Et voilà notre deuxième héroïne, qui comme Frédérika est très inspirée d'un célèbre roman de JA herself !

Bonne lecture !


Chapitre 2

« Et si on ajoutait de ça ? proposé-je, après un éclair de génie. Qu'on voit ce que ça fait ! »

Regi, qui touillait notre potion avec l'air d'un cuistot chef, tourne sa tête vers moi. Il me demande de quoi je parle et je lui indique d'un doigt les pousses rouge vif qui reposent dans un petit bol. Il fronce les sourcils et m'apprend :

« Euh nan, pas toute de suite, Cath. Dans la recette, ils disent que c'est quasiment tout à la fin.

-Si ça se trouve, ils savent pas que ça donne une meilleure potion si on les met avant !

-C'est des pros qu'ont fait ça, j'pense qu'ils s'y connaissent…

-Ils peuvent pas tout avoir essayé ! argumenté-je en désignant tous les ingrédients qui sont étalés sur notre table. Il y a biiiiien trop de possibilités ! Imagine qu'on trouve une potion super, qui change les crapauds en or ou qui fait exploser la planète, ou bien qui créé un virus qui transforme les gens en zombi ! »

Régi continue de touiller en me fixant. Il a l'air profondément perplexe. Faut-il que je lui donne d'autres exemples de choses absolument époustouflantes que peut faire notre potion si on innove, au lieu de suivre bêtement les consignes de vieux savants démodés ? Dans les films, y'a qu'en sortant des sentiers battus que les meilleures histoires commencent. Je replace les mèches folles qui me gênent derrière mes oreilles. Par exemple…

« Si le docteur Frankenstein n'avait jamais expérimenté de nouvelles choses – c'est-à-dire, créer un humain avec ses moyens du bord !-, jamais il n'aurait eu son monstre ! Imagine la perte pour l'humanité ! Tu as déjà lu Frankenstein, pas vrai ? »

Comme un crétin –si, si, un peu… d'habitude, je n'aime pas dire du mal mais…-, il continue de remuer avec sa spatule notre potion d'une beige décevant. C'est une potion de babillage. En gros, elle fait dire que des bêtises à la personne qui la boit et ce, sans arrêt jusqu'à ce que l'effet s'estompe. Oui, oui. C'est sans intérêt. J'ai demandé à Slug, en début de cours, si on allait enfin pouvoir apprendre à faire un poison. Parce que c'est bien beau, on apprend toute sorte de potion mais aucune pour devenir de vrais sorciers, comme le Polynectar ou le poison Pernitieux. C'est quand même vachement important pour notre développement culturel. Sans Polynectar, Harry Potter n'aurait jamais pu battre le Lord Voldemort ! Si jamais on se retrouve dans une de ces situations foutrement excitantes et qu'on ne sait pas comment réaliser du Polynectar, et qu'on ne peut pas alors se changer en troll ou en une autre créature très utile, alors comment fait-on ? Ou alors, il faut avoir une réplique de Hermione Granger dans notre cercle d'amis… Après réflexion, je suis sûre que Fred ferait une parfaite Hermione Granger ! Il faudra que je lui demande si elle est partante pour que l'on apprenne ensemble à faire…

« C'est encore un de tes bouquins glauques, c'est ça ? me coupe Régi dans mes pensées. Sérieux, Cath, faut que tu lises autre chose… j'suis pas sûr que ce soit très bon pour toi, tout ça…

-Hum ? De quoi ? demandé-je, perdue. Alors, on en met, de ce machin rouge ?

-J'sais que je vais te décevoir mais je suis pas fan de me prendre un chaudron en pleine gueule…

-Au pire, ça explose.

-C'est bien ce que j'te dis.

-Oh…

-Tu veux remuer ?

-Oh non, vas-y. Tu le fais bien. »

xOxOxO

« Bonjour, Marianne. »

Mon sourire se fige en voyant mon meilleur ami m'attendre devant la salle de Potion de laquelle je sors en compagnie de Fred et de Marianne. Mes yeux quittent le visage impassible de Chris pour détailler les traits fins et délicats de Marianne qui ne l'avait pas même aperçu avant qu'il ne la salue. Mais bon, il ne faut pas lui en vouloir. Chris a l'avantage de l'aimer de tout son cœur alors que elle, et bien, elle s'en fiche assez de lui… c'est donc plus facile pour lui de noter sa présence, c'est quasi instinctif. Enfin, j'imagine.

Pour ma part, je n'ai jamais ressenti ce genre de chose. Cet amour qui donne tellement envie à Christopher de venir m'attendre à la fin de chaque cours –quand il a une heure de libre qui lui permet ce genre de perte de temps…- que je partage avec Gryffondor, tout cela pour pouvoir voir le beau visage de Marianne et lui dire bonjour, et ce même après le râteau monumental qu'elle lui a fait endurer. Mais, encore une fois, ce n'est pas de la faute de Marianne si elle ne l'aime pas. Elle aime d'autres garçons plus jolis que Chris. A mon avis, le physique joue beaucoup sur les sentiments amoureux. Dans les romans d'amour de Cindy, ma petite sœur de quinze ans, les personnages principaux sont toujours très, très beaux.

« Oh, salut, Chris ! lance Marianne avant de poursuivre notre conversation, sans même une petite pause. Non mais vous avez trop raison ! Les cours de Potion vont encore être passionnants, cette année ! Et Slughorn est…

-Marie ! l'appelle alors Hariet. On va bronzer dans le parc, tu viens ?!

-Oh oui ! Trop ! s'enthousiasme Marianne puis, elle se tourne vers nous, Vous venez, les filles ?

-Non, je reste avec Chris, lui appris-je en souriant.

-Non plus, ça va aller, décide également Fred.

-Ok, à tout, alors ! »

Fred lui répond et je lui fais un petit geste de la main, observant ses longs cheveux blonds foncés se balancer dans son dos tandis qu'elle s'éloigne. Elle pourrait être une sirène. Les sirènes mangent les hommes et je suis sûre qu'elle mangerait bien des hommes, Marianne. Les hommes beaux, s'entend. Pauvre Chris…

« T'as pas à te priver pour moi, Cathie, t'aurais pu y aller, fait Chris sur un ton un peu dur.

-Ma mère est colombienne, j'ai pas besoin de bronzer ! Et je préfère être avec toi ! »

Il hoche la tête et commence à marcher. J'échange un regard avec Fred qui me sourit tandis qu'on le suit. Christopher devient toujours ronchon quand Marianne l'ignore.

« Oh, au fait, me dit Chris en desserrant sa cravate bleue et argent. Ton frère et Isabelle se sont méchamment disputés, dans le Hall, ce midi… vous savez ce qui se passe ?

-Ils se sont disputés ? m'étonné-je.

-C'est vrai que j'en ai aussi entendu parler ! s'exclame Fred. Ca m'est complètement sorti de la tête ! »

En même temps, Fred a l'esprit tout encombré avec la lettre qu'elle a envoyée à Régi. Il ne lui a pas encore répondu alors, forcément, elle se demande. Je suis sûre qu'il va lui répondre parce que je ne pense pas que Régi soit une personne qui puisse supporter de ne pas en savoir plus sur une affaire qui le concerne à ce point. L'anonymat de Fred joue en sa faveur, c'est clair comme de l'eau de roche ! En plus, il y a cette possibilité que Fred soit une obsédée sexuelle, une dérangée mentale ou même une fétichiste de sa personne, qui le suivrait dans les couloirs ou se faufilerait dans son dortoir le soir pour lui couper une mèche de cheveux. Forcément, ça interpelle. Non pas que Fred soit à ranger dans l'une de ces catégories, hein, ne vous méprenez pas ! Fred est la personne la plus douce, innocente et saine d'esprit qu'il soit mais je dis seulement que si moi, je recevais une lettre d'un admirateur secret, je penserais aussitôt à ces cas de figure. Et oui, c'est évident, je répondrais sur le champ !

« Faudrait peut-être que t'ailles le voir…, me dit alors Fred. il avait l'air d'aller en potion mais bon, on ne sait jamais, c'est peut-être grave…

-Qui ça, Régi ? m'enquis-je. Mais pourquoi y'aurait quelque chose de grave ?

-Non, James, ton frère ! rit Chris. Tu sais, celui qui s'est engueulé en public avec sa fiancée…

-Oh ! Oui, j'irai lui parler ! »

Peut-être qu'Isabelle s'est fait violer par quelqu'un. Ca ne peut pas être James, mon frère est trop costaud, il ne se laisserait jamais violer… à part par un hippogriffe, ça se peut, mais bon…

xOxOxO

« Non mais faut pas qu'une p'tite jolie nana dans ton genre s'balade toute seule dans les couloirs de Poudlard, t'vois ?

-Oh… tu crois qu'il pourrait m'arriver quoi ? » m'intéressé-je à la question, en relevant le menton vers John.

Il baisse ses yeux marron terre sur moi en faisant cette grimace qui m'indique qu'il réfléchit. John grimace tout le temps quand il réfléchit ! D'habitude, il répond plutôt spontanément. John, c'est un bon ami, toujours très attentionné. Je le connais depuis longtemps, bien sûr, aussi longtemps que Chris et Fred, puisqu'il est dans mon année mais à Gryffondor, comme Fred. Mais je le connais vraiment depuis deux ans parce qu'un jour, il est venu me voir et il a commencé à me parler, et depuis, il n'arrête pas de me chercher dans tout Poudlard, à m'emmener à Pré-au-Lard et dans des tas d'endroits chouettes. Il a même accepté de m'emmener à Cauchemardesque, cet été, un nouveau centre d'attraction vraiment top. En plus, il est comme Fred et James. Il veut toujours me faire des câlins ou me tenir la main ! Il est super gentil, en somme ! Et ce n'est pas rare qu'il me propose comme ce soir de porter mon sac et de m'accompagner jusqu'à ma salle commune.

« Ben, fait-il en bougeant un peu son bras autour de mes épaules. Pleins de trucs pas cool !

-Comme quoi ?

-Euh… bah… des trucs !

-Hum… mais quoi ? »

Il me fixe en retroussant ses lèvres, un peu comme un babouin, ce qui ne le rend pas très attirant. Pas qu'il est moche, d'habitude, mais cette tête-là ne lui va pas du tout. A mon avis, il est plus indiqué d'être un singe pour faire ça, ça doit mieux leur aller.

« Faut juste pas que tu traines toute seule, cherche pas !

-Ah bon ? répliqué-je. Parce que j'aimerais bien savoir. C'est très souvent que je marche toute seule dans les couloirs et il m'arrive jamais rien… pourtant, je vais dans toutes les pièces ! Même au cachot, il se passe rien !

-Eh mais faut pas ! Les Serpentard aiment pas qu'on traine par là-bas !

-Il se passe jamais rien, je te dis ! » m'impatienté-je, un brin agacée.

Parfois, je me demande s'il m'écoute quand je parle. Mais, heureusement, on arrive devant le chevalier qui garde la trappe d'entrée de la salle commune des Poufsouffle. Je me détache du bras de John qui me rend mon sac.

« Merci, John ! A demain !

-Ouais, à demain… »

Il se penche pour m'embrasser la joue et je lui souris avant de me tourner pour lancer le mot de passe à l'armure qui se décale et soulève la trappe. Je m'engage alors dans le petit mais large escalier qui aboutit sur un rideau jaune parsemé de petits blaireaux dorés, qui sont d'ailleurs assez difficiles à discerner. Jaune et Or ne sont pas des couleurs très pratiques pour la déco. Le rideau s'écarte à mon arrivée et j'entre dans la salle commune qui n'est pas très occupée. La plupart des élèves sont dehors, à profiter de cette belle soirée de Septembre.

Je repère aussitôt mon frère jumeau assis dans le canapé avec Heny et Edward. Et oui, Jamie et moi sommes jumeaux, c'est cool, n'est-ce pas ? Nous avons passé notre enfance à nous chercher des dons ou liens extraordinaires. J'ai essayé plusieurs fois de me couper la paume ou de tomber de la balançoire pour savoir si James ressentait ma douleur, ou alors, on se racontait nos rêves pour savoir si nous les partagions, ou si nous étions des devins… mais malheureusement, nous n'avons rien trouvé de bien spectaculaire ! Enfin, jusqu'à ce qu'une chouette vienne nous apporter nos deux invitations à aller étudier à Poudlard, la prestigieuse école de Sorcellerie d'Ecosse ! Je dois dire que c'était quand même une belle joie de se découvrir sorciers alors que nous étions issus d'une famille de moldus, pure et dure. Mais bon, James et moi, nous avons toujours su qu'on sortait pas mal de l'ordinaire… surtout quand on s'amusait à déchirer le papier peint de notre chambre sans même le toucher !

Sinon, sur le plan physique, on se ressemble pas spécialement. Il fait un mètre soixante-dix-huit quand je fais un mètre soixante-trois, il a les yeux verts de Papa et moi, les yeux marron caramel de Maman. Et puis, ses cheveux sont châtains, les miens sont noirs et ondulés ! Et ils m'arrivent aux épaules mais ça, c'est juste une petite information pour la route ! Mais c'est vrai que nous avons des visages ressemblants… sauf pour ses oreilles. Il a vraiment de grandes oreilles, on dirait un lutin ! C'est pour ça qu'il se fait une drôle de coupe pour les cacher… mais ça plait aux filles, apparemment, et vu le nombre de copines qui sont venues me demander de leur arranger un coup avec mon frère, j'imagine qu'il ne se fait pas des films… mais bon, elles ont aucune chance. Ca fait maintenant an et demi qu'il sort avec Isabelle… Oh, Isa ! C'est vrai !

J'accélère alors le pas et me plante devant les trois garçons, mais plus précisément devant mon frère qui est vautré sur l'accoudoir avec un air macabre. Ah oui, là… soit notre hibou Filou est mort, soit c'est Isabelle !

« Coucou, Jamie !

-Argg, non, putain, pas maintenant, Cathouille…

-Ouais, laisse-le, il est râleur, là ! Il s'est embrouillé avec sa princesse ! »

Henry se reçoit un coup de poing dans l'épaule qui fait rire Edward qui lit Quidditch Mag mais qui arrache au brun un râle de douleur. Jamie a toujours été très violent ! Rien que quand on était petit, il tapait super fort. En première année, je me rappelle qu'on était partie dans la Forêt Interdite pour chercher un Troll et qu'il se batte avec, pour voir qui gagnerait. Sauf qu'au bout d'une demie-heure, nous avions déjà croisé Hagrid et il nous avait ramené dans l'école, en nous menaçant d'informer McGo si on y retournait. Et ce n'étaient pas des paroles en l'air parce que la deuxième fois, il lui a vraiment dit !

« Qu'est-ce qui s'est passé avec Isa ? demandé-je à mon frère.

-Elle m'a trompé avec Steward, son fils de pute de meilleur ami… il est venu me le dire hier, cet enculé !

-Il t'a peut-être menti et en fait, il l'a violée. »

James grogne en me lançant un regard énervé, Henry explose de rire et Edward baisse son journal pour m'observer comme si je venais de lui apprendre que les fantômes n'existaient pas.

« Ah, tu vas pas me souler avec tes conneries ! C'est pas le moment ! D'façon, je l'ai larguée, cette connasse !

-Tu devrais lui pardonner, lui conseillé-je. Parce que quand t'es méchant comme ça, ça veut dire que t'es super triste…

-Elle m'a trompé, Cath ! TROMPE ! Je veux qu'elle dégage de ma vie !

-Oui, ben, c'est pas super original…, dis-je en faisant la moue.

-Je sais que t'aurais préféré que je découvre des macchabés dans sa chambre mais, désolé, ma copine est juste une salope, pas une tueuse en série ! »

Et vue son expression, je devine que l'on préfèrerait tous les deux qu'elle le soit.

xOxOxO

« Il est vraiment triste…, m'accablé-je en soupirant. D'habitude quand je lui fais un câlin, il va beaucoup mieux, mais hier soir, je lui ai fait un câlin pendant super longtemps et ça a presque rien changé !

-Le pauvre, dit Fred alors qu'on attend que la prof arrive pour notre cours de Divination. Il doit vraiment souffrir… Quand je pense qu'Isabelle a commis un adultère…

-Avec son meilleur ami, en plus, poursuivé-je. C'est comme si je couchais avec toi, Chris.

-Oui, je sais, Cath, j'ai fait le rapprochement, t'inquiète pas.

-Je sais pas si je pourrais…

-Je sais pas si ça me rassure ou si ça me vexe… »

Fred rit tandis que Chris suit sa routine habituelle, c'est-à-dire contempler Marianne alors qu'elle rejette sa belle chevelure dorée par-dessus son épaule en papotant avec Henry et mon frère.

« A votre avis, pourquoi elle a couché avec Steward ? demandé-je, curieuse. Vous croyez qu'il lui a fait un chantage ou qu'il l'a stupefixé ?

-Non, je pense pas, rit Fred.

-Elle le voulait tout autant que lui, si tu veux mon avis !

-C'est vite dit, ça, Chris, contré-je.

-En tout cas, ça m'étonnerait que ton frère lui pardonne, pose Fred. C'est dommage, ils formaient un joli couple, je pensais qu'ils allaient durer…

-Jamie va sûrement lui pardonner, la rassuré-je. Pleins de fois, il était vaaachement remonté contre moi et il me jurait qu'il me causerait plus jamais, et il a toujours fini par me pardonner !

-Cath… je pense pas que c'était vraiment comparable…

-Bah un jour, j'ai cassé son balai ! Et j'ai même mis le feu à son lit, une fois !

-On sait ! » me répondent-ils en chœur.

J'éclate de rire, attirant l'attention de mon frère qui se retourne vers moi. Je lui fais un petit geste de la main et il roule les yeux, ce qui ne l'empêche pas de finir par me sourire pour répondre à ma salutation.

Il est super cool, mon frère.

xOxOxO

« J't'emmène à Pré-au-Lard, ce week-end, poupée ! »

Je sursaute et fais tomber mon crayon sur mon parchemin tandis que John se penche sur le petit muret de la cour de l'école sur lequel je suis perchée, posant ses deux mains de part et d'autre de moi. Il m'a fait peur à surgir comme ça dans mon dos ! Je ris. Mon cœur a bondi dans ma poitrine, ça fait tout drôle ! Comme lorsque un monstre bondit dans l'écran de la télé, en plein film, avec un grand « PAM ! » C'est grisant, j'adore ! Et c'est encore mieux dans la vraie vie mais ça arrive tellement peu souvent…

« Tu pourras refaire ça ? demandé-je à John.

-Jt'emmène où tu veux, quand tu veux, chérie !

-Ah non, nounouille ! » rié-je. John est nul pour suivre les conversations, il est toujours à l'ouest, faut toujours que je lui explique. « Me faire peur comme tu l'as fait ! C'était drôle !

-Ok ! Alors, pour Pré-au-Lard ?

-De quoi ?

-Ce week-end, tu viens avec moi à Pré-au-Lard ?

-D'acc ! »

Il me sourit largement en me faisant un clin d'œil et je retourne à mon parchemin. C'est des statistiques que j'ai faites, les proportions de chances qu'il y ait un vampire ou un lycanthrope dans l'école. J'ai lu beaucoup de livres… et il y a 0.2543% de chances qu'il y ait un vampire, et 0,7686% de chances pour un lycanthrope. C'est assez décevant… Mais bon, si j'arrondis, ça fait un 1% de chance pour le lycanthrope ! Et comme on est 393 à Poudlard, il y a forcément trois ou quatre lycanthropes et je suis sûre que je peux trouver un vampire si je cherche bien !

« Ah, Johnny ! Qu'est-ce que tu… ? Oh, Cathie ! »

Je redresse le menton et tombe sur Isabelle, debout juste devant nous. C'est une très belle fille, grande et svelte, avec des yeux bleus perçants. En plus, elle est très intelligente et élégante. Elle a un an de moins que nous, elle est en Sixième année. Franchement, mon frère l'a très bien choisie. Fred a raison, c'est dommage que ce soit fini entre eux… mais bon, elle aurait dû résister à Steward puisque visiblement c'est pratiquement certain qu'elle ait été consentante. Chris et Fred n'ont aucun doute là-dessus et ils sont tous les deux très intelligents, donc j'imagine qu'ils ont raison.

« Tu as surement appris pour ton frère et moi…, commence-t-elle en détournant le regard. Johnny, est-ce que tu peux nous laisser, s'il-te-plait ?

-Ouais, ça va, j'me casse… A plus, poupée, » me dit-il avant de me faire une bise et de partir.

Je plie mon parchemin et le range dans la poche de mon gilet tandis qu'Isabelle vient s'asseoir à côté de moi, sur le muret. Il y a un petit vent tiède qui rend l'après-midi vraiment très agréable et des petits de Deuxième Années font très certainement l'une des dernières batailles d'eau de l'année, au centre de la cour, devant nous.

« Je suis vraiment désolée pour cette histoire, débute-t-elle, la gorge nouée. Je sais que j'ai eu tort… mais j'avais bu et… Oh Merlin, je m'en rappelle à peine ! »

Elle porte une main à sa bouche en fermant les yeux un moment et je la regarde faire, peinée. J'essaye de me mettre à sa place. A avoir fichu en l'air d'une erreur une relation d'un an et demi avec mon petit ami et de m'en vouloir de tout mon cœur, au point d'en pleurer à sa simple énonciation. Mais je n'ai jamais eu de petit-ami, ni aimé aucun garçon, alors je suppose que je suis loin du compte. Je pose une main sur mon épaule et elle reprend contenance.

« Désolée, je- ça va, je vais bien, Cath, t'en fais pas. Je mérite tout ça, ton frère a eu raison de me plaquer, je l'ai mérité…

-Oui mais il va te pardonner, j'en suis sûre, la consolé-je.

-Et si jamais il n'y arrive pas, Cathie ? s'étrangle-t-elle en tournant ses yeux bleus, rougis par les larmes qu'elle bloque. Qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je vais faire sans lui ? Je peux pas ! Je… »

Et elle m'attire contre elle subitement en fondant en larme. Prise de court et profondément triste pour elle, je lui caresse sa jupe plissée bleue par-dessus ses cuisses. Elle pleure tout son soule en hoquetant des « Comment, Cathie ? », auxquels je ne sais pas répondre. J'aimerais bien que Fred soit là et me dise quoi lui dire. Parce que tout ce que je veux lui répondre c'est « je ne sais pas ».

Et je ne pense pas que ça ferait du bien à qui que ce soit.