Buck adorait son vélo.
Alors oui, il détenait enfin son permis de conduire, mais même s'il aimerait pouvoir avoir son propre véhicule, il n'en avait pas encore les moyens. Mais il se disait qu'il s'en paierait une, dès qu'il recevrait ses premières paies de pompier.
En attendant, il se contentait de son deux-roues et Eddie et Christopher l'avaient aidé à installer un panier pour qu'il puisse emmener Daisy partout avec lui, et il en était si heureux. Il avait décidé de rester et de renouer avec sa sœur ainée, de se construire une vie ici et il était plus que temps de se lancer pour de bon.
Il avait fait un tour par l'académie de pompiers pour s'inscrire lui mais aussi Daisy et l'instructeur qui leur avait fait passer un test d'aptitude avait été impressionné par le lien fusionnel qui existait entre lui et la petite chienne, surtout à un si jeune âge.
Ils commençaient la semaine suivante et il avait décidé de passer le plus de temps possible avec les gens qu'il aimait et de leur annoncer la nouvelle. Il n'en avait même pas encore parlé avec Eddie. Mais il lui avait dit qu'il avait le choix, n'est-ce pas ? Il pouvait faire tout ce qu'il voulait maintenant.
Et il voulait être pompier.
Il entra dans la caserne, Daisy trottinant fièrement à ses côtés alors qu'elle reconnaissait l'endroit comme le sien. Buck savait que Eddie finissait son service à neuf heure et il avait envie de trainer à la caserne, de rester avec lui au maximum.
Il monta les marches, suivant Daisy, qui à peine arrivée au sommet sauta sur les genoux de Hen, qui la couvrait toujours de papouilles. Il salua tout le monde, heureux de l'ambiance bon enfant qui animait la caserne.
Il adorait ça.
– Quoi de neuf, Buck ? lâcha Chimney avec un sourire.
Buck était presque sûr qu'il avait parlé avec sa sœur et qu'il savait donc qu'il avait décidé de la revoir et de renouer avec elle, si son immense sourire reconnaissant était une indication.
– Je me suis dit que Bobby aimerait un coup de main pour préparer le diner, lui sourit-il en réponse.
– Avec plaisir Buck, répondit l'intéressé.
Chimney eut un énorme sourire gourmand qui fit rire Buck.
Eddie sortit de la réserve avec un calepin à la main, signe qu'il devait être de corvée d'inventaire. Et lorsqu'il l'aperçut le rejoignit en moins de trois secondes, avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres. Buck trouvait agréable d'être aimer si tendrement, d'être recherché et désiré, autrement que sur le plan sexuel.
– Bonjour, souffla Eddie avec un sourire amoureux.
– Salut, lui sourit-il.
– J'aime quand tu viens nous voir.
– J'aime être ici et...
Buck l'attrapa par sa ceinture et l'attira dans un coin reculé. Eddie suivit avec un air amusé. Buck regarda par-dessus son épaule pour être sûr qu'ils n'étaient plus à portée de voix.
– Est-ce que tout va bien ? s'enquit Eddie, curieux de son comportement.
– Oui mais je voulais que tu sois le premier au courant.
– Je t'écoute.
Buck se mordit la lèvre et Eddie haussa les sourcils.
Il adorait vraiment les expressions de son visage qui accentuaient ses magnifiques petites rides au coin de ses yeux chocolat et chaleureux. Eddie était beau, doux et gentil et Buck l'aimait tellement fort.
Il prit une inspiration et se lança.
– Je me suis inscris à l'académie.
– Vraiment ? sourit Eddie manifestement heureux de la nouvelle.
– Eh bien, poursuivit-il en frottant sa tâche de naissance. Techniquement, je me suis inscris et j'ai aussi inscris Daisy. J'ai été accepté dans la formation maitre-chien. L'instructeur dit que Daisy est très réceptive et que comme elle est très jeune, elle retiendra plus facilement les commandes.
– C'est une excellente nouvelle, Buck. Je suis si fier de toi.
Buck attrapa la main qu'il lui tendait et entrelaça ses doigts avec les siens, le rouge aux joues. Eddie était si tendre que Buck n'avait qu'une envie c'était de se glisser entre ses bras mais il respectait le choix de son petit-ami de rester professionnel au travail.
– J'ai vraiment hâte de t'avoir ici avec moi.
– Tu crois que Bobby sera d'accord pour nous accueillir avec Daisy ?
– Il le fait déjà Buck, lui rappela-t-il.
Buck dû admettre qu'il avait raison.
– Ok, enfin il faut encore qu'on réussisse l'entrainement.
– Je ne me fais pas de soucis pour ça.
– Et aussi que Daisy devienne adulte avant de pouvoir se mettre au travail et...
– Et tu feras un excellent pompier, puis un excellent maitre-chien.
Buck le regarda en silence quelques secondes.
– Comment tu fais ça ? souffla-t-il.
– Faire quoi ? s'étonna Eddie.
– Être aussi parfait, gentil, doux, rassurant. Tu sais instantanément comment m'apaiser, comment me rendre heureux.
– Je suis content de faire aussi bien, lui sourit-il. Je crois que je t'aime tout simplement et qu'en tant que petit-ami c'est mon job de te rendre heureux.
– Et bah, tu le fais très bien.
Eddie accentua la pression sur sa main et Buck savait qu'il avait très envie de l'embrasser mais qu'il se tiendrait à ça. Il y avait tellement d'intensité, de désir et d'amour dans son regard que Buck en avait le tournis.
– Tu restes ?
– J'avais prévu d'aider pour le diner, confirma-t-il.
– Et après ?
– Tu ne finis pas à neuf heures ? s'enquit-il curieux.
– Si mais Christopher est chez sa grand-mère cette nuit et je me disais que peut-être tu voudrais rester avec moi.
– Chez toi ?
C'était encore très rare que Buck aille chez Eddie et cette invitation à y passer la soirée et même la nuit était une avancée qu'il préférait prendre avec précaution.
– Chez moi, approuva Eddie. Une nuit rien que nous deux et demain matin on récupère Christopher et on va à la jetée pour la fête. Qu'est-ce que tu en penses ?
Il ne savait pas trop quoi en penser.
Passer la nuit chez Eddie, c'était comme un pas de plus dans leur relation et Buck voulait passer à l'étape supérieure, il voulait passer toutes les étapes avec Eddie. Mais il ne savait pas s'il était vraiment prêt pour ça.
Il aimait Eddie et il savait qu'il n'était pas Doug mais il voulait garder son indépendance, sa liberté...
– Tu sais que je n'ai pas de vêtements pour demain et... ?
– Tu peux m'en emprunter.
Buck eut un petit rire.
Eddie ne lâcherait pas l'affaire facilement. Il était décidé à passer la nuit avec lui et Buck était tellement d'accord avec ça. Il devait arrêter de se prendre la tête et se laisser porter.
– Tes vêtements sont un peu juste pour moi, mais j'apprécie l'attention. Le mieux est que je repasse à la maison faire un sac...
– Et si j'avais commandé par erreur des vêtements un peu trop grand pour moi ? Environ une taille ou deux en trop ?
Buck sursauta avant de plisser les yeux.
– Est-ce que tu l'as fait exprès pour me donner une bonne raison de rester ?
Eddie ne quittait pas ses yeux des siens et il eut un sourire amusé.
– Et si je te disais oui ?
Cette fois Buck éclata de rire devant tant de mignonnerie.
– Je dirais que tu as de très bons arguments.
– C'est un oui ?
– C'est un oui, confirma-t-il rendant son petit-ami très heureux.
