Nohela
Un souffle tiède sur ma joue me fit doucement émerger du sommeil. Je m'étirai, puis me pelotonnai un peu plus contre le corps chaud de Remus. Je posai un baiser rempli d'amour sur son épaule, puis je passai ma jambe gauche autour de son corps afin que ma cuisse repose sur ses abdominaux, mon pied entre ses cuisses. Mon bras s'enroula contre son torse tandis que je nichai mon nez dans son cou.
Voilà parfait !
J'adorai me réveiller dans ses bras. On dormait ensemble tous les week-ends, tantôt chez moi, tantôt chez lui. Et j'attendais ces nuits avec impatience, même s'il nous arrivait de nous retrouver en semaine (ce qui était rare). Je chérissais ses moments comme le plus précieux des trésors. Remus était un homme discret qui n'aimait pas attirer l'attention. Et, sortir en semaine de l'appartement de l'un ou de l'autre n'était pas le summum de la discrétion.
J'avais toujours les paupières fermées quand je sentis sa respiration changée de rythme. Il était en train de se réveiller. Sa main passa sur ma cuisse, la frottant délicatement, puis il embrassa mon front. Je ronronnais de bonheur. Mon Dieu que j'aimais ces matins et encore plus quand c'était jour de match.
Exceptionnellement, je me rendis dans la grande salle pour y prendre mon petit déjeuner avec Remus. J'adorais l'ambiance euphorique qui régnait dans la pièce les jours de Quidditch. Le temps était épouvantable, mais ce n'était pas un petit orage qui allait faire annuler la rencontre. Aujourd'hui, Poufsouffle jouait contre Gryffondor et j'avais bien l'intention de soutenir mon ancienne maison.
J'étais excitée comme une puce. Mon humeur contrastait fortement avec la mine fatiguée de mon compagnon. Le pauvre avait eu du mal à émerger ce matin, mais à force d'insister, il s'était levé.
Un coup d'œil dans sa direction m'apprit qu'il mangeait son porridge à la vitesse d'une tortue. Décidément, il n'était pas du matin. C'était peut-être dû aussi au fait que je l'avais fait veiller assez tard hier pour regarder Dirty Dancing. J'arrivais vraiment à lui faire faire n'importe quoi.
Une vision d'un Remus m'accompagnant dans un marathon Barbie s'incrusta dans mon esprit et je pouffai à cette pensée, ce qui me valut un regard confus de la part de Remus. Pour toute réponse, je lui tirai la langue comme une gamine puis lui embrassai la joue. Il roula des yeux et retourna à son porridge.
En me redressant, je remarquai que ses joues avaient rosi. Mon geste d'affection public l'avait vraisemblablement troublé. Il n'avait vraiment pas l'habitude des effusions d'amour en société. C'était mignon, même si son manque de confiance en lui m'attrister. Il méritait chaque once de mon amour.
Je posai une main sur sa cuisse et mes doigts se mirent à tracer machinalement des petits ronds sur le bas de sa cuisse. Je le vis sourire tendrement. Et cela me redonna de l'énergie pour toute la journée, son bonheur était le meilleur carburant du monde.
Je me tournai pour parler avec entrain à Renée (Madame Bibine) du match à venir, ma main toujours sur sa cuisse. Les jumeaux Weasley apparurent dans mon champ de vision, le sourire aux lèvres. Pour sûr ces deux-là avaient quelque chose derrière la tête.
— Alors Nohela, tes pronostics pour le match ? me demandèrent-ils en cœur.
— Poufsouffle gagnant ! Vu le temps Potter ne tiendra pas sur son balai, ris-je.
Fred et George se regardèrent, puis un air complice apparut sur leur visage.
— 3 gallions sur Gryffondor, me proposa Fred.
— Marché conclu !
Pour sceller le pari, on se serra la main. Alors qu'ils rejoignirent la table des Gryffondor, je criai :
— On va vous écraser les lionceaux !
Cela fit rire les jumeaux qui balayèrent ma remarque de la main comme si c'était un vulgaire insecte. Ma vocifération eut le mérite de réveiller Remus de sa léthargie. Il me regarda avec des yeux ronds.
— Qu'il y a-t-il Lupin ? Je pense que tu ferais mieux de fermer la bouche mon cœur, sinon tu vas gober des mouches, dis-je cyniquement.
— Tu étais à Poufsouffle, balbutia-t-il.
— Bien sûr, la meilleure maison qui soit, répliquai-je.
— J'aurais parié sur Serpentard …
— Ma mère était à Serpentard, j'ai sûrement dû hériter de quelques traits de la famille Black, ce qui t'a induit en erreur, expliquai-je.
— Seulement quelques-uns ? me questionna-t-il, perplexe.
Je me mis à rire. Au premier abord, je paraissais froide et austère. J'avais tendance à parler assez sèchement et à mal regarder. Il était vrai que je ne l'avais pas épargné, du côté Serpentard de ma personnalité. J'étais sournoise et le mettre mal à l'aise devant ses élèves et nos collègues était jouissif. Mais, ma loyauté, ma sincérité et ma persévérance ont fait de moi la candidate idéale pour Poufsouffle. Je vouais un amour inconditionnel à mes proches, et j'aimais leur montrer.
— Et non, tu as devant toi un authentique blaireau, gloussai-je.
Il me détailla à nouveau d'un œil neuf, puis haussa les épaules, peu convaincu. Je lui assénai une tape sur l'épaule, faussement vexée, mais jamais je n'aurais imaginé une meilleure maison pour mes sept ans d'études. Elle me correspondait complètement. L'ouverture d'esprit dont ma maison faisait preuve m'avait évité les inlassables querelles Gryffondor / Serpentard. Pour moi, chacun méritait d'être connu indépendamment de la maison à laquelle il appartenait.
Un cri venant de la table des Gryffondors me ramena à la réalité et je me rendis compte que mes doigts pianotaient encore inconsciemment sur sa cuisse. C'était plus fort que moi, je communiquais toujours mon amour par le toucher. Je l'observai en douce, ça n'avait pas l'air de le déranger. Il avait l'air même assez détendu.
— Et toi alors ? J'aurais parié sur Serdaigle, mais étant donné que tu étais ami avec James, tu as dû être réparti à Gryffondor.
— En effet, bien vu Sherlock Holmes, dit-il malicieusement.
— Ah, tu sais comment me parler Lupin.
Nous rîmes en cœur.
— Choix de répartition étonnant, tu as l'air bien trop sage pour Gryffondor.
— Ça, c'est ce que tu crois, mon petit corbeau, me murmura-t-il à l'oreille.
Je le regardai, choquée. J'exagérai ma réaction, provoquant un ricanement de sa part.
— Je suis donc en train de tomber amoureuse d'un fauteur de trouble. Vous êtes de la publicité mensongère, monsieur Lupin, m'offusquai-je.
Il rougit violemment et dériva la conversation vers quelque chose de moins intime. Ah, mon Remus, toujours aussi timide en public.
— Tu jouais au Quidditch ? me demanda-t-il.
— Oui en tant que poursuiveuse, suite logique à ma pratique du rugby dans le monde moldu.
— Une vraie casse-cou, gloussa-t-il.
— Et toi ?
— Oula, non. Pas de Quidditch pour moi, je préférais regarder. Me blesser pour le plaisir très peu pour moi Tonks.
Il m'adressa un sourire en coin et je compris tout de suite l'allusion. Effectivement, il avait bien assez son quota de blessure chaque mois après la pleine lune.
Je baissai ma main qui n'avait pas quitté sa cuisse pour presser son genou, lui montrant que j'avais compris son allusion.
Je me levai de ma chaise avec un sourire digne du chat du Cheshire et riva mon regard dans le sien.
— Bon, je vais y aller moi, hâte qu'on vous botte le cul. Tu viens ?
— Sans façon, je n'aime pas trop la pluie.
— Tu as peur de sentir le chien mouillé Lupin, murmurai-je de façon que personne à part lui ne m'entende.
Il roula des yeux à ma remarque.
— Si Poufsouffle gagne, c'est moi qui choisis le programme de ce soir. Et ça implique, un lit et quelques cajoleries, susurrai-je.
Il me regarda, totalement hébété. Je le laissai planter là et me dirigeai vers la sortie. Je sentis son regard me brûler le dos jusqu'à ce que je sorte de la salle. Je roulai des hanches, exprès pour l'embêter. Mes efforts furent vite récompensés par un effluve d'excitation comparable à un raz de marée.
Et toc, ça, c'est pour m'avoir traitée de Serpentard, Lupin !
La pluie battait contre mon anorak, le vent fouettait mon visage tandis que je plissai les yeux pour essayer de voir quelque chose. Malheureusement, le match était quasiment impossible à suivre. Le rideau de pluie qui s'abattait sur le stade floutait le jeu. Néanmoins, cela ne m'empêchait pas de m'époumoner pour encourager mon équipe.
Soudain, Renée siffla pour arrêter le jeu. En même temps, un éclair illumina le ciel en arrière plan. Je jetai un coup d'œil au score. Gryffondor n'avait que 50 points d'avance, rien n'était joué.
Le match reprit quelques minutes plus tard. Un nouvel éclair déchira le ciel, attirant mon attention sur un gradin qui était vide de spectateurs. Mon regard capta une silhouette familière au loin.
Que faisait le chien ici ?
Décidément de plus en plus suspect. Quand son regard croisa le mien, il se releva et s'en alla. Diggory fila à toute vitesse dans la direction de Potter, et je vis un minuscule point doré scintiller sous la pluie.
La victoire était proche.
Potter se coucha à son tour sur son manche et fonça vers le Vif d'or. Un froid glacial m'enveloppa puis tout le stade se tut. Les détraqueurs venaient de rentrer sur le terrain.
Mais que foutaient-ils ici ?
Je surveillai les joueurs, mon regard faisait des aller-retour entre les différents élèves sur leur balai. Brusquement, un point rouge se mit à chuter à toute vitesse. Je me précipitai vers le stade pour m'occuper du joueur qui était encore en chute libre.
Je me retrouvai sur la pelouse en même temps que Dumbledore. Il ralentit la chute de Potter de justesse tandis que je conjurai mon Patronus. Mon lévrier se jeta sur les détraqueurs, les chassant instantanément du stade. Il revint vers moi, me tourna autour un instant, puis me montra du bout de sa truffe un point noir sur une tribune.
C'était encore le chien noir, je me concentrai sur lui. Ma vue s'ajusta sur le chien malgré la pluie et je fus bien contente à ce moment-là, de mieux voir que la normale. Le chien regardait la scène d'un air inquiet, il avait l'air de couiner de panique. Tous mes doutes s'effacèrent. Je savais à présent qui était ce chien.
Quand je me retournai, je vis que Dumbledore avait placé Harry sur un brancard. Je l'inspectai vite fait. Il n'avait pas l'air trop amoché malgré sa chute de quinze mètres.
Diggory, Dubois et Madame Bibine étaient en pleine discussion. De ce que je pouvais entendre, Cédric demandait à rejouer le match ultérieurement. Dubois contesta, Diggory avait attrapé le Vif d'or, la victoire des Poufsouffle était indiscutable.
En dépit des circonstances, je ne pus m'empêcher de me réjouir de notre victoire.
Dumbledore s'approcha de moi, furieux que les détraqueurs aient pénétré le stade. Il me demanda d'emmener Potter à l'infirmerie. J'acceptai d'un haussement de tête, puis me dirigeai vers le brancard.
— Wingardium Leviosa, formulai-je en effectuant un geste avec ma baguette.
Le brancard se souleva et je pus prendre la direction du château, Potter me suivant malgré lui.
— Je te laisse t'en occuper Poppy. Il a chuté d'environ quinze mètres. Albus à ralenti sa chute, il est sonné, mais à l'air bien. Les détraqueurs sont rentrés en plein match, Albus est furieux, lui expliquai-je dès que j'avais pénétré l'infirmerie.
— D'accord, je vois. Je le prends en charge, tu peux y aller. Heureusement que tu étais là Nohela.
— Oh, tu sais, je n'ai pas fait grand-chose pour Potter. Je me suis plus occupée de chasser les détraqueurs.
Elle hocha la tête, distraite puis s'en alla. Pour ma part, je me mis à courir en direction de la forêt interdite, espérant ne pas me faire intercepter par Remus. Ce qui ne fut pas le cas, alléluia !
Lorsque j'arrivai à notre point de rendez-vous habituel, seule la cime des arbres m'accueillit.
— Toutou, tu es là ? criai-je.
Soudain, une tache noire apparut devant mes yeux. Je le fixai d'un œil dur. Le chien glapît d'incompréhension, je m'approchai de lui et murmura d'une voix ferme :
— Suis-moi, Black.
Je me mis en direction de la cabane hurlante, je vérifiai à la hâte s'il y avait du monde dans les environs, mais vu le rideau de pluie il n'y avait aucun risque que l'on nous voit.
— Immobulus !
Le saule cogneur arrêta de s'agiter. Je m'engouffrai dans le tunnel suivi de près par le chien. Je ne me stoppai que lorsque mes pieds frôlèrent le plancher de la cabane hurlante. Je fermai la porte et fis face au chien, ou devrai-je dire à l'animagus.
— Bien, il n'y a aucun risque que qui que ce soit vienne ici, tu peux te transformer Sirius, dis-je plus sur le ton de l'ordre que de l'invitation.
Le canidé se transforma sous mes yeux, laissant place à un homme de grande taille. Une masse de cheveux sales et emmêlés lui tombait sur les épaules. Ses orbites grises me dévisagèrent.
— Comment as-tu su ? me demanda-t-il surpris.
— Remus … Il m'a dit que tu étais un animagus. Il ne m'a pas dit la forme que tu prenais, mais j'ai eu des doutes dès la première fois qu'il m'en parlé. Plusieurs choses ont fait que mes hypothèses ont convergé vers toi. Et puis, je suis la fille d'Andromeda, Sirius. Je connais bien les Black.
— Tu es ma petite cousine ?
— Oui, c'est ça …
Il m'observa attentivement. J'étais trempée, ma peau pâle rougit par le vent. Et sûrement que des plaques d'eczéma dû au froid avaient élu domicile sur mon visage. Je n'avais clairement pas la prestance qui convenait à un Black.
— C'est vrai que tu ressembles vaguement à une Black. Bon, que vas-tu faire de moi ? Tu vas me livrer aux détraqueurs ? me demanda-t-il.
— Quoi ? Mais bien sûr que non, tu es idiot ou quoi ? lui rétorquai-je, outrée.
— Eh bien, c'est toi qui es bête alors. Laisser un tueur en série en liberté qui ferait ça ? ria-t-il.
— Je … Écoute, Sirius, je préfère faire confiance au jugement de ma mère. Elle ne t'a jamais cru coupable. On va voir si elle avait raison.
Il hocha la tête, des larmes vinrent poindre au coin de ses yeux.
— Harry va bien au fait, je sais que tu es son parrain. Quand j'ai vu que tu t'inquiétais pour lui, ça a confirmé mes soupçons, soufflai-je.
Il tituba vers moi avec hésitation puis il me serra dans ses bras.
— Merci cousine, murmura-t-il.
— De rien Sirius. En revanche tu pues le chien mouillé, alors si tu pouvais enlever tes sales pattes de moi, ça serait génial.
Il se recula dans un éclat de rire.
— Je retire ce que j'ai dit, tu es bien cent-pour-cent une Black, ricana-t-il.
— Une véritable Black à Poufsouffle, c'est peu conventionnel, mais soit. D'ailleurs je m'appelle Nohela Tonks.
— Waouh ! Tu as fait pire que moi. Poufsouffle au lieu de Serpentard, chapeau, me félicita-t-il avec humour.
— Que veux-tu ? Le talent on l'a ou on ne l'a pas Toutou, dis-je avec sarcasme.
Son regard s'assombrit légèrement, il croisa les bras contre sa poitrine.
— Appelle-moi encore une fois Toutou et je t'étrangle, siffla-t-il.
— Pff, tu ne me fais pas peur Black. Ton numéro de Drama Queen ne marche pas avec moi, lançai-je sur un ton de défi.
Il me fixa un moment d'un air furieux, puis éclata de rire.
— Tu es bien la fille d'Andromeda, aussi folle qu'elle. Vous n'avez aucune notion du danger.
Je me joignis à son élan d'hilarité. Il est vrai que ma mère était connue pour sa ténacité et son courage. Rien ne lui faisait peur, personne ne bronchait face à elle. Elle savait se faire respecter par son autorité et sa prestance.
Il s'arrêta de rire et me regarda.
— Bon, on fait quoi Tonks maintenant, j'imagine que tu veux savoir la vérité.
— Écoute, tu ne m'as pas tuée ?
Il secoua vivement la tête.
— Bien, donc tu es innocent. Pour l'instant ça me suffit. On en reparlera plus tard.
Il ouvrit grand la bouche, surpris par ma réponse.
— Je ne sais pas comment te remercier Nohela
— Il n'y a pas de quoi cousin, entre rebelles on doit se serrer les coudes. Tu peux rester ici, Remus n'y vient plus.
— Comment sais-tu ça ? me demanda-t-il, curieux.
— Il est comme qui dirait mon petit ami et accessoirement professeur de Défense Contre les Forces du Mal à Poudlard cette année. Je lui prépare une potion tue-loup pour qu'il puisse rester lucide pendant la pleine lune. Et comme je te l'avais déjà dit, je passe les pleines lunes avec lui sous ma forme animagus, qui est un lévrier Barzoï comme toi. Ça m'a mise également sur la piste, dis-je avec un clin d'œil.
— Oh, donc notre Moony a enfin trouvé une copine, intéressant …
Il roula des sourcils, moqueur. Je lui claquai le torse, histoire de défendre l'honneur de mon petit ami, puis me rappelai de ce que m'avait dit Remus. Sans prévenir, je lui assénai une gifle monumentale. Il prit sa joue en coupe, choqué.
— Ça, c'est pour la farce que tu as faite à Severus, sans prendre en compte Remus. Tu as vraiment été un ami merdique. Il s'en veut encore tellement aujourd'hui, alors que ce n'était même pas de sa faute. Espèce de crétin ! vociférai-je.
— Mais c'est qu'elle est sauvage la dame. Tu m'étonnes que Remus t'aime bien, souffla-t-il.
Face à sa remarque, je ne pus m'empêcher de pouffer.
— Tu es trop bête, répondis-je en réprimant un fou rire.
— Remus, pense toujours que je les ai trahis pas vrai ?
Je le regardai, désolée et le pris dans mes bras.
— Tu peux veiller sur lui pour moi ? me demanda-t-il, penaud.
— Promis, et je vais essayer de lui faire entendre raison, ne t'en fais pas.
Je reculai et balayai la pièce du regard, puis regardai ma montre : 11h30.
— Bon, on va emménager un peu, c'est légèrement lugubre.
— Oui, en effet.
Après quelques coups de baguette, le lit avait meilleure mine, la poussière avait disparu et l'odeur de renfermé s'était atténuée. Je pris les escaliers et découvris au premier étage une salle de bain, je la remis en état également. Tapota de ma baguette le ballon d'eau chaude pour faire chauffer l'eau.
— Ça te va ? demandai-je d'une voix douce.
— Je … merci Nohela.
Il essuya ses larmes avec le tissu rapiécé qu'il lui servait de haut.
— Va sous l'eau pour te réchauffer, je vais essayer de te trouver des vêtements propres et de quoi te laver.
Je sortis de la salle de bain et retourna en vitesse au château.
Je fouillai dans mon armoire en quête de vêtement qu'aurai laissé Rémi pendant ses visites. Après quelques minutes de recherche, je trouvai un short et un vieux sweat qui devrait largement faire l'affaire, ainsi que des sous-vêtements qu'il m'avait laissés (je trouvais que ses boxers étaient confortables, ne me jugeait pas). Je pris un shampoing et un gel douche dans ma réserve puis je passai en coup de vent aux cuisines pour prendre de quoi manger.
En un temps record, j'étais de nouveau dans la cabane hurlante. Je toquai à la porte de la salle de bain.
— J'ai trouvé des affaires pour toi, je te les laisse devant la porte. Je t'attends en bas.
Sirius réapparut quelques minutes plus tard, bien plus fringuant. Ses cheveux noirs bouclaient en de délicates anglaises. La crasse sur son visage avait été remplacée par une peau blanche sans défaut. Il avait les traits fins et marqués, doux héritage de la famille Black. On se ressemblait comme deux gouttes d'eau.
— Ça va allait ? Je reviendrai te voir régulièrement, là je dois repartir au château, le repas va bientôt commencer et si je n'y suis pas, Remus va s'inquiéter et me chercher partout.
— Il est fou de toi n'est-ce pas ?
— Il est aussi fou de moi que je le suis de lui, murmurai-je, le feu aux joues.
Il s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Je lui rendis son câlin avec tendresse, je l'aimais déjà.
— Prends bien soin de Moony, Nohela. Il le mérite.
— Je sais, il mérite tout l'amour du monde. Même s'il pense le contraire, soufflai-je
Je me décollai de son étreinte, puis le saluai. Cela me déchirait le cœur de le savoir seul, mais je ne pouvais pas faire autrement, au moins il était à l'abri des intempéries et il avait un lit pour dormir.
Je pris la direction du château courant légèrement pour ne pas être en retard au déjeuner, en espérant que Remus ne me poserait pas trop de questions. L'idée de lui mentir ne me plaisait guère.
Note du 20.08.23 : Je viens de me rendre compte que j'ai inversé le chapitre 13 et 14. Désolé pour l'erreur qui est rectifiée à présent.
