Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien !
Petite news : la fic a dépassée les 1000 vues sur ! Bon l'ancienne version publiée entre 2019 et 2020 avait aussi réussi à faire ce résultat et je n'ai pas du tout le même nombre de vues entre l'avant-propos et le dernier chapitre (genre...10 fois moins) mais c'est déjà ça ^^
Ce chapitre sera un tout petit peu plus court que d'habitude mais plus intense en émotion, promis !
Bonne lecture.
Chapitre 11 : Trust me
Les grillons et autres insectes de nuit chantèrent depuis au moins deux heures. Assis sur la terrasse, Harry profitait de sa tasse de café sous le ciel étoilé. Pour son quarante-deuxième anniversaire, il avait souhaité un modeste comité avec Ron et Hermione avec leurs enfants, mais aussi Teddy, sa nièce Victoire et leur bébé. Ce dernier dormait à poings fermés dans les bras de sa mère et il ne restait plus aucun ado dans les environs.
- C'était une belle soirée, déclara Ginny en regardant le paysage.
- On devrait fêter ces occasions-là de cette manière plus souvent, acquiesça Hermione. C'est plus calme, il y a moins de monde, moins de préparation et nous repartons sans trop de fatigue.
- Je ne comprends pas comment ma mère fait pour autant aimer organiser des grands repas et accueillir tant d'invités, surtout à son âge, ajouta Ron.
- J'imagine qu'elle se sent utile à sa manière, lui répondit Harry. Ça lui plaît de s'investir et faire plaisir à tous.
- Je la trouve un peu plus en forme depuis la naissance de Scott, admit Victoire en calant de nouveau la couverture de son fils contre lui. On dirait qu'elle a rajeuni de dix ans.
- Elle veut rester de l'énergie pour son arrière-petit-fils, je suppose, sourit Teddy. Elle ne s'arrêtera pas tant que chacun de ses petits-enfants ne sera pas parent.
- Ne sois pas de mauvais augure Teddy, gémit Ginny avec un rire. Mes enfants avoir un bébé, pitié le plus tard possible, je suis trop jeune pour être grand-mère !
- Et où ils sont partis ces adolescents indignes ? somma Ron en se retenant de s'esclaffer.
- Ils ont aussitôt décampé une fois le gâteau entamé ! lui répondit Hermione avec un mince sourire.
- Rose est rentrée, énuméra Harry. Les garçons doivent jouer au baby-Quidditch dans le garage et Lily...tiens, elle est là-bas en train d'écrire sur son carnet au fond du jardin.
- Décidément elle ne le lâche pas, fit Teddy après avoir observé celle qu'il considérait comme sa jeune sœur. Ginny m'a raconté qu'elle l'a toujours dans les mains depuis que Dominique lui a offert au début des vacances. Je me demande bien ce qu'elle a pu rédiger dedans.
- Un journal, peut-être ? proposa Victoire qui ne put s'empêcher de tiquer à la mention de sa cadette.
C'était à peine si elle avait des nouvelles de Dominique ailleurs que dans les lettres de ses parents ou de son frère, et voilà qu'elle correspondait régulièrement avec Lily. Ce qu'elle pouvait être butée...elle n'avait même pas rencontré Scott !
- Je ne pense pas, secoua la tête Harry. Elle le prend même quand on quitte la maison. Nous sommes allés chez Dudley et ses enfants la semaine dernière, j'ai dû lui prier plusieurs fois de le ranger, car elle ne cessait d'avoir les yeux dessus...
- La visite s'est bien passée ? questionna avec précaution Ron.
Bien qu'il soit au courant mieux que quiconque (à part peut-être sa sœur) de la relation qu'entretenait Harry avec son cousin Moldu, chaque année lorsque les deux hommes se voyaient avec leur famille, il n'était pas rare que le rendez-vous soit quelque peu embarrassant.
- Un peu compliqué, avoua Harry en se frottant la nuque. Magdalena commence à se douter que les attentats à répétition viennent des sorciers. Elle et Dudley ne comprendraient pas bien qu'on puisse être impuissant face aux Héritiers Noirs, c'est pour ça que je veux éviter de leur en parler.
- Mes parents ne cessent de paniquer à ce sujet également, confirma Hermione. J'ai mis divers sorts de protection par sécurité autour de leur maison, mais ils insistent à ce que je les appelle régulièrement à chaque nouvelle attaque.
- Dudley garde un très mauvais souvenir des sorciers et de la magie en général, je préfère qu'il soit le moins au courant possible.
- Mais dans ce cas, de quoi parlez-vous quand tu lui rends visite ? voulut approfondir Teddy, curieux, en se tournant vers son parrain.
- Oh pas grand-chose, on ne reste que pour un thé, mais on s'échange des nouvelles. Nos enfants discutent entre eux, c'est plus facile qu'il y a quelques années, ils se détestaient au début.
- Pas étonnant, les siens pouvaient être bruts quand ils étaient petits, grimaça Ginny. Heureusement qu'ils se sont calmés.
- Ils ont quel âge ces enfants-là ? reprit Teddy. À peine plus jeunes que James, Albus et Lily, non ?
- Brian a dix-sept ans et Daisy, treize. Ils ne sont pas méchants, mais ils sont plutôt rustres, voire assez immatures, surtout Daisy. Ils avaient le nez collé à leur téléphone portable, c'est comme nos ados avec leurs radios par moments, mais sans vraiment de musique, eux ils préfèrent les réseaux sociaux.
La moitié de la table fronça les sourcils, légèrement désorientés. Harry, Hermione et Teddy avaient tenté maintes fois de leur expliquer ce qu'était internet et son fonctionnement, mais eux-mêmes étaient quelque peu perdus malgré leurs éducations pour Harry et Hermione, contre sa passion pour la culture Moldue pour Teddy. Tout évoluait très vite dans l'autre monde.
Harry s'égara un instant dans ses souvenirs, repensant à sa récente visite chez son cousin. Magdalena regardait les informations avant leur arrivée, mais Harry eut le temps d'entendre un des reporters parler de la dernière attaque du moment : l'incendie et la destruction d'une plantation en Colombie avec les travailleurs pendus ou réduits en cendres. Cette fois-ci, ils avaient signé de leur blase « Longues vies aux Héritiers Noirs, À mort les Moldus », ce qui n'était pas bon du tout. Dudley avait pour habitude de ne pas prêter attention aux actualités, mais cette année, il semblait s'en préoccuper davantage à cause des trop nombreux attentats.
Si les sorciers ne découvraient pas au plus vite qui dirigeait les Héritiers Noirs, Harry craignait que les chefs d'État Moldus ne se retournent entre eux pour trouver le coupable. On ne pouvait pas leur prétendre éternellement que chaque tuerie de masses était effectuée par d'étranges crises cardiaques ou des hémorragies qui se déclaraient sans l'utilisation d'arme blanche avec des revendications abracadabrantes venant au choix des terroristes, partisans conservateurs, religieux fanatiques ou migrants ensauvagés.
Des groupes extrémistes Moldus étaient nés avec différentes théories du complot contre les Américains, les Chinois, les Arabes, les Nord-Coréens, les Russes, les Mexicains ou la mafia... Pour couronner le tout, des assauts et règlements de comptes aggravaient la situation à la suite des tensions provoquées par les attaques. Même Dudley avait confié que malgré sa carrure (bien que ses muscles ont un peu fondu avec l'âge, sans pour autant redevenir graisseux comme les dix-huit premières années de sa vie), il ne souhaitait plus rentrer à des heures impossibles le soir quand il buvait un verre avec ses collègues. Harry se doutait qu'il ne voulait prendre le risque qu'on vienne lui chercher des poux ou qu'il soit un parfait bouc émissaire pour passer pour un criminel, ayant déjà un casier judiciaire sur le dos.
Que serait-il advenu sans sa rencontre avec sa femme, Harry préférait ne pas le savoir, mais grâce à elle, il était retombé dans le bon chemin. Contrairement à Pétunia et Vernon, il avait réussi à s'excuser envers lui. Harry n'avait pas revu son oncle et sa tante depuis leur départ de Privet Drive (dont le couple avait fini par y réaménager après la fin de la guerre) et de toute façon, il ne demandait pas vraiment ce qu'ils devenaient.
Il leur avait envoyé le faire-part de la naissance de Lily seulement, car Pétunia restait malgré tout la sœur de sa mère. Ce fut l'unique fois qu'elle évoqua à nouveau son neveu lorsqu'elle téléphona à son Dudlychounet le soir même de la réception et avait timidement mandé de ses nouvelles. Son douloureux cancer, qui était arrivé deux ans plus tôt, l'avait également adoucie selon les dires de la femme de Dudley. En revanche, Harry comptait en savoir le moins possible sur son oncle. Il était d'ailleurs le seul qui ignorait que son fils avait repris contact avec Harry et que ses petits-enfants le rencontraient environ une fois par an.
- Et ça se passe comment avec James, Albus et Lily ? osa Victoire. doit être étrange, pour eux, d'avoir des cousins lointains avec une culture différente. Ils échangent beaucoup ?
- James a réussi à faire des efforts et Lily si elle le veut, arrive à discuter avec Daisy, répondit Harry après réflexion. C'est Albus le problème. Plus les années passent, plus il refuse de venir et c'est un calvaire pour le convaincre. Il n'accepte pas que je les vois et trouve ces enfants idiots. L'année dernière, il a failli se battre avec Brian.
- Albus se battre ? s'exclama Hermione avec des yeux ronds. Cela m'étonne de lui...James à la limite, cela n'aurait été guère surprenant...mais Al, ce n'est pas son genre.
- Je n'ai pas compris non plus, avoua Ginny. Je n'étais pas là quand c'est arrivé. Apparemment, Brian aurait fait une blague sur les sorciers qui a irrité Albus, qui par la suite l'a insulté lui et les Moldus en général. Si Daisy n'avait pas crié, ça se serait mal fini pour eux.
- Il a été très froid cette année, il s'est assis sur un canapé, le visage noir et n'a pas bougé de l'après-midi. Merlin merci, les Dursley ne posent pas beaucoup de questions, soupira Harry.
Cela l'ennuyait le comportement d'Albus depuis qu'il était bien rentré dans l'adolescence. Quand cela parlait des Moldus, excepté les Dursley, à la maison, il se fermait et refusait d'évoquer le sujet ou de partager son avis, intraitable. Harry comprenait qu'il ne soit pas à l'aise avec Dudley et sa famille, ce n'était jamais facile et la conduite de Brian ainsi que Daisy quand ils étaient petits, n'avaient pas aidé à l'époque. Pourtant, son attitude allait plus loin que ça : Albus semblait les détester pour une raison inconnue jusqu'alors.
Il n'avait pas oublié la réflexion de son fils lors du Nouvel An, à ce moment-là il dirigeait de nombreuses missions pour la protection des Moldus après une attaque dans le métro de Londres et Harry avait multiplié les heures supplémentaires. Albus aurait-il eu une mésaventure avec Brian dont Harry n'aurait pas été informé ? Une dispute à l'école ? Un débat qui avait mal tourné ? Quelque chose dont Harry ne se souvenait plus des conséquences ? Parfois, résoudre des enquêtes à son travail était plus simple que de comprendre ses propres enfants...
- Albus se ferme beaucoup en ce moment, reprit sa femme en ensorcelant les tasses de café désormais vides pour qu'elles aillent dans l'évier. On pensait que c'était une phase quand ça a commencé vers ses quatorze ans, mais elle semble s'éterniser.
- Vous n'êtes jamais demandé si...si Scorpius était à l'origine de tout ça ?
Ça y est, le sujet était revenu sur la table. Ron ignorait que depuis le début de l'été, Albus harcelait ses parents pour passer ses vacances chez les Malefoy. Apparemment, il ne supportait plus l'atmosphère à la maison, la solitude de son ami et la multiplication des querelles entre lui et son frère aîné n'arrangeaient rien. D'autant plus que depuis la visite aux Dursley, Albus était fâché contre Ginny et lui. À peine les lieux quittés, il avait déclaré qu'il préférait se tuer que de remettre le pied chez Dudley et sa famille... Harry et son fils se disputèrent durant le trajet du retour en voiture, sa femme avait fini par y prendre part et depuis ce jour, Albus ne leur adressait plus la parole.
En entendant la question de son frère, Ginny exprima une plainte discrète et Harry répondit, avec lassitude :
- Je ne pense pas, Neville ne m'a rien raconté de tel propos venant de lui à l'école. Et puis Rose vous en aurait parlé si c'était le cas, la connaissant, elle se serait fâchée contre lui.
- Elle ne m'a pas semblé en forme ce soir, renchérit rapidement Teddy pour changer de sujet au grand soulagement de tous. Pourtant elle a eu de très bonnes BUSE.
- Quelque chose a l'air la tracasser, mais elle refuse de me dire ce que c'est... confia Hermione avec inquiétude. J'espère que ce n'est rien de grave...j'ai cru l'entendre pleurer une nuit dans sa chambre.
- Nos enfants, nos tourments, rit nerveusement Ron. Heureusement que Lily et Hugo sont plus sages ! Profitez bien de Scott, Teddy et Victoire, car ça ne dure pas !
- Oh oncle Ron voyons, gloussa Victoire en serrant son fils contre elle. Lily est toujours en train de griffonner ?
- Toujours, acquiesça Ginny en scrutant un instant sa fille. C'est sans doute celle dans la famille qui est le plus la tête dans les étoiles... Même petite, elle prenait plaisir à imaginer des histoires quand elle n'en lisait pas. Peut-être qu'elle a trouvé une échappatoire grâce à son carnet ? dit-elle plus doucement, les yeux dans le vague.
« Cloé fait tout pour ne pas céder à la panique, les inféri tapant contre la vitre de la voiture. Tout en avançant, elle hésite à accélérer, de peur de mal contrôler le véhicule ou que le bruit en attire encore de nouveau... En tout cas, il faut réfléchir et vite ! Sa vie, celle de son frère et de quatre personnes sont en jeu...
Elle décide donc de prendre de la vitesse, se concentrant davantage sur ses mouvements. Peu à peu, une distance entre elles et les créatures se forme, ces derniers ont des difficultés à suivre. Ils ne courent pas, mais ils se traînent ou rampent pour essayer de rattraper la voiture.
- Et maintenant, on va où ? dit une voix provenant du siège à côté d'elle.
Elle se tourne vers Romain, le meilleur ami de son jeune frère. Elle n'ose pas prononcer le terrible « je n'en ai aucune idée ». Maintenant que leur maison est désormais remplie d'inferi, ils n'ont plus aucun logement.
Derrière eux, se trouve Jensen, son petit frère, sa dernière famille...il soutient sa copine, Ginger, qui s'est évanouie. »
Lily marqua une pause. Avec la pointe de sa plume, elle tapotait nerveusement la page de son carnet, cherchant une manière de retranscrire correctement ses idées.
« Course contre la vie », cette idée lui était apparue lors d'un rêve. Avoir une errance permanente, pour sauver sa peau, pour la fuir, pour la redécouvrir, pour la stopper, ce titre signifiait autant l'espoir que la fatalité. Et quoi de mieux pour ses personnages d'affronter des inféri, ces cadavres contrôlés par la magie, autrefois humains et maintenant ceux qui propageaient la mort autour d'eux, dans ce monde détruit où, sorciers comme Moldus, devaient survivre et reformer une Terre peuplée et unie ? Depuis des jours, elle tentait de construire son roman, une tonne d'idées lui traversait la tête et pourtant elle éprouvait des difficultés à les retranscrire de la bonne manière.
À court de formulation, elle quitta son carnet, et regarda le ciel étoilé. Tout était là pour stimuler son imagination, le cadre idéal, mais son inspiration avait fini par lui faire défaut. Son pot de confiture, où James enfermait une flamme à la perfection, lui servait de torche où des moucherons, intrigués, volaient autour de cette lumière.
Finalement, elle referma son cahier, rebouchonna l'encre et rassembla ses affaires. Presque deux heures assise dans l'herbe à griffonner des idées, barrer et réécrire quelques phrases, il valait mieux s'arrêter pour ce soir. Lily rejoignit les adultes sur la terrasse qui discutaient de tout et de rien sans doute. Elle leur souhaita « bonne nuit », embrassa le front de Scott qui dormait comme un bienheureux et monta dans sa chambre. Une fois à l'étage, elle remarqua que sa porte était entrouverte et la lumière était allumée. Elle ne craignait rien, mais s'étonnait que quelqu'un y soit sans la prévenir. Sur ses gardes, elle se glissa doucement dans la pièce.
- Rose ? Que fais-tu là ? s'exclama-t-elle aussitôt.
Sa cousine, étendue sur son lit, ses pieds effleurant le parquet, ses bras le long du corps, contemplait la fenêtre. Elle avait à peine cillé à la venue de Lily.
- Oh rien, répondit-elle sans un regard vers elle. Je réfléchis.
- Ah bon ? Rose, tu as pleuré ? Tes yeux ont l'air rouges !
- C'est la fatigue, ce n'est rien, ne t'en fais pas.
Guère convaincue et un peu confuse, Lily s'assit auprès d'elle et s'allongea à ses côtés, fixant le plafond.
- Tu ne veux pas en parler ? osa demander Lily.
Rose ne répondit pas et se mit également à regarder le toit, les mains remontées contre son ventre.
- Tu crois que ce sera comment l'année prochaine ? finit-elle par déclarer. Est-ce qu'il y aura vraiment du changement ou est-ce que les choses resteront en majorité, les mêmes ?
- Eh bien...hésita Lily qui était déconcertée par ses questions. Je ne sais pas, pas particulièrement. Du moins, de ton côté, tu auras des matières en moins et tu travailleras pour préparer tes ASPIC pour l'année suivante.
- C'est vrai, il y a ça... J'y ai réfléchi et je vais arrêter la botanique, les potions et l'astronomie à la rentrée, confia Rose. Mais me connaissant, je vais sans doute continuer à lire des livres dessus pour ma culture personnelle.
- Tu es sûre ? Vous avez reçu les résultats qu'hier, tu as encore le temps avant de rendre ta décision finale, interrogea Lily, repensant avec envie aux dix belles BUSE de Rose avec comme plus mauvaise note un « Acceptable ».
- Certaine, mais ce n'est pas vraiment de l'école à laquelle je faisais allusion. C'était plus...tout le reste.
- Tout le reste ? Rose, je ne comprends pas, où veux-tu en venir ?
C'était la première fois que Lily était complètement perdue en discutant avec Rose. Elle qui d'habitude trouvait toujours les bons mots pour s'exprimer avec une attitude rassurante, ici son raisonnement semblait avoir ni queue ni tête. Son comportement alarmait également la plus jeune, sa cousine eut une succession de tremblements pendant plusieurs secondes et une espèce de hoquet, comme si elle ravalait une plainte.
- Dis-moi ce qu'il y a...insista Lily, rongée par l'inquiétude. Il y a un problème ? Quelque chose est arrivé ?
- Je...je ne peux pas...pas avant que...Scorpius...je dois d'abord en parler à Scorpius, réussit à formuler Rose en claquant des dents.
- Pourquoi à lui en particulier ? lui demanda Lily en esquissant une légère grimace. Et ta meilleure amie Miu Ravenel ? Ou Al ?
- Miu ne pourrait pas comprendre...quant à Al, tu as bien vu que c'est devenu un enfer pour communiquer avec lui...et puis c'est mon cousin avant tout... Scorp...c'est plus que ça.
Lily préféra ne pas répliquer, ne voulant pas creuser davantage sur les raisons de Rose à favoriser les conseils de Scorpius.
- Et lui, ça va d'ailleurs ? questionna Lily en espérant paraître détachée et de pouvoir également changer de sujet. Tu sais combien de BUSE il a eu ?
- Huit, comme Albus, se détendit quelque peu Rose. Il aurait pu avoir plus de O et de E.E, mais je suis fière de lui...vu l'année qu'il a eue, c'est vraiment honorable ses résultats.
Lily ressentit un léger soulagement au fond d'elle-même en entendant cela, mais elle fit en sorte de chasser cette sensation en renchérissant :
- C'est bien pour eux...le double de ce qu'a obtenu James en ASPIC !
- Tes parents n'ont pas trop râlé quand ils ont vu ses notes ? rebondit Rose sur cette remarque en faisant la moue.
- Leur angoisse, c'est davantage que James ne trouve pas de travail : il n'a aucun plan ! Pas de voyage, pas d'ambition particulière, pas de projet, rien ! Depuis le début des vacances, il ne cesse de sortir voir ses amis et de rentrer tard le soir. Je pense que maman essaye de lui laisser son été pour lui faire plaisir, mais dès le mois de septembre, crois-moi qu'elle va vouloir le secouer...
Lily en y repensant, lâcha une longue expiration. Entre le cas de James et les disputes avec Al, cela devenait bien trop tendu à la maison. Lily s'évertuait à passer chez Teddy et Victoire au moins un après-midi par semaine pour s'aérer, mais elle n'avait guère l'occasion de sortir hormis durant les réunions familiales. Solange se consacrait à sa famille et répondait tous les trois jours à ses lettres tandis que Mary, coincée avec sa mère tyrannique, c'était à peine si elle avait la liberté d'écrire à ses amis. Créer des histoires maintenait Lily occupée (ça et ses fichus devoirs de vacances), mais elle devait admettre que ses journées n'étaient pas très stimulantes.
- Lily...déclara soudainement Rose en se redressant. Tu es comme une petite sœur pour moi...
Lily la dévisagea, affolée par sa question. Rose ne lui avait jamais apparu aussi vulnérable que ce soir-là. Les lèvres entrouvertes, elle semblait comme retenir son souffle et ses iris reflétaient une forme de crainte qui déstabilisait complètement Lily. Rose avait constamment la solution à tout et même quand elle doutait, sa sagesse et son optimisme restaient présents. Son état actuel ne lui ressemblait plus et lui faisait presque peur : qu'est-ce qui lui traversait la tête en ce moment pour que Rose lui pose une question pareille ?
- Enfin Rose ! s'exclama Lily lorsqu'elle réussit à trouver ses mots. Jamais je ne te rejetterai, qu'est-ce que tu racontes ? Tu comptes tellement pour moi, je t'aime trop pour rester éternellement fâché ! Tu ne souhaites pas rejoindre les Héritiers Noirs quand même ? reprit Lily en tentant la taquinerie.
- Bien sûr que non, dit Rose en souriant avec amusement. Mais merci Lily...promis je t'en parlerai, mais quand je serai prête.
- Rose ! appela la voix d'Hugo du salon. On rentre !
- J'arrive !
Paraissant plus détendue, Rose se leva en s'étirant et récupéra son gilet qui avait été abandonné dans un coin du lit.
- Hé, Rose, interpella Lily alors que sa cousine allait quitter la pièce. N'hésite pas si tu veux en discuter avec moi ou aux autres... Ne te rends pas malade à cause de ça, tu es forte.
- Je sais, acquiesça Rose avec une petite mine. Mais ne t'en fais pas, ça va aller. Et puis, peut-être que je fais fausse piste donc mieux vaut ne pas s'alarmer tout de suite.
- Peut-être, capitula Lily en voyant que Rose n'avouerait rien de plus. Bonne nuit Rose, souhaite-le de ma part à Hugo et...courage.
- Je lui dirais. Bonne nuit Lily, merci, vraiment, et à bientôt.
Elle sortit et referma doucement la porte. Lily, restant un peu chamboulée par leur discussion, expira lourdement, se sentant impuissante et inutile. Elle se leva rapidement pour éteindre la lumière puis s'assit sur son lit en s'appuyant contre le mur. Les lueurs au plafond l'apaisaient, mais elle se sentait mal pour Rose. Elle avait été à un cheveu de fondre en larmes et jamais Lily ne l'avait vue pleurer, même durant leur enfance. Aurait-elle dû insister davantage pour que Rose se confie à elle ? Hugo était-il au courant du trouble dont sa sœur était emplie ? Et si quelque chose d'horrible allait se produire par la suite à cause de ça ? La fuite de Fred, puis de Dominique, le comportement d'Albus, ses propres doutes... Les choses ne pouvaient-elles pas rester comme elles étaient ? Comme avant...quand tout allait bien ?
Si Lily pouvait avoir en ce moment même, l'occasion de se rendre invisible ou d'échapper à la situation actuelle, elle l'aurait acceptée tout de suite. Assise sur une des chaises de la table du salon, son parchemin de son devoir d'astronomie à peine rédigé, un épouvantable spectacle se jouait devant elle. L'idée de partir le plus silencieusement possible la clouait sur place, craignant que ses parents se souviennent alors de sa présence et que tout empire.
Une demi-heure plus tôt, le troisième frère de Ginny avait déboulé dans le séjour, couvert de suie, en tirant James par le col. Il était suivi de près par sa femme, les yeux larmoyants, qui retenait une Lucy rouge de colère. Voilà cinq minutes qu'il en résultait un silence de mort une fois la première crise passée. James et Lucy, assis sur le canapé, avaient tous les deux les bras croisés. Si Lucy fixait le sol, James toisait avec fureur les quatre adultes devant lui. Il avait déjà menacé de donner un coup à son propre oncle avant qu'Harry ne le force à s'asseoir pour qu'il se calme pour éviter qu'un nouveau drame ne se découle.
- Je n'en reviens vraiment pas ! reprit fortement Percy après un long silence. Comme si on avait besoin de ça ! Vous ne pensez pas qu'on a assez de soucis dans notre famille, il a fallu que vous y rajoutiez du vôtre !
- La faute à qui s'il y a des problèmes ?! cracha Lucy. Au moins Fred a eu le courage de se barrer de cette famille minable pour son bien-être !
- Baisse d'un ton, jeune fille ! exigea sa mère. N'envenime pas la situation.
- L'envenimer ? PARDON ? Aux dernières nouvelles, c'est toi et papa qui en faites tout un chaudron ! Il n'y a rien de dramatique !
- Rien de dramatique ?! Tu te fiches de nous Lucy Muriel Weasley ?! reprit son père avec colère. Tu ne te rends pas compte à quel point c'est grave ce que vous avez fait ?! TU POURRAIS ÊTRE ENCEINTE EN CE MOMENT MÊME !
- Pitié, on n'est pas idiots, on sait se protéger !
- Il s'agit tout de même de ton cousin pour l'amour de Merlin !
- Et alors ? On s'aime, ce n'est pas votre problème !
Lily ne put s'empêcher de frissonner devant l'assurance de sa cousine... Elle et James... Ce n'était pas nouveau le fait qu'ils étaient proches, bien plus peut-être ces derniers mois... mais l'être à ce point... ?
En seulement quelques minutes, tout un univers s'était écroulé. Sa tante Audrey les avait surpris dans le même lit ce matin-là, endormis nichés ensemble...nus. James avait découché hier soir de la maison, mais personne n'avait su qu'il était parti chez Lucy, ni que leur relation avait pris un autre tournant depuis longtemps... En un éclair, Percy fut prévenu et à peine les deux adolescents furent rhabillés qu'il les traîna par la peau du cou jusqu'aux Potter. Il hurla en premier lieu contre Harry et Ginny jusqu'à ce qu'il comprenne qu'eux non plus n'étaient au courant de rien puis le couple le pria rapidement de se calmer. S'ensuivirent des révélations gênantes, exigées par les adultes, où une partie de l'histoire fut dévoilée. Á l'origine, Lucy et James s'étaient rapprochés à la fuite de Fred, après un baiser fatigué et désespéré après un entraînement de Quidditch, des sentiments d'abord reniés ont éclos avant des retrouvailles durant la période de Noël. La suite ne pouvait que se deviner...ils entretenaient depuis une relation secrète depuis lors et avaient décidé de ne plus s'attarder sur les conséquences de ce qu'une telle décision pouvait provoquer si cela devait être découvert. Jusqu'à ce jour...
Figée face à cette confidence intime mêlée au désarroi et à la colère des adultes, Lily n'osait plus bouger d'un pouce. Albus n'avait même pas pris la peine de descendre de sa chambre pour voir ce qu'il se passait. Lily jura avoir entendu sa porte s'ouvrir durant les premiers cris, mais elle avait dû se refermer une fois qu'il comprit l'essentiel. Avec une sensation d'être en apnée, Lily regrettait d'être seule pour affronter ce cauchemar.
- Ne joue pas l'idiote avec nous, renchérit Percy. Tu sais très bien que c'est de l'inceste et que c'est illégal.
- Et bien cela ne devrait plus l'être à partir du moment où on est tous les deux majeurs et consentants ! dit Lucy avec colère. Les relations entre cousins ont toujours existé chez les sorciers, je ne vois pas pourquoi ça devrait rester tabou de nos jours !
- Sauf que ce n'est plus le cas, des lois ont été faites ! contre-argumenta Percy dont le visage était devenu plus flamboyant que ses cheveux. C'est interdit et ça n'a jamais été bien vu ce genre de mariage, encore moins entre des membres du premier degré ! Mais ça, tu le saurais si tu avais passé plus de temps à étudier plutôt que de copuler avec James !
- Et vas-y c'est reparti, mes études, que ça dans la bouche ! s'emporta Lucy en faisant un grand geste avant que sa main ne retombe avec un bruit sur sa cuisse.
- Ça ne vous a jamais traversé l'esprit, à James et toi, que c'est à cause de ce genre de relations qu'il y a eu des dégénérés mentaux ? Pourquoi la famille Black s'est éteinte à votre avis ? Et le nombre de cracmols, de sorciers développant leur magie tardivement, sans compter les dégradations physiques et mentales !
- Mais on s'en fiche ça papa ! James et moi ne souhaitons pas avoir d'enfants ! Ce qu'on veut, c'est être heureux, ensemble ! Et dans tous les cas, on est presque tous de la même famille quand on est Sang-Pur, les Potter avaient déjà des Weasley dans leur arbre généalogique si tu cherches un peu ! Cousin ou pas, je me serais mise de toute façon avec James !
- SAUF QUE VOUS NE POUVEZ PAS ! tapa du poing son père, ce qui fit sursauter tout le monde. C'est illégal et immoral, point ! Imagine si cette bêtise se serait sue ? Les répercussions que cela entraînerait sur toi, sur ta famille, ta mère, ta sœur et moi !
- Aaah mais je comprends mieux, répondit Lucy avec un petit rire arrogant. En fait, ce qui te gêne, c'est surtout la réputation que toi, maman et votre précieuse Molly pourriez avoir si cela se savait au ministère, voilà tout ! C'est ça, votre image de parents et d'adultes parfaits s'effondrait, évidemment ! Mais il faut que tu saisisses une chose, mon cher papa, c'est que ça fait des années que notre famille est une bouse, et ce, par ta faute !
- Lucy, comment oses-tu ?! s'écria sa mère.
- Oh tais-toi, toi ! lui répondit sa fille en se levant d'un coup. À part pleurer et geindre, tu ne sais rien faire d'autre ! Vous n'êtes tous que des hypocrites !
Ce mouvement de Lucy finit par réveiller James et alors qu'il tendit la main vers Lucy pour tenter de la calmer, Percy l'arrêta immédiatement en pointant son index devant lui.
- Ne la touche pas ! ordonna-t-il.
- Et sinon quoi ? menaça James. Tu vas me jeter un sort ?
- Ça suffit tous les deux ! intervint Harry fermement. Percy, je te conseille de changer de ton devant mon fils et James tu te rassis de suite !
Il eut un échange de regards sévères entre l'oncle et son neveu. Percy baissa le bras et desserra sa cravate, comme s'il manquait de suffoquer. Ginny fit apparaître un pichet d'eau et des verres en plastique (sans doute pour éviter un futur massacre) et tendit un mouchoir à sa belle-sœur qui ne cessait de renifler, les yeux légèrement rutilants. Aussi étonnant que cela puisse paraître pour Lily, ce fut son propre père qui convint Lucy de se rasseoir, ce qu'elle réalisa à contrecœur sans discuter. Une des jambes de James tremblait nerveusement, Lily aurait cru que de la même manière que Lucy, il défendrait sa relation bec et ongles, mais il était curieusement plus discret, sauf quand il s'adressait à son oncle.
- Je pense que, ce qui est le mieux, reprit Harry au bout de quelques instants, c'est qu'ils arrêtent de se voir. James a quitté Poudlard, ce sera plus facile pour eux.
- PAPA NON ! rugit soudainement James. Nous sommes majeurs, on fait ce qu'on veut, vous ne pouvez pas stopper notre couple comme ça !
- James écoute-moi, déclara Harry avec calme. En tant que père, je dois te soutenir quoi que tu fasses, mais sur ce sujet-là...je ne suis pas d'accord et ta mère te dirait la même chose. Lucy est une jeune fille très charmante, mais c'est ta cousine avant tout...et ce n'est pas sain.
- Quelle blague, tu es Harry Potter et tu me parles de me cantonner à ce qui est sain ou non ! De toute façon, on s'en fiche de votre avis, on peut très bien partir elle et moi puisque vous ne voulez pas accepter la situation !
- Enfin James, ne sois pas ridicule...tenta sa mère.
- JE NE SUIS PAS RIDICULE ! Vous pensez faire quoi contre nous en réalité ?!
- Tu veux jouer à ce jeu ? interrogea Percy avec aigreur. Tu es à peine sorti de l'école, sans aucun plan d'avenir en vue ! Lucy n'a même pas fini ses études. Seuls, sans argent et sans soutien, vous ne tiendrez pas une semaine.
- Et bien on fera comme Fred, aux dernières nouvelles il s'en sort très bien ! le toisa James.
- Je pourrais très bien déposer plainte contre toi pour détournement et viol sur mineure ! menaça Percy dont les lunettes étaient désormais de travers.
- Percy, tu n'oserais pas ? l'interrompit sévèrement Harry.
- Je pourrais ! Après tout, Lucy n'avait que seize ans quand cela a commencé, n'est-ce pas ? Relation incestueuse et sur une enfant, cela suffit pour être puni !
- Tu n'es pas sérieux ! s'emporta Ginny. Nous n'avons pas forcément besoin d'en venir là pour régler ce conflit !
- S'ils ne se montrent pas raisonnables pour stopper ce crime alors en tant que père, c'est dans mon devoir d'intervenir pour le bien de ma fille, que ça te plaise ou non ! rugit Percy.
- Je suis ta fille uniquement quand ça t'arrange ! éclata Lucy avec les larmes aux yeux. Et puis tu veux faire quoi après ?! Me déshériter pour sauver ton honneur ? Ruiner ma réputation ? Fais-le, je m'en fiche ! De toute façon, j'ai toujours été inexistante pour toi, il n'y a que ta petite Molly chérie qui compte !
Son père voulut ajouter quelque chose, mais ses mots se noyèrent sans même sortir de sa bouche à l'instant même où Lucy, prise de colère, renversa d'un coup sec tous les gobelets sur la table. Le seul ayant été rempli, celui de sa mère Audrey, répandit son contenu sur le tapis du salon.
- JE TE HAIS ! reprit Lucy aussi fort que ses cordes vocales le permettaient. Jamais je ne t'ai aimé ! Tu sais quoi ? Je vais dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas : tu es tellement méprisable qu'on aurait préféré que ce soit toi qui meures à la place d'oncle Fred !
- LUCY !
C'était le hurlement d'Audrey, des larmes coulant le long de ses joues, qui mit fin aux rugissements de sa fille. Son mari de son côté, s'était décomposé, le visage blanc. Chaque Weasley savait que la mort de Fred avait laissé des marques indélébiles chez Percy, ayant été à ses côtés lors de l'explosion qui avait causé son décès. Lily ignorait tous les détails de ce qui s'était passé à ce moment-là et son traumatisme exact, mais au vu de l'état de son oncle, de ce qu'elle apercevait de sa chaise, elle comprit que les mots de Lucy venaient de le blesser à un point qu'elle ne pouvait même pas imaginer. Cette dernière, toujours aussi furieuse, ne broncha aucunement face à la réaction de ses parents. Percy retira un instant ses lunettes, les essuya sur un pan de sa chemise avant de les remettre. Il avait repris des couleurs, mais demeurait bouleversé.
- Nous partons, dit-il finalement, la voix cassée. Je me rendrais au ministère et je porterai plainte, peu importe le résultat, ce qui s'est arrivé est intolérable. Nous allons désormais surveiller les lettres et la cheminée, tu as interdiction de chercher à communiquer avec James, adressa-t-il à Lucy qui se détourna aussitôt pour ne plus croiser son regard. Majeure ou non, tu restes sous notre responsabilité. Quant à vous, reprit-il d'une voix un peu plus forte à l'attention de sa sœur qui allait intervenir, gardez un oeil votre fils, je ne le laisserai plus approcher de ma fille. Occupez-vous de son avenir et faites en sorte que Lucy, coûte que coûte, n'en fasse plus partie.
- Épargne-moi tes leçons de morale à deux noises, menaça Ginny en effleurant du bout des doigts sa baguette qui était dans la poche de son pantalon. Ta fille a peut-être raison sur un point Perce : peut-être que nos enfants ne seraient pas dans cette situation si tu ne la délaissais pas au détriment d'une autre. Si un crime est commis, alors elle est autant complice que James donc je t'interdis de le définir comme seul responsable.
- Ce sera au juge d'en décider, répondit froidement Audrey en fusillant Ginny du regard.
Percy n'ayant plus la force de répliquer contre sa sœur, il se leva, imité par sa femme qui voulut prendre le bras de Lucy, mais celle-ci la repoussa.
- LÂCHE-MOI, JE REFUSE ! hurla Lucy. Vous n'avez pas le droit ! Je vous déteste ! JE VOUS DÉTESTE TOUS ! JAMES, JAMES DIS QUELQUE CHOSE !
Tous les regards se tournèrent vers le frère de Lily, d'emblée Harry mit une main sur son épaule et secoua la tête. James tenta de se dégager, mais son père le retint contre lui et s'efforçait de maîtriser son fils qui peinait à se débattre. Lucy poussa un sanglot déchirant qui fendit le cœur de Lily tandis qu'Audrey la tirait vainement hors de la pièce. Percy, à bout de patience, finit par l'aider en agrippant la jeune fille par le bras et tant bien que mal, ils disparurent sous les flammes vertes. Un silence glaçant traversa le salon, les cris de Lucy résonnaient encore aux oreilles de Lily.
- James...se risqua Harry.
- Fichez-moi la paix ! siffla James.
Il se releva et quitta le séjour non sans bousculer son père au passage, sans un regard vers sa mère ou sa sœur. Les pas de James retentissaient avec un bruit monstrueux sur chaque marche, mais ce fut pire une fois sa porte de chambre claquée. Le choc fit trembler tous les murs de la maison, avant qu'une multitude d'objets ne tombent, se brisent même pour certains, violemment contre le sol du premier étage.
- Merlin, il va finir par la faire exploser... considéra Ginny d'une petite voix. Heureusement qu'il ne peut pas transplaner d'ici, il serait capable d'aller rechercher Lucy ou de s'enfuir...
- Il se calmera...secoua la tête Harry. Il comprendra que malheureusement, c'était...
Il ne put terminer sa phrase, de la musique résonna contre les cloisons, le son à fond. Ginny gémit dans un souffle et Harry prit une grande inspiration, remit correctement ses lunettes et se tourna vers Lily qui sur le coup, sursauta, sa présence étant précédemment oubliée de tous.
- Lily, dans ta chambre. Tout de suite. Ta mère et moi devons parler.
Soulagée, Lily rassembla ses devoirs et fila à son tour, grimpant les escaliers quatre à quatre. En passant devant la chambre de James, Lily sentit le tremblement des murs dès qu'elle posa la main dessus puis s'enferma également dans la sienne. Pendant de longues minutes, appuyée contre l'entrée, Lily se retenait de pleurer. Ses pensées se bousculaient dans sa tête, bien plus désordonnées par la musique assourdissante. Le calvaire finit heureusement par cesser assez rapidement, mais Lily gardait les oreilles sifflantes avant de se réfugier dans son lit. Une partie d'elle avait envie d'écrire, pour fuir, fuir cette journée, cette situation, le désespoir de Lucy, la colère de James...mais plus aucune énergie ne lui restait. Lily avait la gorge sèche, comme si elle avait pleuré et le cœur gros, chaque battement était de plus en plus lourd.
Alors elle glissa sa tête sous son oreiller, attrapa la première peluche qui tomba sous la main et le serra contre elle. Malheureusement, le coton ne remplaçait aucunement ce besoin de chaleur humaine qui lui manquait.
J'espère que cela vous a plu. Le sujet est très délicat entre James et Lucy, attendez le fin mot de l'histoire et les avis de chaque personnage avant de partager (si jamais) votre opinion dessus.
Néanmoins, si je peux me permettre une seule petite prise de position, c'est que je trouve ça dangereux cette espèce de fétichisation (surtout dans les animés) de l'inceste, en particulier entre frère et sœur. Quand on est jeune, parfois, on peut trouver ça "cool" cet espèce d'interdit mais avec le recul, l'inceste, c'est surtout des agressions, des viols et de la douleur pour les victimes, fait par des adultes beaucoup plus vieux (ou des adolescents sur des enfants) et ça n'a RIEN de romantique. Si jamais des lecteurs sont dans cette situation ou connaissent quelqu'un qui l'est, parlez, vraiment, et portez plainte.
Pour finir, je pense pas que quiconque aura la ref de Course contre la vie, mais j'ai voulu me faire un private joke ^^
Á la semaine prochaine pour le chapitre 12 Really Really.
