chapitre IV

Severus remua un orteil douloureux dans son lit de fortune. Le sorcier avait dormi d'un sommeil sans repos et sans confort à l'instar de ses camarades, tous bivouaquaient dans une petite chambre initialement prévue pour les préfets. Malheureusement pour eux, ils étaient un petit nombre entassés dans une minuscule chambre, leurs lits superposés grinçaient à chacun de leurs mouvements et les ronflements sonores comblaient le maigre silence qu'il pouvait y régner parfois.

En se réveillant, il étira ses muscles du mieux qu'il le put. La veille avait été étrange, elle avait même réussi à polluer le sommeil d'ordinaire lourd du sorcier. Il mit pieds à terre puis passa rapidement sa chambre du regard, tous ses camarades dormaient paisiblement voir pour certains bruyamment. Dans un murmure, severus jeta un sortilège afin d'avoir quelques rayons de lumière pour éclairer son chemin, par la suite, il jeta un œil sur sa montre, il fronça automatiquement les sourcils à sa vue. Cinq heures, il aurait pu dormir encore deux heures supplémentaires pensa-t-il.

Face à lui très peu de solutions, se réinstaller et essayer de dormir ou se lever, sortir et trouver une occupation autre. Mais c'était déjà peine perdue pour la première idée, le bruit et la chaleur de la pièce n'allait pas aller à son avantage. En passant lascivement sa main dans ses cheveux, il bâilla lourdement pour tenter de se réveiller.

Il se décida finalement à se lever pour profiter de son inhabituel réveil de bonne heure, peut-être allait-il avoir l'occasion de dénicher de quoi se sustenter et éviter ainsi la foule matinale a l'heure du petit déjeuner. Il se coiffa rapidement puis emprunta la cape de Victor posée soigneusement sur le rebord de son lit. Un sourire en coin en imaginant la tête du sorcier à son réveil au constat de vol, il étouffa un éclat de rire. Severus se camoufla ensuite dans l'épaisse fourrure, avant de disparaître de la chambre.

D'un regard curieux sur cet endroit qu'il ne connaissait pas encore, severus appliqua à la lettre les pas de son groupe de la veille. Il fit malheureusement pour lui, plusieurs fois le tour des escaliers capricieux, puis tomba plusieurs fois sur les tableaux endormis des différentes maisons. Agacé, mais aussi très motivé à l'idée de remplir son estomac, il termina finalement sa course à l'endroit tant convoité. Espérant ne croiser aucun elfe de maison, il s'aventura dans la cuisine pour voler un peu de nourriture.

" Moins de bruit, murmura une voix en direction des frigos, tu vas réveiller tout le monde à bâfrer comme ça. "

La porte du frigidaire claqua sèchement.

" Oh s'il te plaît Harry, j'ai faim! Laisse-moi tranquille et toi Neville veille à ce que personne n'arrive." Commanda la voix étouffée de Ron.

Le long silence de Neville alerta ses camarades.

" Neville ?" S'inquiéta Harry.

Dans l'encadrement de la porte le garçon s'était figé, lui qui espérait pour une fois avoir la chance de grignoter en paix s'était retrouvé face à son aîné. Severus n'adressa ni sourire, ni remarques, il était, lui aussi, venu pour les mêmes raisons. Mais l'idée d'avaler quelque chose de préalablement manipulé et souillé par les mains du rouquin lui passa l'envie de manger.

" Je vois que vous vous amusez bien." Dit-il une grimace de dégoût sur le visage.

Harry se mit à rougir de honte, tout comme Neville les deux garçons lui sourire bêtement sans savoir trop quoi bafouiller pour se sortir de cette situation.

" Harry Potter… toi ici. Cette école est petite." Dit-il en se retournant dans l'idée d'ignorer la vision horrifique d'un rouquin en arrière-plan se goinfrant de pudding gluant presque dégoulinant de tous ses pores.

" A… Attends !" L'arrêta le Gryffondor en le tenant par la manche.

Severus se retourna les sourcils froncés.

" S'il te plaît, ne révèle rien à personne ! " Le supplia Harry en se pinçant les lèvres.

" Ce n'était pas mon intention. Se surprit à dire severus. Je n'ai de toute façon pas d'avantages à tirer de cette rencontre."

" Que fais-tu ici d'ailleurs ? Encore perdu ?" Demanda Harry avec plus d'assurance.

" La même chose que vous trois, je suppose." Avoua le sorcier.

Harry hésita un instant avant de tenter une proposition sous les yeux ahuris de Neville.

" Si tu as faim, Ron peut te faire une place." Dit-il timidement.

La bouche grande ouverte Neville se mit à trembler, la pâteuse aux lèvres il fit quelques glapissements de crainte.

" Ha.. Harry. C'est… C'est un élève de Durmstrang ! Et notre aîné de surcroît! " Bégaya le rouge et or sur le point de tourner de l'œil.

En regardant le garçon au bord de l'évanouissement, severus ricana.

" Sans façon. Ton camarade a déjà englouti l'équivalant de mon petit-déjeuner, mon déjeuner et peut-être même mon dîner. Je pense pouvoir m'en passer." Dit-il en décrochant délicatement la main du Gryffondor toujours sur sa manche. " Victor sera énervé si tu froisses sa cape." Termina severus un sourire aux lèvres.

Avec surprise, évoquer, Victor fit passer une lueur de jalousie dans le regard du survivant. Il le connaissait à peine depuis quelques heures et Harry semblait déjà nourrir un espoir d'être ami. Mais severus n'avait aucune intention de se rapprocher de lui, son unique hâte étant d'être enfin dans le feu de l'action des épreuves du tournoi. L'amitié n'ayant pas de place dans ce genre compétition, il valait mieux rester à l'écart des autres écoles.

" Bien, faites attention… " dit-il d'une façon calme.

Il entreprit de quitter la pièce rapidement.

" Merci Severus." Le remercia quand même Harry de loin.

A pas de loup severus fit à nouveau le tour du château. N'ayant nullement envie de se retrouver encore nez à nez avec quiconque, il tenta de retrouver le chemin de sa chambre.

" Jolie cape." Fit la voix mal réveillée d'un blondinet derrière lui. " Si tu cherches ton dortoir, je te signale que tu es radicalement de l'autre côté. Mais comme tu es un très bon ami de Poliak, je peux peut-être t'aider à retourner d'où tu viens."

Draco s'appuya sur un mur non loin de severus qui s'était interrompu net dans sa marche.

" Poliak ? " severus se retourna pour observer le blason serpentard sur la veste du sorcier. " C'est avec vous qu'il traînait hier n'est-ce pas ?"

Draco acquiesça.

" Bonne observation, néanmoins, toi, je t'ai vue traîné avec Potter. Choisis ton camp et choisis le bon, ils sont tous des lâches et écervelés, des Gryffondor quoi. Leur compagnie n'est pas la meilleure et la plus prestigieuse si tu vois ce que je veux dire, et à l'écoute de ton camarade, tu vaux bien mieux qu'un lion mal léché."

Severus soupira, il ne voulait pas se retrouver dans ce genre de situation, et pourtant cela en prenait le bon chemin.

" Vos querelles ne m'intéressent pas. Je m'étais perdu, il m'a simplement raccompagné."

Draco se rapprocha de lui, plus petit que lui, il s'arrêta à quelques centimètres.

" Très bien, dans ce cas, c'est à mon tour de te raccompagner. Comme cela nous seront à égalité avec ce microbe." Lui dit-il d'une voix enjouée.

Sans un mot supplémentaire, Draco l'incita à le suivre, ce que severus consentis à faire, car de toute évidence il était encore perdu.

Sur leur chemin, Draco lui fit les éloges de sa maison, de sa famille et surtout de sa personne. Ils croisèrent quelques silhouettes tout juste réveillées et des tableaux très peu heureux de les voir se balader dans les couloirs.

" J'espère que tu sera sélectionné par la coupe. J'ai hâte de te voir au combat, enfin j'espère que ton sens de l'orientation est tas seule lacune." Ricana Draco.

"Je te rassure, mes lacunes ne m'empêcheront pas de gagner."

" Tu as beaucoup de confiance en toi, j'aime bien. " fit Draco. Si tu as besoin de moi, tu sais où me trouver maintenant." Lui dit-il en faisant un clin d'œil alors qu'ils arrivaient devant sa chambre.

" Merci, je suppose."

Draco lui tandis la main qu'il hésita à saisir. Au moment où il allait faire de même, Poliak fit son apparition, son large sourire s'adressa d'abord à severus puis Draco. Il éloigna un peu son camarade du serpentard l'éloignant d'une potentielle poignée de main.

" Salut faux frère. Comment vas-tu ce matin ?" Ricana Poliak.

" Très bien. Répondit Draco. J'ai croisé ton ami ce matin. Je comprends mieux pourquoi tu tiens tant à le garder à bonne distance."

" Je te l'avais bien dit." Poliak poussa un peu de l'épaule de severus, lui faisant ainsi comprendre de rentrer dans la chambre tandis qu'il occupait le serpentard.

Dans la chambre, severus se fit directement cueillir par Victor.

" Petit voleur, je savais bien qu'il ne pouvait s'agir que de toi." Le gronda-t-il d'une façon très peu convaincante.

" Je te l'ai réchauffée, soit en satisfait." Fit severus en autant la cape pour la rendre à son propriétaire.

" Tu sais que j'ai horreur qu'on touche à mes affaires. Et tu as cette manière de faire qui m'empêche de réellement me mettre en colère contre toi. Tu ferais mieux de rapidement trouver tes affaires, Monsieur Karkaroff nous a ordonné une réunion pour organiser la journée et parler de la stratégie du tournoi. "

Le visage de severus s'illumina, enfin quelque chose d'intéressant à faire.

Victor se renfrogna avant de le gronder à nouveau.

" Que faisait–tu seul dans les couloirs ?"

" Rien de bien trépident, je cherchais à manger, mais je suis tombé sur quatre petites souris."

...


Merci pour vos follows et commentaires !

j'aime énormément écrire, même si jusqu'à maintenant je n'en avais plus trop le temps !

J'espère que la suite vous plaira 8D.