Cette fic est écrite pour la 104ème nuit du Fof, il fallait le rédiger sur le thème "Pardon" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP


Depuis que la guerre est terminée, je vis ici, enfermé dans ce manoir, et seul.

Enfin, je suis passé par Azkaban dans l'attente de mon procès, mais j'ai eu de la chance et j'étais parmi les premiers à être jugé. Mais était-ce vraiment de la chance ? J'ai été acquitté et libéré au bout d'à peine deux mois. Depuis, je suis terré dans le manoir de mes ancêtres à me demander pourquoi je suis libre, et pas les autres.

Lorsque je suis né, peu d'enfants pouvaient se vanter d'avoir un avenir aussi brillant que le mien devant eux. Mes parents étaient les descendants de deux des plus illustres familles de sang-purs de Grande-Bretagne. J'étais leur fils ainé qui devait normalement hériter de tout. Les titres de chef des familles Black et Malfoy, leurs fortunes et leurs privilèges. Je suis né plus de quatre ans après leur mariage, j'étais donc l'enfant plus que désiré.

En grandissant, mes parents m'ont élevé dans le respect des traditions et avec la conscience profonde de mon statut et de mon rang. Je ne côtoyais que des enfants de rang similaire au mien, protégé dans cette haute société dans laquelle mes parents évoluaient avec une aisance raffinée. Lors de mon arrivée à Poudlard, j'ai commencé à vivre mes premières frustrations, mes premières désillusions. Je n'étais pas traité différemment parce que j'étais Draco Malfoy. Pire encore, je passais souvent derrière l'autre célébrité de ma promotion : Harry Potter. Le survivant lui-même. Lorsqu'il m'avait repoussé lors de notre première rencontre, je l'avais pris pour un affront personnel, et j'étais bien déterminé à me venger de ce petit sang-mêlé idiot et prétentieux.

Suite à cette première rencontre ratée, je vivais en réaction à ce qu'il faisait. S'il agissait d'une manière, je faisais en sorte de l'en empêcher ou de le dominer. Je le détestais.

Mais cette haine atteignit son paroxysme lors de notre sixième année. Il clamait que le Seigneur des Ténèbres était de retour, et moi je faisais tout pour le rejoindre. Mon père faisant déjà partie de ses partisans, cela ne me fut pas si difficile. Ensuite ? Et bien ensuite, j'ai obéi à mon nouveau maitre. Par chance, mes objectifs étaient les mêmes que les siens. Alors je pouvais accomplir ma vendetta en bénéficiant de son appui. L'enseignement de l'occlumencie, l'apprentissage des sorts les plus noirs et la réparation de l'armoire à disparaitre étaient mes armes pour me venger d'Harry sacro-saint Potter. Mais aveuglé par ma haine, je n'ai pas su le voir.

J'ai n'ai pas voulu voir le mal que je faisais autour de moi. Pour apprendre à maitriser ces sortilèges, combien de prisonniers ai-je torturés ? Quels risques mon père a-t-il dû prendre pour me protéger au cours de cette année désastreuse ? Et Severus dont j'ai à maintes fois repoussé les propositions d'aide et qui a dû devenir un assassin pour me protéger. Je ne voyais pas le mal que je leur faisais, concentré sur ma cible comme je l'étais. Lorsqu'enfin j'ai compris que ma haine m'aveuglait, nous étions au cœur de la Bataille, sans moyen de nous échapper. Mes parents sont morts pour me protéger une dernière fois. Nous savions qu'une trahison serait notre mort assurée mais ils ont voulu se battre pour me laisser le temps de m'enfuir.

Et mon acquittement par le Magenmagot a peut-être été le coup final. Il niait tout le mal que j'avais fait sous prétexte que j'étais sous l'influence de mes parents au moment des faits. Tout le mal que j'ai causé était nié, effacé d'un simple trait de plume. Les sacrifices de mes parents et de Severus Snape étaient réduits à des incidents sans importance.

Depuis ma libération, je vis maintenant dans le manoir de mes ancêtres, au milieu des souvenirs de mes parents et de ceux du Seigneur des Ténèbres. Je n'ai plus envie de vivre, pas après ce que je leur ai fait. Je n'ai même pas tenté de protester lorsqu'ils m'ont libéré, je n'ai rien dit pour défendre leur mémoire. Je suis resté silencieux à les entendre les dénigrer. Comment ai-je pu être aussi lâche pendant toutes ces années ?

Je ne mérite pas de vivre, je ne dois pas imposer ma présence au reste du monde sorcier. Je ne quitterai ce manoir que les pieds devant, après avoir expié le plus longtemps possible toutes mes trahisons. Je m'en fais la promesse.

Jamais je ne dois me pardonner.