Toc toc toc?

Vous ne rêvez pas, c'est bien un chapitre! Après tout ce temps... Je n'ai pas abandonné LaT loin de là, rester loin des écrits m'a énormément déprimé mais je n'avais pas du tout le temps, enfin surtout l'esprit pour me consacrer à ça.

L'année est passée bien vite et en un clin d'oeil, je n'ai pas vu le temps passer entre la publication des chapitres et mon absence.

C'est un peu honteuse et un peu stressée que je reviens.

J'ai encore beaucoup de choses à régler mais je suis repartie pour écrire !

J'espère qu'il ne vous décevra pas, qu'il sera pas à la hauteur de l'attente mais au moins qu'il accompagnera votre été enfin votre week-end plutôt ! Je suis encore une fois désolée de vous faire attendre mais voilà la vie étant ce qu'elle est, parfois y'a des moments plus difficiles que d'autres.

Je pense bien à vous en continuant le dernier chapitre du tome I et je reviendrai (je l'espère) le plus vite possible avec les chapitres du Tome II. Je pense que c'est mieux pour ne pas trop trop vous hype et surtout pour ne pas trop vous faire attendre.

Prenez bien soin de vous et des autres! J'ai sûrement oublié de vous dire des choses mais je vous souhaite une bonne lecture !

N'hésitez pas à laisser votre marque, j'ai toujours plaisir de vous lire et de savoir ce que vous en pensez.

Votre Capitaine Kaname !


Chapitre 26: Oeil de Tigre

Je secouai ma tête doucement pour sortir de ma torpeur, j'ai dû dormir une bonne partie du vol. J'étais encore un peu engourdie, de sommeil et par les derniers jours. Les Cullen et les autres faisaient tous leur possible pour nous changer les idées, faire en sorte que nos journées soient plus légères et c'était réussi.

Je trouvai que notre groupe s'était de plus en plus rapproché et de réels liens s'étaient créés, au-delà du fait que nous travaillons ensemble. Je regardai Edward, il avait encore des marques de fatigue sur le visage mais il avait l'air de dormir paisiblement. Il n'avait pas de séquelles, si je puis dire. Sa convalescence s'était bien passée. La douleur de la perte de Kate se faisait toujours ressentir, parfois un voile de tristesse flottait dans ses yeux. Mon cœur se serrait à chaque fois que je voyais cette peine, je n'arrivais toujours pas à mettre le doigt sur ce sentiment, cela faisait plusieurs jours que j'y repensai, à vrai dire c'était depuis "ma fuite". Le temps passé loin de lui avait semblé si fade, pourtant je n'étais pas du genre à m'accrocher aux personnes et encore moins à être dépendante affectivement. Mais, à ses côtés, j'avais l'impression de redécouvrir la vie et ce que je découvrais me plaisait plutôt bien.

Si j'en parlais à Leah, elle rigolerait en me disant que j'avais sûrement un crush pour Edward, et elle ferait tout pour me rapprocher de lui. L'idée ne m'avait pas échappée mais... Pourquoi se lancer dans ce genre d'histoire ? En rentrant chacun reprendrait certainement sa route, sans se retourner. Et je crois que c'est ce côté là qui me chiffonnait, je pense que je ne voulais pas perdre le peu de relation que l'on avait.

— Bella? Bella !? M'interpella une voix, je sortis de ma torpeur un peu perdue.

— Hum... Oui ? Alice ? Je ne t'avais pas entendu... Fis-je évasive.

— J'avais bien vu, je dois t'appeler depuis trois bonnes minutes ! Rigola-t-elle.

— Je suis désolée... Tu voulais me parler de quelque chose en particulier ? Répondis je gênée.

— Non pas vraiment... Je voulais vérifier que tu allais bien, tu me semblais soucieuse... S'inquièta la brune.

— Je réfléchissais à des choses et d'autres... Eludai-je devant une Alice qui n'avait pas l'air dupe.

— Bien... Je ne vais pas te forcer à me parler... Mais tu sais que tu peux te tourner vers moi si des choses... Et d'autres... Te tracassent... Elle accompagna sa réponse par un petit sourire encourageant.

— Merci Alice... J'y penserai... Je mordillai ma lèvre inférieure gênée.

— Enfin, repris-t-elle en haussant la voix. Je voulais vous parler un peu du programme des prochains jours, si vous voulez bien vous donner la peine de venir ! Elle ordonnait presque aux autres de se rapprocher plus rapidement, ce qui nous fit sourire.

— Haaaa, ça, ça m'intéresse ! Fit Emmett avec un large sourire.

— Pourtant... Alice n'a pas parlé de nourriture encore.. Le taquina Rosalie, en le regardant tout de même avec tendresse.

— Moui... Mais je ne suis pas "qu'un ventre" sur pattes !

— Mais oui ça on le sait que tu caches un gros cœur derrière ta carrure d'ours ! Je renchéris. Il ne manqua pas de me donner un petit coup d'épaule qui me fit atterrir contre la poitrine d'Edward. Je rougis en m'excusant, j'avais l'impression que j'étais restée légèrement plus longtemps contre lui... Ou alors c'est ton désir pour lui qui te fait croire des choses... Chuchota ma conscience espiègle. Je toussotai pour me redonner un peu de contenance.

— Vous m'écoutez ? Ou alors, si vous préférez batifoler, je réserve la surprise ! S'énerva faussement Alice.

— Non, continue Al', nous restons suspendus à tes lèvres ! S'amusa Edward.

— Oui enfin pas trop suspendus quand même ! Intervint Jasper, ce qui déclencha nos rires.

— Donc, puisque vous avez fini de faire les enfants, nous irons d'abord visiter le sud pour remonter vers le nord... Nous avons un programme très chargé !

— J'ai hâte de découvrir ce que vous nous avez préparé ! S'emporta gaiement Leah.

— Vous êtes quand même des petits cachotiers ! Vous comptez nous en parler un peu plus ou vous restez vagues ? Demanda Jacob.

— Je comptais en parler mais puisque tu as l'air si ... impatient, je vais peut-être attendre ! Alice avait dit ça un peu sèchement mais je comprenais, elle essayait d'expliquer et elle n'arrêtait pas d'être coupée. Je suppose que la petite pique de Jacob n'aidait pas à prendre plaisir à partager.

Je mettais ma main sur son bras, pour l'encourager silencieusement, elle me fit un petit sourire malicieux puis se lança, non sans jeter un petit regard vers Edward qui lui fit signe de continuer.

— Nous arriverons à Christchurch puis nous ferons un circuit dans l'île du sud pour remonter enfin vers Wellington et foncer vers le Nord pour repartir...

— Nous irons à Hokitika et ses alentours... Commença Edward en me regardant énigmatique. Je souris en retour, j'avais compris qu'il me testait et j'adorais ça, c'était "un truc" entre nous, comme pour rappeler que notre relation avait commencé sur une joute verbale.

— Pounamu... Chuchotai-je presque comme si le mot allait me brûler la langue. Son sourire se fit encore plus grand, et je pus voir une lueur de satisfaction dans son regard.

— Pounaquoi ? Dit Rebecca.

— Si je te dis greenstone... ? Ajouta Tanya.

— Le jade ! Beugla mon frère en appuyant sur un buzzer imaginaire.

— Ding ding ! Nous avons un challenger à ma gauche ! S'exclama Alice en riant.

— Oui, je sais, je sais, vous êtes ébahis devant tant de génie... C'est pas facile tous les jours, surtout pour Bell's mais que voulez-vous, c'est inné le talent, je le prends et puis des grands pouvoirs impliques de grandes responsabilités...

— Et le melon intergalactique, il va avec les grands pouvoirs ? Rosalie leva un sourcil interrogateur vers mon frère.

— Hahaha... Hum j'en ai peut-être un peu trop fait ma Rosie ?

— Tu crois ça ? S'amusa la grande blonde.

C'est bien la première fois que j'étais témoin du rougissement de mon frère. Ils étaient vraiment sur la même longueur d'ondes, cela me laissait un peu rêveuse. Je n'avais jamais eu d'alchimie comme ça avec quelqu'un... Enfin intellectuellement, nous nous en rapprochions avec Edward mais sinon, mes anciennes relations, je prenais conscience que ce n'était pas du tout de l'amour mais sûrement, une entente mutuelle où nous comblions des manques et des besoins.

— Bella ? Tu es repartie sur la lune ? S'amusa Tanya.

— Je suis un peu étourdie aujourd'hui, je le reconnais ! Mais je suis là maintenant. Je me concentrai pour être un peu plus attentive.

— A Christchurch, nous allons atterrir puis nous irons directement rejoindre notre hébergement.

— Il se trouve à environ une heure de la ville, au milieu de nul part pour une nuit au calme... Commenta Edward.

— On va dormir à la belle étoile ? Demanda Seth.

— En quelques sortes, nous dormirons dans des cabanes écologiques en verre, pour être complètement immergés dans la nature.

— Je suis certaine que ça sera plutôt pas mal ! Tanya avait l'air emballée, comme la plupart d'entre nous.

— Je pense aussi ... Répondis-je rêveuse.

Le vol se termina dans le calme, chacun était occupés à lire, jouer sur téléphone, dormir ou à bavarder. Pour ma part, j'avais observé le paysage, les nuages avaient laissé place au vert des forêts, aux Fjords et aux montagnes, qui avaient l'air minuscules de mon point de vue.

Nous avons atterri sans encombres, les Cullen avaient encore tout bien organisé ; nous sommes repartis directement dans des 4x4 vers les cabanes de verre. Le coucher de soleil pointait son nez, ce qui donnait un cadre parfait à habitations. Je restais un moment muette devant ce spectacle, les designers avaient bien fait leur travail, malgré le fait que cet habitat ne faisait pas partie de la nature, grâce à la transparence du verre, cela se fondait parfaitement dans ce paysage vierge d'habitations.

Les collines verdoyantes ondulaient autour des cabanes, elles étaient montées sur pilotis, nous avions garé au loin les voitures pour préserver cet écrin de nature. Sur le chemin, je pus apprécier les cyprès, les herbes et plantes environnantes. Au fond, je discernai la longue baie. J'installais mes affaires, le juste nécessaire pour la nuit, et j'étais en "paix" avec moi-même, la sérénité des lieux me poussait à méditer et je crois que cela me faisait du bien ; venir ici était une excellente idée.

Je me perdais dans ma tête, je repensai à ma vie, à ce que j'avais accompli, depuis quand je n'avais pas pensé comme ça ? Décidément, cette atmosphère me rendait pensive et un brin mélancolique.

Je regardai mon téléphone et je vis avec joie que j'avais un mail de ma mère et de mon beau-père. Ils avaient beaucoup pris de nos nouvelles durant ces derniers mois, nous essayons, Em et moi, de les tenir au courant de nos trajets. C'était comme ça entre nous, on ne se voyait pas beaucoup mais on était très soucieux de se parler au moins deux fois par semaine.

Je pianotais sur mon clavier, envoya ma réponse et puis me décida à sortir. Encore une fois je me retrouvai nez à nez avec Edward, qui me tenait le bras pour éviter que je trébuche, je ne sais pas s'il avait remarqué ma maladresse ou si c'est sa galanterie qui faisait qu'il était bien plus prévenant que n'importe qui. Il effleura bien plus mon bras, en me regardant comme si je pouvais fuir à tout moment. Je me sentais coupable parce que j'étais la fautive de l'histoire, à cause de la fuite, la confiance qu'il avait placé en moi s'était fissurée. Bien souvent il était comme "d'habitude" mais je voyais bien qu'il était peu sûr de lui me concernant. Cela me touchait énormément parce que je l'appréciais et que je voulais que tout aille bien. Non, enfin en réalité, je voulais regagner sa confiance, coûte que coûte.

— Tu es bien installée ? Dit-il presque en murmurant.

— Oui... répondis-je sur le même ton.

— Bien... J'allais me promener un peu...- Il marqua une pause avant de reprendre presque hésitant. - Tu veux m'accompagner ? Il jeta un regard, où brillait un peu d'espoir, vers moi.

— Oui... Pourquoi pas... Il me fit un petit sourire avant de commencer à marcher.

Nous marchions vers la baie, le soleil était couché maintenant ; je soupirai d'aise, il faisait doux, la vue était magnifique, et je ne parlai pas d'Edward évidemment... Enfin pas que.

Nous nous étions assis sur le ponton, aucun de nous ne parlait mais c'était agréable, je regardais les reflets de la lune naître sur l'eau. Il faisait clair ce soir, j'étais impatiente de voir les étoiles et la voie lactée sur nos cabanes, le spectacle devait vraiment valoir le coup d'œil.

— Isabella ?

— Oui ? Je regardai Edward dans les yeux, un petit frisson me parcouru, sous le halo de la lune naissante, il était particulièrement beau.

— Est-ce que... Commença-t-il. Est-ce que tout va bien entre nous ?

— Comment ça ?

— Hum... Et bien... Je me disais... Cela fait quelques jours que j'y pense et je voulais... Avoir ton avis... Il se grattait l'arrière de la tête, signe qu'il était un peu nerveux.

Je soupirai, soulagée de voir que lui aussi était conscient de la situation et que quelque part, il voulait arranger les choses. Du moins c'est ce que j'espérais.

— Je suis contente que tu en parles, vraiment... - Je le regardai et il avait un petit sourire encourageant.- Je sais que c'est compliqué de me refaire confiance et que ... j'ai brisé la confiance que tu avais placé en moi, et crois moi je suis désolée, vraiment désolée de t'avoir fait du mal et de vous avoir tous déçus... J'aurai voulu être moins impulsive et peut-être que si j'avais réfléchi, nous n'en serions pas là... J'arrêtai pour reprendre mon souffle. Je... J'aimerai ne pas perdre ce que l'on a construit ensemble... Enfin je sais que c'est présomptueux de ma part de demander des choses...

— Isabella...

— Je sais qu'on a vécu des trucs plutôt bien et que, même si c'était mal partis...

— Isabella... Recommença Edward.

— Em et moi, on est comme ça, des bourrins mais je t'assure que l'on essaye d'être moins sauvages... Juste tout ça, tout ce que vous nous apportez, c'est des choses que l'on aurait jamais imaginé vivre...

Puis soudain, je ne sentis plus rien, juste un cocon de douceur. Il m'entourait de ses bras dans une étreinte.

— Je suis rassuré de voir que notre relation ne te rend pas indifférente... Je tiens à m'excuser pour la distance que j'ai pu mettre entre nous, j'avais besoin de réfléchir et je suppose de faire le point sur mes pensées...

— Je comprends très bien...Croassai-je la gorge nouée d'émotion. Un instant, j'avais espéré que cela soit plus qu'une étreinte mais je pense que cela aurait été trop rapide. Et c'était bien comme ça.

— Et si... On rejoignait les autres ? Il relâcha ses bras autour de moi, et je me sentis vide d'un coup.

— Oui... J'ai un peu faim aussi. Je souris doucement, sourire qu'il me rendit, il avait de nouveau ce regard... Tendre.

La soirée passait à toute allure, après un repas léger mais bienvenue, je me couchais l'esprit rempli d'images d'étoiles et de la voie lactée que j'avais eu la chance de contempler avant de tomber dans les bras de Morphée.

Les jours ont défilé si vite, nous avons visité énormément de choses, Akaroa où nous avions vu et joué avec des dauphins. J'avais été conquise par cette petite ville à l'influence française, nous avions déambulé dans la " rue Jolie" qui longe le front de mer. Cela nous menait à la French Bay. La ville se trouvai dans le cratère d'un volcan qui s'est érodé avec le temps. Puis notre escapade nous a mené à traverser Timaru, St Bathans ; une ancienne mine d'or. Après, nous nous sommes rendus à Moeraki Boulders Beach, où il y a le long d'une plage des gros rochers, qui pour certains ressemblent à des œufs de dinosaures, mais cela reste du mythe puisque scientifiquement il s'agit d'un dépôt de calcites autour d'un noyau de boue fossilisée. Emmett et Jake ont bien entendu gardé la première version.

Les jours passèrent et nous avions visité beaucoup d'endroits paradisiaques : plages, galeries, villes... Mais j'avais particulièrement adoré la région des Catlins, Nugget Point, rien à voir avec le poulet au grand dam d'Emmett, c'était tout simplement une escale dans un phare qui valait vraiment le coup d'oeil. Du haut de notre promontoire vertigineux, nous surplombions l'océan. Au loin des rochers éparpillés, par ci par là, au large prêts à affronter des vagues déchaînées. Nous avions ensuite poursuivi par une petite randonnée qui nous faisait gagner un abri pour observer des otaries à fourrure et des manchots qui remontaient de la plage. Jasper et Edward nous firent rire en nous montrant leur grand talent d'imitation de manchots. Suivi d'Emmett et Seth qui mimait des dauphins nageant à côté. Un spectacle... qui valait pour sûr le détour et nous fit rire aux éclats.

Nous passions aussi par Purakaunui Falls nous fûmes éblouis par ces filets d'eau jaillissant sur la roche dans un écrin de verdure, de mousse et de fougère. Un petit passage que j'avais apprécié. Ensuite Cathedral Cove, des grottes immenses avec une hauteur sous plafond monumentale, si je puis dire, de plus de trente mètres, c'était absolument merveilleux. Il fallait bien entendu faire attention aux heures des marées pour ne pas se retrouver piégés. Mais pendant que l'océan se retirait pour ces quelques heures, nous pûmes visiter à pieds les grottes. Nous repartions avec des photos souvenirs de groupe assez épiques. J'avais rarement vu Edward se lâcher autant mais c'était drôle de le voir ainsi. Notre aventure nous amena par la suite sur une plage de forêt pétrifiée, oui je me suis au début posée la question mais c'est bien une curiosité géologique qui nous fait remonter au Jurassique. Les coulées de boues volcaniques ont pétrifié des troncs d'arbres et avec la dérive des continents, cette forêt a refait surface il y a des millions d'années. Depuis la plate-forme, je me me pris à rêver du temps des dinosaures foulant cette forêt... Pour finir la journée, des dauphins Hector s'immiscèrent dans le paysage. Je ne suis pas spécialement fan des dauphins mais c'était vraiment beau de les voir ainsi s'amusant dans les rouleaux des vagues.

Les nuits et les jours passaient et nous nous retrouvions tout au sud, nous fûmes accueilli par le vent qui était vraiment fort, si bien que les arbres plantés par les agriculteurs pour casser les bourrasques étaient juste couchés sur le sol. Rosalie m'avait dit que l'on appelait ça « l'anémomorphose » quand la végétation modifie son orientation pour contrer la puissance du vent. L'air était glacial puisqu'il provenait de l'Antarctique mais quel point de vue ! Des falaises abruptes et l'océan à perte de vue ! Il y avait même un panneau nous indiquant que le Pôle Sud n'était plus qu'à 4803 km, une broutille !

Des petits coins secrets et d'autres un peu moins parsemaient notre visite, et c'était très bien, des villes, des cascades, des forêts, des lacs, nous étions sortis des sentiers battus et c'était ce qu'il nous fallait pour juste profiter des instants présents tous ensemble.

Nous continuâmes la route vers l'île Stewart pour aller dans un refuge d'oiseaux, nous voulions aussi voir des kiwis et pour ça, il fallait se lever à l'aube pourra voir la chance d'en apercevoir avant le lever du soleil.

Notre petit séjour sur l'île nous avait permis de découvrir de nombreuses espèces d'animaux, comme le grand perroquet Kakapo, les oiseaux Kaka ; en revanche le Tukutuku rakiurae ; ce nom qui faisait beaucoup rire Emmett était bien plus difficile à observer, ce gecko se faisait très timide. Nous apprenions aussi que l'île possédait une grande population de cerf, qui avaient été introduite par l'Homme.

Nous n'avions pas voulu nous attarder plus de jours, même si ce n'était pas l'envie qui nous manquait d'entreprendre de nombreuses randonnées. Edward nous avait dit qu'il fallait être au rendez-vous avec ses collaborateurs dans deux semaines et, selon lui, nous étions dans les temps mais il ne fallait pas non plus trop flâner. Au désespoir d'Alice qui, selon moi, n'était pas la seule à vouloir prendre du bon temps.

— Edward ! S'écria Tanya. C'est un voyage pour se ressourcer ou pour nous épuiser que tu es en train de nous faire vivre ?!

— Je trouve que l'on mène une vie de croisière, - je pouvais entendre une pointe de malice dans la voix d'Edward - Vous ne trouvez pas ? Nous demanda-t-il .

Un petit silence se fît, personne n'osait vraiment lui dire que malgré les paysages somptueux que l'on pouvait voir, nous avions un rythme assez effréné et je pense que l'on avait tous besoin d'un vrai moment de détente.

— Et bien.. Commençais-je sous les regards encourageants des autres - ces traîtres m'avaient laisser être la porte-parole, comme s'ils étaient persuadés que cela passerait mieux si c'était moi qui lui parlait. - Tu nous prépares toujours des choses sublimes à voir, des expériences formidables à vivre et je, nous, sommes conscients du travail et des efforts que tu dois fournir pour organiser ça...

— Vous voulez cela ? - il commençait à pincer l'arrête de son nez, signe qu'il s'agaçait - Que nous allions seulement aux endroits des gisements ou que nous nous concentrions sur les pierres ? Il prit son téléphone.

Je lui mis doucement ma main sur la sienne pour l'empêcher de passer son appel, qui je suppose était pour annuler ce qu'il avait préparé.

— Je t'assure Edward, nous sommes contents, vraiment contents que tu nous montres tout cela et que tu transformes ce reportage en aventure humaine... Mais justement, nous avons envie de partager encore plus avec toi, ensemble... Depuis des jours nous faisons de la route et même si au final le paysage est à couper le souffle.. Je crois que nous sommes un peu fatigués... Je m'arrêtais là presque à bout de souffle ; son silence ne nous rassurait guère. Je vis chez les autres un brin d'inquiétude. Après tout, Edward organisait seul et nous servait tout sur un plateau et je ne sais pas peut-être que cela était déplacé de dire que c'était trop ?... Après quelques minutes qui me semblaient être une éternité, il répondit.

— Je vois... Et bien.. Il ne me reste plus qu'à...

— Edward, ne nous en veux pas, vraiment, Bella a eu le courage de parler pour nous, et c'est vrai qu'on n'a pas été sympa de lui faire porter ça...

— Laisse-moi finir Jasper. Répondit-il sur un ton calme mais sec, avant de se mettre à sourire.

— Excuse-moi Ed... Mais tu as l'air d'un psychopathe à changer d'humeur comme ça... Tu me ferais limite peur... S'inquiéta Tanya.

Alice, elle, avait un large sourire, j'avais oublié que la traîtresse était dans la confidence !

— Ohhh mais détendez-vous ! Je ne vais pas vous manger... Je comprends ce que vous voulez dire par là et je reconnais qu'on n'a pas chaumé... Je suis désolé de vous avoir embarqués dans ce périple. J'avais tellement envie de vous changer les idées, de vivre autre chose que des rendez-vous professionnels même si c'est la raison pour laquelle nous sommes partis, je n'aurai jamais imaginé que notre aventure prendrais cette dimension et... - il marqua un pause -, que nos relations prendraient des chemins... Inattendus. - Il me regarda droit dans les yeux avant de reprendre -. J'ai surestimé les capacités humaines à développer des liens et des sentiments... Même si Alice n'a pas arrêté de me prévenir à ce sujet depuis... Des siècles ! Alice éclata de rire avant de prendre son frère dans ses bras.

— Mon petit frère ouvre les yeux sur l'Humanité... Alice essuya théâtralement le coin de son œil pour enlever une larme imaginaire.

— Pas vraiment Al', juste je vous suis reconnaissant de... me faire un découvrir un monde... Différent mais pas désagréable et pour en revenir à nos moutons... J'avais bien vu que le rythme était un peu effréné..

— Un peu dit-il... Se moqua Jane.

— Bon, peut-être pas qu'un peu mais en tout cas, nous voulions garder la surprise - il jeta un petit regard en direction de sa sœur, qui lui fit un hochement de tête affirmatif - mais puisque vous vous êtes réveillés pour nous secouer les puces... Je vais vous dire la suite de notre voyage.

— Attends attends... Tu avais prévu tout cela ? S'étonna Jasper.

— Non pas vraiment tout cela... Enfin pas la partie mutinerie !

— Mutinerie ! Edward toujours plus ! Rigola franchement Tanya.

— Et tu appelles ça comment quand l'équipage s'en prend au capitaine ! Se défendit Edward

— Mmmh... Tanya fît mine de réfléchir. Une entente mutuelle ?

— Non non non c'est bien une mutinerie ! mais puisque je suis dans mon jour de bonté, je vais vous révéler la suite du voyage !

— Monsieur est bien trop bon avec nous... Jasper accompagna sa phrase avec une petite révérence qui nous fit tous rire.

— Nous irons donc visiter le parc national du Fiorland en partant de Te Anau et ainsi atteindre Milford Sound...

— MAIS NOOOOON ! S'écria Emmett en faisant une... danse de la joie ? Son cri nous avait tous fait sursauter.

— Mais qu'est-ce-que tu... Commença Jacob avant d'avoir lui aussi le même sourire et lui aussi entreprit de faire une danse de la joie.

— Attendez, attendez ! Mais qu'est ce qu'ils vous arrivent vous deux ? Intervint Leah avant d'avoir un sourire niais sur le visage et elle aussi de se joindre à la danse de la joie collective.

— Tu as compris Leah ?! Dit Jacob en la prenant par les mains et à eux deux, ils dansaient comme des pantins désarticulés.

— Il va falloir nous expliquer... Je fronçais les sourcils avant d'avoir, moi aussi une révélation. Le Seigneur des Anneaux... !

— Biiiingo Bell's t'as trouvé ! Ed c'est ça hein, c'est bien ça ? S'impatientait Emmett, je souris en voyant ce grand gaillard avoir sa petite tête d'enfant qui attend qu'on lui dise sa surprise.

— Tu as raison Emmett, vous avez trouvé, nous allons effectivement faire quelques spots du tournage et faire une croisière pour remonter jusqu'à Milford. Edward riait doucement devant ce spectacle.

— Kayak, repos et juste savourer notre temps sur le grand voilier que nous avons réservé, nous n'aurons qu'à prendre des photos, se reposer, nager... Passer du bon temps quoi ! Ensuite... Surprise !

— Oh non Al' tu ne vas pas t'en sortir comme ça... Menaça Jane.

Un rapide coup d'oeil vers son frère pour qu'Alice cède.

— Nous n'aurons pas le temps de tout visiter alors Edward a proposé que l'on survole quelques points intéressants avant d'atterrir à Hokitika.

— Oh oui oh oui ! Emmett ne tenait plus en place. Il aimait beaucoup Tolkien et c'était un vrai plaisir de le voir aussi heureux.

Notre nouvelle aventure nous enveloppa dans un cocon de bonheur. Nous montions dans des petits hélicoptères qui allaient survoler toute la route jusqu'à Milford Sound, La route ; la State Highway 94, plus connue sous le nom de Milford Road, regorgeait de surprise à chaque tournant, la vallée d' Eglinton formée par les glaciers, Mirror Lake où se reflètent les Earl Mountains l'entourant. Il était difficile de décrire l'expérience, les lacs alpins cachés, les cascades spectaculaires, les sommets enneigés, les glaciers, je voyais aussi Te Wahipounamu ; la place de la pierre verte avec ses hectares de forêts de hêtres. Tout nous en mettait littéralement plein la vue.

Nous arrivâmes tôt à Milford Sound, évitant tous les touristes, à notre plus grand bonheur. Le voilier était immense, évidemment, j'avais presque oublié que nous voyageons avec les Cullen et que rien n'était « simple ». Mais cela me convenait puisque cela nous permettait de vivre des choses extraordinaires.

La navigation dans le fjord était une expérience géologique hors du commun, les parois abruptes et dentelées qui s'élevaient à plus de mille mètres au-dessus de l'eau et étaient fascinantes à regarder.

La tectonique des plaques avait vraiment façonné de toutes pièces ces paysages, les terres étaient auparavant submergées par les eaux. Puis, des plissements duent au mouvement des plaques donnèrent naissance aux premières montagnes et vallées. Lady Bowen Falls et Stirling Falls, des chutes permanentes qui étaient spectaculaires ; en effet Lady Bowen était étonnante avec ses montagnes escarpées faisant une hauteur de 162 mètres.

La suite de la croisière se passa bien, nous entamions le quatrième jours et cette pause en pleine nature nous faisait le plus grand bien. Des dauphins venaient jouer le long de la coque, quelques fois je pus voir des phoques et des gorfous. Je pris un peu de temps pour naviguer en kayak, des coraux noirs se développaient jusqu'à la surface de l'eau. Emmett, Jake et la meute s'amusaient à faire des courses de Kayak, tout était prétexte à faire un concours d'égo alors que nous, les filles, voguions doucement en papotant. Je m'arrêtais devant le colosse, la Mitre Peak, qui dominait le lac avec ses 1683 mètres. Puis je fermais les yeux, m'abandonnant aux sons alentours, les rires des filles, les cris des garçons, le clapotis de l'eau,... j'étais vraiment bercée par tout cela. Si bien que je n'entendis pas Edward approcher.

— Je te dérange ? Murmura-t-il, me sortant de ma torpeur.

— Pas du tout, je méditais un petit peu... Je fis un petit sourire.

— C'est pour te prévenir que nous allons rentrer.

— Oh déjà ?

— Cela fait presque 4 heures que nous sommes sur le lac et quasiment une heure dans l'eau ! S'amusa-t-il

— Mais tu me fais marcher ?! Je regardais ma montre par automatisme. Je n'ai pas vu le temps passer...

— C'est vrai que c'est si reposant que l'on ne voit pas les heures défiler. Mais... Tu pourras encore profiter dans le petit avion, nous allons survoler des coins sympas...

— Et encore entendre les garçons s'extasier devant tel ou tel paysage de films ! Ils ont tellement de référence que je suis perdue ! M'amusai-je.

— Haha à qui le dis-tu ! Heureusement qu'Alice s'y connaît un minimum et m'a dit par où passer pour aller voir les lieux emblématiques.

— Puis je suis sûre qu'il en reste plein à découvrir...

— En effet, malheureusement, on ne pourra pas tout voir, mais je pense que l'on se rapproche bien d'une visite presque complète de l'île du sud...

— Ne t'en fais pas Edward, tout est parfait, vraiment... Nous sommes gâtés.

Sur ces belles paroles, nous nous sourîmes puis en un clignement d'œil nous avions rejoint Queenstown en hélicoptère. La ville était réputée, à l'époque, par les chercheurs d'or qui étaient arrivés en nombre suite à la découverte d'or sur les rives de la rivières Shotover par un groupe d'éleveurs de moutons.

La région était prisée par Peter Jackson, bien entendu, pour le plus grand bonheur des fans, plusieurs scènes du Seigneur des Anneaux avaient été tournées là. Queenstown et ses alentours avaient aussi servi de décor à X-men, le monde de Narnia et j'en passe.

De nos jours, Jasper nous expliqua que la ville était surtout réputée pour faire vivre des sensations fortes, pas mal de touristes venaient pour faire du jetboat, du rafting, du bungyjumping, de via ferrata, un saut en parachute et d'autres. Il y en avait pour tous les goûts.

Comme promis, nous prenions notre envol en direction du Lac Wakatipu , le plus long lac de Nouvelle-Zélande. Il ressemblait au lac du Loch Ness. La particularité de ce lac est que son niveau monte et descend d'une vingtaine de centimètres à intervalles réguliers, comme la mer sous l'effet de la lune. Nous nous approchions ensuite du lac Wanaka, connu pour son seul arbre, un saule, sur ses rives. Le soleil commençait sa descente et les couleurs rosées, orangées étaient superbes sur cette eau limpide. Direction le lac Tekapo, comme la plupart des lacs, celui-ci provient de la fonte des glaciers en amont. Ce qui donne une couleur bleu turquoise aux lacs de la région. Les glaciers en glissant sur les roches environnantes provoquèrent une sorte de « poussière de roche » qui, mélangée à l'eau, lui ont conféré cette couleur. Je regrettais de ne pas dormir sur les rives du lac, qui étaient vierges de toutes pollution lumineuse et où par temps dégagé, le nombre d'étoiles visibles devait être incroyable. C'est tout naturellement que l'on se dirigeait vers le Mont Cook ou Aoraki en Maori, qui est le plus haut sommet de Nouvelle-Zélande.

Puis est venu le vol des glaciers Fox et Franz Josef, le survol était magnifique, vue d'en haut, nous pouvions voir par nous même le changement. En quelques kilomètres, l'environnement passait d'une forêt tropicale à un glacier. De nombreuses cascades jaillissaient de la roche le long d'un sentier. Ce n'était pas grandiose mais les sites valaient quand même le détour surtout en hélicoptère.

Nous nous rendions au dernier lieu à voir, c'était le « Pancake Rocks », une formation calcaire naturelle. D'un côté la beauté de la mer de Tasman, de l'autre une végétation dense et sauvage, quoi de mieux pour laisser libre court à notre imagination ? Et de se croire dans un tournage du dernier Uncharted ou Tomb Raider. Le soleil se couchait et le spectacle était à la hauteur de nos espérances. Les falaises surplombaient la mer, la roche rougissait sous les derniers rayons de soleil. Je n'arrêtais pas de mitrailler avec mon appareil, comme si un géant avait décidé d'empiler ces roches. Ou une civilisation disparue qui avait établie un rituel tout autour de cette sculpture. Mais non il a « juste » fallu 30 millions d'années pour que les dépôts de sédiments et la décompositions de créatures marines solidifiés forment cette roche.

J'avais presque envie de descendre pour toucher ces roches, voir de plus près les empilements qui racontaient une partie de l'histoire de la Terre. La plage s'étendait à perte de vue, d'ici, on pouvait voir la puissance des vagues qui viennent heurter la falaise et sculpter encore plus les roches, soudain un bruit sourd se fit entendre.

— Qu'est ce que c'est que ce rugissement ? Je m'interrogeais en regardant mon frère.

— Promis, ce n'est pas mon ventre ! Dit Emmett en levant les bras innocemment.

Puis d'un coup, une cheminée d'eau sortie, l'écume était projetée à plusieurs mètres de hauteur et retombaient en ruisselant sur les Pancake Rocks. C'était impressionnant, des arcs-en-ciel éphémères naissaient sous nos yeux.

— Ce sont ce que l'on appelle les Blowholes, les vagues qui frappent la côte s'engouffrent à l'intérieur des cavités trop étroites pour les accueillir et la pression est telle que l'eau jaillit avec force.

— C'est fou que, même en n'étant pas proche du phénomène, l'on entende aussi bien les grondements...

— Et que les sternes à poitrine blanche contemplent sans sourciller le paysage. Ajouta Jasper.

— Ces panoramas sont magnifiques, merci beaucoup de nous faire vivre ça... Dis-je presque avec ferveur. Il y avait tant d'endroits à explorer et ce côté explorateur me plaisait grandement, peut-être qu'un jour, j'irai là où l'Homme n'a jamais posé le pied. Ce voyage hors du commun faisait battre mon cœur d'aventurière et plus que tout j'arrivais à capturer des instants volés à la nature.

— Toi aussi tu es fébrile ? Chuchota Emmett.

— Fff... Je ne pensais pas vivre ça un jour...

— Tu m'étonnes, pourtant, on en a fait des reportages... Mais là...

— C'est un gros morceau hein...

— Ça tu l'as dit p'tite sœur mais merde qu'est ce que je m'amuse !

C'était certain, si j'avais pu me regarder dans un miroir, à ce moment là, je suis persuadée que la même lueur que celle de mon frère brillait au fond de mon regard. Tout ça était ma passion et grâce à des rencontres, des hasards et des coups du destin, on rencontrait des gens avec qui l'on pouvait vivre ça. Instinctivement, mon doigt appuyait sur la gâchette. Je pris des clichés d'Edward, heureux, il montrait par la fenêtre des choses à ses sœurs. Le trio était parfait, sous le coucher de soleil, cela donnait une dimension encore plus magique au voyage.

Nous nous dirigions vers notre destination. C'est en début de soirée que nous atterrissions sur le petit tarmac. Il faisait frais mais pas froid et c'était agréable de détendre un peu ses jambes. Comme d'habitude, nous n'étions pas embêtés par les bagages car ils apparaissaient comme par magie et sur nous nous n'avions que le strict minimum pour ne pas s'encombrer de valises et autres sacs intransportables. Mon dos et mes lombaires remerciaient silencieusement ces petites mains qui nous rendaient la vie bien meilleure. Nous pouvions ainsi nous concentrer sur le matériel vidéo et photo sans avoir peur de tout perdre. Je ne sais pas et je ne voulais même pas imaginer combien devait coûter ce luxe, mais tout ce que je savais c'est que j'y avais pris goût. J'étais un peu fatiguée et peut-être aussi un peu sonnée par toutes les merveilles que l'on avait pu voir durant ces derniers jours. Notre visite à Fiordland, la croisière et les vols avaient duré près de 4 jours et c'était agréable d'avoir pu prendre le temps de contempler.

Surtout notre croisière, ça avait un petit quelque chose de magique de pouvoir se réveiller au milieu des fjords à la belle étoile et juste apprécier le monde qui nous entoure dans le plus grand des calmes. Même à des endroits touristiques, nous trouvions le moyen de nous couper des gens, du monde, et de rester entre nous à partager ces moments précieux. Autour d'un verre, d'une conversation ou juste dans le silence de la nuit qui parfois était interrompu par les bruits de la faune sauvage locale.

Je pouvais voir que cette pause avait été bénéfique pour tout le monde, les visages étaient plus sereins et détendus, la fatigue ne s'était pas tout à fait estompée mais un certain apaisement se faisait ressentir. C'est après un dîner léger, que je rejoignais ma chambre.

Quelles autres surprises allons-nous découvrir ?

C'est sur cette question que je m'endormis en pensant à la journée du lendemain.

Ce matin là, je me réveillais en pleine forme, j'étirais mon dos et me passais la main dans les cheveux. Je regardai l'heure, il était presque 4 heures. Tanya m'avait dit que nous partirions vers 6 heures et demi donc j'étais plutôt large. Je décidais d'aller courir un peu, le soleil ne s'était pas encore levé mais je pouvais discerner le memorial Shipwreck qui avait été construit en mémoire des navires qui sombrèrent au large de la ville. Je courus jusqu'à Sunset Point, c'est là que s'arrêtait la plage puisque ici débouchait le fleuve Hokitika.

Je revenais sur mes pas, d'une foulée douce pour admirer le lever de soleil quand au loin je crus distinguer Edward, mais il faisait encore trop sombre pour que j'en sois certaine.

Je rentrai prendre une douche, je m'habillai avec un pantalon en lin kaki, une chemise en lin beige et puis j'attachai mes cheveux dans un chignon déstructuré.

En descendant, je vis Rosalie et Emmett, et c'est ensemble que nous nous rendions à la salle du petit-déjeuner. Je les regardais se chamailler sur la quantité de nourriture qu'Emmett prenait, c'était toujours surprenant et puis on s'y faisait avec le temps, il avait un bon coup de fourchette et c'était plaisant à voir. Rosalie mangeait, pas autant que lui, mais elle aussi mangeait bien. J'adorais le fait qu'elle ait l'air d'une blonde plantureuse qui en apparence ne devait manger que des courgettes à l'eau de vichy mais il n'en était rien. J'en avais marre de voir dans les magasines, films et autres supports, des mannequins taille 0 qui se restreignent constamment sans jamais profiter de la vie parce que la société actuelle veut seulement des corps de rêves et des stéréotypes. Les femmes ont des formes et il était bon de le montrer.

— Bell's ? Bell's ? Tu m'écoutes ?

— Oh pardon Em, j'étais dans la lune...

— Hin hin et tu pensais à quoi... Ou plutôt à quiiiii ? Me taquina Emmett.

— Je pensais au dictat de la mode... Rosalie éclata de rire.

— De si bon matin Bella ?

— Et bien oui, c'est en regardant mon frère que je me suis fait la réflexion que c'était agréable de voir quelqu'un manger avec entrain plutôt que d'avoir une personne qui contrôle tout ce qu'elle mange.

— Je te comprends, bien des fois je me suis prise des remarques en me disant que j'étais trop « grosse »... Rosalie grimaça en disant ça.

— QUOI ?! M'exclamai-je. Mais enfin, regardes toi... Tu es resplendissante, pulpeuse et tu as des formes ! Enfin tu n'es pas en plastique quoi !

— Hahaha Bella, merci, pour ces compliments...

— Je le pense sincèrement !

— Je le sais, les gens sont cons, quand tu ne rentres pas dans les normes ou que tu n'es pas qu'une blonde écervelée à qui on dit «va ici», «fait ça» et «oh mon dieu ne parles pas, ça gâcherait ton charme»...

— Mais non ? Qui a osé te dire ça ! Gronda Emmett.

— Mon ex... Il ne supportait pas que je puisse réfléchir mieux que lui. L'éminent scientifique mâle qu'il est n'a pas apprécié que ma thèse soit meilleure que la sienne...

— Mais ça me sidère... Quel connard !

— Tu l'as dit ! Monsieur faisait parti d'une grande fraternité au M.I.T...

— Et alors ? Cela lui donne le droit de te rabaisser parce que t'as un cerveau et vraisemblablement plus de couilles que lui ?! Bougonnai-je furieuse que l'on puisse avoir ce genre de réflexion et ce comportement.

— Ouhlala mais qu'est ce qui te met autant en rogne de si bon matin ? Tanya me fit la bise en riant.

— Royce... Répondit Rosalie.

— Qu'est ce que ce gros con a fait encore ! S'énerva à son tour Tanya, ce qui me fit sourire.

— Rien et puis tu sais comme moi qu'avec la leçon qu'il a reçu d'Edward, il ne va pas traîner de si tôt autour de moi !

— Hahaha, c'est vrai ! Je pense qu'il a compris. Tiens en parlant du loup... Edward ! Elle fit un signe de main à Edward qui rentrait avec Alice et Jane.

— Salut...

— Salut... Me répondit-il sur le même ton.

— Vous êtes prêts pour aujourd'hui ? Nous demanda Jasper qui arrivait avec une tasse de café et un smoothie pour Alice.

— J'ai hâte ! Seth arrivait lui aussi avec une assiette, presque aussi remplie que celle de mon frère.

Nous nous mettions en route, après une dernière vérification des sacs d'équipements et une petite mise au point avec l'équipe technique. L'atmosphère était sereine, tout le monde était content de remettre un pied à l'étriller. Nous vivions pour capturer l'instant, pour immortaliser des moments et c'était grisant de pouvoir allier mes passions. Les experts aussi avaient l'air de bonne humeur, ils étaient, à priori, comme nous en train de faire un petit bilan puis notre joyeuse troupe se mit en mouvement.

Nous n'avions pas tant de route à faire en comparaison avec d'autres tournages, Edward nous avait dit que son interlocuteur se trouvait sur la plage. Nous marchions quelques minutes avant, d'effectivement apercevoir un homme assis qui regardait l'horizon.

— Kia ora Edward ! Le visage de l'homme se fendit d'un immense sourire, il avait l'air heureux de le voir.

— Kia ora Te Rua, je te présente mes amis et ma famille, enfin tu connais Jasper !

— Jasper, quel plaisir de te revoir ! Ils s'échangèrent une franche poignée de main.

— Moi aussi, tu es prêt à nous raconter les secrets Maori ?

— Haha peut-être pas tous les secrets, il y a une part de mystère à garder ! Mais je suis prêt à échanger avec vous un peu de notre histoire et notre lien avec le pounamu. Te Rua dit cela d'un ton solennel, comme si prononcer ce nom était aussi spirituel.

— Une petite équipe ira à Jackson Bay, pour tourner les plans historiques... Si cela vous convient ?

— Oui bien sûr, Jake, Leah, Seth, vous irez avec...

— Ali et moi. Me répondit en souriant Jasper.

— Voilà parfait !

— Vous en aurez pour quelques heures de tournage et ensuite vous pourrez nous rejoindre. Continua Te Rua.

— Faisons comme ça.

L'équipe partie avec le matériel adéquat et suivit un ami de Te Rua qui allait leur servir de guide. Leah trépignait derrière Jake, leur relation avait évolué doucement, c'est à dire qu'elle avait réussi à dévoiler ses sentiments et ils apprenaient à se voir un peu plus que comme de simples amis. Jake lui avait même répondu qu'il « ressentait un truc pour elle » quand Leah nous l'avait raconté ; oui tout le monde était au courant et c'était devenu une affaire de filles ; nous avions sautés de joie. Nous étions toutes contentes pour elle, qu'enfin elle puisse être avec l'homme qu'elle aimait depuis si longtemps.

— Aotearoa, « la terre du grand nuage blanc », c'est comme cela que mes ancêtres polynésiens ont appelé la Nouvelle-Zélande. Pendant près de 700 ans ils étaient seuls, avant l'arrivée des britanniques.

— On ne trouve que le pounamu ici ? Demanda Emmett.

— Te Wai Pounamu, la rivière des pierres vertes, c'est le nom de l'île sud où nous trouvons ce que les européens appellent la greenstone.

— Vous en trouvez autour de la rivière d' Arahura ?

— Vous vous êtes bien renseignée. Me sourit le maori. En effet, nous en trouvons essentiellement sur notre territoire. Notre tribu, la Poutini Ngai Tahu a été entendue et c'était en 1991 par le Tribunal de Waitangi. Mais il a fallu attendre 1997 pour la ratification.

— C'est à dire ? Intervint Rosalie.

— Que notre Iwi, notre tribu, récupéra pleinement la propriété de l'ensemble du pounamu, sur nos terres ancestrales en 1997.

— Donc vous êtes les seuls à pouvoir en chercher?

— C'est bien ça et pour une gestion durable de cette ressource naturelle, nous avons créé le Pounamu Resource Management Plan. Notre pounamu est sacré et c'est un marqueur de statut social et des valeurs de son porteur.

— Au fil du temps, vous avez conçu des bijoux dans diverses matériaux. Ajouta Rosalie.

— Oui, nous concevions dans le bois, l'os et le coquillage car ils étaient faciles à trouver et à travailler. Puis nous avons confectionné des outils et des armes extrêmement solide en pounamu. Au tout début, nos bijoux en jade étaient grossiers puisque la roche est difficile à travailler et la pierre devait être frottée contre du grès ou de la grauwacke ; mais cela pouvait prendre presque deux ans... Mais de nos jours, grâce aux outils modernes, nous pouvons en faire des bijoux bien plus détaillés et minutieux.

— Il y a différentes formes de bijoux ? Continua Emmett en filmant les plans. Nous marchions sur la plage et à chaque découverte, Te Rua répétait qu'il était chanceux d'en trouver autant.

— Nous allons voir Andrew, il est un des rares à fabriquer les bijoux.

Nous lui emboîtons le pas pour nous diriger dans un atelier de confection. Edward nous donna quelques explications.

— Le pounamu provient des entrailles de la terre et remonte en surface grâce aux mouvements de la croûte terrestre.

— Comme sa composition est plus légère que l'eau, les pierres sont rejetées sur les rives des cours d'eau par le courant.

— Comme on le sait, le jade vert est le plus courant, il contient des sels de chrome, le bleu-vert quant à lui des sels de cobalt et le noir des sels de titane. Le banc est le jade pur.

— Et le rose ? Ajoutai-je

— Le rose contient des sels de fer et de manganèse.

— D'un point de vue géologique pur, le jade pounamu est plus souvent de la néphrite et parfois de la bowénite. Nous expliqua Rose.

Nous arrivions dans l'atelier. Le dénommé Andrew lâcha ses outils pour venir nous saluer.

— Je vous attendais, entez donc ! Il était aussi souriant que Te Rua

Des pierres de couleurs différentes étaient posées sur son établi, des cordes, des bijoux de toutes formes reposaient par ci par là.

— Je suis désolé, c'est un peu le chantier, Grace, ma femme, est en train d'emballer les commandes.

— Ne vous inquiétez pas, c'est déjà gentil de nous recevoir ! Le remercia Jane.

— Grace et moi, sommes l'incarnation de la bonne entente entre britannique et maori. Rigola Andrew.

Il s'assit à son établi et commença à nous montrer des pierres de différentes couleurs.

— Kawakawa est la variété la plus répandue, c'est un vert aussi foncé que les feuilles de la plante qui porte le même nom. Inanga ou inaka c'est le nom d'un poisson argenté de petite taille et donc sa couleur est pâle oscillant entre le gris perlé et le vert. Translucide ou opaque c'est une des variétés les plus recherchées. Il nous montra deux modèles pour illustrer ses paroles.

— Ici, kahurangi ou kahuraki, la plus translucide des variétés donc la plus rare. C'est la pureté et la clarté du ciel. Vous pouvez voir que c'est une pierre de couleur vert pomme sans impuretés et que parfois, - Grace nous montra une autre pierre - des petites marques blanches semblables à des nuages apparaissent. Et regardez, la translucidité n'est pas du tout atteinte.

Je faisais rouler sous mes doigts les pierres, à la lumière, c'était splendide, la transparence oscillant entre le vert-bleu et l'olive.

— Toutes les histoires traditionnelles qui racontent la genèse de pounamu sont toutes liées à la douleur d'une perte ayant entraîné des larmes. Commença Andrew.

— Qui après avoir touché le sol, se seraient transformées en tangiwai ou takiwai, la bowénite alors utilisée pour la tendresse de la pierre . Finit Grace en regardant son mari avec amour.

— « Que l'on laisse les hommes blancs travailler l'or. L'or n'est pas connu de nos ancêtres. Mon seul trésor est le pounamu.» Kati ano taku taonga nui i te pounamu. Voilà ce qu'a répondu un maori lorsque les mines d'or du nord se sont ouvertes.

— Il ne faut surtout pas acheter ou tailler soi-même le bijou cela porte malheur. Dit gravement Te Rua.

— Pourquoi ?

— Pour nous, les esprits des ancêtres se retrouvent dans le pounamu et une partie de l'âme du porteur est donc transférée dans la pierre. C'est pour ça qu'avant de l'offrir, il faut la porter et comme ça quand la personne est triste, le fait de toucher cette pierre chargée de bonne énergie rend de la joie. C'est un peu comme offrir une partie de son âme. Expliqua Te Rua

— Le tailleur n'est pas le créateur des formes et motifs du bijou, mais c'est la pierre elle-même qui nous guide pour révéler sa véritable nature. Finit Andrew.

Andrew sorti sous nos yeux des patrons pour nous montrer les formes, puis des pierres vertes et translucides. Ensuite il roula avec sa chaise jusque devant son établi et commençait à choisir des lames et des forets.

— Ils sont diamantés pour découper la forme globale du bijou. Et ensuite on passe le pounamu sur un disque lapidaire pour encore dégrossir la forme.

— Maintenant c'est la partie la plus drôle ! Andrew va tailler le motif, regardez.

Il prit le patron et le reporta sur la pierre.

— Plus le motif est complexe, plus cette étape sera longue.

— Étonnamment Andrew est précis et patient ! Grace fit un petit clin d'oeil à son mari qui rouspéta pour la forme.

Après quelque temps, Andrew fini sa forme plutôt rectangulaire. Il avait utilisé du papier diamanté pour adoucir l'aspect rugueux de la pierre. Ensuite il passa sous la polisseuse ; une brosse était couverte de pâte à polir pour lui donner sa brillance finale. Une fois tout ce procédé terminé, la pierre polie et avivée, il avait donné la pierre à Grace pour qu'elle la brosse avec de l'huile, elle l'attacha à une cordelette.

— Voilà le Toki, la hache. - elle le tendit à Rosalie. - Pour le guerrier qui t'accompagne ! Il représente la force, le contrôle et la détermination. Porte le avec toi quelques temps puis offre lui.

— Waaah, merci. Emmett était touché, je pouvais le voir lorgner sur son pendentif.

Nous passions des heures à filmer, documenter et parler avec nos hôtes. Andrew prenait quelques pauses pendant que Grace continuait de faire ses commandes. A la fin de la journée, nous repartîmes tous avec notre pendentif.

— Heureusement qu'il en avait déjà préparé à l'avance afin de pouvoir nous en offrir. Me confia Rosalie.

L'objectif d'Andrew et Te Rua avait été rempli et grâce à eux, nous avions partagé la culture maori, à travers ses bijoux, ses légendes et son pounamu. Emmett nous avait même fait un remix de la chanson de Vaïana avec les garçons, et cela nous avait fait beaucoup rire.

L'art maori se présente sous plusieurs formes, sculpture, danse, chant, tatouage, bijoux et j'étais émus de pouvoir en apprendre d'avantage sur leur culture spirituelle et leurs valeurs.

Après deux jours à peaufiner les dernières vidéos, il nous manquait parfois des images et des prises de vues, tout avait été réglés en temps et en heures.

Cela avait aussi permis à Andrew et Grace de finir les pendentifs qu'ils comptaient nous offrir avec Te Rua . Nous étions tous touchés par le geste et aussi par le travail en lui-même. Jasper et Alice avaient eu un Pikarua : l'éternité, qui représentait l'amour et le lien unissant leurs vies. Les gars de la meute avaient eu soit des Koru : la fougère, pour une harmonie avec la nature ou bien des Hei Tiki, symbole de chance et de sagesse. J'avais eu le Wera: la queue de baleine, représentant la force intelligence et l'harmonie avec les mers et les océans. Edward, avait eu le Hei Matau: le crochet, le symbole de sécurité lors des voyage ainsi que l'honneur, le respect et la paix avec les mers et les océans. De la simple pekapeka (chauve-souris néo-zélandaise) au Marakihau (monstre marin), en passant par le symbole Manaia : le gardien, nous repartions tous avec un petit bout de cette terre.

Pour des raisons pratiques, nous n'irions pas au parc national d'Abel Tasman, il restait énormément de choses à faire et surtout il nous fallait passer de l'île du Sud à celle du Nord par la ville de Nelson.

Cette ville a été une des premières à être colonisée par les maoris quelques 700 ans plus tôt. J'étais éblouie par son centre-ville. On y trouvait des demeures de style coloniales, transformées en Bed and breakfast ou en café alors que d'autres étaient encore habitées.

Nous passions devant une petite boutique, qui ne payait pas de mine mais aux cris des fans du Seigneur des anneaux, je pus aisément dire que c'était quelque chose. Et effectivement, en voyant les garçons en ressortir avec des grands sourires, je compris la raison.

— Regardez le ! S'écria Jake

— Mooooon préciiieuuux ! Imita Emmett en nous tendant l'anneau.

— Ne me dites pas que vous avez tous achetés une bague ? Tanya se retenait de rire.

— Ce n'est pas n'importe quelle bague ! Rouspéta Paul. C'est l'Anneau Unique !

— Mon précieuuuuux ! Continua Emmett.

— Jaaaaane...? Qu'est ce que tu essayes de cacher !? Tanya n'arrivait pas à contenir son rire.

— Il se pourrait que j'en ai... peut-être... acheté un aussi...

Tout le monde était hilare devant la mine de Jane, on aurait dit une petite fille prise en faute.

— Pour notre défense, Jens Hansen The Ringmaker est le SEUL à avoir eu l'autorisation des studios pour fabriquer l'anneau... Alors bon c'est un peu un pèlerinage ici... Expliqua Emmett qui avait retrouvé forme et voix humaine.

Je roulais des yeux pour la forme, ils étaient rigolos. Après une journée et une nuit, qui avait été agréable au possible, en effet nous avions dormis dans un lodge installé sur un terrain en bordure de rivière. L'établissement possédait des lamas, des alpagas et des chevaux miniatures. Nous avions aussi pu profiter d'une visite des vignobles et des oliveraies.

Nous ne passions pas par Wellington, Windy Welly pour les intimes qui savent que des rafales de vents soufflent régulièrement sur la capitale. Nous préférions passer par Cape Palliser, le cap qui abrite l'une des plus grandes colonies de phoques de l'île du nord.

Je ne comprenais pas pourquoi cet endroit était délaissé par les touristes, peut-être que l'attrait de la capitale se faisait plus fort. Notre premier arrêt fût Putangirua pinnacles, un des lieux de tournage du Seigneur des Anneaux, une petite randonnée d'une heure pour se retrouver dans la forêt d' Aorangi. Le point de vue était magnifique et valait vraiment le détour. La formation rocheuse était fascinante, un parfait exemple d'érosion des badlands dans le pays. Nous pouvions même marcher au milieu de ces piliers de terre géants. Ce n'est pas vraiment pour leur couleur que l'on fait le déplacement puisque c'est surtout gris.

C'était un parfait chemin hors des sentiers battus, comme Edward savait nous en trouver. Nous traversâmes ensuite la petite ville de Ngawi, sur la plage se trouvait d'innombrables bateaux sur des remorques, tous attachés à des vieux bulldozers, j'immortalisais la scène avec mon appareil photo. Puis notre point de chute, une balade entre les rochers pour finalement apercevoir des phoques à quelques mètres. Les jeunes phoques restaient au même endroit pour finir leur sevrage et qu'ils puissent s'alimenter eux-même. Nous ne voulions pas les déranger plus longtemps, nous nous trouvions déjà chanceux de pouvoir assister à ce moment. C'est pourquoi nous nous dirigions vers le phare. 250 marches plus loin et nous étions en train de contempler la vue magnifique sur la baie.

Nous pensions repartir par la route mais non, une amie des Cullen vint nous chercher pour rejoindre Cape Kidnappers afin d'aller voir une colonie de Fous de Bassan. C'était déroutant d'arriver par la mer, je me sentais l'âme d'une exploratrice foulant pour la première vois une terre inconnue. Edward nous indiqua que Charlotte, habitait non loin de la plage et qu'elle était contente de faire visiter son environnement à des amis. A marée basse, c'était vraiment drôle de voir le site de nidification. Le bal des oiseaux qui viennent et vont sans se préoccuper de ce qui se passe autour d'eux à un côté quelque peu magique. L'odeur n'est pas particulièrement agréable au vue de la quantité d'oiseau vivants ici, mais l'air frais de l'océan, les paysages nous ont vite fait oublier l'odeur.

Après ce petit détour, nous nous rendions dans la ville de Napier où nous allions passer la nuit. La ville fut reconstruite dans les années 30 après un tremblement de terre. C'était hallucinant de voir cette ville d'un autre temps, même si de nombreux bâtiments étaient dans un style contemporain, il n'en reste pas moins que le centre ville était typiquement art-déco. J'appréciais beaucoup de style architectural qui ne manquait pas d'attrait. Sans oublier le front de mer puisque la ville se situe sur les bords de l'océan pacifique.

Différents groupes se firent pour aller visiter l'aquarium, la prison de la ville, les parcs, un ponton qui s'avance sur l'océan ou tout simplement une pause méritée dans un spa avec les piscines donnant sur l'océan. Pour d'autres c'était une petite visite par les vignobles alentours qui avait fait mouche.

La suite du voyage fût folle, tant en parcours, découvertes et paysages. Nous étions passés par le parc du Tongariro pour des randonnées à flancs de volcans, ensuite nous avions visité Rotorua, une des plus grandes villes du nord, où la culture maori très présente en a fait sa réputation. La Bay of plenty, la baie d'abondance où la culture du Kiwi est propice et fructueuse.

Nous avions visités des villages maoris encore habités et qui se situent au milieu d'un parc géothermique bien moins bondé que d'autres bien plus connus. La dégustation de mets maoris cuit dans l'eau bouillante d'un des lacs du parc nous avait ravis. Ensuite nous avions fait du VTT dans une forêt de séquoias géants. La découverte continuait par Hot Water Beach, une des plages les plus célèbres puisque l'on peut aller dans des sources d'eau chaude directement situées sur la plage... à condition de creuser au bon endroit.

J'attendais avec impatience la visite de Cathedral Cove, sable blanc et eaux turquoises, rendues célèbres par le « Monde de Narnia» mais surtout par ses falaises en calcaire qui forment une arche spectaculaire et sa cascade sur la plage.

Karangahake Gorge nous accueillis, c'était autrefois l'une des plus grandes mines d'or du pays, nous pouvions encore contempler les vestiges de cette période. Une halte avait été quasi obligatoire à Hobbiton.

Nous terminions notre aventure « pré Auckland » par la Waitomo Glowworm Caves, la grotte de vers luisants. Ces grottes étaient le résultats des activités géologiques et volcaniques de la région. Nous avions loué des petites barques pour profiter et contempler les vers luisants, formations calcaires et stalactites et stalagmites aux couleurs surprenantes, entre le blanc et le rose pâle. Le spectacle était incroyable, à couper le souffle. J'étais fébrile en prenant des photos, comme si le moindre bruit allait déranger la quiétude de cet endroit. Nous nous rendions ensuite dans la Ruakuri Cave, l'accès de cette grotte se faisait par une immense spirale qui en donnerait presque le tournis. La grotte était alimentée par énergie renouvelable. Les lieux étaient vraiment magiques. Comble de l'aventure, nous étions restés faire du rafting, de la tyrolienne, et même une descente en rappel pour profiter encore plus de l'expérience de ces grottes.

C'est avec des milliers de souvenirs, de photos et de moments partagés que nous partions pour Auckland et surtout que notre séjour ici s'achevait. Nous partions pour l'Australie, pour de nouvelles aventures et une envie d'en découvrir encore et encore.


Voilà... Je maintiens un ton doux et d'exploration. J'espère que vous avez apprécié cette visite et bien sûr clin d'oeil pour le Seigneur des Anneaux. J'espère qu'il ne reste pas trop de fautes, malgré des corrections, toujours pas de supers pouvoirs en vue...

A très très bientôt, l'attente sera bien moins longue...

Merci à celles et ceux qui seront au rendez-vous. Merci pour votre fidélité. C'est important pour moi.