Cette fic est écrite pour la 104ème nuit du Fof, il fallait le rédiger sur le thème "Envie" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP


Ces douze interminables années passées dans la famille Weasley avaient été un enfer. D'abord avec Percy qui était le garçon le plus ennuyeux qu'il ait jamais eu la malchance de croiser, puis ensuite avec son frère Ronald. Celui-ci était plus intéressant. Peter avait même caressé pendant quelques temps l'espoir de le voir devenir un allié.

Il se souvenait de la première fois qu'il avait rencontré Celui-qui-avait-détruit-son-Maitre dans le Poudlard Express. Quel gamin insupportable, déjà à l'époque. Il avait sortis une quantité astronomique d'argent de sa poche, seulement pour épater la galerie, comme son père l'avait fait des années plus tôt. Et pour acheter des friandises en plus, quel idiot. Ronald, lui, devait se contenter de son sandwich au corned-beef. Cette fois-là, Peter devait bien le concéder, il avait éprouvé un peu de compassion pour le rouquin.

Enfermé dans le réduit où Snape le cloîtrait la plupart du temps, dans cette infâme maison de l'impasse du Tisseur, Peter avait largement le temps de penser à tout et à rien. Parfois, il repensait à ce qu'il avait fait pour son maitre depuis tant d'années, et la récompense qu'il en tirait : être obligé de servir d'elfe à Severus Servilus Snape. Quelle tristesse.

Il lui arrivait aussi de repenser à Ronald et à la façon dont il aurait pu le convaincre de rejoindre le Lord. Après tout, toutes les graines de la trahison étaient plantées. Un rien aurait pu le faire basculer. Mais quand ? A quel moment avait-il été le plus près de franchir la limite ? Peut-être lors de cette deuxième année, lorsque la psychose s'était emparée du château ? Ou peut-être lors de la troisième année, quand Sirius s'amusait à entrer et sortir dans l'école ? Mais alors, qu'est ce qui avait dérapé ?

Pourquoi lui, Peter, avait fini par détester James et son intolérable snobisme alors que Ronald continuait à suivre le Survivant comme un toutou ? Avoir été son rat pendant tant d'années lui avait permis de voir tous les états d'âme de l'adolescent. Il s'en serait bien passé, mais à chaque fois que Ronald réussissait quelque chose, Harry arrivait et lui faisait de l'ombre. La vedette était toujours Harry, le héros était toujours Harry, le sauveur était toujours Harry. Personne ne faisait jamais attention à lui.

Il aurait pourtant dû y être habitué. Toujours à l'ombre des résultats scolaires brillants de ses trois frères ainés, des farces des jumeaux, et même par sa sœur cadette, la seule fille de la famille. Non, lui arrivait toujours après les autres, et ne semblait important pour personne.

Peter, lui, avait été fils unique, mais entre une mère faible et un père absorbé par son travail, il avait grandi comme il pouvait. Puis il avait rencontré les Maraudeurs qui ne l'avaient adopté uniquement pour garantir leur propre sécurité et s'assurer de sa complicité au sein du dortoir. Lorsque James et Lily lui avait demandé de devenir leur gardien du Secret, il avait ressenti une telle joie à l'idée d'être devenu une personne importante à leurs yeux que la déception fut plus amère encore lorsque James lui expliqua qu'ils avaient pris cette décision car c'était la plus improbable, et donc la plus sûre.

Ils avaient payé très cher cette erreur. Il s'en était personnellement assuré.

Mais cette fidélité que Ronald vouait à son ami était incompréhensible. Il savait qu'au fond de lui, le rouquin était jaloux d'Harry. Il enviait sa richesse, son talent au Quidditch, ses succès face aux mages noirs. Et même scolairement, il ne pouvait pas lui faire d'ombre.

Mais alors pourquoi ? Pourquoi Peter avait trahi ? Et pourquoi Ronald ne franchissait-il pas le Rubicon ?