Cette fic a été écrite pour un jeu du FoF, il fallait le rédiger sur le thème "Margoulin". Je vous laisse me MP si vous avez besoin de précisions concernant ce jeu
Margoulin
Je sais qu'ils ne me font pas confiance. Ils me prennent pour un escroc, un voleur, un margoulin et je ne sais quels autres titres peu flatteurs. Je le sais, mais je ne m'en formalise pas. Ils peuvent penser ce qu'ils veulent de moi, je sais ce que je suis, ce que je vaux et c'est tout ce qui m'importe. Lorsque je me vois dans un miroir, je peux me regarder dans les yeux, et sans être fier de ce que je fais, je n'en ai pas honte.
Je me salis les mains, pour qu'ils puissent garder les leurs propres. Ils peuvent avoir bonne conscience, s'ils ne se posent pas les bonnes questions. Combien de fois ai-je aidé l'Ordre, donné des informations capitales, sauvé des combattants, sans qu'ils ne s'en rendent compte ? On ne peut pas toujours être celui qui donne le coup de grâce, le combattant fier et valeureux, le preux chevalier sans peur et sans reproche.
Non, je n'ai jamais été de ceux-là. Moi, j'étais celui qu'on oubliait, le discret, celui qui reste dans l'ombre et agit en sous-main. Certes, le réseau d'informateurs que j'ai créé n'a rien de reluisant, mais un renseignement est toujours bon à prendre, même s'il passe par les égouts.
Albus est le seul à avoir compris cela. D'ailleurs, c'est à lui que je suis fidèle. Pas à l'Ordre ! Je sais ce que je lui dois et ce que sa protection m'a évité. Mais je ne suis pas son pantin et il le sait. J'ai mes méthodes et s'il les connaissait, il désapprouverait. Lui ne pose pas de questions, mais c'est pour ne pas avoir de réponses qu'il ne désire pas.
J'ai parfois été obligé de faire des choix, commettre des actes qui m'ont dégouté ou de trahir des alliés. Mais j'ai fait le choix d'aller contre ma conscience car l'intérêt commun était plus important que ma petite personne. Lorsque j'ai volé le médaillon de Regulus Black, j'ai pu m'approcher de cette folle de Dolores Ombrage et lui dérober de précieuses informations. Lorsque j'ai transplané après la mort de Fol Œil, c'est que je ne pouvais rien de faire de plus, hormis prendre des risques inutiles. J'ai été obligé de quitter mon poste de surveillance de Potter et j'ai prévenu une alliée sûre de mon départ. Potter a même réussi à se sortir de ce mauvais pas sans difficulté. Personne ne s'est demandé ce que j'étais parti faire.
A quoi bon ? Lorsqu'on a une réputation comme la mienne, c'est une perte de temps d'essayer de me comprendre. Je ne m'en plains pas, c'est moi qui l'ai construite. Je serai comme ces nombreux autres anonymes qui se sont battus contre les Forces du Mal. Une ombre indéfinie, inconnue, sans la moindre reconnaissance.
Lorsque j'allais au Square et que j'entendais Sirius qui me méprisait ouvertement, ça me rendait fou. Il ne faisait rien, caché dans cette maison invisible, tandis que j'allais dehors, prendre des risques et me battre à ma manière. Son regard supérieur, ses sarcasmes ou ses piques incessantes me reviennent parfois en mémoire. Il disait tout haut ce que de nombreux autres pensaient tout bas.
Seul Albus était au-dessus de tout cela. Lui seul était digne de confiance et d'admiration.
Je suis Mondingus Fletcher, et je ne veux plus être une ombre méprisable. Je me suis battu pour la lumière, et j'en suis fier !
