Cette fic est écrite pour la 118ème nuit du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Urticant" en une heure. Pour plus de précisions vous pouvez m'envoyer un MP


Poudre de chenilles processionnaires

"Maintenant, s'en est assez ! Je ne les supporte plus !

- Allons, mon cher Severus, que se passe-t-il ?"

La voix calme et presque moqueuse du Directeur acheva de le faire sortir de ses gonds.

"Il se passe que vos élèves sont des cornichons stupides, ignorants, crétins, sans la moindre once d'intelligence ou d'instinct de préservation. Ils sont chaque année plus idiots et rien ne présage d'une amélioration.

- Et nous sommes là pour remédier à cette situation En leurs donnant des cours, nous pouvons lutter contre cette ignorance, cette stupidité et toutes les autres aimables qualités dont vous venez de les affubler.

- Non ! Vous ne comprenez pas, il n'y a plus rien à faire pour eux. Ils sont des causes perdues et je ne peux plus rien y faire. Je rends mon tablier, c'est terminé.

- Voyons, dites-moi ce qu'il s'est passé et je suis certain que nous pourrons trouver une solution. Ne dites pas de telles choses sous le coup de la colère, vous pourriez le regretter plus tard."

Les ailes du nez du professeurs de potions frémirent à ces mots. La colère monta en lui, plus encore qu'il ne le pensait envisageable, mais il ravala ses mots acerbes. Il ne pourrait jamais vaincre Albus et ils le savaient tous les deux.

"Un crétin de Gryffondor à lancer un pot de poudre de chenilles processionnaires sur un autre crétin de Serpentard. Il a fini à l'infirmerie, naturellement, couvert de pustules de la taille de mon poing.

- Et je suppose que vous l'avez puni pour cela, n'est-ce pas ?

- Bien sûr. Abondamment, même. Mais cela n'est pas suffisant, vous le savez. Une retenue, quelques points, cela ne leur fait rien. Ils se mettent en danger en faisant cela, mais ils ne semblent pas le réaliser. Malgré mes mises en garde, ils prennent un malin plaisir à faire exactement l'inverse de ce que je leur dit.

- Severus. Ce sont des enfants, vous avez raison, ils ne se rendent pas compte. Mais vous êtes là pour surveiller et jusqu'à présent, nous n'avons jamais eu d'accidents graves.

- Merlin sait pour combien de temps encore. Je ne peux pas tout voir et je ne peux pallier qu'au plus urgent. Il existe des signes avant-coureurs à l'explosion d'un chaudron. Mais à la stupidité des élèves, je ne peux rien faire…

- Ecoutez, je sais que vous faites votre travail avec toute la prudence qu'il exige. Cet incident n'est pas grave et ne doit pas remettre en cause votre poste. Si vous le souhaitez, je peux convoquer les élèves fautifs pour leur faire comprendre la gravité de leurs actes, mais ne prenez pas de décisions hâtives, je vous prie.

- Ce sera inutile, mais soit. Je vous les enverrai dans la soirée. Merci, Monsieur le Directeur."

Malgré sa conviction qu'une telle démarche était vouée à l'échec, Severus savait que c'était le maximum qu'il pouvait faire pour cette fois. Il se retourna alors pour quitter le bureau Directorial lorsque la voix de Dumbledore reprit :

"Et Severus… Pourquoi vous êtes-vous mis dans une telle colère pour un événement aussi mineur. Est-ce que tout va bien ?

- Oui, ce n'est rien. Bonne journée." Grommela Severus en prenant soin de ne pas lui laisser le temps de poursuivre.

Comme à son habitude, le Directeur avait visé juste. Il sur-réagissait, il le savait, et s'en était presque ridicule. Mais cet incident, celui-ci en particulier, lui rappelait de trop mauvais souvenirs pour le laisser indifférent. Au cours de sa cinquième année, au plus fort de son conflit avec les Maraudeurs, ceux-ci avaient fait exactement la même chose. D'un sort particulièrement ajusté, Sirius avait réussi à faire exploser la boite de poudre de chenilles au moment même où il la saisissait. Severus s'était retrouvé maculé de cette infâme poudre et, sans surprise, Slughorn n'avait rien vu.

D'abord inoffensive, la poudre s'était progressivement insinuée entre les plis de ses robes de protection et avait fini par toucher sa peau. En quelques secondes, d'horribles démangeaisons s'étaient déclenchées, des brûlures insupportables qu'il ne pouvait s'empêcher de gratter. Severus tenta au départ de passer l'incident sous silence, les Maraudeurs s'étaient mis à se moquer bruyamment de lui, le voyant se gratter en permanence. James avait commencer en le traitant de touilleux, tandis que Sirius trouvait de nombreux qualificatifs peu flatteurs remettant en cause son hygiène corporelle. Les démangeaisons s'étaient faites de plus en plus fortes et Severus avait finalement été condamné à quitter le cours.

Il avait été obligé d'abandonner, de fuir sous la menace ennemie. C'était l'unique fois de sa scolarité qu'il avait quitté un cours de potion, et cette humiliation lui brûlait toujours le cœur.

Alors oui, cette réaction était disproportionnée, mais il avait un compte personnel à régler avec la poudre de chenilles processionnaires et il ne pouvait pas laisser les choses ainsi sans réagir.