Cette fic est écrite pour la 110ème nuit du Fof, il fallait le rédiger sur le thème "Blémir" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP.
Un matin blême
Ce 1er novembre 1981, Sirius ignorait que sa vie allait être bouleversée à jamais. La nuit avait été éprouvante car tout l'Ordre avait du être mobilisé. Les troupes du Seigneur des Ténèbres montraient des signes de fébrilité depuis quelques jours et il ne fallait pas être un génie pour comprendre que la portée symbolique de cette nuit d'Halloween en ferait l'occasion idéale pour un évènement d'envergure.
Il rentrait, titubant de fatigue, chez lui. Il avait dut faire face à quelques attaques mais qui ressemblaient plus à des diversions qu'autres choses. Il n'avait pas eu le temps de se rendre au QG et ignorait ce qu'il était arrivé en dehors du secteur qui lui avait été attribué. Depuis que Marlene avait été tuée dans une attaque surprise, il vivait seul et s'était totalement investi dans le combat. Il n'avait pas vu James et Lily depuis leur mise sous Fidélitas, sa vie n'avait plus qu'un seul sens : la guerre !
Evoluant dans le noir, il marchait à tâtons pour rejoindre sa chambre lorsqu'une vive douleur au niveau du talon lui fit pousser un juron. Allumant sa baguette d'un Lumos rageur, il chercha l'objet coupable de cette vicieuse attaque. Un petit morceau de verre, aux bords tranchants comme des rasoirs et couvert de sang était parfaitement visible au sol. Une poignée d'autres éclats étaient tombés à coté et soudain, Sirius comprit. Non ! C'était impossible ! Pas ça ! Pas maintenant !
Les bris de verre venaient du cadre d'une photo des maraudeurs qui était auparavant fixée au mur. Elle gisait maintenant par terre et le cadre s'était brisé en dizaines de petits morceaux assassins. Toute sa fatigue envolée, Sirius avait compris le message mais ne parvenait pas à y croire. Avant de disparaitre totalement de la circulation, Lily lui avait fait ce dernier cadeau. Une photo d'eux six, joyeux et souriants. Ses mots exacts avaient été « J'ai ensorcelle ce cadre pour nous aider à garder le contact. » Sur le moment, il n'avait pas pensé à lui demander plus d'explications, mais le message était limpide. Il leur était arrivé quelque chose et le cadre s'était brisé pour l'appeler à l'aide.
Sans prendre la peine de réfléchir, Sirius transplana directement jusqu'à Godric's Hollow. Si le Fidélitas était rompu, la maison des Potter serait visible, dans le cas contraire, elle ressemblerait à une vieille ruine délabrée. Il a peine le temps d'atterrir que déjà il partait vers l'extérieur du village. Il ne fallut que quelques minutes de marche pour découvrir ce qu'il craignait le plus au monde.
Dans la pâle lueur de l'aube, la maison des Potter était parfaitement visible. Détruite comme si une bombe moldue avait explosé à l'intérieur, mais rien à voir avec ce à quoi elle ressemblait habituellement. Le toit semblait avoir été repoussé de l'intérieur, la porte pendait misérablement, tenue par un gong. De la fumée âcre s'échappait et le fit toussé. A mesure que le soleil se levait, les détails apparaissaient, les vitres explosées, les cendres qui voltigeaient. Une fine couche s'accumulait déjà dans le jardin et sur ses épaules. Il ne pouvait pas faire un pas de plus, pétrifié par cet horrible spectacle. Ce n'était pas vrai, pas possible. Distraitement, il réalisa que des oiseaux chantaient, indifférents au drame qui venait de se dérouler. Toute la famille Potter venait de disparaitre et les oiseaux chantaient joyeusement pour saluer l'apparition du soleil.
Non ! Jamais plus la lumière ne serait synonyme d'espoir. Toute sa vie avait été ravagée et plus rien ne valait la peine de se battre. Il avait tout perdu et l'espoir n'était plus justifié. Jamais le soleil ne brillerait autant que lors de ces folles après-midi dans le parc de Poudlard. Jamais il ne pourrait rire avec ses amis. Car il n'en avait plus. James mort. Lily morte. Marlène morte. Peter, traitre. Remus, futur paria. A quoi bon continuer à se battre ?
Un pas lourd dans son dos le fit frémir. Si un mangemort voulait l'achever en traitre, qu'il le fasse. Mais vite.
« Black ? Mais que faites-vous là ? C'est le Professeur Dumbledore qui vous a demandé de venir ?
- Hagrid ? Non, j'ai appris qu'il était arrivé quelque chose ici, je suis venu voir et…
- Par Merlin… » Suite au geste désabusé de Sirius, il venait de découvrir la scène apocalyptique qui se trouvait derrière lui. « Le Professeur m'a dit qu'il y avait peut-être un survivant. Je dois venir le chercher et l'emmener jusqu'à une petite ville a l'est de Londres.
- Un survivant ? Qui ?
- Le fils Potter je crois. Harry. »
Il avait à peine terminé de parler que Sirius était dans la maison à chercher partout. Hagrid le rejoignit rapidement et ils trouvèrent finalement l'enfant.
« Comment compter vous l'emmener ?
- J'ai bricolé un balai, il est…
- Non, je vais aller vous chercher ma moto volante. Ce sera plus pratique et surtout plus sûr. Ne bougez pas, je vais la chercher. »
Transplanant sans faire attention, une boule de joie dans le cœur, Sirius revint rapidement chez lui. Harry avait survécu ! Tout espoir n'était pas perdu Il ne savait pas comment ni pourquoi, mais à part une vilaine blessure à la tête, il ne semblait pas avoir trop souffert. Si Harry avait survécu, alors le combat n'était pas terminé. Il allait donner cette moto à Hagrid puis retrouverait Pettigrow. Celui-ci avait de sérieuses explications à lui donner.
