Défi de la gazette des bonbons au citron
- prompt of the day : talisman
- challenge quotidien des maison - Gryffondor : bouilloire
- défi fou - nourriture : thé
- Défi des belles paroles : Il y a un temps pour être gentil et un temps pour dire que ça suffit
- Collectionnez les POP - Wolverine - Tenue : Écrire sur un personnage qui ne se soucie pas de sa tenue ou un personnage qui a l'habitude de se battre dans une tenue particulière
Drago Malefoy était installé dans son fauteuil habituel, l'air maussade, faisant tourner entre ses doigts sa pièce porte-bonheur, son talisman. De temps à autres, il jetait un tempus et grognait.
Son colocataire était parti depuis des heures, et il s'ennuyait ferme.
Lorsque la porte claqua, il soupira et sans se lever, il lança un sort en direction de la bouilloire pour mettre l'eau à chauffer.
En le voyant ainsi affalé, Harry leva un sourcil amusé.
- Tu m'attendais ?
Drago le détailla, et nota qu'il avait mis sa tenue de "travail" pour aller à son rendez-vous. Jean noir, pull à col roulé noir et cape sombre. Puis il renifla, vaguement amusé.
- Alors ce rendez-vous urgent, Potter ?
Harry grogna et secoua la tête, l'air écœuré, tout en ôtant sa cape avant de la jeter négligemment sur le porte manteau à proximité.
- J'ai précisé que nous travaillons toujours ensemble et que je refuse de prendre une affaire en ton absence.
- Tu as enfin compris qu'il y a un temps pour être gentil et un temps pour dire que ça suffit ?
Harry soupira et se laissa tomber dans son fauteuil, face à Drago. Puis il se frotta les yeux et grogna.
- Amos Diggory n'est pas quelqu'un de mauvais mais depuis la mort de Cédric…
- J'ai eu affaire à lui, Potter. Il était de ceux qui voulaient m'envoyer préventivement à Azkaban. Au cas où que j'ai l'intention d'enfreindre un jour la loi.
Le brun haussa les épaules.
- Il était venu me voir pour que je témoigne contre toi.
Drago sursauta et dévisagea son colocataire, stupéfait. Il n'osa rien demander, mais Harry se fit un devoir d'expliquer les mots qu'il venait de prononcer.
- Amos m'en a voulu longtemps. Non seulement j'ai refusé mais en plus j'ai témoigné en ta faveur.
- Tu as quoi ?
- Tu ne savais pas ?
Drago se leva et prépara le thé pour occuper ses mains. Il aurait pu se servir de la magie, mais il avait besoin de s'éloigner un peu pour se reprendre. Finalement, il donna un mug à Harry et se réinstalla, ses yeux gris ayant pris le tranchant de l'acier.
- Si tu m'expliquais un peu mieux, Potter ?
- L'affaire ?
- Commence par le début. Mon procès.
Harry eut un sourire gêné et haussa les épaules.
- J'ai juste… j'ai expliqué ce que tu avais fait pour moi, quand nous avons été capturé par les rafleurs. Comment tu m'as sauvé la vie, ce qui m'a permis de m'échapper et de continuer. Ta mère aussi m'a aidé. C'est pour ça que j'ai demandé à ce que vous ne soyez pas envoyés à Azkaban… J'ai gardé le souvenir de Sirius et à quel point il avait été brisé…
Drago hoqueta et secoua la tête.
- Mais…
- Malefoy. C'est du passé. Tu as prouvé que tu étais quelqu'un de bien. Je n'ai rien fait de plus que donner mon avis.
Drago ouvrit et referma la bouche puis choisit de se taire, baissant la tête pour souffler sur son thé en essayant de reprendre une contenance. Il avait pris l'habitude à vivre avec le Gryffondor de se trouver plus souvent qu'à son tour perturbé par ses réactions ou sa vision des choses.
Après un silence légèrement inconfortable, Harry reprit.
- En ce qui concerne Amos, il savait que j'avais démissionné du Ministère et il était au courant de notre petite affaire. Il m'a fait venir parce que nous lui avons été recommandé par l'ambassadeur Lee[*] et… Et bien, il voulait que je sois le seul à traiter le cas.
Drago renifla d'un air agacé.
- Je ne t'en voudrais pas si tu acceptes, Potter. Nous ne sommes pas mariés.
Harry marmonna une réponse, mais n'ajouta rien. Il prit le temps de boire le liquide brûlant avant de soupirer et de reprendre.
- Amos est persuadé que quelqu'un veut prendre la suite de Voldemort.
- Le retour de cette fichue légende. Les anciens Mangemorts sont soit en fuite et désorganisés soit à Azkaban.
Harry soupira.
- Je sais. Comme si c'était impossible de pouvoir vivre en paix. Comme s'il devait toujours y avoir un Mage noir en liberté.
- Alors quoi ? Tu l'as rassuré en lui tenant la main ?
Harry eut un sourire amusé.
- Je l'ai écouté. Et j'ai refusé de prendre l'affaire seul. Mais…
- Mais ?
- Mais je pense qu'on pourrait… je sais pas. Se renseigner discrètement. Juste pour être sûrs.
Drago leva les yeux sur Harry et plissa les yeux en le détaillant. Bien évidemment, il détournait ses yeux émeraudes, vaguement gêné.
- Potter ?
Harry se leva et commença des allées et venues nerveuses.
- Je ne sais pas. Il n'y a aucun élément inquiétant, mais… C'est étrange justement. C'est bien trop calme. Je veux dire, après l'affaire avec Nott et Parkinson, il n'y a pas eu signe de vie d'anciens Mangemorts. Ils ont juste… disparu. Toutes nos enquêtes qui ont tourné autour de la Magie noire ou du commerce de reliques prohibées… c'était juste des opportunistes.
Drago soupira et secoua la tête en se levant.
- Laisse moi m'habiller et je te suis. Je sens que je vais le regretter…
Le blond revint cinq minutes plus tard, vêtu du même "uniforme" que son colocataire. Une fois, Hermione leur avait demandé pourquoi ils étaient toujours habillés en noir et les deux garçons avaient échangé un regard complice avant de répondre avec un bel ensemble que les tâches de sang se voyaient mieux.
L'air stupéfait de Hermione les avait bien fait rire, même s'ils avaient subi des hurlements au sujet de leur humour douteux et de leur manque de maturité.
Ils commencèrent par arpenter l'allée des embrumes, le visage dissimulé dans le capuchon de leur cape. Ils avaient appris à se fondre dans le décor, et ils passaient suffisamment inaperçus pour tendre l'oreille aux conversations en cours.
Ils notèrent un certain nombre de trafics plus ou moins légaux - sur lesquels ils fermèrent les yeux puisqu'ils n'étaient plus Aurors et qu'ils cherchaient avant tout à être discrets. Cependant, ils n'y eut pas la moindre allusion faite à Voldemort ou à son règne de terreur.
Drago se rendit également compte que Harry avait eu raison : même au coeur de l'allée des Embrumes, il n'y avait pas le moindre ancien Mangemort. Il ne vit aucun visage connu, du temps où son père recevait dans son Manoir les soutiens au Seigneur des Ténèbres.
En passant pour la seconde fois devant Barjow et Beurk, Harry stoppa soudain sans prévenir, et attrapa vivement le poignet de lui montra discrètement le magasin et ils échangèrent un coup d'œil entendu avant de quitter la rue mal famée.
De retour dans la civilisation, Harry traîna Drago jusqu'au glacier Florian Fortarôme et il se laissa tomber sur une chaise, après avoir commandé une des spécialités glacées de la maison.
- Depuis quand Barjow et Beurk est fermé ?
- Le Ministère a peut être enfin trouvé des preuves ?
Harry eut un geste de la main pour refuser l'hypothèse.
- On aurait été mis au courant. Remus est passé la semaine dernière, il n'a rien dit.
- Potter… J'ai l'impression que tout devient suspect d'un coup.
- Je suis peut être paranoïaque mais…
- D'accord. Allons voir mon père.
Harry écarquilla les yeux et laissa échapper un rire incrédule.
- Quoi ? Mais tu disais que…
- Que je ne voulais plus le voir ? Je sais. Mais il t'a aidé quand j'ai été enlevé et il demande régulièrement à me voir. Autant en profiter pour s'assurer que tout va bien dans le monde magique.
Ils mangèrent leur glace en silence, Drago évitant le regard d'Harry. Le brun le connaissait trop bien désormais, et il se serait aperçu qu'il n'était pas aussi serein qu'il voulait le prétendre.
Compte tenu de l'identité de Harry, ils n'avaient pas besoin d'autorisation pour se rendre à Azkaban. Il leur suffisait de s'y présenter.
Ils décidèrent donc de ne pas reporter la visite et de s'y rendre dans l'immédiat.
En les voyant arriver dans sa cellule, Lucius se redressa un peu et eut un rictus sarcastique.
- Quelle bonne surprise. Que se passe-t-il donc dans le monde sorcier pour que vous veniez tous les deux me rendre visite ? Deux Aurors en mission, assurément.
Drago grogna légèrement, mais Harry eut un sourire aimable.
- Nous ne sommes plus Aurors.
Une lueur de surprise passa dans les yeux clairs de Lucius. Drago jeta un coup d'oeil en coin à Harry et sortit son plus beau sourire.
- En fait père, je suis venu t'annoncer que nous vivions ensemble.
Harry masqua son amusement en se mordant la lèvre, et se rapprocha de Drago sous l'oeil exorbité de l'ancien aristocrate.
Le teint de Lucius vira au rouge brique et il se mit à tousser comme s'il s'étouffait. Lorsqu'il reprit contenance, il n'y avait plus la moindre trace de sympathie dans son regard.
- C'est une plaisanterie ?
Drago haussa les épaules sans pour autant répondre.
- Nous pensions refaire la décoration, mais nous voulions savoir si vos anciens amis étaient en train de préparer quelque chose. Je détesterai que notre maison ne soit attaquée.
Lucius se leva, l'air vaguement menaçant. Il aurait probablement été effrayant dans d'autres circonstances, mais Harry et Drago n'étaient plus des enfants, et Azkaban avait miné l'homme. Pour autant, sa colère ne faisait aucuns doutes.
- Sois sûr que si de tels projets étaient en cours, je me ferais un plaisir de les encourager et de leur apporter toute l'aide que je pourrais. Tu es la honte de la famille Malefoy.
Drago ricana.
- La honte de la famille ? Parce que je suis proche d'un Potter ? J'aurais pensé qu'un membre de la famille à Azkaban était quelque chose de bien pire…
Sur cette dernière pique, Drago attrapa le poignet de Harry et l'entraîna à sa suite.
Ils restèrent silencieux jusqu'à sortir de la prison, puis Drago soupira.
- Il n'est au courant de rien.
- Tu es certain Malefoy ? J'ai plutôt eu l'impression que tu l'as mis en rogne au lieu de lui poser des questions.
- Si j'avais posé des questions, il n'aurait pas répondu de manière honnête. Il aurait donné les réponses qu'il pensait plus à même de servir ses intérêts. En étant furieux, il n'a pas réfléchi à ce que pourraient lui apporter ses réponses.
Harry ricana.
- Ta famille est étrange.
- Mon père est étrange.
- Tu es étrange aussi. Tu as des habitudes étranges.
Ils chahutaient gentiment quand ils croisèrent Ron dans son uniforme d'Auror qui arrivait à Azkaban. Le rouquin grimaça en les voyant si proche puis soupira.
- Harry ? Malefoy ? Qu'est ce que vous fichez ici ?
Harry haussa les épaules.
- Oh tu sais, la routine. Une enquête en cours, tout ça.
Ron soupira et leva les yeux au ciel.
- Rien à voir avec Parkinson ?
Drago se raidit, puisque le père de Pansy avait été un de ses ravisseurs quelques mois plus tôt. Harry fronça les sourcils.
- Quel est le problème ?
- Madame Parkinson a disparu. Pansy est venue porter plainte donc… j'enquête. Son mari aurait apparemment proféré des menaces quand elle a refusé de payer la caution pour lui permettre d'être libéré.
Harry se passa une main nerveuse dans les cheveux.
- Ron ? Il y a eu beaucoup de signalement de disparitions ces derniers temps ?
Le rouquin fronça les sourcils en réfléchissant, puis il haussa les épaules.
- C'est vrai que c'est de plus en plus fréquent. C'est pas vraiment des disparitions. Enfin. C'est juste des anciens proches de Mangemorts qui cessent de donner signe de vie. Mais en l'absence de preuves, on ne peut pas vraiment faire grand chose. Après tout, ce sont peut être des gens qui veulent refaire leur vie.
Avec une grimace désabusée, Harry soupira.
- Besoin de plus d'éléments Malefoy, ou ça te suffit ?
- Ok Potter. T'as gagné.
Ron souffla, mécontent.
- Je peux avoir des explications ou vous allez continuer à faire comme si je n'étais pas devant vous ? De quoi vous parlez exactement ?
Harry laissa passer quelques secondes avant de soupirer et de commencer ses explications.
- Amos Diggory m'a fait venir, il pense que quelqu'un est sur le point de prendre la relève de Voldemort. Ça semble dingue parce qu'il n'y a pas de preuves, mais justement. Tout est trop calme.
- En fait, j'aurais préféré ne rien savoir. Parce que étrangement, tu as trop souvent raison quand tu parles de complots ou de retour de mage noir démoniaque…
Drago ricana en secouant la tête.
- A part ouvrir l'oeil, il n'y a rien de plus à faire…
Ron eut un soupir dramatique et leva les yeux au ciel.
- C'est ça. Ouvrons l'oeil.
Sur un dernier éclat de rire, Harry et Drago saluèrent Ron avant de transplaner, rentrant chez eux.
[*] Cf. Chapitre 8
Vous noterez que ce chapitre est légèrement différent : il n'y a pas d'enquête à proprement parler, mais plus le début de quelque chose. En effet, je voulais mettre en place quelque chose sur plusieurs chapitres, bien que cette histoire ne se deviendra pas subitement quelque chose de différent.
Il y aura donc d'autres chapitres, dans un futur proche, sur le même thème...
En espérant que vous appréciez toujours cette fiction... A bientôt !