Cette fic est écrite pour la 103ème nuit du Fof, il fallait le rédiger sur le thème "Physique" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP


Je sais que je n'ai pas un physique avantageux.

On ne cesse de me le répéter depuis que je suis enfant. Mais aujourd'hui les choses sont pires encore. Ils pensent que je ne les entends pas et qu'ils sont discrets, mais je connais le surnom qu'ils m'ont donnés « le crapaud rose ». Merlin que les enfants peuvent être cruels. Mais ce qu'ils ignorent, c'est qu'ils ne sont pas les premiers à penser cela de moi, et probablement pas les derniers. Je les déteste. Tous.

Grandir aux côtés d'une sœur incroyablement belle et être sans cesse comparée à elle peut être incroyablement destructeur. Mais j'ai plutôt choisi de l'utiliser comme une force. Oui, je ne suis pas belle, je n'ai pas de beaux cheveux, ni un beau visage, ni une belle silhouette. Mais j'ai un cerveau. Et de l'ambition. J'ai décidé de m'en sortir par le haut et de prouver mes mérites au monde en devenant toujours plus puissante. Ma sœur était à Poufsouffle, et je faisais tout pour éviter de la côtoyer. Lorsque nous étions côte à côte, la comparaison était trop cruelle.

A Serpentard, j'ai commencé à côtoyer des personnes destinées à être influentes. Lucius, Cornelius ou Amelia ont commencés à me remarquer. Pas pour mon physique, mais pour mes connaissances. Ainsi, lorsque je suis sortie de Poudlard, ils m'ont offert une place au Ministère. Rien de très excitant au début, je ne gérais que de la paperasse, mais lorsque le poste d'inspectrice auprès des créatures aquatiques s'est libéré, j'ai sauté sur l'occasion. J'ai eu la chance de devoir gérer la crise des Sirènes et d'à nouveau me faire remarquer. Et de poste en poste, j'ai grimpé les échelons de la hiérarchie, jusqu'au sous secrétariat auprès du ministre. De là, je pouvais enfin assouvir ma soif de pouvoir et de contrôle. Cornelius me faisait une confiance aveugle et nous aurions pu accomplir de grandes choses, si seulement il ne m'avait pas envoyée à Poudlard pour surveiller ce vieux fou de Dumbledore.

Pour la première fois de ma vie, ce qui ressemblait à une promotion m'apparaissait comme une punition, ou pire : un exil. Albus n'est pas dupe de ma stratégie, et m'empêche d'agir à ma guise. Et devoir supporter le regard cruel de ces enfants est atroce. Je pensais m'être endurcie au fil des années, mais je m'étais trompée. Les gens que je côtoyais tous les jours s'étaient justes habitués à ma laideur.

Longtemps, j'ai essayé de me cacher, de ne pas me faire remarquer, mais sans succès. C'est pour cette raison que j'ai décidé de prendre le contrepied de cette idée. Je m'habille toujours de couleurs très vives pour attirer l'attention sur ce que je porte, et pas sur les traits de mon visage. Je n'aime pas le rose criard, mais c'est mon meilleur déguisement. Avec lui, on se moque de moi, mais ce n'est qu'un épouvantail sur lequel la vindicte populaire s'acharne.

Malheureusement, ce subterfuge ne fonctionne pas avec les élèves de Poudlard. Avec eux, j'ai à nouveau quatorze ans, et je suis toujours aussi hideuse. Mais une chose a changé. Maintenant, j'ai le pouvoir.

Tout le mal qu'ils m'ont fait pendant toutes ces années, eux et leurs prédécesseurs sera lavé dans le sang. Les plumes spéciales que j'ai fait fabriquer seront le doux instrument de ma vengeance. A leur tour, ils seront marqués dans leur chair. A leur tour, ils devront assumer des physiques ingrats à la face du monde. Bientôt, ils seront tous aussi laids que moi, et je ne serai plus l'objet de leurs moqueries, mais seulement de leur crainte.

Le pouvoir est une douce arme de vengeance. Je m'en délecte et ne m'en lasse jamais.