Arthur dandolinait dangereusement de la tête. Bien qu'il fût depuis un moment dans l'eau, il la trouvait toujours d'une chaleur mordante à sa peau. Ses yeux papillonnaient. Ses poumons se remplissaient d'air mais non sans effort. Le moindre geste en était devenu un depuis que la faim le tiraillait. Il avait peur de tomber dans la folie par manque de fer ou d'autres choses. Parce qu'il sentait sont corps brûlant d'une fièvre qui le prenait parfois, adolescent, bien avant que Merlin ne soit son serviteur et ne rentre toujours à la volé. Depuis combien de temps ne s'était il pas touché. Il peinait à s'en souvenir. Les occasions étaient rares bien que parfois, tard dans la nuit… Mais pourquoi, alors qu'il mourrait de faim, cette envie lui picotait le ventre. Il fit parcourir sa main sur son torse jusqu'à glisser sous l'eau. Sa respiration était lourde. Il ne reconnaissait pas le corps qui se profilait sous ses doigts. Il pouvait aisément imaginer qu'il s'agissait de celui de quelqu'un d'autre. Celui d'un homme. Pourquoi cette idée à peine concevable lui faisait fermer les yeux et se mordre les lèvres de plaisir. Quelque chose en lui avait changé parce que jusque-là, toujours il s'était refusé à y penser plus d'une seconde. Au corps d'un homme. Dans son dos, il entendit la porte grincer et il sursauta à ce bruit. Serrant les cuisses.
Merlin, qui venait d'entrer dans la pièce en eut le souffle coupé. C'était bien plus fort que lorsqu'il était parti quelques minutes plus tôt. Arthur dégageait une telle aura de luxure que Merlin en avait les mains qui tremblaient. D'un geste rapide, il condamna la porte à l'aide de magie. Il ne fallait surtout qu'aucun homme ne rentre dans cette pièce. Parce que rien que la vue des épaules crispées d'Arthur lui donnait envie de commettre des choses pour lesquelles il pourrait, au sens propre, perdre la tête. Décapité par son audace. Il se força à respirer grandement. essayant de ne pas oublier qu'Arthur devait, sans nul doute, être terriblement troublé par les changements qui l'assayaient et peut être qu'à cet instant même, il se haïssait. Tout comme Merlin s'était hai adolesent en comprenant qu'il était deux fois hors du communs et qu'il ne saurait accepter nul part. Par personne.
-Messire, voulez-vous sortir du bain à présent ?
-Attends ! … Juste quelques minutes de plus…
En son fort intérieur, Merlin sourit du fait qu'Arthur soit plein de gêne et d'embarras. Il savoura même le fait que pour une fois, ce ne soit pas lui qui soit dans cette malencontreuse situation. Parce qu'il fallait bien dire que la honte et l'embarra, il en avait fait son lot quotidien depuis qu'il vivait dans ce palais.
-Bien, sire.
-Merlin ? Où en est Gaius ? D'autres théories sur mon sort ?
Merlin se rapprocha de la cheminée pour remplir de braise le chauffe-lit mais c'est en prenant soin de ne pas fixer Arthur trop intensément en vue des ondes qu'il dégageait qu'il répondit.
-Hé bien je lui ai fait par des récents événements et il était dors et déjà convaincu que l'hypothèse du troll n'était pas la bonne… Quant au vampire il m'a dit que bien qu'ils existent ils ne pourraient pas survivre dans cette région donc c'est plutôt une bonne chose que vous n'en soyez pas un.
-Mais a t'il une idée de ce que je suis ?
Merlin hésita une seconde, les yeux rivés sur les flammes crépitantes.
-Non pas encore. Il se tourna vers Arthur et au vue de la mine terriblement inquiète qu'il laissa flotter sur son visage, ne se savant pas observé car le regard baissé, Merlin rajouta. - Mais il a trouvé le grimoire qui parle de ce genre de sortilège et s'y est attaqué, ainsi nous en saurons mieux demain matin.
-Tiendrais-je jusque là ? Les mots avaient échappé à Arthur et il se maudissait de les avoir prononcés, eux qui signifiaient son angoisse.
-J'y veillerai Arthur. Dois-je vous gaver de force jusqu'à ce que vous me haïssiez, je ne vous laisserai pas mourir de faim.
Le bleu de leurs yeux se rencontrèrent en une promesse sourde.
-Soit. Je m'en remets donc à toi. Ce qui n'a pas le don de me rassurer mais au moins je sais que tu tiendras parole. J'ai foi en ta loyauté qui est sans faille.
-Merci votre majesté ! Un grand sourire imprégnait tout le visage de Merlin face à ces mots.
-Ta loyauté est comparable à celle d'un limer pour son maître … D'ailleur au vu du sourire sur tes babines je peux déjà savoir que si tu étais un chien tu remuerai la queue.
La bonne humeur de Merlin disparut et il lança un regard faussement en colère à son roi. Ne pouvant décemment pas lui dire que oui, tel un chien il avait mainte fois remuer la queue en pensant à lui. Il se gifla intérieurement pour y avoir songé à un tel instant.
Merlin au lieu de bouder, fait moi sortir de l'eau avant que je ne flétrisse et ne me transforme pour de bon en crapaud et qu'une princesse doit me délivrer.
-Aucune chance que cela arrive messire. Ou alors bien infortuné serai la princesse puisque sous votre forme de prince vous ressemblez déjà a un crapaud.
Arthur se leva, dévoilant son corps nu dans son entièreté.
-Belle réparti Merlin mais je sais que tu n'en pense rien. Sourit-il si bien que le cœur du jeune magicien cessa un instant de battre.
-Vous voilà bien présomptueux de penser une telle chose majesté. Ne savez vous donc pas que vous êtes terriblement laid.
-Je ne le suis pas. Défia Arthur. Puis il passa une main sur ses côtés désormais saillante. Enfin je ne l'étais pas.
-Ho ne vous en déplaise Arthur, votre embonpoint ne tardera pas à revenir. Mais vous feriez tout de même mieux d'être un peu plus humble. Merlin entoura le corps de son roi d'un linge et l'aida d'une main serviable à passer le rebord haut de la baignoire.
-J'essaie mais comment puis-je lorsque tu ne cesse de me répéter que je suis destiné à être le plus grand roi de Camelot ?
Merlin se pinça les lèvres tandis qu'il était affairé à sécher son maître.
-Grand roi certes, mais laideron.
Arthur eut un petit sourire en coin. Il se pencha sur Merlin, plaçant son visage à quelques centimètres du sien, fixant la prunelle de ses yeux. Y constatant le trouble qu'il y causait.
-Mauvais servant et mauvais menteur aussi. En quoi es tu doué à la fin Merlin…
Arthur eut un sourire joueur qui troubla jusqu'à l'âme de Merlin. Cette proximité nouvelle, ce jeu de leurs mots, et celui de leurs regards. Tous ça était accentué dans une direction dangereuse. Une direction que deux hommes ne pouvaient décemment pas suivre ensemble. Mais tout cela n'était dû qu'au charme qui opérait et qui était en train de changer la nature d'Arthur. Merlin se devait de le garder bien en tête pour refuser à son corps de réagir. Mais soudain le roi sembla comme retrouver de sa lucidité et intima à Merlin de finir de le vêtir prestement. Ce qu'il fit. Ensuite, tous deux, ils retravaillèrent un temps au traité de paix, cherchant la syntaxe correct, Merlin aidant car aillant un très sûr sens de la formule. Mais après seulement quelques minutes de travail, Arthur ne parvenait même plus à tenir sa plume correctement.
-Peut-être est-il temps de vous reposer messire.
-Mais je n'ai fait que ça de ma journée; dormir.
-Mais la nuit est là maintenant.
Arthur s'avoua vaincu et après s'être longuement étiré sur sa chaise il décida de rejoindre le lit. Merlin l'aida à se couvrir et retira le chauffe-lit afin qu'il ne se brûle pas.
-Tu peux y aller Merlin.
-Non je reste veillez sur vous. Ordre de Gaius.
-Tu as déjà veillé sur moi la nuit dernière et tout le jour …
-Préférez- vous que je somme dame Guenièvre de venir ainsi vous border ?
-Ne t'avise pas …
Merlin sourit.
-Dormez Arthur. Je reste auprès de vous. C'est la tâche que m'a confié votre père souvenez vous. Et à défaut d'être aussi arrogant que vous j'aimerai pouvoir me targuer de faire bien mon travail.
-Ha ! Et bien mon cher Merlin, tu as de quoi t'améliorer crois moi !
-Ho mais vous ne vous retenez pas de me le faire savoir, je n'ai donc nulle difficulté à vous croire !
-Oui, et bien ce n'est pas pour cela que tu t'améliores !
-Laissez-moi donc essayer de nouveau dans ce cas.
Arthur eut un petit sourire amusé en coin, ceux dont lui seul avait le secret et qui rendait ses yeux si doux. Il se blottit confortablement dans ses draps tandis que Merlin reprenait place sur la chaise près du lit. La seule bougie encore allumée éclairait le vaste lit et les traits du visage d'Arthur semblaient plonger petit à petit dans l'apaisement.
