Leur arrivée par transplanage devant les majestueuses grilles de Poudlard avait été tumultueuse, chaque corps s'enchevêtrant dans une sensation vertigineuse. Les contours du château s'étaient d'abord dessinés de manière floue, pour ensuite s'estomper dans une éclatante lumière blanche. En quelques instants, la sensation de vertige avait cédé la place à la solide réalité du sol sous leurs pieds. La transition n'avait pas été sans heurts pour James, qui avait atterri un peu déséquilibré, se rattrapant rapidement pour éviter une chute totale. Remus, avec un sourire taquin, lança en plaisantant :
"Eh bien, eh bien, avoir de l'élégance dans les airs ne veut pas dire en avoir sur terre semble-t-il !"
"Si cela peut te rassurer James, Harry n'est pas plus stable sur ses deux jambes que toi quand il est au sol"
ajouta Hortense en souriant tout en rabattant la capuche de sa cape sur sa tête afin de dissimuler ses traits aux regards des autres.
Un rire bruyant se fit entendre de la part de Remus tandis que James esquissa un sourire, dissipant momentanément l'appréhension du voyage.
Leur traversée du portail et leur arrivée devant les portes d'entrée du château se firent dans un mélange d'excitation et de sentiment de retour à la maison. Hortense observa Poudlard avec un mélange d'émerveillement et de nostalgie. C'était à la fois familier et étrange, comme si elle revoyait un monde qu'elle avait laissé derrière elle depuis si longtemps. Alors que le groupe prenait quelques instants pour savourer leur retour à Poudlard, une silhouette familière apparut près de l'entrée du château. C'était Albus Dumbledore, vêtu de sa robe pourpre et de son regard bienveillant. Ses yeux pétillaient d'une lueur de joie mêlée d'inquiétude, comme s'il connaissait les défis auxquels ils allaient faire face. Un sourire chaleureux éclaira son visage ridé tandis qu'il s'approchait du groupe.
"Mes chers amis," commença Dumbledore d'une voix douce mais porteuse d'autorité, "je suis ravi de vous voir revenir à Poudlard, même dans des circonstances aussi sombres. Vous avez libre accès au château pour la nuit, et je vous encourage à profiter de ses ressources pour vous préparer à la mission qui vous attend. Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin pour remplir votre tâche, ainsi que des quartiers où vous pourrez vous reposer."
« A ce propos » dit-il s'avançant encore un peu vers eux
Avec une grâce presque théâtrale, Dumbledore sortit de sa robe une série d'objets farfelus. Il tendit à James une étrange boîte de biscuits colorés, à Hortense un éventail aux plumes chatoyantes, à Remus un vieux livre à la couverture élimée et à Sirius un lance-pierres en forme de lune.
"Ces objets sont imprégnés d'un enchantement de portoloin modifié," expliqua Dumbledore. "Dites simplement 'Bertie Crochue' et l'objet vous transportera instantanément à l'infirmerie de Poudlard en cas de besoin. J'espère sincèrement que vous n'aurez pas à les utiliser, mais il vaut mieux prévenir que guérir, comme on dit."
Le groupe échangea des regards intrigués et amusés, avant d'exprimer leur gratitude à Dumbledore.
"Je sais que la tâche qui vous attend est ardue, et que je n'ai pas toute votre confiance mais je crois en votre capacité à réussir," poursuivit Dumbledore. "Vous portez avec vous les espoirs de nombreuses personnes, et je suis convaincu que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour mettre fin à cette menace."
Le groupe échangea des regards déterminés, ressentant l'importance de la mission qui leur avait été confiée. Dumbledore leur adressa un dernier sourire avant de s'éloigner avec grâce, se fondant dans les ombres du château. Les paroles du directeur résonnaient dans l'air, offrant un encouragement silencieux alors qu'ils s'apprêtaient à affronter les défis à venir.
Alors que le groupe avançait à travers les couloirs de Poudlard, une rencontre fortuite se produisit. À un tournant du couloir, Hortense aperçut un jeune garçon solitaire, visiblement anxieux. Les souvenirs de son univers remontèrent à la surface. Euan Abercrombie, un nom familier mais ici, dans ce monde alternatif, tout était différent.
Les regards d'Hortense et d'Euan se croisèrent brièvement. Là où Hortense avait autrefois vu un jeune garçon terrorisé pour sa répartition mais heureux d'être à Poudlard, il ne pouvait voir que de la terreur dans son regard. Les pensées d'Euan semblaient tourmentées, hantées par des atrocités et des rumeurs qu'il avait peut-être lues dans une version alternative de La Gazette du Sorcier.
Hortense ressentit un pincement au cœur en voyant Euan ainsi. C'était comme contempler un écho de son propre passé, une version altérée par les circonstances. Elle se demanda ce qui avait pu se produire pour que Euan réagisse ainsi, enveloppé dans une aura de peur et de méfiance.
Hortense aurait voulu pouvoir rassurer Euan, lui dire que tout irait bien, mais elle ne pouvait pas se dévoiler, déjà croiser son regard était un risque. Leurs chemins se séparèrent, mais à travers ce bref échange de regards, il avait essayé de partager quelque chose d'unique. De l'espoir.
En continuant sa route, Hortense ne put s'empêcher de penser à Euan Abercrombie. Il était le reflet d'une réalité alternative, un rappel constant des conséquences de la guerre et du pouvoir des rumeurs. Les souvenirs de son monde et les nouvelles réalités s'entremêlaient dans son esprit, faisant naître en lui une profonde empathie pour ce jeune garçon dont la vie avait été façonnée différemment.
Le groupe progressa à travers les dédales labyrinthiques de Poudlard, leurs pas résonnant sur les dalles de pierre usées. Leur chemin les mena du premier étage, jusqu'à un coin éloigné du château. Les murs de pierre étaient ornés de tableaux figés, qui semblaient observer avec curiosité les intrus qui osaient troubler le calme du château. Les torches le long des murs projetaient des ombres dansantes, créant une atmosphère à la fois mystérieuse et réconfortante. Chaque coin, chaque recoin, semblait renfermer des secrets, des histoires du passé et du présent.
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, le sentiment de solennité grandissait. Les murmures du château semblaient évoquer les exploits passés, les épreuves surmontées et les batailles menées dans ses couloirs. Hortense sentait la gravité de la situation peser sur ses épaules, chaque pas le rapprochant un peu plus de la confrontation avec le basilic.
Les portraits accrochés aux murs semblaient s'animer, les personnages regardant avec curiosité et méfiance le groupe qui passait. Les tableaux murmuraient entre eux, échangeant des commérages et des commentaires sur les nouveaux venus. L'histoire de Poudlard semblait imprégnée dans les pierres du château, et chaque recoin semblait avoir sa propre histoire à raconter.
Enfin, après un dédale de couloirs et de montées d'escaliers, le groupe parvint devant la porte des toilettes qui cachait l'entrée secrète vers la Chambre des Secrets. La porte semblait usée par le temps, les années ayant laissé leur empreinte sur le bois. Les griffures et les marques témoignaient de l'histoire mouvementée du lieu. Devant cette porte, qui renfermait un mystère séculaire, le groupe fit une pause. Les regards se croisèrent, emplis d'une détermination mêlée d'appréhension. C'était le point de non-retour, l'endroit où leur courage serait mis à l'épreuve et où leur destin prendrait une tournure décisive.
Les cœurs battaient plus fort, chacun se préparant mentalement à ce qui allait suivre. La tension était palpable, comme si l'air lui-même était chargé d'anticipation. Leur voyage à travers les couloirs du château les avait conduits à cet instant crucial, à cette porte qui séparait le monde familier du monde mystérieux et dangereux de la Chambre des Secrets.
Devant la porte des toilettes, alors que le groupe se préparait mentalement pour ce qui les attendait, Sirius Black décida de briser la tension ambiante par une pointe d'humour. Un sourire malicieux aux lèvres, il déclara d'une voix taquine
"Bon, on va pas rester plantés ici à contempler cette porte toute la journée, même si elle est… euh, superbe."
Sa réplique légère provoqua un léger éclat de rire parmi les membres du groupe, dissipant momentanément la nervosité.
Sans attendre, Sirius poussa la porte des toilettes d'un geste assuré et pénétra à l'intérieur, suivi de près par les autres. La lueur des lanternes éclaira la pièce sombre, dévoilant les murs carrelés et les lavabos en marbre. L'atmosphère était tendue, mais la blague de Sirius avait eu l'effet escompté, apportant une note de détente avant d'entrer dans l'inconnu de la Chambre des Secrets
Le groupe avança prudemment jusqu'à atteindre enfin l'évier qui, devait mener à l'entrée de la Chambre des Secrets. James, Remus, Sirius et Hortense s'arrêtèrent devant l'objet, observant curieusement ses ornements et ses détails. C'était un évier en pierre, sculpté avec des motifs serpentins complexes. Les garçons examinèrent l'évier avec une pointe de déception, s'attendant peut-être à quelque chose de plus grandiose et intimidant de la part de Salazar Serpentard, le fondateur de la chambre.
"Franchement, je m'attendais à un peu plus de... grandeur, vous savez, venant d'un fondateur de maison," marmonna Sirius, les bras croisés et une moue légèrement déçue sur le visage. Remus hocha la tête en signe d'accord, levant un sourcil ironique.
"Oui, je veux dire, on parle de la Chambre des Secrets, pas d'une simple pièce cachée," ajouta James, haussant les épaules. Ils échangèrent des regards amusés, ne pouvant s'empêcher de trouver la situation quelque peu comique.
Hortense, cependant, gardait un calme apparent. Elle savait que parfois, les apparences pouvaient être trompeuses, et il y avait plus dans cet évier qu'ils ne le pensaient. Elle s'avança un peu plus près de l'évier, posant sa main sur la surface froide de la pierre sculptée. Son regard se posa sur les motifs serpentins, et elle sentit une connexion familière avec eux.
En s'approchant davantage, Hortense fixa intensément l'évier et, dans un murmure à peine audible, elle chuchota en fourchelangue : "Ouvre-toi."
Un frisson parcourut l'air alors que les motifs serpentins commencèrent à s'animer. Les yeux des garçons s'agrandirent de surprise, leurs doutes s'évaporant rapidement. L'évier commença à tourner lentement sur lui-même, révélant une ouverture sombre et mystérieuse dans son fond. Un trou étroit s'étendait devant eux, l'absence de lumière ne permettant pas de distingué ce qui se cachait au fond de ce tunnel. C'était comme si l'évier était une porte vers un monde caché, attendant d'être exploré.
"Wow," murmura Remus, les yeux brillants d'excitation. James et Sirius partagèrent un regard anxieux , l'expression de déception ayant cédé la place à une curiosité renouvelée.
Hortense sourit en voyant leur réaction, sachant qu'ils avaient sous-estimé cet évier en apparence anodine. Avec une confiance tranquille, elle fit un pas
« Les dames d'abord je suppose » dit-elle avant de sauter dans le tunnel.
« Les dames d'abord » dirent en même temps Remus et James, un regard soutenu à Sirius lui faisant clairement comprendre qui devait suivre. Grommelant, Sirius suivit Hortense.
La chute sembla interminable, et le vent sifflait à leurs oreilles alors qu'ils perdaient tout repère.
Finalement, la chute prit fin avec un atterrissage brutal. James et Remus atterrirent sur une surface molle qui amortit leur impact. Désorientés, ils se relevèrent rapidement, leurs baguettes à la main, prêts à faire face à n'importe quelle menace. La lueur faible provenant des parois révéla la scène qui s'étendait devant eux : ils se trouvaient dans une caverne souterraine, et sous leurs pieds se trouvait une immense peau de serpent, d'une longueur qui semblait interminable.
Sirius, encore secoué par la chute, ne semblait pas avoir remarqué ce sur quoi il se trouvait. Avec son habituel ton taquin, il commenta :
"Heureusement que ce truc était là pour amortir notre chute, hein ?"
James lui lança un regard en coin, lèvres pincées pour réprimer un sourire, et répondit d'un ton moqueur :
"Hum, Patmol, regarde ce que tu es en train de caresser."
La plaisanterie de James ne tarda pas à se transformer en une expression d'horreur sur le visage de Sirius. Il regarda la surface sous ses mains et réalisa enfin qu'il était en train de toucher une peau de serpent. Ses yeux s'écarquillèrent, et un cri d'horreur lui échappa alors qu'il recula précipitamment.
"Par Merlin, c'est la peau d'un basilic !" s'exclama-t-il, la voix teintée d'horreur.
Il réalisa que la peau était immense, faisant plus de quinze mètres de long. Son visage exprimait un mélange d'incrédulité et de dégoût.
Se tournant vers Hortense, qui avait déjà commencé à s'éloigner, Sirius lui demanda d'une voix légèrement paniquée :
"Tu avais dit qu'il faisait combien de mètres, ce basilic ?"
Hortense leva un sourcil, semblant surprise par la question.
"Je n'ai rien dit," répondit-elle d'un ton calme, avant de continuer à avancer dans le tunnel obscur.
Le groupe se remit en route, laissant derrière eux la peau du basilic. Ils savaient que chaque pas les rapprochait de la porte d'entrée monumentale de la Chambre des Secrets, et malgré les épreuves qu'ils avaient déjà traversées, l'anticipation de ce qui les attendait les poussait à avancer avec une détermination renouvelée. La porte, symbole de mystère et de danger, les attendait au bout du tunnel, prête à dévoiler ses secrets ancestraux.
Lentement mais sûrement, le groupe avança à travers le tunnel obscur, jusqu'à ce qu'ils parviennent enfin devant la porte monumentale de la Chambre des Secrets. La taille imposante de la porte, sculptée de motifs serpentins, contrastait avec l'obscurité environnante. Alors qu'ils se tenaient devant cette entrée mystérieuse, le cœur battant, un sentiment d'anticipation mêlé d'appréhension envahit chacun d'eux.
Cependant, leur attention fut rapidement détournée par une scène inattendue qui se déroulait devant leurs yeux ébahis. À quelques pas de la porte, se tenaient Harry, Draco et Severus. James, Sirius, Remus et Hortense furent choqués de les voir là, car ils étaient censés être restés au Square Grimmauld pour soutenir les efforts depuis le château.
La stupeur se lisait sur le visage de chacun, et leurs regards passèrent de Harry tenant l'épée de Gryffondor à Draco et enfin à Severus. Hortense, dépassant sa surprise pour la colère, éclata finalement :
"Vous êtes totalement inconscients ! Vous n'auriez jamais dû quitter le Square Grimmauld, c'était trop risqué !"
Harry et Draco échangèrent un regard, visiblement agacés par le ton réprobateur d'Hortense. Harry se redressa et répliqua avec une assurance teintée d'exaspération : "Hortense, nous sommes adultes, nous savons ce que nous faisons."
Draco, d'un air un peu plus sarcastique, ajouta : "Oui, et nous avons également notre rôle à jouer dans tout cela."
Hortense s'était alors tourné vers Severus pour lui faire part de ses pensées mais celui-ci prit la parole d'une voix calme mais ferme :
"Après toutes ces années, j'ai appris qu'il est inutile d'essayer d'empêcher les Potter d'aller où bon leur semble. J'ai préféré les accompagner pour m'assurer qu'ils ne s'égarent pas seuls."
Le sourcil levé ne laissait aucun doute sur le Potter ou plutôt la Potter en question dont il parlait. Hortense soupira, vaincue et sans plus dire un mot, prononça le « ouvre toi qui leur donnerait l'accès la chambre des secrets.
