Disclaimer : Si j'étais l'auteur de Game of Thrones, tous les Stark auraient survécu et les enfants aussi!

Résumé : Décidément, la vie de Lyarra n'est pas de tout repos. La Louve du Nord s'est vue devenir reine des Sept Royaumes. Que deviendra-t-elle désormais, avec les conséquences de la Bataille de la Nera ? [La Louve du Nord tome 5]

Note de l'auteur : Un grand merci à ma beta, Marina Ka-Fai, pour sa relecture et sa correction.

La Louve du Désert

Chapitre 7 : A la croisée des destins

Je mis quelque jours à me remettre de mon accouchement. Donner la vie était une expérience merveilleuse, mais surtout douloureuse et épuisante. De plus, une fois ceci fait, le travail de mère commençait et le repos n'était pas totalement à l'ordre du jour. Néanmoins, le prince Doran m'avait fourni les services d'une nourrisse et on m'avait déménagée dans des appartements plus spacieux pour avoir droit à une nurserie. Je suspectais que c'étaient les anciens appartements de son épouse qui était repartie à Essos au vu de la taille et de la minutie du décor, mais je n'avais pas joué les impertinentes en lui posant la question. Enfin bref, c'était là que je me trouvais, une lettre remise par le mestre était déposée devant moi, encore cachetée. Je berçais mon fils qui n'avait toujours pas de nom. On m'avait écrit et il y avait quelque chose de libérateur de pouvoir recevoir des lettres en toute confiance. J'avais été reine de Westeros et pourtant je ne m'étais pas permise d'avoir une correspondance soutenue à Port-Réal en dehors de Myrcella. J'avais estimé que c'était trop dangereux pour toute personne de qui j'aurais voulu prendre des nouvelles. Surtout que les personne avec qui j'avais envie de tremper ma plume dans l'encre était ma famille. Les choses étaient différentes à Dorne. Qui était le premier à m'avoir répondu? Le sceau était sur le rouleau impersonnel. C'était étrange. Mon impatience grandissait tandis que je terminais d'allaiter mon petit prince. Quand ce dernier fut enfin rassasié, j'appelai Shae qui était restée à mon service pour qu'elle le couche. Une fois que le duo eut quitté mon bureau, je pris la lettre et, avec un poignard en os de dragon que Varys m'avait offert lors de mon mariage à Joffrey, fis sauter le cachet de cire. Je déroulai le parchemin et ne reconnus pas l'écriture. Sa lecture me plongea dans l'incrédulité et l'effroi, m'obligeant même à me lever et faire les cent pas dans la pièce, tournant sur moi-même comme un ouragan. Celui qui m'avait écrit ne faisait pas partie de mes connaissances mais avait été proche de ceux que j'aimais.

« Votre Grâce,

Puis-je en premier lieu vous présenter mes hommages et mes regrets pour les pertes que vous avez traversées. Je m'appelle Samwell Tarly et je suis un bon ami de votre « frère » Jon qui m'a tant parlé de vous à Château-Noir.

Votre Grâce, nous avons reçu le corbeau transportant des nouvelles du sud à destination de votre frère Benjen et de Jon. C'est sous le conseil de Mestre Aemon que je réponds à leur place. Je vous envoie un appel à l'aide, le premier patrouilleur a disparu juste avant la mort de Lord Stark et Jon aussi dans une expédition au nord du Mur. Le Lord Commandant Mormont a été tué dans une mutinerie.

Mais le plus important, Votre Grâce, c'est que j'ai vu les Marcheurs Blancs.

Ils existent réellement.

Nous avons écrit à toutes les grandes maisons au sujet des Sauvageons qui se font de plus en plus pressant, mais ils n'ont pas répondu et ils nous prendront pour des fou si nous mentionnons les Marcheurs Blancs.

Votre Grâce, nous avons besoin du sud.

J'ignore l'influence que vous avez, mais toute aide est la bienvenue.

Je vous prie de croire, Votre Grâce, en l'expression de mon plus profond respect.

Samwell Tarly »

Sincèrement, malgré les émotions violentes d'effroi que je ressentais, je ne sus pas

comment réagir et comment penser à ses informations.

Sauf à une chose.

Ma meute s'était encore réduite.

Benjen et Jon étaient portés disparus.

Et il ne fallait pas être archimestre de la Citadelle pour comprendre ce que porter disparu pouvait signifier dans la Garde de Nuit.

Mon cœur meurtri se mit à saigner de nouveau tandis que je fermai les yeux, désespérée. Benjen à qui je m'étais accrochée dans ma plus tendre enfance, mon grand frère tandis qu'Eddard me servait de père. Je lui en avait énormément voulu de m'abandonner. Et après, Jon, celui que j'avais voulu retenir en vain. J'allais tous les perdre les un après les autres? J'étais maudite. J'eus aussi une pensée pour Jeor Mormont, un homme d'honneur que tout le Nord respectait malgré le déshonneur que son fils avait lancé sur sa maison en vendant des braconniers à des esclavagistes. Ça avait été un tel scandale de voir ce héros de la rébellion Greyjoy tomber dans une telle bassesse. Une mutinerie avait tué son père… Je me promis que les responsables allaient payer de leur sang leur trahison si l'occasion m'en était donnée. Je relus la lettre, m'attardant sur les mauvaise nouvelles qui frappait le Mur selon Samwell Tarly. Des nouvelles qui étaient inquiétantes prises séparément et potentiellement catastrophiques. Quant à son affirmation que les Marcheurs Blancs seraient de retour…

Si s'était vrai, c'était tout simplement la fin du monde.

Ça ne pouvait pas être eux, n'est-ce pas?

Cette interrogation me ramena à des mois de là. Juste avant qu'on ne découvre les louveteaux dans la neige, avant que l'annonce de la mort de Jon Arryn parvienne à Winterfell avec son cortège de drame pour la famille Stark. Le déserteur… Il avait affirmé qu'il avait vu des Marcheurs Blancs. J'avais pensé alors qu'il était fou, car qui conque fuyait la garde était tué. Pourquoi accomplir un acte qui allait irrémédiablement vous tuer? Toutefois, si les légendes étaient vraies, alors combattre l'horreur semblait bien pire que la perspective de mourir. Je relus encore une fois la feuille et sentis mon ventre se tordre. Si les sauvageons se précipitaient encore et encore contre le Mur mourant dans les tentatives, peut-être étaient-ce parce qu'ils n'avaient pas le choix. Et s'ils n'avaient pas le choix, c'était peut-être parce que c'était vrai. Je sentis le sang se retirer de mon visage et mes nerfs se tendre. Je voulais que cela soit que des sornettes. Toutefois, les éléments s'expliquaient ensemble et deux personnes, à plusieurs mois, d'intervalle avaient affirmé la même choses… Je jugulai une montée de panique qui menaçait de m'emporter. Le Mur avait envoyé des appels à l'aide aux maisons des seigneurs et on n'avait pas répondu, à ce que je crus comprendre. Le garçon Tarly disait que personne ne croirait à l'histoire des Marcheurs Blancs, et je n'eus évidemment aucun mal à le croire. Déjà que la Garde avait de la difficulté depuis plusieurs années et que tout le monde en dehors du Nord s'en fichait. Et les temps étaient paisibles à cette époque! On s'entre-déchirait alors qu'un danger, un terrible danger, nous menaçait tous. Ils ne voudraient jamais réagir ou écouter la Garde de Nuit. C'était pour ça que le mestre avait recommandé qu'on m'écrive. Qui d'autre qu'un Nordien pourrait les croire? Je devais agir et pour cela, j'avais besoin d'avoir le plus d'alliés possibles et d'être en position de force. Toutefois, comment faire ? Il y avait bien une possibilité, une que j'avais rejetée dès quand on me l'avait proposée. Et pourtant… Avais-je d'autre choix que de prendre cette voie que tout semblait me prédestiner ? Je ne voulais pas de cette charge. Cependant, les implications de mon inaction étaient bien plus terribles que de m'engager sur ce chemin dangereux. Il me fallait être à la hauteur et devenir maîtresse de mon destin. Le temps où je me faisais manipuler était révolu. J'allais entrer dans la danse et jouer le jeu pour atteindre l'objectif que je m'étais fixé depuis le début: Survivre. Je roulai la lettre et sortis du bureau. Terriblement angoissée mais aussi déterminée, je me rendis en premier lieu à la nurserie où ma servante veillait sur le berceau de mon fils…

De Benjen.

Voilà, j'avais trouvé comment j'allais l'appeler.

J'allais honorer mon frère disparu, un nom qui serait pas décrié par le sud et qui serait accepté par le Nord.

Je fis signe à Shae de rester assise et me penchai sur le bébé.

-Je ne sais pas comment je vais m'y prendre, mais je me battrai pour que tu ne souffres pas de cette menace, petit Benjen. J'espère que je prendrai les bonnes décisions pour toi et les autres. Je te promets de faire de mon mieux.


Un mois plus tard dans le Palais-Vieux à Lancehélion

La jeune femme était à genoux devant une salle pleine de seigneurs Dorniens. Un septon prononçait des paroles rituels, tenant dans ses mains un bandeau en acier valyrien et serti de rubis taillés en forme de carré. Il la posa sur la tête de l'agenouillé. La jeune femme était vêtue d'un pantalon avec une courte tunique. Elle avait un arc sur le dos et des poignard glissés à sa ceinture, dont celui en os de dragon. Sa seul touche de coquetterie était son irremplaçable collier en argent. Elle se leva souplement, le visage déterminé. Dans la foule qui regardait, Sansa souriait, ravie de ce qu'il se passait, Arya à ses côtés. Arya qui reflétait la détermination de la jeune femme sur l'estrade.

-Veuillez acclamer la nouvelle reine Lyarra Stark, première du nom, reine des Andals, de Rhoynar et des Premiers Hommes, suzeraine des Sept Couronnes et Protectrice du royaume!

A Suivre dans le prochain tome!