Bonjour à tous ! On se retrouve aujourd'hui pour la suite des aventures de nos aventurières favorites. Et y'a une petite fête de prévue pour mesdames ! Alors, profitez-en.
Neko chan 124 : Alors, l'inspiration vient de Détective Conan pour leur rencontre. C'est dans "l'arc" Kir/Reina Mizunashi qu'on a cette scène avec une journaliste télévisée qui a elle aussi abandonné son poste pour aller donner son sang. / J'aime tout autant le personnage de Marco.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et à bientôt !
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Ann était montée sur le dos du Phénix et clairement, elle était à deux doigts de l'arrêt respiratoire. Elle avait juste envie de faire courir ses mains dans les plumes sous elle, de se frotter contre les flammes éthérées, en apprécier la douceur et la chaleur. Seulement, même si le fait d'enchaîner des coups d'une nuit l'avait rendu plutôt sans gêne et directe, elle savait que d'une, ce qu'elle voulait faire ne se faisait ni en plein vol, ni avec un inconnu et encore moins au-dessus de l'océan et de deux, rien ne disait que la personne à l'autre bout du geste apprécierait l'attention. Alors, pour le coup, elle restait sage, faisait ce qu'on lui disait quand on le lui disait et ne bougeait même pas ses queues qu'elle cachait dans son pantalon.
C'est dans un silence pesant qu'ils traversèrent la distance pour arriver au pont où la D. se dépêcha de descendre. Elle dû s'adosser à la rambarde quand elle réalisa qu'elle avait vraiment arrêté de respirer durant le vol et qu'elle commençait à avoir des papillons noirs devant les yeux.
Elle était absolument pathétique. Il n'y avait pas d'autre termes.
- Bienvenue à bord du Moby Dick, Ann, souhaita Carmen en la rejoignant. Le réfectoire est par là.. et la fête a déjà commencé. Au fait… si tu as déjà participé à des fêtes…. Dis-toi seulement que c'est pareil, mais en pire. Chance que la Tomate Alcoolique ne soit pas là. Sinon, on y sera encore dans trois jours.
- Là, dans l'instant T, j'aurais pas dit non à sa présence… marmonna Ann avec sa petite voix étranglée.
Bravo, Anabela ! Quelle belle première impression auprès d'un féroce équipage qui a tant joué dans l'Histoire du monde ! Glorieux ! Grandiose ! Tout ça parce qu'elle était stupidement tombée amoureuse d'un homme qui avait vingt ans de plus qu'elle au bas mot.
Sa main s'accrocha un peu plus au rebord en bois. Elle n'avait pas encore levé la tête. Non seulement regarder ses pieds était la meilleure option qu'elle avait à l'heure actuelle, mais en plus, ça lui demanderait trop d'énergie de la lever, alors qu'elle avait du mal à respirer. Entre le crush, la honte et l'embarras, elle allait à nouveau tourner de l'œil.
Elle aurait vraiment aimé que Shanks soit là. Quelqu'un un brin familier pour se cacher derrière.
Carmen posa les mains sur les deux épaules de Ann pour la regarder dans les yeux alors que le Phénix s'en allait prévenir le capitaine.
- Hey. Ça va ? Tu veux en parler, neko ?
- Un peu tard, non ? sourit d'un air crispé la journaliste. Tu te ramènes avec la personne que j'ai mit dans la merde et tu espères que je fasse comme si de rien était ?
Elle se rapprocha un peu plus de Carmen lui dit entre ses dents :
- Et tu crois que je me sens comment avec une épée de Damoclès du nom de Roger sur le crâne sur le navire d'un homme qu'il appréciait et respectait ?
La zoan soupira et se prit la tête dans les mains.
- Pathétique. Tu ouvres le dico à ce mot et c'est mon portrait juste à côté, grommela-t-elle entre ses doigts.
Elle avait passé l'âge, mais elle était clairement prête à pleurer pour retrouver sa mère. Ou prouver le contraire sur les akuma no mi et retourner sous sa couverture à la nage.
La médecin soupira avant de donner une pichenette au coin de la tête de la zoan qui resta cachée derrière ses mains.
- Premièrement, tu n'as pas mis Marco dans la merde. Mais on aura de quoi rire pour les prochaines années avec Cassandra. Et si tu as l'impression d'être coupable de quelque chose, il n'y a aucun mal à présenter des excuses. Marco est compréhensif.
Encore fallait-il qu'elle soit capable d'aligner deux mots devant lui, maintenant. Il devait la prendre pour une barge ou… elle ne savait pas trop quoi, mais c'était loin de l'image d'assurance et d'indépendance qu'Ann espérait offrir au monde. Elle referma ses doigts pour masquer ses yeux quand Carmen chercha à croiser son regard.
- Et puis, tu lui as fait une sacrée impression. T'as pas hésité à le menacer pour donner ton sang. Dans son registre, c'est un bon point.
Même si Ann garda le visage masqué par ses mains, ses oreilles se dressèrent sous sa casquette. Elle lui avait fait une bonne impression malgré tout ? C'est vrai ?
- Oyaji considère Roger comme son plus grand adversaire, rival et un ami. Je crois. En tout cas, il le respecte. Mais tu es toi, et ton père est ton père. Tu pourrais même être le fils ou la fille de… Akainu par exemple, et que tu sois poli et adorant l'océan, tu seras alors l'enfant de l'océan à ses yeux. C'est une leçon que j'ai apprise ici. Donc…
Elle redressa les épaules d'Ace pour la faire tenir droite.
- Tu montres au monde comme tu le fais si bien que tu ne laisses personnes te dicter ta conduite ou tes rêves. Tu rentres dans ce réfectoire avec moi et tu t'amuses. Et si ça devient trop dur, je te ramènerais moi-même, même si je dois finir enfermée par Cassandra dans un placard. D'accord ?
Ann soupira et adressa un regard blasé sous sa casquette.
- J'ai littéralement un mort qui est en train de me parler de conneries qui doivent remonter à l'époque de Xebec… tu crois que c'est du Yonkou que j'ai peur ? Ce qui m'inquiète, ce sont les types comme Squardo. Mes oncles m'ont donné une liste longue comme un bras et très certainement incomplète de personnes que je ne dois pas croiser parce qu'ils ont une dent contre mon géniteur. Qui me dit qu'il y en a pas un à bord ? Tu crois qu'il va prendre ça comment, ton Oyaji, si un de ses gosses m'attaque comme ça pour un délit de sale gueule ?
Elle soupira profondément et arrangea son veston.
- Reste juste à côté de moi, que je puisse me cacher si ton oncle essaie de me liquéfier en me regardant. Qu'est-ce que je disais ? Pathétique. Suffit que j'ouvre la bouche pour qu'on le voit.
Elle enfonça encore plus sa casquette sur son crâne pour rester bien caché et fit signe à Carmen de lui montrer le chemin, alors qu'elle avait une main crispée sur la tête de sa hache. Elle n'aimait pas être observée comme une curiosité, la seule chose qui rendait ça supportable était la présence de son amie juste à ses côtés. Allez, plus vite ce serait fait, plus vite elle pourrait retourner au navire et s'étouffer sous son coussin.
- Pour Squardo, il n'est pas là. Et si la vue de mon oncle te pose problème, je me mettrais entre vous deux et tu n'auras pas à le voir.
Squardo n'était qu'un nom parmi tant d'autres, Ann n'avait malheureusement pas tous les noms. Avant qu'elle ne puisse le rappeler à Carmen, celle-ci l'embarqua dans un immense réfectoire où on faisait déjà la fête. Et pour en rajouter, la médecin siffla pour attirer l'attention de tous.
- Hei cwmni ! Ravies de vous revoir tous ! Je vous présente ma camarade Portgas D. Ace. Soyez sympa et faites-lui bonne impression. Pas comme Thatch.
- HEY ! protesta le commandant en question.
Tout le monde se permit de rire à la protestation du commandant en question qui pestait de l'accusation de mauvaise impression et qu'il était un parfait gentleman. Sur ce point, Ann n'en savait rien, ce qu'elle savait, c'est que si elle se mettait en danger, c'était en connaissance de cause et parce qu'elle savait qu'elle pouvait s'en sortir. Carmen attira Ann jusqu'à une grande table où seulement des commandants étaient installés. Du coin de l'œil, la zoan nota que l'un d'entre eux, le moins grand, assez trapu avec son étrange tenue un brin anachronique (surtout la fraise à son cou), était assez excité.
Au point de se planter directement devant la D. qui eut un mouvement de recul sous la surprise.
- ¡ Hola amiga ! Enfin une compatriote de South Blue. T'es apparentée à Javier la Araña ?
Pendant un instant, le commandant, qu'Ann devinait comme étant Haruta (seul un natif de South Blue savait faire correctement la jota et beaucoup préférait user de la traduction « Xavier »), se retrouva auréolé de lumière dorée et d'un chœur angélique. Il était le messie. Son sauveur. Un brin de familiarité.
- ¡ Hola, comandante ! Oui, Javier était mon oncle. Un plaisir de te rencontrer, j'ai beaucoup entendu parler de toi, tu conserves encore une belle réputation en el Sur.
Et sans hésitation ou gêne, ils se firent la bise comme deux vieux amis. C'était décidé, Ann garderait d'un côté Carmen et de l'autre le commandant Haruta. Ses deux boucliers pour rester un brin cohérente et avec la tête froide alors que le vice-capitaine la faisait fondre. Son rempart contre son état de miss pathétique. Elle se sentait brusquement moins stressée. La zoan n'avait pas encore était présentée au capitaine qu'elle le délaissait déjà pour papoter en espagnol avec un de ses commandant. Elle devrait avoir honte, mais ça lui permettait de souffler un peu et peut-être de s'armer d'assez de courage pour arrêter de se ridiculiser face au Phénix.
Du coin de l'œil, elle vit le commandant Thatch avec son nez bandé qui eut un geste de la main alternant entre Carmen, Ann, Marco puis Haruta. Une question silencieuse qui échappait à la D. et à laquelle Carmen n'offrit aucune réponse puisqu'elle était sur le point de parler au capitaine, jusqu'à ce qu'un pirate débarque :
- Oyaji ! Le navire du Roux est là ! Dans la baie !
Ann n'était pas croyante, mais là, elle était prête à se convertir à la religion du dieu qui lui avait fait ce cadeau. A côté, Carmen se frappa la tête contre le bois de la table à laquelle elle s'était assise.
- Il s'est pressé, on dirait, commenta le commandant Rakuyo. Fais pas cette tête, Carmen. À croire qu'il t'a fait du tort.
- Vidéo, fut l'unique réponse de la logia.
- Vrai.
Ann s'était déjà levée et était sorti sur le pont. Elle allait l'embrasser. Vraiment.
Elle se sentait de plus en plus légère en voyant le drakkar approchait du Moby Dick. Du soutient ! Un allié ! Une lueur d'espoir à l'horizon pour la sauver de son crush qui la rendait si stupide et maladroite ! Elle était prête à signer directement s'il lui proposait de monter à son bord ! Elle remarqua à moitié que Carmen l'avait suivi, sauf quand la logia s'arrêta à côté d'elle, avec un air agacé.
- Ecoute, fais ce que tu as à faire, mais l'abîme pas trop, j'ai besoin de lui pour sortir avec toute ma cervelle de cette rencontre, demanda Ann qui avait les mains jointes devant sa bouche en fixant le Red Force qui se préparait à jeter une planche entre les deux navires pour permettre de passer à bord.
Elle trépignait littéralement. Enfin, la tête de cheveux rouge familière se montra. Il n'avait quasi pas changé depuis Dawn. Et Ann savait que son frère serait soulagé de savoir que Shanks allait bien en dépit de l'incident avec son bras. En tout cas, il avait bien pris contact avec la personne qui lui avait recommandé Rouge, puisque sous sa cape, son bras gauche était à présent lisse et métallique, bougeant avec autant de facilité qu'un membre de chair et de sang. Les miracles de la médecine.
Cependant, à mi-chemin, le vent changea en force et direction. Shanks cligna des yeux sur la planche et termina à l'eau. Et par un mystérieux hasard, l'alcool transporté par le jeune Yonkou avait réussi à trouver l'équilibre sur la rambarde du Moby Dick. Satisfaite, Carmen se tourna vers la zoan qui se cachait à présent le visage pour ne pas rire.
- Voilà. Je l'ai pas abimé. Et j'ai sauvé le saké
Benn Beckman redressa la tête vers elle depuis le Red Force et interpella Carmen :
- Je vois que tu l'as encore en travers de la gorge.
- Yup, confirma la logia.
- Je l'ai empêché.
- Pas assez bien, Beckman. Ravie de te revoir. Et lui, non.
Ann se pencha par-dessus bord pour voir le Yonkou qui venait de refaire surface.
- Et ça se prétend un Yonkou ? L'eau est bonne, ou tu attends qu'un kai-ô vienne te retirer ton bras droit pour avoir une autre prothèse ?
- Ann ? Mais que diable fais-tu ici ? Tu t'es fait enlever par le vieux et ses idées d'adoptions abusives ? s'étonna Shanks en reconnaissant la brunette.
- Techniquement parlant, c'est Carmen et le commandant Marco qui m'ont kidnappé. Et ça fait rire quelques personnes.
Elle lui adressa un regard entendu sous sa casquette pour qu'il sache qu'elle parlait des fantômes qui la hantait. D'ailleurs, elle ne savait pas où était passée l'âme de son père, mais elle était contente qu'il ne soit plus dans le coin pour le moment.
Si les Shirohige avaient peu apprécié le commentaire de Shanks sur l'adoption abusive, le reste de la discussion les perdit tous, sauf Carmen qui préféra s'allumer sa cigarette.
La yôkai offrit son bras à Shanks qui commençait à escalader et le tira sur la dernière distance, lui permettant de revenir sur le pont.
- C'est qu'elle a grandi la petite miss qui est venue pleurer dans mon giron parce qu'elle avait rencontré un méchant tigre dans la jungle ! Regarde-moi ça ! sourit largement le rouquin.
- J'avais onze ans, je venais de me faire enlever de chez moi par un marine et abandonner en pleine jungle. J'aime pas les changements un peu trop brusque de ce genre, grommela Ann en gonflant ses joues.
Et elle se retrouva à moitié écraser dans une étreinte par l'ancien moussaillon de son père. Elle la lui rendit avec joie. Là, contre Shanks, Marco ne pourrait plus rien faire pour lui mettre le cerveau à l'envers, il n'avait aucun pouvoir contre un Yonkou, après tout. N'est-ce pas ?
C'est là que Shirohige arriva au niveau de son homologue et le regarda dégouliner d'eau sur le pont avec amusement.
- Eh bien gakki ? Ça se prétend capitaine mais ça tombe au premier coup de vent ?
- Maah. On peut remercier la courtoisie du poussin grognon de … commença le Roux avec un grand sourire.
- Si j'étais vous, je m'abstiendrais. On sait jamais, je pourrais appeler Red-san à South Blue, commenta la médecin. T'en pense quoi, Ann-chan ?
De qui elle parlait ?
- Red ? Qui… oh ! Oui ! Roja ! Oui ! capta Ann.
Elle se tourna vers Benn qui venait de les rejoindre avec une esquisse de sourire. Ouch, le temps ne lui avait pas fait de cadeau au vu des cheveux blancs.
- C'est quoi que tu as dit à son sujet, déjà, à l'époque ? « Calme, mais effrayante » ?
Si le second de Shanks ne capter pas de qui il était question du premier coup, là, il se le devait.
- «Calme mais effrayante » ? intervint Thatch qui écoutait mine de rien.
Et il se tourna vers Marco qui se tenait en retrait les bras croisés. Si le blond leva un sourcil, il comprit vite qu'il allait regretter que son frère ouvre la bouche :
- Mais c'est toi tout craché, Marco !
La comparaison entre le Phénix et sa mère firent se raidir direct Ann et replonger dans ses mains sous l'embarras. Shanks fronça les sourcils en voyant la réaction de sa nièce, puis tourna un œil méfiant vers le blond.
- Alors, c'est pas contre toi ou ton équipage, Edward, le prend pas mal, mais ça doit être fait, dit froidement le Yonkou en sortant son Haki d'un air menaçant.
Et quelques pirates qui étaient venus voir le spectacle tombèrent comme des mouches au milieu de ceux assez résistant pour supporter le Haoshoku du Roux. D'un pas menaçant, il s'avança vers Marco qui porta un doigt à sa ceinture. Avant qu'il ne tire son arme, le Yonkou l'avait attrapé par la chemise avec son bras métallique pour l'attirer à lui. Même si le Roux était grand, Marco restait à peine plus long que lui, d'où le fait qu'il se retrouve légèrement penché sur l'avant quand il se fit ainsi tirer vers l'avant.
- Tu lui fais du mal, tu la touches, tu ne fais que ne serait-ce que la regarder…
- Pardon ? demanda le blond qui ne comprenait pas.
- … et je te pète les genoux.
Ann laissa tomber sa tête contre le bras de Benn.
- Tu veux bien m'aider à me noyer ?
- Laisse-le sortir ça de son système et ça ira mieux après, rassura le second en commande en lui tapotant sympathiquement le dos.
- … j'ai toujours le kit de castration, marmonna Carmen. Et c'est toi qui décide à la fin, pas lui.
Merci de rappeler à tout le monde, ou informer ceux qui ne le savaient pas, qu'elle avait un crush de la taille de la Red Line sur le premier commandant. On peut toujours compter sur ses amies. Vraiment.
- Oi ! Gakki. Ne menace pas mes fils. Surtout lorsque tu es sur mon territoire et en présence de mes invités, gronda Shirohige.
Et pour faire bonne mesure, il frappa son bisento contre le sol, faisant trembler l'ensemble des personnes présentes, sauf le Roux qui n'était pas trop affecté par cela. Carmen se tourna vers Ann alors que les deux empereurs faisaient un duel de regard.
- On finit de manger et on se rentre ? J'ai pas envie de finir avec la gueule de bois dans le mauvais lit, dit Carmen.
- Navré, mais Okashira voulait toucher deux mots à son petit chat abandonné depuis un moment, dit avec amusement Benn. On était venu ici pour un sujet qui est apparemment passé à la trappe dans l'esprit du boss quand il a vu la miss en direct pour le SEKEI. Félicitation, Ace.
Si Ann continuait de tirer, elle allait déchirer sa casquette en cherchant à se l'enfoncer sur le crâne.
- Tu vas te faire mal, arrête, lui recommanda Benn avant de revenir à Carmen. On te la rend demain matin avec un peu plus de jugeote et moins d'embarras, ça te va ?
- Même si ça ne me va pas, vous le ferez quand même. Ace, navrée pour la migraine qu'est la situation… On repartira dès que possible ensuite, enfin…
Elle regarda à nouveau le discours de Shanks et Barbe Blanche qui dériva à moitié sur les tentatives de certains de récupérer les lignes de production de la drogue qu'elles avaient mis à jour en East Blue. Voilà pourquoi il venait, Akagami. Thatch couinait à moitié, non loin, sur le travail de la fête pour le retour du « poussin » et Marco qui comprenait de moins en moins pourquoi il se faisait menacer par Shanks.
On avait l'ensemble du navire qui entendait le drama en cours, et si la yôkai se doutait que Shanks avait deviné pour son crush, elle espérait que le reste des deux équipages n'en sache rien.
- Et dire que Thatch m'a fait une boîte de cookies à partager avec toi et Kali, murmura Carmen. Je sens que ça va être utilisé pour calmer le Roux, à la fin.
- C'est gentil à lui mais j'ai juste envie que cette horrible journée se finisse, marmonna Ann.
Avec espoir, elle se tourna vers Benn.
- As-tu une chaloupe que je puisse t'emprunter histoire d'aller me coucher ?
- Okashira te laissera pas partir tant qu'il ne t'aura pas touché deux mots.
Et il mit sa cape sur les épaules de la demoiselle.
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Marco avait un mal de crâne faramineux. Mais le sommeil ne venait pas, comme régulièrement, alors qu'il travaillait toujours jusqu'à l'épuisement physique et mentale. Alors, il avait repris un vieux journal qu'il avait lu en diagonal à l'époque, histoire de l'étudier avec plus d'intérêt ce soir.
- AHAH ! Je le savais ! Envoie la monnaie, Haruta !
Le blond manque de jaillir hors de sa peau quand Thatch le prit par surprise. Il se redressa dans sa couchette pour voir son frère dans l'ouverture de la porte avec un immense sourire.
- Mais qu'est-ce que tu fabriques ! s'indigna le blond.
- Je peux te retourner la question !
Haruta passa sous le bras du cuistot, un paquet de journaux dans les siens qu'il posa sur le bureau impeccablement ranger de Marco.
- Je lis, ça se voit, yoi, pointa le Phénix.
Thatch lui prit le journal des mains et le plia pile pour bien mettre en valeur le nom de l'auteur de l'article en question.
- Ne serait-ce pas le nom de la demoiselle qui a un crush sur le petit phénix ? taquina Haruta.
- L'article est intéressant, c'est tout.
Thatch déplia le journal et regarda le titre.
- Tu t'intéresses à la corruption en South Blue ?
Il adressa un regard au blond lui disant clairement de trouver une meilleure justification. Marco roula des yeux et tendit une main pour reprendre le papier, mais Thatch s'éloigna un peu plus avec.
- Oui, je m'intéresse à cette Ace, mais c'est normal, se justifia le blond. Elle voyage avec Carmen, et on sait tous le genre d'ennuis qui sont après elle, yoi.
- Donc, tu penses que notre petit poussin ne sait pas juger un caractère ? Parce qu'elles sont proche, pointa Thatch. Et on sait que Carmen ne voyage pas avec n'importe qui.
- Depuis l'incident dans la tente médicale, elle ne m'a ni regardé ni adressé la parole, je peux donc difficilement me faire une opinion, yoi. Haruta, toi tu lui as parlé, mais avec Shanks qui a fait son cirque, tu es le seul.
- Sans compter que j'ai vu l'enregistrement de ce direct. Depuis quand tu laisses quelqu'un te clouer le bec comme ça ?! C'était sans prix ! sourit largement Haruta avant de se prendre une chaise pendant que Thatch se mettait sur la couchette d'en face.
Le commentaire obtint un regard noir en réponse.
- Tu l'as associé à un certain Javier, c'est qui ? se renseigna Thatch au petit commandant.
- La Marine a traduit son prénom sur sa prime en Xavier, dit simplement le petit Commandant.
- L'homme qui a volé la dépouille de Gol D. Roger, marmonna Marco en revenant à sa lecture.
- Ah mais oui ! capta Thatch. Donc, la miss sait pourquoi il a été volé ?
- Je lui ai demandé et sa réponse a été qu'il servait de fertilisant pour les oliviers de Baterilla. Vu son drôle de sourire, j'arrive pas à savoir si elle était sérieuse ou non.
Marco cessa de lire pour froncer les sourcils. De tous, voir Haruta et encore, il était le seul à avoir vu sous la casquette de la demoiselle. Entre ce que disait son camarade, le sentiment de familiarité qu'il avait eu devant son visage et enfin, le comportement de Shanks et Beckman…
- Il y a de forte chance qu'elle soit sérieuse, dit lentement le blond.
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? demanda Thatch.
- Un soupçon, rien de concret, yoi.
Les deux autres attendirent que leur camarade développe mais celui-ci retourna à sa lecture. Alors, Haruta reprit la parole :
- Je sais comment elles et Carmen se sont rencontrées.
Cela attira l'attention des deux autres. Haruta fouilla dans la pile de journal pour en donner un à Thatch, ce qui donna une excuse à Marco pour récupérer celui qu'il lisait avant.
- C'est l'article sur l'Éclat Pourpre, nota le cuistot.
- Et l'auteur ? poussa Haruta.
Thatch regarda le nom du journaliste.
- Miss timide encore une fois ! sourit-il.
- Leur troisième comparse s'était faite attaquée dans une allée. Elle était à l'agonie et tout le monde s'en foutait. Ace-chan l'a trouvé et a cherché à la garder consciente et endiguer le sang tout en hurlant pour avoir de l'aide. C'est notre poussin qui a réagi.
Haruta eut un sourire en voyant qu'il avait l'attention de Marco.
- Au lieu de s'en aller et reprendre sa vie, elle est restée, elle a aidé autant qu'elle pouvait, a donné son sang, puis, quand le poussin lui a dit qu'il n'y avait plus rien à faire, elle s'en est allée.
- Oyaji va vouloir l'adopter, conclu Thatch. Sans compter qu'elle a réussi à me casser le nez. Elle ne m'a pas regardé pendant qu'elle faisait le reportage, mais elle a levé son arme pile au bon moment et au bon endroit pour m'avoir. Elle a un entraînement suffisant pour nous rejoindre.
- Autre point, elle a fait le tour de l'île. Elle a tout vu. Elle a fait ses « devoirs » comme elle a dit dans ses articles. Elle savait où elle pouvait se mettre pour ne pas être danger, mais elle a choisi de faire son reportage devant ta tente, Marco. Elle a choisi de montrer des pirates qui sauvent alors que le combat aurait été plus vendeur.
- Et tu as de la chance que Carmen soit épuisée, lança Izou en passant dans le couloir pour rejoindre sa cabine.
Et il referma la porte derrière lui. Haruta et Thatch échangèrent un sourire à ce commentaire.
- Qu'est-ce qu'il y a ? se renseigna avec prudence le zoan.
- Pourquoi Akagami a menacé de te péter les genoux si tu t'approchais de la miss ? demanda Thatch.
- Parce que l'alcool lui a pourrie la cervelle, yoi. Ou peut-être parce qu'il a cru que vu qu'elle a semble-t-il le béguin pour une épave comme moi, il a dû se dire qu'il allait se passer quelque chose.
- Tu la déshabillais des yeux, Marco ! lui pointa le petit commandant.
- On l'a tous vu ! Elle t'a complimenté sincèrement et montré une claire attirance pour toi, alors, naturellement, t'as estimé la marchandise, et vu ta tête, ça devait te plaire, lui dit Thatch.
- Raconte pas de conneries.
- On t'a vu faire, tout l'équipage l'a remarqué. Oyaji était à deux doigts de te rappeler à l'ordre parce qu'il pensait que c'était parce qu'elle avait capté ton manège qu'elle se cachait de toi. Beckman, même s'il a rien dit, il t'as vu. Résultat, il a mis sa cape sur la miss pour la cacher un peu. Et si Shanks s'en est pris à toi, c'est parce qu'il t'a vu faire.
- Mais vous n'êtes pas bien ! Je ne la regardais pas de cette façon ! Cette fille est une zoan, je cherche juste à savoir quel genre elle est !
Il claqua sa langue devant l'air dubitatif des deux autres.
- Bon, regarde-moi dans les yeux, Marco, exigea avec sérieux Thatch.
En soupirant profondément, le blond s'exécuta.
- Tu la trouves jolie ou pas ?
- Arrête avec tes bêtises…
- Répond juste à ma question. Et t'avise pas de me mentir, mon salaud !
Marco hésita avant de finalement avouer comme si on lui arrachait la gorge :
- Oui, elle est jolie.
Haruta leva les bras au ciel en criant au miracle.
- Vous semblez oublier que c'est une amie de Carmen, rappela à l'ordre le blond en reposant son journal qu'on ne le laisserait pas finir. C'est ma filleule ! La situation serait bien trop étrange pour que je fasse ça. Sans compter tous les problèmes que ça engendrerait dans l'hypothèse où on tenterait quelque chose qui ne marche pas, yoi. Après tout ce temps en solitaire, Carmen a le droit de se faire des amies et d'être entourée. Je refuse d'être la cause de la fin de leur amitié.
Les deux autres commandants échangèrent un regard en soupirant.
- On est pas sortis de l'auberge.
Et Haruta récupéra la pile de journaux sur le bureau, puis piqua celui que Marco lisait avant.
- La curiosité d'Oyaji passe avant la tienne, tête de piaf. Surtout quand tu viens de te traiter d'épave, grommela le petit commandant en sortant de la cabine.
- Sans compter que les jolies filles comme elles ne sont pas du genre à avoir des béguins d'adolescentes sur des ruines, renchérit Thatch. Ce serait bien que tu travailles sur ton estime de soi, mais ignore-moi, comme d'habitude.
Et il s'en alla à son tour avec l'ombre d'un sourire. Il devait trouver Carmen pour lui demander comment elle comptait rentrer à Shabaody.
