Bonjour !
Bien que le mystère principal qui me servait de fil rouge pour relier les chapitres ait été résolu, je ne pouvais pas complètement refermer la porte des aventures de mes deux détectives préférés.
Aussi, l'idée me trottait dans la tête de continuer à écrire à leur sujet. Désormais c'est chose faite.
L'histoire est encore en cours d'écriture - contrairement à mes habitudes - aussi la mise à jour sera lente... J'ai choisi de plus me concentrer sur la relation des personnages, de garder les enquêtes en arrière plan dans un premier temps.
En attendant, voici la suite, en espérant que vous aimerez.
Bonne lecture !
Harry et Drago reçurent la visite d'une Hermione radieuse, hâlée par le soleil d'Australie, le ventre légèrement arrondi et fraîchement fiancée.
Elle venait de rentrer de voyage, et s'était décidée à rendre visite à son meilleur ami, bien que Ron soit de garde au poste des Aurors.
Drago la salua cordialement avant d'annoncer à Harry qu'il avait une course à faire au Chemin de Traverse. Harry n'était pas dupe et devinait qu'il voulait surtout les laisser seuls, comme s'il pressentait qu'Hermione avait besoin de parler après l'épreuve qu'elle avait traversé. Bien que solide comme un roc, la jeune femme n'était pas invincible après tout. Il lança un regard plein d'affection à son compagnon, déposant un léger baiser sur ses lèvres avant de le laisser partir.
Hermione avait observé l'échange avec un sourire entendu, et elle se laissa tomber dans un fauteuil face à Harry avec un soupir avant d'attaquer.
- Alors ? Drago et toi ?
Harry lui servit une tasse de thé et ricana, lui adressant un léger clin d'oeil pour seule réponse.
- Comment tu vas Hermione ?
- Parfaitement…
Il la coupa avec un geste d'impatience.
- Réellement. Tu sais que tu peux tout me dire hein ?
Hermione soupira, et haussa les épaules.
- Ça va vraiment Harry. Quelques cauchemars de temps à autres, mais je me sens bien. Et il y a assez de Ron pour me surprotéger comme si..
Harry lui désigna son ventre, l'interrompant à nouveau.
- Comme si tu portais son enfant ?
La jeune femme se mit à rire en caressant tendrement son petit ventre.
- Ok. Mais je suis une grande fille et je sais me défendre.
- Ça, personne n'irait te contredire…
Ils échangèrent un regard complice, et Hermione posa sa tasse de thé à ses côtés avant de se pencher légèrement en avant pour fixer son ami.
- Donc. Drago Malefoy et toi ?
Harry gloussa.
- C'est pas nouveau, Hermione. Tu le sais depuis un moment non ?
- Mais je n'ai pas eu l'occasion de te demander ce qu'était exactement votre relation. Déjà je peux dire que c'est bien plus que de simples colocataires…
Le brun lui renvoya un regard plein d'innocence, et haussa un sourcil faussement surpris.
- Vraiment ?
Hermione grogna agacée, lui jetant son célèbre regard noir, celui qui faisait plier immédiatement Ron.
- Harry…
Les deux amis se défièrent du regard un long moment, puis le jeune homme se mit à rire et secoua la tête.
- Ok tu es redoutable. Il n'y a rien à dire. On s'aime bien, on bosse ensemble et on vit ensemble.
- Mais…
- Hermione. Ça nous convient parfaitement comme ça.
La jeune femme soupira et leva les yeux au ciel, prenant un air faussement tragique.
- Comme tu voudras. C'est juste que je vois que tu sembles heureux avec lui, et ça serait dommage que tu le laisses filer…
Harry sembla déstabilisé un instant, avant de se reprendre rapidement.
- Et Ron, il est pas trop débordé après son absence ?
Il eut le droit à un dernier regard lourd de sens de sa meilleure amie avant qu'elle n'accepte de lui répondre et de changer de sujet.
- Il revient tard du Ministère depuis qu'on est rentré. Hier soir il a vaguement évoqué qu'il allait avoir besoin de toi mais je n'en sais pas plus. Je suis moi-même pas mal débordée avec l'arrestation de… Diggory. Je peux t'assurer que ça a mis le Ministère sens dessus dessous !
- Tu aurais peut être dû rester un peu plus en arrêt non ? Te reposer ?
Elle le fusilla du regard et se redressa.
- Je suis enceinte pas malade ! Je vais très bien, et je compte bien travailler jusqu'au dernier moment.
Incrédule, Harry laissa échapper un rire amusé.
- Ne vas pas accoucher au Ministère quand même…
La plaisanterie ne sembla pas détendre Hermione. Elle marmonna d'un ton rageur et Harry devina sans peine qu'elle devait déjà avoir eu droit à des remarques. Probablement de Molly et de ses idées arrêtées sur la place d'une mère de famille… à savoir à la maison pendant que son époux travaillait. La jeune femme combattait avec l'énergie du désespoir les idées rétrogrades de sa belle-mère, refusant de se soumettre, bien décidée à prouver que les temps avaient changé et qu'elle était parfaitement capable d'assumer sa carrière et un enfant, comme beaucoup de femmes avant elle.
Il y eut un long silence un peu gêné, mais avant que Harry ne se sente obligé de dire la première chose qui lui passait par la tête pour détendre l'atmosphère, la porte d'entrée claqua brusquement.
- Hey Potter ! Devine qui je ramène.
Aussitôt, Harry eut un large sourire ravi en reconnaissant la voix de Drago. Hermione leva un sourcil amusé en le fixant, probablement prête à ramener leur conversation sur la relation entre Harry et l'ancien Serpentard. L'entrée de Drago suivi de son fiancé Ron l'en empêcha pour le plus grand soulagement de son ami.
Ron s'installa près d'Hermione, passant une main tendre sur son ventre avec un léger sourire et Harry attira Drago sur ses genoux, et déposa un léger baiser sur sa joue.
- Alors Ron ? Qu'est-ce qui t'amènes ?
Le rouquin grogna, et lança un regard noir à son ami.
- Les retombées de l'empoisonnement de l'allée des Embrumes.
- L'affaire a pourtant été étouffée non ? Je croyais que la version officielle était que "une contamination accidentelle" ?
- Visiblement Diggory savait ce qu'il faisait, même englué dans sa folie. Il a agité suffisamment les choses pour semer le trouble.
- Comment ça ?
- J'ai l'impression de passer ma vie dans ce gourbi… Ce désastre la dernière fois a entraîné une paranoïa chez les résidents de l'allée, et la criminalité a littéralement explosé.
Drago se gratta la gorge et prit la parole, tout en jouant avec les doigts de Harry posés négligemment sur sa cuisse.
- Et tu veux qu'on fasse quoi Weasley ? Un miracle ?
Ron souffla et leva les yeux au ciel.
- Juste nous aider à gérer les dossiers, on est débordés…
Le blond grogna.
- Nous ne sommes plus Aurors, Weasley. Si on est partis, c'était bien pour éviter ce genre de missions pénibles.
Le rouquin marmonna, et les deux colocataires purent entendre clairement le mot "lâcheurs". Harry posa son front dans le dos de Drago pour cacher son rire, avant de se reprendre.
- On pourra toujours aller y faire un tour pour voir comment ça se passe…
Comme Harry l'avait promis à Ron, il entraîna Drago pour une visite dans l'allée des Embrumes. Ce n'était pas vraiment une corvée, puisqu'ils avaient l'habitude d'y aller pour cultiver leur réseau d'informateurs - ce que Ron n'avait pas besoin de savoir.
Il ne leur fallut que peu de temps pour comprendre le problème. La rumeur courrait que le Ministère voulait éradiquer toutes les personnes liées aux Mangemorts, de près ou de loin. Même si personne n'avait eu de détails, soigneusement dissimulés par le Ministère, les gens n'étaient pas stupides.
L'enlèvement de Claire Parkinson n'était pas passé inaperçu, tout comme l'hospitalisation soudaine de Amos Diggory en service psychiatrique à Sainte Mangouste. Et il était facile de lier les deux évènements surtout avec la paranoïa ambiante.
Harry avait toujours trouvé étrange d'être si bien accueilli alors qu'il était considéré pour beaucoup comme le symbole de la lumière. Drago avait ricané, et avait suggéré que son amitié avec lui pouvait peut être prouver qu'il ne s'arrêtait pas aux anciennes allégeances.
Devant l'ancienne boutique de Barjow et Beurk - désormais fermée - Harry s'immobilisa pour regarder autour d'eux, ignorant les coups d'oeil méfiants des habitants.
- Je ne vois pas ce qui peut être fait pour… arranger ce bordel.
Drago soupira.
- Le Ministère ne va pas s'en sortir avec quelques discours grandiloquents, ils vont devoir mettre le paquet pour calmer les choses ici…
- Mettre le paquet ? Oui mais comment ? Je veux dire, Diggory est déjà enfermé après tout.
- Ce n'est pas Diggory le problème. C'est… tout le reste. Les familles qui soutenaient les ténèbres sont réduites à la misère, les chefs de famille sont à Azkaban. Toute une partie de la population a été décimée.
- Ils ne peuvent pas les libérer ! Tu voix Parkinson père libéré après… ?
Drago lui jeta un bref coup d'oeil.
- Je n'ai pas dit que j'étais à l'aise avec cette possibilité. Je sais particulièrement à quel point ces tarés méritent de finir leurs jours en prison… Et je trouve dommage que les détraqueurs ne soient plus présents pour agrémenter leurs journées.
Harry l'attira à lui pour l'enlacer, lui frottant le dos pour le réconforter. Cependant il avait le regard dans le vague, et il réfléchissait aux mots de Drago et à la possibilité d'une solution.
Même si Harry avait l'habitude de tout dire à Drago, il ne lui parla pas de l'idée qu'il comptait exposer au Ministre de la Magie. Shakelbot voulait le voir, et Harry comptait bien aborder le problème posé par l'allée des Embrumes.
Ainsi donc il se présenta seul au Ministère et s'installa face à Kingsley Shakelbot, acceptant la tasse de thé qui lui était proposée.
Le Ministre lui sourit.
- Alors Harry, comment se passe ta nouvelle vie ? Tu sais que ta place est toujours disponible si jamais tu voulais nous rejoindre.
- Merci de l'offre Kingsley. Mais je suis parfaitement satisfait de ce que je fais actuellement.
Les yeux du Ministre pétillèrent et il laissa échapper un rire amusé.
- Toujours avec le jeune Malefoy ?
- Et bien il est le parfait coéquipier pour moi.
- J'ai pu m'en rendre compte, Harry. Tous les deux vous avez tendance à… ne pas passer inaperçus.
Harry se mit à rire, et haussa les épaules, avant de se laisser aller dans le fond de son siège, un air rusé passant sur son visage.
- Alors Kingsley ? Que vouliez vous ?
Le Ministre soupira et passa une main sur son visage avant de perdre son sourire.
- Tu es au courant des problèmes que nous rencontrons ?
- Allée des Embrumes ? Oui Ron m'en a parlé et nous avons été y faire un tour.
La bouche de l'homme s'étira légèrement et il lui adressa un clin d'oeil complice.
- J'aurais du me douter que tu mettrais ton nez dans ce bourbier. Mais cette fois ça m'arrange. Alors, ton verdict ?
Harry haussa les épaules.
- Honnêtement, j'ai du mal à imaginer ce qui pourrait apaiser la colère qui gronde là-bas. Ils ont l'impression d'être abandonnés, d'être mis au ban de la société sorcière et ils n'ont pas tort. Malefoy était un Auror compétent, vous le savez, et pourtant il était regardé avec… méfiance. Alors même qu'il avait été innocenté et qu'il avait fait ses preuves. Largement.
- Tu ne peux pas effacer la rancoeur des gens, Harry.
- Évidemment, je le sais. Mais peut être qu'il faudrait songer à… réintégrer les anciens ennemis. À montrer que la guerre est réellement derrière nous, et qu'il n'y a plus deux camps qui s'opposent dans le monde magique.
Calmement, Shakelbot sortit un bouteille de whisky pur feu de son tiroir, ainsi qu'un verre et il s'en versa une bonne rasade. Après avoir bu une gorgée, il soupira.
- Tu as toujours été un idéaliste Harry. C'est probablement pour ça que tu as réussi l'impossible, que tu es le Sauveur, celui qui a mis fin à la folie d'un homme. Mais…
- Mais ce n'est pas aussi impossible que vous semblez le penser Kingsley. Il suffit d'un geste fort. D'un symbole.
Le Ministre plissa les yeux, suspicieux et but une gorgée de plus, méfiant.
- Un symbole hein ? Je ne sais pas ce que tu as derrière la tête, jeune homme, mais j'ai le sentiment que je ne vais pas aimer ça. Je pourrais accuser Malefoy de te… rendre aussi tordu, mais je me souviens parfaitement que l'adolescent que tu étais avait un bon côté Serpentard sous la couche de Gryffondor impulsif.
Harry gloussa, définitivement amusé, et il se pencha vers le Ministre, malicieux.
- Et bien… le choixpeau avait l'air de penser que je serais un parfait Serpentard. Si Ron ne m'avait pas appris juste avant la répartition que l'assassin de mes parents venait de cette maison… j'aurais probablement été un vert et argent.
L'homme écarquilla légèrement les yeux avant de secouer la tête. Il but le reste de son verre et lui fit un signe de la main pour l'encourager à continuer, résigné.
- Alors Harry ? Quelle solution miracle comptes tu me proposer ?
Tranquillement, Harry croisa les mains sur ses genoux, et il parla, sérieux et sûr de lui.
- Vous devez libérer et réhabiliter Lucius Malefoy.
