme cette fois.
Il voulait faire de Buck son époux, lui prouver qu'il était vraiment là pour rester, qu'il puisse se poser définitivement et arrêter de marcher sur la pointe des pieds dans sa propre vie.
Eddie était conscient que le problème ne venait pas exclusivement de lui mais aussi de la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient tous. Kameron ne donnait aucun signe de réveil imminent, et même si le traumatisme crânien s'était résorbé, elle restait dans le coma.
Buck allait lui rendre visite chaque jour quand leurs quarts de travail le lui permettaient et déposait même parfois Junior sur sa poitrine pour qu'il n'oublie pas sa mère. Même s'il souffrait à l'idée qu'elle se réveille et parte avec son fils, il trouvait important que les deux continuent de créer leur lien.
Buck était vraiment un homme formidable et rien pour ça Eddie était fou amoureux de lui.
