Cette fic est écrite pour la 105ème nuit du Fof, il fallait le rédiger sur le thème "Hurlement" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP
Un cri dans la nuit
Un hurlement strident résonna dans la nuit. Son écho se répercutait, encore et encore jusqu'à disparaitre tout à fait. Puis un autre retentit. Bientôt suivit par un troisième. C'était les premiers d'une longue série, qui ne s'arrêterait qu'aux premières lueurs de l'aube. Celui qui les poussait ne fatiguait jamais.
Ces cris avaient accueilli Severus lors de sa première nuit à Azkaban, et l'accompagnaient fidèlement depuis. Les souvenirs se faisaient de plus en plus confus dans son esprit, les détraqueurs commençaient à sérieusement l'affecter, mais il y avait une chose dont il était sûr. Aussi sûrement que le soleil se levait à l'est, ces hurlements retentissaient dans la nuit.
Lorsque la tempête battait son plein, les cris étaient toujours là, fidèles, réguliers, rassurants. Ils étaient noyés dans le fracas des vagues, dans les hurlements du vent. Mais ils étaient là, malgré tout.
Les brouillards perpétuels qui entouraient Azkaban ne permettaient pas de voir les étoiles, et le soleil n'était qu'une lumière diffuse offrant une lueur blafarde qui n'osait pas éclairer l'enfer des cellules. Rien n'était consistant ici, même les murs étaient couverts de mousses et de lichens qui offraient une sensation duveteuse sous ses doigts écorchés. Seul ce cri, perçant et acerbe, était tangible pour lui.
Depuis combien de temps était-il là ? Il avait vainement tenté de compter les jours au début. Mais rapidement, les chiffres s'étaient mélangés dans sa tête, les jours succédaient aux nuits. La solitude qui était habituellement sa plus fidèle compagne était subitement devenue sa pire ennemie. Comment avait-il pu laisser les choses se dégrader ainsi ? Lui qui était le sorcier le plus brillant de sa génération. Il était là à pourrir dans un cul-de-basse-fosse, avec pour seul espoir la promesse folle de son ancien directeur qui le détestait. Et pour seul lien l'humanité, ce hurlement régulier, la nuit.
Mais une nuit, il n'aurait su dire à quel moment exactement, le cri cessa. Il avait commencé depuis déjà un peu de temps, une heure, peut être deux. Il avait commencé, puis s'était tu brusquement, comme interrompu. Il avait rebondit, sur les pierres des cachots, sur la mer qui les entourait, puis le silence avait commencé. Pesant et angoissant. Sa carcasse de chair et de sang était presque déjà hors d'usage. Son esprit qu'on avait dit si affuté, autrefois, n'était pas dans un meilleur état.
Alors il avait hurlé. Hurlé à s'en brûler la gorge et torturer les poumons. Mais cette douleur lui avait fait du bien. S'il avait mal, alors c'est qu'il était vivant. S'il était vivant, c'est qu'il avait de l'espoir. Cette douleur le rattachait à la vie, même si elle épuisait ses dernières forces. Lorsqu'elle s'apaisa, il se senti à nouveau mourir, alors il recommença. Un hurlement barbare, venu du fond des âges, d'une bête blessée mais vivante. Les hurlements se succédaient, encore et encore jusqu'au petit jour. Puis la nuit suivante, et encore la suivante.
