Cette fic est écrite pour la 117ème nuit du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Epithète" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP
Epithète
Par la fenêtre d'un minuscule appartement du Chemin de Traverse, on pouvait voir la lumière tremblotante d'une chandelle. En cette nuit noire et sans lune, à l'heure où tous les habitants de la rue étaient rentrés chez eux, seule cette lumière perçait l'obscurité.
Elle éclairait une jeune femme, penchée sur un parchemin et griffonnant à l'aide d'une longue plume duveteuse d'un vert criard. Elle s'arrêta, leva les yeux au ciel à la recherche d'une inspiration qui s'était définitivement tarie et poussa un grognement. Que pouvait-elle écrire d'autre qui n'avait pas déjà été dit cent fois ? Il n'existait qu'un nombre limité de façon de dire que Potter était un menteur, surtout en absence de réaction de sa part. La Gazette avait publié les pires horreurs sur lui et Rita aurait été ravie d'avoir une réaction de la part du jeune homme. Elle aurait sûrement eu de quoi rebondir et trouver de nouveaux angles pour l'attaquer. Mais rien. Rien ne venait de sa part et elle commençait à trouver cela inquiétant.
Lorsqu'elle s'en était ouverte dans la matinée à son rédacteur en chef, il l'avait vertement renvoyée à son travail. Ce qui arrivait à Harry Potter ne la concernait pas, elle était payée pour écrire ce qu'on lui demandait, rien de plus, rien de moins.
Fronçant ses sourcils parfaitement épilés, elle reprit pour la énième fois son article. Elle n'arrivait pas à trouver le titre qui serait à la fois original et vendeur. Il était le Survivant ? Elle l'avait déjà dit. Lui attribuer des histoires d'amours avec toutes les sorcières de son entourage ? C'était déjà fait. Faire des recherches sur ses amis ? Ça n'avait pas eu l'effet escompté. Non, décidément, elle ne trouvait rien. Elle décida de souffler la chandelle, en désespoir de cause car la fatigue avait gagné la bataille. Elle devait aller dormir et laisser son article tel qu'il était. Elle n'arriverait à rien ce soir.
Se tournant et se retournant dans son lit, elle ne parvenait pas à trouver le sommeil. Cette idée d'article devenait une obsession et si elle n'était pas à la hauteur, son rédacteur en chef risquait de la renvoyer à la rubrique des chats écrasés. Elle avait travaillé trop dur pour échouer ainsi. Elle était Rita Skeeter, par Merlin. Elle était lue par le peuple, crainte par les puissants.
Il avait triché pour participer au Tournoi et voler la vedette à Diggory ? Les médias seraient sans pitié.
Soudain, une idée fulgurante lui vint. Elle avait enfin trouvé son titre, celui qui s'étalerait à la une de la Gazette et qui collerait à vie à ce petit idiot de Potter. Il voulait attirer l'attention sur lui ? Et bien, il l'aurait.
Elle était dans le noir complet et en aurait crié de frustration. Elle venait de se rendre compte qu'elle avait laissé sa baguette dans son manteau, qui se trouvait dans l'entrée, à plusieurs mètres de là et qu'elle avait laissé trainer ses recherches un peu partout par terre. Le chemin était donc semé d'embuches.
A tâtons, elle se leva et malgré toute sa prudence, elle se cogna le petit orteil contre le pied de son bureau. Elle manqua de glisser sur des parchemins et se prit les pieds dans un livre qui était ouvert.
Lorsqu'enfin, elle sentit ses doigts se refermer autour du manche de sa baguette, elle se sentit soulagée. D'une main rendue fébrile par la fatigue et la frustration, elle fit crisser sa plume. Un nom, une épithète, c'était concis et efficace. En un mot, c'était parfait !
En lettres écarlates, le titre s'étalait sur son parchemin : Potter ou l'incontrôlable Menteur.
