Disclaimer : L'univers et les personnages d'Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling. Je ne suis qu'un bourreau parmi tant d'autres qui se plaît à tordre l'espace et le temps de ce monde, afin de dévier les protagonistes de leur droit chemin… Paix à leur vertu.

Rating : M

Couple : Harry/Drago

Avertissement : Slash / Yaoï / Scène adulte explicite (par précaution)

Périodicité : Toutes les deux semaines, 17 chapitres prévus (pour le moment)

Remerciement : Un grand merci à Imaginaction pour son travail de bêta ! Sans lui et ses corrections minutieuses cette histoire n'aurait pas la même saveur !


Drago Malfoy n'était pas un grand buveur de café, il en buvait cependant un chaque matin sans exception. Un café noir, très noir, et le plus tôt possible était le mieux, merci pour son entourage.

D'expérience, Harry savait que seul cet élixir pouvait vaincre son humeur de chien que tous ses charmes de Vélane réunis ne pouvaient combattre.

Le reste du temps, il aimait boire du thé avec des noms si alambiqués qu'Harry ne s'essayait même plus à les prononcer. Il était d'ailleurs persuadé que Malfoy les choisissait à dessein, rien que pour le faire chier.

Parce que oui, Drago Malfoy était un emmerdeur.

Oh, il savait très bien le cacher au reste du monde, mais allez savoir pourquoi, Harry ne faisait plus partie de cette catégorie bénie par les cieux. Adieu le distant, mais non moins agréable, doux et complaisant Drago Malfoy, et bienvenue au pot de colle épuisant, sarcastique et lunatique Drago Malfoy.

Toutefois, s'il y avait bien une chose qui n'avait pas changé chez lui, c'était sa beauté sans égale.

Drago était bien la seule personne qu'Harry arrivait à trouver à la fois foutrement agaçant et désespérément attirant quelles que soient les circonstances.

Et c'était bien là le cœur du problème.

Un problème de cœur qui lui avait fait commettre bien des erreurs…

La première avait été d'initier toute cette enquête à la con qui lui permettait aujourd'hui d'énumérer mentalement toutes ces choses inutiles qu'il avait apprises sur lui, mais qui ne l'avaient en aucun cas aidé dans son enquête.

Une autre avait été d'être parti de la pire des façons, la dernière fois qu'il l'avait invité chez lui.

Certes, Harry avait du mal à croire en la sincérité de Malfoy, c'était un menteur né et un bluffeur hors pair qui savait jouer avec ses nerfs de bien des façons.

D'ailleurs, depuis qu'ils s'étaient rapprochés, jamais il n'avait loupé une occasion de lui faire croire tout, et surtout n'importe quoi, sur les événements de ce fameux soir.

Harry devait avouer qu'il était bon à ça, très bon même.

Après tout, c'était en partie grâce à son talent d'acteur qu'Harry était encore en vie aujourd'hui.

Toujours est-il qu'il ne savait plus distinguer le vrai du faux.

Et même si Drago avait tendance à dire beaucoup de conneries, ces dernières semaines lui avaient permis de le connaître plus intimement.

Non pas qu'Harry pouvait affirmer que maintenant Drago Malfoy était devenu un homme généreux, altruiste et fondamentalement bon. Non, ce serait mentir. Mais ce serait aussi mentir de dire qu'il était fondamentalement méchant et mauvais.

C'était un être complexe.

Il pouvait être tout autant blessant que drôle et charmant, et parfois même, les trois en même temps. Il avait cette capacité à vous faire tourner en bourrique et à vous pousser dans vos retranchements jusqu'à ce que le monde extérieur ne se résume qu'à sa seule présence.

Être avec Drago Malfoy, c'était comme avoir un pass illimité pour un grand huit émotionnel. Jamais Harry ne s'était senti aussi bouleversé, aussi vivant, et aussi libre…

Il avait également cette capacité à vous faire sentir unique et important du moment qu'il vous prêtait son attention.

Drago Malfoy était un fâcheux cocktail qui vous rendait accro.

D'ailleurs, il avait seulement fallu qu'il s'agite en cape verte sur scène, qu'il le harcèle de son amitié et le persécute de ses mots acérés pour qu'Harry Potter tombe irrémédiablement dans ses filets.

Non, s'il devait être honnête, Harry était fichu depuis l'épisode de la cape verte, ou peut-être même avant…

Bref ! L'important n'était pas là !

Harry avait enfin enlevé ses œillères et mit le doigt sur l'évidence.

Il était tombé irrémédiablement amoureux de Drago Malfoy, et cette réalité lui collait à la peau comme une malédiction.

Et cela n'avait absolument rien à voir avec sa nature Vélane.

Maintenant que cette vérité faisait partie de lui, il ne pouvait plus s'en défaire et s'était résolu à l'accepter.

Après l'avoir sciemment évité pendant deux jours, avoir ruiné trois nuits de sommeil réparatrices et expulsé sa mauvaise humeur sur ses collègues innocents, il s'était enfin décidé à confronter Malfoy.

Son plan était simple, aller voir le blond, commencer par s'excuser de l'avoir évité ces derniers temps, lui avouer qu'il s'était senti mal à l'aise parce qu'il n'avait pas été indifférent à leur échange, et enfin, lui demander quelles étaient ses réelles intentions en l'embrassant.

Sur le papier, ça paraissait relativement simple, mais encore fallait-il mettre la main sur le second protagoniste.

Or, maintenant qu'il était prêt, impossible de trouver Drago Malfoy.

Quand il se rendit au département de régulation des objets magiques, il apprit qu'il était en déplacement sur un site classé top secret et ne devait rentrer que tard le soir.

Malgré cette information, Harry ne put s'empêcher de fureter régulièrement du côté de son bureau afin de jeter un œil rapide et de vérifier s'il était de retour.

Mis à part attirer davantage de regards spéculateurs sur lui, cela ne lui servit à rien.

La pièce qui devait accueillir Drago était tristement vide et obscure.

Harry, qui avait négligé trop longtemps ses tâches du jour, vit ses collègues s'en aller les uns après les autres, le laissant seul avec sa paperasse.

Quand il put enfin quitter son poste, il fit un détour pour passer devant un certain département, sans grand espoir toutefois.

Mais s'il y avait une minuscule possibilité que le baiser de Malfoy avait été sincère, il serait vraiment trop stupide de laisser les choses s'envenimer plus longtemps.

Tout à ses pensées, Harry ne fut pas assez vif pour interpeller Ginny qu'il avisa de loin.

Surpris un instant, il se demanda ce qu'elle pouvait bien avoir à faire pour rôder aussi tard dans le coin ?

Puis il se rappela que le département des secrets et celui de la régulation des objets magiques avaient souvent affaire ensemble. Rien d'anormal à ça.

Enfin, jusqu'à ce qu'il entende la voix de Ginny résonner dans le couloir vide.

« Malfoy, qu'est-ce que t'as foutu, bordel ! »

Harry, qui s'était approché furtivement, vit du côté de l'œil que Malfoy était bien là ! Enfin de retour, et manifestement seul avec Ginny dans les locaux désertés par les autres employés du ministère.

Il s'interrogea un instant sur la bonne conduite à prendre.

Devait-il les interrompre et manifester sa présence ? Ou simplement partir et revenir plus tard ?

Le temps qu'il se décide, il était déjà trop tard pour se montrer. Quant à la deuxième option… Il n'arrivait pas à se résoudre à la prendre, trop intrigué pour partir.

« Bonjour Weasley, un vrai plaisir, comme toujours. »

« Oh mon grand, je resterai bien toute la nuit à écouter tes belles paroles vides de sens, mais vois-tu, je suis là pour une raison précise. »

« Qui est ? »

« T'as conclu avec Harry ou pas ? »

« Ta subtilité me laisse pantois, personne n'a ton pareil, vraiment, je t'assure. Je dirais même que plus je te côtoie et plus je suis subjugué. »

« Je sais, je sais, je suis parfaite, mais là n'est pas le sujet. T'as croisé Harry ces derniers temps ? Je ne vous vois plus ensemble, et il tire une tronche de six pieds de long depuis que tu l'as invité chez toi… Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu t'es dégonflé, c'est ça ? »

« Se préoccupe la personne qui a vendu son ami… »

« Oui, bah, si je te l'ai servi sur un plateau d'argent, avec la notice explicative en prime, c'est pas pour que tu me l'abîmes ! »

« Je ne t'ai jamais rien demandé, c'est toi, et seulement toi qui me l'asmis entre les pattes. »

« Drago… »

Harry n'entendit pas la suite, c'était trop.

Son corps prit le relais et s'activa avec urgence pour l'éloigner de ce cauchemar.

Il dévala les marches, emprunta la cabine téléphonique et sortit dans le monde moldu.

Il parcourut plusieurs kilomètres, jusqu'à se perdre totalement dans la civilisation, couvert de sueur, puis détrempé de pluie, et pour finir, grelottant de froid dans une bouche de métro londonien.

Harry avisa un distributeur automatique.

À la carte, un thé lyophilisé à la menthe le narguait. Il ne put s'empêcher de donner un coup de pied rageur à la machine, et protesta instantanément de douleur.

Il avait mal.

Il avait putain de mal.

Et cette satanée eau qui ne s'arrêtait pas de couler !

Même à l'abri des murs, enfouis dans les profondeurs des galeries souterraines, son visage continuait de perler.

Il ne s'était pas arrêté de pleuvoir pour lui.

Harry Potter avait perdu courage.

Il avait voulu fuir, mais même ça, ça ne lui était pas permis.

Pour cause, il était impossible de fuir ce qu'abrite son propre cœur.


A suivre...