Voici un chapitre de plus tout juste sorti de ma tête... Non cette fiction n'est pas abandonnée, et ne le sera pas. Cependant il s'agit à la base d'une petite histoire écrite pour un défi, et j'ai continué par pur amusement.
Il n'y a pas réellement de trame narrative : je ne sais pas où je vais, tout dépend de mon inspiration du moment.
Bien évidemment je suis partie sur un Drarry, parce que j'aime vraiment la personnalité de ces deux là, et que j'imagine une relation entre eux à la fois tendre et maladroite, explosive et émouvante.
J'espère que vous aimerez ce nouveau chapitre donc, et je pense que le prochain ne sera pas aussi long à arriver : il est possible que j'ai commencé à jeter quelques notes dans mon petit carnet à idées...
Bonne lecture !
Narcissa mit quelques semaines à se remettre de sa mésaventure. Elle avait été admise à Sainte Mangouste, et le médicomage chargé de son cas avait appris aux deux jeunes détectives que l'aristocrate avait été sous alimentée. Visiblement, alors qu'elle la maintenait sous Imperium, la mystérieuse camériste inconnue ne se préoccupait pas vraiment du bien être de sa victime.
L'homme-loup n'avait pas été identifié non plus. Il n'avait pas repris conscience, le sort de Harry visant à protéger Drago avait peut être été légèrement trop violent. Il souffrait d'une commotion cérébrale, et les médicomages surveillaient son état, persuadés qu'il se réveillerait un jour.
Malgré sa colère lors de leur visite, Lucius Malefoy avait demandé à son fils et à Harry de venir le voir lorsqu'il avait été mis au courant de ce qui s'était produit au Manoir Malefoy. Les deux hommes avaient hésité longuement, puis s'étaient décidé.
A leur grande surprise, le prisonnier ne montra aucune colère en les voyant. Il les remercia d'avoir aidé son épouse et jura qu'il leur ferait transmettre toute information qu'il pourrait obtenir auprès de ses anciens complices détenus avec lui.
Harry le remercia, mais son fils lui jeta un regard méfiant, pas sûr de pouvoir faire confiance à son père. En quittant la cellule, Drago, avec un regard plein de défi attrapa la main de Harry et enlaça leurs doigts, défiant l'ancien Mangemort de faire la moindre réflexion.
Lucius serrant des dents puis soupira, mais ne dit pas un mot.
Malgré leurs efforts et les efforts de leurs anciens collègues Aurors, l'enquête piétinait. La mystérieuse camériste restait inconnue, tout comme son complice. Même Rémus et ses sens de loup-garou décuplés ne put rien leur apprendre.
Une fois rétablie, Narcissa resta très vague sur les circonstances de son agression. Elle jurait ne plus se souvenir de rien, et ne pas savoir comment la femme mystérieuse était entrée dans le manoir.
Se souvenant que Madame Parkinson avait disparu mystérieusement, Drago avait traîné Harry chez son amie. La jeune femme n'avait pas semblé étonnée de les voir arriver ensemble et visiblement complices. Elle avait répondu à leurs questions avec bonne volonté, inquiète pour sa mère.
Elle jurait que contrairement à son père - actuellement à Azkaban - sa mère n'avait jamais adhéré aux idéaux de Voldemort et qu'elle avait refusé que sa fille unique soit marquée. Cette prise de position avait amené beaucoup de disputes au sein du ménage, mais Harry avait tué Voldemort avant que l'un ou l'autre des époux puisse imposer sa décision…
Harry et Drago s'étaient rapprochés, sans pour autant chercher à parler de ce qui se passait entre eux. En enquêtant sur ce qui se passait dans le monde magique, ils s'ajustaient à leur nouvelle relation.
Hermione les regardait d'un air soupçonneux quand elle venait les voir, comme si elle pressentait quelque chose, mais elle ne faisait pas la moindre réflexion, attendant d'en savoir plus.
Un matin, alors qu'ils venaient de se lever, quelqu'un frappa à la porte. Harry, à peine réveillé - cheveux plus en bataille que jamais, torse nu et regard vague - ouvrit la porte.
Il mit quelques secondes à reconnaître le métisse immense aux yeux clairs.
- Zabini ?
Blaise Zabini écarquilla les yeux en détaillant le jeune homme face à lui, puis il plissa les yeux.
- Potter ? Que fais-tu chez Drago ?
Harry gloussa, amusé.
- Bienvenue chez moi également. Nous vivons ensemble.
Ignorant le bruit de toussotement étranglé du métisse, Harry lui fit signe de le suivre.
Blaise soupira en arrivant face à Drago, torse nu également, se réveillant face à un mug de thé bien fort. Le blond leva un sourcil.
- Blaise.
- Pansy m'a donné ton adresse. Mais elle avait omis… un léger détail.
Harry et Drago échangèrent un coup d'œil en ricanant, visiblement habitués à ce que leur colocation provoque des réactions violentes. Drago fit signe à Blaise de s'installer tandis que Harry préparait une tasse de thé avant de s'asseoir à côté de son colocataire.
Le métisse trempa ses lèvres dans le breuvage brûlant avant de soupirer, et de s'expliquer.
- Ma mère a trouvé un nouveau mari.
L'information fit ricaner Drago. Les mariages successifs de la mère de Blaise étaient source de plaisanteries entre les anciens amis. Elle avait été veuve plus que n'importe qui au monde… et certains des "accidents" qui avaient fait d'elle une veuve riche et joyeuse étaient pour le moins suspects.
Harry, ne connaissant pas l'histoire, eut un sourire hésitant.
- Euh… Félicitations je suppose ?
Blaise fit un geste de la main indifférent.
- Oh ça va. J'ai arrêté de m'en faire à son cinquième.
- Cinquième ?
- Cinquième mariage. Là ça doit être le dixième ou onzième. Je ne compte plus vraiment non plus.
Harry émit un bruit étranglé, tandis que Drago riait franchement, amusé de l'air choqué de son colocataire.
- Respire Potter. Le mariage Zabini n'est visiblement pas l'information principale…
Blaise haussa les épaules.
- Ma mère a toujours mis un point d'honneur à rester totalement neutre. Elle voulait pouvoir choisir un nouveau mari quelque soit son camp en toute quiétude.
Harry toussota et Blaise lui fit un clin d'œil avant d'expliquer.
- Les sorciers riches et célibataires ne courent pas les rues. Surtout à la vitesse où elle les épuise.
Drago grogna et finit son mug avec un soupir.
- Blaise, si tu pouvais en venir au fait… Tu débarques à l'aube chez nous alors qu'on vient de se lever, et franchement, je rêve d'une douche bien chaude pour me réveiller totalement. Et Potter ici présent également je suppose.
Blaise s'étrangla une fois de plus. Puis, il soupira.
- Son nouveau mari n'est définitivement pas quelqu'un de bien. J'espère qu'elle s'en débarrassera rapidement. Bref. Elle a surpris une conversation où il était question de la présence de ta mère à Sainte-Mangouste suite à sa… mésaventure.
- Et bien vu que la Gazette en a fait ses gros titres, la plupart du monde magique a du en parler à un moment ou à un autre. Donc, pour l'instant, je ne vois rien de… gênant.
- Peut être. Mais le reste du monde magique n'a probablement pas associé la disparition de la mère de Pansy en se félicitant de l'avoir mise à l'écart à temps.
Somnolent devant son thé, Harry se redressa brusquement, visiblement attentif.
- Qui est le nouveau mari de ta mère ?
- Rockwood. Ancien Mangemort, ancien langue-de-plomb. Il a… prétendu être victime de l'Imperium et comme personne n'a pu témoigner de sa présence dans les rangs du Seigneur des Ténèbres, ils lui ont laissé le bénéfice du doute. Cependant, le nouveau Ministre a refusé de le laisser en poste au Ministère et l'a évincé du département des Mystères.
Harry et Drago échangèrent un regard entendu.
Depuis qu'ils enquêtaient, c'était la première piste prometteuse qu'ils avaient, et elle venait d'elle-même à eux…
Drago soupira.
- Si tu veux bien nous excuser, Blaise, mais nous avons une douche à prendre avant d'aller voir ce cher Rockwood.
Blaise sursauta et les regarda l'un après l'autre, effaré.
- Quoi en même temps ?
Harry fronça les sourcils, puis haussa les épaules.
- Ba oui. Pourquoi ?
Blaise couina misérablement et Drago entraîna Harry en riant, amusé de la réaction de son ami. Il attendrait qu'ils soient hors de portée de Blaise pour expliquer à Harry que Blaise pensait qu'ils seraient ensemble dans la même douche alors qu'ils avaient chacun une salle de bain… Il adorait quand le Sauveur rougissait et c'était précisément le genre de chose qui allait le faire devenir écarlate.
Moins d'une demi-heure plus tard, les deux jeunes hommes étaient de retour, habillés de sombre comme à leur habitude. Harry avait encore les joues rouges de gêne pour le plus grand plaisir de Drago et il évitait soigneusement le regard de Blaise.
Blaise n'était pas plus à l'aise, et il resta silencieux alors qu'il les conduisait au Manoir Zabini.
La mère du jeune homme se montra pleine de bonne volonté, même s'il s'agissait de son mari - et que ce dernier risquait de terminer à Azkaban.
- Claire Parkinson était l'une de mes meilleures amies et sa disparition m'a attristée. Si mon époux est mêlé à tout ça, il mérite largement de terminer à Azkaban.
Blaise leva les yeux au ciel, en soupirant. Sa mère était une parfaite actrice et il était évident que si jamais Rockwood était coupable, il lui arriverait probablement un accident fatal avant son incarcération… Sa pauvre épouse choquée hériterait de tout de cette façon, et pourrait repartir à la chasse au mari.
Les deux garçons se renseignèrent sur Rockwood avec soin, et s'amusèrent de voir que Aphrodite Zabini avait un dossier complet sur toutes les possessions de son époux.
L'existence d'une maison de campagne au fin fond de l'Écosse attira rapidement leur attention. Harry passa le doigt sur la ligne soigneusement calligraphiée et attira l'attention de Drago.
Le blond fronça les sourcils, et un coup d'œil vers son coéquipier lui fit comprendre que c'était une intuition de plus de Harry. Il hocha la tête.
- L'endroit parfait pour cacher quelque chose non ?
- Nous pourrions aller y faire un petit tour ? Histoire de voir… à quoi ça ressemble ?
La mère de Blaise se pencha pour regarder ce qui les avait attiré. Elle grimaça.
- Je n'ai pas eu le temps d'aller voir cette bicoque.
- Nous vous remettrons un rapport, si vous voulez.
Une lueur de cupidité brilla un instant dans les yeux de la femme et elle sourit largement.
- Ça serait avec plaisir.
Sans plus attendre, les deux détectives saluèrent les Zabini et transplanèrent en direction de l'Écosse, à proximité de l'endroit où se trouvait la maison appartenant à Rockwood. Ils se désillusionnèrent d'un commun accord, décidant de rester discret - autant ne pas alerter les complices de l'homme s'il était mêlé à toute cette sombre histoire…
La maison était une vieille bâtisse en mauvais état. Les herbes folles avaient envahi ce qui avait été un charmant jardin par le passé, et seule une allée était dégagée pour mener à la porte d'entrée.
De vieilles planches vermoulues étaient cloutées sur les encadrements des fenêtres, mais la porte d'entrée semblait flambant neuve et un gros cadenas moldu en assurait la fermeture.
Harry avança lentement, se méfiant de la présence de pièges ou de sorts de magie noire pour prévenir les intrusions. Ils parvinrent sans encombres près de la maison, et en firent le tour, cherchant un moyen d'y entrer sans se faire remarquer.
Ils trouvèrent une fenêtre moins protégées que les autres, et ils se faufilèrent entre les planches disjointes.
L'intérieur de la maison était lugubre à souhait. Même le Square Grimmaud lors de sa toute première visite ne lui avait pas autant donné la chair de poule. Aussi Harry attrapa la main de Drago, craignant qu'ils ne soient tombés dans un piège.
Le blond dût penser la même chose puisqu'il jeta un rapide sort afin de contrôler d'éventuelles présences dans les lieux. Son "Hominum Revelio" indiqua une seule personne, dans les profondeurs de la maison. Un peu plus en confiance, ils examinèrent les lieux avec attention.
Aussi sinistre que soit la maison, il y avait des traces de passage récent. Plusieurs personnes visiblement étaient entrées et il y avait des restes de nourriture. Il y avait même un coin installé pour y passer la nuit. C'était spartiate, mais visiblement quelqu'un avait profité de la demeure Rockwood.
Drago trouva un escalier qui descendait dans les entrailles de la maison, et il s'y engagea, suivi de près par Harry. Bien évidemment, il s'agissait d'un accès pour les cachots - visiblement la pièce principale pour les sang-purs affiliés à Voldemort…
Ils arrivèrent devant la dernière cellule, sans avoir rien vu lorsque Drago laissa échapper une exclamation de surprise. Une forme humaine était écroulée au sol, visiblement mal en point, vêtue de haillons. Pendant que Drago se précipitait pour vérifier si la personne était encore en vie, Harry gardait leurs arrières et envoyait un patronus à l'intention des Aurors. Ron allait encore se plaindre de leur habitude de s'attirer des ennuis.
Drago l'appela d'une voix blanche, visiblement secoué.
- Potter ? C'est Claire Parkinson. Elle est en vie, mais… pas en grande forme.
Les Aurors ne mirent pas longtemps à arriver, accompagnés d'une unité de médicomages. La victime fut prise en charge rapidement, et évacuée.
Ron les fusilla du regard, avant d'exiger des explications sur leur présence sur les lieux. Harry lui offrit un sourire éblouissant assorti d'un clin d'œil amical.
- Et bien… nous sommes détectives, Ron. C'est évident que nous menons des enquêtes. Et que nous avons accès à des ressources que… le Ministère n'a pas.
Le rouquin grogna et secoua la tête.
- Si vous pouviez éviter de m'appeler moi à chaque fois. Chaque victime entraîne des tonnes de paperasse.
Drago ricana.
- A ton avis, pourquoi avons-nous démissionné ? Nous n'avons plus de paperasse et tout autant d'action…
Agacé, Ron leur ordonna de quitter les lieux : les Aurors prenaient officiellement le relais, et maintenant qu'ils étaient de simples civils, ils n'avaient plus l'autorisation de se trouver sur les lieux d'une enquête en cours.
Puisqu'ils avaient déjà exploré la maison de fond en comble, les détectives ne firent aucune difficulté. Ron ne fut pas dupe, et leur jeta un regard noir mais ne fit pas la moindre réflexion.
Machinalement, Harry enlaça ses doigts à ceux de Drago pour qu'ils transplanent ensemble. Ron écarquilla les yeux mais n'eut pas le temps de poser la moindre question : l'instant d'après les deux enquêteurs étaient partis.
En arrivant chez eux, Drago attira Harry dans une étreinte. Ils restèrent enlacés un long moment, yeux fermés, se réconfortant mutuellement. Agrippé à la chemise de Drago, Harry marmonna.
- Il faudrait prévenir Pansy et tenir Blaise et sa mère au courant.
- Je m'en occupe.
- Je prépare le repas ? Omelette ?
Drago sourit et déposa un léger baiser sur les lèvres de Harry.
- Parfait.
Une fois leurs missions accomplies, ils se retrouvèrent pour manger en silence. Puis, comme à leur habitude, ils s'installèrent dans leurs fauteuils.
- Et maintenant ?
Drago haussa les épaules à la question. Puis il soupira.
- Tu avais raison. Il se passe quelque chose. Je suppose que… Et bien par curiosité on peut continuer à fouiner non ?
Ils échangèrent un sourire entendu.
D'un geste assuré de baguette, Harry fit venir du thé et servit Drago. A force de le côtoyer, ils connaissaient mutuellement leurs goûts après tout. En lui tendant sa tasse, il soupira.
- Aurais-tu pensé qu'on puisse s'entendre si bien tous les deux ?
- Je dois dire que c'est une surprise agréable.
- Alors tu dirais que nous sommes amis ?
Drago leva les yeux vers Harry, et nota la pointe d'incertitude dans le regard vert. Il aurait pu plaisanter, ou s'en tirer d'une habile pirouette, mais la journée avait été riche en émotions, et il appréciait réellement Potter.
Potter et sa naïveté, et sa gentillesse, et son complexe du héros. Potter et son côté Serpentard, et son ironie parfois mordante, et son caractère explosif. Sans le Gryffondor aux cheveux en bataille, sa vie manquait singulièrement de saveur…
Le blond posa précautionneusement sa tasse près de lui, et se pencha pour le fixer dans ses yeux émeraude. Le vert de l'Avada, mais aussi le vert de l'espoir. Le vert de l'absinthe qui le rendait fou. Le vert apaisant de la nature.
- Oh Potter… tu es tellement plus qu'un simple ami.
Le sourire éblouissant de son coéquipier - colocataire - ami et bien plus lui donna des papillons dans le ventre, et ils se réinstallèrent dans leurs fauteuils, ne se quittant pas des yeux. Après un silence, ils reprirent une conversation neutre, mais leurs regards et leurs gestes révélait la profondeur de leurs sentiments.
