Cette fic est écrite pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Merci" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP
Le digne fils de son père
Je suis à sa merci. Il me tient en joue avec sa baguette, je suis désarmé, et s'il le décide, je serai livré aux détraqueurs. Dans ses yeux, qu'il a du vert si particulier de sa mère, je vois le trouble qui s'insinue, le débat qui fait rage. Doit-il me tuer, me dénoncer ou me faire confiance ?
A ma gauche, Remus ne bouge pas, je sens qu'il frémit et que son loup intérieur est sur le qui-vive. Qu'il le veuille ou non, je fais toujours partie de sa meute, et si Harry m'attaque, alors Remus ne pourra rien faire pour le protéger.
Je viens de rencontrer le fils de James pour la première fois, et il me croit coupable de trahison envers ses parents. L'explication que je lui ai donnée est la vérité, mais parviendra-t-elle à le convaincre ? Il a l'air intelligent, comme ses parents, mais sa baguette ne tremble pas. Il est courageux et ne prendra pas de décision sur un coup de tête.
Il est armé, je ne lui suis pas. Même si je l'étais, je ne pourrais rien faire contre lui. Il est si jeune, et c'est le fils de James. C'est mon filleul et j'ai juré de le protéger. Je me mets donc volontairement en position d'infériorité, lui donnant le pouvoir de me gracier ou au contraire de me condamner.
Si le lit, Ron gémit. J'y suis allé un peu fort avec sa jambe et le craquement que j'ai senti lorsque nous sommes entrés dans le tunnel n'est pas bon signe. Malheureusement, je ne pouvais pas faire autrement et j'espère que lui aussi me pardonnera. Mais de savoir que ce traître de Peter vit depuis des années avec lui, sans avoir eu à expier tous ces crimes me rend malade. Je le vois du coin de l'œil qui se tortille pour échapper à l'emprise de l'adolescent. Tu ne perds rien pour attendre Peter. Si Harry décide de me faire confiance, j'aurai ta peau !
Soudain, je vois la baguette devant moi qui s'abaisse. J'ai gagné ! Il me fait confiance. Je vois dans son regard qu'il se méfie encore un peu, mon histoire est tout de même assez rocambolesque mais il ne semble pas juger que je représente une menace trop importante pour lui. Il a cette intelligence de Lily, sa capacité à pardonner et à voir au-delà des apparences.
Harry se met à me détailler un peu plus précisément, et un éclair de pitié traverse son regard. Je dois avoir l'air d'un épouvantail. Mes douze années à Azkaban et suivies de la cavale à travers toute l'Angleterre m'ont données l'aspect d'un cadavre. La merci dont il a fait preuve est incroyable. Même moi, je ne suis pas sûr que s'aurais réagi ainsi dans une telle situation. Comment pourrais-je un jour le remercier suffisamment pour avoir pris cette décision ? A moins que…
Soudain, un fracas à ma gauche se fait entendre. Je me retourne en sursautant, et je me retrouve nez-a-nez avec… Servilus. Il est là, en chair et en os. Ses deux yeux noirs sont toujours les mêmes, vides et morts. Son visage déjà peu avenant est maintenant déformé par la rage. Il va me tuer, je le sais. Il aura finalement eu sa vengeance... Il commence à m'insulter, me lancer au visage toute sa haine, se réjouissant d'avance de ce qu'il va me faire subir. Je ferme les yeux me résignant à son sort fatal lorsque j'entends la voix d'Harry et celle d'Hermione hurler en même temps. Les sorts qu'ils viennent de jeter frappent leur professeur de plein fouet, l'envoyant se fracasser contre le chambranle de la porte. Il s'effondre, assommé. Je suis sauvé. Une fois de plus, Harry vient de me sauver la peau, en n'hésitant pas à enfreindre le règlement.
Une bouffée de joie et de fierté mêlées m'envahit. Il est bien le digne fils de son père.
