Cette fic est écrite pour la 103ème nuit du Fof, il fallait le rédiger sur le thème "Café" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP
Je n'aime pas le café. Et même, je le déteste. Mais ce gout si âcre m'aide me rappeler du gout amer de la liberté.
Chaque matin, je dois me soumettre aux caprices du Directeur qui tient ma liberté au creux de sa main. Et s'il décide que je dois assister au petit-déjeuner dans la Grande Salle, alors je dois lui obéir, et boire cet infâme breuvage jusqu'à la lie.
Chaque matin, le même rituel a lieu. Tous les élèves et tous les professeurs doivent se rendre dans la Grande Salle pour le petit-déjeuner. Le bruit qui y règne est insupportable, surtout pour quelqu'un qui, comme moi, déteste le bruit lorsqu'il n'est pas réveillé. Comment ces gamins trouvent-ils encore des choses à se dire alors qu'ils se sont quittés la veille au soir, là encore dans le vacarme, ça m'échappe.
Les hiboux envahissent ensuite la salle pour déposer les colis, les lettres et les journaux. Je déteste cette habitude qui du point de vue de l'hygiène est loin d'être recommandable. Combien de fois ces volatiles arrivent-ils dans les assiettes ? Ils renversent les tasses et les pichets, mais tout le monde semble trouver cela drôle. Mon air renfrogné m'attire encore un commentaire hautement spirituel de Minerva :
« Severus, ce n'est pas parce que vous n'êtes pas du matin qu'il faut nous infliger un air aussi renfrogné. »
Elle se croit drôle ? Non, je n'aime pas être tiré du lit à l'aube pour surveiller une bande d'adolescents braillards et idiots. Mais je n'ai pas le choix. Mon seul moyen de protestation est donc d'être le moins sociable possible, dans l'espoir qu'un jour, de guerre lasse, Albus décide de me dispenser de cette corvée. Ce n'est pas encore pour aujourd'hui, mais je ne perds pas espoir.
Quand je vois les quantités de nourriture englouties par les hordes bavardes qui me font face, une légère nausée me prend. Ils sont répugnants. Je me demande parfois si quelqu'un a, un jour, pris le temps de leur enseigner les bonnes manières. Ma seule lueur d'espoir vient de la table de mes Serpentard qui semblent se tenir un peu plus élégamment que les autres. La plupart de ces enfants viennent de vieilles familles aristocratiques et ils connaissent l'étiquette avant même d'apprendre à parler. La façon dont un sorcier mange est souvent très révélatrice de ses origines sociales, et la plupart des gloutons des autres maisons l'apprendront un jour à leurs dépens. Les familles aristocratiques font parfois preuve d'un snobisme très vieille école.
Si seulement Albus pouvait m'épargner ce spectacle navrant. Je ne lui demande même pas le privilège de déjeuner dans mes appartements, car je ne mange pas le matin. Une simple tasse de café, noir et sans sucre, le plus serré possible me suffit.
Il prend un malin plaisir à me forcer à venir, mais un jour, je tiendrai ma vengeance.
