Cette fic est écrit pour la 116ème nuit du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Reine" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP
Malédiction
"Jamais je n'oublierai ces deux grands yeux jaunes. Ils hanteraient mes cauchemars si j'en avais encore. Et puis cette effrayante sensation d'engourdissement. J'ai senti mes genoux plier sous mon poids, ils ont heurté le sol mais je n'ai rien senti. Puis plus rien. Seulement cette impression cotonneuse et floue de ne pas être à ma place. Je me suis sentie détachée de tout. Du monde qui m'entourait, de ma tristesse après ce que m'avait dit cette punaise d'Olive, même mon corps me semblait disparu. Je n'ai aucune idée de ce qu'il s'est passé ce jour-là, mais je me souviens parfaitement de ces deux yeux jaunes. Je suis morte le treize juin 1943. Seule, dans les toilettes des filles du deuxième étage. C'était un dimanche, et j'allais passer mes examens de fin d'année.
Lorsque j'ai émergé de ma torpeur, j'étais à nouveau seule, les yeux avaient disparu et j'ai réalisé que je voyais mon corps de l'extérieur. Je flottais au-dessus de lui, il était recroquevillé dans une position à la fois ridicule et faible. Je me souviens avoir tenté de le bouger, mais je passais à travers sans parvenir à le saisir. Je ne me voyais pas, j'ai appris plus tard qu'il fallait attendre quelques temps avant de pouvoir apparaitre comme les vrais fantômes, et je commençais à paniquer.
Je criais, je hurlais pour qu'on me vienne en aide, sans réaliser qu'il était déjà trop tard. Il était trop tard au moment même où mes genoux ont touché le sol.
C'est Olive qui m'a retrouvée plusieurs heures plus tard. Elle a commencé à tenter de s'excuser sans savoir qu'elle parlait à un cadavre. Malgré ses paroles sucrées, je voyais bien son sourire hypocrite. Elle savait pourquoi j'étais là, elle savait que c'était de sa faute, et pourtant elle s'en amusait. Depuis des semaines elle ne manquait pas une occasion pour se moquer de moi. Il m'a fallu du temps pour comprendre qu'il s'agissait d'un pari stupide avec certaines de ses amies qui avait fini par dégénérer. Lorsqu'elle s'était rendu compte que ses mots me touchaient, elle ne s'est plus retenue.
Son cri lorsqu'elle a finalement poussé la porte des toilettes et qu'elle a vu mon corps résonne encore dans mes oreilles. A la fois terrifiant et satisfaisant. Elle a immédiatement compris que c'était grave et s'est précipité pour prévenir un professeur. Mais l'heure de ma vengeance avait sonné.
Elle allait payer pour toutes ses moqueries, je m'en suis fait la promesse à ce moment-là. Jamais plus elle n'oublierait ce jour, ni cette vision.
Alors j'ai commencé à la suivre. D'abord discrètement, puis lorsque j'ai remarqué que personne ne me voyait sauf elle, j'ai commencé à aller plus loin. Je lui ai parlé, lui ai rappelé ses mots, ses actions. Elle devenait folle et ça me faisait plaisir. Jamais elle n'a dit ce qu'il se passait, ni à ses amies ni aux professeurs, elle avait peur qu'on la prenne pour une folle. Alors elle s'est tu.
Puis quand elle a quitté Poudlard, elle a cru pouvoir se débarrasser de moi. Mais j'ai fini par la retrouver et j'ai recommencé. Quand elle était seule, elle me répondait mais ça ne servait à rien. Plus d'une fois, des gens l'ont surprise à parler toute seule et ont commencé à s'inquiéter pour sa santé mentale. Je m'amusais à apparaitre aux moments les plus gênants pour elle, lui rappelant sa méchanceté. Combien de garçons se sont intéressés à elle mais l'ont laissée tomber lorsqu'il comprenaient que quelque chose ne tournait pas rond chez elle ? A chaque fois, elle m'insultait, me suppliait d'arrêter, de partir. Mais rien n'a fonctionné, je m'amusais trop.
Elle est même allé voir mes parents pour s'excuser. Je n'ai aucune idée de pourquoi elle a fait cela, mais c'était inutile. Si elle s'imaginait que son hypocrisie mènerait à quelque chose. Mes parents étaient dévastés par ma mort et la voir ne les a pas aidé. Même si elle n'est pas directement celle qui m'a tuée, elle est responsable et elle paiera jusqu'à la fin de ses jours.
- Mimi, vous ne pouvez pas continuer ainsi. Olive Hornby menace de vous dénoncer au Ministère. Si elle le fait, les conséquences pour vous pourraient être terribles.
- Mais où puis-je aller ? Je suis morte et ma seule raison de rester ici est de la hanter.
- Revenez à Poudlard. Vous y serez accueillie par la communauté des fantômes et Miss Hornby ne dira rien de votre comportement. C'est la meilleure solution pour tout le monde.
- Bien Professeur Dumbledore. Si vous le dites, je retournerai sur les lieux de ma mort, pour toujours."
