Initialement l'histoire se termine avec ce chapitre 10 mais je ne sais pas si vous allez aimer...lol
J'attends vos remarques, vos impressions. Dites-moi si vous voulez que je la continue ou si vous la trouvez bien comme ça ? :)
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La lueur qui filtrait à travers les rideaux éclairait faiblement les yeux de Victor, marqués par une douleur profonde. Chaque trait de son visage témoignait de l'abîme dans lequel il était plongé. Sa poigne, désespérée, entourait le corps sans vie d'Hilda comme s'il voulait, par la force de son amour, la ramener parmi les vivants.
Des pas, d'abord lointains puis plus nets, se firent entendre. Une main se posa délicatement sur son épaule, l'arrachant doucement à sa torpeur. Il leva les yeux et rencontra ceux du Professeur Charon. Les mots de l'homme, chargés d'émotion, effleurèrent ses oreilles, "Je partage ta peine."
Mais Victor, ancré dans sa douleur, ne formula aucune réponse. Il resserra simplement son étreinte autour d'Hilda, espérant qu'ainsi il pourrait retenir le moindre souffle, le moindre battement qui aurait subsisté.
Charon, scrutant les profondeurs des yeux de Victor, chercha une lueur, un signe. "Atlas est arrivé avant nous," confessa-t-il, sa voix basse amplifiant la gravité des faits, "Il a commis cet effroyable crime."
Alors que Victor semblait enveloppé dans un voile d'insensibilité, Charon insista, "Prends ceci." D'un geste théâtral, il dévoila la lame brillante d'Atlas. Avant que Victor n'ait le temps de comprendre, Charon s'entailla la paume de la main, dévoilant à Victor l'importance de cette arme. "Tu vois, je ne suis pas blessé. Cette lame ne peut pas faire de mal, sauf à Atlas... et à toi. Un seul coup peut vous être fatal. Tu ferais bien de la garder avec toi."
Victor, hésitant mais conscient du pouvoir de l'objet, prit la lame, ses doigts tremblant légèrement au contact du métal froid. Les mots du professeur, lourds et empreints de vérité, avaient troué son mur de chagrin.
Sans perdre un instant, Charon fouilla dans ses poches pour en sortir le cube de Kairos. "Rends-le à Ayden", suggéra-t-il en le tendant à Victor, "Je n'ai pas réussi à le faire fonctionner."
L'adolescent rangea soigneusement la lame, sentant sa froideur à travers le tissu de sa veste. Puis, ses doigts effleurèrent la chaîne délicate du cube. Il le souleva, captivé par sa structure complexe.
L'atmosphère était lourde de tension et d'anticipation. Les ombres jouaient sur les murs de la pièce, avant d'être brutalement chassées par les bruits de bottes martelant le sol. Jack et Teal'c surgirent, leurs tenues en lambeaux et leurs visages marqués par les épreuves et les affrontements.
À la vue de Charon, debout près de Victor et du corps sans vie d'Hilda, Jack brandit son P90, les yeux étincelant de suspicion et de colère. "Charon !" s'exclama-t-il d'une voix rauque, les yeux plongés dans les siens, cherchant une réponse à cette scène de désolation, "Qu'est-ce que vous faites là ?! Éloignez-vous immédiatement !"
Serein mais conscient de la tension électrique qui s'était abattue, le professeur leva les mains en un geste apaisant, "J'aurais voulu être ici plus tôt. Je suis désolé, Jack." La tristesse perçait dans sa voix, mais il maintenait un calme délibéré, cherchant à désamorcer une situation qui menaçait d'exploser.
Victor semblait hypnotisé par le cube suspendu à la chaîne. Comme en réponse à sa détresse, l'objet commença à réagir. D'abord une faible lueur, timide et hésitante, puis l'éclat grandit, gagnant en intensité jusqu'à envahir toute la pièce d'une lumière blanche et éblouissante.
Jack, immobile, laissa son P90 pendre lourdement à ses côtés, sa respiration s'accéléra. Ses yeux trahissaient une inquiétude paternelle. "Victor..." murmura-t-il, sa voix éraillée par l'angoisse, "s'il te plaît, pose ce cube par terre." Chaque mot était pesé, chaque syllabe imprégnée d'un désir désespéré de parvenir à l'adolescent.
Charon, en retrait, observait la situation avec une attention méticuleuse. Son regard se fixait sur Victor, cherchant à décrypter ses intentions à travers chaque mouvement, comme un stratège anticipant les coups de son adversaire.
Avec une prudence calculée, Jack diminua la distance entre lui et Victor, sentant la pression ambiante augmenter à chaque pas. Ses lèvres s'entrouvrirent à nouveau, la voix ébranlée par l'urgence, "Victor, écoute-moi, repose ce cube."
Le regard de Victor, captivé par l'artefact, dériva enfin vers Hilda, le rappelant à la dure réalité de leur situation. Les souvenirs submergèrent le jeune homme, déclenchant une émotion brute et profonde. En relevant ses yeux humides, il croisa le regard désespéré de Jack. "Je suis désolé... Papa," murmura-t-il, utilisant pour la première fois ce terme révélant une charge émotionnelle immense.
Le cœur de Jack se figea. Ce mot, "Papa", s'enroula autour de lui comme une caresse poignante. Mais alors qu'il cherchait encore les mots pour répondre, le regard déterminé de Victor se posa sur le cube. D'une main assurée, il s'en empara, défiant l'impérieux avertissement de Jack. Et avant que ce dernier ne puisse articuler une protestation, une éruption d'énergie jaillit, enveloppant Victor, le submergeant dans un éclat aveuglant.
La pièce retrouva un silence mortel, ponctué seulement par le bourdonnement résiduel de l'énergie dissipée. Victor avait disparu, ne laissant derrière lui que le chaos d'une pièce meurtrie.
Le visage de Jack était marqué par l'abîme de l'incompréhension. Il sentit le froid du sol contre ses genoux, les éraflant avec une brutalité qui contrastait avec le tumulte émotionnel qui le submergeait. Sa respiration était rapide, et ses yeux cherchaient désespérément une explication.
D'un geste lent mais empreint d'une bienveillance sans faille, Teal'c posa sa main, vaste et rassurante, sur l'épaule de Jack. Un pilier silencieux face à l'orage dévastateur qui menaçait de submerger l'homme à ses côtés.
Quant à Charon, un sourire en demi-teinte, à peine esquissé mais lourd d'intentions, vint effleurer ses lèvres. Son regard se posa sur l'espace désormais vacant, autrefois occupé par Victor. Dans la profondeur de ses prunelles, pouvait-on discerner un soupçon de satisfaction ?
A l'écart, Calypso avait observé la scène à travers le prisme flouté de la vitre. Son pouls frappait ses tempes en un rythme frénétique, son regard fixé sur l'absence criante de Victor. Elle détourna son regard, ses paupières se fermant avec force. Elle plongea dans sa concentration, cherchant la présence de Victor quelque part, au-delà de l'espace et du temps.
D'un mouvement rapide et puissant, Jack bondit sur Charon, bousculant violemment le mobilier au passage. Il dégaina son arme en un éclair, sa rage éclipsant toute pensée rationnelle. Prenant Charon par surprise, il le plaqua violemment au sol, ses doigts enserrant fermement le col de sa chemise.
L'acier froid du canon vint se plaquer contre la tempe moite du professeur. "Qu'avez-vous fait ?!" Les mots jaillirent de sa bouche comme des balles. "Où est-il allé ?!"
Les yeux du professeur brillèrent d'une lueur d'étonnement et de résistance, "Comment voulez-vous que je le sache ?" Sa voix, bien que stable, trahissait une certaine nervosité.
"Il n'avait pas le cube, vous lui avez donné !" rugit Jack, la fureur lui déformant les traits. "Je veux savoir pourquoi ?!"
"Pour qu'il le remette à Ayden !" cracha Charon tout en se débattant. "Jamais je n'aurais imaginé que Victor parvienne à l'activer."
Les yeux de Jack étincelaient dangereusement, ses doigts crispés sur la gâchette, prêt à tirer. "Je ne vous crois pas !"
Soudain, le son tonitruant des tirs des Titans retentit, semblant envelopper la maison. La terre trembla, faisant chuter des objets, et une explosion assourdissante fit vibrer l'air, signalant l'impact d'un tir à proximité. De la poussière tomba du plafond, s'éparpillant autour d'eux.
Teal'c, son visage marqué d'une détermination calme, se précipita vers Jack, l'arrachant presque de sa position dominante sur Charon. "O'Neill, nous devons partir !"
Les yeux de Jack se posèrent un instant sur le professeur, promettant un règlement de compte, avant de suivre le Jaffa, prêt à affronter le chaos extérieur.
Ayden se tenait fermement aux côtés de Daniel, Sam et Kira. Le sceptre se tenait toujours devant lui. Sans un mot, il s'en approcha, ses doigts frôlèrent sa surface, attirés par une énergie ancienne et pulsante, presque magnétique. À son contact, le sceptre s'éveilla, se gorgeant d'une luminescence sauvage, aussi imprévisible que le feu.
C'était une énergie presque vivante, cherchant à s'évader, à se libérer de ses entraves. Comme hypnotisé par la puissance brute de l'objet, Ayden enroula fermement ses doigts autour de son manche. Brandissant le sceptre tel un phare, des faisceaux lumineux, ressemblant à des dards de feu, jaillirent. Ils transpercèrent le ciel, déchirant l'atmosphère, avant de s'élancer dans le vide spatial. Là, avec une précision mortelle, ils frappèrent le vaisseau des Titans. Une explosion grandiose se produisit, un feu d'artifice de flammes et de débris, libérant les vaisseaux Asgards du danger imminent.
Mais la sérénité fut de courte durée. Un grondement profond se fit entendre, annonçant l'arrivée de Titans. Une demi-douzaine de monstres, colossaux et implacables, avançaient vers eux, faisant vibrer la terre sous leurs pas lourds, incarnant la désolation.
Avec détermination, Ayden brandit à nouveau le sceptre face à la menace. La gemme incrustée à son sommet s'illumina, rivalisant avec le soleil, avant d'émettre un rayon ardent. En un clin d'œil, il frappa, touchant les Titans en plein cœur. Ils s'effondrèrent, un par un, victimes de la furie déchaînée de cet artefact ancestral.
Le vertige s'empara de Victor alors que le vortex lumineux de la transition temporelle l'entraînait vers l'inconnu. Des flashs éblouissants passèrent devant ses yeux, chaque éclat apportant un souvenir ou une vision fragmentée. Enfin, tout s'éteignit, laissant place à une lourde obscurité. Victor cligna des yeux plusieurs fois, essayant d'ajuster sa vue. Ses poumons aspiraient l'air, chaque inspiration était un rappel du voyage tumultueux qu'il venait de traverser. Ses muscles le tiraillaient, ses jambes flageolaient sous lui.
Il se tenait au cœur d'un abîme rocheux, enveloppé par un voile bleuté presque spectral. Le relief rugueux et sombre des parois s'étirait à l'infini, offrant une toile contrastée avec l'atmosphère presque irréelle qui l'entourait. Une sensation d'inquiétante familiarité le saisit, il était dans la grotte d'Atlas.
Soudain, une voix profonde, à la fois sépulcrale et séduisante, fit vibrer les parois, "Ivadoll ? Je ne connais pas cette planète. Seul un Alteran peut me sortir de cette prison, tu ne peux rien faire pour moi."
Se retournant, il découvrit Atlas. Le Titan était une merveille de grandeur et de majesté, mais ses yeux reflétaient une douleur ancienne. Les chaînes mystiques l'entravaient, comme des serpents enroulés autour d'un dieu.
Victor sentit le cube de Kairos peser dans sa main. Ce n'était pas une illusion. C'était réel. Il revivait le moment qu'il avait tant souhaité changer. Sans réfléchir, il suspendit le cube autour de son cou.
La voix d'Atlas vibra, à nouveau, d'une impatience glaciale. " Alors Victor, qu'attends-tu pour me libérer ?"
D'une agilité inattendue, Victor profita de la contrainte d'Atlas pour s'élancer. Les chaînes autour du Titan grondèrent et s'agitèrent comme des serpents en furie, cherchant à protéger ce qu'elles enserraient. "Je ne suis pas ici pour te libérer," cracha Victor, sa voix éraillée par l'intensité de ses émotions, "mais pour te tuer !"
D'un geste précis et féroce, il extirpa la lame de sa poche, qui capta la lumière tamisée de la grotte, et en une fraction de seconde, elle fut enfoncée profondément dans le cœur d'Atlas.
Un hurlement puissant emplit les confins de la caverne, réverbérant la douleur et la surprise. Atlas, frappé au cœur, chancela puis s'écroula. Victor retira la lame avec précaution, le sang du Titan brillait d'une lueur étrange.
Victor recula, essoufflé, fixant la masse colossale d'Atlas, à présent inerte sur le sol. La grotte elle-même semblait pleurer la chute de son prisonnier, la lueur bleutée se tamisant progressivement. Le bruit des chaînes résonnait encore dans l'air, tel un murmure lointain, rappelant à Victor la gravité de son acte.
Soudain, un frémissement parcourut le sol. Victor sentit le cube de Kairos s'éveiller, palpitant contre sa peau. Comprenant l'urgence, Victor le saisit fermement entre ses mains, espérant que son acte avait changé le destin pour le mieux. Quand il rouvrit les yeux, sa maison familiale se dressait devant lui, solide et réelle.
Un voile de désolation recouvrait la réalité. Devant lui, les Titans déferlaient sur Ivadoll, laissant dans leur sillage un cataclysme de destruction. Il ne comprenait pas. Il avait transpercé le cœur d'Atlas. Comment ces monstres pouvaient-ils être encore là ?
La ville qu'il avait toujours connue, avec ses tours scintillantes et ses rues animées, était en train de s'effondrer sous les tirs incessants. Chaque explosion était une piqûre cruelle, un rappel cinglant de son échec apparent. Il aurait dû changer le cours de l'histoire, il aurait dû sauver sa planète.
D'une démarche chancelante, presque en état de choc, Victor s'approcha de sa maison. Chaque pas était alourdi par l'incrédulité, la réalisation que le temps et le destin étaient peut-être des adversaires trop puissants à combattre, même avec le cube de Kairos.
Ses pieds foulèrent le sol de l'allée menant à sa maison avec une hâte désespérée, chaque pas semblant trop lent par rapport à l'urgence qui l'habitait. La porte d'entrée était froid sous ses doigts alors qu'il l'ouvrait brusquement, chaque centimètre carré de la maison semblait tristement vide.
La cuisine, d'habitude un endroit de rires et de chaleur, était silencieuse, la lumière vacillante du jour se reflétant sur les surfaces lisses des plans de travail. Pas une trace de vie. Le cœur de Victor s'emballa, cognant contre sa poitrine comme une créature en cage cherchant à s'échapper.
Puis, une vision d'horreur au pied de l'escalier. Sa mère gisait là, ses cheveux se répandant sur le sol dans un éclat tragique. C'était une image qu'aucun fils ne devrait voir, une scène qui le hantait déjà et pour toujours.
Il s'effondra à ses côtés. Ses mains parcoururent son visage d'une pâleur mortelle, cherchant vainement une étincelle de vie. Les larmes noyaient sa vision, et un cri rauque, chargé de douleur, s'échappa de ses lèvres.
Dans la pénombre, le cube émit une lueur vibrante, appelant Victor. Sans hésitation, il l'enveloppa de sa main, se préparant à naviguer à nouveau à travers les méandres du temps.
Sous ses pieds, la terre semblait avoir été lacérée, témoignage silencieux d'une guerre aussi féroce qu'impitoyable que le programme de la simulation retranscrivait avec une acuité troublante. Devant lui, l'horizon était un cimetière de gratte-ciels, vestiges d'une civilisation engloutie. Et dans cette toile tragique, un point d'éclat : le bracelet d'Hadès.
Victor sentit une vague de détermination le submerger. Il avait déjà été tenté par le pouvoir du bracelet, mais il savait maintenant qu'il ne devait pas répéter les mêmes erreurs. Ignorant le bijou, il choisit de mettre fin à la simulation, refusant de laisser le passé dicter son futur.
L'illusion de dévastation s'estompa, laissant place à la réalité clinique de la salle de simulation. Les parois glaciales, les néons agressifs, tout semblait tellement éloigné de la scène précédente. Mais l'écho des choix faits à l'intérieur du programme résonnait encore dans son esprit.
Tout juste avait-il retiré son casque que les bruits de pas empressés de Sam et Daniel martelaient le sol de la salle. Leurs visages affichaient une expression entre angoisse et perplexité. Avaient-ils été témoins de la fin de sa simulation ? Avant même qu'ils ne puissent confronter leurs interrogations, Victor, comme s'il était guidé par une force intérieure, empoigna fermement le cube de Kairos. Une décharge d'énergie le traversa, l'envoyant à nouveau à travers le temps.
Le silence englobait Ivadoll d'un drap de plomb. Victor, encore étourdi par les tremblements temporels, s'arrêta à la lisière de sa maison, cherchant un signe, une trace de la catastrophe passée. Le ciel, dépourvu de tout nuage, offrait un ballet d'oiseaux dont les ailes se découpaient telles des ombres chinoises.
Où étaient passés les Titans ? Avait-il enfin réussi à rectifier le cours funeste des événements ? Un espoir, fragile mais vivace, s'alluma dans son regard. La porte s'ouvrit sur un intérieur où le silence était presque tangible. Il s'attendait, espérait, entendre l'écho du rire de sa mère.
La cuisine, le cœur battant de la maison, était déserte. Sa curiosité le poussa à explorer l'escalier, mais là encore, personne. Seul le doux murmure de conversations lui parvenait de l'extérieur. Jetant un œil à la fenêtre, il aperçut Jack, Sam et Sigurd, échangeant des paroles sous un arbre. Cela devait être bon signe, n'est-ce pas?
Mais l'épuisement du voyage temporel l'étreignait, alourdissant chacun de ses mouvements. Il se dirigea vers sa chambre, lorsque son pied heurta un obstacle. Le monde s'arrêta. Le corps inerte de sa mère, semblait être enveloppé par le sol, son visage d'une paix cruelle. Les questions tourbillonnaient, acérées, en lui : comment, pourquoi, dans un monde sans Titans, le malheur avait-il encore frappé ?
La détresse, la culpabilité, l'incompréhension... tout l'envahit en une marée incontrôlable. Ses genoux fléchirent, ses joues se trempaient d'un torrent salé.
"Faut-il que je change plus de choses ? Et si SG1 n'était jamais venu ici ?", murmura-t-il dans un souffle.
Le cube émit une lueur tentatrice, résonnant comme un appel. Sans réfléchir, presque en pilote automatique, Victor le saisit, et la spirale du temps l'emporta.
L'atmosphère à bord du vaisseau le saisit. Une odeur métallique, la clarté tamisée, comme si l'intérieur de cette structure était un sanctuaire retiré du tumulte extérieur. Ayden, le regard sérieux, penché avec une concentration palpable, communiquait à Kira, dont les cheveux tombaient sur son front perlé de sueur, des instructions précises. Leurs doigts dansaient agilement sur les boutons lumineux.
Victor, toujours dans l'ombre, fixait le tableau, planifiant ses mouvements. Leur vaisseau ne devait pas partir, il ne devait pas s'échouer sur Izarc. Si Thor ne les détectait pas, alors SG1 continuerait à ignorer son existence. Mais un déchirement intérieur l'envahit, sentant presque le poids des conséquences dans ses veines. Une voix intérieure le questionna, était-il prêt à renoncer à ses vrais parents ? Cette pensée lui sembla finalement absurde. De retour dans son époque, il pourrait toujours se rendre sur Terre et retrouver Sam et Jack.
Une fois, le propulseur du vaisseau mit hors service, le cube s'activa et la transition temporelle le happa pour le déposer devant sa maison d'Ivadoll. Chaque battement de son cœur semblait résonner dans ses oreilles, chaque inspiration devenait un exercice d'endurance. Avait-il enfin transformé l'avenir ? Le calme ambiant lui laissa espérer que oui. La porte d'entrée s'ouvrit avec hésitation, l'absence de bruits le tourmentait, alors qu'il fouillait pièce après pièce, appelant en vain ses parents.
Le jardin, son dernier espoir, s'offrit à lui dans une lumière crépusculaire. Et là, une scène glaçante l'attendait. Sa mère, étendue non loin de la piscine, était le centre d'un macabre tableau. Le liquide écarlate contrastait avec la quiétude du lieu. Un cri, muet mais déchirant, surgit de ses entrailles. Malgré tous ses efforts, le destin semblait jouer éternellement sa carte la plus cruelle. Était-il donc condamné à cette tragédie, quel que soit le chemin emprunté ?
Victor se sentait étranglé par des chaînes de culpabilité, aussi lourdes que le plomb. Et si, c'était lui la cause de cette série d'événements ? Ses pensées divaguèrent vers la raison de la venue de SG1, empêcher son enlèvement par les Asgards. Une sensation glaciale le traversa, une résignation amère.
S'il s'effaçait de l'histoire d'Ivadoll, les moments mémorables avec ses parents adoptifs, le lien spécial tissé avec Ayden, la relation naissante avec Kira... tout disparaîtrait. Cette prise de conscience l'immergea dans un océan de désolation. Était-ce le prix à payer pour redonner vie à Hilda ? Ivadoll l'oublierait, mais au moins, le drame serait évité.
Ne voyant pas d'autres alternatives, il toucha le cube encore une fois, ressentant aussitôt le tourbillon du temps l'emporter. Les secondes semblèrent durer une éternité, puis, tout se stabilisa.
Revenant à la conscience, une froideur métallique le saisit. Quatre canons de P90, menaçants, s'alignèrent sur lui. Une voix, amplifiée par les haut-parleurs, retentit, une voix qui lui était familière, "Qui es-tu ? Et comment es-tu arrivé ici ?!"
Il leva les yeux, son regard croisa celui de Jack, derrière l'immense vitre de la salle de contrôle. La tension était palpable. Victor, les paumes exposées en signe de paix, essaya de se ressaisir, "Je viens du futur, je suis venu pour…" Mais l'épuisement, après ses nombreux sauts temporels, se mêlant au stress de l'instant, le terrassa. Sa vision se troubla, les jambes fléchissant sous lui, il s'écroula sur le sol glacé, laissant Jack et les militaires dans une confusion totale.
L'atmosphère électrique de la salle de contrôle était palpable. Les militaires, postures tendues, fusils brandis, fixaient intensément le jeune homme étendu, vulnérable, dans la salle d'embarquement. Jack semblait affronter un casse-tête sans solution. "Équipe médicale en salle d'embarquement, tout de suite !" ordonna-t-il d'une voix sèche.
En quelques secondes, Sam et Daniel arrivèrent dans la salle de contrôle, leurs visages marqués par la confusion et l'anxiété. L'alarme aiguë combinée à l'urgence dans la voix de Jack les avait propulsés ici à toute allure.
"Qu'est-ce qui se passe ?" demanda Sam, essayant de discerner ce qui se déroulait dans la salle d'embarquement.
Jack, le menton légèrement relevé, admit, "Aucune idée."
Daniel fronça les sourcils, s'approchant un peu plus de la baie vitrée pour mieux observer l'intrus. "Comment a-t-il traversé l'iris ? On a reçu un signal de la Porte ?"
Jack hocha négativement la tête, "Il n'est pas passé par la Porte. Il y a eu… une sorte d'explosion lumineuse, et il était là."
Mais avant que Sam eut le temps d'esquisser une théorie, l'agitation grimpa d'un cran. Les pas précipités de l'équipe médicale, menée par la déterminée Dr Carolyn Lam, résonnaient sur le sol de la salle d'embarquement. Ils se déplacèrent autour du jeune homme avec une synchronisation presque chorégraphique.
L'insatiable soif de savoir de Daniel refit surface, "A-t-il dit quelque chose avant de perdre connaissance ?"
Jack hésita, pesant ses mots, "Il a dit venir du futur."
Un regard lourd d'interrogation s'échangea entre Sam et Daniel, le poids de cette affirmation pesant sur eux. Un silence électrique envahit la pièce, chacun conscient du défi colossal qui se profilait à l'horizon.
Dans la pénombre de la salle de contrôle, les doigts agiles de Sam dansaient sur les commandes, chaque écran étudié avec minutie. "Une énorme surtension énergétique a précédé son apparition," murmura-t-elle, les yeux plissés par la concentration, "C'est au-delà de tout ce que j'ai jamais analysé."
Jack, les bras croisés, l'observa, son esprit tournoyant avec les implications. "Ce gosse pourrait donc venir du futur ?"
Daniel, avec un petit rictus, rappela, "Pourquoi pas, souvenez-vous 1969 ou encore quand vous étiez coincés avec Teal'c dans cette boucle temporelle."
"Mais aucune activité de la Porte cette fois-ci," gronda Sam, soulignant l'anomalie.
Daniel croisa les bras, "Peut-être que dans le futur, ils ont découvert d'autres façons de voyager dans le temps. Ou alors il pourrait venir d'une autre planète d'une technologie plus avancée."
La réponse ne suffisait pas à apaiser l'inquiétude croissante de Jack. Sans un mot, déterminé à voir l'inconnu de ses propres yeux, il se dirigea vers l'infirmerie, ses pas résolus résonnant dans le couloir.
Seul un échange silencieux de regards entre Sam et Daniel fut nécessaire. Sans un mot, ils suivirent les pas déterminés du Général.
La porte de l'infirmerie glissa doucement, dévoilant une salle remplie de lumières douces, de machines qui émettaient des bips réguliers et du personnel médical qui se déplaçait avec une urgence contenue. Victor était allongé au centre de la pièce, toujours inconscient. Des câbles et des tubes étaient connectés à lui, traçant ses signes vitaux.
Le Docteur Lam fit quelques pas vers l'équipe, ses talons émettant un léger écho dans la pièce. "Il est stable pour le moment," dit-elle, sa voix trahissant une pointe d'inquiétude. "Mais rien n'indique qu'il se réveillera prochainement."
Jack hocha la tête, ses yeux scrutant intensément le visage de Victor, "Avez-vous une idée de ce qui a pu le mettre dans cet état ?"
Carolyn soupira, "Je ne sais pas, d'un point de vue physique, il n'y a rien d'anormal."
Daniel ajusta machinalement ses lunettes, "Il prétend venir du futur. Y a-t-il des indices qui pourrait confirmer sa déclaration ?"
D'une moue dubitative, Lam répliqua, "A première vue, il est indiscutablement humain. Mais des tests plus approfondis sont nécessaires. Cependant, certains des objets qu'il portait sur lui pourraient vous éclairer."
L'intérêt de Sam s'intensifia, "Où sont-ils ?"
"Par ici," répondit le Docteur, désignant une table proche où étaient disposés quelques objets brillants. "J'ai pensé qu'il valait mieux les isoler."
Jack intervint précipitamment alors que Sam et Daniel s'avançaient curieusement. "Hey ! Soyez prudents."
Sam offrit un sourire subtil à Jack avant de se pencher pour étudier de plus près les artefacts. Parmi les trésors étalés, une lame inachevée dont la fin semblait délibérément brisée, un collier orné d'une pierre scintillante qui captait la lumière de façon envoûtante, et un cube formé par des lignes géométriques entrelacées d'une précision inouïe.
Fascinée, Sam étendit doucement la main et caressa le cube, sentant la chaleur inattendue du métal contre sa peau. L'objet semblait presque vivant.
Daniel saisit la lame brisée. Elle épousa la paume de sa main, rappelant les courbes des anciennes épées grecques, l'absence de tranchant évoquait davantage une œuvre d'art mystique qu'une arme de guerre.
Pendant ce temps, Jack était resté à l'écart, ses yeux fixés sur le visage paisible de Victor. Chaque ligne, chaque nuance du visage du jeune homme semblait lui rappeler quelqu'un. Cette vague sensation de familiarité et de connexion, imprévue et inexplicable, ne fit qu'ajouter une couche supplémentaire au mystère de son arrivée.
Jack jeta un dernier regard au Docteur avant de quitter l'infirmerie, ses traits épuisés reflétant la dureté de la journée. Sam le suivit de près, essayant de cacher son trouble sous une façade de professionnalisme. Daniel, quant à lui, ajusta ses lunettes, le regard perdu, visiblement absorbé par les événements .Il prit une grande inspiration, comme pour rassembler ses esprits, puis franchit le seuil, rejoignant O'Neill et Carter dans les couloirs de la base.
Jack, son front barré par une ride de préoccupation, se dirigea vers son bureau. Derrière la porte fermée, une pile de paperasse l'attendait. D'ordinaire, ces documents n'étaient rien de plus qu'une distraction ennuyeuse, mais aujourd'hui, ils offraient une échappatoire bienvenue à l'énigme que représentait Victor. Il s'installa à son bureau, prenant un moment pour rassembler ses pensées avant de s'immerger dans le monde monotone des rapports et des formulaires.
Ailleurs, dans un laboratoire baigné d'une lueur bleutée, Sam activait son matériel de pointe. Les graphiques et les chiffres remplissaient les écrans, témoignant des anomalies énergétiques qui avaient précédé l'apparition de Victor. Ses doigts volaient d'un clavier à un autre, tandis qu'elle essayait de tracer les origines de cette énergie. Sa curiosité scientifique était à son comble, chaque donnée récoltée pouvant offrir un indice sur le mystère de l'apparition du jeune homme.
De l'autre côté du complexe, Daniel était plongé dans un océan d'artefacts et de livres anciens, son bureau en désordre reflétant l'esprit d'un chercheur passionné. Les trois objets étaient étalés devant lui, capturant la moindre miette de lumière de la pièce. Il saisit délicatement le cube, le rapprochant de ses yeux pour en examiner les moindres détails. Les autres objets ne tarderaient pas à subir le même examen minutieux.
Le tic-tac incessant de l'horloge rompit finalement la concentration de Jack. Il avait disparu pendant presque trois heures dans ce labyrinthe de paperasse. Les mots commençaient à danser devant ses yeux, signe qu'il était temps de s'accorder une pause. Il s'étira, ses os craquant en protestation, avant de se lever de sa chaise pour se diriger en dehors de son bureau.
En arrivant au laboratoire, la scène qui l'accueillit le fit sourire avec tendresse. Sam semblait avoir succombé à l'épuisement, sa tête nichée dans le creux de ses bras, sa respiration régulière trahissant un sommeil profond. Jack vérifia discrètement l'entrée pour s'assurer de leur intimité et ferma la porte derrière lui. Il s'approcha doucement d'elle, l'observant avec affection. Puis, succombant à une impulsion, il se pencha et déposa un baiser léger dans le creux de son cou.
Dès l'instant où le souffle chaud de Jack toucha sa peau, Sam fut catapultée hors du sommeil, ses instincts d'officier supérieur en alerte maximale. Comme un ressort sous tension, elle se redressa, chaque muscle de son corps tendu et prêt à l'action. Sans réfléchir, elle projeta son poing droit en avant, ciblant celui qu'elle croyait être un ennemi. Jack réussit à esquiver le coup à la dernière seconde, son visage trahissant une pointe de surprise.
Quand les yeux de Sam se posèrent enfin sur ce visage familier, la surprise se mua en embarras. Ses joues prirent une teinte écarlate et ses lèvres s'entrouvrirent, cherchant des mots. "Jack... Je suis désolée," balbutia-t-elle, essayant de retrouver son souffle, "Tu… m'as surprise."
L'œil pétillant de malice, Jack arqua un sourcil, "Dois-je m'inquiéter ? Combien d'autres viennent te surprendre ainsi dans ton laboratoire ?"
Sam, cherchant à retrouver une contenance, lâcha un rire nerveux. Mais son amusement s'évapora rapidement, laissant place à une expression sérieuse et pensive. "J'ai examiné ces flux d'énergie sous tous les angles possibles, mais je ne parviens pas à en identifier la source. C'est très frustrant."
Jack posa doucement sa main sur l'épaule de Sam, cherchant à apaiser le tumulte intérieur qu'il discernait en elle. "Sam, ça fait plusieurs jours que je te surprends à moitié endormie. Tu devrais envisager de prendre un peu de repos, ne serait-ce que quelques heures."
À la remarque de Jack, Sam secoua doucement la tête, faisant danser ses mèches blondes au rythme de son mouvement. Ses yeux, brillant d'une détermination inébranlable, fixèrent O'Neill, "Je vais bien, vraiment."
Jack observa la lueur résolue dans ses yeux. Cette même lueur qu'il avait vu tant de fois dans les moments de crise, signe de sa détermination à aller jusqu'au bout, quel qu'en soit le prix. Avec un soupçon de résignation, il hocha la tête, reconnaissant silencieusement qu'il n'y avait aucune chance de la persuader de faire une pause.
Le regard de Sam se perdit un instant dans le lointain, ses yeux bleus, profonds et pensifs, reflétaient une mosaïque d'émotions, "C'est juste que... je n'arriverai pas à me détendre tant que je ne comprendrai pas ce qui se passe."
Jack croisa son regard, son regard brun s'adoucit, un mélange de compréhension et d'empathie, "Je sais Sam mais il faut aussi accepter qu'on ne peut pas tout contrôler. Parfois, prendre un peu de recul fait aussi partie du jeu."
Sam souffla, elle tourna la tête, cherchant à dissimuler son sentiment de vulnérabilité, "Je déteste ne pas comprendre."
Il se rapprocha d'elle, un sourire ironique effleurant ses lèvres. "Je l'avais remarqué," murmura-t-il, avant de la prendre dans ses bras, "Mais je suis certain que tu finiras par trouver."
La faible luminosité de la salle de réunion donnait à l'atmosphère une tonalité solennelle. Autour de la table, Sam, Daniel et Teal'c se faisaient face, l'atmosphère tendue par l'importance de ce qu'ils venaient de partager.
Sam, avec sa posture habituellement assurée, paraissait un brin fatiguée, ses yeux parcourant les dossiers devant elle. Daniel, lui, ajustait ses lunettes, signe manifeste de sa nervosité, et tentait de structurer mentalement les informations reçues.
Teal'c, avec cette capacité qu'il avait de rester stoïque en toutes circonstances, fixait la surface de la table. Cependant, une tension palpable au niveau de sa mâchoire trahissait l'intensité de ses pensées. Il avait écouté avec une attention redoublée les détails que Sam et Daniel avaient partagés sur l'arrivée inattendue de Victor. Mais, plutôt que de répondre immédiatement, il avait choisi, comme souvent, de méditer sur les implications.
Jack fit irruption dans la pièce, une tension évidente dans ses épaules. Il salua brièvement ses coéquipiers avant de prendre sa place habituelle, le fauteuil lui donnant une vue d'ensemble de la pièce. Ses doigts tambourinèrent légèrement sur la table, un signe de son impatience.
Les regards convergèrent vers Daniel, qui semblait avoir déjà commencé à analyser les mystérieux objets trouvés sur Victor. Il désigna d'abord la lame, ses doigts effleurant délicatement les motifs sculptés.
"Les gravures sur cette lame," commença-t-il, la lumière se reflétant sur les verres de ses lunettes, "sont indéniablement inspirées de la Grèce antique. Cependant, elle n'est pas aiguisée. Elle semble plus être un objet d'ornement, peut-être cérémonial, plutôt qu'une arme."
Il reposa la lame et prit le deuxième objet, "Quant à ce cube," dit-il, le retournant dans ses mains, "il est un mystère complet. Sa composition, sa fonction... rien ne le lie à une culture ou une époque que nous connaissons. Il provient certainement d'une autre planète."
Teal'c hocha la tête, "Vous pensez que ce jeune homme n'est pas terrien ?"
"C'est possible." dit Daniel tout en prenant en main le dernier objet, "Enfin, ce collier semble à première vue être un simple bijou."
Sam, les yeux fixés sur le collier, suggéra, "Peut-être qu'un de ces objets a permis le voyage temporel ?"
Daniel ouvrit la bouche pour répondre, mais le cliquetis de talons sur le sol le fit taire. Tous les regards se tournèrent vers l'entrée. C'était le Dr. Lam, un dossier épais niché sous le bras. Elle s'installa à la table, ses yeux balayant rapidement les objets.
"Alors Docteur, quelles sont les nouvelles?" interrogea Jack, les mains jointes devant lui.
Carolyn posa son dossier sur le table et l'ouvrit, "Physiquement, il va bien. Aucun signe d'infection par un goa'uld." Elle marqua une pause, "Cependant, ses analyses sanguines montrent une anomalie. Une concentration étonnamment élevée d'une substance ressemblant fortement à la protéine de Naquadah."
Les yeux bleus de Sam se plissèrent, "Je peux voir les résultats ?"
Le Docteur donna la feuille à Sam et continua ses explications,"La protéine que nous avons détectée diffère légèrement de celle que nous connaissons. Elle semble avoir muté."
Daniel haussa les sourcils, "Est-il possible qu'il ait été infecté par une espèce de goa'uld inconnue ?"
Le Docteur, perdue dans ses pensées, répondit avec une lenteur mesurée, "C'est une possibilité ou alors nous sommes face à une mutation génétique spontanée."
Jack fronça les sourcils, l'incompréhension marquée sur son visage, "Et cette mutation serait due à...?"
Carolyn feuilleta des documents, "Je pense qu'il pourrait être l'enfant d'un ancien hôte goa'uld. La protéine aurait pu être transmise, puis mutée lors de la fécondation mais cela reste une simple supposition, nous n'avons jamais été confronté à un tel cas."
Un lourd silence envahit la pièce, tous les regards convergèrent vers Sam, qui pâlit légèrement sous le poids des regards.
Jack, percevant le malaise, chercha à détourner l'attention, "Y a-t-il autre chose, Docteur ?"
Hésitante, Lam effleura du bout des doigts le graphique étalé devant elle. "Les tracés de son encéphalogramme sont similaires à ceux d'Ayianna et à ceux que nous avons observés chez vous, Général, lorsque vous avez reçu le savoir des Anciens."
Daniel se redressa, un frisson d'anticipation dans la voix, "C'est un Ancien ?"
Un souffle lourd suspendit le temps, comme si chaque atome de la pièce retenait son souffle, dans l'attente de la révélation. Chaque regard était désespérément fixé sur le Docteur, cherchant une réponse dans les moindres mouvements de son visage.
"Je ne peux rien affirmer pour l'instant," répondit-elle enfin, "les séquences génétiques prennent du temps à analyser. Cependant, ses anticorps semblent très proches de ceux d'Ayianna."
Sam fronça les sourcils, "Proches à quel point ?"
Le Docteur, visiblement préoccupée, laissa échapper un soupir las, "Il y a une nuance. Contrairement à ce que nous avons constaté jusqu'à présent sur Terre, son ADN semble porter une version plus évoluée du gène des Anciens."
Teal'c, l'air toujours impassible, questionna, "Est-il possible qu'il soit un descendant direct ?"
Carolyn hocha la tête pensivement, "Possible mais là encore, une mutation génétique n'est pas à exclure."
Jack, son visage marqué par la curiosité, afficha une moue réfléchie, "Il n'est donc pas de chez nous ?"
"Ce gène est rare sur Terre mais nous n'avons pas échantillonné la totalité de la population," rétorqua Lam, "D'autres personnes pourraient très bien partager des caractéristiques génétiques similaires."
Saisissant l'opportunité d'une pointe d'ironie, Sam ajouta en levant les yeux au ciel, "Désolée Carolyn, mais les chances de croiser sur Terre une personne ayant du Naquadah et le gène des Anciens me semblent nulles."
Le commentaire fut suivi d'une pause tendue, finalement rompue par un rire nerveux de Jack, "Vous imaginez un Goa'uld et un Ancien se retrouvant lors d'une soirée romantique et faire un enfant ? C'est ridicule."
Daniel et Teal'c se jetèrent un regard entendu, leurs yeux reflétant une compréhension mutuelle, comme s'ils avaient touché une vérité cachée. Leurs regards glissèrent en synchronisation vers Sam, puis Jack, et de nouveau vers Sam. Elle perçut la lourde implication de leurs expressions et rougit, car la même idée, aussi improbable soit-elle, avait effleuré son esprit quelques instants plus tôt.
"Sam ?" interrogea doucement Daniel, une lueur de curiosité dans les yeux.
Elle hocha la tête, l'air déterminé, "Non, Daniel."
L'archéologue, ne pouvant contenir son hypothèse, riposta, "Et pourquoi pas ?"
Jack, qui semblait avoir raté quelques nuances de la conversation, afficha une expression déconcertée, fronçant les sourcils, "Pourquoi pas quoi ?"
"Daniel, laissez tomber," conseilla fermement Sam, les yeux fixés sur lui, comme pour le défier de continuer.
Mais Jack, sentant qu'il lui manquait quelque chose, s'agita, "Quoi donc, bon sang ?!"
Ignorant la supplique silencieuse de Sam, Daniel se pencha en avant vers O'Neill, "Réfléchissez Jack, sur Terre, qui sont les deux seules personnes pouvant transmettre conjointement le gène des Anciens et la protéine des Goa'ulds à un enfant ?"
Le regard de Jack s'éclaira d'une réalisation soudaine, sa bouche s'ouvrant légèrement, "Attendez, vous n'insinuez tout de même pas que... ?"
O'Neill fut soudainement interrompu par le bruit sourd de portes s'ouvrant à la volée. L'atmosphère, déjà électrique, se figea en un silence tendu à l'apparition soudaine de Victor. Suivi de près par le Sergent Harriman, l'air grave et le pas pressé, qui pénétra dans la salle, entouré de quelques militaires aux visages fermés.
Jack et son équipe, pris au dépourvu, se levèrent instinctivement de leurs sièges. La tension était à son comble, chaque regard échangé en disait long sur les questions non formulées qui flottaient dans l'air.
Walter, la chemise partiellement sortie de son pantalon, se tourna vers Jack, ses mots s'échappant dans un souffle précipité. "Désolé mon Général, il était comme une furie à l'infirmerie. Il voulait absolument vous voir, nous n'avons pas pu le retenir."
Victor, malgré la situation délicate, leva la tête avec détermination, "S'il te plaît Jack, dis à tes chiens de garde de me lâcher, je n'ai pas envie de les blesser. Nous devons parler, je n'ai pas beaucoup de temps !"
Un murmure parcourut la pièce, une onde de choc d'incompréhension. Qui était ce jeune homme qui osait évoquer le prénom du Général O'Neill avec une telle familiarité ?
Les prunelles scrutatrices de Jack s'ancrèrent dans celles de Victor, essayant de déceler le mystère qui l'entourait. D'un geste solennel, il fit signe à ses hommes et au Docteur de sortir, ne laissant dans la pièce que le noyau essentiel de son équipe.
Victor, d'une démarche mesurée, s'assit à la place précédemment occupée par le Docteur Lam, à côté de Sam, "Je m'appelle Victor. Avant d'expliquer ma venue, j'ai besoin de clarifier certaines choses."
Daniel, l'air perplexe, l'interrompit, "Lesquelles ?"
Victor inspira profondément, "Je dois m'assurer d'être arrivé au bon moment."
Les sourcils de Teal'c se froncèrent légèrement. "Quel bon moment ?"
Évitant la question, Victor lança, "Avez-vous découvert récemment un E2PZ ?"
Jack hocha la tête, intrigué. "Effectivement. Pourquoi ?"
Le jeune homme, sans pour autant relâcher la tension de son regard, poursuivit, "Et peu après, vous êtes partis en week-end, tous les quatre, au chalet de Jack. Daniel et Teal'c sont repartis tôt, laissant Jack et Sam seuls." Ses yeux, insistant, firent la navette entre O'Neill et Carter.
La chaleur monta aux joues de Sam, qui semblait prise au dépourvu, tandis que l'expression de Jack s'était figée, le mettant visiblement sur la défensive. Sans laisser la gêne s'installer davantage, Victor continua, "Depuis, vous êtes en couple, n'est-ce pas?"
L'atmosphère devint tangible, presque étouffante. Les yeux de Daniel et de Teal'c, oscillant entre surprise et amusement, étaient rivés sur le duo. Cherchant à reprendre la main, Jack, la mâchoire serrée, rétorqua, "Que nous soyons ensemble ou non ne te regarde pas. Maintenant, dis-nous pourquoi tu es ici ?!"
Sans se laisser perturber par la riposte, Victor enchaîna, "J'ai besoin de savoir la date exacte de ce fameux week-end."
L'irritation de Jack était palpable. Alors qu'il s'apprêtait à répliquer, la voix profonde et posée de Teal'c trancha l'air ambiant, "C'était il y a trois semaines et quatre jours."
Stupéfaction générale. Chacun se tourna vers le Jaffa, les yeux écarquillés. Avec un sourire en coin, presque malicieux, Teal'c déclara simplement, "Je n'oublie jamais une date."
Victor acquiesça, reconnaissant, et se massa les tempes, cherchant à rassembler ses souvenirs. Il parla à voix haute, comme pour se recentrer sur ses propres pensées, "J'espère qu'il n'est pas trop tard."
Les paroles de Victor se frayèrent un chemin dans les oreilles de Sam, "Trop tard pour ?"
"Il est impératif de contacter Thor tout de suite !" s'écria Victor, l'urgence tapissée dans chaque intonation de sa voix.
Jack fronça les sourcils, "Mais quel est le lien entre notre week-end et les Asgards ?!"
Victor déclara, "Seul Thor peut empêcher mon enlèvement, il faut le prévenir immédiatement ! Avant qu'il ne soit trop tard !"
La patience de Jack semblait s'amenuiser à chaque mot. "Mais bon sang, de quoi parles-tu ?!"
"Deux Asgards vont m'enlever alors que je serai encore dans le ventre de ma mère. Il faut absolument empêcher ça. Je ne dois pas être envoyé sur Ivadoll." avoua Victor, la peur teintant sa voix.
Avec un soupir exaspéré, Jack rétorqua, "Pourquoi voudraient ils t'enlever ?"
"Ils pensent que mon ADN pourrait sauver leur race. Mais peu importe ! Ça ne doit pas arriver ! Il faut contacter Thor." supplia Victor.
L'air pensif, Daniel intervint, "Parle-nous de tes parents. Peut-être pourrions-nous les alerter et éviter tout cela."
Victor secoua la tête, résigné, "Ils m'ont enlevé sans que personne ne s'en rende compte, on ne pourra pas l'empêcher."
Sam, essayant d'apporter un rayon d'espoir, ajouta, "Je suis d'accord avec Daniel. Il serait judicieux de prévenir tes parents. "
L'intensité du regard de Victor se décupla, "De toutes façons je viens de les prévenir, maintenant il faut contacter Thor.", il se tourna vers Jack "Il est où le communicateur des Asgards ? Le machin blanc qui ressemble à un caillou."
La surprise de Sam fut palpable, "Quoi ?! Tes parents sont dans la base ?!"
Ignorant la surprise générale, Victor, les dents serrées, planta son regard dans celui de Sam puis de Jack, "Oui, ils sont même dans cette salle." Il désigna d'un signe de main le couple, comme s'il pointait une évidence.
Victor semblait davantage préoccupé par l'urgence de contacter Thor que par la bombe qu'il venait de lâcher. Daniel, la bouche légèrement entrouverte, cherchait des réponses, tandis que Teal'c restait, comme toujours, inébranlable. Jack, avec une expression qui oscillait entre le choc et la confusion, se frotta le visage.
Les mots s'échappèrent des lèvres de Sam, "Es-tu en train de dire que... nous sommes... tes parents ?"
"Oui et il faut faire vite ! Je ne sais pas à quel moment exactement je serai enlevé. Si ça se trouve c'est tout à l'heure, demain ou après demain !" s'écria Victor, balayant la pièce du regard à la recherche du communicateur.
Lorsque la confirmation de Victor se propagea dans la salle, la gravité de ses mots fit retomber le souffle de Jack comme s'il avait été frappé. Il jeta un regard sidéré vers Sam, dont les yeux, larges ouverts, fixaient intensément l'adolescent.
"Victor, il doit y avoir une erreur," murmura Sam, chaque syllabe de sa voix trahissant sa nervosité. "Il est impossible que je sois enceinte."
Mais l'adolescent répondit sans hésiter tout en se redressant, "Et pourtant, ma présence ici le prouve." Il balaya la pièce du regard, "Alors, où est ce communicateur ?"
La gorge de Sam se serra. Chaque battement de son cœur semblait résonner dans ses oreilles, plus fort, plus rapide. Et, sans prévenir, elle se leva brusquement, sa chaise raclant le sol dans un grincement strident. Elle s'éclipsa de la salle précipitamment.
D'un pas pressé, les échos de ses talons résonnèrent à travers les couloirs métalliques de la base. Sam retint son souffle lorsqu'elle arriva finalement à l'infirmerie. Ses doigts tremblèrent en fouillant un placard particulier, d'où elle extirpa une petite boîte qui promettait des réponses.
Les toilettes, bien que proches, lui semblaient être à des kilomètres. À chaque seconde qui s'écoulait, l'absurdité de la situation l'a submergée. Comment pouvait-elle être enceinte alors que son stérilet ne lui avait jamais fait défaut durant tant d'années ? Sans parler du fait que ça faisait à peine un mois qu'elle était avec Jack, cette situation n'était juste pas envisageable.
La porte se ferma derrière elle avec une soudaineté presque brutale. Face à son reflet dans le miroir, ses yeux bleus dévoilaient un tumulte d'émotions. Alors qu'elle cherchait à calmer l'ouragan intérieur, elle réalisa qu'elle n'avait aucune envie pressante. Elle ouvrit alors le robinet, laissant l'eau fraîche couler sur ses doigts avant de la boire précipitamment.
Dans cet espace confiné, le temps s'était déformé, chaque battement de cœur résonnant plus fort que le précédent. Sa poitrine se soulevait plus rapidement, traduisant une anxiété palpable. Puis, sentant une légère envie, elle se dépêcha de réaliser le test. Le capuchon fut remis en place rapidement. Les instructions indiquaient une attente de cinq minutes… Une éternité.
La froideur du lavabo sous le test contrastait avec la chaleur qui irradiait de la paume de Sam. Son pied tapotait le sol de manière frénétique, ses yeux cloués sur sa montre, les aiguilles paraissant délibérément traînantes. Son cœur, en revanche, n'avait montré aucune hésitation, bondissant avec ferveur à chaque seconde.
Un bruit sourd à la porte la fit sursauter, déchirant le voile d'angoisse qui la recouvrait. "Sam, tu es là ?" La voix grave de Jack était reconnaissable entre mille. Elle jeta un œil furtif à sa montre. Une minute encore. "Oui, je suis là."
"Je me sens un peu idiot à parler à la porte des toilettes des femmes. Laisse-moi entrer, s'il te plaît." Sa voix portait une note d'inquiétude.
Un déclic, la porte se déverrouilla. Jack entra dans la pièce sans hésitation. La lumière tamisée révéla le visage bouleversé de Sam. Elle tenait le test de grossesse, ses doigts le serrant à tel point qu'ils en devenaient blancs, traduisant l'intensité de ses émotions. Leurs yeux se rencontrèrent, ceux de Sam humides, brillants, et éperdus, comme si elle cherchait désespérément des réponses dans ceux de Jack.
Tendue, elle brandit le test vers lui, ses mains légèrement tremblantes, "Victor n'a pas menti."
Jack prit une profonde inspiration, ses mains se resserrant imperceptiblement. Il marcha lentement, chaque pas mesuré, avant de stopper devant elle. Saisissant doucement le poignet de Sam, il examina le test, les deux lignes distinctes ne laissaient aucun doute. D'un mouvement délicat du pouce, il essuya une larme sur sa joue.
Le souffle coupé, les mots de Sam sortirent dans un murmure brisé, "J'ai perdu mon père, on va quitter le SGC et maintenant... ça." Elle s'écarta de lui, la frustration se traduisant par une marche nerveuse à travers la pièce.
"Sam..." commença Jack, essayant de l'interrompre, mais elle poursuivit, sa voix montant en crescendo, "Ça n'a pas été simple d'assumer nos sentiments. On n'a jamais parlé d'enfants. Si ça se trouve tu n'en veux même pas."
Jack réagit en une fraction de seconde, ses pas couvrant la distance entre eux en un éclair. Ses mains, chaudes et rassurantes, se posèrent fermement sur les épaules de Sam, la pivotant vers lui. Leurs yeux se verrouillèrent, les battements de leurs cœurs se faisant écho à travers le mince espace qui les séparait.
"Sam, calme toi" sa voix était douce, mais chargée d'une urgence qui la fit frissonner, "je veux cet enfant. Autant que je te veux toi."
Les prunelles bleues de Sam sondèrent les siennes, cherchant un quelconque signe de doute. Elle trouva à la place une chaleur rassurante. En voyant son hésitation, Jack esquissa un sourire, laissant une lueur amusée illuminer son regard. "La seule chose qui me préoccupe," dit-il avec une pointe d'humour, "c'est qu'il semble avoir mon sale caractère."
Un rire léger s'échappa des lèvres de Sam. Les larmes qui menaçaient de déborder se mirent à briller d'amusement, "Il ne faut pas que les Asgards nous l'enlèvent."
Tirant Sam contre lui, Jack nicha son visage dans ses cheveux blonds, son souffle chaud caressant son front. "Je te le promets," murmura-t-il, chaque mot imprégné de détermination, "personne ne touchera à notre enfant."
La porte de la salle de réunion s'ouvrit lentement, laissant apparaître Sam et Jack, leurs silhouettes contrastant avec l'obscurité du couloir. La lueur des éclairages se reflétait sur leur visage, révélant des traits tendus.
Victor, affaissé sur sa chaise, releva lentement la tête vers eux. Ses lèvres s'entrouvrirent, hésitantes, "Je... je suis désolé, j'ai manqué de tacts." commença-t-il, sa voix chargée de remords. "Je n'aurais pas dû vous l'annoncer comme ça."
Sam s'arrêta à mi-chemin entre la porte et la table. Elle leva la main dans un geste apaisant, son visage s'adoucissant légèrement. "Ce n'est rien, Victor," murmura-t-elle.
Jack, lui, ne s'arrêta pas. Il avança avec une détermination sans faille, sa posture, raidie par la tension, semblait prête à faire face à n'importe quelle adversité, "Je vais demander à ce que l'on contacte Thor."
La porte de son bureau se referma derrière lui avec un déclic presque inaudible, mais qui résonnait lourdement dans la pièce.
La lumière douce de la salle de réunion jetait des ombres mouvantes sur les objets placés devant Daniel. Son attention se fixa d'abord sur le cube métallique. Ses doigts effleurèrent la surface, hésitants. "Victor," commença-t-il, les sourcils froncés par la curiosité, "ces objets, quels sont leurs fonctions précises?"
Victor s'empara immédiatement du cube avec une rapidité et une assurance qui trahissaient son attachement. "C'est le cube de Kairos," expliqua-t-il, les yeux fixés sur la surface brillante de l'objet. "Il m'a permis de voyager dans le temps." Il le leva, l'attache se déroulant, et il l'enfila autour de son cou, l'objet reposant contre sa poitrine.
Daniel, les yeux écarquillés par l'intérêt, s'avança légèrement. "Kairos, tu veux dire, le dieu du moment opportun ? Comment ça marche ?"
Victor haussa les épaules, "Honnêtement, je ne sais pas vraiment."
La curiosité de Daniel s'intensifia. Il saisit délicatement l'autre collier, le soulevant pour l'examiner sous la lumière. "Et ça ?" demanda-t-il.
Victor sembla un moment mal à l'aise, ses yeux évitant le contact. "Juste un bijou." Sa voix avait un ton tranchant, comme s'il voulait clore le sujet. "Vous pouvez le garder."
Daniel, intrigué, posa le bijou et attrapa la lame d'un geste rapide. Mais à peine avait-il commencé à l'examiner que Victor réagit. D'une rapidité fulgurante, il la lui reprit, mais pas sans conséquence. Victor émit un grognement de douleur. Une morsure aiguë, une douleur qui fit perler des gouttes de sueur à son front, le transperça. Ses doigts se relâchèrent autour de la lame, révélant une entaille béante dans la paume de sa main d'où s'échappait du sang, gouttant lourdement sur le sol.
Sam, alarmée, se leva précipitamment et saisit la lame pour la poser loin d'eux. Avec sa main droite, elle exerça une pression ferme sur la plaie pour tenter de freiner l'hémorragie, "Tu dois voir un médecin," dit-elle, ses yeux reflétant l'inquiétude.
Daniel, lui, était sidéré. La lame avait aussi effleuré sa peau, sans laisser de marque. "Comment... Pourquoi je n'ai rien ?" demanda-t-il, perplexe.
Victor, malgré la douleur, lança un regard reconnaissant à Sam. "Cette lame," commença-t-il en reprenant son souffle, "elle est seulement dangereuse pour moi."
La porte du bureau du Général claqua doucement, laissant apparaître Jack, "C'est fait, j'ai donné l'ordre de contacter Thor mais impossible de prévoir le délai de sa réponse."
En découvrant la main ensanglantée de Victor, le regard de Jack se figea, "Bon sang ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?"
Teal'c tourna sa tête imposante vers Jack. "Victor s'est blessé avec cette arme," dit-il en montrant du doigt l'objet en question.
L'ambiance, déjà tendue, bascula dans l'étrangeté quand le cube autour du cou de Victor s'illumina d'une lueur presque surnaturelle, vibrante et irrégulière. Les tempes de Victor battaient à un rythme affolant, chaque battement trahissant son angoisse. Dans un geste désespéré, il libéra sa main du contact de Sam, "Le cube s'active ! Je vais devoir repartir sans avoir eu le temps d'empêcher mon enlèvement !"
Sam, interloquée, fronça les sourcils, son regard bleu plongeant dans celui de Victor. "Ne t'inquiète pas, nous ferons ce qu'il faut."
Son visage blême, les yeux brillants d'une lueur sauvage, Victor s'écria, "Non, je ne suis pas arrivé à temps pour modifier le cours des choses !"
Tentant de ramener un semblant de calme, Daniel intervint, sa voix douce contrastant avec le chaos ambiant. "Tu te trompes Victor, tu nous a prévenu. Les choses vont donc obligatoirement changer."
Le visage de Victor semblait prêt à éclater. Des larmes d'angoisse, lourdes, imminentes, faisaient trembler ses paupières tandis que son souffle haché trahissait la tourmente intérieure. Ses yeux, dans lesquels brillaient la terreur et la détresse, se levèrent lentement pour rencontrer ceux de Daniel.
"Et si ça ne suffisait pas ?!" murmura-t-il, ses mots trahissant une peur viscérale, "Je ne peux pas... Je ne pourrai pas supporter de la voir morte encore une fois !"
Daniel, malgré son habitude des situations inattendues, fut pris de court par cette confession. La surprise écarquilla ses yeux bleus, "Qui ça ?" demanda-t-il doucement.
La lumière émanant du cube sembla embrasser l'atmosphère, baignant la pièce d'une lueur presque surnaturelle. Victor, dont le visage était traversé par une tempête d'émotions, se rapprocha lentement de Sam. Ses yeux, noyés de douleur et de regret, se plantèrent dans les siens avec une intensité déchirante. Sa voix, ébréchée par l'émotion, murmura avec une gravité bouleversante, "Maman... Pardonne-moi."
Les yeux de Sam, brillants d'incompréhension et d'inquiétude, cherchèrent à décrypter l'abîme émotionnel qui semblait avoir englouti Victor. Mais rien n'aurait pu la préparer à la suite. Dans une soudaine accélération, une violence imprévue, Victor plongea la lame en direction du bas du ventre de Sam. La peur, la surprise, le refus de croire ce qui était en train de se passer, tout cela trouva expression dans le cri perçant qu'elle laissa échapper.
Mais alors qu'elle s'attendait à ressentir une douleur atroce, une sensation glacée, presque électrique, s'empara d'elle. Lorsque Victor, les yeux écarquillés par ce qu'il venait de faire, retira la lame, celle-ci était à peine maculée de rouge. Sam, le souffle coupé, ses doigts tremblants explorèrent l'endroit de l'agression, mais, contre toute attente, elle ne découvrit aucune entaille, aucune coupure, rien que la sensation d'une fraîcheur persistante à l'endroit où la lame l'avait touchée.
Le temps sembla se figer. Jack, la terreur marquée sur son visage, s'élança vers Sam. Ses yeux, flamboyants de colère, fixèrent Victor, "Qu'as-tu fait ?!" gronda-t-il, le souffle court.
Les yeux embués, la gorge nouée par l'émotion, Victor répondit d'une voix presque brisée, "Ne t'inquiète pas, Sam va bien. C'est moi que je viens de condamner... Ils ne pourront pas m'enlever, et tout le monde ira bien."
Mais avant que quiconque puisse réagir, des spasmes soudains ébranlèrent Sam. Elle s'effondra, terrassée par une douleur insoutenable, son corps convulsant, sa main s'agrippant désespérément à Jack pour chercher un semblant de réconfort.
Le regard de Jack se durcit, comprenant la gravité de la situation, "Teal'c, appelez l'équipe médicale, immédiatement !" commanda-t-il d'une voix urgente, la peur lourdement perceptible.
Perdu dans le tumulte de ses émotions, le visage de Victor était une toile d'incompréhension et de regret. Ses doigts, crispés autour de la lame, ne purent la retenir plus longtemps. Elle glissa de sa prise, chutant en direction du sol froid.
Un vortex d'énergie étincelante surgit et se mit à aspirer la silhouette de Victor. Ses trait commencèrent à se dissoudre, se fondant dans cet ouragan de lumières. Les spectateurs, paralysés par la scène, ne purent que regarder, impuissants, alors que Victor disparaissait, absorbé irrévocablement dans ce tourbillon scintillant. Une fois la tempête dissipée, tout ce qui restait était le silence et le vide béant de l'absence de Victor.
Des pas précipités résonnèrent dans le couloir avant que le Docteur Lam, flanqué de deux infirmières, n'apparaisse. Elle trouva Sam convulsée de douleur au sol. Ses yeux se posèrent interrogativement sur Jack, cherchant une explication.
"Elle a été touchée au ventre par ceci," dit Jack, montrant rapidement la lame brillante et menaçante. Puis, avalant difficilement sa salive, il ajouta d'une voix chargée d'inquiétude, "Elle est enceinte, Docteur."
Tandis que Lam s'approchait pour évaluer la situation, Sam sentit des contractions déchirantes s'intensifier, suivies par une sensation humide s'épanchant lentement entre ses cuisses. La situation était urgente, chaque seconde comptait. L'équipe médicale souleva rapidement Sam, l'emmenant vers l'infirmerie. Une fois là-bas, ils préparèrent une échographie d'urgence pour évaluer l'état de la grossesse. Jack, impuissant mais déterminé, refusa de la quitter et resta ancré à ses côtés.
À peine l'énergie virevoltante s'était-elle dissipée, que Victor se tenait, droit et tendu, devant l'entée de la demeure familiale d'Ivadoll. L'air était lourd, imprégné d'une tension électrique qui semblait vouloir le saisir à la gorge. Il pénétra avec une hésitation palpable, chaque pas résonnant comme le tambour lancinant de son cœur contre sa cage thoracique.
L'intérieur de la maison était silencieux, presque oppressant. Chaque pièce qu'il traversait semblait figée, comme un cliché d'un moment oublié. Sa plus grande appréhension était de découvrir le corps inerte de Hilda, cette femme qui l'avait élevé comme son propre fils, gisant quelque part dans cet espace clos. Mais, contre toute attente, il ne trouva rien, juste un vide abyssal.
Guidé par une intuition insaisissable, Victor se dirigea vers le jardin. Il fouilla chaque recoin, inspectant derrière chaque buisson, son esprit imaginant les pires scénarios à chaque instant. Mais le calme prédominait, uniquement perturbé par les chants mélodieux des oiseaux.
Revenant à l'intérieur, épuisé par l'angoisse, il s'effondra sur le canapé, laissant la tension s'évaporer peu à peu. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Hilda était encore en vie, quelque part, insaisissable.
Alors qu'il se laissait aller à quelques instants de répit, un bruit sourd, tel le grondement d'une bête en approche, rompit le silence. L'adrénaline inonda de nouveau ses veines, le préparant à affronter l'inconnu.
Les yeux de Victor scrutèrent la scène, cherchant à discerner chaque détail de cette apparition inattendue. À mesure que la lumière éclairait progressivement la silhouette, les traits familiers du professeur Charon émergèrent des ombres. Pourtant, il y avait quelque chose d'étrange et de totalement incongru dans cette vision.
La tenue de Charon n'était pas celle d'un simple professeur. Elle était ornée de motifs délicats, d'étoffes soyeuses et d'une bordure dorée. Son manteau, qui tombait élégamment jusqu'au sol, portait les insignes et les emblèmes distinctifs des gouverneurs d'Ivadoll.
Victor, le souffle coupé par cette vision, tenta de rassembler ses pensées. Sa voix trahissant une pointe de confusion, "Professeur Charon ? Que faites-vous ici ? Et... pourquoi cette tenue ?"
Charon, affichant un sourire narquois, "Ah, Victor," lança-t-il d'une voix teintée de malice, "tu es pile à l'heure."
L'ambiance avait subitement changé, comme si un rideau s'était levé. Victor se redressa vivement du canapé, "Vous connaissez mon nom ?" Il balaya la pièce du regard, cherchant une quelconque issue. "Malgré tous mes efforts, j'ai donc été enlevé par les Asgards et envoyé ici ?"
"Non, mon garçon, je te rassure. Tu n'es jamais venu sur Ivadoll. A part, à cet instant, bien entendu." répondit Charon, la voix apaisante.
Mais la confusion de Victor grandissait. "Alors comment me connaissez-vous? Et où sont mes parents ?"
Ignorant l'urgence des questions, Charon avança lentement vers la cuisine, la démarche majestueuse. Ses doigts caressèrent un verre qu'il remplit d'un liquide clair et frais. Après une gorgée délibérée, ses yeux se fixèrent sur Victor, un sourire illuminant son visage. "Tu sais, ta disparition n'a pas été une mince affaire."
Victor recula d'un pas, méfiant, "Que voulez-vous dire ?"
Charon posa délicatement son verre sur la table, "Dès le moment où les Asgards t'ont confié à nous, j'ai tout de suite compris qui tu étais et les capacités que tu aurais en grandissant. Bien entendu, je ne pouvais pas simplement te tuer, les autres et les Asgards m'auraient traqué sans relâche. J'ai donc dû opter pour des approches... disons plus subtiles."
Un frisson d'effroi parcourut Victor. Cette figure qu'il avait autrefois considérée avec respect semblait se métamorphoser en un ennemi insidieux. "Qui êtes-vous réellement ?"
Le professeur arborait un sourire cruel, ses dents blanches contrastant avec la pâleur de sa peau. Une étincelle perverse anima son regard, "Je suis un Ancien, j'étais un des plus proches disciples d'Hadès mais il m'a trahi et puni en m'interdisant l'Ascension. Depuis je n'ai plus qu'un seul objectif, faire d'Ivadoll une armée d'Anciens. Cependant, ta naissance a tout compliqué. Tu aurais fini par prendre la place de Sigurd en tant que gouverneur et je n'aurai pas pu reprendre ce qui m'a été volé."
Victor, bouillant de rage, fit un pas en avant, les poings serrés, prêt à bondir. Mais un tourbillon de douleur soudaine le saisit, immobilisant chaque muscle de son corps. Une chaleur insoutenable envahit ses veines, et le monde autour se voila. Chancelant, il s'effondra à genoux, l'air lui échappant, "Qu'est-ce qui m'arrive ?"
Charon, dans toute sa hauteur dominante, s'approcha, le visage illuminé d'une satisfaction malsaine, "As-tu oublié mon cher élève ? Tu as été victime de ton propre destin, tu t'es condamné avant même de venir au monde. Ironique, n'est-ce pas ?"
Il savoura une gorgée de sa boisson, semblant se délecter de la situation, "Chacune de mes tentatives pour mettre fin à ta misérable existence a échoué, à croire que quelqu'un te protège. Comme cette fois où le propulseur de ton vaisseau aurait dû vous être fatal. Je dois bien t'avouer que l'arrivée de tes parents biologiques ne m'a pas rendu la tâche facile, surtout avec ton père. La libération des Titans auraient dû te faire disparaître mais pour une raison que je n'explique pas, Kira a su te guérir, je ne lui ai pourtant jamais inculqué cette capacité. J'ai donc dû revoir mes plans et en tuant ta chère Hilda j'ai créé la culpabilité parfaite pour atteindre mon objectif. Tu mettais toi même fin à tes jours, une mort parfaite."
L'ombre de Charon s'étendait sur le visage pâle de Victor, rendant leur proximité encore plus suffocante. À chaque seconde qui passait, Victor sentait la mort le gagner, mais il refusait d'accorder à Charon le plaisir de le voir abandonner.
Les veines saillaient sur le front de Victor, chaque mot qu'il prononçait portant le poids d'une douleur profonde, "Je vous jure… Je vous tuerai…" Ses lèvres s'entrouvraient, tremblantes, mais son regard était comme l'acier trempé, reflet d'une volonté inébranlable.
Un sourire cruel se dessina sur le visage blafard de Charon, "Tu n'as aucune idée de la puissance que je représente, Victor. Tu as beau être l'hériter d'Hadès, les quelques compétences que tu as acquises, t'ont été données car je l'ai voulu. Tu n'es plus rien à présent."
Luttant pour conserver sa lucidité, chaque parcelle de Victor se rebellait contre l'obscurité qui menaçait de l'emporter. Sa voix, bien qu'affaiblie, résonna, "Où sont-ils ? Sigurd... Hilda..."
Charon, savourant son apparente victoire, se pencha encore plus près, "Ils respirent encore, rassure-toi. Mais prisonniers pour l'éternité sur Tartaros. Tu peux être satisfait, ta mort les aura quand même épargnés."
La vision de Victor se troubla. Ses paupières tombèrent lentement, et son corps se volatilisa, comme une empreinte effacée par le vent du temps...
