Réponse au défi de la Gazette des bonbons au citron - Super 2000 : BUFFLE - BOIS. Écrire à partir d'une image (drive . google open?id=1JQgniFZLeBRWVW4ZgC8G-OAM-iQ2Hy1n)


Après l'affaire qui avait failli coûter la vie de Harry, les deux coéquipiers avaient préparé le terrain pour leur nouveau projet : devenir l'équivalent magique du grand Sherlock Holmes.

Drago s'était pris de passion pour les livres de Conan Doyle. Il avait commencé par demander à Hermione avant que Harry ne l'emmène côté moldu dans une librairie. Ils avaient commandé la collection complète des aventures du célèbre détective et l'ancien Serpentard les lisait inlassablement. Harry l'avait même surpris à plusieurs reprises à prendre des notes fiévreusement, comme si leur futur était caché dans des fictions…

Les missions qu'ils obtenaient en tant qu'Aurors ne s'amélioraient pas. Ou plus exactement, ils s'ennuyaient terriblement.

Lorsqu'ils furent appelés en urgence pour une intervention sur de l'argenterie enchantée, ils avaient grincé des dents. Sur place, la situation était pire que ce qu'ils avaient imaginé. Ils arrivèrent en pleine scène de ménage, au milieu de sorts qui pleuvaient.

Il leur fallut presque dix minutes pour comprendre la situation : Monsieur avait trompé madame. Madame avait lancé des sorts sur l'argenterie dans l'intention évidente d'émasculer son mari indélicat avec leurs cadeaux de mariage.

Une fois les époux déchaînés maîtrisés, Harry et Drago échangèrent un regard avant de partir dans un rire nerveux irrépressible. Puis, après avoir rempli un rapport - aussi ennuyeux que la pseudo mission qu'ils avaient eu à gérer - ils se dirigèrent d'un pas tranquille vers le bureau du Ministre.

Ceux qui les croisaient semblaient un peu inquiets de les trouver aussi calme. Ils avaient plutôt tendance à se chamailler gentiment lorsqu'ils passaient dans les couloirs, et le fait qu'ils soient aussi silencieux apparaissait probablement comme le signe qu'il se passait quelque chose d'anormal.

Une fois informé de la situation, le Ministre tenta de les dissuader de démissionner. Il les cajola, les flatta, les menaça. Les deux jeunes hommes restèrent décidés et inflexibles et quittèrent quelques instants plus tard le Ministère, libre de tout engagement.

La rumeur que Harry Potter et Drago Malefoy n'étaient plus Aurors, mais qu'ils proposaient leurs services de détective fit rapidement le tour du monde sorcier britannique.

Les premiers jours, ils craignirent d'avoir fait une erreur : ils attendaient désespérément que quelqu'un ne fasse appel à leurs services.

Puis, ils furent appelés pour un cambriolage dans un Manoir d'un sang-pur très influent. A eux deux, ils eurent besoin d'une bonne heure pour localiser le coupable et rendre à leur tout premier client ses biens.

Le bouche à oreille fit des merveilles. Ils multiplièrent les petites interventions de ce genre pendant quelques jours. Et enfin… ils reçurent le hibou qu'ils avaient secrètement espéré. La raison pour laquelle ils avaient démissionné.

La fille de l'ambassadeur chinois de la Magie avait disparu. L'affaire était grave, l'ambassadeur paniquait et jurait que sa précieuse fille avait été kidnappée.

Trouvant les Aurors incompétents, il avait exigé les meilleurs sur l'affaire. Harry Potter et Drago Malefoy.

Il leur avait promis un pont d'or et les deux jeunes hommes avait accepté.

Ils suivirent la trace de la jeune fille disparue jusqu'à un portoloin international. L'instant d'après, ils étaient aux États-Unis, à New-York. Ils ne prirent pas le temps de faire de tourisme, bien décidés à résoudre leur première affaire aussi vite que possible.

L'un comme l'autre refusait de l'admettre à voix haute, mais ils étaient inquiets pour la disparue, espérant qu'elle ne serait pas blessée.

Les Etats-Unis étaient bien différents de l'Angleterre. Tout était plus immense, plus peuplé. Le monde magique américain n'était pas autant séparé des moldus qu'en Angleterre. Les deux mondes étaient imbriqués l'un dans l'autre, étroitement liés et pourtant à des années lumières l'un de l'autre puisque les sorciers américains ne pouvaient pas approcher leur compatriotes moldus - ou non-maj comme ils disaient.

Ils eurent besoin d'un peu de temps pour s'y retrouver et pour trouver les informations dont ils avaient besoin pour poursuivre leur enquête.

La nuit tombait, mais ils décidèrent de continuer un peu les recherches, le décalage horaire ayant gommé toute sensation de fatigue.

Ils se retrouvèrent à Chinatown très vite et il leur fallut un instant pour contempler ce qui les entourait, émerveillés. Avec la nuit, les échoppes avaient allumé des guirlandes et des lampions. Toutes les boutiques avaient des façades rouges et jaunes, ce qui donnait une atmosphère chaleureuse au lieu.

Ils examinèrent les panneaux colorés, peints de symboles chinois. Ils oublièrent quelques instants la raison de leur présence pour profiter du spectacle, fascinés. Ils avaient l'impression en entrant dans ce quartier d'avoir complètement changé de pays et l'effet était déstabilisant.

Après un long moment à jouer les touristes, Harry attira Drago dans une ruelle déserte. Puis après avoir vérifié qu'ils étaient seuls et qu'ils ne risquaient pas d'être surpris, il jeta un sort pour localiser la fille de l'ambassadeur.

Un point lumineux, comme une luciole, apparut, et il la suivirent prudemment.

Il n'y eut pas besoin d'aller bien loin : la petite boule lumineuse s'immobilisa un instant devant une porte, face à un restaurant.

Pendant que Harry faisait écran avec son corps, Drago jeta un sort pour déverrouiller la porte. La rue était presque déserte et les rares passants ne leur jetèrent même pas un coup d'œil, comme si les deux sorciers étaient invisibles.

Ils entrèrent discrètement, suivant toujours le sort de localisation, montant les marches délabrées jusqu'au troisième étage. Lentement et en silence. L'endroit était miteux, et à chaque étage, Drago plissait le nez de dégoût en regardant autour de lui.

Le jeune homme fit un geste rapide de sa baguette pour dissiper le sort de localisation qui flottait paresseusement devant un appartement, et ils contemplèrent un instant la porte abîmée.

Après un échange de regard, Harry fit un signe en direction de la porte et Drago hocha la tête. La nuit était tombée, et avec un peu de chance l'éventuel ravisseur serait couché. Ou somnolent. En tous cas, il ne serait pas sur ses gardes.

Harry se chargea de déverrouiller la porte, d'un Alohomora informulé. Le léger cliquetis les fit se tendre, mais comme il n'y eut aucune réaction de l'autre côté de la porte, ils se détendirent et poussèrent le panneau de bois.

Ils laissèrent passer quelques secondes, autant pour être sûrs qu'ils ne tombaient pas dans un piège que pour laisser leurs yeux s'accoutumer à l'obscurité.

L'appartement minuscule était sombre. Il n'y avait aucun bruit, aucun mouvement. Harry entra le premier, se plaçant de façon à laisser un champ d'action à Drago qui le couvrait. Ils étaient tellement habitués à travailler ensemble qu'ils agissaient sans se concerter, parfaitement à l'aise l'un avec l'autre.

Il semblait n'y avoir qu'une seule pièce, chichement meublée. Sur leur gauche, ils notèrent la présence d'un coin cuisine. Au fond de l'appartement, il y avait une porte qui devait conduire à une salle de bains. La seule autre issue du studio était une fenêtre entrouverte. Grâce aux ampoules des lampions de la rue, Harry distingua un canapé lit déplié au milieu près d'une petite table basse.

Un mouvement les fit sursauter, et ils se rendirent compte qu'il y avait quelqu'un qui dormait. Harry se mit en position, baguette levée prêt à intervenir. Drago eut un sourire malicieux et lança un Lumos puissant.

Les deux coéquipiers s'attendaient à beaucoup de choses. Ils avaient craint trouver la jeune fille de dix-sept ans ligotée quelque part, et ils avaient espéré la retrouver saine et sauve. L'ambassadeur s'était montré terriblement affolé de la disparition de sa fille, suffisamment pour leur communiquer son inquiétude.

Pour autant, ils n'avaient à aucun moment suspecté trouver une scène pareille.

Au moment où le Lumos éclaira la pièce violemment, deux personnes se redressèrent du lit. Une jeune fille laissa échapper une exclamation de surprise.

Harry baissa sa baguette, rapidement imité par Drago alors qu'ils notaient le comportement du couple. La jeune fille disparue ne semblait pas avoir été kidnappée. Elle semblait d'ailleurs parfaitement à l'aise avec son ravisseur présumé - qui ne devait pas être bien plus vieux qu'elle.

Hésitant, le Sauveur les interrogea.

- Susan Lee ? La fille de l'ambassadeur Lee ?

La demoiselle hocha la tête, sans répondre. Drago soupira.

- Vous n'avez pas été enlevée ?

Cette fois la jeune fille laissa échapper une exclamation de surprise, l'air horrifié.

- Quoi ? Non ! Qui… Qui vous a dit ça ?

Harry et Drago échangèrent un regard las.

- Votre père nous a chargé de vous retrouver. Il semblait certain qu'il vous était arrivé quelque chose de grave.

Le garçon, un petit blondinet aux yeux clairs, eut l'air paniqué. Susan soupira en grognant légèrement.

- Je suis majeure. J'avais prévenu mon père qu'il ne pourrait plus m'empêcher de voir mon copain… Donc je suis partie avec lui.

Harry soupira tandis que Drago grommelait agacé.

- C'est pas mieux que les ménagères enchantées…

- Au moins on peut rassurer l'ambassadeur, Malefoy. Essaie de voir le bon côté des choses.

Avant que Drago ne puisse répondre, la jeune "disparue" avait réagi vivement.

- Vous allez me livrer à mon père ?

Harry hésita mais Drago grogna.

- Non. On lui dira juste que vous allez bien. On ne s'occupe pas des affaires de famille…

La jeune fille eut l'air soulagée et se blottit contre son ami avec un large sourire. Harry renifla d'un air moqueur en regardant Drago.

- Deviendrais-tu romantique, Malefoy ?

Le blond grimaça mais s'empourpra légèrement. Il détourna le regard et fit volte-face en bousculant légèrement Harry.

- Ne sois pas stupide Potter. Nous devrions y aller, un portoloin nous attend.