Disclaimer : Si j'étais l'auteur de Game of Thrones, tous les Stark auraient survécu et les enfants aussi!

Résumé : Décidément, la vie de Lyarra n'est pas de tout repos. La Louve du Nord s'est vue devenir reine des Sept Royaumes. Que deviendra-t-elle désormais, avec les conséquences de la Bataille de la Nera ? [La Louve du Nord tome 5]

Note de l'auteur : Un grand merci à ma beta, Marina Ka-Fai, pour sa relecture et sa correction.

La Louve du Désert

Chapitre 1 : Des explications

Un épouvantable mal de crâne. C'était ce qui me venait à l'esprit quand je me réveillais. La douleur pulsait à l'endroit où j'avais reçu le coup. J'avais un avantage… Le fait que j'avais mal indiquait que j'étais vivante non? À moins que le monde d'après conservait les douleurs physiques? Je n'étais pas une sainte, mais le Paradis ne devait pas ressembler à cela et je ne pensais pas que j'avais mérité les flammes des Sept Enfers. Je gémis et ouvris péniblement les yeux. Je mis un temps à faire le point sur le décor qui m'entourait, mais ce n'étaient clairement pas les Enfers. J'étais dans une cabine de bateau. Une faible lumière filtrait par les hublots. La pièce n'était meublée que de deux lits et d'une armoire. Dans l'autre couchette, après avoir concentré mon regard, je repérai des cheveux roux… Sansa. Ouf, je n'étais pas seule! Mais étions-nous emprisonnées? Je repoussai les couvertures qui me couvraient et me levai, chancelante. C'était qu'elle n'avait pas ménagé sa force, l'autre garce! Je me rendis au chevet de ma sœur et m'assurai qu'elle respirait. C'était bien le cas et je poussai un nouveau soupir de soulagement. J'allai dans l'armoire, mais elle ne contenait que des vêtements, rien qui ne pourrait me servir à me défendre, car oui après l'agression que je venais de subir, je voulais une arme pour me attaquer la première personne qui passerait devant moi. Je dus opter pour une lanterne qui était éteinte. Hésitante, j'ouvris notre porte et glissai un œil dans la coursive. Il faisait encore plus sombre ici sans fenêtre… Nous étions sûrement la nuit et avec le roulis du navire, il y avait pas mal de vent au dehors. Sur la pointe des pieds, je sortis et ouvris une première porte. Il y avait des dorniens assoupis dans la plupart des cabines. Seule l'une d'elle était occupé par un enfant blond recroquevillé sur lui-même sur un lit.

-Tommen… soufflas-je.

Je me dépêchai de me rendre à son chevet et m'assurai de son état. Lui aussi respirait et il ne semblait pas avoir subit de blessures, seules des rougeurs entouraient ses poignets, ce que j'attribuai à des liens. Mais où étions-nous? À quoi avait pensé Oberyn et ses traîtres de compagnons? Je regrettai de ne pas être assez forte pour soulever le garçon, je l'aurais reconduit dans ma cabine pour être certaine qu'il serait plus en sûreté que seul ici. À la place, je le bordai et ressortis. Là, j'arrivais au pont et j'espérais trouver des réponses à mes questions. J'allais m'y engager quand je sentis une présence derrière moi. Je me tournai et voyant que c'était justement le prince de Dorne, je me sentis paniquer. Il allait parler quand je lui sautai dessus et abattis mon arme improvisée sur la tête.

-Qu'est-ce que… Ouille! Calmez-vous!

-Me calmer, que fais-je sur ce navire?! Que font ma sœur et Tommen Baratheon sur ce navire?

À chacune de mes questions, je le frappais de nouveau avec la lanterne. Hélas pour moi, heureusement pour lui, je n'étais pas très forte après mon séjour dans les choux et il parvint à m'immobiliser tout en me désarmant.

-Vous êtes féroce, Madame. À moins que mon amante ne vous ait frappée trop fort? Vous deviez venir avec nous, désolé de ce subterfuge.

Je montrai mes dents dans un grondement de colère et lui flanquai mon genou dans ses parties génitales. Il me lâcha aussitôt et poussa un cri de douleur et de surprise.

-Par les Sept, elle est devenue folle? Demanda la garce qui venait de surgir, lance au poing et me fusillant du regard.

-N'approchez pas de moi! Lui criai-je en me reculant.

-C'est une fille du Nord. Grimaça Oberyn. Je crois qu'il y a eu une certaine rupture dans la confiance qu'elle nous porte.

-Non, vous croyez? Vous m'agressez et je me retrouve sur ce navire, et avant de perdre conscience l'autre-là me dit qu'elle va s'occuper de nous tous? Il y a de quoi faire confiance à tous et à chacun!

-Majesté, nous ne pouvions pas vous le dire. Dit une voix dans mon dos qui me fit sursauter.

Je tournai la tête et aperçus Varys.

-Qu'est-ce que…

Je me pris la tête à deux mains, ça commençait à en faire trop. Je ne comprenais plus rien. Mais vraiment plus rien.

-Est-elle encore reine, vu qu'elle est veuve? Demanda Ellaria perplexe aux deux autres.

Je vis Varys lui jeter un regard réprobateur tendis que j'encaissais la nouvelle. Joffrey était mort? Le monde était débarrassé de sa soif de sang? J'avais perdu sa protection contre les Lannister? Je ne savais pas si je devais sauter de joie ou pleurer de frayeur.

-Allons nous asseoir. Dit le prince de Dorne

Il approcha, plus prudemment, pour m'aider à me rendre dans une cabine où une table et des chaise s'y trouvaient. On me versa du thé que j'étudiai, méfiante. L'avait-on empoisonné? J'étais avec la Vipère Rouge après tout. Non, pas de poison de prime à bord et ce n'était pas non plus du thé de lune. J'en pris une petite gorgée avant de me tourner vers mes interlocuteurs.

-Explications. Exigeai-je sèchement.

Je n'étais pas polie, mais j'en étais incapable en ce moment. Je vivais une myriade d'émotions fortes et contradictoires depuis qu'on m'avait assommée dans mes propre appartements. La peur était en bonne place, le soulagement de ne plus être à Port-Réal étant donné qu'on était sur un navire, une certaine tristesse de savoir mon mari mort, l'incompréhension totale des derniers événements.

-Stannis n'a pas pu récupérer Port-Réal. Tywin Lannister est intervenu, allié avec les Tyrell, mes petits oiseaux m'ont chuchoté que Margaery devait devenir la reine de Joffrey. Vous deviez tragiquement décéder. Votre sœur Sansa resterait une otage de choix, peut-être en devenant l'épouse de Tyrion, devenant la clef du Nord.

-Joffrey n'aurait jamais accepter cela. Protestai-je faiblement.

-Vous l'avez rendu beaucoup plus sûr de lui, plus posé, mais il aurait obéit à son grand-père, Majesté. Insista Varys. Votre mort était planifiée.

J'inspirai profondément pour juguler l'effarement qui m'avait envahie. Je n'avais pas soupçonner une telle chose. J'aurais dû pourtant. J'étais encore bien naïve sur la politique du sud finalement. Je tournai la tête vers Oberyn et Ellaria, interrogative.

-et vous? Pourquoi étiez-vous dans le plan avec lord Varys?

-Oh, c'est l'Araignée qui nous a mis la patte dessus. Dit narquoisement le dornien. Il savait que nous n'étions pas des alliés des Lannister, que nous voulions détruire les lions. Et vous étiez une parfaite marionnette pour nos plans.

Je fis une grimace amère d'avoir autant été manipulée par cet homme.

-Eh bien bravo, je n'ai rien vu venir. Je vous prenais pour des alliés, mais je n'étais qu'un instrument entre vos mains.

-C'est vrai. Admit-il sans gêne. Néanmoins, on a apprécié vos efforts pour bien nous traiter alors que le reste de la cour ne le faisait pas. Quand Varys nous a informés des plans de Tywin, nous avons… Accéléré notre manœuvre et vous a interrogée, l'air de rien sur vos limites et appuis.

-Pourquoi?

-Parce que vous restez la reine et que vous êtes enceinte du sale gamin royal. Alors, il faut bien que vous soyez dans de bonnes dispositions envers Dorne. Vous nous avez fait comprendre que les enfants ne devaient pas être touchés, et que votre sœur était votre priorité.

-C'est pour cela que Tommen est à bord. Compris-je.

-En partie. Vous nous auriez taillés en pièces si on l'avait aussi exécuté comme son grand frère. S'esclaffa Oberyn.

Je ne le crus pas, mais pas totalement. Je réfléchis rapidement et hausser les sourcils.

-C'est aussi un moyen de pression. Son petit-fils aîné est mort, son autre petit-fils est entre vos mains, ainsi la femme du défunt roi qui est enceinte de son arrière-petit-fils à naître, sans parler de sa petite-fille. Tywin ne pourra rien faire contre Dorne au risque que son héritage soit supprimé.

-Des otages en effet. Contre la Montagne et Amory Lorch. Concéda Oberyn.

-Et vous, Varys, vous les aidez par loyauté envers l'ancienne dynastie Targaryen? Demandai-je.

Ce dernier secoua la tête.

-Je me bats pour le royaume ma reine. Et bien que vous avez votre famille au centre de vos préoccupations, vous vous battez aussi pour le royaume. Je crois que vous êtes la reine que Westeros attend.

Je regardai le maître des chuchoteurs avec choc et refus. Non, il ne voulait pas dire que…

-Nous serons bientôt à Lancehélion. Prenez le temps d'y penser ma reine. Me dit-il en se levant.

Incrédule, j'hochai la tête lentement et regardai les trois me quitter en me laissant devant ma tasse de thé. Je n'avais pas obtenu toutes les réponses à mes questions, mais j'avais un peu mieux compris l'enchaînement des événements. J'étais une nouvelle otage, mais aux mains des Martell désormais. Une otage que Varys voulait voir monter sur le Trône de Fer, et pas en tant qu'épouse de roi cette fois.

Pourquoi, mais pourquoi les Stark avaient-il quitté Winterfell pour Port-Réal?

A suivre