Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling. Je ne suis qu'un bourreau parmi tant d'autres qui se plaît à tordre l'espace et le temps de ce monde, afin de dévier les protagonistes de leur droit chemin… Paix à leur vertu.

Rating : M

Couple : Harry/Drago

Avertissement : Slash / Yaoï / Scène adulte explicite (par précaution)

Périodicité : Toutes les semaines, 13 chapitres prévus (pour le moment)

Petit mot :

Bonjour,

Voici la suite (à temps !) comme promis !

Bonne lecture,

Malle-à-lys


La goutte au nez, les yeux rouges d'un manque de sommeil répété et les raclements de gorge déchirants, Harry était malade, et accessoirement d'une humeur de chien.

Pas que ce dernier point fasse une grande différence pour le commun des mortels. Il lui était seulement plus facile que de coutume d'agir comme un connard.

Ses collègues, avec qui il avait l'habitude d'être aimable pour le bien des enquêtes, avaient quant à eux bien senti la différence.

D'ailleurs, Ron l'évitait comme de la peste depuis hier.

Ce qui l'un dans l'autre n'était pas plus mal. Au moins, il n'avait plus à l'entendre jacasser sur l'épisode de l'ascenseur.

À se soucier de la santé d'autrui, Harry en était venu à s'oublier lui-même. Maintenant qu'il était malade comme un chien, il se sentait encore plus con de s'être inquiété pour Malfoy.

D'ailleurs, il se l'imaginait bien en train de se réjouir de sa condition !

Non.

S'il devait être honnête, Harry savait pertinemment que Malfoy en avait si peu à faire de lui que si la nouvelle de sa condition venait à sa connaissance, il n'en aurait cure.

Le comble de cette histoire, c'était qu'à part le ridicule, la honte ressentie et le sarcasme de son meilleur ami, il n'en avait tiré qu'une preuve aussi mince qu'insaisissable de sa nature vélane. Qui le croirait avec si peu qu'une odeur corporelle douceâtre ? Et surtout, comme allait-il pouvoir approcher de nouveau Malfoy après cet épisode ?

Le blond allait se méfier de lui maintenant, c'était certain.

Harry avait atteint les limites stratégiques que lui imposait sa tête prise dans un étau, et ses années à compter sur son amie Hermione à qui il avait toujours délégué cette partie avec gratitude.

Il aurait bien eu besoin de ses conseils avisés, mais il savait pertinemment que pour ce genre d'enquête la carte Hermione était hors-jeu.

« Salut Harry ! »

Le susnommé releva la tête pour tomber sur une tornade rousse au sourire heureux exaspérant.

Harry, qui donnait l'impression de rôder dans les couloirs tel un vampire assoiffé de sang, dénia lui marmonner un bonjour ronchon avant de poursuivre son chemin.

Il n'avait plus qu'un seul but, rentrer chez lui et s'écrouler dans son lit tout habillé.

Malheureusement, il en fallait bien plus à la jeune femme pour l'effrayer.

À l'inverse, c'était dans ces moments-là qu'elle adorait lui coller aux basques, dans le but clairement énoncé de lui casser les couilles.

« Je vois que Ron avait raison, t'es aussi charmant qu'une beuglante aujourd'hui. Qu'est-ce qui se passe ? »

Le couard, il avait fallu qu'il envoie sa sœur pour le torturer quand lui-même avait trop peur pour le faire.

« Tu m'ignores ? » Continua-t-elle à babiller toute seule, comme si ça pouvait l'intéresser.

« Peut-être que je devrais te prendre la température ? Ou encore mieux, te faire un câlin de réconfort ? »

Bien sûr, ça aussi, il lui avait dit. Aucune surprise.

« Oh allez Harry ! » Reprit-elle entre deux spams causés pour son hilarité « Arrête de faire la tronche ! Viens, je te paie un verre. »

« Pas envie. »

« T'as pensé que je te demandais ton avis ? Haaa vraiment, cette version de toi est la meilleure ! »

Quand Harry la vit inspira un bon coup pour calmer sa respiration, il sut que ce qui allait suivre serait de mauvais augure.

« Sérieusement, si je dois te traîner au bar à coup d'impérium je le ferai, compris ? »

Ginny n'aurait pas pu être plus sérieuse et Harry la croyait sur parole.

•••

La bière moldu du Queen's Mary, aida autant Harry à réduire son mal de crâne qu'à se distraire du babillages sans fin de Ginny.

En somme, c'était un carnage.

Une demi-heure de torture. Une demi-heure que cette guerre psychologique avait commencée. Le silence buté d'Harry, contre les potins insipides et sans fin du ministère de la magie relaté par Ginny.

Ginny en était à raconter en détail la réaction embarrassante de Milena Stratovich à l'annonce de la promotion de son ex-fiancée au poste qu'elle visait, quand Harry se sentit flancher.

La technique de Ginny pour lui faire cracher le morceau ces dernières années avait toujours été la même : l'abasourdir de paroles insensées jusqu'à ce qu'il ne s'entende plus penser.

À cela, s'ajoutait la fatigue de ses insomnies, la faiblesse due à sa maladie et son mal de crâne qui empirait de seconde en seconde… Harry craqua plus vite que de coutume.

« Ok, ok, dis-moi ce que tu veux savoir ? Je vais tout te dire, mais par pitié tais-toi… Juste un instant. »

Loin de se froisser de sa rebuffade, la jeune femme afficha un grand sourire triomphant.

« C'est simple. Je veux absolument TOUT savoir. »

Harry ferma les yeux un instant, se massa les tempes et se lança dans son récit.

Il lui raconta comment il en était arrivé à la situation d'hier, en prenant soin de bien insister sur la grande part de responsabilité de Malfoy avec son attraction vélane. Il lui exprima également ses plans, et projections pour confondre Malfoy dans sa tromperie, et la manière dont elles avaient été compromises par son imprudence.

Il lui dit tout, et plus encore.

À mesure qu'il parlait, ses mots s'échappèrent de lui sans permission, le laissant en bout de course inconscient de la portée de son propos.

Quand sa diarrhée verbale s'arrêta enfin, Harry avait la gorge sèche et douloureuse, mais il se sentait aussi étrangement soulagé.

Ginny, quant à elle, n'avait pas ouvert la bouche.

La tête posée entre ses mains, comme une fleur à deux pétales, elle l'avait écouté d'un air sérieux.

« Je vais t'aider. »

« Comment ? »

« Laisse-moi faire. Hermione est peut-être la reine pour trouver les solutions logiques et rationnelles, mais pour dénicher les petits secrets il n'y a pas meilleure que moi ! Fais-moi confiance. »

Harry sut d'instinct que ce n'était pas une bonne idée. Les méthodes de Ginny n'étaient jamais très orthodoxes.

Peut-être fallait-il mettre ça sur le compte de la fatigue, de l'alcool, de l'ambiance ou encore de sa soudaine sensation de légèreté après avoir vidé son sac, mais Harry accepta. Et ce, sans rechigner.

S'ensuivit l'élaboration d'un plan où, pour son plus grand bonheur, Harry n'avait aucun rôle à jouer.

Plus l'aiguille tournait, plus les chopes se vidaient, plus sa tête lancinante se faisait anesthésié dans un coton éthylique, et plus le plan qui lui paraissait douteux et peu recommandable, se révéla à lui comme d'une évidence et d'une logique imparable.

Oui, c'était exactement ce qu'il fallait pour découvrir le pot aux roses !

Cette nuit-là, Harry fit une nuit complète de sommeil -comme à son habitude après chaque soirée de beuverie- le tout dans une insouciance prospère.

Ce ne fut qu'au petit matin, la tête dans le cul et un mal de tête apocalyptique, qu'Harry eut ses premiers remords.

Cependant, il eut tôt fait d'occulter les événements de la veille dont il se souvenait encore.

Oublie paisible qui fut brutalement remplacé en fin de journée par un fort sentiment de culpabilité qui l'ancra de nouveau dans le monde réel.

La cause ?

Deux fioles de potions contre le rhume négligemment posées sur son bureau, et l'odeur résiduelle d'un parfum dans l'air qu'il n'était pas prêt d'oublier.


À suivre...